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Français - Cours Legendre

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<strong>Français</strong><br />

3 ème Sujet 91<br />

(1 ère partie)<br />

Enoncé du devoir ________________________________________________<br />

Première partie : questions, réécriture, dictée (25 points)<br />

5<br />

10<br />

15<br />

20<br />

Aller aux mûres<br />

C’est une balade à faire avec de vieux amis, à la fin de l’été. C’est presque la rentrée,<br />

dans quelques jours tout va recommencer ; alors c’est bon, cette dernière flânerie qui sent<br />

déjà septembre. On n’a pas eu besoin de s’inviter, de déjeuner ensemble. Juste un coup de<br />

téléphone, au début du dimanche après-midi :<br />

- Vous viendriez cueillir des mûres ?<br />

- C’est drôle, on allait justement vous le proposer !<br />

On s’en revient toujours au même endroit, le long de la petite route, à l’orée du bois.<br />

Chaque année, les ronciers deviennent plus touffus, plus impénétrables. Les feuilles ont ce<br />

vert mat, profond, les tiges et les épines cette nuance lie-de-vin 1 qui semblent les couleurs<br />

mêmes du papier vergé 2 avec lequel on couvre livres et cahiers.<br />

Chacun s’est muni d’une boîte en plastique où les baies ne s’écraseront pas. On<br />

commence à cueillir sans trop de frénésie 3 , sans trop de discipline. Deux ou trois pots de<br />

confitures suffiront, aussitôt dégustés aux petits déjeuners d’automne. Mais le meilleur<br />

plaisir est celui du sorbet. Un sorbet à la mûre consommé le soir même, une douceur glacée<br />

où dort tout le dernier soleil fourré de fraîcheur sombre.<br />

Les mûres sont petites, noir brillant. Mais on préfère goûter en cueillant celles qui<br />

gardent encore quelques grains rouges, un goût acidulé. On a vite les mains tachées de noir.<br />

On les essuie tant bien que mal sur les herbes blondes. En lisière du bois, les fougères se font<br />

rousses, et pleuvent en crosses recourbées au-dessus des perles mauves de bruyère. On parle<br />

de tout et de rien. Les enfants se font graves, évoquent leur peur ou leur désir d’avoir tel ou<br />

tel prof. Car ce sont les enfants qui mènent la rentrée, et le sentier des mûres a le goût de<br />

l’école. La route est toute douce, à peine vallonnée : c’est une route pour causer. Entre deux<br />

averses, la lumière avivée se donne encore chaude. On a cueilli les mûres, on a cueilli l’été.<br />

Dans le petit virage aux noisetiers, on glisse vers l’automne.<br />

____________________<br />

1 Lie-de-vin : rouge violacé.<br />

2 Papier vergé : papier qui présente des raies horizontales par transparence.<br />

3 Frénésie : très forte agitation<br />

Philippe Delerm, La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules.<br />

Questions (15 points)<br />

I) Les plaisirs (5 points)<br />

1) a) À quelle forme est employée la phrase, à la ligne 5 ? (1 point)<br />

b) À quelle forme est employée la phrase, à la ligne 6 ? (1 point)<br />

2) « Chacun s’est muni d’une boîte en plastique où les baies ne s’écraseront pas » (l. 11).<br />

Décomposez cette phrase en propositions et indiquez leurs natures. (1 point)<br />

- 1 -


<strong>Français</strong><br />

3 ème Sujet 91<br />

3) Quels sont les différents plaisirs que ces promeneurs éprouvent ? (2 points)<br />

II) La rentrée (5 points)<br />

1) Donnez un synonyme de « graves » (L. 20) en choisissant parmi les mots suivants : insouciant ;<br />

aimable ; sérieux ; moqueur.<br />

Employez l’adjectif « grave » dans une phrase où il aura un autre sens. (2 points)<br />

2) Relevez deux mots ou expressions qui indiquent que la cueillette des mûres a lieu à la fin de<br />

l’été. (2 points)<br />

3) Expliquez la phrase « on a cueilli les mûres, on a cueilli l’été » (L. 23). (1 point)<br />

