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SINAÏ - Tribu 12

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N°22<br />

Printemps<br />

2 0 1 0<br />

Pourim-Pessah<br />

5 7 7 0<br />

LE MAGAZINE DES COMMUNAUTÉS JUIVES<br />

www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

INTERVIEW<br />

Daniel Sibony<br />

Promenade<br />

à Safed<br />

<strong>SINAÏ</strong><br />

la Montagne Introuvable


Grenadines & CIE. Illustration non contractuelle destinée à exprimer<br />

une intention architecturale d'ensemble et susceptible d'adaptations.<br />

* Coût d’un appel local depuis un poste fixe.<br />

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Édito<br />

PUISSANT ET SOLITAIRE<br />

L’Histoire est un éternel recommencement et elle<br />

a rarement été un long fleuve tranquille pour les<br />

Juifs. Nombre de personnages qui ont marqué cette<br />

histoire du monde n’ont eu comme objectif que de<br />

vouloir éliminer le petit peuple d’Israël.<br />

Depuis les pharaons jusqu’à Haman puis les Grecs et<br />

les Romains, Hitler et le Grand mufti de Jérusalem<br />

entre 1933 et 1945 pour arriver aujourd’hui à Ahmadinejad<br />

associé au Hamas et au Hezbollah, tous ont<br />

voulu assimiler ou éliminer ce peuple pacifique qui ne<br />

demande qu’un coin de terre pour simplement exister<br />

et pratiquer les mitsvot que Dieu lui a données.<br />

Le peuple iranien subit depuis quelques années un<br />

embargo des pays occidentaux, embargo qui ne gêne<br />

pas le dictateur, contesté dans son pays, pour préparer<br />

sa bombe atomique et viser Israël de ses missiles.<br />

L’Europe qui, après la Deuxième Guerre mondiale,<br />

avait fait un mea culpa et aidé à la création de l’Etat<br />

d’Israël semble actuellement s’aligner sur les positions<br />

de ceux qui projettent la destruction d’Israël et<br />

l’élimination des Juifs.<br />

Les États européens avaient regardé sans bouger les<br />

pays arabes renvoyer par millions les populations juives<br />

qui y avaient pris racine depuis des siècles jusqu’à<br />

partager parfois le même nom de famille que les<br />

familles arabes. Aujourd’hui, les mêmes pays d’Europe<br />

soutenus par l’ONU acceptent, sans état d’âme, que<br />

trois générations de Palestiniens réfugiés hostiles à<br />

Israël retournent sur ce territoire minuscule alors que<br />

pendant soixante ans leurs «frères» de Jordanie, d’Irak,<br />

d’Arabie Saoudite ou d’Égypte sont restés indifférents<br />

à leur sort.<br />

Israël, ce tout petit État entouré de pays menaçants,<br />

est le grain de sable qui les dérange et qui a par<br />

ailleurs toujours dérangé l’humanité.<br />

Heureusement, Israël montre qu’il sait se protéger<br />

et que, même isolé et boycotté, il se battra pour<br />

défendre son existence et celle de son peuple, où<br />

qu’il soit.<br />

Bonnes fêtes de Pourim et de Pessah à tous.<br />

Guy Fellous<br />

Sommaire<br />

Éditorial – Interview Daniel Sibony<br />

Sinaï, la Montagne Introuvable<br />

Portrait du rabbin Albert Kirch<br />

Judaïsme : Pourquoi Moïse est absent...<br />

Onomastique<br />

Social : Département Jeunesse FSJU<br />

Activités Communautaires / Carnet<br />

P.3<br />

P.6<br />

P.8<br />

P.10<br />

P.<strong>12</strong><br />

P.16<br />

P.21 à 24<br />

Juifs de Turquie<br />

Conte Populaire<br />

Les livres de Jipéa<br />

Promenade à Safed<br />

Interview<br />

DANIEL SIBONY<br />

LE PSY DE MARRAKECH<br />

PSYCHANALYSTE DE RENOM,<br />

CONFÉRENCIER RECHERCHÉ,<br />

DANIEL SIBONY, AUTEUR D’UNE<br />

TRENTAINE D’OUVRAGES, EST<br />

AUSSI UN MATHÉMATICIEN ET<br />

UN PHILOSOPHE. DEPUIS 1974,<br />

IL ANIME À PARIS UN SÉMINAIRE<br />

INDÉPENDANT CONSACRÉ AUX QUESTIONS THÉRA-<br />

PEUTIQUES ET AUX PRATIQUES CRÉATIVES ET SYMBO-<br />

LIQUES DANS LEUR RAPPORT À L’INCONSCIENT. DANS<br />

SON DERNIER LIVRE, MARRAKECH LE DÉPART (1) DANIEL<br />

SIBONY, POUR NOTRE PLUS GRAND PLAISIR, SE FAIT<br />

ROMANCIER, NOUS LIVRANT UN TEXTE D’UNE DENSITÉ<br />

ET D’UNE RICHESSE INOUÏES QUI EXPLORE LES ZONES<br />

LES PLUS SECRÈTES DE L’ÂME HUMAINE ET QUI, SOUS<br />

PRÉTEXTE D’UN RETOUR VERS LE PASSÉ ET À TRAVERS<br />

LA RELATION AMOUREUSE DU NARRATEUR AVEC UNE<br />

CONNAISSANCE DE PASSAGE, PROPOSE UNE ANALYSE<br />

FINE DU CONFLIT ANCESTRAL ET, SEMBLE-T-IL, INSUR-<br />

MONTABLE, ENTRE JUIFS ET ARABES, ENTRE ISRAÉ-<br />

LIENS ET PALESTINIENS. DANIEL SIBONY RÉPOND AUX<br />

QUESTIONS DE TRIBU <strong>12</strong>.<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> : Qu’est-ce qui vous a poussé, après des dizaines<br />

de publications consacrées à la psychanalyse, au<br />

judaïsme, au théâtre, à l’art, à l’antisémitisme, à vous lancer<br />

dans l’écriture d’un roman ?<br />

Daniel Sibony : Les vraies écritures ne sont pas le fruit d’un<br />

projet, en tout cas pour moi. Ça s’est imposé par des voies<br />

subtiles, sensuelles... Un jour j’étais à Marrakech pour finir<br />

un de mes livres, justement, parce que j’aime travailler<br />

dans la chaleur très forte, et j’ai vu que la ville commen-<br />

Recettes de René Benbassa<br />

Reportage Photo Hanoucca<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> Junior<br />

