Le vrai fait défaut - Le Proscenium
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Pour les textes des auteurs membres de la SACD, la SACD peut faire<br />
interdire la représentation le soir même si l'autorisation de jouer n'a pas<br />
été obtenue par la troupe.<br />
<strong>Le</strong> réseau national des représentants de la SACD (et leurs homologues<br />
à l'étranger) veille au respect des droits des auteurs et vérifie que les<br />
autorisations ont été obtenues, même a posteriori.<br />
Lors de sa représentation la structure de représentation (théâtre, MJC,<br />
festival…) doit s’acquitter des droits d’auteur et la troupe doit produire<br />
le justificatif d’autorisation de jouer. <strong>Le</strong> non respect de ces règles<br />
entraine des sanctions (financières entre autres) pour la troupe et pour<br />
la structure de représentation.<br />
Ceci n’est pas une recommandation, mais une<br />
obligation, y compris pour les troupes amateurs.<br />
Merci de respecter les droits des auteurs afin que les troupes et le<br />
public puissent toujours profiter de nouveaux textes.
<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong> :<br />
Pièce en 3 actes de « Des D »<br />
Genre : Comédie Romantique<br />
Public : Tous publics<br />
Troupe : Adultes/Ados<br />
Thème : Amour, mensonges, commérages.<br />
Durée : 120min.<br />
Homme(s) : 5<br />
Femme(s) : 6<br />
Distribution modulable : Non<br />
Jouable par des enfants : Non<br />
Jouable par des ados : Oui<br />
Costumes : Contemporains<br />
Niveau de langue : Intermédiaire<br />
Dépôt SACD N° : 190914<br />
Des D : Damien DOUTEAU-POIROUX n° SACD 186811<br />
E-mail : desd.mail@sfr.fr 2/43
<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Distribution :<br />
La perte du « revenu »<br />
Pièce en 2 actes de DesD<br />
Davy Pierre : <strong>Le</strong> mari<br />
Marie Pierre : La femme (Belle femme de petite taille)<br />
Pépé : Patrick Parasol, le boulanger.<br />
Gigi : Ghislaine Parasol, la boulangère (Grande, Physique difficile)<br />
<strong>Le</strong> voisin : M. Baisecon (Dandy et Calculateur)<br />
<strong>Le</strong> maraîcher : Maurice <strong>Le</strong>compte<br />
M. <strong>Le</strong> Maire : Jean De Famil (Médecin). Il est l’ami de Pépé qui est le seul à<br />
l’appeler Jeannot<br />
Ghislaine : La factrice.<br />
Des habitants : Dont 3 commères, l’une d’elle est la cousine de M. Baisecon.<br />
Des figurants peuvent être ajoutés.<br />
Décor : La scène se divise en deux espaces distincts. L’avant scène est<br />
occupé par le centre du village. Coté jardin la boulangerie, au centre un banc,<br />
coté cour l’étale du maraîcher (étale mobile). <strong>Le</strong> reste de la scène est occupé<br />
par le salon de Marie et Davy. C’est la table basse, faisant office de banc en<br />
avant scène, qui <strong>fait</strong> le raccord entre les deux espaces. Ce raccord sera<br />
accentué par une mise en lumière par zone permettant la mise en ombre des<br />
zones inutilisées.<br />
Résumé : Un couple de jeunes citadins s'installe à la campagne pour y<br />
trouver la vie rêvée. <strong>Le</strong>s ententes de voisinage sont plutôt incongrues. Ils<br />
s'ennuient très vite et jouent à se rendre jaloux. Jeu de moins en moins<br />
« passionnant » quand il ne marche que dans un sens. Tout est bon pour<br />
mettre un peu d’animation dans leur vie. Mais comme le savent les petits<br />
joueurs, c’est en dépassant la limite que l’on sait où elle se trouve…<br />
Commentaire de l’auteur : <strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong> est une comédie romantique<br />
menée par un personnage immature pour qui la vie est un jeu. Cherchant à se<br />
divertir d’une situation qui l’ennui, il va entrainer tout un village dans une<br />
spirale mensongère qu’il ne maitrisera finalement plus.<br />
Dépôt SACD N° : 190914<br />
Des D : Damien DOUTEAU-POIROUX n° SACD 186811<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 1 scène 1 :<br />
(Maison de Marie et Davy. La porte<br />
s'ouvre (lumière uniquement de<br />
l'extérieur) il passe la porte en la portant<br />
dans ses bras et la laisse tomber sur le<br />
canapé ayant présumé de ses forces.<br />
Elle hurle car un voisin (l'ancien proprio<br />
lui avait donné la clef) qui était venu leur<br />
souhaiter la bienvenue s'est endormi<br />
dessus en les attendant. <strong>Le</strong> mari va<br />
allumer la lumière et découvre la scène).<br />
<strong>Le</strong> Voisin : Bonjour. Ou... bonsoir!?<br />
Davy : On est à peine arrivé que tu<br />
sautes déjà sur tout ce qui bouge!<br />
Bravo!!!<br />
Marie : (Elle saute du canapé et va se<br />
réfugier derrière son mari) Tu connais ?!<br />
Davy : Oui c'est Monsieur... heu<br />
Monsieur???<br />
<strong>Le</strong> voisin : M. Baisecon. Mes hommages<br />
madame.<br />
Marie : (A son mari) Tu développes où je<br />
t'arrache le bras.<br />
Davy : Tu sais, je t'en ai parlé. Comme<br />
on ne pouvait pas être là quand les<br />
déménageurs sont arrivés M. « Bisecon »<br />
s'est gentiment proposé de leur ouvrir la<br />
porte.<br />
Marie : Ha oui...<br />
Davy : <strong>Le</strong> déménagement s'est déroulé<br />
comme prévu?...<br />
<strong>Le</strong> voisin : Rassurez-vous! Je voulais<br />
simplement vous faire un accueil amical.<br />
Marie : Il ne fallait pas.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Ce n'est rien. J'habite juste à<br />
coté, la première maison à droite.<br />
Acte 1 : Emménagement<br />
Marie : Ha oui, la... (Fait des signes<br />
montrant l'imposante bâtisse)<br />
<strong>Le</strong> voisin : Vous l'avez remarquée. Elle<br />
ne laisse personne indifférent!<br />
Marie : (À son mari) Pour être moche,<br />
elle est moche.<br />
Davy : (À sa femme) Chut. ... Je vous<br />
proposerais bien quelque chose à boire,<br />
mais je ne sais même pas où sont mes<br />
verres.<br />
Marie :(Baillant) Moi, je sais mais je n'ai<br />
pas le courage de tout déballer ce soir.<br />
Davy : Tu as raison, le moment est mal<br />
choisi. Je ne voudrais pas avoir l'air de<br />
vous pousser vers la sortie, mais je suis<br />
aussi fatigué que ma femme. Désolé de<br />
vous avoir <strong>fait</strong> attendre si longtemps. M.<br />
« Bisecon »je vous dis au revoir. On<br />
tache de se voir dans la semaine.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Non<br />
Davy : (Interloqué) Vous ne serez pas là<br />
cette semaine?<br />
<strong>Le</strong> voisin : Si, si.<br />
Davy : Vous serez occupé, alors?<br />
<strong>Le</strong> voisin : Non, non.<br />
Davy : Comment non? Vous ne voulez<br />
pas nous voir cette semaine??<br />
<strong>Le</strong> voisin : (ambiguë) Non.<br />
Davy : J'ai déjà connu des susceptibles,<br />
mais des gens qui refusent de vous revoir<br />
si vous décommandez une fois. Là M.<br />
« Bisecon », je dois avouer que vous êtes<br />
le premier.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
<strong>Le</strong> voisin : Non !... Je ne m'appelle pas<br />
« Bisecon » mais Baisecon<br />
Davy : Ah. (A sa femme) Bise con, Baise<br />
con... (Elle le coupe en lui donnant un<br />
coup de coude dans les côtes)<br />
<strong>Le</strong> voisin : ...et non je n'ai pas l'intention<br />
de partir de chez vous alors que je vous<br />
ai préparé un bon repas. Trêve de<br />
discussion, je vous attends dans la<br />
cuisine.<br />
Davy : Bon, ben on arrive.<br />
Marie : (Elle le retient) T'as envie de<br />
manger toi.<br />
Davy : Après ce qu'on vient de se mettre<br />
au repas à Patrick, pas trop non. (Il va<br />
vers la cuisine)<br />
Marie : Attends un peu. Tu m'expliques<br />
maintenant. C'est qui l'incruste?<br />
Davy : C'est un voisin! Apparemment, il<br />
s'entendait bien avec l'ancien proprio. Il<br />
lui avait donné une clef pour entretenir les<br />
fleurs pendant son absence, ou des<br />
conneries comme ça. Quand je suis venu<br />
faire les peintures, je lui ai parlé du<br />
problème qu'on avait pour le<br />
déménagement et il a proposé de nous<br />
aider, c'est plutôt sympa. Mais je ne<br />
pensais pas qu'il allait rester, et encore<br />
moins nous faire à bouffer.<br />
Marie : Moi ce que je vois, c'est que ça à<br />
l'air d'être une <strong>vrai</strong>e glue. On récupère la<br />
clef ce soir et tchao le pot de colle. Je ne<br />
tiens pas à le voir débarquer chez nous à<br />
tout bout de champ.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Hé ho, les nouveaux, la<br />
cuisine c'est par ici.<br />
(Ils vont dans la cuisine.)<br />
NOIR<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 1 Scène 2 :<br />
(Chant du coq. <strong>Le</strong> village s’éclaire<br />
progressivement et s’anime. <strong>Le</strong><br />
maraîcher est là, des passant dont<br />
Baisecon font leurs courses. Très vite la<br />
rue se vide. On entend des cigales. <strong>Le</strong>s<br />
cloches de l’église sonnent 18H)<br />
(Transition de l’éclairage de la rue à la<br />
maison du couple. Nous sommes le<br />
lendemain. Davy rentre du travail, Marie<br />
est très occupée à déballer les cartons du<br />
déménagement)<br />
Davy : Bonjour chérie, Ta journée s'est<br />
bien passée ? (Elle lui répond d'une pièce<br />
à côté) (Il n'entend pas bien, elle répète)<br />
(Il <strong>fait</strong> une moue puis s'en fout). (Il<br />
s'avachit dans le canapé) Haaaa, je suis<br />
crevé. J'ai eu une de ces journées au<br />
boulot.<br />
Marie : (Elle lui donne trois cartons)<br />
Tiens, ranges moi ça.<br />
Davy : (Il les pose sur la table du salon<br />
en faisant attention à ce que la<br />
disposition lui plaise (Figure artistique)<br />
(Puis, il prend le magazine télé dans un<br />
carton près du canapé) Y'a quoi à la télé<br />
ce soir.<br />
Marie : (Elle passe dans un sens puis<br />
dans l'autre toujours très affairée à son<br />
rangement et regarde les cartons) Je t'ai<br />
demandé de ranger les cartons, pas d'en<br />
faire du Néo-Cubisme.<br />
Davy : Tu veux que je les mette où? Ils<br />
sont très bien là (Elle le regarde avec<br />
insistance). J'ai compris. Je me débrouille<br />
tout seul. (Il la suit avec les cartons en<br />
cherchant. Il lui bloque le passage alors<br />
qu'elle veut ressortir d'une pièce.)<br />
Marie : Bon je peux passer oui. Tu ne vas<br />
pas leur faire faire le tour de la maison.<br />
Davy : Non, mais je réfléchis bien. Je te<br />
connais. Si je ne réfléchis pas, à tous les<br />
coups tu vas me demander de les<br />
déplacer.<br />
Marie : (Elle passe dans un sens, puis un<br />
autre) Bon ça y'est tu as trouvé ?<br />
Davy : Je me tâte (Il les met les uns sur<br />
les autres façon étagère le long d'un mur<br />
en faisant bien attention de les aligner)<br />
(Elle repasse. Il la suit et tente de lui faire<br />
un bisou dès qu'elle se retourne)<br />
Marie : Pfhumm, (Très amoureuse) Tu es<br />
à peine rentré que tu es déjà sur mon<br />
dos. (Elle veut lui faire un bisou et voit les<br />
cartons) (Enervée) Tu te fous de moi. Je<br />
t'ai demandée de les ranger.<br />
Davy : De quoi tu parles.<br />
Marie : <strong>Le</strong>s cartons, qu'est-ce qu'ils font<br />
là ?<br />
Davy : Ah. Tu vois, je t'avais dit que ça<br />
n’allait pas te plaire.<br />
Marie : Mais tu n’es pas <strong>vrai</strong> toi!! Ces<br />
cartons c'est bien toi qui les a fais.<br />
Davy : Oui, mais ici, je ne sais pas où on<br />
les met.<br />
Marie : Tu m'énerves. Si ça continue, je<br />
sais très bien où ils vont atterrir les<br />
cartons. Qu'est-ce qu'il y a de marqué là.<br />
Vêtements Penderie. Ohhhh, en plus on<br />
dirait ton écriture...<br />
Davy : Ca y est, à chaque fois c'est<br />
pareil. Si ça continue, je ne t'aide plus<br />
moi.<br />
Marie : (Elle lui balance les cartons<br />
dessus) Arrête ton numéro tu veux!!!<br />
Davy : (Il s'avachit dans le canapé, prend<br />
la télécommande dans le carton à coté du<br />
canapé et allume) (Elle passe plusieurs<br />
fois, il la regarde amusé)<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Marie : (Elle se poste derrière le canapé,<br />
les mains sur les hanches une lampe<br />
dans une main)<br />
Davy : Tu ne m’as pas répondu tout a<br />
l'heure. Ta journée?... Ils t'ont trouvé du<br />
boulot à « lampe» (ANPE).<br />
Marie : (Elle le regarde méchamment)<br />
Non. J'ai passé la matinée dans le<br />
bus à faire l'aller-retour pour rien du tout.<br />
Ah si tiens, je me suis <strong>fait</strong>e draguée par<br />
un mec. Il était pas mal. Il m’a dit que si je<br />
venait avec lui il me traiterait comme une<br />
princesse. Pas comme certains.<br />
Davy : Non, c'est <strong>vrai</strong>?! Ça existe des<br />
mecs comme ça. Il faut que tu me le<br />
présentes. Je te parie qu'il dit ça, mais...<br />
Marie : Il n'empêche que si tu pouvais y<br />
mettre du tien, ce serait bien.<br />
Davy : C'est marrant, parce<br />
qu’aujourd'hui j'ai rencontré une fille, elle<br />
disait complètement l'inverse.<br />
Marie : (Inquiète) C'est <strong>vrai</strong>, tu as<br />
rencontré une fille ?<br />
Davy : Oui, une belle brune, les yeux<br />
noisette. Une fille normale mais avec un<br />
charme fou. Du sex appeal. Des<br />
jambes...<br />
Marie : Bon, ça va. Tu me passes les<br />
détails s'il te plaît.<br />
Davy : (Rigolant) Je te charrie. Ne fais<br />