III) La peinture de la nature (5 points)<br />

1) Réécrivez les deux phrases « On les essuie… de bruyère » (L. 18 et 19) en mettant les verbes à<br />

l’imparfait de l’indicatif. (2 points)<br />

2) Relevez dans l’ensemble du texte six mots ou expressions évoquant une couleur. (2 points)<br />

3) a) Indiquez le préfixe dans le mot « avivée » (L. 23). (0,5 point)<br />

b) Expliquez l’expression « la lumière avivée » (L. 23) (0,5 point)<br />

Réécriture (4 points)<br />

a) Réécrivez ces phrases en remplaçant « on » par « nous » :<br />

- « On n’a pas eu besoin de s’inviter » (L. 3).<br />

- « On commence à cueillir sans trop de frénésie, sans trop de discipline » (L. 11-12).<br />

b) Dans la phrase « La route est toute douce, à peine vallonnée : c’est une route pour causer. »<br />

(L. 22), remplacez « la route » par son pluriel et faites les changements nécessaires.<br />

Seconde partie : rédaction (15 points)<br />

« C’est une route pour causer » (L. 22).<br />

Imaginez la fin de la promenade ; racontez le retour à la maison, les conversations, en analysant<br />

les sentiments éprouvés et en faisant part de quelques réactions.<br />

- 2 -


<strong>Français</strong><br />

3 ème Sujet 91<br />

(2 ème partie)<br />

Aide méthodologique ____________________________________________<br />

1) Questions<br />

Première partie<br />

• Les questions sont nombreuses ; elles se subdivisent parfois en plusieurs points, il est<br />

important de toujours vérifier que toutes sont traitées.<br />

• Question II. 2. Attention à ne pas confondre nature et fonction : la nature d’un mot, d’un<br />

groupe de mots ou d’une proposition ne change pas alors que sa fonction varie selon la<br />

position que ce groupe ou cette proposition occupe dans la phrase.<br />

• Question I. 3. La réponse à cette question doit être justifiée par des citations du texte (à<br />

donner entre guillemets).<br />

• Question II. 2. Attention à ne pas confondre nature et fonction : la nature d’un mot, d’un<br />

groupe de mots ou d’une proposition ne change pas alors que sa fonction varie selon la<br />

position que ce groupe ou cette proposition occupe dans la phrase.<br />

• Question III. 1. Se souvenir que « on » est assimilé à un pronom personnel de la troisième<br />

personne du singulier semblable à « il » ou « elle » : le verbe qui suit est donc toujours<br />

conjugué à la troisième personne du singulier.<br />

2) Réécriture<br />

• Cet exercice doit être traité avec vigilance : il peut arriver que des erreurs dans la copie<br />

des mots ne nécessitant pas de transformations soit pénalisée.<br />

• Attention, quand on passe du singulier au pluriel, les modifications ne portent pas<br />

seulement sur les verbes, mais aussi éventuellement sur les adjectifs, les pronoms et<br />

parfois surles participes passés.<br />

3) Dictée<br />

• Attention aux accents ! Les élèves ont souvent tendance à les oublier sur des mots dont<br />

ils maîtrisent parfaitement l’orthographe. Dans le texte, deux mots prennent un accent<br />

circonflexe, c’est le cas de « gâtée » et d’« opiniâtreté ». À retenir également : un « e » suivi<br />

de deux consonnes ou d’un « x » ne prend pas d’accent.<br />

• Dès la première phrase, on comprend que le narrateur est une femme : attention aux<br />

accords !<br />

• Le mot « multitude » signifie « grande quantité », il est donc suivi du pluriel.<br />

• Attention aux deux verbes au subjonctif : « fût » et « s’y acharnât ».<br />

- 3 -


<strong>Français</strong><br />

3 ème Sujet 91<br />

1) Rédaction<br />

Seconde partie<br />

• Bien lire le sujet proposé et repérer ses attentes :<br />

- La rédaction doit faire suite à la ligne 22 : « C’est une route pour causer » ; il n’est<br />

donc pas nécessaire de tenir compte des deux dernières phrases de l’extrait proposé.<br />

