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Sans titre-111 - Aufait Maroc

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06 fait<br />

lundi 27 juin 2011<br />

maroc<br />

• PROJET DE NOUVELLE CONSTITUTION<br />

Youssef Bellal et<br />

Ali Bouabid, deux<br />

lectures croisées<br />

Dans le cadre de son “université citoyenne”, le HEM-<br />

Casablanca a organisé vendredi 24 juin, une rencontre<br />

autour du projet de la nouvelle Constitution. Il s'agissait<br />

d'entendre deux lectures croisées et argumentées du texte<br />

constitutionnel sur lequel les <strong>Maroc</strong>ains vont s'exprimer lors<br />

du référendum du 1er juillet, et qui va orienter et déterminer<br />

l'avenir démocratique de notre pays.<br />

COMPTE RENDU. “Nouvelle<br />

Constitution: lectures croisées”<br />

était le thème d'une<br />

conférence-débat organisée<br />

vendredi par le HEM-Casablanca,<br />

et animée par le politologue<br />

Youssef Bellal et le<br />

chercheur Ali Bouabid.<br />

Le premier a commencé son<br />

intervention par l'interrogation<br />

suivante: le nouveau<br />

texte constitutionnel peut-il<br />

permettre au <strong>Maroc</strong> d’avoir<br />

un système politique démocratique<br />

?<br />

Non, répond-il. Car selon<br />

lui: “Au cœur de tout système<br />

démocratique (quelles<br />

que soient les déclinaisons<br />

nationales ou régionales),<br />

il y a un principe fondateur<br />

et systématique, celui qui<br />

consiste à faire le lien entre<br />

l’exercice du pouvoir effectif<br />

et la responsabilité. C’est-àdire<br />

que tout acteur ou toute<br />

institution qui détient un<br />

EN IMAAE<br />

Manifestation:<br />

“na3m li<br />

doustour!<br />

vs “l’la li<br />

doustour”<br />

, Des milliers de<br />

personnes ont pris part, ce<br />

dimanche à Casablanca,<br />

à une imposante<br />

marche en soutien au<br />

projet de la nouvelle<br />

Constitution. Entre 50.000<br />

et 60.000 manifestants<br />

s’étaient ainsi rassemblés<br />

sur le boulevard<br />

Chouaïb Doukali dans<br />

le quartier Idrissia à<br />

Casablanca, pour dire<br />

“na3m li doustour!”.<br />

Pendant ce temps, les<br />

partisans du “l’la li<br />

doustour”, emmenés<br />

par les membres<br />

du “Mouvement du<br />

20 Février”, eux, se<br />

préparaient à manifester à<br />

Hay Mohammedi. /A.A<br />

pouvoir au sein d’un système<br />

politique donné, doit, à un<br />

moment donné, rendre des<br />

comptes”. “Or, explique M.<br />

Bellal, dans ce projet constitutionnel,<br />

l’acteur (la monarchie)<br />

qui détient le plus<br />

de pouvoir est irresponsable<br />

politiquement”.<br />

“De ce point de<br />

vue, on est dans une<br />

continuité du système<br />

politique du <strong>Maroc</strong> tel<br />

que nous le connaissons<br />

aujourd’hui. Il ne peut<br />

y avoir de démocratie<br />

sans ce principe fort de<br />

relation systématique<br />

entre l’exercice du<br />

pouvoir, la responsabilité<br />

politique et la reddition<br />

des comptes.”<br />

Youssef Bellal.<br />

Si Youssef Bellal reconnaît<br />

que le texte constitutionnel<br />

comporte des “progrès”, notamment<br />

en matière de partage<br />

du pouvoir exécutif qui<br />

deviendrait bicéphale avec<br />

un futur chef de gouvernement<br />

aux prérogatives élargies<br />

contrairement à l'actuel<br />

Premier ministre qu'il qualifie<br />

de “fantoche”, il relève<br />

toutefois que ce transfert de<br />

pouvoir est “très bancal”.<br />

Youssef Bellal relève par ailleurs<br />

le fait qu' “on entend<br />

souvent dire que les partis<br />

politiques ne sont pas en<br />

mesure d’assumer de pleins<br />

pouvoirs, ce qui expliquerait<br />

