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<strong>La</strong> vie continue et le nombre d’étudiants progresse assez régulièrement. Mais en 1934-<br />
1935, le rapport fait remarquer la baisse importante du nombre des étudiants de la Faculté des<br />
Sciences. D’autres établissements sont aussi concernés par la diminution de leurs effectifs.<br />
Alors, bien sûr, le creux démographique consécutif au conflit mondial explique le<br />
phénomène. Et il n’échappe pas aux membres de l’Université qui rappellent « la faible<br />
natalité des années de guerre ». Pourtant, cette explication ne leur suffit pas. Ils y ajoutent « le<br />
peu de débouchés offerts aux jeunes gens qui font des études ». <strong>La</strong> période est marquée, en<br />
effet, par les difficultés économiques et le chômage. Le gouvernement lui-même souhaite<br />
ralentir fortement les recrutements dans l’administration. Or celle-ci est d’habitude largement<br />
ouverte aux étudiants des facultés. Ainsi, dans la mesure où un exemplaire du rapport du<br />
Conseil de l’Université est destiné au ministère, l’explication qui y est présentée sonne<br />
comme une mise en garde 41 .<br />
Enfin, au terme de la période évoquée, la guerre perturbe à nouveau la vie<br />
universitaire. Le rapport relatif à l’année 1939-1940 met en relief les « difficultés nées des<br />
circonstances, de l’afflux des étudiants réfugiés, du manque de locaux et, plus tard, des faits<br />
de guerre 42 ». Le gonflement des effectifs, particulièrement spectaculaire à la Faculté des<br />
Lettres, est donc lié à l’arrivée de réfugiés. Ils affluent du Nord dont Rennes doit recevoir,<br />
selon un plan préétabli, les services départementaux et les facultés 43 .<br />
Voilà donc quelques jalons posés sur cette période de l’entre-deux-guerres.<br />
Globalement, l’effectif de l’Université est donc en progression de 1919 à 1940. Et même s’il<br />
manque dans le décompte un certain nombre d’établissements, essayons d’estimer le poids<br />
des étudiants dans Rennes<br />
Numériquement d’abord, les étudiants forment un petit groupe par rapport à la<br />
population rennaise. Pour cette dernière, nous possédons des dénombrements précis lors de<br />
quatre années de l’entre-deux-guerres 44 . Leur mise en parallèle avec les effectifs de<br />
l’Université est claire :<br />
Nombre d’habitants à<br />
Rennes<br />
Nombre d’étudiants de<br />
l’Université<br />
1921 81 241 1 190<br />
1926 83 418 1 513<br />
1931 88 659 2 053<br />
1936 98 538 2 051<br />
En 1939, J. Meyer estime à 4 000 personnes, professeurs compris, les effectifs de<br />
l’Université. Et il précise qu’une « bonne partie de ce groupe social provient de l’extérieur de<br />
la ville 45 ». Gardons ce chiffre même s’il est un peu élevé pour la seule Université. En effet, il<br />
est basé sur le total présenté dans les rapports annuels du Conseil. Or nous avons vu que ce<br />
total englobe les étudiants de Nantes et d’Angers.<br />
41<br />
BURH – 182 300 : Rapport annuel 1934-1935, p. 31<br />
42<br />
BURH – 182 300 : Rapport annuel 1939-1940<br />
43<br />
SAINCLIVIER Jacqueline, L’Ille-et-Vilaine 1918-1958, Vie politique et sociale, Rennes, coll. « Histoire »,<br />
PUR, 1996, 480 p., p. 219<br />
44<br />
MEYER J., Histoire de Rennes, p. 385<br />
45<br />
MEYER J., Histoire de Rennes, p. 385<br />
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