samedi 25 mai 2002 - Tajan
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SAMEDI <strong>25</strong> MAI À 11 HEURES<br />
I - Provence. du n° 1 au n° 22<br />
II - Livres Illustrés des XIX e et XX e siècles. du n° 23 au n° 83<br />
III - Livres anciens et manuscrits. du n° 84 au n° 135<br />
SAMEDI <strong>25</strong> MAI, À 14 HEURES 15<br />
IV - Littérature des XIX e et XX e siècles.<br />
a) Autographes. du n° 136 au n° 146<br />
b) Editions originales. du n° 147 au n° 331<br />
V - La photographie à travers le livre au XX e siècle. du n° 332 au n° 356<br />
VI - Jean de Gonet. du n° 357 au n° 391<br />
VII - Revues, documents, catalogues d’expositions, et divers.<br />
du n° 392 au n° 441<br />
Porté par l’affection des miens, je suis arrivé en France en 1953, à l’âge de 13 ans,<br />
après avoir vécu dans trois pays différents : la Russie, la Roumanie et Israël. La rencontre<br />
d’un homme remarquable - directeur de l’Ecole alsacienne à Paris - m’a non seulement<br />
permis de rattraper le cours de mes études <strong>mai</strong>s m’a apporté une formation, alliant à un<br />
humanisme héllénistique une grande ouverture sur la culture. Un cursus scientifique m’a<br />
ensuite initié à des langages hautement abstraits, aux antipodes de cet humanisme.<br />
Dès lors j’ai commencé à acheter ces livres que je n’avais guère le temps de lire,<br />
<strong>mai</strong>s dont la seule présence me réconfortait. Je n’ai ja<strong>mai</strong>s pu me passer de ces symboles<br />
qui expriment un contenu d’âme, les rassemblant et les questionnant tout au long<br />
de ma carrière d’ingénieur, d’industriel et d’aujourd’hui de collectionneur.<br />
Quelques années plus tard, ayant eu la chance de vendre mon entreprise, ne “perdant<br />
plus ma vie à la gagner”, et fort du soutien de ma femme, je me suis consacré à<br />
la création d’un jardin en Provence, aidé et guidé par mon ami l’architecte paysagiste<br />
Alain David Idoux.<br />
Placé constamment devant ce modèle d’harmonie et de sérénité, ouvert à une infinité<br />
de sensations nouvelles, et m’interrogeant alors sur cette étape émotionnelle de ma<br />
vie, j’ai progressivement réalisé que ma grande préoccupation était d’ordre esthétique.<br />
Et j’ai compris que, dorénavant, je ne collectionnerai plus qu’une seule catégorie d’ouvrages<br />
: ceux qui visent à la beauté, ceux dont la valeur littéraire est révélée par l’illustration<br />
qui la complète et quelquefois la transcende, à la façon d’un chant qui exalte une<br />
musique ou d’un jardin qui conforte un paysage.<br />
J’ai par ailleurs été très attiré par le marché de l’art et ses pratiques parfois sauvages,<br />
dernier do<strong>mai</strong>ne où l’intervenant n’obéit à aucune règle conventionnelle <strong>mai</strong>s à<br />
des choix subjectifs. C’est aussi le lieu par excellence, où seul l’œil du collectionneur est<br />
à même de faire écho au talent de l’artiste. C’est donc dans cet ultime espace de liberté<br />
que j’ai choisi de situer ma nouvelle aventure.<br />
Sur les conseils avisés de quelques libraires, j’ai aiguisé ma perception et ma<br />
connaissance des beaux livres. J’ai décidé alors de me défaire de quelques deux mille<br />
titres de ma collection pour leur substituer progressivement les cent livres illustrés qui me<br />
reflèteraient le mieux, et d’explorer peut-être de nouveaux do<strong>mai</strong>nes.<br />
Enfin, dans la logique de cette démarche - et pour que mes chers enfants soient, le<br />
jour venu, libres de leurs propres choix - j’espère conclure ce projet par une grande<br />
vente finale. Celle-ci parachèvera ainsi mon initiative qui, dans les moments difficiles, fut<br />
d’un si précieux réconfort intellectuel. Pour mon plus grand bonheur, je rendrai alors ma<br />
temporelle création accessible à de nouvelles générations de collectionneurs...<br />
F.F.