le fait que le Roi dispose<br />

d’autant d’attributions”...<br />

Sur ce point, il répond:<br />

“Certes, oui, cette critique est<br />

pertinente appliquée à un<br />

certain nombre de formations<br />

politiques, pas toutes”.<br />

“Mais, ajoute-t-il, il faudrait<br />

aussi se demander si la mo-<br />

narchie et l’entourage royal<br />

sont prêts à avoir une lecture<br />

progressiste de ce texte<br />

constitutionnel, et qui aille le<br />

plus loin possible en termes<br />

de démocratie?”<br />

“On est sur la bonne voie”<br />

Plutôt que de se demander<br />

si la future Constitution est<br />

susceptible d’installer la<br />

démocratie au <strong>Maroc</strong>, Ali<br />

Bouabid, lui, préfère reformuler<br />

la question en ces<br />

termes: “Est ce que cette<br />

nouvelle Constitution est<br />

susceptible d’installer le <strong>Maroc</strong><br />

de manière irrémédiable<br />

et tangible dans la voie de<br />

la construction démocratique<br />

?”<br />

Et M. Bouabid de répondre<br />

par l'affirmative, car, explique-t-il,<br />

le nouveau projet<br />

de Constitution comporte<br />

suffisamment d'éléments<br />

pour évoluer vers une démo-<br />

Réagissez sur > courrier@aufaitmaroc.com • www.aufaitmaroc.com<br />

MAROC-GB. Le ministre de la modernisation des secteurs publics, Mohamed Saad Alami s'est<br />

entretenu, récemment à Rabat, avec l'ambassadeur du Royaume Uni au <strong>Maroc</strong>, Tim Morris, sur les<br />

perspectives de coopération bilatérale dans les domaines d'intérêts communs. Dans un communiqué<br />

diffusé samedi, le ministère a indiqué que l'entrevue a porté essentiellement sur “les perspectives de<br />

coopération en matière de gouvernance publique, de lutte contre la corruption et de consolidation des<br />

principes de transparence et d'honnêteté dans les domaines de la gestion publique et des affaires.”<br />

, De gauche à droite: Ali Bouabid, Sanaa El Aji (modératrice) et Youssef Bellal, lors de la conférence-débat sur le<br />

projet de la nouvelle Constitution, dans les locaux de HEM-Casablanca, le 24 juin 2011. / PHOTO: HEM<br />

cratie véritable dans notre<br />

pays.<br />

“L’un des apports<br />

principaux de ce<br />

nouveau projet est qu’il<br />

comporte des ingrédients<br />

largement nécessaires<br />

pour voir émerger une<br />

citoyenneté réelle au<br />

<strong>Maroc</strong>, c’est-à-dire qui<br />

permettra aux <strong>Maroc</strong>ains<br />

de passer de statut<br />

de sujet insignifiant<br />

au garde- à-vous, à<br />

de véritables citoyens<br />

capables d’exprimer leurs<br />

opinions dans le cadre<br />

du pluralisme. Bref, des<br />

citoyens capables de<br />

s’impliquer dans la vie<br />

publique de manière<br />

générale.”<br />

Ali Bouabid.<br />

Dans ce sens, M. Bouabid en<br />

veut pour preuve qu' “il y a au<br />

moins 20 articles consacrés<br />

uniquement au droit et aux<br />

garanties qui sont apportées<br />

en matière de droit”.<br />

Il relève également parmi<br />

ces “acquis”, le fait que le<br />

projet de la nouvelle loi<br />

fait désormais du choix de<br />

l'option démocratique une<br />

constante à côté des autres<br />

constantes comme la monarchie,<br />

etc.<br />

Toutefois, Ali Bouabid note<br />

qu' “il y a de bonnes raisons<br />

de voter oui, il y a de bonnes<br />

raisons de voter non, et il y a<br />

de bonnes raisons de boycotter,<br />

en étant tout à fait objectif.<br />

Tout dépend de quelles<br />

questions on pose et de ce<br />

qu’on veut”.<br />

Enfin, les deux animateurs<br />

ont appelé les électeurs à voter<br />

en fonction d'une lecture<br />

raisonnée du texte constitutionnel.<br />

■ Bassirou BA

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