REGARDEZ-MOI OU JE TIRE ! - Source - Arte
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lundi<br />
20/8<br />
Documentaire d’Afsar Sonia Shafi e<br />
(Suisse, 2006, 1h29mn)<br />
ARTE FRANCE<br />
PRIX DU JURY DU CINÉMA SUISSE<br />
PRIX DU JURY “REGARDS NEUFS”, VISIONS DU RÉEL,<br />
NYON 2006<br />
12 arte magazine n° 34 du 18|8|07 au 24|8|07<br />
22.15 | GRAND FORMAT<br />
Ma famille<br />
à Téhéran<br />
Dans une famille de Téhéran, trois générations<br />
de femmes se racontent : vie de couple, aspirations<br />
amoureuses, conditions d’existence…<br />
des paroles fortes qui montrent comment<br />
les Iraniennes parviennent peu à peu à se libérer<br />
de l’ordre patriarcal traditionnel.<br />
Après avoir suivi des études de cinéma en Suisse, la<br />
réalisatrice, d’origine iranienne, revient à Téhéran avec<br />
l’intention de fi lmer sa famille et de retracer son histoire.<br />
Elle commence par rendre visite à ses grands-parents<br />
en leur demandant de raconter leur vie commune.<br />
Mais dès que sa grand-mère évoque son mariage forcé<br />
avec son grand-père à l’âge de 13 ans, une violente<br />
dispute éclate. Plus qu’une banale scène de ménage, cet<br />
épisode donne le ton du fi lm : les traditions patriarcales<br />
et oppressives seront sur la sellette, et les hommes au<br />
banc des accusés. Au cours de conversations intimes<br />
avec sa mère et sa grand-mère, Afsar Sonia Shafi e invite<br />
ses aînées à parler d’elles-mêmes avec confi ance, à<br />
raconter leurs mariages précoces, leurs époux violents<br />
et infi dèles, dépendants de l’opium ou de l’alcool, leurs<br />
conditions de vie pénibles marquées par le manque<br />
d’argent. Par contraste, la réalisatrice peut ainsi revenir<br />
sur son propre parcours d’étudiante − elle s’était promis<br />
de devenir une femme indépendante − et sur la volonté<br />
d’émancipation partagée par ses sœurs et par les jeunes<br />
générations…<br />
22.15 > 6.00<br />
Paroles de femmes, paroles de mères<br />
“Les ennuis ont commencé trois jours à peine après<br />
notre mariage.” Cet aveu sorti de la bouche de la mère<br />
de la réalisatrice sonne comme une accusation sans<br />
appel. C’est l’une des heureuses surprises de ce beau<br />
documentaire que de s’annoncer comme un simple<br />
exercice d’école (un petit fi lm familial sanctionnant le<br />
retour de l’enfant diplômé et déraciné dans son pays<br />
d’origine) et de bifurquer très vite vers un tout autre propos.<br />
Il aborde l’histoire d’une famille a priori unie et sans<br />
problème sur un ton<br />
“Elle avait mis tout son amour<br />
dans les aiguilles à tricoter.”<br />
très personnel et bien<br />
peu consensuel. Les<br />
griefs contre les maris<br />
et les pères s’accumu-<br />
lent et s’explicitent, les revendications d’indépendance<br />
s’affi nent au fi l des générations, permettant au spectateur<br />
occidental de mesurer les profondes transformations<br />
à l’œuvre dans la vie privée des Iraniennes d’aujourd’hui.<br />
Paroles de femmes, paroles de mères, paroles de fi lles, Ma<br />
famille à Téhéran brasse modestement mais avec tact les<br />
désirs et les désillusions amoureuses, les injustices subies<br />
et les résignations mal acceptées des unes et des autres,<br />
et montre comment, derrière les façades des maisons, les<br />
femmes se libèrent peu à peu de leurs attaches à un ordre<br />
oppressif. Des images touchantes appuyées par de brefs<br />
commentaires dans une langue riche en métaphores.<br />
Multidiffusion le 22 août à 3.00