P.25<br />

P.26<br />

P.27<br />

P.30<br />

P.32<br />

P.35 à 38<br />

P.39 à 42<br />

L’ILLUSTRATION DE COUVER-<br />

TURE A ÉTÉ RÉALISÉE PAR<br />

YAËL FAROUZ QUE NOUS<br />

REMERCIONS À NOUVEAU<br />

DE NOUS AVOIR PERMIS DE<br />

L’UTILISER.<br />

3


4<br />

çait à m’échapper ; j’ai pris quelques notes pour tenter de<br />

l’apprivoiser, de garder certains souvenirs... Et j’ai vu que<br />

l’écriture débordait. Je me suis trouvé devant un problème<br />

de forme : quelle forme donner à ce jaillissement ? Et j’ai<br />

beaucoup erré jusqu’au moment où ça a pris tout seul la<br />

forme romanesque, et cela m’a donné soudain une vraie<br />

liberté qui m’a permis, par exemple, de faire dire par des<br />

Juifs tunisiens des choses du Maroc, etc. L’écriture de la<br />

fiction est d’autant plus libre qu’elle épouse au plus près<br />

des réalités vécues. Et j’ai plané sur ce tapis d’écriture qui<br />

se déroulait tout seul, et qui, bien sûr dépasse la question<br />

des souvenirs. Ce livre est, non pas duplice mais malin :<br />

il travaille toujours à plusieurs niveaux. Certains y verront<br />

une évocation nostalgique, d’autres une histoire d’amour,<br />

d’autres le contact des cultures, le frottement des civilisations...<br />

Faites l’expérience, ouvrez une page au hasard, elle<br />

touche aux problèmes ombilicaux de la famille, de l’enfant,<br />

autant qu’à ceux de la présence juive dans un monde gentiment<br />

hostile, un monde qui la tolère mais qui lui en veut<br />

profondément. Et ce sont ces replis de bonheur et de bienêtre<br />

dans une ambiance hostile qui symbolisent le mieux le<br />

paradoxe : nous étions «bien» dans une terre qui n’était pas<br />

la nôtre... On peut être heureux dans la détresse.<br />

T.<strong>12</strong> : Haïm Bouzaglou, le narrateur,<br />

c’est un peu vous. Comme lui, vous êtes<br />

né à Marrakech, comme lui, vous avez<br />

milité à l’extrême gauche et critiqué les<br />

«bourgeois»…<br />

D.S.: ... - Quand on écrit sous forme de<br />

fiction, on a une vraie liberté parce qu’on<br />

trempe son pinceau dans plusieurs couleurs<br />

dont certaines sont du vécu très<br />

brut, et d’autres sont des pensées, vécues<br />

aussi, mais ailleurs et autrement. Dans<br />

beaucoup de passages, il y a des choses<br />

qui n’étaient pas exactement ainsi mais<br />

qui sont plus vraies que si elles l’avaient<br />

été. Les niveaux de vérité varient et c’est<br />

beaucoup mieux que de simplement dire :<br />

alors, ça s’est passé ou pas ?<br />

T.<strong>12</strong> : La relation entre Juifs et Arabes<br />

au Maroc en particulier, mais aussi à<br />

travers le monde, vous apostrophe et<br />

vous n’hésitez pas à dire les choses avec franchise. Enfant,<br />

votre héros est souvent attaqué et injurié par de<br />

jeunes Arabes. Par ailleurs, vous rappelez que les Juifs<br />

habitaient l’Afrique du Nord bien avant l’invasion arabe<br />

et que, finalement, après avoir été, pendant des siècles,<br />

des citoyens de seconde zone, des dhimmis, ils ont,<br />

d’une manière ou d’une autre, été chassés de leur terroir<br />

ancestral<br />

D.S. : Je ne dirais pas qu’ils ont été chassés, ils sont partis ,<br />

propulsés, expulsés par des vérités actives, non-dites, qui<br />

étaient là mais qu’ils n’avaient pas les moyens d’affronter. Il<br />

y a un siècle, il n’y avait pas tellement où aller. Depuis la colonisation<br />

et la décolonisation, il y a eu soudain des possibilités.<br />

On a appris le français, cela nous a permis de regarder<br />

le monde autrement. Et notre départ, que certains veulent<br />

rendre énigmatique et qui ne l’est pas tant que ça, ce départ<br />

silencieux de toute une communauté que personne n’a<br />

chassé en un sens, est une question intéressante. Ça veut<br />

dire qu’un groupe humain peut supporter tout ce qu’il y a à<br />

supporter, et même inventer du bien-être dans les replis de<br />

l’insupportable, mais quand il est enfin possible de partir,<br />

il part. Et là, le possible est venu de l’intérieur et de l’extérieur.<br />

D’une part, d’autres lieux sont devenus possibles,<br />

Israël, la France, l’Amérique..., et en même temps, le conflit<br />

du Proche-Orient révélait par à-coups successifs, en 48, en<br />

56, en 67..., que ce n’était pas possible de rester. Et mon<br />

Marrakech, beaucoup m’en ont témoigné, démontre avec<br />

tendresse et légèreté qu’en effet ce n’était pas possible.<br />

T.<strong>12</strong> : L’exil est un thème essentiel de votre livre. Vous<br />

dites : « Pour nous en revanche, le départ est sans retour.<br />

C’est un exil qui prend la suite d’un autre exil où nous<br />

étions chez nous. À Marrakech, nous étions très « enracinés<br />

», et nos racines étaient faites d’exil. On était un peu<br />

partis rien qu’en étant là ». Le peuple juif est-il condamné<br />

à un exil éternel ? Est-ce que la création de l’État d’Israël<br />

a stoppé cette spirale infernale ?<br />

D.S. : D’une part, des Juifs d’autres pays n’ont pas vécu<br />

cet exil-chez-soi dont je parle, ou l’ont découvert aprèscoup.<br />

D’autre part, je doute que ce soit une plaie, une spirale<br />

infernale. J’ai beaucoup écrit sur la cassure identitaire,<br />

l’exil intrinsèque que tout humain porte en lui-même...<br />

C’est dur mais ce n’est pas forcément infernal. Ce qui l’est,<br />

c’est lorsque, exil ou pas, des gens projettent<br />

sur vous leur cassure refoulée, et<br />

vous rendent responsables de leurs problèmes.<br />

Ce qui est infernal c’est que dans<br />

un pays très «civilisé», l’Allemagne des<br />

années 30, une identité a eu besoin de se<br />

sentir pleine et donc de traquer jusqu’au<br />

bébé représentant l’identité dont la seule<br />

existence la met en question. Je pense<br />

qu’il y a un exil intrinsèque au peuple<br />

juif, que même l’État d’Israël est conçu<br />

à l’échelle de Jacob, à l’échelle d’Israël,<br />

avec des messagers qui montent et qui<br />

descendent, olim et yordim; c’est un lieu<br />

de passage incessant ; un éternel lieu de<br />

passeurs...<br />

Quand le narrateur, à 15 ans, est allé làbas,<br />

il a senti que c’étaient «les nôtres»<br />

et pas les nôtres, et il a essayé de comprendre<br />

la différence. Plus tard, il a pu la<br />

formuler : il les sentait privés d’exil. Ils<br />

sont en train d’essayer de le reconquérir :<br />

aujourd’hui, en Israël, ils éditent en hébreu<br />

moderne des textes fondamentaux d’hébreu médiéval...<br />

Ils sont en train de se réapproprier la culture millénaire<br />

qu’ils ont niée. C’est une façon d’acquérir de l’exil. En hébreu,<br />

le mot exil - galout - a pour racine galo qui veut dire<br />

dévoiler ; méguila, c’est le rouleau qu’on dévoile ; et gal<br />

c’est la vague, qui nous porte sur le rivage, lequel signifie<br />

la langue (sfat)...<br />

T.<strong>12</strong> : À l’heure où Israël, qui a accueilli et continue d’accueillir<br />