- Il est demandé de « raconter » : le texte sera donc narratif, mais le récit pourra<br />

comprendre des dialogues, puisqu’il est demandé de raconter les conversations des<br />

personnages.<br />

- Ne pas oublier de parler des sentiments éprouvés par les personnages : pour cela,<br />

utiliser des verbes de sentiments (« aimer », « s’attendrir », « craindre »,<br />

« redouter »…).<br />

• Quand il est demandé de donner une suite à un texte, il faut toujours veiller à ne pas<br />

commettre d’invraisemblance par rapport à ce qui précède. Ainsi, pour évoquer les<br />

sentiments éprouvés par les personnages, il faut s’appuyer sur ceux qui sont évoqués dans<br />

le texte : nostalgie de l’été, appréhension de la rentrée, joie de la promenade.<br />

• Respecter la narration à la troisième personne et le présent de l’indicatif.<br />

- 4 -


<strong>Français</strong><br />

3 ème Sujet 91<br />

(3 ème partie)<br />

Corrigé du professeur_____________________________________________<br />

Questions<br />

I) Les plaisirs<br />

Première partie<br />

1) a) La phrase « Vous viendriez cueillir des mûres ? » est à la forme interrogative,<br />

comme le prouve le point d’interrogation.<br />

b) La phrase « C’est drôle, on allait justement vous le proposer ! » est à la forme<br />

exclamative puisqu’elle s’achève par un point d’exclamation (on peut, de<br />

façon plus précise, dire qu’elle est déclarative-exclamative, puisque<br />

l’exclamation est parfois considérée non comme un type de phrase, mais<br />

comme un élément qui peut être associé aux types déclaratif, interrogatif ou<br />

injonctif).<br />

2) La phrase comporte deux verbes conjugués donc deux propositions :<br />

- « Chacun s’est muni d’une boîte en plastique » : proposition principale.<br />

- « où les baies ne s’écraseront pas » : proposition subordonnée relative,<br />

introduite par le pronom relatif « où ».<br />

3) Les promeneurs ressentent une grande joie de se balader avec des amis (« c’est<br />

bon, cette dernière flânerie ») ; mais ils prennent également plaisir à retrouver<br />

certains paysages (« on s’en revient toujours au même endroit, le long de la petite<br />

route à l’orée du bois ») et à cueillir des mûres dont ils feront des confitures et<br />

des sorbets (« le meilleur plaisir est celui du sorbet »).<br />

II) La rentrée<br />

1) Dans cette liste, le synonyme de « grave » est « sérieux ».<br />

Voici une proposition de phrase où le mot a un autre sens : Les chanteurs de jazz<br />

ont la voix grave.<br />

2) Les deux expressions qui indiquent le mieux que la cueillette des mûres a lieu à<br />

la fin de l’été sont :<br />

- « le sentier des mûres a le goût de l’école » (L. 21-22).<br />

- « On a cueilli les mûres, on a cueilli l’été » (L. 23).<br />

3) Le fait de cueillir des mûres montre que l’on profite de tous les aspects de la<br />

nature. Quand on a cueilli les derniers fruits de la saison, c’est que l’été est<br />

également terminé.<br />

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<strong>Français</strong><br />

3 ème Sujet 91<br />

III) La peinture de la nature<br />

Réécriture<br />

Dictée<br />

1) On les essuyait tant bien que mal sur les herbes blondes. En lisière du bois, les<br />

fougères se faisaient rousses, et pleuvaient en crosses recourbées au-dessus des<br />

perles mauves de bruyère.<br />

2) L’évocation de la couleur se fait par les mots ou expressions :<br />

- « cette nuance lie-de-vin » (L. 9) ;<br />

- « noir brillant » (L. 16) ;<br />

- « quelques graines rouges » (L. 17) ;<br />

- « les herbes blondes » (L. 18) ;<br />

- « les fougères se font rousses » (L. 18-19) ;<br />

- « perles mauves » (L. 19).<br />

3) a) Dans ce mot, le préfixe est a-.<br />

b) Le texte précise que la lumière est « avivée » entre deux averses, ce qui<br />

