REB -_1959_num_17_1_1211.pdf - Bibliotheca Pretiosa
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BULLETIN DE THÉOLOGIE MARIALE BYZANTINE 229<br />
Les Pères, et non des moindres, ne répugnent pas à attribuer à la Toute-<br />
Sainte des défauts mineurs. Plus alarmante est l'interprétation origéniste<br />
du glaive prédit par Siméon lors de l'Hypapante. Comment des écrivains<br />
ecclésiastiques qui avaient de Marie une idée si haute ont-ils pu infliger<br />
à la Théotokos au pied de la Croix un doute sur la divinité de son Fils?<br />
La question se pose tout spécialement à propos de saint Cyrille d'Alexandrie,<br />
le défenseur de la maternité divine. Avec sa maîtrise coutumière, Mgr Jouas-<br />
sard (n. 116) éclaire ce problème vraiment crucial (cf. aussi n. 49-53).<br />
Par contre le visage de la Madone ne sort pas tellement défiguré de la<br />
confrontation des commentaires patristiques relatifs à l'apostrophe para<br />
doxale de Jésus : Qui est ma mère...? (n. 161; voir de même Mar., XVI II<br />
[1956], 347-354).<br />
La virginité perpétuelle de la Mère de Dieu constitue « l'alpha et l'oméga<br />
de la doctrine mariale de saint Ephrem » (n. 162). Saint Épiphane eut à<br />
défendre cette vérité contre les Antidicomarianites (n. 163), et c'est à lui<br />
que recourt encore, avec des préoccupations semblables aux siennes, l'apolo<br />
gétique orthodoxe contemporaine (n. 164). La mention évangélique des<br />
« frères du Seigneur » est résolue par l'évêque de Salamine dans le sens d'une<br />
paternité de saint Joseph antérieure à son mariage avec Marie. Les apo<br />
cryphes servaient à étayer cette exégèse, du reste assez générale parmi les<br />
Pères Grecs, et aujourd'hui encore proposée comme la plus probable par<br />
les théologiens hellènes (n. 165). Selon Merzljukin, saint Joseph, avant<br />
d'épouser la Sainte Vierge, aurait eu deux filles de la veuve de Clopas, son<br />
frère : Marie (dite de Clopas) et Salomé. Celle-là aurait épousé Alphée<br />
dont elle aurait eu 4 enfants : Jacques le Mineur, José, Simon et Jude, que<br />
l'évangile appelle « frères du Seigneur »; celle-ci, mariée à Zébédée, aurait<br />
eu deux fils : Jacques le Majeur et Jean « le théologien ». L'auteur n'explique<br />
pas pourquoi, dans son hypothèse, ces derniers ne reçoivent pas le titre<br />
de « frères du Seigneur » (n. 166).<br />
Sur le drame intérieur qui se joua dans l'âme de Joseph au moment où<br />
il s'aperçut de la grossesse de son épouse, les Pères Orientaux, comme<br />
leurs collègues latins, ont donné des explications divergentes (n. 167).<br />
Certains n'hésitent pas à croire que Joseph soupçonna Marie d'avoir perdu<br />
sa virginité. D'autres au contraire, comme Origène, saint Basile, saint<br />
Ephrem, Eusèbe, etc., pensent qu'une révélation divine a éclairé le char<br />
pentier de Nazareth au moment même du constat; ils viennent ainsi à la<br />
rescousse de l'exégèse moderne soucieuse d'orienter l'annonce à Joseph<br />
dans une séduisante direction (n. 168).<br />
Un passage de l'inscription d'Abercius (dernière restitution du texte<br />
par H. Grégoire dans Byzantion XXV-XXVII [1955-1957], 367-368) est<br />
périodiquement controversé entre partisans du sens ecclésial et partisans<br />
de l'interprétation mariale. M. B. (n. 169) se range parmi ces derniers.<br />
Peut-être mettra-t-on tout le monde d'accord en recourant à la typologie<br />
aujourd'hui très étudiée.