des Juifs noirs comme les Falashas, est accusé<br />

de racisme, vous rappelez le mépris des Noirs par les<br />

Arabes. Le mot ‘abd qui désignait le Noir signifie « esclave<br />

»…<br />

D.S. : Le «racisme» existe chez tout le monde en tant que<br />

moment du rapport à l’autre ; en tant qu’épreuve ; vous<br />

êtes là, on vous amène des Noirs, des étrangers, il y a un<br />

moment de rejet, puis s’enclenche un processus d’intégration.<br />

Les vrais «racistes» sont ceux qui se définissent par ce<br />

rejet, où ils projettent sur l’autre leur faille qu’ils refusent. Il<br />

y a de ça dans l’islam envers les Juifs : tant qu’ils ne se reconnaissent<br />

pas comme musulmans, comme le sont Jacob,


Moïse, etc., dans le Coran, alors ce sont<br />

des traîtres.<br />

T.<strong>12</strong> : Il y a dans votre livre quelque<br />

chose de symptomatique que je n’ai<br />

jamais vu ailleurs et qui, à mon sens,<br />

résume votre vision des choses, c’est le<br />

lexique. Bien que l’ouvrage soit truffé<br />

de mots et d’expressions arabes ou<br />

judéo-arabes, le lexique, lui, ne comporte<br />

que deux mots : Lihoud : les<br />

Juifs, Lmslmine : les Musulmans. Est-ce<br />

à dire que tout est contenu dans ces<br />

deux vocables ?<br />

D.S. : Ces deux vocables sont comme le<br />

symbole du clivage, qui était vécu ainsi :<br />

eux et nous. Même si, chez certains notables<br />

juifs riches ou aisés, il y a le désir<br />

de le nier, et c’est normal, cela gêne<br />

leurs intérêts ; mais comme ce sont des<br />

porte-paroles, ils veulent donner à leur<br />

déni une valeur générale. Mais ces deux<br />

mots, absents de mon livre, y fonctionnent<br />

aussi comme un symbole du convivial.<br />

Du reste, ces nombreux mots judéoarabes<br />

sont à la frontière entre hébreu<br />

et arabe ; et ils disent le convivial, le désir de vie. Mais ces<br />

deux mots «juif» et «musulman», j’ai eu l’occasion d’étudier<br />

leurs racines profondes, à savoir la Bible et le Coran ; ce<br />

sont deux flux incontournables dans leur proximité distante.<br />

T.<strong>12</strong> : Vous parlez bien sûr, dans votre<br />

roman, des Juifs du Maroc. Mais on y<br />

trouve aussi, au hasard des rencontres,<br />

les Tunes, les Juifs de Tunisie et aussi,<br />

à travers la douloureuse histoire personnelle<br />

de l’héroïne du livre, Éva, la<br />

tragédie de la Shoah. Avez-vous voulu<br />

embrasser ainsi l’ensemble de la destinée<br />

du peuple juif ?<br />

D.S. : C’est venu tout seul. Comment<br />

parler des Juifs du Maroc sans évoquer<br />

d’autres variantes ? Du reste, ma femme<br />

est fille d’un rescapé d’Auschwitz et<br />

d’une Juive algérienne. J’ai baigné dans<br />

le monde yiddish, dans la mémoire de<br />

la Shoah. J’aime la langue yiddish, c’est<br />

un entre-deux-langues subtil, presque<br />

comme l’entre-deux hébreu-arabe.<br />

Propos recueillis par Jean-Pierre Allali<br />

(1) Éditions Odile Jacob. 2009.<br />

5


6<br />

Réflexion<br />

<strong>SINAÏ</strong>,<br />

LA MONTAGNE INTROUVABLE<br />

LE <strong>SINAÏ</strong> EST LE LIEU DU DON DE LA THORA AU PEUPLE<br />

D’ISRAËL. À CE TITRE, IL EST POUR LA CONSCIENCE<br />

HÉBRAÏQUE BEAUCOUP PLUS LE SIGNE THÉOLO-<br />

GIQUE DE LA RÉVÉLATION DE LA LOI QU’UN LIEU<br />

GÉOGRAPHIQUE DÉFINI.<br />

La proposition du pape Jean-Paul II de rassembler au mont<br />

Sinaï les hauts dignitaires des trois grandes religions monothéistes<br />

– judaïsme, christianisme, islam – à l’occasion<br />

du jubilé de l’an 2000, avait suscité des vives discussions.<br />

Pour les fidèles admirateurs du pontife romain, c’était un<br />

acte d’universalisme : réunir dans la fraternité des hommes<br />

de foi qui furent jadis des adversaires impitoyables, les associer<br />

dans une prière commune au pied de la montagne<br />

sacrée où, il y a trente-cinq siècles, Moïse donna au peuple<br />

d’Israël les Tables de la loi.<br />

Pour les critiques de cette initiative, il s’agit d’un geste de<br />

triomphalisme pontifical, le chef de l’Église romaine invitant,<br />

sans aucune concertation, sans aucun dialogue préalable,<br />

les autres confessions,<br />

choisissant par lui-même<br />

la date et le lieu de cette<br />

rencontre mondiale,<br />

censée commémorer le<br />

«quarantième jubilé», autrement<br />

dit , le deuxième<br />

millénaire de la nativité,<br />

événement christologique<br />

primordial dans l’histoire<br />

du salut selon la théologie<br />

chrétienne, certes,<br />

mais radicalement étranger<br />

à la foi d’Israël.<br />

Malgré tout, faisons un<br />

peu de théorie-fiction<br />

(pardonnez-nous l’horrible<br />

néologisme). Si,<br />

par le plus grand des hasards, le Grand rabbin d’Israël et<br />

le Grand mufti de Jérusalem se mettaient d’accord pour<br />

participer à ce grandiose conclave œcuménique, une incontournable<br />

question ne manquera pas de se poser : où se<br />

trouve le mont Sinaï ?<br />

Depuis un siècle et demi, géographes, archéologues et<br />

historiens, s’interrogent sur la localisation de la célèbre<br />

montagne. La Bible hébraïque l’appelle Horeb ou Sinaï,<br />

où Moïse, réfugié à Médian et conduisant le bétail de son<br />

beau-père Jethro au fond du désert, remarqua un buisson<br />

ardent qui ne se consumait point et entendit une voix céleste<br />

: c’était la révélation de l’Éternel (Exode III). Plus tard,<br />

après l’Exode d’Égypte, Le Mont Horeb ou Sinaï sera le lieu<br />

de la théophanie, la révélation divine au peuple d’Israël,<br />

le Don de la Torah : «Or, la montagne du Sinaï était toute<br />

fumante, parce que le Seigneur y était descendu au sein<br />

de la flamme ; sa fumée remontait comme la fumée d’une<br />

fournaise et la montagne entière tremblait violemment».<br />

(Exode XIX, 18).<br />

Description qui ne manquera pas de susciter de nombreuses<br />

interrogations de la part des géographes : s’agit-il<br />

d’un volcan ? D’un tremblement de terre ? D’un incendie<br />

gigantesque ?<br />

Neuf hypothèses<br />

Mais les esclaves hébreux libérés d’Égypte ne restèrent<br />

pas longtemps au pied de la montagne sacrée, qui ne fut<br />

qu’une parmi les quarante stations de la traversée du Désert.<br />

Ils n’y construisirent pas de temple pour commémorer<br />

le Don de la Loi.<br />

À travers les siècles et les millénaires, le Sinaï fut, pour la<br />

conscience hébraïque, beaucoup plus le signe théologique<br />

de la révélation de la Loi qu’un lieu géographique défini.<br />

Ni les juges, ni les rois, ni les scribes, ni les sages n’ont fait<br />

le pèlerinage au lieu où Moïse transmit au peuple d’Israël<br />

le Décalogue. Seul Elie le prophète accomplit, dans la solitude,<br />

le voyage mystique aux sources de la théophanie à<br />

travers les siècles. Le Sinaï fut, pour les Juifs, un étrange<br />

cercle ou le centre est partout et la circonférence nulle<br />

part, un «lieu de la géographie», l’événement majeur de<br />

l’histoire, l’extraordinaire rencontre où, selon les paroles<br />

d’Abraham Heschel, «Dieu en quête de l’homme» dialogue<br />

avec sa création, dans une «architecture du temps», non<br />

dans une « architecture de l’espace ». Mais les savants, mus<br />

par la passion de déchiffrer les mystères de l’antiquité, s’interrogent<br />

: où est le mont<br />

Sinaï ?<br />

Le XIXe siècle marque<br />

le début des vraies recherches.<br />

En 1844, le Pr.<br />

Constantin Tischendorf<br />

(1815-1874) arrive au monastère<br />

grec orthodoxe<br />

de Sainte-Catherine, dans<br />

la péninsule de Sinaï.<br />

Dans l’antique couvent,<br />

construit au VIe siècle par<br />

l’empereur Justinien de<br />

Byzance, il découvre des<br />

manuscrits anciens, dont<br />

une version de la Bible en<br />

grec, datant du IVe siècle,<br />

le Codex Sinaiticus. La recherche<br />

scientifique sur les trésors cachés du Sinaï commence !<br />

Les moines de Sainte-Catherine croient depuis toujours que<br />

leur monastère, situé à une altitude d’environ 1.660 m, est<br />

le lieu où Moïse donna les Tables de la Loi au peuple d’Israël.<br />

La bibliothèque des moines fourmille de manuscrits<br />

anciens, de papyrus de grande valeur historique, datant de<br />

l’époque romaine et byzantine, des premiers siècles de l’ère<br />

chrétienne. Mais Tischendorf ne trouve rien de l’époque biblique,<br />

aucun document de l’époque de Moïse<br />

Le djebel Moussa (montagne de Moïse, en arabe) où se<br />

trouve le célèbre monastère est-il vraiment la montagne de<br />

Moïse ? Rien ne le prouve.<br />

Un an plus tard, en 1845, l’égyptologue allemand Karl Richard<br />

Lepsius visite la région et propose une autre hypo-


thèse : le vrai mont Sinaï serait le Djebel Serbal, situé un<br />

peu plus au nord : «Le Djebel Moussa est invisible de loin».<br />

Perdu dans la masse montagneuse, il ne se distingue ni par<br />

sa hauteur, ni par sa forme, ni par sa position, ni par aucune<br />

autre particularité qui aurait pu lui valoir le titre de «mont<br />

(du désert) de Sin» de la part des tribus de la région ou des<br />

Égyptiens. Par contre, le Serbal qui, de très loin et de tous<br />

côtés s’impose au regard, domine incontestablement l’ensemble<br />

