REGARDEZ-MOI OU JE TIRE ! - Source - Arte
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jeudi<br />
23/8<br />
22.50 | LA VIE EN FACE<br />
Le pêcheur<br />
et la danseuse<br />
Les travaux et les jours d’un couple et de leurs deux<br />
enfants dans une station météo sur le lac Baïkal.<br />
À petites touches contemplatives et discrètes, Valeri<br />
Solomine capte la beauté des choses et des êtres.<br />
Documentaire de Valeri Solomine<br />
(Russie, 2005, 52mn)<br />
ARTE FRANCE<br />
PRIX ASTAFIEV, FESTIVAL MESSAGE TO MAN,<br />
SAINT-PÉTERSB<strong>OU</strong>RG, 2005<br />
GRAND PRIX CAMÉRA-STYLO, RENCONTRES<br />
INTERNATIONALES DU DOCUMENTAIRE,<br />
MONTRÉAL 2006<br />
MENTION SPÉCIALE, CINÉMA DU RÉEL, PARIS 2006<br />
24 arte magazine n° 34 du 18|8|07 au 24|8|07<br />
Après vingt années dans la taïga, d’une station météo<br />
à l’autre, Youri et Natalia se sont installés sur l’île<br />
d’Olchon, au milieu du lac Baïkal, dans un site à peu<br />
près inaccessible où tous les vents de la région se<br />
rencontrent. D’ailleurs, entre eux, les époux se comparent<br />
volontiers à ce bargouzine ou à ce koultouk sibériens<br />
qui chantent ou rugissent autour d’eux. Dans leur petite<br />
maison de bois, au bord de l’eau, ils vivent avec leurs<br />
deux enfants Nastia et Arik dans un isolement presque<br />
total, en quasi tête à tête avec une nature magnifi que<br />
et extrême. Youri court les bois, sort en bateau par tous<br />
les temps et, comme son père le fi t avant lui, emmène<br />
ses enfants dans de longues courses sur la glace pour<br />
leur apprendre à pêcher. Du moins quand ils ne sont<br />
pas à l’école, car il leur faut alors rester plusieurs jours<br />
loin de la maison. Quand il y a du gasoil pour le groupe<br />
électrogène, Natalia, qui rêva petite fi lle de devenir<br />
danseuse, se laisse bercer par les musiques de bal de<br />
sa jeunesse. Elle assure les transmissions radio et prend<br />
soin de la maisonnée, mouton et vache compris. De plus<br />
en plus, la rudesse de cette vie lui pèse et les larmes lui<br />
montent souvent aux paupières.<br />
Danse avec les phoques<br />
De l’automne à l’hiver, du printemps à un nouvel<br />
automne, deux ans plus tard, dans le blizzard ou à la<br />
lumière radieuse d’un matin d’été, on entre discrètement<br />
dans l’intimité de ces quatre personnages du bout du<br />
22.50 > 6.00<br />
monde. Chacune des séquences distille une beauté<br />
singulière, éclatante. Valeri Solomine compose une<br />
succession de tableaux animés, dont on a tout loisir de<br />
contempler l’art des couleurs, de la composition et de la<br />
forme, le minutieux sens du détail : la danse d’un phoque<br />
dans les eaux noires du lac, les jeux des enfants et de<br />
leur chiot dans la neige, Natalia pleurant à gros sanglots<br />
devant sa fi lle, interdite et compatissante. Ces tableaux<br />
palpitent d’une vie intense, évoquant le lien secret qui<br />
relie les hommes à la nature, l’amour et la solitude qui les<br />
traversent. Et la promesse, peut-être, d’une vie nouvelle,<br />
esquissée dans un pas de tango.<br />
Multidiffusion le 25 août à 5.00 et le 14 septembre à 1.45