Mystère d'Iniquité en PDF - Résistance Catholique
Mystère d'Iniquité en PDF - Résistance Catholique
Mystère d'Iniquité en PDF - Résistance Catholique
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
L'antipape "Félix II'', tout <strong>en</strong> étant attaché à la foi de Nicée, <strong>en</strong>tret<strong>en</strong>ait des relations<br />
avec les ari<strong>en</strong>s. Pour cette raison il était détesté par les fidèles à Rome et son église était<br />
vide. Quand saint Libère revint, l'accueil fait par le peuple fut triomphal. Si saint Libère<br />
avait fait une quelconque concession aux ari<strong>en</strong>s, les paroissi<strong>en</strong>s lui aurai<strong>en</strong>t témoigné la<br />
même hostilité qu'à "Félix II''.<br />
L'évêque Osius garda la foi jusqu'à l'âge de 90 ans, puis il souscrivit une formule<br />
ari<strong>en</strong>ne sous la contrainte. Sa chute fit grand bruit. Si saint Libère avait fait une chute<br />
pareille, le scandale aurait été <strong>en</strong>core bi<strong>en</strong> plus grand et sa mémoire aurait été flétrie à<br />
jamais. Or bi<strong>en</strong> au contraire, ce pontife jouit d'une r<strong>en</strong>ommée exceptionnelle,<br />
incompatible avec une prét<strong>en</strong>due chute. « Faut-il s'étonner que Siricius le regarde comme<br />
un de ses plus illustres prédécesseurs ; que saint Basile l'appelle "bi<strong>en</strong>heureux, très<br />
bi<strong>en</strong>heureux", saint Épiphane "pontife d'heureuse mémoire", Cassiodore "le grand<br />
Libère, le très saint évêque qui surpasse tous les autres <strong>en</strong> mérite et se trouve <strong>en</strong> tout un<br />
des plus célèbres" ; Théodoret "l'illustre et victorieux athlète de la vérité" ; Sozomène<br />
"homme rare sous quelque rapport qu'on le considère" ; Lucius Dexter "saint Libère" ;<br />
saint Ambroise "saint, très saint évêque" ? ». (7)<br />
"On objectera que saint Athanase parle de la chute de Libère, et dans son Apologie<br />
contre les ari<strong>en</strong>s, et dans son Histoire des ari<strong>en</strong>s adressée aux solitaires ; mais tout le<br />
monde convi<strong>en</strong>t que l'Apologie a été écrite au plus tard <strong>en</strong> 350, c'est-à-dire deux ans<br />
avant que Libère fût pape. L'<strong>en</strong>droit où il y est parlé de sa chute est donc évidemm<strong>en</strong>t<br />
une addition postérieure, faite par une main étrangère et malhabile ; car bi<strong>en</strong> loin de<br />
donner de la force à l'Apologie, elle la r<strong>en</strong>d inepte et ridicule. L'Histoire des ari<strong>en</strong>s a été<br />
égalem<strong>en</strong>t écrite avant l'époque où l'on suppose la chute de Libère, ou du moins avant<br />
l'époque où saint Athanase ait pu l'appr<strong>en</strong>dre, non plus que celle d'Osius ; car il y est<br />
parlé plusieurs fois de Léonce d'Antioche comme <strong>en</strong>core vivant. Et nous avons vu qu'on<br />
apprit sa mort à Rome, à l'époque où les dames romaines y supplièr<strong>en</strong>t Constance<br />
d'accorder le retour du pape, qui certainem<strong>en</strong>t alors n'avait pas <strong>en</strong>core prévariqué. Le<br />
passage où il est parlé de sa chute est donc <strong>en</strong>core une addition faite après coup, et qui<br />
ne jure pas moins avec ce qui précède qu'avec ce qui suit. Mais par qui ces interpolations<br />
ont-elles pu se faire ? Nous avons vu que dès son vivant les ari<strong>en</strong>s supposèr<strong>en</strong>t une lettre<br />
de saint Athanase à Constance. Ce qu'ils ont pu p<strong>en</strong>dant sa vie, ils l'ont pu <strong>en</strong>core plus<br />
aisém<strong>en</strong>t après sa mort" (abbé R<strong>en</strong>é François Rohrbacher : Histoire universelle de<br />
l'Église catholique, 1842 - 1849, t. III, p. 167).<br />
On objectera <strong>en</strong>core que saint Hilaire, <strong>en</strong> plusieurs <strong>en</strong>droits de ses écrits, aurait<br />
anathématisé saint Libère comme étant hérétique. Mais là <strong>en</strong>core, il s'agit<br />
d'interpolations de copistes ari<strong>en</strong>s. L'histori<strong>en</strong> Ruffin écrivit <strong>en</strong> effet cinquante ans après<br />
la mort de saint Libère : "Les livres si instructifs, composés par saint Hilaire pour<br />
contribuer à la conversion des signataires de Rimini [conciliabule ari<strong>en</strong>], ont été dans la<br />
suite tellem<strong>en</strong>t falsifiés par les hérétiques, qu’Hilaire lui-même ne les reconnaîtrait pas"<br />
(in: Constant, t. 1, p. 328).<br />
Les ari<strong>en</strong>s trafiquèr<strong>en</strong>t des écrits de saint Athanase, de saint Jérôme, de saint. Hilaire<br />
et de saint Libère lui-même (analyse détaillée dans Constant, t. 1, p. 294 - 349).<br />
7 Constant, t. I, p.381-382 indiquant comme référ<strong>en</strong>ce : Saint Siricus : Epist. ad Himer. ; Saint Basile, Epist.<br />
263, al. 74 ; Saint Epiphane : Haer. 75, 2 ; Cassiodore: Hist. tripart., livre V, ch. 18; Théodoret : Hist. eccles.,<br />
livre II, chap. 37 : Lucius Dexter : Chron., 353.<br />
~ 48 ~