de la chaîne septentrionale…<br />

«Il a toujours attiré l’attention et suscité l’intérêt des voyageurs…».<br />

L’aventure des géographes explorateurs, parcourant<br />

le désert à dos de chameau, accompagnés de guides<br />

bédouins, à la recherche de l’introuvable mont du Décalogue<br />

ne fait que commencer. D’autres voyageurs vont inscrire<br />

leurs noms dans la légende. Chacun propose «son»<br />

mont Sinaï. Le lecteur contemporain a, de nos jours, le<br />

choix entre … neuf montagnes du Sinaï :<br />

Au nord-est de la péninsule de Sinaï, près de la bande de<br />

Gaza le Djebel Halal serait l’authentique montagne de<br />

Moïse, selon les partisans de la Route du nord, qui pensent<br />

que les Hébreux ont traversé le désert tout près de la<br />

Méditerranée. Au début du siècle, Herzl voulut coloniser<br />

cette région pour en faire le noyau du futur État juif, mais il<br />

se heurta au veto du Premier ministre égyptien, un certain<br />

Boutros Ghali…grand-père de l’ancien secrétaire général<br />

de l’ONU.<br />

Au centre de la péninsule se trouvent deux montagnes, le<br />

Djebel Yallak et le Djebel Sinn Bishr, qui jouissent des faveurs<br />

des partisans de la Route centrale de l’Exode, pour<br />

lesquels Moïse conduisit les Hébreux à travers le centre de<br />

la péninsule.<br />

- À l’extrême sud de la presqu’île se trouvent les trois montagnes<br />

de Sirbal, Katherina et Moussa qui seraient le lieu vraisemblable<br />

du passage d’Israël, selon la théorie de la Route du sud.<br />

- Certains situent le mont Sinaï en Arabie, près du golfe<br />

d’Akaba, dans l’antique territoire des Midianites où Moïse<br />

trouva refuge. Cette région possède des volcans, inexistants<br />

dans la presqu’île de Sinaï. Or, pour les partisans de cette<br />

hypothèse, la description de la «montagne fumante» dans<br />

le Livre de l’Exode fait allusion à une éruption volcanique !<br />

C’est dans cette région que Paul Friedmann, philanthrope<br />

allemand, tenta en 1891 de créer un État juif nommé Midian,<br />

avec une poignée de réfugiés juifs d’Europe centrale :<br />

une utopie mosaïque !<br />

- D’autres, plus audacieux encore, situent le Sinaï dans les<br />

montagnes de Transjordanie, tout près des plages d’Eilat<br />

ou de l’Arava, à quelques kilomètres du lieu de la signature<br />

du traité Hussein-Rabin. Pour eux, les deux Tables de la Loi<br />

auraient été données tout près de cette tribune où Israéliens<br />

et Jordaniens ont conclu la paix…<br />

Mais la découverte du lieu de la Révélation n’a jamais passionné<br />

la conscience juive. Seule une poignée d’archéologues<br />

et d’historiens continuent, avec passion, la folle aventure<br />

des premiers explorateurs du désert, sur les traces de<br />

l’Exode. Hormis le cercle irréductible des obscurantistes,<br />

adversaires de toute recherche historique sur le passé d’Israël,<br />

cette quête du mont de Moïse ne troublera pas les<br />

croyants. Que l’authentique montagne du Décalogue se<br />

trouve près de la Méditerranée ou en Arabie Heureuse<br />

ne change absolument rien à la valeur, à la profondeur sacrée<br />

de la Loi. Le jour où les archéologues trouveront les<br />

premières traces du passage des Hébreux dans le Sinaï le<br />

croyant juif continuera à réciter : «Moise reçut la Thora du<br />

Sinaï» et non du «mont Sinaï» car Sinaï est la Voix qui Se fit<br />

entendre dans la montagne. La voix et non la montagne.<br />

Franklin Rausky<br />

7


8<br />

Portrait<br />

ALBERT KIRCH,<br />

LE DOYEN DES ‘HAZANIM<br />

IL Y A DANS LA VIE DE CHAQUE HOMME AU MOINS<br />

UNE RENCONTRE QU’ON POURRAIT DÉFINIR D’ÉTON-<br />

NANTE OU MIEUX QUI PORTE EN SOI UN ÉTONNE-<br />

MENT. C’EST POUR MOI CELLE QUE J’AI EUE AVEC LE<br />

RABBIN ALBERT KIRCH.<br />

En 2001, je rencontrais pour la première fois à la Pause<br />

Café* de l’OSE un monsieur déjà très âgé et d’une grande<br />

élégance. Ses yeux d’un bleu perçant me rappelèrent ceux<br />

de mon père. Il se présente à moi : «je suis le rabbin Albert<br />

Kirch, né à Varsovie le 1er novembre 1918». Je me suis présentée<br />

à mon tour. Nous sympathisons et il me raconte sa<br />

trajectoire.<br />

Lui et sa famille arrivent à Metz en 1920. Il a alors 2 ans.<br />

Mais pour ses parents, Metz ne doit être qu’un passage car<br />

ils veulent émigrer en Palestine. Seulement l’argent manque<br />

aux Kirchenbaum, leur<br />

nom d’origine, pour pouvoir<br />

faire ce voyage. Son<br />

père est un simple ébéniste<br />

de talent mais il a un<br />

don : une très belle voix.<br />

Il sera le ‘hazan à la voix<br />

d’or de la communauté<br />

de Metz. Malheureusement<br />

Il chantera pour la<br />

dernière fois à Drancy.<br />

Le jeune Avrum, tel est<br />

son prénom en yiddish,<br />

veut devenir rabbin et il<br />

entre à l’école rabbinique<br />

à Paris en 1932. Il obtient<br />

une bourse grâce à son<br />

maître Émile Franck. En<br />

1939, la Deuxième Guerre mondiale est déclarée et il sera<br />

mobilisé. À partir de là, sa vie va changer : le rêve de terminer<br />

brillamment ses études rabbiniques se brise.<br />

Démobilisé en juillet 1942 à Clermont-Ferrand, il entre dans<br />

la Résistance dans le Cantal (Il recevra la Légion d’Honneur<br />

pour faits de guerre et renseignement). Cette année 42 est<br />

très douloureuse pour lui car ses parents, ses deux frères<br />

et ses trois sœurs sont déportés et assassinés à Auschwitz.<br />

Après la guerre, l’OSE l’engagera comme professeur de latin<br />

et de français jusqu’en 1950. Il y fera la rencontre d’Élie<br />

Wiesel qu’il estime, à qui il apprendra le français et se chargera<br />

de le préparer au baccalauréat. C’est grâce au yiddish,<br />

leur langue maternelle commune, qu’il lui sera plus facile de<br />

lui enseigner. Aujourd’hui encore, quand le prix Nobel vient<br />

à Paris, il ne manque pas de s’entretenir avec celui qui fût<br />

son premier maître de la langue française. Après la Guerre,<br />

Albert Kirch, cet orphelin de la Shoah, doit apprendre à<br />

se débrouiller seul. Il a hérité de son père un talent hors<br />

norme, une voix exceptionnelle. Il décide de commencer<br />

Synagogue de Metz<br />

des études de chant pour mieux comprendre et interpréter<br />

la ‘hazanoute ashkénaze. Il sera en 1953 premier Prix de<br />

Chant du Conservatoire national de Metz. Albert Kirch sera<br />

pendant 32 ans premier ‘hazan et ministre officiant à Metz.<br />

Il sera entouré de Salomon Binn et Jules Ptachek qui étaient<br />

de grands ‘hazanim.<br />

Pendant toutes ces années il formera grâce au Talmud Torah<br />

des générations d’élèves et parmi eux les grands rabbins<br />

actuels de Lyon et de Metz. Pour le rabbin Kirch, le<br />

chant est une de ses principales occupations : il crée une<br />

chorale extraordinaire<br />

avec sa femme, excellente<br />

soliste, et Jones Szmidt,<br />

ténor de grand talent.<br />

Il se met à parcourir<br />

les plus petites communautés<br />

de Lorraine pour<br />

recopier et transcrire de<br />

façon minutieuse les anciens<br />

manuscrits selon<br />

la ‘hazanoute ashkénaze<br />

de Metz et de la région<br />

dont il est actuellement<br />

la dernière mémoire vivante.<br />

De 1983 à 2000,<br />

monsieur le rabbin Kirch<br />

prend la suite de son<br />

beau-père et sera rabbin<br />

de Périgueux.<br />

Aujourd’hui Albert Kirch est âgé de 91 ans, toujours en activité.<br />

Il donne encore des cours de judaïsme à l’OSE et il<br />

est Président d’honneur du B’nai B’rith comme plus ancien<br />

membre de France. Nous avons chaque chabbat la joie de<br />

le recevoir depuis longtemps et de chanter avec lui des musiques<br />

d’une rare émotion.<br />

Il a tenu une conférence - récital d’exception le 16 décembre<br />

dernier pour expliquer et chanter des mélodies de<br />

la tradition ashkénaze.<br />

Si vous avez l’occasion de l’écouter à l’occasion d’un<br />

concert, ne vous privez pas de ce moment de bonheur.<br />

Alexandra Berghino<br />

«Pause Café» au 19 rue du Pont-aux-Choux 75003 PARIS<br />

est un lieu de rencontre pour les enfants cachés et<br />

les survivants de la Shoah.


<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est une publication éditée par<br />

l ‘Association éducative du <strong>12</strong>ème<br />

Directeur de la publication et rédacteur en chef :<br />

Guy Fellous – Tel : 01 43 41 48 01<br />

8, rue de Madagascar 750<strong>12</strong> Paris<br />

Mail : tribu<strong>12</strong>@gmail.com / Site : www.tribu<strong>12</strong>.com<br />

Comité de rédaction :<br />

J-P Allali rédacteur en chef adjoint<br />

J-R Aouate, A. Asseraf, A. Hamzalag,<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

B.Baxter – R. Benbassa - A. Berghino - D. Boccara – E. Ebidia<br />

Y. Farouz – R. Fellous - E.Hillel - Jipéa - F. Lahmi – D. Mansour<br />

M. Mimoun - P. Namer – F. Rausky - A. Saül<br />

D. Suissa - N.Wagman<br />

Publicité au support : G. Fellous – A. Sarfati<br />

Tel : 01 43 41 48 01<br />

Imp. Point par Point / 01 42 60 52 47<br />

Tiré à 4000 exemplaires, <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est diffusé dans<br />

