Martinez de la Rosa, ses oeuvres et sa vie - Bibliothèque numérique ...
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-7—<br />
ne suffi<strong>sa</strong>it donc pas <strong>de</strong> frapper un grand coup, il fal<strong>la</strong>it frapper partout<br />
tour â tour.<br />
C'était <strong>la</strong> première fois que Napoléon se trouvait vis-à-vis d'une<br />
nation, <strong>et</strong>, pour son malheur, il ne sut pas 'e comprendre. Ii était<br />
entré trop tard sur <strong>la</strong> scène politique durant <strong>la</strong> révolution <strong>de</strong> <strong>sa</strong> patrie;<br />
il n'avait pas pu apprécier par lui-même I' en traînemen t popu<strong>la</strong>ire<br />
, qui avait imprimé d'abord à c<strong>et</strong>te révolution une force si merveilleuse.<br />
Bien au contraire, Napoléon avait vu <strong>de</strong> <strong>ses</strong> yeux, dans plus d'une<br />
occasion mémorable, avec quelle facilité 1e peuple avait été vaincu en<br />
s'engagea n t contre les troupes. Élevé dans les camps, <strong>et</strong> ayant triomphé<br />
en très-peu <strong>de</strong> jours (les nations les plus belliqueu<strong>ses</strong> 1 il ne pouvait pas<br />
concevoir qu'une multitu<strong>de</strong> presque <strong>sa</strong>ns armes, <strong>sa</strong>ns chefs, <strong>sa</strong>ns discipline,<br />
pût soutenir l'aspect <strong>de</strong> <strong>ses</strong> légions. Ce qu'il ne eomprnait pas<br />
(parce que c'était pour lui quelque chose d'insolite <strong>et</strong> d'extraordinaire)<br />
c'est qu'il ne s'agis<strong>sa</strong>it pas <strong>de</strong> vaincre <strong>de</strong>s armées, niais <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre sous<br />
le joug une nation. La première tâche était aisée, <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> impossible.<br />
Dans d'autres guerres, n ue bataille décidait (le toute une campagne<br />
une campagne décidait du sort (l'un BÉat, f<strong>la</strong>ns <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Péninsule,<br />
les armées espagnoles étaient vaincues une <strong>et</strong> plusieurs fois • <strong>sa</strong>ns<br />
que l'ennemi fût inaitre même <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre qu'il fou<strong>la</strong>it aux pieds. Une<br />
armée était-elle dissoute, on en voyait renaître d'autres comme par enchantement.<br />
Chaque maison était une forteresse, chaque sillnn un fossé,<br />
chaque monceau <strong>de</strong> terre un mur <strong>de</strong> défense. La résistance était gênéraie,<br />
continuelle; <strong>de</strong> toutes les heures, <strong>de</strong> tous les moments; elle ces<strong>sa</strong>it<br />
sûr un point, elle renais<strong>sa</strong>it sur un autre.... Il n'y avait pas au mon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> forces capables d'en triompher. mm - -<br />
A Grena<strong>de</strong>, comme partout où n'était pas l'ennemi, faute d'une<br />
direction imprimée par un gouvernement central inexistant, il<br />
s'était formé une junte d'armement <strong>et</strong> <strong>de</strong> défense. C<strong>et</strong>te junte<br />
donna k U. <strong>Martinez</strong> mission d'aller à Gibraltar solliciter <strong>de</strong>s secours<br />
du gouvernement ang<strong>la</strong>is. .<br />
Bientôt (juill<strong>et</strong> 1808) le malheureux général Dupont subis<strong>sa</strong>it<br />
<strong>la</strong> catastrophe <strong>de</strong> f<strong>la</strong>ylen, journée fatale où <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s fautes<br />
, vint prêter son ai<strong>de</strong> à <strong>la</strong> mauvaise fortune; niais M. Thiers lui-<br />
même l'a écrit Après Bayonne nous ne méritions pas d'être<br />
heureux. »