LA REVUE SPIRITE - Allan Kardec Spiritist Center
LA REVUE SPIRITE - Allan Kardec Spiritist Center
LA REVUE SPIRITE - Allan Kardec Spiritist Center
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
conscience, qu’essayer de trouver une nouvelle âme<br />
sœur au plus vite n’était pas la solution la plus judicieuse.<br />
Dans mon orgueil outragé, je ne pouvais admettre<br />
présentement ce conseil et j’allais obstinément à la<br />
conquête d’une nouvelle dulcinée pour oublier celle qui<br />
s’était trop tôt enfuie. On ne peut lutter longtemps contre<br />
la voix de sa raison quand on s’astreint à un examen de<br />
conscience quotidien et surtout lorsque les événements<br />
de la vie nous démontrent de façon imparable la justesse<br />
de cette voix. Plusieurs échecs cuisants sont venus à bout<br />
de ma témérité insouciante à vouloir braver les interdits<br />
de mon for intérieur.<br />
Alors que faire ? Je me retrouve seul, terrestrement<br />
parlant, dans un grand désarroi affectif et, en plus, mon<br />
guide spirituel me conseille fortement de ne pas tenter de<br />
refaire ma vie immédiatement, mais de retrouver équilibre<br />
et sérénité dans une revigorante thérapie spirituelle.<br />
Souvent, à cette époque, dans mes lectures, je<br />
tombais sur cette phrase pleine de sagesse<br />
prononcée par le Christ à Marie Madeleine :<br />
« L’impatience est très mauvaise<br />
conseillère, la persévérance est la meilleure<br />
amie de l’homme, alors poursuis ton œuvre<br />
sans défaillance, ni découragement et tu<br />
récolteras les fruits de ton courage. »<br />
Ce conseil résonnait en moi comme un<br />
appel à l’espérance divine et au devoir impérieux à<br />
accomplir. Il est vrai que le devoir varie suivant notre<br />
condition et notre savoir. Plus nous nous élevons, plus il<br />
acquiert à nos yeux de grandeur, de majesté, d’étendue.<br />
Son culte est toujours doux au sage, et la soumission à<br />
ses lois, fertile en joies intimes que rien ne peut égaler.<br />
Nous ne sommes pas maîtres de changer les événements<br />
et notre destinée doit suivre sa ligne rigoureuse ; mais<br />
nous pouvons toujours, même au milieu des orages, nous<br />
assurer cette paix de la conscience, ce contentement de<br />
nous-mêmes que procure l’accomplissement du devoir.<br />
C’est au moment où je reprenais confiance en l’absolue<br />
justice divine que cette communication du frère Couturier<br />
retentit dans mon âme en peine. Elle montre clairement<br />
les moyens que nous devons mettre en action pour bien<br />
façonner notre ouvrage terrestre et surtout, elle ouvre la<br />
porte à l’espérance merveilleuse et consolatrice de pouvoir<br />
un jour repriser les accrocs que nous avons causés par<br />
inexpérience et maladresse. Pour ce faire, il faut de la<br />
volonté, de la foi et surtout de l’amour.<br />
Quand humainement parlant une situation au plan<br />
terrestre est totalement compromise et que votre<br />
10<br />
<strong>LA</strong> <strong>REVUE</strong> <strong>SPIRITE</strong><br />
conviction intime vous ordonne de continuer à croire à la<br />
réalisation de vos projets, votre perception spirituelle<br />
prend une ampleur divine. Votre foi devient une certitude<br />
et vous donne une confiance absolue dans<br />
l’accomplissement de votre mission. Dès lors on possède<br />
une sorte de lucidité qui fait voir, dans la pensée, le terme<br />
vers lequel on tend et les moyens d’y arriver, de sorte<br />
que celui qui a acquis cette puissance raisonnée<br />
d’espérance avance pour ainsi dire à coup sûr. Mais surtout<br />
dans une expérience de ce type, il faut se garder de<br />
confondre la foi avec la présomption. La vraie foi s’allie<br />
à l’humilité ; celui qui la possède met sa confiance en<br />
Dieu plus qu’en lui-même, parce qu’il sait que, simple<br />
instrument de la volonté de Dieu, il ne peut rien sans<br />
lui. La présomption est moins la foi que l’orgueil et<br />
l’orgueil est toujours châtié tôt ou tard par la déception et<br />
les échecs qui lui sont infligés.<br />
Par la miséricorde divine<br />
tout peut être réparé si<br />
nous y mettons de la<br />
bonne volonté, du cœur,<br />
et ce vouloir<br />
indispensable, ce vouloir<br />
d’aimer.<br />
Pour ma part je sais que j’ai<br />
réussi relativement rapidement<br />
à me résigner à accepter cette<br />
séparation. Certes il m’avait<br />
fallu un peu de temps, mais avec<br />
l’aide salvatrice des bons guides<br />
spirituels, j’ai vite compris<br />
qu’une harmonie conjugale ne<br />
peut être effective que lorsque<br />
les deux prétendants ont la maturité suffisante pour se<br />
dévouer l’un à l’autre sans arrière-pensées. Une véritable<br />
histoire d’amour ne peut prendre une expansion divine<br />
que par une complicité de sentiments et d’actions propres<br />
à désintégrer tous les préjugés anciens qui peuvent être<br />
encore ancrés dans notre personnalité immortelle. Seule<br />
une volonté persévérante et prolongée à vivre l’un pour<br />
l’autre des deux amoureux peut enrayer toutes éventuelles<br />
remontées d’émotions passionnelles encore liées à la loi<br />
de causalité. Le libre arbitre est en chacun de nous et nous<br />
devons accepter les décisions de l’autre, même si elles<br />
nous paraissent être des erreurs. L’expérience vécue au<br />
quotidien doit nous alerter sur le bon fondement de notre<br />
relation et sur notre capacité à faire face aux aléas de la<br />
vie en protégeant, au-delà de tout, l’intimité de notre<br />
couple et son lien protecteur spirituel garant de notre<br />
harmonie existentielle.<br />
Seulement voilà, l’égoïsme de nos sentiments nous<br />
donne parfois l’illusion de posséder quelque chose ou<br />
quelqu’un. Cette impression de possession nous enchaîne<br />
à un concept d’idées puériles et contraires à la grande loi<br />
d’évolution. Cette vision restreinte de l’amour nous rend<br />
➜<br />
3 e trimestre 2003