You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
A MONTRÉAL, LE<br />
GRAND CONCOURS DE<br />
LA RELÈVE S’APPRÊTE<br />
À CÉLÉBRER 15 ANS<br />
D’ENCADREMENT DE<br />
JEUNES ARTISTES, DE<br />
PROMOTION DE LA<br />
MUSIQUE EN FRANÇAIS<br />
ET DE DÉCOUVERTES<br />
MUSICALES, TOUS<br />
STYLES CONFONDUS.<br />
Sylvie<br />
Courtemanche<br />
Depuis leur création en 1995, Les Francouvertes ont subi<br />
plusieurs transformations avant d’en arriver à la formule<br />
actuelle pilotée par Sylvie Courtemanche (qui dirige aussi<br />
le volet hors-concours “Révèle la relève”). C’est elle qui a repris<br />
les rênes lorsque “Faites de la musique”, l’organisme de quartier<br />
qui l’a fondé, a fermé ses portes. “J’avais l’impression que la disparition<br />
des Francouvertes laisserait un vide dans le milieu. Il y<br />
avait aussi un souhait de la part des artistes et je sentais que j’aurais<br />
des appuis pour continuer.” Après une pause d’un an, l’événement<br />
en trois étapes (préliminaires, demi-finales et finale) était<br />
de retour et prêt à accueillir les inscriptions de plus de 200<br />
groupes. Damien Robitaille, Karkwa et La Patère Rose sont tous<br />
passés par là avant de connaître leur succès actuel.<br />
Parmi l’ensemble des concours musicaux du Québec, Les Francouvertes<br />
se démarquent car elles sont entièrement réservées à la musique<br />
francophone et ouvertes à tous les genres. Sans intention<br />
commerciale, elles visent à récompenser des artistes originaux en<br />
leur fournissant des outils pour lancer leur carrière. “Nous épaulons<br />
vraiment les artistes durant toute une année. La finalité des<br />
Francouvertes n’est pas de remettre un chèque au lauréat. Le prix<br />
vient avec beaucoup d’appui : on signe une entente avec les gagnants<br />
pour qu’ils réalisent un premier album ou un projet”, explique<br />
la spécialiste des communications et relations de presse.<br />
Même sans être grand gagnant d’une édition, un participant peut<br />
remporter des prix pour accroître sa visibilité, par exemple la<br />
chance de se produire dans des festivals.<br />
L’événement se tient chaque année pendant quelques mois à l’intime<br />
cabaret Le Lion d’Or. Chaque soirée permet à trois groupes de<br />
monter sur scène. Ils sont évalués par le public et un jury de l’industrie<br />
selon la qualité et l’originalité de leur performance. “Le<br />
vote du public compte pour 50% et c’est ce qui fait qu’ainsi tout le<br />
25<br />
InITIaTIVES<br />
monde s’approprie le concours. On demande aux gens d’aller audelà<br />
des styles qu’ils aiment ou non, d’inscrire des commentaires<br />
constructifs sur le bulletin de vote. Nous les remettons ensuite tels<br />
quels aux musiciens.” L’avènement d’Internet et des technologies<br />
d’enregistrement a bien changé le fonctionnement du concours et<br />
les inscriptions reçues : “Maintenant plusieurs jeunes groupes ont<br />
déjà des fans, même s’ils n’ont presque jamais joué sur scène. Au<br />
début du concours, c’était plutôt l’inverse. On reçoit aussi des<br />
démos ultra-professionnelles parce que les technologies sont plus<br />
accessibles. Avant, c’était plus difficile pour nous d’imaginer comment<br />
ça sonnerait.” Car pour se démarquer, il faut soumettre un<br />
bon enregistrement et se montrer à la hauteur live.<br />
Chaque année, Sylvie et sa très petite équipe font un travail colossal<br />
pour recueillir les fonds nécessaires à la tenue du concours.<br />
“Le système de financement est très précaire et tout est à refaire<br />
chaque année. Notre principale subvention du gouvernement vient<br />
d’ailleurs d’être coupée cette année, ce qui complique les choses.”<br />
En 2011, les Francouvertes souffleront leurs 15 bougies. “Nous<br />
avons plein d’idées spéciales pour souligner cet anniversaire important,<br />
mais tout est en suspens.” On croise les doigts !<br />
Marie-Hélène Mello - www.francouvertes.com<br />
Belle preuve de la vivacité de la scène francophone, ce concours montréalais est devenu un événement<br />
incontournable lors duquel des groupes en tous genres se produisent devant un public qui participe au<br />
vote. Chaque année, les Francouvertes sélectionnent 21 candidats parmi plus de 200 dossiers reçus pour<br />
entamer la première ronde, celle des préliminaires (cette année à forte teneur folk et pop-rock). De<br />
ceux-ci, 9 se sont assez démarqués pour passer en demi-finale, dont Caloon Saloon et Violette Pi. Mais<br />
seuls 3 ont participé à la grande finale : Monogrenade (indie rock), Alex Nevsky (pop) et finalement<br />
Bernard Adamus (blues-folk), le grand gagnant de l’édition 2010. Petite controverse toutefois : les finalistes<br />
ont tous déjà des contrats de disques en poche, alors que le concours vise justement à aider des artistes<br />
émergents à entamer une carrière musicale. Mais qu’importe, puisque tous les groupes ont offert<br />
une performance remarquable, prouvant qu’ils n’ont pas volé leur place sur le podium !<br />
Michel Pinault