pas la tête. (Il veut l’embrasser)<br />
Marie : Il y a toute la maison à ranger.<br />
Davy : On a tout le temps pour ranger.<br />
Un petit bisou, allez. Un bisou, bisou... (Il<br />
la prend sur ses genoux, ils se font des<br />
papouilles).<br />
Marie : Tu regardes quoi?<br />
Davy : Prr. Je ne sais pas. Ha si, je sais.<br />
C'est le dernier concept de télé réalité.<br />
Marie : Après les « Jeun's » enfermés<br />
dans un loft, les inconnus qui chantent et<br />
les star sur le retour à la sauce Neuneu,<br />
ils nous ont trouvé quoi.<br />
Davy : Ben ce coup ci, c'est le public<br />
qu'ils ont enfermé dans un théâtre.<br />
Apparement les célébrités défilent sur<br />
scène mais nous on ne les voit pas. On<br />
ne voit que la salle. J'ai bien <strong>fait</strong> d'acheter<br />
le home cinéma, t'as vu, on s'y croirait.<br />
Marie : C'est quoi l'intérêt?<br />
Davy : (Amusé) Tu ne vois pas! (Il la<br />
chatouille et lui <strong>fait</strong> des papouilles) Quand<br />
même! Regarde. T'es sur scène… Tu es<br />
la star… C'est fort !<br />
Marie : C'est surtout que les gens<br />
regardent qui est fort. Franchement on<br />
s'emmerde.<br />
Davy : <strong>Le</strong> concept est génial.<br />
Marie : Tu m'excuseras mais il ne se<br />
passe rien. Ils n’ont pas bougé un cil<br />
depuis qu'on a allumé.<br />
Davy : Ça peut peut-être s'arranger. Tu<br />
crois que si j'essaie de les faire réagir ils<br />
vont me répondre<br />
(Début d'une phase d'impro en fonction<br />
du public).....<br />
Marie : N'importe quoi, je te rappelle que<br />
tu es devant la télé.<br />
Davy : Ouais, t'as raison. Ils disaient quoi<br />
au programme. « <strong>Le</strong>s artistes font<br />
participer le public qui lève le bras droit,<br />
puis le bras gauche, la jambe droite et la<br />
jambe gauche. Un unijambiste se plaint<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
que la société de production se fiche de<br />
lui et prend ses jambes à son cou. » On<br />
va éteindre.<br />
Marie : Au <strong>fait</strong>, tu as pensé à récupérer la<br />
clef hier.<br />
Davy : Non, ça m'est complètement sorti<br />
de la tête.<br />
Marie : Ça ne me rassure pas de savoir<br />
qu'un tordu a les clefs de notre maison.<br />
Davy : Un tordu ! Tu y vas un peu fort.<br />
Marie : Tu trouves que la soirée de hier<br />
soir était normale?<br />
Davy : Non, bien sûr! Mais il ne faut pas<br />
exagérer.<br />
Marie : Moi j’attends de voir. Pour le<br />
moment, pour moi, ce mec est un tordu.<br />
Davy : Tu te fais des idées. Il n’est<br />
sûrement pas méchant. C’est comme ça<br />
en campagne. On s’invite entre voisins,<br />
on discute, on s’aide.<br />
Marie : Et pourquoi il ne nous a pas invité<br />
chez lui alors ?<br />
Davy : Mais je ne sais pas moi. Tu en<br />
poses des questions.<br />
Marie : Je me pose peut-être beaucoup<br />
de questions, il n’empêche que je trouve<br />
que c’est louche.<br />
Davy : Ce n'est pas parce que les<br />
provinciaux sont sympathiques qu’ils n’en<br />
sont pas moins bizarres. Et je te signale<br />
que même si nous avons vécu toute notre<br />
vie à Paris, maintenant les provinciaux<br />
nous en faisons partis. Donc à nous de<br />
faire des efforts pour nous intégrer.<br />
Marie : Je veux bien m’intégrer avec qui<br />
tu veux, mais pas avec lui. Je te signale<br />
qu’il n’a pas arrêté de me reluquer toute<br />
la soirée.<br />
Davy : Oui, j’ai bien vu !<br />
Marie : Et tu n’as rien dit!!!<br />
Davy : (Rigolant) Non! Ça me faisait<br />
marrer de le voir faire. (Elle peste)<br />
Attends, qu’est-ce que je risque. T’as vu<br />
sa tronche ! Franchement, il te plaît ce<br />
mec là ?<br />
Marie : Non!<br />
Davy : Hé bien alors !….<br />
(Baisecon entre)<br />
Marie : Quand on parle du loup.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Bonjour, j'ai vu que vous étiez<br />
là, je me suis permis d'entrer.<br />
Davy : Quand notre porte est verrouillée,<br />
quoi de plus naturel !<br />
<strong>Le</strong> voisin : Je suis venu vous apporter<br />
ça. (Il sort un cactus mort) Je l'ai trouvé<br />
chez moi, dans une remise. J'ai tout de<br />
suite pensé à vous. Je me suis dit que ça<br />
égayerait un peu votre intérieur.<br />
Marie : Merci, quelle délicate attention.<br />
(Elle le pose avec dédain)<br />
Davy : (Il la regarde, très étonné) (Air très<br />
peu crédible) Oui, c'est <strong>vrai</strong>ment très<br />
gentil, mais il vous suffisait de ramener<br />
nos clefs pour nous faire plaisir.<br />
Marie : Chéri, ne l'embête pas avec ça<br />
tout de suite. Notre ami vient juste<br />
d'arriver.<br />
Davy : (Il manque de s'étouffer et tousse<br />
bruyamment) Ce n'est rien... J'ai un chat<br />
dans la gorge. A part ça Monsieur???...<br />
<strong>Le</strong> voisin : Baisecon<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Davy : ...Vous, la santé, ça va ?<br />
<strong>Le</strong> voisin : Ça va, ça vient. J'ai quelques<br />
petits problèmes de dos. Ce qui<br />
m'embête, c'est que je ne peux pas finir<br />
les derniers travaux de ma maison<br />
comme je le voudrais...<br />
Davy : Dites, pendant que vous êtes là, si<br />
vous nous parliez un peu du voisinage.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Il y aurait tellement de chose<br />
à dire que ce serait trop long.<br />
<strong>Le</strong> couple : <strong>Le</strong> quartier est sympa<br />
j'espère.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Oui, c'est calme, la nature, les<br />
petits oiseaux, le chien du voisin. Enfin, il<br />
ne vous embêtera plus, je l'ai <strong>fait</strong> piquer !<br />
Marie : Piquer!?<br />
Davy : Mais le voisin...<br />
<strong>Le</strong> voisin : Il n'a pas eu son mot à dire.<br />
J'ai <strong>fait</strong> une pétition au maire : chien<br />
bruyant, méchant, propriété mal clôturée,<br />
risques de morsures… Dans le Bourg<br />
tout le monde a signé.<br />
Davy : Mais on est loin du bourg là, les<br />
autres voisins n'ont pas signé?<br />
<strong>Le</strong> voisin : Non, mais on a obtenu gain<br />
de cause. C'est l'essentiel.<br />
Marie : Vous en avez beaucoup des<br />
histoires comme ça dans le quartier??<br />
<strong>Le</strong> voisin : Si vous aviez vécu où j'étais<br />
avant… C'était infernal. On se faisait<br />
insulter. La voiture taguée, les pneus<br />
crevés deux fois par mois. Ici c'est calme.<br />
Par contre dès qu'on construit c'est le<br />
bordel. A croire que le Cadastre, les gens<br />
d’ici ils ne savent pas ce que c'est. Moi,<br />
quand je suis arrivé, j'ai <strong>fait</strong> entièrement<br />
métrer le terrain. Hé bien la maison du<br />
voisin empiétait d'un centimètre chez moi.<br />
Il a dû abattre tout un pend de mur. <strong>Le</strong><br />
procès a été long. Heureusement, je<br />
connaissais bien le juge ça a accéléré les<br />
choses.<br />
<strong>Le</strong> couple : (très inquiet) Oui. Ça aide.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Je n'étais pas venu vous<br />
parler de ça. Mais dès qu'on me lance sur<br />
le sujet, ça peut durer des heures.<br />
Davy : Oui, on ne va pas vous retarder<br />
plus longtemps. Si vous pouviez nous<br />
rendre nos clefs tout de suite.<br />
Marie : Pour le moment, nous n’avons<br />
qu’un jeu de clefs pour deux. Vous<br />
imaginez si on le perd.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Si vous le perdez, vous savez<br />
que j'ai le mien. D’ailleurs si vous avez<br />
besoin de quoi que se soit vous pouvez<br />
compter sur moi...<br />
Davy : C’est entendu mais nous<br />
préférons récupérer le votre.<br />
<strong>Le</strong> voisin : (Il leur tant la clef mais la<br />
garde dans la main) En dédommagement<br />
de l'aide que j'ai pu vous apporter, je<br />
souhaiterai vous demander un petit<br />
service. La maison est grande, il reste<br />
encore quelques travaux…<br />
Davy : On peut en parler. Mais si vous<br />
me connaissiez un peu, vous ne me<br />
poseriez même pas la question.<br />
Marie : Ho oui.<br />
<strong>Le</strong> voisin : J'ai vu que vous maniez bien<br />
le pinceau l'autre jour.<br />
Davy : (Méfiant) Ah oui mais vous savez,<br />
je n'ai pas beaucoup de temps en ce<br />
moment. Plus tard peut-être. Je ne peux<br />
rien vous promettre.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
<strong>Le</strong> voisin : (Il va vers la porte) On en<br />
reparlera.<br />
(Davy prend la clef. M Baisecon sort.<br />
Davy et Marie ferment tous les deux la<br />
porte derrière le voisin, la verrouillent à<br />
double tour et restent adossés à la porte)<br />
Davy : Qu'est-ce que tu viens de me faire<br />
là. Ce mec, tu peux à peine le sentir et un<br />
peu plus tu l'invitais à manger.<br />
Marie : Il ne faut pas exagérer. J'ai juste<br />
voulu être un peu plus diplomate que toi.<br />
Davy : T'es faux-cul en <strong>fait</strong>. T'avais<br />
qu'une idée, qu'il se barre et qu'il rende<br />
les clefs, mais non : « oh merci, quelle<br />
délicate attention » « mais non l'embête<br />
pas avec ça tout de suite »... Attends, en<br />
plus, t'as vu la tronche de son truc<br />
(cactus), il a passé 10 ans dans sa cave<br />
c'est pas possible. « Ça va égayer votre<br />
intérieur »! Tu penses, ça va égayer notre<br />
poubelle.<br />
Marie : Attends avant de le jeter. Ce mec<br />
je ne le sens pas! Alors, on le brosse<br />
dans le sens du poil. Je ne tiens pas à<br />
avoir d'ennuis avec lui.<br />
Davy : (Il pose le cactus) J'espère qu'il ne<br />
va pas me coller aux basques avec ses<br />
histoires de travaux. Je vais chercher le<br />
pain. J'en profiterais pour prendre des<br />
renseignements. C'est un petit bled ici.<br />
<strong>Le</strong>s boulangers doivent connaître tout le<br />
monde.<br />
Marie : Je t'accompagne. J’ai besoin de<br />
m'aérer.<br />
(Ils sortent. <strong>Le</strong> Voisin entre une mallette à<br />
outils à la main, il a un autre jeu de clefs,<br />
il débranche la lampe et va dans une<br />
autre pièce. Noir)<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 1 Scène 3<br />
(Lumière sur l'avant scène, Boulangerie,<br />
rue et étalage du maraîcher.)<br />
(La femme se balade un peu en ville (et<br />
dans la salle) elle le rejoint après)<br />
(Davy est en train d’être servi par Gigi)<br />
Gigi : Ce sera tout ?<br />
Davy : Non, j’ai une question. Nous<br />
avons <strong>fait</strong> la rencontre d'un voisin un peu<br />
bizarre. Nous aurions voulu en savoir un<br />
peu plus sur lui .<br />
Gigi : Oh la, oui mais il faudrait voir ça<br />
avec mon mari. Vous savez, moi... (Fort)<br />
Pépé, viens par là.<br />
Davy : Vous appelez votre mari Pépé??<br />
Gigi : Oui !... Ici tout le monde l'appelle<br />
Pépé. Il s'appelle Patrick, Patrick Parasol<br />
: PP.<br />
Pépé : Oui, qu'est-ce qu'il se passe ?<br />
Gigi : C'est le monsieur, il voudrait un<br />
renseignement.<br />
Davy : Bonjour monsieur. Nous venons<br />
d'acheter une maison à la sortie du<br />
village.<br />
Pépé : Ah, la maison de Michel. C’est<br />
ça ? Vous allez voir, le village est sympa.<br />
Ici tout le monde se connaît. Si vous avez<br />
besoin de quelque chose n'hésitez pas, il<br />
y aura toujours quelqu'un pour vous<br />
aider. Alors vous vouliez savoir quoi?<br />
Davy : J'ai rencontré mon voisin M<br />
Baisecon et...<br />
Pépé : Ah ben, il n’a pas perdu de temps<br />
l'animal...<br />
Davy : Vous le connaissez ! Vous allez<br />
pouvoir m'en dire plus alors.<br />
Pépé : Vous pensez si je le connais. Il y a<br />
un moment que sa réputation est <strong>fait</strong>e<br />
dans la région. Ce mec là il faut s'en<br />
méfier comme de la peste.<br />
Malheureusement ce n'est pas le seul<br />
dans son genre, toute la famille est<br />
tordue. Il a une cousine au village (mettre<br />
le nom de la ville où c'est joué ?). Une<br />
commère de première. Un jour elle avait<br />
décrété que les gens n'avaient pas le<br />
droit de se garer devant chez elle. <strong>Le</strong><br />
Maire a dû faire venir les flics pour qu'elle<br />
arrête de les asperger d'eau en faisant<br />
semblant de rafraîchir son parterre.<br />
Davy : Elle ne le faisait peut-être pas<br />
exprès?<br />
Pépé : Quelqu'un qui arrose un petit<br />
parterre de rien du tout de 6 heures du<br />
matin à 6 heures du soir, c'est un tantinet<br />
douteux.<br />
Davy : Je ne sais pas, j'ai toujours vécu<br />
en appartement.<br />
Pépé : Vous auriez l'idée de faire ça avec<br />
un nettoyeur haute pression??<br />
Davy : Non. Et mon voisin, il est ?...<br />
Pépé : Pire!! Si on lui sert du pain c'est<br />
bien pour ne pas avoir d'ennuis. Il n’y a<br />
qu’à voir sa baraque. 1000 M² de terrain<br />
pas un brin d'herbe, une <strong>vrai</strong>e forteresse.<br />
<strong>Le</strong>s gens d'ici appellent ça le Blockhaus.<br />
Tout est bétonné, ça vaut bien le coup<br />
d'habiter en campagne. Moi je vais vous<br />
dire, ce mec là il a <strong>fait</strong> fuir tout le monde<br />
dans votre quartier.<br />
Davy : Ah bon ! Pourtant il m'a dit qu'il<br />
était ami avec l'ancien propriétaire.<br />
Pépé : Avec Michel!!?? Ils s'entendaient<br />
comme chien et chat. Mimich c’est pas le<br />
genre à se laisser faire mais il en a eu<br />
marre.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Davy : Ça ne me rassure pas ce que<br />