les endroits dont la liste se trouve en page 14<br />

NE DÉPEND D’AUCUN RABBINAT<br />

9


10<br />

Judaïsme<br />

POURQUOI MOÏSE,<br />

PERSONNAGE CENTRAL DE LA NARRATION BIBLIQUE,<br />

EST-IL QUASIMENT ABSENT DU RÉCIT DE LA HAGGADAH ?<br />

LE SOIR DE PESSAH, NOUS LISONS LA HAGGADAH, LE RÉCIT DE LA SORTIE D’ÉGYPTE. CE RÉCIT CONSTRUIT SOUS<br />

FORME DE QUESTIONS / RÉPONSES EXPLIQUE LES CONDITIONS DE LA SORTIE D’ÉGYPTE, ET RAPPORTE LES<br />

DIFFÉRENTES OPINIONS DES SAGES SUR LE SEDER ET LE SENS DE LA FÊTE DE PESSAH. IL CONTIENT ÉGALEMENT<br />

DES LOUANGES ET DES PRIÈRES EN RELATION AVEC LA GRANDEUR DE DIEU, SES MIRACLES ET LE SOUHAIT QUE<br />

NOUS AVONS TOUS DE VOIR L’EXIL SE TERMINER «L’AN PROCHAIN À JÉRUSALEM».<br />

AUCUNE PERSÉCUTION, AUCUN EMPRISONNEMENT NE PEUT ANNULER CE QU’INAUGURE POUR TOUJOURS LA<br />

SORTIE D’ÉGYPTE : LA NAISSANCE D’UN PEUPLE ET L’AVÈNEMENT DE SA LIBERTÉ DE CONSCIENCE.<br />

À travers le cérémonial du Seder et de la Haggadah, il nous<br />

faut concrètement ressentir le goût de l’émancipation et<br />

de la liberté. La parole et le questionnement qui scandent<br />

les différentes étapes de la soirée doivent nous aider à y<br />

parvenir. Par définition, un homme asservi est un homme<br />

qui ne pose pas de question, qui se soumet sans discuter.<br />

Le soir de Pessah, plus on parle, plus on interroge, et plus<br />

on touche à l’essence de la fête...<br />

Il est fondamental que chaque génération ressente<br />

avec la plus vive acuité que la sortie<br />

d’Égypte a fait de nous un peuple<br />

à part entière, libre d’une liberté<br />

fondamentale et inaliénable. Aucune<br />

persécution, aucun emprisonnement<br />

ne peut annuler ce<br />

qu’inaugure pour toujours la<br />

sortie d’Égypte : la naissance<br />

d’un peuple et l’avènement<br />

de sa liberté de conscience.<br />

La Haggadah plus qu’un<br />

simple récit de libération<br />

nous confronte à l’expérience<br />

de la sortie, du passage<br />

vers quelque chose<br />

d’autre...<br />

Elle montre très concrètement<br />

comment l’esclave inconscient de<br />

son aliénation se métamorphose en<br />

homme libre de ses choix et de sa foi. Durant<br />

tout le Seder, nous conjuguons et superposons<br />

les symboles contradictoires de libération et d’aliénation,<br />

justement pour mieux percevoir cette métamorphose.<br />

La liberté n’arrive pas comme un cadeau, elle se conquiert,<br />

elle se recherche...<br />

À nous donc d’élucider les oppositions antinomiques<br />

contenues dans la juxtaposition des quatre coupes de vin<br />

avec les herbes amères, ou de la position accoudée avec<br />

la ‘Harosset...<br />

La Matsa, symbole par excellence de la soirée de Pessah,<br />

synthétise, à elle seule, tous les contraires : elle est à la fois<br />

le pain de pauvreté que nos ancêtres ont mangé en Égypte<br />

et le pain de liberté qui n’a pas eu le temps de lever au moment<br />

où les Enfants d’Israël ont quitté l’Égypte...<br />

En condensant tous ces symboles, le récit haggadique n’est<br />

pas un récit historique au sens traditionnel du terme. Dans<br />

les livres d’Histoire, l’accent est souvent mis sur l’homme<br />

providentiel, celui par qui les évènements arrivent, celui qui<br />

par sa force charismatique se fait le catalyseur des aspirations<br />

de tout un peuple. Dans la narration haggadique,<br />

Moïse, l’homme qui incarne au plus<br />

haut point la sortie d’Égypte, ne tient pas,<br />

loin s’en faut, une place de premier plan.<br />

À peine est-t-il mentionné une seule<br />

fois et encore de façon annexe : «... le<br />

peuple révéra Dieu et eut foi en Dieu<br />

et en son serviteur Moïse».<br />

La Haggadah pour raconter la sortie<br />

d’Égypte laisse de côté le récit détaillé<br />

de l’Exode où les événements,<br />

racontés de façon extrêmement<br />

précise, font évidemment la part<br />

belle à Moïse, notre maître, pour<br />

chercher ses sources dans de courts<br />

passages du Deutéronome et du livre<br />

de Josué relativement concis et allusifs.<br />

Plus encore, cette réticence à citer Moïse<br />

semble confiner à la censure lorsque sur les<br />

six versets du chapitre 24 de Josué, la Haggadah<br />

n’en mentionne que les trois premiers pour<br />

s’arrêter au moment précis où le nom de Moïse doit<br />

apparaître.<br />

Le Gaon de Vilna explique que cette «mise à l’écart» de<br />

Moïse, notre maître, est volontaire. Prendre ses sources<br />

dans le livre de l’Exode aurait fait de Moïse le héros incontournable<br />

de la soirée et du récit de la Haggadah, un récit<br />

apologétique centré autour de la personne de Moïse. Dès<br />

lors, la Haggadah aurait manqué son but essentiel, faire<br />

comprendre que les Juifs sont sortis d’Égypte, par la seule<br />

volonté et le seul pouvoir de Dieu.


Citer Moïse ne serait-ce qu’une seule fois (dans le verset de<br />

Josué) c’était également prendre le risque de faire croire<br />

que Dieu avait agi en association avec lui. C’est la raison<br />

pour laquelle la seule occurrence du nom de Moïse dans<br />

la Haggadah est suivie de l’apposition : «son serviteur» ; le<br />

serviteur de Dieu par opposition à Son associé.<br />

De plus, si l’enjeu du Seder consiste en cette perception<br />

d’une liberté de conscience donnée par Dieu - en nous<br />

émancipant du statut d’esclave sans Torah - ce sentiment de<br />

liberté ne pourrait être pleinement perçu dans un rapport<br />

de soumission et de glorification à l’égard d’un homme, fûtil<br />

Moïse, notre maître.<br />

Le soir de Pessah, c’est à l’échelle individuelle, personnelle<br />

et familiale que nous devons vivre l’expérience de liberté<br />

que nous proposent le Seder et la Haggadah. Tout en étant<br />

capable de percevoir que les grands bouleversements ne<br />

sont pas le fait d’un homme quel qu’il soit, mais que Dieu<br />

reste par delà les apparences le seul instigateur de l’Histoire.<br />

Je Voudrais Savoir Par JIPÉA<br />

LA BELLE LÉGENDE DU « SHAMIR »<br />

UN AMI M’A PARLÉ D’UN VER ÉTRANGE, APPELÉ «SHAMIR», QUE MOÏSE UTILISA, PARAÎT-IL, POUR<br />

TAILLER LES PIERRES PRÉCIEUSES QUI ORNAIENT LE PECTORAL DU GRAND PRÊTRE. ET CET AMI<br />

D’AJOUTER : LE ROI SALOMON LUI-MÊME A UTILISÉ UN «SHAMIR»<br />

POUR CONSTRUIRE LE TEMPLE. JE NE PENSAIS PAS QU’IL Y AVAIT<br />

DE TELLES FABLES DANS LES TEXTES HÉBRAÏQUES. POUVEZ-VOUS<br />

M’ÉCLAIRER ?<br />

Rabbin Élie Ebidia – Sources Lamed.fr<br />

«Fables» est un peu fort, à mon avis. Je lui préfère «Légendes» qui est<br />

plus poétique. Le fait est que nos textes traditionnels contiennent des<br />

récits historiques, des prescriptions religieuses et aussi, à l’occasion, de<br />

belles histoires. Pour ce qui est du Temple de Salomon, on peut lire dans le<br />

texte biblique, en Rois 1,6,7 : «La construction du Temple se fit en pierres<br />

de carrière. On n’entendit ni marteaux, ni pics, ni aucun outil de fer dans<br />

le Temple pendant sa construction». Comment expliquer cela ? C’est là<br />

qu’intervient le «shamir» auquel, dit la légende, il fut fait appel. Un étrange<br />

ver gardé par un oiseau, le pivert et obéissant à un «Prince de la mer»<br />

qui en avait la garde. Le mot «shamir» se traduisait, d’ailleurs, dit-on par<br />

