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montant total des dépenses est réparti entre chaque coopérateur. Ce total comprend les achats<br />
et les salaires du personnel de service du restaurant. En outre, les fournisseurs accordent des<br />
crédits aux échéances de trente à soixante jours. Ainsi, les denrées sont consommées<br />
immédiatement mais ne sont payées qu’en fin de mois. Ce délai permet au trésorier de<br />
calculer avec exactitude la quote-part incombant à chaque coopérateur et d’en encaisser le<br />
montant.<br />
En 1923, les 95 élèves de l’E.N.A. fréquentant le restaurant ont ainsi dépensé en<br />
moyenne 3,75 francs par jour et par estomac. Le logement et le blanchissage sont également<br />
proposés aux élèves pour respectivement 5 francs et 6,75 francs mensuels. « En résumé un<br />
agricole peut vivre à l’E.N.A. pour la modique somme de 124 fr. 25 par mois ». Ne sont pas<br />
pris en compte, évidemment, les frais de vêtement et l’argent de poche. En comparaison, à<br />
Rennes, « les restaurateurs prennent des pensionnaires à des prix variant de 180 à 240 fr. par<br />
mois, sans le petit déjeuner qui représente une dépense supplémentaire d’au moins 20 francs<br />
par mois. Ajoutez à cela le loyer d’une bien modeste chambre de 60 francs et le prix du<br />
blanchissage évalué à 15 francs et vous obtenez le total minimum de 275 francs ». Cette<br />
longue démonstration à pour but de prouver que l’idée coopérative est applicable à Rennes<br />
puisque déjà appliquée. Elle vise à encourager les bonnes volontés afin de mettre en place une<br />
structure similaire pour l’ensemble des étudiants rennais.<br />
Mais ceux-ci devront attendre le déménagement de leur Maison vers la rue Saint-Yves<br />
avant de bénéficier des avantages d’un restaurant d’étudiant. Une salle au rez-de-chaussée de<br />
la nouvelle Maison des Etudiants est prévue pour l’accueillir. En janvier 1927, l’A.G.E.R. se<br />
réunit en assemblée générale avec pour objet d’en discuter. Les élèves agricoles apportent<br />
leur aide et leurs conseils 19 . Et le 24 février, « le conseil d’administration du Restaurant<br />
Coopératif convoque la première assemblée générale mensuelle prévue aux statuts 20 ».<br />
L’assemblée doit rendre compte de la gestion et discuter « certaines questions de détail et<br />
d’organisation intérieure 21 ».<br />
L’annuaire de l’A.G.E.R. de 1932 22 nous expose les statuts du restaurant coopératif.<br />
Celui-ci fonctionne de façon autonome tout en restant dans le cadre de l’Association. Les<br />
coopérateurs doivent être membres de l’A.G. et verser une caution d’entrée. Les membres de<br />
l’A.G. non coopérateurs peuvent cependant prendre un ou plusieurs repas rue Saint-Yves dans<br />
la mesure des places disponibles et après avoir payé. Pour ce qui est de l’administration, les<br />
coopérateurs réunis en assemblée générale élisent deux administrateurs. <strong>La</strong> direction du<br />
restaurant, où ils mangent gratuitement, leur est confiée. Le restaurant étant coopératif ne doit<br />
pas faire de bénéfice. 3 000 francs doivent cependant être gardés en fin d’année pour assurer<br />
la relance l’année suivante. Une commission de vérification des comptes du restaurant est à<br />
l’œuvre chaque trimestre. Elle se compose de trois coopérateurs élus par l’assemblée générale<br />
des coopérateurs, du président de l’Association Générale et du président de la commission des<br />
comptes de l’Association.<br />
Si l’on en croit L’A d’avril 1930 23 , l’année a été prospère pour le restaurant. Cela<br />
permet de « boucler son budget ». Est-ce à dire que ce n’était pas le cas les premières<br />
années ? On peut le supposer car on insiste pour que les étudiants prennent pension au<br />
« resto » : « Ils y seront aussi bien servis qu’ailleurs, ils s’y retrouveront entre camarades, ils<br />
feront des économies et ils serviront les intérêts de l’A.G.E.R. ». L’appel semble avoir été<br />
entendu. En effet, l’année scolaire 1930-1931 voit se confirmer le succès du restaurant<br />
coopératif. Plus de 115 repas sont servis midi et soir. Les étudiantes bénéficient aussi des<br />
avantages du restaurant dans leur salon transformé en salle à manger à l’heure des repas 24 .<br />
19<br />
ADIV – 1 J 40 : Registre, assemblée générale du 10 janvier 1927<br />
20<br />
[sans auteur] « Au Restaurant coopératif », L’A n° 6 J. 24 février 1927, p. 7<br />
21<br />
Ibid.<br />
22<br />
ADIV – 2 Per 876 : A.G.E.R. Annuaire de 1932, pp. 51 à 72<br />
23<br />
J. K., « Les créations utiles de l’A.G. », L’A n° 8 J. 10 avril 1930, p. 7<br />
24<br />
xxx., « L’œuvre de l’A.G.E.R. », L’A n° 12 J. 25 juin 1931, p . 11<br />
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