vous me dites.<br />
Pépé : Ce n'est pas <strong>fait</strong> pour. J'aime bien<br />
rigoler, mais là je vous le dis<br />
sérieusement : méfiez-vous!<br />
(La femme arrive et le maire vient peu de<br />
temps après)<br />
Marie : Bonjour<br />
Davy : Je vous présente ma femme :<br />
Marie. (Tous disent bonjour) M. Pépé me<br />
parlait du voisin.<br />
(<strong>Le</strong> maire entre)<br />
<strong>Le</strong> Maire : Salut la compagnie. Salut<br />
Pépé, la forme.<br />
Pépé : Salut Jeannot. Je te présente les<br />
gens qui ont racheté la maison de Michel.<br />
Messieurs Dames, je vous présente M.<br />
De Falmil, le médecin du village. Il ne <strong>fait</strong><br />
pas froid aujourd'hui, donc il n'a pas son<br />
écharpe, mais il est aussi Maire de la<br />
commune. (Personne ne réagit à sa<br />
blague, il s’en rend compte et se <strong>fait</strong> petit)<br />
<strong>Le</strong> Maire : Mes chers concitoyens, je<br />
vous souhaite la bienvenue. (Il passe très<br />
vite sur le mari et s'occupe uniquement<br />
de la femme) Monsieur, mes hommages,<br />
vous avez une femme <strong>vrai</strong>ment<br />
charmante. Je ne suis pas loin de penser<br />
que vous avez trouvé la perle rare (Il lui<br />
<strong>fait</strong> un baise main).<br />
Pépé : Ça va, tu ne vas pas la demander<br />
en mariage, c'est déjà <strong>fait</strong>.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Il ne me semble pas que<br />
Madame soit importunée pas mes<br />
compliments qui sont tout à <strong>fait</strong> mérités.<br />
Pépé : Excusez le, c'est un dragueur<br />
invétéré.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Pépé... Je ne drague pas. Je<br />
fais de la politique.<br />
Pépé : Jeannot, je leur ai <strong>fait</strong> un petit topo<br />
sur Baisecon.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Oui, tu as bien <strong>fait</strong>. On a déjà<br />
eu des problèmes avec lui. Il connaît bien<br />
la loi. Je dirais même trop bien.<br />
Marie : Si je comprends bien...<br />
<strong>Le</strong> Maire : Pour être politiquement<br />
correcte, je dirais poliment qu'il est<br />
incorrecte. Très incorrecte même, mais<br />
toujours dans la légalité.<br />
Pépé : Ce mec là il de<strong>vrai</strong>t faire de la<br />
politique.<br />
<strong>Le</strong> maire : C'est gentil pour moi.<br />
Gigi : Ne rigolez pas, les bruits courent<br />
qu'il voudrait se présenter aux prochaines<br />
élections municipales.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Et puis quoi encore.<br />
Gigi : Je ne fais que répéter ce que j'ai<br />
entendu.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Ça, ça me ferait mal.<br />
Pépé : (Tempérant) <strong>Le</strong>s élections ne sont<br />
pas prévues pour tout de suite. Il y a<br />
combien, deux ans à attendre. Il se sera<br />
encore <strong>fait</strong> de nouveaux ennemis d'ici là.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Je me méfie, il y a beaucoup<br />
de nouveaux. (Au couple) S’il tente de<br />
faire copain-copain avec vous, surveillez<br />
vos arrières.<br />
Davy : On va tâcher de faire attention.<br />
Merci de nous prévenir. Au revoir<br />
(Ils sortent, puis traversent lentement la<br />
place)<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Couple : C'est pire que ce qu'on pensait.<br />
Davy : Il faut vite changer toutes les<br />
serrures. Je vais peut-être même te faire<br />
mettre une ceinture de chasteté.<br />
Marie : Pff C'est toi qui me dis ça. Tu n'as<br />
encore pas réagi quand le Maire m'a<br />
dragué !<br />
Davy : Pourquoi, j'aurais dû intervenir? Il<br />
me semble que tu m'aimes, non.<br />
Marie : Je ne sais pas.<br />
Davy : (Rigolant) Taquine. Je croyais que<br />
tu n'aimais pas jouer mon petit jeu.<br />
Marie : Ça dépend. Là, j'avais envie.<br />
Mais tu n'es pas rigolo, j'aimerais bien<br />
que tu fasses le gros macho possessif<br />
des fois.<br />
Davy : Et pourquoi je ferais ça, alors que<br />
je ne suis ni gros, ni macho, ni possessif.<br />
Non, moi j'ai confiance en toi. Confiance<br />
en moi aussi, ça suffit. Et puis pour tout te<br />
dire, tout à l'heure je n’ai même pas<br />
remarqué que tu t’étais <strong>fait</strong>e draguée.<br />
Marie : Tu n'as rien vu. Il n’était <strong>vrai</strong>ment<br />
pas discret.<br />
Davy : J'avais l'esprit occupé. Tu as vu la<br />
boulangère, elle est mignonne, dommage<br />
qu'elle soit mariée...<br />
Marie : Parce que tu n'es pas marié peutêtre....<br />
Davy : (Rigole) Tu marches au quart de<br />
tour.<br />
Marie : Pourquoi tu fais toujours ça?<br />
Davy : Parce que ça marche... Et puis<br />
c'est tellement bien quand on se<br />
réconcilie.<br />
(Elle l'enlace)<br />
(Maison du couple s’éclaire, le voisin est<br />
toujours là et fouille un peu partout, il<br />
semble faire le point, regarde sa montre<br />
et s'en va)<br />
NOIR<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 1 Scène 4<br />
(Chant du coq suivi d’un flash lumineux<br />
(x3) ; Marie passe en robe de chambre<br />
en allant de la chambre à la cuisine elle<br />
vient de se réveiller)<br />
Marie : Il <strong>fait</strong> chier ce coq. (Noir)<br />
(4 ème chant du coq : Marie passe dans<br />
l’autre sens en rallant. Elle a un bol à la<br />
main)(Noir)<br />
(5 ème chant du coq ; Temps ; Marie sort<br />
de la chambre, elle est habillée. Elle<br />
s’installe devant la télé et grignotant des<br />
chips. <strong>Le</strong>s cloches de l’église sonnent<br />
18h. On entend un bruit de clefs suivi de<br />
coup sur la porte. Marie prend peur. On<br />
frappe violemment à la porte. Marie<br />
inquiète prend une paire de ciseaux<br />
« pour se défendre » et vient ouvrir, elle<br />
n'ose pas puis regarde par le trou de la<br />
serrure et ouvre enfin)<br />
Marie : Ah c'est toi<br />
Davy : Je vois que le serrurier est enfin<br />
passé...<br />
Marie : Oui, tu veux voir la facture.<br />
Davy : Non, je ne préfère pas. (Il pose<br />
ces affaires et se met sur le canapé) Pas<br />
mécontent d'être en week end<br />
Marie : Oui tu vas pouvoir réparer tout ce<br />
qui ne marche pas dans la maison.<br />
Davy : (Ironique) C'est cela oui. Je me<br />
repose un peu et on sort. Il y a quoi de<br />
bien ce soir.<br />
Marie : Tu rêves toi. Depuis le début de<br />
la semaine tu me dis que tu vas y jeter un<br />
œil. Résultat, ce n’est toujours pas réparé<br />
et tu n'as encore pas envie de t'y mettre.<br />
Davy : Attends, on est vendredi. Tu es<br />
pire que mon chef toi. Tu as repéré un<br />
spectacle sympa, ou pas?<br />
Marie : Tu rêves toi.<br />
Davy : Je sais, tu me l'as déjà dis.<br />
Marie : Je te signale que je n'ai pas<br />
encore retrouvé de boulot et qu'on est à<br />
100 kms de la première salle de<br />
spectacle.<br />
Davy : Est-ce qu'il y a quelque chose<br />
d'intéressant à la télé au moins. (Il<br />
regarde le programme) A si sur le câble.<br />
(Il zappe) Il n'y a pas le câble ici !!!<br />
Marie : Tu rêves.<br />
Davy : Si on m'avait dit avant, que je<br />
m'installais dans le trou du cul du monde,<br />
je n'aurais pas signé. On est venu ici pour<br />
se faire chier si je comprends bien.<br />
Marie : (De l’entrée de la cuisine où on la<br />
voit à peine. La suite des la scène est du<br />
même genre, on ne voit jamais tout)<br />
Viens bricoler par ici, ça t'occupera. Il y a<br />
cette chose qui est encore tombée en<br />
panne. Normalement le machin il se<br />
bidule dans le truc et ça fonctionne, mais<br />
là, ça fonctionne pas !<br />
Davy : (Sur le canapé) Je ne comprends<br />
rien à ce que tu me dis.<br />
Marie : (Elle lui répète) Normalement le<br />
machin il se bidule dans le truc et ça<br />
fonctionne, mais là, ça fonctionne pas !<br />
Davy : De quoi tu me parles ?<br />
Marie : De ce machin bidule truc chouette<br />
dont j’ai oublié le nom.<br />
Davy : C'est que tu l'as vexé. Je parie<br />
que si tu retrouves son nom, il va<br />
fonctionner. Ça a beau être une machine<br />
ça a un cœur. C'est comme les<br />
distributeurs automatiques. Si tu leur<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
donnes une pièce, comme ils ont un<br />
cœur comme ça, pour te remercier ils te<br />
donnent ce que tu leur demandes. Je te<br />
le jure.<br />
Marie : Tu n'es pas drôle.<br />
Davy : J’ai compris. J’arrive.<br />
Marie : Regarde… (Normalement…)<br />
Davy : Tu ne vas pas me le répéter 36<br />
mille fois.<br />
Marie : Bon ben, si t’as compris, t’as qu’a<br />
le faire marcher.<br />
Davy : C’est facile regarde, le machin il<br />
va ici.<br />
Marie : Ça, je sais, moi je te parle du truc<br />
là.<br />
Davy : Ha cette chose. Non, ça, ça se<br />
fout dans le bidule. Et voilà, ça<br />
marche….Pas !<br />
Marie : Pourquoi je t’ai épousé ?<br />
Davy : (rigolant) Je savais que ta mère se<br />
posait la question depuis un moment,<br />
mais toi ?!<br />
Marie : (Elle soupire) Arrête ton humour à<br />
2 balles et répare moi ce truc tout de<br />
suite.<br />
Davy : Laisse moi un peu de temps, je<br />
vais trouver d’où ça vient.<br />
Marie : Si ça <strong>fait</strong> comme la dernière fois<br />
pour le four. Non merci !<br />
Davy : Ben quoi ? J’avais trouvé la<br />
panne.<br />
Marie : Oui. Sauf que tu l’avais tellement<br />
bien démonté qu’au final on en a racheté<br />
un neuf.<br />
Davy : Je veux bien arrêter d’y toucher,<br />
mais on ne va pas faire venir un<br />
dépanneur pour si peu.<br />
Marie : C’est sûr !... Mais tu fais attention.<br />
Tu ne casses rien.<br />
(Davy prend un tournevis et 1 marteau)<br />
Marie : Qu’est-ce que tu fais ?<br />
Davy : Je démonte.<br />
Marie : Tu es sûr de toi ?<br />
Davy : Mais oui ! (Il donne un coup de<br />
marteau)<br />
Marie : Arrête tout de suite.<br />
Davy : Il faut bien le réparer.<br />
Marie : Non, tant pis !!<br />
(Temps)<br />
Davy : Où alors je demande à Baisecon<br />
de venir.<br />
Marie : Et puis quoi encore !! Tu en as<br />
d’autres des idées comme celle là.<br />
Davy : dés que je touche à ce truc tu<br />
prend peur. Ca ne coûte rien d’essayer.<br />
Marie : Ce n’est pas prudent.<br />
Davy : Qu’est-ce qu’on <strong>fait</strong> ?<br />
(Temps)<br />
Marie : Appelle le. Mais tu te débrouilles<br />
avec lui, moi je ne veux même pas le voir.<br />
(Elle part, puis revient) Et surveille le<br />
bien.<br />
Davy : (Téléphone) Allô, bonsoir M.<br />
Baisecon. Davy au téléphone... Votre<br />
nouveau voisin. Je vous appelle parce<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
que vous m'aviez proposé votre aide et il<br />
se trouve que... Allo, Allo. M. Baiseson.<br />
(On frappe à la porte, C'est le voisin) Ah,<br />
vous avez <strong>fait</strong> vite.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Bonsoir.<br />
Davy : Désolé de vous déranger à cette<br />
heure ci. Mais je ne savais pas comment<br />
faire autrement.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Ce n’est rien. De quoi s’agitil<br />
?<br />
Davy : Je ne sais pas ce qu’il se passe,<br />
mais depuis une semaine tout se<br />
détraque.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Vous savez en déménageant<br />
on sait ce qu’on quitte, mais on ne sait<br />
pas ce qu’on trouve. Par où<br />
commençons-nous ?<br />
Davy : Par ce truc là (En entrée de<br />
cuisine un peu caché)<br />
<strong>Le</strong> voisin : Voyons, ça. (Il examine) C’est<br />
un model récent ?<br />
Davy : Oui, on l’a acheté pour la maison.<br />
Il a fonctionné une ou deux fois et puis…<br />
<strong>Le</strong> voisin : A priori rien d’anormal, peutêtre<br />
un problème électrique, vous savez<br />
dans les vieilles maisons. Lors de sa<br />
mise en route il a fonctionné<br />
normalement.<br />
Davy : Oui, oui.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Il y a une petite subtilité sur<br />
ce type d’appareil. C'est simple, il suffit de<br />
mettre ça là-dedans.<br />
Davy : Oui, c'est ce que j'ai fais. Mais ça<br />
ne marche pas.<br />
(Bruit de mixeur)<br />
<strong>Le</strong> voisin : Si, la preuve. Ensuite?<br />
Davy : La machine à laver. Dès qu’on la<br />
met en route elle <strong>fait</strong> un bruit bizarre.<br />
<strong>Le</strong> voisin : (Il va dans la cuisine) Facile,<br />
vous n’aviez pas ouvert l’arrivée d’eau. (Il<br />
revient dans le salon) Quoi d’autre ? (<strong>Le</strong><br />
mari lui montre) Cette lampe.<br />
Davy : Oui<br />
<strong>Le</strong> voisin : (Il la regarde, suit le fil et<br />
montre qu'elle est débranchée et la<br />
rebranche, rien) On ne peut pas gagner à<br />
tous les coups. A moins que… (Il tourne<br />
l’ampoule, et la lampe s’éclaire).<br />
Davy : Il y avait la chaîne hi fi, mais elle<br />
est vieille, je crois bien qu’elle n’a pas<br />
aimé le transport.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Si elle est en panne, ce n’est<br />
pas moi. Je veux dire que je ne m’y<br />
connais pas en matériel HI FI.<br />
Davy : Je pense que nous avons <strong>fait</strong> le<br />
tour. En <strong>fait</strong> ce n’était quasiment rien. Je<br />
vous remercie quand même.<br />
<strong>Le</strong> voisin : C’était un plaisir. Si vous avez<br />
d'autres problèmes, quand vous voudrez<br />
mettre le chauffage par exemple.<br />
N’hésitez pas à m’appeler.<br />
