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avoir<br />
<strong>le</strong> saviez-vous ? > <strong>le</strong> kiosque à musique<br />
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<strong>le</strong> kiosque à musique<br />
Par Paul Bonmartel<br />
on ne passe pas dans notre vil<strong>le</strong> sans<br />
<strong>le</strong> remarquer. Qui n’a pas entendu :<br />
« mais oui, je connais <strong>le</strong> Trait, il y a un<br />
kiosque à musique ! » une invention méditerranéenne<br />
qui date du xiii e sièc<strong>le</strong>.<br />
en france, ils furent à la mode à la fin<br />
des années 1800. Chaque vil<strong>le</strong> avait sa<br />
fanfare, sa musique ou sa caserne. Très<br />
souvent en fonte, notre kiosque est en<br />
bois. De nos jours, il en reste peu. Les musiciens sont-ils devenus<br />
fri<strong>le</strong>ux ?<br />
Un seul, en 1982, est classé monument historique, celui de Va<strong>le</strong>nce<br />
dans la Drôme rendu célèbre par <strong>le</strong> dessinateur Raymond<br />
Peynet. Se promenant dans la vil<strong>le</strong> il surprend un petit violoniste<br />
qui joue seul, <strong>le</strong>s musiciens sont partis, une jeune fil<strong>le</strong> assise sur<br />
<strong>le</strong>s marches l’attend et écoute. Les amoureux de Peynet étaient<br />
nés.<br />
Notre kiosque a été construit en 1924 par <strong>le</strong>s menuisiers du<br />
chantier naval. Le colonel Le Magnen et M. Horion en furent <strong>le</strong>s<br />
concepteurs. Le 29 mai, <strong>le</strong> journal ti<strong>trait</strong> : Nous avons un kiosque<br />
de la musique. Le journal relate : « Création du « Défilé des<br />
chantiers » de J. Hainé <strong>le</strong> chef de la Lyre en première audition<br />
dédiée au personnel des chantiers navals, au nouveau kiosque<br />
de la musique. »<br />
L’inauguration officiel<strong>le</strong> se fera un an plus tard : « Le so<strong>le</strong>il était<br />
radieux, des visiteurs sont venus en masse de Rouen et du Havre,<br />
plus de cinq mil<strong>le</strong>. L’inauguration à vingt et une heures avec un<br />
concert de la Lyre. Tout <strong>le</strong> monde sait comment d’un terrain où<br />
s’entassaient des baraquements, des efforts intelligents ont fait<br />
un délicieux jardin, tout rutilant de lumière de ses candélabres de<br />
fer forgé. La Lyre se surpassa. L’embrasement des lieux compléta<br />
<strong>le</strong> charme de cette délicieuse soirée d’été. »<br />
....................................................................<br />
<strong>le</strong><br />
saviez-vous?<br />
Il faut dire qu’à cette date, suite à de longs démêlés entre la municipalité<br />
et <strong>le</strong>s chantiers, <strong>le</strong>s rues de la vil<strong>le</strong> nouvel<strong>le</strong> n’avaient<br />
pas d’éclairage é<strong>le</strong>ctrique, <strong>le</strong> kiosque était illuminé par des flambeaux.<br />
Le maire absent disait : « Ce n’est pas à nous d’instal<strong>le</strong>r<br />
l’é<strong>le</strong>ctricité dans <strong>le</strong>s rues habitées par <strong>le</strong>s gens qui travail<strong>le</strong>nt au<br />
chantier naval. » Durant des années, <strong>le</strong>s concerts se déroulèrent<br />
au kiosque. Pendant la guerre, il n’y avait plus rien. Les Al<strong>le</strong>mands<br />
fervents de musique en p<strong>le</strong>in air ignorèrent notre kiosque. Des<br />
bombes tombèrent dans <strong>le</strong>s environs, aucune dans <strong>le</strong> jardin public.<br />
Une photo nous montre <strong>le</strong> triste état de la toiture à la fin des<br />
évènements.<br />
En 1992, <strong>le</strong> kiosque menaçait ruine, <strong>le</strong> conseil municipal prit la<br />
sage décision de <strong>le</strong> refaire à neuf. Désuet, vieillot, c’est un patrimoine<br />
à laisser à nos enfants. Je pense que notre kiosque de la<br />
musique comme disait <strong>le</strong> journal, est la cerise sur <strong>le</strong> gâteau qui a<br />
fait obtenir une troisième f<strong>le</strong>ur à la vil<strong>le</strong> du Trait.<br />
La fanfare des pompiers pose devant notre kiosque en triste<br />
état à la fin de la guerre. (Vers 1945)