«Scie des Montagnes» car le «shamir» avait la capacité de couper les<br />

matériaux les plus solides et à très grande vitesse, un peu comme une<br />

tronçonneuse. La légende raconte qu’il fallut utiliser de nombreux<br />

subterfuges pour s’emparer du «shamir» en utilisant les services<br />

d’un «roi des démons», appelé Achmédaï, mais les envoyés du<br />

roi Salomon y parvinrent et le Temple fut construit sans l’aide<br />

d’outils, grâce aux pouvoirs extraordinaires du «shamir».<br />

11


<strong>12</strong><br />

Onomastique<br />

par Guy Fellous et Eliahou Hillel<br />

NOUS POURSUIVONS NOTRE EXPLORATION DES PA-<br />

TRONYMES JUIFS EN VOUS PROPOSANT DANS CE NU-<br />

MÉRO D’ANALYSER LES NOMS SUIVANTS : CHOCRON,<br />

DANINO, JOURNO, LASRY, MALEM, SUISSA, UZAN<br />

CHOCRON<br />

Raphaël Chocron,<br />

nouveau président de la<br />

synagogue Névé Chalom,<br />

aimerait connaître l’origine de<br />

son nom de famille.<br />

Le patronyme CHOCRON vient de l’arabe, Lachkar,<br />

qui veut dire « blond, très roux ». Il était attribué<br />

généralement à des rouquins. On peut dire que les<br />

patronymes Lachkar et Alashkar sont des synonymes<br />

parfaits de Chocron. Joseph Tolédano évoque une<br />

autre origine : ce nom serait un titre de noblesse qui<br />

aurait été attribué aux soldats musulmans qui avaient<br />

traversé le Rhône lors de l’avancée musulmane en<br />

France avant la fameuse défaite de Poitiers en 732.<br />

Autre idée, avancée par le rabbin Yossef Messas : ce<br />

nom viendrait du mot arabe « skroun » qui signifie<br />

«verrou».<br />

Le nom Chokron, porté en Espagne, était courant au<br />

Maroc et en Algérie. Dans les actes du «Baile Général»<br />

d’Aragon des années 1310-1313, figure un Din<br />

Astruch Xucran, élu «collidor de la peyta» (collecteur<br />

des impôts).<br />

Variantes :<br />

Chokron, Chocrone, Chocroun, Chokroun, Checroun,<br />

Chakroun, Choucroun, Choukroun, Sekroun,<br />

Benchokron, Benchekroun, Benchoukroun, Shuqrun,<br />

Shokron, Shekroun, Shakrun, Lachkar, Laskar,<br />

Alashkar.<br />

Célébrités :<br />

De très nombreux rabbins d’Afrique du Nord ont<br />

porté ce nom. Parmi eux, le Grand rabbin de Médéa,<br />

Yaacov Choukroun, qui fut assassiné pendant<br />

la guerre d’Algérie, le rabbin espagnol Moché Laskar,<br />

Michel Chokron qui fut président de la communauté<br />

séfarade du Québec de 1978 à 1980, l’écrivain<br />

vénézuélien Isaac Chocron, le journaliste Henry<br />

Choukroun alias Henry Leconte de Sidi-Bel-Abbès.<br />

Sans oublier le rabbin parisien André Chekroun et<br />

Charles Choukroun, fondateur de la communauté séfarade<br />

de Montréal au Canada.<br />

DANINO<br />

Albert Danino de la synagogue<br />

Chivté Israël nous demande de<br />

l’éclairer à propos de son nom.<br />

photo :<br />

Itshak Eldan alias Danino<br />

Le patronyme DANINO vient de l’espagnol «Dañino»<br />

qui signifie : «Dangereux, préjudiciable, nuisible». Claude<br />

Mezrahi, et Joseph Tolédano renvoient à la ville de Doñinos,<br />

dans la province de Salamanque en Espagne, ce que<br />

conteste Abraham I. Laredo qui réserve cette acception au<br />

nom Daninos. Pour sa part, Jacques Taïeb pense à un rapport<br />

avec la tribu de Dan.<br />

Variantes :<br />

Ben Danino, Dadino, Dannon, Danon, Dennoune, Denoune,<br />

Denoun, Bendanon, Bendanoune, Dani et, pour<br />

certains, Daninos.<br />

Célébrités :<br />

Plusieurs rabbins réputés ont porté ce nom, tels Mordekhaï<br />

Danino de Meknès, David Danino de Casablanca et Néhémiah<br />

Danino de Hébron. Plusieurs «saints» marocains dont<br />

le tombeau est vénéré portent aussi ce nom : Rabbi David<br />

et Rabbi Yeshoua de Demnate, Rabbi Hayim et Rabbi Israël<br />

d’Aït Bouli. On a gardé la trace d’un notable marseillais,<br />

Mossé Danino, acquéreur, en 1783, d’un terrain destiné au<br />

cimetière juif. Le docteur Morali Danino a été l’un des chefs<br />

de la Résistance à Alger. Sans oublier le député israélien<br />

(Mafdal), Chalom Danino et Itshak Eldan alias Danino (photo),<br />

diplomate israélien longtemps en poste à Paris<br />

JOURNO<br />

Alain Journo, fidèle de la<br />

communauté de la rue Chevreul<br />

à Paris 11ème aimerait connaître<br />

l’origine de son patronyme.<br />

Le nom JOURNO vient de l’italien «Buon Giorno» qui veut<br />

dire «Bonjour». Il s’agit d’une transcription littérale de l’hébreu<br />

«Yomtov». Claude Mezrahi le rattache au patronyme<br />

«Bon» et à ses innombrables dérivés. Ce nom est attesté<br />

sur une kétoubah tunisienne en date du 23 septembre<br />

1857 qui enregistre le mariage de Yeshoua, fils de Élie Haï<br />

Journo avec Rebecca, fille de Samuel Bueno.<br />

Variantes:<br />

Jorno, Giorno, Journau, Journeau, Journou, Journho,<br />

Djorno.<br />

Célébrités:<br />

Le Grand rabbin Moïse Journo d‘Aïn Témouchent, le journaliste<br />

tunisien Simon Journo, l’homme d’affaires Albert<br />

Journo et, bien sûr, le grand chanteur «tune», Raoul Journo.