Davy : Merci encore, je vous dis au<br />
revoir.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Arrêtez de me remercier à<br />
tout bout de champ, ce n’est rien. Allez,<br />
au revoir. Pour la facture ne vous<br />
inquiétez pas, je vous envois ça très vite<br />
Davy : La facture?<br />
<strong>Le</strong> voisin : Oui j'ai un bureau d'expert. Je<br />
travaille dans le bâtiment, je contrôle les<br />
malfaçons, dégâts des eaux, expertises<br />
incendie... Pas de soucis, je vous ferais<br />
un prix d'ami.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Davy : C'est à dire<br />
<strong>Le</strong> voisin : (Il énumère) 1 heure<br />
commencée est un heure due. Je ne vais<br />
pas vous compter de déplacement.<br />
Remarquez j'aurais pu... En comptant<br />
l'usure du matériel et les frais divers, ça<br />
vous fera environ 500€.<br />
Davy : 500€!!!!! Ils ont du pognon vos<br />
amis.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Oui, je reconnais que cela<br />
peut paraître excessif, mais le bureau est<br />
fermé à cette heure-ci. On est en heure<br />
d'astreinte.<br />
Davy : Et puis quoi encore, vous voulez<br />
me soutirer 500€. Allez vous faire foutre.<br />
Moi quand je propose mon aide, je ne<br />
viens pas réclamer les restes.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Refus de paiement! Vous<br />
savez que ça peut vous amener très loin.<br />
Si vous y tenez j'en parle à mon avocat. Il<br />
souhaitait avoir des affaires simples, qui<br />
le détendent un peu.<br />
Davy : Et si je n'y tiens pas?<br />
<strong>Le</strong> voisin : Si vous n'y tenez pas, ma<br />
proposition tient toujours. Venez travailler<br />
chez moi et je tacherais d'oublier ce petit<br />
différent.<br />
Davy : C'est ça, vous touchez trois<br />
boutons, et moi, je vous refais votre<br />
façade. Je n'ai pas d'entreprise de<br />
bâtiment pour vous faire une facture<br />
exorbitante, moi. Et je ne tiens pas à ce<br />
que vous me dénonciez pour travail au<br />
noir. Alors non-merci.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Vous vous emportez, si vous<br />
le voulez, je vous laisse le temps de<br />
réfléchir.<br />
Davy : C'est tout vu. Sortez de chez moi.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Très bien. On est vendredi.<br />
<strong>Le</strong> temps que ma secrétaire prépare la<br />
facture, vous l'aurez d'ici une semaine.<br />
Cela <strong>fait</strong> peu long, non ? En la faisant<br />
moi-même, vous pourrez l’avoir demain.<br />
Davy : C'est ça, envoyez là. Vous allez<br />
voir ce que je vais en faire. (Baisecon<br />
s'éloigne) Eh Baisecon, vous avez un<br />
devis signé ou quelque chose du genre !!!<br />
Alors au revoir.<br />
Fondu Noir<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 1 scène 5 :<br />
(<strong>Le</strong>ndemain matin. <strong>Le</strong> mari vient du bourg<br />
où il est allé acheter des croissants)<br />
Davy : Chérie, tu es réveillée.<br />
Marie : Oui, je finis de m’habiller et<br />
j’arrive. (Elle entre en se coiffant)<br />
Davy : Je t’ai apporté les croissants.<br />
Comment se <strong>fait</strong>-il que tu ne sois pas<br />
rentrée plus tôt hier soir ? Désolé de ne<br />
pas t’avoir attendu mais j’étais crevé.<br />
Marie : Merci j’ai vu ça. Figure-toi que<br />
hier soir pour être sûr de ne pas voir<br />
Baisecon, j’ai <strong>fait</strong> une longue promenade.<br />
La nuit tombant j’ai <strong>fait</strong> demi-tour. Arrivée<br />
dans le village, nuit noire, pas d’éclairage<br />
rien. Ici à 23h ils éteignent tout.<br />
Davy : Oui, je sais. <strong>Le</strong> Maire m’en a parlé<br />
ce matin. La commune n’est pas riche,<br />
alors l’éclairage est réduit au minimum.<br />
Marie : Pff tu ne vas pas me dire qu’ils ne<br />
peuvent pas éclairer jusqu'à minuit. Il<br />
ferait mieux de ne pas en mettre du tout,<br />
parce que à la tombée de la nuit ça ne<br />
sert pas à grand-chose. Par contre une<br />
fois qu’il <strong>fait</strong> <strong>vrai</strong>ment nuit… Quoi qu’il en<br />
soit, je suis rentrée à l’aveuglette, je crois<br />
que j’ai traversé un champ, je suis<br />
tombée dans un fossé. Et j’ai enfin fini par<br />
arriver à la maison, vers 3h.<br />
Davy : Tu me charries.<br />
Marie : Tu n’as qu’à faire la lessive, tu<br />
verras si je te charrie. A propos de<br />
lessive, il a réussi à réparer la machine<br />
ou pas.<br />
Davy : Oui, oui, il a tout réparé.<br />
Marie : Tout !!<br />
Davy : Oui tout.<br />
Marie : C’était quoi le problème ?<br />
Davy : Pour la machine, une connerie et<br />
pour le reste aussi.<br />
Marie : Qu’est-ce que tu veux dire ??<br />
Davy : Je veux dire que ce n’était rien du<br />
tout. Pour la machine l’arrivée d’eau<br />
n’était pas ouverte, la lampe : l’ampoule<br />
n’était pas vissée… Tout était comme ça.<br />
Marie : Tu n’avais pas vérifié avant.<br />
Davy : Si<br />
Marie : Tu n’es <strong>vrai</strong>ment pas doué mon<br />
pauvre chéri. Enfin, c’est réglé, c’est le<br />
principal.<br />
Davy : Ben non.<br />
Marie : Tu viens de me dire qu’il avait<br />
tout réparé.<br />
Davy : Oui, mais dans sa grande<br />
générosité, il veut nous faire payer son<br />
élan d’entraide entre voisins. Il nous<br />
enverra sous peu la facture qu’il nous<br />
demande de régler, justement.<br />
Marie : Tu peux me répéter ça !<br />
Davy : Oui, tu as bien entendu. Il voudrait<br />
nous faire payer son coup de main. 500€,<br />
c’est quatre fois rien. Ou alors en<br />
échange, il faudrait que j’aille faire des<br />
travaux, gratos, chez lui. (Elle le regarde<br />
avec insistance) Ne t’inquiète pas, je l’ai<br />
envoyé promener.<br />
Marie : Et tu crois qu’il est du genre à se<br />
laisser intimider.<br />
Davy : Et moi, tu crois que je suis du<br />
genre à me laisser marcher sur les pieds.<br />
Marie : Non, mais n’essaies pas trop de<br />
jouer les durs avec lui. On ne sait pas de<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
quoi il est capable. La preuve.<br />
Davy : Il peut toujours espérer.<br />
Marie : Et si il était lui-même venu mettre<br />
nos appareils en panne.<br />
Davy : Mais non, tu délires.<br />
Marie : Tu avais essayé de faire<br />
fonctionner tous ces trucs, donc tu aurais<br />
dû trouver si c’était si simple que ça.<br />
Davy : Oui, mais j’ai pu passer à coté.<br />
Marie : Tu bricoles mal, mais de là à<br />
oublier d’ouvrir l’arrivée d’eau de la<br />
machine à laver, tu n’es pas crédible. Moi<br />
je dis que c’est Baisecon. Il aurait très<br />
bien pu faire un double et venir avant<br />
qu’on change les serrures.<br />
Davy : Et peut-être même qu’il a posé<br />
des micros dans la maison et qu’il entend<br />
tout ce qu’on dit.<br />
Marie : Tu crois<br />
Davy : Mais non. Et même si c’est lui. Il<br />
n’a plus les clefs et vu comment je l’ai<br />
renvoyé chez lui hier soir, ça m’étonnerait<br />
qu’il ose envoyer sa facture.<br />
Marie : Tu crois.<br />
Davy : (Il la prend dans ses bras) Non,<br />
j’en suis sûr.<br />
Marie : J’en ai marre de ce bled. Si ils<br />
sont tous comme Baisecon, Merci.<br />
Davy : Mais non, les autres ont l’air plutôt<br />
sympas. Je viens de parler aux<br />
boulangers…<br />
Marie : (Méfiante) De quoi vous avez<br />
parlé ?<br />
Davy : Rien de spécial. La pluie, le beau<br />
temps. Baisecon. Pépé m’a appris que sa<br />
maison ne lui a pas coûté un rond. Il a <strong>fait</strong><br />
travailler les artisans du coin. Au moment<br />
de payer ce salaud les a tous roulés dans<br />
la farine. Sous couvert de son entreprise,<br />
il les a accusés de malfaçon. Aux yeux de<br />
la loi, il a eu gain de cause.<br />
Marie : Tu veux me dire que du coup, ils<br />
ont tous payé pour lui.<br />
Davy : Ben, oui ! La plupart ont dû mettre<br />
la clef sous la porte. J’aime mieux te dire<br />
qu’il a une sérieuse réputation dans la<br />
région. C’est pour ça qu’il veut que j’aille<br />
bosser cher lui. Plus aucune entreprise<br />
n’accepte d’y faire quoi que ce soit.<br />
Marie : Si il a été capable de faire ça, il<br />
ne va pas nous lâcher.<br />
Davy : Il n’a rien contre nous. Il peut<br />
toujours l’envoyer sa facture<br />
(On frappe à la porte. <strong>Le</strong> mari ouvre.<br />
C’est la factrice)<br />
Ghislaine : Bonjour, Je vous apporte le<br />
courier. Cette lettre en particulier.<br />
Davy : Pourquoi cette lettre en<br />
particulier !? Il y a quelque chose à<br />
signer.<br />
Ghislaine : Ça dépend !<br />
Marie : Ça dépend ??? Ça dépend de<br />
quoi ?<br />
Ghislaine : Enfin, normalement non.<br />
Mais…<br />
Marie : Il y a quelque chose à signer ou<br />
pas ?!<br />
Ghislaine : Ça dépend.<br />
Davy : Si vous <strong>fait</strong>es ça à tout le monde,<br />
elle doit être sacrément longue votre<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
tournée, vous ne devez pas en faire plus<br />
d’une par semaine.<br />
Ghislaine : C'est-à-dire que c’est un peu<br />
particulier. Comme vous voyez, cette<br />
lettre, elle n’est pas timbrée. Tout<br />
simplement parce que c’est votre voisin<br />
qui vient de me la donner. En tant que<br />
facteur, on est au courant de tous les<br />
problèmes qu’il peut y avoir dans le<br />
village. Et moi, des problèmes, je préfère<br />
ne pas en avoir avec votre voisin. Tenez.<br />
Davy : Merci, mais vous auriez pu la<br />
laisser dans la boite.<br />
Ghislaine : Là encore c’est un peu<br />
particulier.<br />
Marie : Ne cherche pas à comprendre.<br />
Qu’est ce qu’il nous veut ?<br />
Ghislaine : Avant que vous l’ouvriez, il<br />
m’a demandé de vous dire que sa<br />
proposition tient toujours<br />
Davy : Il est gonflé quand même. (Il<br />
ouvre) Ho la jolie facture. Regarde ce que<br />
j’en fais. (Il la déchire en plusieurs<br />
morceaux, et jette les confettis) Voila !!!<br />
Ghislaine : Voila pour vous. (Elle leur<br />
donne un recommandé) <strong>Le</strong> problème<br />
avec votre voisin, c’est qu’il est<br />
calculateur, mais que, en plus il calcule<br />
très bien.<br />
Davy : Qu’est-ce qu’il nous veut encore.<br />
Ghislaine : Normalement je n’ai pas le<br />
droit de le faire, mais je vous propose de<br />
l’ouvrir sans signer.<br />
Davy : Vous voulez quoi en échange ?<br />
Ghislaine : Je ne suis pas votre voisin.<br />
Vous avez un appareil à vapeur, on va<br />
faire ça bien !<br />
Marie : Je m’en charge (Elle va dans la<br />
cuisine).<br />
Ghislaine : Si vous décidez de payer sa<br />
facture, j’oublierai le recommandé.<br />
Davy : Parce que vous croyez <strong>vrai</strong>ment<br />
que je vais la payer sa facture.<br />
Ghislaine : Moi, je ne crois rien. Mais ce<br />
n’est pas la première fois que j’ai ce type<br />
de lettre à distribuer. Et croyez moi, de<br />
tous ceux qui ont reçu des factures de<br />
votre voisin, qu’elles soient fausses ou<br />
simplement un peu gonflées, ceux qui ont<br />
payé comptant ont tous limité les dégâts.<br />
Davy : Je lui demande de l’aide entre<br />
voisins. Il me pond une facture de 500€. Il<br />
peut courir pour que je lui paye quoi que<br />
ce soit.<br />
(Marie revient)<br />
Marie : Je ne sais pas comment il a <strong>fait</strong><br />
(Bis) Il nous renvoie une facture avec la<br />
copie d’un devis accepté et signé. Ca ne<br />
te rappel pas quelque chose cette<br />
signature.<br />
Davy : C’est la mienne !!!!???? En plus<br />
regarde, la facture est passée à 600€...<br />
Mais attends, il n’a jamais vu ma<br />
signature de sa vie ce mec là… (Temps)<br />
Je crois que vous avez raison, il vaut<br />
mieux qu’on paye.<br />
Ghislaine : Je vous laisse, je dois finir<br />
ma tournée. Désolée. Au revoir. (Elle<br />
sort)<br />
Marie : Il n’y a pas de raison qu’on paye.<br />
On va ramasser la première facture,<br />
même recollée ça fera toujours une<br />
preuve… Qu’est-ce que tu attends,<br />
ramasse.<br />
Davy : Merci pour le sale boulot.<br />
Marie : Fais-moi croire que tu es allé<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
chercher des croissants sans raison. Tu<br />
voulais te faire pardonner !<br />
Davy : D’accord, mais si on ne paye pas,<br />
qu’est-ce qu’on <strong>fait</strong>.<br />
Marie : Fais ton puzzle, moi j’appelle<br />
Justine.<br />
Davy : Justine ?<br />
Marie : C’est une amie d’enfance. Elle<br />
travail à Bercy. Si on le menace d’un<br />
contrôle ça m’étonnerait qu’il réclame son<br />
reste.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 1 scène 6 :<br />
(Marie entre dans la boulangerie ; Davy<br />
va voir le Maraîcher)Marie : Bonjour<br />
Gigi : Bonjour. Comment allez-vous ?<br />
Marie : Ça va. Je commence à me plaire<br />
dans la région. C’est un peu dur mais on<br />
s’y <strong>fait</strong>.<br />
Gigi : Vous habitiez où avant ?<br />
Marie : Paris. <strong>Le</strong> quartier des halles.<br />
Gigi : Je ne connais pas.<br />
Marie : (Suffisante) Vous ne connaissez<br />
pas Paris ?<br />
Gigi : Si, mais le quartier des halles, je ne<br />
sais pas où c’est.<br />
Marie : C’est assez central, ça bouge<br />
beaucoup. C’est pour ça qu’ici, je<br />
m’ennuie un peu, cela <strong>fait</strong> du bien de voir<br />
du monde.<br />
Gigi : Pourquoi vous êtes partie de là bas<br />
si vous y étiez bien.<br />
Marie : <strong>Le</strong> travail. Mon mari vient d’être<br />
muté dans la région.<br />
