REGARDEZ-MOI OU JE TIRE ! - Source - Arte
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ZDF/ENTENPRODUKTION/PRO-<strong>JE</strong>CT FILMPROD<br />
(Die Geierwally)<br />
Film de Walter Bockmayer<br />
(Allemagne, 1988, 1h31mn, VOSTF)<br />
Scénario : Rolf Buhrmann<br />
d’après le roman Die Geyer-Wally<br />
de Wilhelmine von Hillern<br />
Avec : Samy Orfgen (Geierwally),<br />
Christoph Eichhorn (Vinzenz),<br />
Gottfried Lackmann (le baron Joseph),<br />
Ralph Morgenstern (tante Luckard),<br />
Ortrud Beginnen (Genoveva), Brigitte Janner<br />
(Afra), Karl-Heinz von Hassel (Stromminger)<br />
Image : Wolfgang Simon<br />
Montage : Alexander Rupp<br />
Musique : Horst Hornung<br />
Production : Entenproduktion, Pro-ject<br />
Filmproduktion, ZDF<br />
ZDF<br />
En partenariat avec<br />
Une sélection de fi lms “trash”<br />
est disponible en VOD<br />
sur www.artevod.com<br />
23.55 | CINÉMA TRASH<br />
La fi lle au vautour<br />
Une comédie musicale ultratrash parodiant les Heimatfi lm allemands d’après<br />
la guerre, signée par Walter Bockmayer, le cousin germain de John Waters.<br />
Le beau chant d’une Bavaroise<br />
crisse le long des rochers, rebondit<br />
et déclenche une avalanche. Cette<br />
femme riche et intrépide part, non<br />
loin d’une décharge à ordures, à<br />
l’assaut d’une paroi, en quête d’un<br />
nid de vautour. Elle en trouve un,<br />
en plastique et surmonté d’un bel<br />
œuf entouré d’un ruban bleu. Un<br />
vautour apparaît qu’elle tue d’un<br />
coup de poignard ; l’oiseau explose.<br />
Joseph, le garde champêtre, assiste<br />
à l’exploit et la félicite. Il la baptise<br />
Geierwally, “la femme au vautour”.<br />
Quelques années plus tard,<br />
Geierwally apprend que son père a<br />
décidé de la marier avec Vinzenz<br />
alors qu’elle aime en secret Joseph.<br />
Contrariée, elle s’enfuit et trouve<br />
refuge en haute montagne.<br />
Opéra trash<br />
En 1940, Hans Steinhoff, l’un des<br />
metteurs en scène les plus sollicités<br />
du III e Reich, adapte le célèbre roman<br />
de terroir de Wilhelmine von Hillern<br />
pour réaliser un fi lm de propagande.<br />
Die Geierwally de Hans Steinhoff<br />
appartient au genre du Heimatfi lm,<br />
ces fi lms qui, après la guerre, avec<br />
leur lot de petites histoires d’amour<br />
et d’intrigues à la limite de la niaiserie,<br />
colorent l’essentiel de la production<br />
allemande. La version de<br />
1940 met en scène une fi ère et pure<br />
Tyrolienne et son amour contrarié.<br />
Dans la version de 1988, l’acteur-<br />
réalisateur Walter Bockmayer se<br />
délecte de ce décor bavarois. Au pays<br />
d’Heidi et des vaches Milka, il livre une<br />
caricature acide du fi lm de Steinhoff,<br />
jeudi<br />
23/8<br />
d’Hitler (dont Joseph est le double<br />
efféminé) et du folklore germanique<br />
où la bière coule à fl ots, en grimant<br />
ses comédiens d’allures outrancières<br />
et de costumes colorés : salopettes<br />
en cuir trop petites, maquillages et<br />
coiffes de cabaret… Lointainement<br />
inspirée d’une trame oubliée et<br />
obsolète, cette série Z produite avec<br />
moult moyens est sans doute le signe,<br />
en ces années 80, d’une Allemagne<br />
décomplexée. Si aujourd’hui cette<br />
parodie ultratrash passe les frontières,<br />
c’est grâce à ses parties chantées dont<br />
on se demande après visionnage s’il<br />
est possible de faire plus exubérant<br />
et plus kitsch.<br />
Multidiffusion le 24 août à 3.00<br />
et le 27 à 1.05<br />
arte magazine n° 34 du 18|8|07 au 24|8|07 25