LASRY<br />

Myriam Sabban, née Lasry,<br />

fidèle de la synagogue de<br />

Fontenay-sous-Bois voudrait<br />

connaître l’onomastique de<br />

son nom de jeune fille.<br />

Le nom LASRY est d’origine arabe et signifie «de caractère<br />

doux, de nature facile» (yasir) ou, selon certains,<br />

«moderne, contemporain». Il renvoie à la tribu<br />

des Aït Lasri de la région de Rabat au Maroc ou encore<br />

à la localité d’El-Asrya, près de Fès, toujours au Maroc.<br />

Joseph Tolédano propose de rattacher ce nom à l’arabe<br />

«Elyesry», «Le gaucher».<br />

Variantes :<br />

Lasri, Elasry, Ellasry, Lassery, Lasserie.<br />

Célébrités :<br />

Plusieurs rabbins d’Afrique du Nord ont porté ce<br />

nom, tels Abraham Lasry, d’Alger et Samuel Lasry de<br />

Tétouan. Jacob Lasry fut, en son temps, considéré<br />

comme «la plus grosse fortune d’Oran». Le diplomate<br />

américain Albert Lasry, le linguiste, Joe Lasry, l’universitaire<br />

canadien Jean-Claude Lasry, le cinéaste québécois<br />

Pierre Eliahou Lasry et l’éducateur israélien Yahacov<br />

Lasry. Sans oublier la famille des armateurs Lasry, le<br />

compositeur Albert Lasry et Claude Lasry, qui fut maître<br />

des requêtes au Conseil d’État.<br />

MALEM<br />

Denis Malem, fidèle de la<br />

communauté Georges Leven,<br />

nous demande des<br />

éclaircissements sur son nom<br />

de famille.<br />

Le patronyme MALEM, plus couramment orthographié<br />

Maalem, vient de l’arabe et signifie «maître, patron, professeur,<br />

érudit, homme habile». Dans le Sud marocain,<br />

les maîtres artisans juifs, forgerons, ciseleurs, menuisiers<br />

étaient désignés comme des «Maalmine». En Syrie et dans<br />

plusieurs villes du Levant, les dirigeants communautaires<br />

portaient le titre de «Malem». Ce nom est attesté en Espagne<br />

dès le XIème siècle bien que les notables juifs étaient<br />

plutôt désignés par le vocale de «Maestro» ou «Melamed»<br />

Variantes :<br />

Maalem, Elmalem, Elmallem,Elmaalem, Ben Elmaalem.<br />

Célébrités :<br />

Le Grand rabbin de Casablanca, Joseph Elmaalem, le rabbin<br />

Maïr Melamed de Ségovie, le médecin et poète sévillan<br />

Shelomoh Ben Elmaalem (1106-1145)<br />

SUISSA<br />

David Suissa, de la<br />

Communauté de la rue de la<br />

Roquette dans le 11ème à Paris<br />

voudrait savoir d’où vient<br />

son nom.<br />

Le patronyme Suissa vient de l’arabe «Choucha» qui désigne<br />

une touffe de cheveux, un toupet. Le nom Bouchoucha,<br />

«L’homme au toupet» est très proche. Abraham I.<br />

Laredo, propose, lui, une origine qui renvoie à la localité<br />

de Suesa, dans la province de Santander. Quant à Claude<br />

Mezrahi, il renvoi à la région du Sous au sud du Maroc.<br />

Variantes :<br />

Chouicha, Choucha, Chouecha, Choicha, Suisa, Suissia.<br />

Célébrités :<br />

De nombreux rabbins ont porté ce nom, tels Abraham Suissa<br />

de Mogador, Shelomo Suissa de Tichirat , Itshak Suissa<br />

de Tamamart, Mordekhaï Suissa de Marrakech ou encore<br />

Shimon Suissa dernier Grand rabbin de Mazagan. Le professeur<br />

Edmond Suissa, le journaliste sioniste Maurice Suissa,<br />

le poète israélien Hayim Suissa, le réalisateur Steve Suissa,<br />

le député israélien Raphy Suissa, l’écrivain et homme de<br />

théâtre Albert Suissa, son homonyme l’économiste Albert<br />

Suissa, auteur d’une Géopolitique du charbon et l’homme<br />

politique israélien d’origine marocaine, défenseur des défavorisés<br />

et créateur du mouvement<br />

«Ohalim» (Les tentes), Yamine Suissa.<br />

Sans oublier le thérapeute canadien<br />

Jacob Amnon Suissa, auteur<br />

de l’ouvrage : Pourquoi l’alcoolisme<br />

n’est pas<br />

une maladie.<br />

13


14<br />

UZAN<br />

Nadine Lévy de la Communauté<br />

de Chivté Israël est née Uzan et<br />

nous demande des renseignements<br />

sur son patronyme.<br />

Le nom UZAN vient de l’arabe «Wazzan» et signifie : «Le<br />

peseur». Il était vraisemblablement, à ses débuts, attribué<br />

à des négociants en métaux précieux et en pièces de monnaie.<br />

Joseph Tolédano opte pour une traduction plus libre :<br />

«homme équilibré comme une balance». Quant à Claude<br />

Mezrahi, il propose une origine relative à la ville d’Ouezzane<br />

au Maroc ou encore au douar d’Aïn Zana, au sud de<br />

Constantine, en Algérie. Ce patronyme, très courant en Tunisie,<br />

est attesté sur une kétoubah en date du 7 juin 1871<br />

qui enregistre le mariage de Joseph, fils de Moïse Zérah<br />

avec Jamila, fils de Hay Uzan.<br />

Variantes :<br />

Uzzan, Ouzan, Huzan, Ouzen, Ouzann, Ouzzann, Ouzana,<br />

Ouazan, Ouzane, Ouazana, Azana, Hozana.<br />

Célébrités :<br />

Plusieurs rabbins ont porté ce nom tels Shelomo Uzan de<br />

Sousse, Pinhas Uzan de Monastir, Fradji Uzan, de Djerba ou<br />

encore David et Abraham Uzan de Tunis. Sans oublier le caïd<br />

des Juifs de Tunis, Michaël Uzan qui fut aussi chimiste et agronome,<br />

l’imprimeur tunisois, Sion Uzan, le journaliste tunisien<br />

Joseph Uzan et son confrère Mordekhaï Uzan. Le célèbre médecin<br />

et dirigeant communautaire tunisien Maurice Uzan, qui<br />

fut président de l’UUJJ, l’écrivain et éditeur, Michel Uzan, le<br />

linguiste Victor Uzan, le comédien canadien d’origine tunisienne,<br />