Gigi : J’aime bien votre mari, il a toujours<br />
le mot pour rire, c’est sympa.<br />
Marie : Pour les autres oui. Moi, ça me<br />
fatigue.<br />
Gigi : C’est <strong>vrai</strong> qu’il ne doit pas être<br />
facile à vivre. Il nous a raconté qu’il<br />
s’amuse à vous rendre jalouse !!!<br />
Marie : Qu’est-ce qu’il vous a dit<br />
exactement ?<br />
Gigi : Rien de bien méchant, il nous a<br />
expliqué que c’était une sorte de jeu entre<br />
vous. Que sur lui ça ne marche pas du<br />
tout, mais que pour vous…<br />
Marie : Il est chiant.<br />
Gigi : Pourquoi ? Ce n’est pas <strong>vrai</strong> !?<br />
Marie : Ce n’est pas complètement <strong>vrai</strong>.<br />
Gigi : Qu’est-ce qui est <strong>vrai</strong> alors ?<br />
Marie : Son jeu idiot, c’est <strong>vrai</strong>. Que je<br />
marche, c’est <strong>vrai</strong>. Mais il <strong>fait</strong> tout pour.<br />
Ça doit le rassurer…<br />
Gigi : Pourquoi ?<br />
Marie : (Elle regarde le public, semble<br />
hésitante puis une lueur éclaire son<br />
regard)(A elle-même) Ça lui fera les<br />
pieds. (A Gigi)<br />
A vous je peux bien le dire… Vous ne le<br />
répéterez pas ?<br />
Gigi : Juré.<br />
Marie : Normalement je ne de<strong>vrai</strong>s avoir<br />
aucune raison d’être jalouse… (Tout bas)<br />
il est impuissant.<br />
(2 commères entrent dans la boulangerie)<br />
Boulangère : Excusez moi, il y a du<br />
monde. Je vous serre quelque chose.<br />
Marie : Oui, une baguette s’il vous plait.<br />
Gigi : Cela vous fera 0,70€.<br />
Marie : Tenez.<br />
Gigi : Merci au revoir.<br />
(Marie sort, elle est épiée par les deux<br />
commères tout au long de sa sortie)<br />
Commère 1 : C’est bien celle qui habite<br />
la maison à Michel ?<br />
Gigi : Oui, Oui.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Commère 1 : Tu vois, c’est elle la jalouse<br />
maladive.<br />
Boulangère : Il ne faut pas exagérer.<br />
Commère 2 : Son mari est le premier à le<br />
dire, vous n’allez pas la défendre tout de<br />
même<br />
Gigi : Son mari y est peut-être un peu<br />
pour quelque chose.<br />
Commère 1 : Son mari la trompe ! C’est<br />
bien ce que je pensais.<br />
Gigi : Non, non… Je n’ai pas dit ça !<br />
Commère 2 : Vous avez dit quoi alors.<br />
Gigi : Moi je ne dis plus rien, vous<br />
déformez tout.<br />
Commère 1 : Ce n’est pas sympa.<br />
Commère 2 : Ce n’est pas très<br />
commerçant. (Temps) Tu viens, on s’en<br />
va.<br />
Gigi : Ne partez pas comme ça. (Temps)<br />
Il paraîtrait que même si il voulait la<br />
tromper il ne pourrait pas.<br />
<strong>Le</strong>s commères : Vous voulez dire que…<br />
(Elles font des gestes pour montrer<br />
l’impuissance)<br />
Gigi : Oui<br />
(Noir sur la boulangerie, lumière sur<br />
l’étale du maraîcher)(<strong>Le</strong> mari vient de<br />
payer, il rejoint sa femme)<br />
Marie : Dis donc. La dernière fois que tu<br />
es venu chercher du pain, je croyais que<br />
tu avais parlé de la pluie et du beau<br />
temps. Tu ne peux pas t’empêcher de<br />
raconter des âneries.<br />
Davy : Quelles âneries ?<br />
Marie : Ne fais pas l’innocent !<br />
Davy : Je ne fais pas l’innocent. Je ne<br />
sais même pas de quoi tu me parles.<br />
Marie : À la boulangerie, dans ta météo,<br />
tu n’aurais pas parlé du <strong>fait</strong> que tu<br />
t’amuses à me rendre jalouse.<br />
Davy : Ah, ça.<br />
Marie : Oui, ça !! Et je n’ai pas fini d’en<br />
entendre parler.<br />
Davy : Je ne vois pas le problème.<br />
Marie : Tu ne vois pas le problème.<br />
Davy : Non, ils sont sympa on discute, on<br />
plaisante. En plus c’est la vérité.<br />
Marie : Vérité ou pas, la dernière fois que<br />
tu t’es mis à raconter notre vie en faisant<br />
les courses on a dû changer de crémier.<br />
Davy : Et alors ?<br />
Marie : Ici, d’une, pour trouver un autre<br />
boulanger il faut faire 15 bornes et de<br />
deux, on n’est plus en ville, on est dans<br />
un petit bled. Je te parie que ça a déjà <strong>fait</strong><br />
le tour du village.<br />
Davy : Quand bien même, ce n’est pas si<br />
grave.<br />
Marie : Pour toi oui. Moi, ça va me suivre<br />
comme un boulet. Maintenant, dès que je<br />
vais rencontrer quelqu’un, il y aura ce<br />
préjugé gravé sur ma tête. Femme<br />
jalouse. Baaa, ho la vilaine.<br />
Davy : Ben oui, mais c’est <strong>fait</strong><br />
maintenant. Qu’est-ce que tu proposes ?<br />
Marie : Rien. Je me suis vengée !<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Davy : Tu t’es vengée ??? (Il est coupé<br />
par l’arrivée d’une commère)<br />
Commère 2 : Bonjour ma petite dame.<br />
J’ai entendu parler de vos problèmes et je<br />
tenais à vous dire que je suis de tout<br />
cœur avec vous. J’ai connu ça avec mon<br />
mari. J’espère pour vous que ce ne sera<br />
que passager.<br />
Marie : Ho oui, j’espère aussi. Merci de<br />
votre soutien.<br />
Commère : Bonne journée au revoir.<br />
Marie : Au revoir.<br />
Davy : Tu la connais ?<br />
Marie : Non.<br />
Davy : Qui c’est ??<br />
Marie : Je ne sais pas.<br />
Davy : Tu lui parles sans même savoir<br />
qui c’est.<br />
Marie : Quand je parle de la pluie et du<br />
beau temps, je n’ai pas besoin de savoir<br />
à qui j’ai à faire.<br />
Davy : Il y a une différence entre parler<br />
de banalités et parler d’un sujet précis.<br />
Votre conversation était bien ciblée.<br />
Marie : Tu sais faire la différence<br />
maintenant.<br />
Davy : Ne ments pas, tu la connais.<br />
Marie : Non.<br />
Davy : Pourquoi elle est venue te voir<br />
alors ?<br />
Marie : Je ne sais pas. Je n’ai même<br />
jamais vu cette femme.<br />
Davy : Là, je ne comprends pas.<br />
Marie : Moi, je comprends… Ça veut dire<br />
que les nouvelles vont très vite dans le<br />
coin.<br />
Davy : (Il a une idée) Ce n’est pas <strong>vrai</strong>.<br />
Tu me fais une scène parce que j’ai<br />
raconté notre petit jeu et toi tu racontes à<br />
tout le monde que tu es au chômage.<br />
Marie : Non. Mais je de<strong>vrai</strong>s, je trouverais<br />
peut-être plus vite.<br />
Davy : Qu’est-ce que tu as raconté alors.<br />
Marie : Pas grand chose. J’ai résolu mon<br />
problème.<br />
Davy : C’est à dire ??<br />
Marie : J’ai raconté que j’étais peut-être<br />
un peu jalouse, mais que de toute<br />
manière je n’avais aucune raison de l’être<br />
puisque tu étais impuissant, mon chéri.<br />
Davy : Tu as <strong>fait</strong> quoi ?!!!<br />
Marie : Vengeance.<br />
Davy : Mais tu es complètement<br />
malade !!!!<br />
Marie : A ton tour de traîner un boulet.<br />
Comme tu le dis si bien, « ce n’est pas<br />
grave».<br />
Davy : Il faut te faire soigner. Tu es un<br />
danger public.<br />
Marie : Ne fais pas la tête. Un bisou.<br />
Davy : Non ! Tu n’as pas l’impression<br />
d’être allée un peu loin.<br />
Marie : Non. Pourquoi tu serais le seul à<br />
avoir le droit de dire n’importe quoi<br />
Davy : Oui, mais c’est faux.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Marie : Heureusement.<br />
Davy : Ça ne te parait pas<br />
disproportionné.<br />
Marie : C’est le problème des<br />
vengeances. C’est comme au tennis : tu<br />
envoies la balle, elle revient, mais en<br />
général elle revient toujours plus fort. Tu<br />
sais, il faut ce qu’il faut. J’étais obligée,<br />
sinon ça n’aurait pas paru crédible.<br />
Davy : Tu vas voir comment elle va te<br />
revenir la balle !<br />
Marie : Ne le prends pas comme ça, c’est<br />
plutôt rigolo.<br />
Davy : Ho oui, c’est très rigolo. Tu en as<br />
d’autres des comme ça. Pour quoi je vais<br />
passer moi maintenant.<br />
Marie : Ce n’est pas si grave, tu ne l’es<br />
pas <strong>vrai</strong>ment. On s’en fout de ce que les<br />
autres pensent.<br />
Davy : Bien sûr. Sauf que les mecs vont<br />
tous se foutre de moi et que les femmes<br />
ne vont plus me regarder de la même<br />
façon.<br />
Marie : Tu es en train de me dire que<br />
j’aurais des raisons d’être jalouse.<br />
Davy : Non ! Mais mon image de Mâle en<br />
prend un sacré coup. Je ne tiens pas du<br />
tout à ce que ça reste comme ça.<br />
Marie : Tu ne vas pas faire de conneries.<br />
Davy : Tu sais, c’est le problème des<br />
vengeances…<br />
Marie : Je n’ai pas du tout envie de<br />
continuer à jouer au rendi-renda avec toi.<br />
Davy : Moi non plus, mais je n’ai pas du<br />
tout envie de rester l’impuissant de<br />
service.<br />
Marie : Rentrons à la maison.<br />
Réfléchissons à tête reposée. On va bien<br />
finir par trouver une solution.<br />
Davy : Ce n’est pas la peine, je l’ai déjà<br />
la solution. Mais il faut qu’on se mette<br />
d’accord avant.<br />
Marie : C’est quoi ta solution ?<br />
Davy : Attends un peu. Si je te la dis<br />
comme ça, de but en blanc, ça ne va pas<br />
te plaire.<br />
Marie : Donc c’est une mauvaise idée.<br />
Davy : Non. C’est juste que l’on doit être<br />
d’accord sur le principe. (Temps) Plutôt<br />
que se tirer mutuellement dans les pattes,<br />
je te propose d’agir de manière<br />
concertée.<br />
Marie : C’est à dire ?…<br />
Mari : C’est à dire que si avant de le dire<br />
à tout le monde. Tu m’avais mis au<br />
courant de ta vengeance. Je ne t’aurais<br />
pas <strong>fait</strong> la gueule.<br />
Marie : Si je t’avais prévenu, tu m’aurais<br />
dis : ne le fais pas. Et en plus ça n’aurait<br />
pas été une vengeance.<br />
Davy : C’est <strong>vrai</strong>. Mais c’est une chance<br />
qui se présente à nous. Profitons-en pour<br />
nous réconcilier et mettre un peu<br />
d’animation dans le village.<br />
Marie : Je ne te suis pas.<br />
Davy : Aujourd’hui, aux yeux du village,<br />
tu es jalouse et moi je suis impuissant.<br />
Pour changer cela il suffirait que je<br />
raconte que… (Une commère passe, il<br />
s’arrête et lui chuchotte à l’oreille).<br />
Marie : Mais tu es dégueulasse.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Davy : C’est la méthode que tu as<br />
employée. Mais si on se met d’accord<br />
avant sur ce que je raconte aux gens du<br />
village, on rigole ensemble. Il n’y a plus<br />
de problème.<br />
Marie : Ce n’est pas bête.<br />
Davy : Et à chaque fois qu’on en aura<br />
marre des vieux ragots, nous en<br />
inventerons de nouveaux.<br />
Marie : Ce n’est pas bête.<br />
Davy : Alors tu es d’accord ?<br />
Marie : On commence quand.<br />
Davy : Tout de suite (musique de mission<br />
impossible)<br />
Noir<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 2 Scène 1<br />
(Marie et Davy vont dans le bourg)<br />
(Coupe possible)<br />
Davy : On est bien d’accord ? Comme<br />
tout est parti de chez les boulangers, on<br />
va chez eux.<br />
Marie : Oui ! Mais je t’interdis d’en<br />
rajouter.<br />
Davy : Comme si c’était mon genre.<br />
Marie : Oui justement ! Une fois que tu es<br />
lancé on ne t’arrête pas. (Il <strong>fait</strong> la moue)<br />
Je te préviens, si tu fais un écart, je me<br />
venge.<br />
Davy : Je t’ai déjà vu jouer au tennis<br />
laisse moi rire.<br />
Marie : Je croyais qu’on partait sur une<br />
logique gagnant gagnant.<br />
Davy : Il faut toujours un gagnant et un<br />
perdant, si non cela n’aurait aucun<br />
intérêt. Tu t’imagines aller voir un match<br />
où les deux adversaires se lanceraient<br />
gentiment la baballe pour être sûr que<br />
l’autre lui renvoie.<br />
Marie : Non, mais on ne joue pas au<br />
tennis, là.<br />
Davy : Tu n’es pas drôle.<br />
Marie : C’est ça oui… Prends moi pour<br />
une conne et je te laisse tout seul dans<br />
ton patelin de bouseux.<br />
Davy : (Jouant la comédie) Tout seul<br />
d’accord. Mais pas ici, s’il te plait.<br />
Marie : Ne joue pas avec mes nerfs.<br />
Acte 2 : <strong>Le</strong>s Rumeurs<br />
Davy : J’arrête…<br />
On est d’accord ? (Elle <strong>fait</strong> un signe) Aller<br />
c’est parti. Il entre dans la boulangerie<br />
pendant qu’elle se balade, Pépé et Gigi<br />
sont là)<br />
Salut vous deux. Vous allez bien ?<br />
Pépé : Ha oui, et vous<br />
Davy : En pleine forme. Avec le temps<br />
qu’il <strong>fait</strong> ce serait dommage. Pourquoi je<br />
vous dis cela ? Je suis toujours en forme,<br />
il pourrait faire n’importe quel temps que<br />
cela ne changerait rien !<br />
Pépé : Vous avez de la chance. Moi je<br />
dois avouer que quand l’hiver arrive j’ai le<br />
moral un peu en baisse.<br />
Gigi : Vous n’êtes jamais malade ?<br />
Même pas un petit rhume.<br />
Davy : Si, mais c’est quatre fois rien ça.<br />
Gigi : Et c’est tout.<br />
Davy : Ben oui.<br />
Gigi : Ha bon ?<br />
Davy : Pourquoi ha bon ?<br />
Gigi : Non pour rien.<br />
Pépé : Gigi! Arrête de l’embêter avec ça.<br />
Il va bien, il va bien. Tant mieux pour lui.<br />
Alors quoi de neuf ?<br />
Davy : Pas grand-chose. La routine<br />
s’installe.<br />
Pépé : Et avec Baisecon ? Je me suis<br />
laissé dire qu’il vous marquait à la culotte.<br />
Davy : Je pense qu’on a trouvé la<br />
parade.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Pépé : C'est-à-dire…<br />
Davy : Quatre fois rien.<br />
Pépé : Comment ça !!!??? Il vous a bien<br />
sorti de son chapeau une fausse facture<br />
plus <strong>vrai</strong>e que nature ?<br />
Davy : Ouais.<br />
Pépé : Attendez! La dernière fois qu’il a<br />
<strong>fait</strong> ça. même avec les appuis de<br />
