03.07.2013 Views

Introduction - Annabac

Introduction - Annabac

Introduction - Annabac

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

« TOUT EST POUR LE PIRE… » • DISSERTATION • SUJET 27<br />

III. Des limites à l’argumentation par la fiction ?<br />

L’efficacité sous condition…<br />

Choisir la fiction pour argumenter exige cependant des précautions…<br />

1. Les précautions à prendre quand on argumente<br />

à travers la fiction<br />

a. Ne pas faire « trop simple » !<br />

• Éviter la simplification excessive par le récit allégorique d’une réalité<br />

complexe : le risque de la caricature. On n’y croit pas… (ex : Ubu roi de<br />

Jarry)<br />

• Manque de nuances, grossissement qui empêche qu’on adhère au récit<br />

(c’est un peu le cas dans La Princesse de Babylone de Voltaire) ;<br />

conscience d’une simplification de la vie.<br />

b. Éviter une fiction « trop artificielle » !<br />

• Parfois la fiction semble faite sur mesure : on sent l’« histoire » créée pour<br />

les besoins de la démonstration.<br />

Ex : on peut rester insensible au destin de Candide… Les personnages de<br />

Candide ressuscitent quand Voltaire en a besoin. On s’apitoie moins sur lui.<br />

Ex : le lecteur est plus touché par le sort du Chevalier de La Barre, qui a<br />

réellement existé et dont parle Voltaire dans son article « Torture » du Dictionnaire<br />

philosophique (surtout au XVIII e siècle), que par celui de Candide.<br />

c. Rendre le message décelable… et éviter que la fiction<br />

ne cache le message<br />

• Éviter que la fiction n’aboutisse à une interprétation erronée par un lecteur<br />

peu averti :<br />

– les enfants, par exemple : cf. les réserves de Rousseau, qui pense que les<br />

fables ne conviennent pas aux enfants et qu’elles sont amorales : ils admirent<br />

le Renard qui trompe le Corbeau, ou approuvent la Fourmi qui<br />

repousse la Cigale.<br />

– ainsi, l’implicite et l’humour sont parfois difficiles à saisir ; l’ironie (des<br />

contes philosophiques par exemple) exige recul et distanciation.<br />

• Dans le cas de l’apologue, du roman à idées, l’intérêt pour la fiction<br />

domine et occulte le message qu’est censé véhiculer l’histoire. L’« histoire »<br />

à laquelle on s’attache pour elle-même, cache l’idée et, une fois le récit fini,<br />

le lecteur n’abstrait pas. À quoi bon philosopher sur une histoire qui n’est<br />

qu’imaginaire ?<br />

Ex : on est plus frappé par le sort pathétique de Julien Sorel que par ce qu’il<br />

représente.<br />

• Éviter que la séduction excessive du récit ne fasse passer la « morale » en<br />

arrière-plan ou même l’occulte complètement.<br />

© Hatier 2007

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!