l'île pour pdf..pub - la-bibliothèque Saint-Herblain

d’histoires) par les indigènes, il y écrit plusieurs romans d’aventures, dont Le Trafiquant d’épaves et
surtout Le Creux de la vague. Vision d’une existence, celle d’Alain Gerbault, le roman de Jean Delabroy
intitulé Dans les dernières années du monde raconte une fuite loin de l’Occident méprisé à la recherche
d’un rêve de grandeur qu’il avait cru pouvoir trouver en Polynésie.
Aujourd’hui comme hier, des romanciers se prescrivent des exils volontaires pour se défendre ou se
ressourcer : Michel Déon a élu domicile en Irlande (après avoir vécu à Spetsai) et William Styron s’est
installé sur l’île de Martha’s Vineyard.
U.G. : Séduits eux aussi par la fascination d’un ailleurs, quelques chanteurs en mal d’ermitage viendront
chercher dans l’isolement insulaire un abri contre l’agitation ou la morosité et sans doute un regain
d’inspiration, une nouvelle stimulation pour leur carrière : pour Antoine comme pour Jacques Brel (Aux
Marquises, titre de son dernier album) « Gémir n’est pas de mise, aux Marquises… Le temps
s’immobilise aux Marquises ». Mais l’exil peut être moins radical : un séjour estival voire un souvenir
d’enfance suffit à requinquer les plus modestes, leur faisant célébrer Belle-Île-en-Mer (Laurent Voulzy),
l’île de Ré (Claude Nougaro dans Une voix, dix doigts) ou l’île de Batz (Melaine Favennec dans Hey !
Ho !).
J. F. : Dernier abri, le refuge insulaire évoqué par Giani Stuparich permet l’ultime rencontre entre un fils
et son père moribond et leur dialogue à mots couverts sur la naissance et la mort trouve un cadre adéquat
dans L’Île, « abandonnée au milieu d’une immensité infranchissable ».
U.G. : Le dernier rayonnage au fond de la salle a pour nom L’île conservatoire.
J. F. : L’isolement favorise les particularités de ceux qui y vivent, qu’il s’agisse de plantes, d’animaux ou
d’êtres humains, voilà ce que nous expose le livret publié par le muséum d’histoire naturelle de Paris :
Îles, vivre entre ciel et mer. Particularités d’autant plus marquées que l’île est plus lointaine, plus petite
ou isolée depuis plus longtemps : le résultat de ces processus d’adaptation aux contraintes spécifiques de
la vie insulaire constitue l’endémisme.
U.G. : C’est ainsi que peuvent apparaître sur l’île des espèces nouvelles, présentes nulle part ailleurs.
Elles se distinguent par leur morphologie, leur écologie, leur comportement et ce de façon souvent
spectaculaire. Charles Darwin consacre d’ailleurs un chapitre de L’Origine des espèces à ce
phénomène, en liaison avec la sélection naturelle.