Jeannot, enfin, M. le Maire, on n’a rien pu<br />
faire.<br />
Davy : Ah bon, mais c’est arrivé à qui ?<br />
Pépé : Là n’est pas la question.<br />
Heureusement ça s’était plutôt bien<br />
terminé. Il s’en était tiré avec une peine<br />
de travaux d’intérêts personnels de<br />
Baisecon. Vous, rien ! Il faut que vous<br />
m’expliquiez votre truc.<br />
Davy : C’est facile. Il faut lui montrer qui<br />
est le plus fort !<br />
(2 commères entrent et parlent à Gigi à<br />
voix basse, sous l’impulsion de Pépé ils<br />
font de même. Davy ne les voit pas (de<br />
dos))<br />
Pépé : Si vous êtes capable de résister à<br />
Baisecon, je vais commencer à me méfier<br />
de vous.<br />
Davy : (Rigole) Il n’y a rien d’illégal làdessous.<br />
Un petit coup de fil bien placé<br />
entre les deux yeux, et le tour est joué.<br />
Pépé : Tu es en train de me dire que<br />
gringalet comme tu es, tu as utilisé la<br />
force.<br />
Davy : Mais non. Une amie de Marie<br />
travaille au ministère des finances.<br />
Pépé : Ah. Vous lui avez collé un contrôle<br />
fiscal.<br />
Davy : Non, on l’a menacé de le faire.<br />
(Temps) Pépé ; pourquoi on parle tout<br />
bas ? (Pépé lui montre les commères du<br />
doigt) Hé bien mesdames, on ne dit pas<br />
bonjour. Ne seriez-vous pas en train de<br />
parler de moi ?<br />
Commères : Non, non, non, pas du tout.<br />
Pépé : C’est <strong>vrai</strong> ça. Vous n’arrêtez pas<br />
de nous regarder depuis votre arrivée.<br />
Commère : Nonnnn. Vous vous <strong>fait</strong>es<br />
des idées.<br />
Gigi : (tentant de faire comme si de rien<br />
n’était) Vous m’avez dit une baguette<br />
chacune c’est cela.<br />
Commère : Oui, oui, c’est cela. Merci.<br />
(Elles payent)<br />
Davy : Sérieusement, elles parlaient de<br />
moi.<br />
Gigi : Non, non, non.<br />
Davy : Mais si. Parle moi un peu des<br />
ragots qui courent à mon sujet.<br />
Gigi : Je vous jure qu’on ne parlait pas de<br />
vous.<br />
Davy : C’est moi qui te le demande.<br />
Gigi : Mais non !<br />
Pépé : Puisque c’est lui qui te le<br />
demande.<br />
Gigi : Pff. Bon d’accord… En ce moment<br />
tout le monde ne parle que… Que de…<br />
Pépé : Bon, vas-y. N’aies pas peur des<br />
mots.<br />
Gigi : Non, ça me gène.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Pépé : Tu avais l’air d’être gênée avec les<br />
deux autres peut-être. Bon, je vais te le<br />
dire. Tout le monde au village n’arrête<br />
pas de répéter que tu es une tafiote.<br />
Davy : Que quoi ?!?!<br />
Pépé : Que tu es un mauvais coup. Que<br />
tu es impuissant, si tu préfères.<br />
Davy : Moi, impuissant. Mais qui a bien<br />
pu raconter ça. (Temps) Ah, je sais. C’est<br />
Marie.<br />
Gigi : Comment vous savez cela ?<br />
Davy : Donc, c’est bien elle. C’est facile,<br />
dès qu’il y a un truc qui ne va pas, ça me<br />
retombe dessus.<br />
Gigi : Donc, c’est bien <strong>vrai</strong>.<br />
Pépé : Je n’aurais pas cru pourtant.<br />
Davy : Non, ce n’est pas <strong>vrai</strong>.<br />
Gigi : C’est quoi alors ?<br />
Davy : Mais, ça ne vous regarde pas.<br />
Pépé : Ce n’est pas la peine de noyer le<br />
poisson, ce n’est pas si honteux que cela.<br />
Davy : Ça va bien oui. Il y a deux<br />
secondes vous n’y croyiez pas et<br />
maintenant vous voudriez que je fasse<br />
mon coming out.<br />
Pépé : Tu es pédé !!!<br />
Davy : Mais non !! Ne me fais pas dire ce<br />
que je n’ai pas dit.<br />
Pépé : C’est quoi alors ?<br />
Davy : Je ne sais pas si je de<strong>vrai</strong>s vous<br />
dire cela. (Temps) Elle m’en demande<br />
trop.<br />
Pépé : (Intéressé) Tu veux dire que…<br />
Davy : Oui.<br />
Gigi : Vous pouvez m’expliquer, je n’ai<br />
pas bien compris.<br />
Pépé : Ce n’est pas compliqué. Il veut<br />
dire que pour la satisfaire, il faudrait qu’il<br />
soit disponible 24h/24h.<br />
Davy : Pépé, l’idée est là mais tu as un<br />
peu trop résumé quand même.<br />
Pépé : Pas de ça entre nous. (A Davy<br />
uniquement) Tu penses que je peux<br />
comprendre, j’ai le même problème.<br />
Gigi : Pépé, tu peux parler plus fort s’il te<br />
plait.<br />
Pépé : Bien sûr. TU M’ENTENDS LÀ.<br />
Gigi : Ne fais pas le malin! Je n’aime pas<br />
quand tu dis des bêtises aux clients dans<br />
mon dos.<br />
Pépé : Et d’une : je ne suis pas dans ton<br />
dos mais en face de toi. Et de deux : ce<br />
n’est pas un client, c’est un ami.<br />
Davy : Et un ami qui peut affirmer qu’il<br />
n’a rien dit contre toi.<br />
Pépé : Pourquoi tu as dis ça ?<br />
Davy : Excuse-moi, je croyais bien faire.<br />
Pépé : Mais non. (Amoureux) Elle est si<br />
belle quand elle est en colère.<br />
Gigi : Vous arrêtez tous les deux. Alors<br />
qu’est-ce que je vous sers ?<br />
Davy : Une baguette. 70 cents c’est ça ?<br />
Gigi : Non, pour les conspirateurs c’est<br />
80.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Davy : (Rigole) Allons-y pour 80 alors…<br />
Salut<br />
Tous : Au revoir.<br />
(Pépé s’en va dans l’arrière boutique)<br />
Gigi : Pépé, reviens par là.<br />
Pépé : Oui, qu’y a-t-il ma chérie ?<br />
Gigi : A ton avis !<br />
Pépé : Je ne vois pas<br />
Gigi : Attends un peu, ça va te revenir.<br />
Pépé : Excuse-moi, mais je n’ai pas le<br />
temps de jouer aux devinettes, j’ai du<br />
pain sur la planche.<br />
Gigi : Bon, vas t’en, tu m’énerves. (Elle<br />
se retourne, Marie est entrée dans la<br />
boulangerie)<br />
Marie : Bonjour.<br />
Gigi : (Etonnée) Bonjour. Votre mari<br />
aurait-il oublié quelque chose ?<br />
Marie : Non, je ne crois pas. Qu’a-t-il<br />
pris ?<br />
Gigi : Une baguette.<br />
Marie : Ah ben oui, il a oublié la boule. Je<br />
l’avais notée sur la liste mais il a dû la<br />
perdre. (la boulangère la regarde<br />
interloquée) La liste, la boule il l’a perdue<br />
depuis longtemps.<br />
Gigi : Nature ou tranchée la boule.<br />
Marie : Tranchée.<br />
Gigi : Ça vous fera 1€.<br />
Marie : Ha bon, mais hier j’ai payé 1,10€.<br />
Gigi : Oui, c’est le prix normal. C’est juste<br />
que votre mari a payé 10 centimes de<br />
trop.<br />
Marie : Ça se voit que ce n’est pas lui qui<br />
<strong>fait</strong> les comptes.<br />
Gigi : Pour 10 centimes, quand même.<br />
Avec Pépé ils m’ont énervée tous les<br />
deux, alors pour la peine je lui ai <strong>fait</strong><br />
payer plus cher. Rien de méchant<br />
rassurez-vous, ils blaguaient.<br />
Marie : Si mon mari se met a plaisanter<br />
avec vous je m’attends au pire. Qu’est-ce<br />
qu’il vous a dit ?<br />
(Pépé revient avec un panier rempli de<br />
pain)<br />
Pépé : Bonjour Marie.<br />
Marie : Bonjour M. Pépé. Il n’a rien dit sur<br />
moi j’espère.<br />
Gigi : Non, pas directement, il a surtout<br />
parlé de lui.<br />
Pépé : Il a bien parlé d’elle aussi.<br />
Gigi : Oui mais INDIRECTEMENT. (à<br />
Pépé) Tu ne peux pas te taire toi.<br />
Marie : Qu’est-ce qu’il a dit exactement ?<br />
Pépé : eee… Il a simplement dit qu’il<br />
n’était pas impuissant.<br />
Marie : Ah bon ?! Et comment en êtesvous<br />
arrivés à parler de ça ?<br />
Gigi : Apparemment il s’est rendu compte<br />
qu’une rumeur courait à son sujet dans le<br />
village…<br />
Marie : Je vois. M. s’est senti touché<br />
dans son amour propre. Il a dû vous dire<br />
qu’il était tout a <strong>fait</strong> normal.<br />
Gigi : Oui.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Marie : (Rigolant) Ah, ah, la fierté<br />
masculine. Si c’est tout ce qu’il a dit, ça<br />
va. (Pépé et Gigi se taisent et prennent<br />
un air distrait)(Temps) Il a dit quelque<br />
chose d’autre ? (Pépé et Gigi se<br />
regardent)<br />
Pépé : Au point où on en est, on peut<br />
bien lui dire. Gigi, tu t’en charges. Moi j’ai<br />
du boulot. (Il sort)<br />
Gigi : De quoi tu parles ? Il n’y a rien à<br />
dire. (Elle se retourne penaude face à<br />
Marie qui attend qu’elle parle) Je vous<br />
jure que je ne vois pas de quoi mon mari<br />
veut parler.<br />
Marie : Je vous jure que j’aimerais bien<br />
vous croire… Il vous a <strong>fait</strong> son numéro de<br />
charme, c’est ça.<br />
Gigi : Pas du tout. Mon mari était là …<br />
Marie : Soit. S’il n’a rien dit<br />
« directement » qu’est-ce qui<br />
« indirectement » pourrait me concerner ?<br />
Gigi : Rien de méchant, il a dit ce qu’ils<br />
disent tous vous savez.<br />
Marie : Non, je ne sais pas. Développez.<br />
Gigi : Eh bien que… Enfin, vous savez<br />
comment sont les hommes. Rien n’est<br />
jamais de leur faute.<br />
Marie : C’est bien ce qui m’inquiète. Qu’a<br />
t’il dit ?<br />
Gigi : Il a dit que le problème ne venait<br />
pas de lui.<br />
Marie : Et d’où il vient alors ? De moi<br />
peut-être.<br />
Gigi : Selon moi, ce n’est pas un<br />
problème, nous somme un peu toutes les<br />
même vous savez…<br />
Marie : Qu’est-ce qu’il a dit. (Pépé entre)<br />
Gigi : Que…<br />
Pépé : Que vous êtes nymphomane.<br />
Marie : Que je suis quoi !!!!. Oh le salaud<br />
(elle prend la porte) Vous voulez que je<br />
vous dise il n’est pas impuissant c’est<br />
<strong>vrai</strong>, c’est le Speedy Gonzales de<br />
l’amour, c’est pire. (Elle s’en va et croise<br />
Baisecon qui entre)<br />
<strong>Le</strong> voisin : Bonjour chère voisine.<br />
Marie : Oh vous ça va bien. (Elle le<br />
bouscule)<br />
Gigi : Tu es malin de lui avoir dit ça<br />
comme cela, elle est partie sans payer.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Bonjour. Si j’étais vous je ne<br />
m’attendrais pas à récupérer mon argent<br />
de si tôt. Elle est au chômage vous<br />
savez.<br />
Pépé : M. Baisecon, prenez votre<br />
baguette et partez s’il vous plait.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Laissez moi au moins le<br />
temps de payer mon dû. (Il paye et sort,<br />
Pépé le suit sur le pas de la porte)<br />
Pépé : Arrêtez de vous mêler de ce qui<br />
ne vous regarde pas.<br />
(Davy est sur le coté du magasin et<br />
appelle Pépé)<br />
Davy : Psst. Qu’est ce que ma femme<br />
vous a dit en partant ?<br />
Pépé : Je ne sais pas si je dois te le dire,<br />
je me suis un peu trop mêlé de votre vie<br />
privée pour aujourd’hui.<br />
Davy : Jamais deux sans trois. Ne<br />
t’inquiète pas ça restera entre nous.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Pépé : Je ne crois pas.<br />
Davy : Tu préfères informer la moitié du<br />
village plutôt que moi.<br />
Pépé : Bon, ça va. (Mimant) Elle a dit que<br />
tu tirais plus vite que ton ombre.<br />
Davy : (Rit) Elle est gonflée quand<br />
même.<br />
Pépé : Pourquoi ? Ce n’est pas <strong>vrai</strong>.<br />
Davy : Mais non. Elle raconte ça pour me<br />
couper l’herbe sous le pied. Dans le cas<br />
où je voudrais draguer mes supposées<br />
futures conquêtes.<br />
(Pépé est interloqué) (Noir)<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 2 Scène 2<br />
(Dans leur maison. Elle l’attend dans le<br />
canapé. Davy entre)<br />
Davy : Tu regardes quoi ?<br />
Marie : Ton programme pourri pourquoi ?<br />
Davy : Qu’est-ce qu’il se passe ?<br />
Marie : Rien, comme d’habitude ! Tu<br />
étais où ?<br />
Davy : Tu es partie tellement vite que je<br />
n’ai pas réussi à te suivre.<br />
Marie : Après ton coup en traître, ça<br />
m’étonnerait que tu te sois pressé<br />
beaucoup.<br />
Davy : Mon coup en traître. Parle pour<br />
toi.<br />
Marie : <strong>Le</strong> miens !!! Qui a raconté que<br />
j’étais nymphomane ?<br />
Davy : Je ne sais pas.<br />
Marie : Fais l’innocent.<br />
Davy : Je te jure ! Je m’en suis tenu au<br />
plan.<br />
Marie : Alors comment es-tu passé du<br />
matcho handicapé au martyr du sexe.<br />
Davy : Tu vas rire. (Elle le regarde<br />
méchamment) Si Si, je te jure que tu vas<br />
rire. On a tapé en plein dans le mille.<br />
Marie : C’est à dire ?<br />
Davy : Pépé s’est senti très concerné par<br />
le problème.<br />
Marie : Et alors.<br />
Davy : Alors, s’étant persuadé lui-même<br />
de vivre la même chose que moi il en a<br />
rajouté.<br />
Marie : Tu veux dire que Gigi est…<br />
Davy : Oui (Ils rient)<br />
Marie : Et moi qui en ai rajouté sur ton<br />
compte.<br />
Davy : Comme si je pouvais prendre le<br />
risque de faire ça. Il n’empêche que… j’ai<br />
du improviser… pour rattraper le coup.<br />
Marie : Racontes, j’espère que ça aussi<br />
ça va me faire rire.<br />
Davy : Je leur ai dit que tu étais très<br />
jalouse, et que c’est la raison pour<br />
laquelle tu racontes tout ça à mon sujet.<br />
Marie : Et tu comptes me faire passer<br />
pour normale quand ?<br />
(On frappe : c’est la factrice)<br />
Ghislaine : Bonjour.<br />
Marie et Davy : Bonjour.<br />
Davy : <strong>Le</strong>s nouvelles sont bonnes ?<br />
Ghislaine : Je ne sais pas. <strong>Le</strong> courrier je<br />
l’emmène, je ne le lis pas.<br />
Marie : Heureusement.<br />
Ghislaine : Il n’y a pas besoin de lire le<br />
courrier des gens pour savoir tout ce qui<br />
se passe dans le village.<br />
Davy : Et quelles sont les dernières<br />
nouvelles du village ?<br />
Ghislaine : Pas grand chose. M Delcaux<br />
le garagiste part à la retraite. Il n’a trouvé<br />
aucun repreneur pour son bouiboui. Il<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
voudrait mettre ça sur le dos du Maire.<br />
On a l’habitude. A part ça… Si, je voulais<br />
vous prévenir. Votre voisin lance une<br />
