Mars 2013 - Tours

MOIS
amarres avec le diocèse pour
créer un cinéma laïc d’art et
d’essai », rappelle Claude Du
Peyrat, l’auteur d’une histoire
des Studio à paraître 1 et adhérent
depuis trente ans.
Programmation indépendante,
critiques éclairées, version originale,
rencontres avec ceux qui
font le cinéma… Mai 68 et le
Cinéma National Populaire
engagé marque la création de la
deuxième salle Le Mini
(48 places). Rue Édouard Vaillant,
en 1971, suivra le Studio 3 remplacé
par... le Bateau Ivre. C’est
l’arrivée des films populaires.
Show must go on…
Dans la nuit du 26 février 1985, un
incendie détruit le Studio 1 et
endommage deux salles voisines.
Accident ou acte criminel après la
diffusion du controversé Je vous
salue Marie de Godard ? On ne le
sait pas. Les bénévoles se mobilisent
le soir même pour assurer les
séances. Un formidable mouvement
de solidarité permettra
de récolter 200 000 francs
(30 000 euros) pour la rénovation.
Nouveau défi dans les années 90
avec l’arrivée des multiplexes et
des vidéo-clubs. Aujourd’hui,
avec l’annonce du projet de multiplexe
à Tours Nord (lire page 16),
les Studio s’interrogent sur leur
devenir. Les valeurs défendues
par l’équipe des bénévoles (65) et
des 19 salariés ne sont pas
démenties avec l’aide militante
de quelque 200 « correspondants
» dans les entreprises, les
administrations... L’action culturelle
et sociale fait son originalité
: projections de la
Cinémathèque, débats, festivals,
expos, séances (très) jeune
public, bibliothèque spécialisée,
cafétéria qui réinsère des malades
stabilisés...
Le numérique et la 3D
« Dans les files d’attente, constatant
le vieillissement de nos spectateurs,
explique Daniel Chapoton,
➽
Retrouvez le cinquantenaire
sur www.studiocine.com
Le réalisateur Bertrand Tavernier (ici au Studio
en 2009) viendra souffler les 50 bougies.
chargé de communication, nous
avons cherché à cibler davantage
le public des jeunes adultes et des
étudiants. »
En mars 2006, sortent de terre les
confortables Studio 3 et 7 dans un
nouveau bâtiment. Quatre ans
plus tard, c’est la révolution numérique.
« C’était vital ! En août 2011,
90 % des films étaient livrés en
bobines, cinq mois plus tard le
standard, c’est le numérique.
L’investissement s’élève à près de
70 000 euros par salle. » Sept salles
sont équipées (trois en 3D).
Anniversaire en fanfare
Aujourd’hui, les tempes sont
moins « grises » dans les files d’attente…
Ces équipements ont un
coût : « Pour atteindre l’équilibre,
il nous fallait 330 000 entrées.
Depuis le numérique et la 3D, il en
faut 350 000. L’ouverture des deux
salles en 2006 nous fait franchir la
barre des 300 000 et même
370 000 l’an dernier. »
Gageons que les salles historiques
de Tours fêteront leur centenaire
en 2063 ! ■
1. Livre en vente 18 euros aux Studio et
à la Boîte à Livres.
Trois expos au château célèbrent le cinquantenaire jusqu’au 14 avril.
Les temps forts se déroulent du 5 au 9 mars même si
des événements sont programmés tout le mois. Les professionnels
se retrouveront autour d’une table ronde sur l’avenir du cinéma art
et essai. Une après-midi sera dédiée aux enfants. Une soirée réunira
Jean-Marie Laclavetine, Bernard Pico et les danseurs du CCNT.
La Compagnie Off montera un plateau de tournage loufoque rue
des Ursulines. Le réalisateur Bertrand Tavernier viendra souffler
les 50 bougies... Cadeau aux Tourangeaux : la séance du samedi
9 mars 14h15 sera gratuite et un concert de jazz prolongera la soirée
anniversaire.
Infos pratiques : détails du cinquantenaire dans l’agenda page 47.
7 ❙ TOURS INFOS ❙ www.tours.fr ❙ N° 150 ❙ Mars 2013
© Guillaume Souvant
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