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Sommaire - caisse d'epargne gestion privee

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06 I CoNjoNCTure I De part et d’autre de l’Atlantique<br />

Pourquoi l’économie américaine<br />

se redresse-t-elle plus vite que<br />

l’économie européenne ?<br />

Depuis 2009, la croissance américaine est plus forte que la croissance de la zone euro, et va très<br />

probablement le rester en 2012 et 2013. L’extraordinaire résilience de la plus grande économie<br />

mondiale n’en finit pas de susciter admiration et interrogations de ce côté-ci de l’Atlantique.<br />

Cette reprise est-elle solide ou se trouve-t-elle stimulée artificiellement par les plans de relance<br />

à répétition ? Et comment expliquer le différentiel persistant entre l’Amérique et l’Europe ?<br />

Nos analyses montrent que contrairement à ce qui a pu être observé par le passé, la reprise<br />

américaine apparaît saine, car principalement tirée par l’offre.<br />

Les États-Unis ont, depuis<br />

longtemps, fait des rebonds<br />

économiques une de leurs spécialités.<br />

Or, ils recourent généralement<br />

à la même recette pour faire<br />

repartir l’activité. Ainsi, en 1997-<br />

1998 puis encore en 2002-2003, les<br />

reprises américaines ont été le fruit<br />

d’une stimulation extrêmement<br />

forte de la demande intérieure à<br />

travers des politiques monétaires<br />

expansionnistes, le recours à l’endettement<br />

et la hausse des prix des<br />

« Les États-Unis<br />

sont redevenus,<br />

au moins dans une<br />

certaine mesure,<br />

un pays compétitif<br />

pour la production<br />

industrielle. »<br />

Patrick Artus<br />

Directeur de Recherche et des Études de Natixis<br />

actifs. Si le résultat était efficace,<br />

la méthode comportait néanmoins<br />

des dangers, dans la mesure où elle<br />

a conduit à un excès de l’endettement<br />

et la formation de bulles sur<br />

les prix des actifs. Elle était, par<br />

conséquent, difficile à répéter à<br />

l’infini. De fait, justement, ce n’est<br />

pas le cas pour cette reprise.<br />

En effet, depuis un peu plus de<br />

deux ans, ce sont essentiellement<br />

les entreprises qui tirent la<br />

croissance, grâce à un retour de<br />

l’investissement productif, une<br />

reconstitution des stocks et une<br />

reprise progressive de l’emploi. Ces<br />

évolutions témoignent, selon notre<br />

analyse, non plus d’une relance par<br />

la demande mais d’un « choc » favorable<br />

de l’offre reconnaissable à :<br />

- la hausse de la profitabilité des<br />

entreprises américaines consécutive<br />

à la déformation du partage<br />

des revenus en leur faveur :<br />

- le retour de l’investissement industriel,<br />

favorisé par la bonne tenue<br />

du couple compétitivité-coût<br />

de l’industrie américaine (salaire<br />

horaire de $35 contre $47 en Alle-<br />

magne et $49 en France) et par la<br />

faiblesse du prix de l’énergie suite<br />

à l’apparition du gaz de schiste,<br />

dont le prix est extrêmement bas<br />

sur le marché américain.<br />

Certes, la politique monétaire reste<br />

expansionniste outre-Atlantique<br />

avec, en particulier, l’objectif de<br />

maintenir des taux d’intérêt à long<br />

terme très bas. Mais, à vrai dire,<br />

cette politique n’a qu’une faible<br />

incidence sur la reprise de l’économie<br />

si on la compare avec des phénomènes<br />

aussi puissants que l’accumulation<br />

de capital et la hausse<br />

de l’emploi. Le point clé réside dans<br />

le fait que les États-Unis sont redevenus,<br />

au moins dans une certaine<br />

mesure, un pays compétitif pour la<br />

production industrielle.<br />

Contraste saisissant avec<br />

l’Europe<br />

De ce point de vue, le contraste est<br />

saisissant entre les deux rives de<br />

l’Atlantique. En effet, la profitabilité<br />

des entreprises s’est redressée<br />

beaucoup moins vite dans la zone<br />

euro. Du coup, le taux d’autofi-

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