rumeur à votre sujet… vous avez refusé<br />
de le payer.<br />
Davy : C’est ce qu’il me semblait.<br />
Qu’avez vous entendu d’autre à notre<br />
sujet ?<br />
Ghislaine : Ho vous savez, les gens<br />
parlent beaucoup, il ne faut pas écouter<br />
tout ce qu’ils disent.<br />
Marie : Oui, mais qu’est-ce qu’ils disent<br />
justement ?<br />
Ghislaine : Vous sembler exciter la<br />
curiosité. Vous êtes les Parigots du<br />
village. Mais c’est bizarre, tout ce qui se<br />
dit à votre sujet est très confus. Certains<br />
disent que vous avez des problèmes de<br />
santé, si vous voyez ce que je veux dire,<br />
d’autres soutiennent l’inverse. Vous êtes<br />
jeunes, de la ville, on se demande bien<br />
pourquoi vous êtes venus vous enterrer<br />
ici. En tout cas une chose est sûre, la<br />
solidité de votre couple ne semble pas<br />
faire l’unanimité.<br />
Marie et Davy : (un peu surpris) Merci de<br />
votre franchise, nous n’en attendions pas<br />
tant.<br />
Ghislaine : Vous savez, si je peux rendre<br />
service je le fais. (Elle sort. A la porte<br />
pour Marie) Si vous avez besoin de parler<br />
à quelqu’un n’hésitez pas à venir me voir,<br />
je suis une tombe. (Elle s’en va)<br />
Marie : Tu as de la chance, tu ne vas pas<br />
avoir à te creuser trop la tête pour réparer<br />
ton improvisation. Visiblement personne<br />
n’a rien compris. Sauf que maintenant on<br />
passe pour des fous.<br />
Davy : C’est bien ce que l’on voulait.<br />
Marie : Je n’avais pas <strong>vrai</strong>ment vu les<br />
choses sous cet angle-là<br />
Davy : C’est bien connu, plus on est fou<br />
plus on rit. C’est quand on va voir leur<br />
tête que ça va être le plus drôle.<br />
Marie : Mis à part que ça va devenir dur<br />
de se faire des amis, c’est plutôt drôle.<br />
Davy : Ce n’est pas pour ça qu’il faut<br />
nous reposer sur nos lauriers. Si on<br />
s’arrête là et d’une on va rester les fous<br />
du village et de deux Baisecon va avoir le<br />
champ libre pour en pondre des vertes et<br />
des pas mûres à notre sujet. (Il lui tend<br />
un Voici).<br />
Marie : Qu’est-ce que tu veux que je<br />
fasse avec ça ?<br />
Davy : Lis le, ça peut nous donner des<br />
idées.<br />
Marie : Tu parles, ça n’intéresse<br />
personne ces torchons.<br />
Davy : S’il y en existe autant c’est bien<br />
que ça se vend, et si ça se vend ça se lit.<br />
Marie : (Elle lit) Caroline est radine,<br />
depuis quatre ans elle porte les mêmes<br />
chaussures à toutes les cérémonies<br />
auxquelles elle assiste (photo à l’appui)<br />
Ça t’intéresse.<br />
Davy : Non, c’est naze. Mais qui te dit<br />
que les gens du village sont du même<br />
avis que nous ?<br />
Marie : Si d’après les gens du village,<br />
nous ne nous entendons plus, la suite<br />
logique c’est que nous sommes<br />
infidèles… Ecoute David et Juliana :<br />
« tragique rupture, après l’avoir surpris<br />
dans le lit de son meilleur ami, Juliana se<br />
console avec le premier venu ».<br />
Davy : N’importe quoi. Je veux bien qu’on<br />
raconte que je te trompe mais pas avec<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
un mec s’il te plait. Pour toi, c’est comme<br />
tu le veux. Mais moi, je te le dis tout de<br />
suite c’est non<br />
Marie : La boulangère, elle te plait ?<br />
Davy : Baa, ce laideron.<br />
Marie : Il va falloir que tu t’y fasses, c’est<br />
ta prochaine conquête.<br />
Davy : Merci bien, quitte à faire croire<br />
que je découche autant que ce soit avec<br />
une fille qui pourrait me plaire<br />
Marie : Pour que tu découches pour de<br />
bon, dis que c’est ce que tu veux faire.<br />
Davy : Ben non<br />
Marie : Donc le choix est excellent.<br />
Davy : Dans ce cas je te verrais bien<br />
avec le Maire. Ou plutôt, ne pas te voir<br />
avec le Maire. Il est tellement dragueur<br />
qu’on ne sait jamais.<br />
Marie : Merci de ta confiance.<br />
Davy : Ce n’est pas ce que je voulais<br />
dire. Ce sera plus drôle de faire croire<br />
que tu as refusé ses avances.<br />
Marie : C’est mesquin.<br />
Davy : Pas s’il te <strong>fait</strong> <strong>vrai</strong>ment des<br />
avances. J’ai un plan. Tu as toujours le<br />
N° de téléphone de Marie-Pierre.<br />
Marie : Marie-Pierre Kritsinger ? Oui,<br />
pourquoi.<br />
Davy : Tu verras plus tard. J’ai une autre<br />
idée. (Noir)<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 2 Scène 3<br />
(Douche sur le couple, suivie de<br />
l’éclairage du village. <strong>Le</strong> maraîcher est<br />
derrière son étalage. On entend un coq<br />
chanter)<br />
Davy : Prête ?<br />
Mari : Prête !<br />
Davy : C’est parti. Et le livreur de chez<br />
Darty qui est venu chez nous le 13 Mai<br />
pour le frigidaire, (Elle <strong>fait</strong> la moue) le<br />
réfrigérateur puisque madame joue sur<br />
les mots, il ne te regardait pas avec des<br />
yeux de braise peut-être ?<br />
(Ils entrent dans la boulangerie)<br />
Marie : N'importe quoi...<br />
Davy : Et des mademoiselles par ci et<br />
des mademoiselles par là... (À la<br />
boulangère :) bonjour Gigi, vous êtes de<br />
toute beauté aujourd’hui.<br />
Gigi : Qu'est-ce que se sera ?<br />
Davy : Deux croissants.<br />
Marie : Il voulait être sympa c'est tout !<br />
Davy : Il était chaud oui... Ha, tu ne dis<br />
plus rien ?<br />
Marie : (Faisant semblant d’être gênée,<br />
elle attire Davy en avant scène) Tais-toi,<br />
on nous regarde.<br />
Davy : On commence par être sympa!!!...<br />
Marie : Chuut…Qu'est-ce que ça peut te<br />
faire, tu n’es pas jaloux.<br />
Davy : Tu as raison, je n’ai aucunes<br />
raisons de l’être.<br />
Gigi : Ça <strong>fait</strong> 0.70 euro.<br />
Marie : Dis tout de suite que je suis<br />
moche, tu n'as pas toujours dit ça... (Elle<br />
paye) Tenez.<br />
Davy : Détourne la conversation, bonne<br />
technique.<br />
Marie : Tu m'énerves.<br />
Davy : Je n'aime pas beaucoup voir les<br />
livreurs Darty chauds tourner autour de<br />
ma femme.<br />
(Ils sortent en continuant de gesticuler)<br />
(<strong>Le</strong> boulanger sort de ses fourneaux)<br />
Pépé : Je ne sais pas si le gars était<br />
chaud mais ces deux là, ils sont chauds<br />
bouillants…<strong>Le</strong> livreur d'artichauts, ce ne<br />
serait pas Maurice par hasard ?<br />
Gigi : Maurice qui ?<br />
Pépé : <strong>Le</strong> maraîcher.<br />
Gigi : Il ne <strong>fait</strong> pas les li<strong>vrai</strong>sons à<br />
domicile.<br />
Pépé : Qui sait...<br />
Gigi : Tu dis n’importe quoi.<br />
Pépé : Il cache bien son jeu.<br />
Gigi : Pas Maurice… Je vais me<br />
renseigner quand même.<br />
(Noir)<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 2 Scène 4<br />
(<strong>Le</strong> village s’éclaire. On entend un coq<br />
chanter. 3 commères sont sur un banc<br />
dans le bourg)<br />
Commère N°1 : Si la Pierre découche je<br />
suis sûre que le mari Pierre aussi.<br />
Commère N°2 : Vous pensez ?<br />
Commère N°3 : C’est bien possible. La<br />
semaine dernière David et Juliana filaient<br />
le par<strong>fait</strong> amour et aujourd’hui non<br />
seulement ils sont séparés, mais ils ont<br />
tous les deux trouver un concubin.<br />
Commère N°1 : Tu veux dire, elle a<br />
trouvé un concubin et lui une concubine.<br />
Commère N°3 : Non, non, lui aussi un<br />
concubin. Regarde (elle montre son<br />
Voici)<br />
Toutes : Franchement, si ce n’est pas<br />
malheureux.<br />
Commère N°2 : C’est qui exactement ces<br />
gens là ?<br />
Commère N°1 : Je ne sais pas mais ils<br />
doivent être connus puisqu’ils sont dans<br />
le journal.<br />
Commère N°2 : Et le mari Pierre, il serait<br />
avec qui lui.<br />
Commère N°3 : Avec Baisecon peut être.<br />
Commère N°1 : Un peu de respect pour<br />
la famille.<br />
Commère N°2 : Je croyais que tu ne<br />
pouvais pas le voir.<br />
Commère N°1 : C’est <strong>vrai</strong> que je suis<br />
restée méfiante. Quand on était petits, il<br />
ne faisait que de me chiper mes jouets...<br />
Mais la famille, c’est la famille… Moi je le<br />
verrais bien avec Ghislaine.<br />
Commère N°3 : La factrice ?<br />
Commère N°2 : Ben oui t’en connais une<br />
autre.<br />
(Baisecon arrive)<br />
<strong>Le</strong> voisin : Bonjour chère cousine<br />
Commère N°1 : Salut vaut rien.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Si tu veux parler de l’héritage<br />
tu m’honores, l’affaire était délicate.<br />
Commère N°1 : Elle n’est pas finie.<br />
Qu’est-ce que tu veut ?<br />
<strong>Le</strong> voisin : Rien… Je viens discuter. Tu<br />
as entendu parler du départ en retraite du<br />
garagiste ?<br />
Commère N°1 : Pourquoi, tu penses<br />
avoir un coup à faire ?<br />
<strong>Le</strong> voisin : Je m’intéresse à la vie du<br />
village.<br />
Commère N°1 : C’est ça oui.<br />
<strong>Le</strong> voisin : Et mes charmants voisins…<br />
ils s’intègrent bien ?<br />
Commère N°1 : Apparemment, oui.<br />
Commère N°2 : Pour s’intégrer ils<br />
s’intègrent.<br />
Commère N°1 : Il paraîtrait que La<br />
femme couche avec le maraîcher.<br />
Commère N°3 : Et que le mari couche<br />
avec Ghislaine.<br />
Commère N°1 : Chuut !!<br />
<strong>Le</strong> voisin : Ghislaine ?? Gigi !! (Il croit que<br />
c’est la boulangère)<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Commère N°1 : Parce que tu l’appelle<br />
Gigi toi ?<br />
<strong>Le</strong> voisin : C’est elle ou pas ?<br />
Commère N°1 : Oui si tu veux, mais rien<br />
n’est sûr.<br />
(Il part en parler au boulanger)<br />
Commères N°2 et N°3 : Tu crois qu’il a<br />
compris qu’on parlait de qui ?<br />
Commère N°1 : Ben de Ghislaine.<br />
Commère N°2 : Oui sauf que je te parie<br />
qu’il ne connaît même pas son prénom, il<br />
dit toujours « la factrice » et tu sais qui on<br />
appelle Gigi ici… C’est la boulangère<br />
Commère N°1 : C’est <strong>vrai</strong> ce que tu me<br />
dis.<br />
Commère N°3 : On de<strong>vrai</strong>t peut être le<br />
rattraper et lui expliquer.<br />
Commère N°1 : Tu me vois courir avec<br />
ma hanche… Attendons ! Cela peut être<br />
intéressant.<br />
Commère N°2 : (Complice) Ho oui.<br />
Prêchons le faux pour connaître le <strong>vrai</strong>.<br />
(Baisecon en parle au boulanger (À<br />
l’oreille ou dans le fournil))<br />
Pépé : Tu te payes ma tête ! Oses<br />
répéter cela à qui que ce soit, je te pètes<br />
la gueule ! (Il le vire à coup de pied au<br />
cul) Que je ne te revois plus jamais ici !!!<br />
(Davy arrive)<br />
Commère 1 et 2 : (voyant le Mari arriver)<br />
Je sens que ça va devenir intéressant.<br />
Gigi : Mais enfin qu’est-ce qui te<br />
prend ?!! Qu’est-ce qu’il t’a <strong>fait</strong> ? Va<br />
t’excuser tout de suite. Je n’ai pas envie<br />
d’avoir d’ennuis avec ce type là.<br />
Pépé : Trop tard, il vient de sonner la<br />
charge.<br />
Gigi : Ce n’est pas ce que je viens de<br />
voir.<br />
Pépé : Cet énergumène vient ici pour me<br />
dire que tu me trompes avec le Davy.<br />
Gigi : Moi, avec Davy. Mais ça ne va<br />
pas !!!<br />
Davy : (Entrant) Bonjour. (<strong>Le</strong>s boulangers<br />
de taises) On parle de moi ?<br />
Pépé : Tu tombes bien toi !<br />
Mari : Ha bon, pourquoi ?<br />
Pépé : Baisecon vient de me dire que tu<br />
me cocufies.<br />
Mari : (rigolant) Non, c’est <strong>vrai</strong> ?!<br />
Comment il a appris ça lui ?<br />
Pépé : Parce que c’est <strong>vrai</strong> ?!<br />
Gigi : Mais NON !!<br />
Davy : Non, ce n’est pas ce que j’ai dit…<br />
Il ne s’est absolument rien passé entre<br />
nous.<br />
Gigi : Heureusement !!!<br />
Davy : Ce que je voulais dire c’est : Mais<br />
qui aurait bien pu lui mettre ça en tête ?<br />
Pépé : Je ne sais pas, en tout cas il est<br />
toujours au <strong>fait</strong> des ragots qui circulent<br />
dans le Village.<br />
Davy : Vous pensez que c’est une<br />
rumeur ?<br />
Pépé : Oui. Et j’espère que ce n’est<br />
qu’une rumeur.<br />
Davy : Ça c’est drôle par exemple !<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Pépé : (Menaçant) Je ne trouve pas non !<br />
Davy : (Rigolant) Je ne sais pas si la<br />
situation est drôle, mais tu fais une tête à<br />
mourir de rire.<br />
Pépé : (Très menaçant) Tu tiens <strong>vrai</strong>ment<br />
à mourir !<br />
Davy : Oui. Non… si possible, de rire. (Il<br />
s’écarte) Tu ne vas pas me dire que tu y<br />
crois. Je te rappelle que c’est Baisecon<br />
qui est venu te dire ça.<br />
Gigi : Oui mon chéri, il ne faut pas<br />
écouter tout ce qu’il dit. D’autant plus que<br />
si il lance cette rumeur c’est qu’il a une<br />
idée derrière la tête.<br />
Pépé : S’il le dit c’est qu’il l’a entendu. Je<br />
ne vois pas pourquoi il irait inventer des<br />
trucs pareils.<br />
Davy : Je suis tout à <strong>fait</strong> d’accord avec<br />
toi.<br />
Gigi : Sauf que c’est ce qu’il <strong>fait</strong>. Et si il<br />
est venu te dire ça en face, il l’a sûrement<br />
déjà répété à toute la commune.<br />
Pépé : <strong>Le</strong> salaud, il va nous faire fuir les<br />
clients.<br />
Gigi : Merci, tu t’en fouts de moi, il n‘y a<br />
que le magasin qui t’intéresse.<br />
Pépé : Ce n’est pas ce que je voulais<br />
dire.<br />
Davy : Oui, mais c’est ce que tu as dit.<br />
Donc si je comprends bien, si je le voulais<br />
et avec l’accord de Gigi bien sûr, je<br />