signifie qu’elle est plus vive à ces moments-là ; ce qui est logique puisque<br />

nous sommes encore en été et que les nuages se sont dissipés.<br />

a)- Nous n’avons pas eu besoin de nous inviter.<br />

- Nous commençons à cueillir sans trop de frénésie, sans trop de discipline.<br />

b)- Les routes sont toutes douces, à peine vallonnées : ce sont des routes pour causer.<br />

Désir de Bonheur<br />

[…] Je n’avais pas été une petite fille particulièrement gâtée ; mais les circonstances<br />

avaient favorisé en moi l’éclosion d’une multitude de désirs ; mes études, ma vie de<br />

famille m’obligèrent à les juguler ; ils n’en explosèrent qu’avec plus de violence et rien<br />

ne sembla plus urgent que de les apaiser. […] Dans toute mon existence, je n’ai rencontré<br />

personne qui fût aussi doué que moi pour le bonheur, personne non plus qui s’y<br />

acharnât avec tant d’opiniâtreté. […] Il n’était pas seulement une effervescence dans<br />

mon cœur : il me livrait, pensais-je, la vérité de mon existence et du monde. […] Je<br />

débordais de santé, j’avais des loisirs à revendre ; et j’avais rencontré un compagnon de<br />

voyage qui marchait dans mes propres chemins d’un pas plus assuré que le mien ; je<br />

pouvais espérer, grâce à ces événements, faire de ma vie une expérience exemplaire où<br />

se reflétaient le monde entier. […]<br />

D’après Simone de Beauvoir, La Force de l’âge, Gallimard.<br />

- 6 -


<strong>Français</strong><br />

3 ème Sujet 91<br />

Rédaction<br />

Seconde partie<br />

Imperceptiblement notre pas se ralentit. Nous aimerions immobiliser le temps et<br />

profiter encore de cette verdure qui déjà nous échappe. Au loin, on aperçoit les toits des<br />

maisons et nous savons tous qu’il faudra bientôt reprendre le chemin des obligations.<br />

Malgré la lumière qui décroît au fur et à mesure que nous avançons, nos cœurs<br />

s’apaisent et nous évoquons avec un plaisir non dissimulé, les tartes et les sorbets que<br />

nous allons préparer en rentrant. Nous échangeons nos impressions sur l’été qui va<br />

bientôt s’achever avec une allégresse que nous ne connaissons pas habituellement. Les<br />

uns se souviennent de nos randonnées à pied quand nous partions aux premiers rayons<br />

du soleil pour une journée riche où le bruit de l’eau calmait nos esprits échauffés au<br />

cours de l’année écoulée.<br />

Ces derniers moments de joie nous rassurent car ce que nous avons vécu se<br />

renouvellera au prochain été et c’est ce qui nous permet de continuer à marcher sur cette<br />

route qui progressivement fait place au goudron. Arrivés au croisement des chemins, il<br />

est tant de se quitter, nous nous serrons chaleureusement la main afin de nous<br />

transmettre mutuellement le courage nécessaire pour continuer et pour nous remémorer<br />

une dernière fois cette journée magnifique qui est en train de s’achever. Les enfants<br />

s’embrassent en se promettant de s’écrire dès la rentrée passée.<br />

Puis nous poursuivons notre trajet. L’ambiance de ce soir est chaleureuse, tout le<br />

monde participe à l’élaboration des desserts et les casseroles bouillonnent déjà afin de<br />

préparer les confitures que nous emporterons comme de précieuses reliques. L’odeur<br />

qui se dégage de la cuisine met tout le monde en joie, même si la rentrée approche, nous<br />

sommes encore là, au milieu de cette nature si redoutable et si chère à nos cœurs.<br />

- 7 -

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