pourrais sortir avec elle du moment que<br />
ça ne porte pas de tort au magasin.<br />
Gigi : He puis quoi encore, comme si<br />
j’allais courir avec le premier venu ?<br />
Davy : Je suis heureux de l’entendre !<br />
Pépé, tu es rassuré. Elle n’est pas prête<br />
de partir avec n’importe qui !<br />
Pépé : C’est <strong>vrai</strong>. Allez, viens-là ma puce.<br />
(Ils s’embrassent)<br />
Davy : (À Gigi) Par contre, maintenant<br />
qu’aux yeux de tout le village nous<br />
sommes intimes, il va falloir que tu<br />
arrêtes de m’appeler M. Pierre. Appelle<br />
moi Davy.<br />
Gigi : Si vous voulez M. … ee Davy.<br />
Vous, tu prendrez quoi ?<br />
Davy : Une baguette magique.<br />
Pépé : On ne la <strong>fait</strong> pas celle-là.<br />
Davy : Une baguette normale alors.<br />
Gigi : Ça fera 0.70€.<br />
Davy : Merci. (À pépé en partant) Je suis<br />
bien servi chez toi Pépé, ta femme est<br />
charmante. Une <strong>vrai</strong>e fée.<br />
Pépé : Oui, mais Fée gaffe à ta gueule.<br />
Continue de me chercher et tu va t’en<br />
prendre une.<br />
Davy : Je te charrie.<br />
Pépé : Oui, ben arrête un peu. Je n’ai pas<br />
envie que tout le monde croit aux<br />
rumeurs de Baisecon.<br />
Davy : Justement. Tu as déjà vu une<br />
femme se faire draguer par son amant<br />
devant son propre mari. Moi pas. J’y vais,<br />
à plus.<br />
Gigi : (Peu convaincue) Oui, ça se tient<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Acte 2 Scène 5<br />
(<strong>Le</strong> maire et le boulanger sont en train de<br />
discuter sur un banc. C’est l’été, le matin,<br />
l’air est encore un peu frais, le maire a<br />
froid, le boulanger lui prête sa veste. Ils<br />
commentent les <strong>fait</strong>s et gestes du village)<br />
Pépé : A part ça rien de nouveau. (<strong>Le</strong><br />
couple arrive en rigolant) Ils ont l’air de<br />
s’être rabibochés ces deux là.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Pourquoi ils étaient fâchés ?<br />
Pépé : (Il regarde sa montre) Je te laisse,<br />
il faut que je m’occupe de ma fournée.<br />
Pour la veste ce n’est pas pressé, tu me<br />
la rends quand tu veux.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Maintenant si tu veux.<br />
Pépé : Pas le temps.<br />
(Davy et Marie viennent saluer le maire)<br />
Tous les deux : Bonjour M. le Maire.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Bonjour vous deux. Vous allez<br />
bien ? Il parait que vous avez mis<br />
Baisecon sur la paille !! Ça m’intéresse.<br />
Davy : Pépé ne vous a pas expliqué.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Pas clairement non.<br />
Marie : Une de mes amies travaille au<br />
ministère des finances… On l’a menacé<br />
de contrôle.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Lumineux<br />
Marie : À ce propos, pendant que j’y<br />
pense…<br />
Davy : Je vais chercher le pain, je<br />
reviens.<br />
(Il va à la boulangerie. Marie reste parler<br />
avec le Maire. Elle en profite pour lui<br />
glisser dans la veste un papier sur lequel<br />
est écrit le N° de téléphone de Marie-<br />
Pierre)<br />
Marie : …L’éclairage est bizarre ici.<br />
L’autre soir je me promenais, à 11h plus<br />
rien. Du coup, je me suis perdue en<br />
rentrant chez moi.<br />
<strong>Le</strong> Maire : C’est marrant que vous me<br />
parliez de cela, je me disais moi aussi<br />
que l’éclairage aurait bien besoin d’être<br />
amélioré. Vous me donnez une idée. Au<br />
passage, notez que j’ai tenu compte de<br />
votre remarque. Comme quoi, je<br />
n’entends pas uniquement l’avis des<br />
anciens du village, je sais être à l’écoute<br />
de tous. Il se trouve justement que je<br />
viens d’entamer des démarches pour<br />
l’améliorer. Si vous n’êtes pas la seule à<br />
vous en plaindre. C’est très bon pour ma<br />
campagne. (En lui faisant un baise<br />
mains) Chère amie le devoir m’appel (<strong>Le</strong><br />
coq chante. Il ôte la veste, la pose sur le<br />
banc, se remonte les manche et va voir<br />
les commères)<br />
(L’action se poursuit entre Davy et Pépé.<br />
Marie et le Maire continuent à parler sans<br />
que le public ne les entende. Ils finissent,<br />
le maire va parler aux commères et Marie<br />
devant l’étale du maraîcher)<br />
Pépé : Baisecon a bien réussi son coup,<br />
les gens ne parlent plus que de vous<br />
deux. Qu’est ce que tu as entendu toi ?<br />
Davy : Maintenant que tout le monde est<br />
au courant, je peux bien te le dire. Nous<br />
avons eu une aventure.<br />
Gigi : MAIS NON.<br />
(Pépé prend Davy par le col)<br />
Pépé : Tu peux répéter ça ?<br />
Davy : Non.<br />
Pépé : Pourquoi ?<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
Davy : Parce que je rigolais et que si je te<br />
le répète tu me casses la gueule.<br />
Pépé : T’es pas drôle.<br />
Davy : Quand je suis ici je me lâche. Je<br />
n’ai pas trop l’occasion de rigoler avec<br />
ma femme. Elle m'épuise. Avec elle il faut<br />
de la nouveauté tous les jours. Et qu'elle<br />
me bande les yeux, et qu’elle m’attache<br />
au lit... Elle m'a même demandé si tu<br />
pouvais… ?<br />
Pépé : Non merci.<br />
Davy : Laissez-moi finir (Il lui confie dans<br />
l'oreille) histoire de...<br />
Pépé : Avec du piment, faut voir.<br />
Davy : Comprends donc que quand je<br />
suis avec la tienne, ça me repose.<br />
Pépé: Alors là, ça m'étonnerait, parce<br />
que si je l'écoutais, j'en ferais cramer des<br />
miches (il se prend un coup de coude de<br />
sa femme)... Ben quoi, c'est <strong>vrai</strong> ! Tu<br />
viens toujours me déranger au moment<br />
où j'enfourne.<br />
Gigi : Ça va, je crois que tout le monde à<br />
compris.<br />
Pépé : Vous avez vu le magasin. Vous en<br />
connaissez un meilleur boulanger que<br />
moi dans la région. Y'a pas de secret!<br />
Quand on a des belles miches comme ça<br />
à l'étalage c'est qu'on les surveille.<br />
Davy : (Fixant Gigi) Comme je te<br />
comprends.<br />
Gigi : Ça y'est il recommence. Et toi, estce<br />
que tu avais besoin de parler de la<br />
marchandise comme ça.<br />
Pépé : Je ne fais pas de la marchandise,<br />
je fais du Pain !!!<br />
Davy : <strong>Le</strong>s amis, je vous laisse (il <strong>fait</strong> un<br />
bisou dans sa main et le souffle en<br />
direction de Gigi)<br />
(Il sort et rejoint Marie)<br />
Pépé : Il est gonflé celui-là, il vient, il <strong>fait</strong><br />
son numéro et il repart les mains vides.<br />
(<strong>Le</strong> maire en fond discute avec les<br />
commères)<br />
(Baisecon arrive, il va voir Marie et Davy)<br />
<strong>Le</strong> voisin : Bonjour Chers Voisins.<br />
Marie : (Elle reste interloquée et répond<br />
finalement) Bonjour…<br />
Davy : Oui, on ne vous voit plus passer à<br />
l’improviste. Vous ne seriez pas fâché<br />
j’espère ?<br />
<strong>Le</strong> voisin : (Revanchard) Je pense<br />
beaucoup à vous, savez-vous. Il faudrait<br />
qu’on dîne ensemble un de ces soirs.<br />
Davy et Marie : Non merci.<br />
(La factrice arrive (Jeu entre elle et<br />
Baisecon qui semble la fuir). Il s’en va.)<br />
Tous : Bonjour.<br />
(L’action se focalise sur le Maire. Sans<br />
qu’on ne les entende Marie, Davy et la<br />
factrice discutent)<br />
<strong>Le</strong> Maire : (Aux Commères en grand<br />
orateur qu’il est) Imaginez-vous le confort<br />
que nous allons obtenir grâce à ce<br />
système. Plus d’allumages inutiles. <strong>Le</strong>s<br />
rues ne seront éclairées que lorsque la<br />
lumière du soleil sera trop faible. Cela va<br />
nous faire une économie certaine. Et<br />
vous connaissez les difficultés que<br />
rencontre notre petite bourgade. Pour le<br />
même coût nous allons pouvoir<br />
augmenter le temps d’éclairage<br />
réellement utile, c’est formidable.<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
<strong>Le</strong> voisin : (Au Maire) Ne vous fatiguez<br />
pas. Elles savent très bien que si la<br />
commune était bien gérée nous n’en<br />
serions pas là aujourd’hui.<br />
(Davy et Marie viennent de partir. La<br />
scène se focalise sur la Factrice. Elle voit<br />
le blouson, le reconnaît et le ramasse<br />
pour le donner à Gigi)<br />
La factrice : Salut Gigi, j’ai trouvé ça sur<br />
le banc, c’est à Pépé non ?<br />
Gigi : Oui, effectivement<br />
(<strong>Le</strong> Maraîcher appelle le Maire pour lui<br />
parler)<br />
<strong>Le</strong> Maraîcher : M. <strong>Le</strong> Maire il faut que je<br />
vous parle.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Oui, de quoi s’agit-il ?<br />
<strong>Le</strong> Maraîcher : C’est au sujet de ma<br />
femme.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Qu’est-ce qu’elle a ? Elle n’est<br />
pas souffrante au moins ?<br />
<strong>Le</strong> Maraîcher : Elle croit que je la trompe<br />
avec Marie… truc. Vous savez les<br />
nouveaux. Je ne sais pas d'où lui vient<br />
cette idée ? Soit disant que je serais allé<br />
chez elle le 13 Mai. C’est impossible et<br />
elle le sait très bien, le 13 Mai j'ai passé<br />
toute la journée à labourer.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Qui ça, ta femme ?<br />
<strong>Le</strong> Maraîcher : Ben non, mon champ!!<br />
S’il vous plait aidez-moi.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Je ne vois pas comment, ce<br />
sont des histoires entre toi et ta femme je<br />
n’ai pas à m’en mêler.<br />
<strong>Le</strong> Maraîcher : Je n’ai jamais rien <strong>fait</strong> qui<br />
puisse lui faire penser cela. Elle dit qu’on<br />
ma vu. Vous connaissez tout le monde<br />
ici. Vous devez m’aider. (Temps, le Maire<br />
est réticent) Vous savez comme je suis<br />
honnête, la preuve quand je vous ai vu<br />
fricoter avec Mme… (À l’oreille) Je ne l’ai<br />
répété à personne<br />
<strong>Le</strong> Maire : Je vais voir ce que je peux<br />
faire.<br />
(La nuit tombe, les gens s’en vont. Seuls<br />
restent le Maire et le maraîcher qui range<br />
son étal. <strong>Le</strong> Maire s’écarte et appelle le<br />
Boulanger)<br />
<strong>Le</strong> Maire : <strong>Le</strong>compte vient de me dire<br />
qu’il est en prise avec sa femme, elle<br />
l’accuse de tromperie (Rires étouffés des<br />
deux).<br />
Pépé : On en rigole mais ce n’est pas<br />
drôle pour lui. Il parait qu’elle est toujours<br />
sur son dos.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Qu’est ce que tu sais à propos<br />
de cette histoire ?<br />
Pépé : Tout ce que je sais c’est ce que<br />
j’ai vu, et je n’étais pas le seul. Davy et<br />
Marie Pierre se sont engueulés à propos<br />
d’un Livreur d’artichauts qui draguait<br />
Marie. Ici on ne connaît qu’une seule<br />
personne qui pourrait livrer des<br />
artichauts, C’est <strong>Le</strong>compte.<br />
<strong>Le</strong> maire : Et alors ?<br />
Pépé : Baisecon a confirmé que<br />
<strong>Le</strong>compte est bien passé chez les Pierre<br />
le 13 Mai.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Parce que tu crois ce que dit<br />
Baisecon maintenant.<br />
Pépé : Oui et non, mais tout le monde<br />
semble y croire. Il n’y a pas de fumée<br />
sans feu.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Et alors, même si il semblerait<br />
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<strong>Le</strong> <strong>vrai</strong> <strong>fait</strong> <strong>défaut</strong>, pièce de « Des D »<br />
qu’elle lui plaise, cela ne prouve en aucun<br />
cas qu’il se soit passé quelque chose<br />
entre eux.<br />
Pépé : C’est <strong>vrai</strong>. Mais c’est des<br />
racontars, ça ne porte pas à<br />
conséquence.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Sauf qu’il vient de me dire que<br />
sa femme y croit à ces racontars<br />
Pépé : C’était donc <strong>vrai</strong> !!<br />
<strong>Le</strong> Maire : Mais non ! <strong>Le</strong>compte est bon,<br />
je ne le crois <strong>vrai</strong>ment pas capable de<br />
tromper sa femme. Tout au plus, il<br />
laisserait traîner son regard au passage<br />
d’une belle fille mais ça s’arrête là.<br />
Pépé : Qu’est ce que tu veux qu’on<br />
fasse ?<br />
<strong>Le</strong> Maire : A part dire que nous n’y<br />
croyons pas quand quelqu'un aborde le<br />
sujet, je ne vois pas.<br />
Pépé : Tu crois que ça peut suffir ?<br />
<strong>Le</strong> Maire : La rumeur est partie de rien,<br />
elle peut très bien s’arrêter de la même<br />
façon.<br />
Pépé : Ça vaut le coup d’essayer. (Un bip<br />
sonne) Je te laisse mes meringues<br />
m’appellent.<br />
<strong>Le</strong> Maire : Je ne sais pas ce qui se passe<br />
mais si Baisecon est sur le coup ça sent<br />
l’avis de tempête (Bruit d’orage).<br />
(La lumière simule les éclairs et stoppe<br />
en douche sur la boulangerie)<br />
(La boulangère est tombée sur le papier<br />
avec le N°, elle prend le téléphone et le<br />
compose en marmonnant)<br />
Gigi : Allo ! Marie, Marie PIERRE (elle<br />
raccroche)<br />
(Coup de tonnerre)<br />
(La boulangerie s’éteint)<br />
(Douche sur Marie et Davy chez eux : ils<br />
rigolent)<br />
(Sons de pluie, la maison s’éteint)<br />
(Douche sur le Maire, il sort un parapluie)<br />
<strong>Le</strong> Maire : <strong>Le</strong> temps se gâte déjà. Qu’estce<br />
que ça va être cet hiver ?<br />
Rideau<br />
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