Bernard Uzan, le doyen de la faculté Pierre et Marie<br />

Curie, Serge Uzan. Sans oublier Aharon Uzan, président de la<br />

Fédération Sépharade Mondiale, le chanteur israélien Koby<br />

Oz-Uzan et le maire-adjoint de Beer Shéva, André Uzan.<br />

Synagogue Chivté Israël<br />

<strong>12</strong>, cité Moynet 750<strong>12</strong> Paris<br />

Synagogue Névé Chalom<br />

106, avenue du Général<br />

Michel Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />

Fondation de Rothschild<br />

80, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />

Synagogue Beth Eliahou<br />

4, rue Chevreul 75011 Paris<br />

Synagogue Don Isaac<br />

Abravanel 84-86, rue de la<br />

Roquette 75011 Paris<br />

Synagogue Vincennes<br />

30, rue Céline Robert<br />

94300 Vincennes<br />

Synagogue Fontenay/ Bois<br />

79, Bd de Verdun 94<strong>12</strong>0<br />

Fontenay/Bois<br />

Synagogue Fontenay/ Bois<br />

5, rue JP Timbaud<br />

94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />

Synagogue Charenton<br />

42 ter, rue des Bordeaux<br />

94220 Charenton-le-Pont<br />

Synagogue Centre Rachi<br />

25, Avenue Sainte-Marie<br />

94160 Saint-Mandé<br />

Synagogue du Rachbi<br />

46, rue Robert André Vivien<br />

94160 Saint-Mandé<br />

Synagogue Beth El<br />

Rue Saulnier 75009 Paris<br />

Synagogue Buffault<br />

28, rue Buffault 75009 Paris<br />

Synagogue Julien Lacroix<br />

75, rue Julien Lacroix 75020 Paris<br />

École et Synagogue<br />

Alliance-Georges Leven<br />

30, Bd Carnot 750<strong>12</strong> Paris<br />

École Ganénou<br />

rue du Sergent Bauchat<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

École Eretz<br />

bd Voltaire 75011 Paris<br />

Les lecteurs qui voudraient en savoir plus pourront utilement<br />

consulter la bibliographie sélective proposée dans le<br />

numéro 8 de TRIBU <strong>12</strong>. Notre site Internet www.tribu<strong>12</strong>.<br />

com vous permettra de consulter les précédents numéros<br />

de notre magazine sans oublier le travail monumental<br />

d’Abraham I. Laredo : Les noms des Juifs du Maroc. Essai<br />

d’onomastique judéo-marocaine en deux tomes paru chez<br />

Hebraica Ediciones, Madrid, 2008, avec le concours de la<br />

Casa Sefarad Israel.<br />

N’hésitez pas à nous demander d’analyser votre nom.<br />

N.B. Depuis le début de cette rubrique, nous avons traité<br />

les noms suivants : ALLALI (6), AOUATE (10), ASSERAF<br />

(9), ASSUIED (13), ASSUS (21), ASSOULINE (11), ATTIA<br />

(16), AYACHE (16), BARANES (10), BARDAVID (20), BA-<br />

ROUHIEL (16) , BELAHSSEN (11), BEMBARON (20), BEN-<br />

HAMOU (19), BERDAH (21), BERDUGO (11), BESNAÏNOU<br />

(9), BLUM (8), BOCCARA (15), BORGEL (18), BOUKOBZA<br />

(8), BRAMI (7), CHEMLA (11), CHETBOUN (11), CHOCRON<br />

(22), CHOUFANE (8), COHEN (7), CUKIERMAN (9), DAHAN<br />

(6), DANINO (22), DAOUDI (16) , DARMON (19), ELKOUBY<br />

(13), ELMALEH (18), FARGEON (20), FARHI (19), FELLOUS<br />

(9), FITOUSSI (7), GHIDALIA (6), GIUILI (19), GOTAJNER<br />

(20), GOTHEIL (16), GOTSCHAUX (15), GOLDMANN (9),<br />

GUEDJ (17), GUETTA (21), HADDAD (13), HAGEGE (14),<br />

HALIMI (20), HAMZALAG(<strong>12</strong>), JAIS (16), JOURNO (22),<br />

KAHN (9), KARSENTI (17), KTOURZA (14), LABI (20), LAHMI<br />

(13), LASRY (22), LELLOUCHE (6), MADAR (15), MAAREK<br />

(19), MALEM (22), MEDINA (18), MESSAS (9), MIMOUN<br />

(14), NAMAN (20), NATAF (<strong>12</strong>), NIZARD (15), O’HAYON<br />

(21), OUAKNIN (<strong>12</strong>), PEREZ (18), RAUSKY (<strong>12</strong>), RIEH (13),<br />

ROUMANI (14), SAADA (10), SAGROUN (21), SARFATI (15),<br />

SARRABIA (8), SIRAT (9), SITRUK (9), SMADJA (17), SUISSA<br />

(22), TAÏEB (21), TEMIM (<strong>12</strong>), TOLEDANO (18), TOUITOU<br />

(14), UZAN (22), WIZMAN (17), ZAOUI (15), ZENOUDA<br />

(18), ZRIBI (10) et ZRIHEN (10).<br />

Centre Moïse Meniane<br />

17, av. Paul Langevin 92260<br />

Fontenay-aux-Roses 750<strong>12</strong> Paris<br />

Boucherie Berbèche Fondation de Rothschild<br />

53, av. du Dr Arnold Netter 118, rue de Paris 93100<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

Montreuil<br />

La Délicieuse Bd Voltaire Beth Habad de Vincennes<br />

75011 Paris<br />

20, rue de la Paix<br />

Franck et Julien<br />

94300 Vincennes<br />

Bd Voltaire 75011 Paris Boucherie Claude et Raphy<br />

Franprix Cacher<br />

2, rue du Dr Goujon<br />

Bd Voltaire 75011 Paris 750<strong>12</strong> Paris<br />

Poissonnerie La Belle Mer Boucherie Berbèche<br />

84, rue de Montreuil 75011 Paris 53, avenue Arnold Netter<br />

Pizzeria La Stella<br />

750<strong>12</strong> Paris<br />

Av. Daumesnil 750<strong>12</strong> Paris Boucherie Hayach<br />

Pizzeria Tib’s<br />

rue de Paris 94300 Vincennes<br />

Rue de Charenton 750<strong>12</strong> Paris Boucherie Amsellem<br />

Chalom’s Traiteur<br />

rue de Flandre<br />

55, av. du Général Michel 75019 Paris<br />

Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />

Boulangerie Simon<br />

269, rue de Charenton<br />

TRIBU <strong>12</strong> EST DISPONIBLE GRATUITEMENT<br />

DANS LES LIEUX SUIVANTS


Société<br />

TRANCHES DE VIE AVEC LES<br />

GRANDS INVENTEURS JUIFS<br />

DU XX ÈME SIÈCLE<br />

AU COURS DU XXÈME SIÈCLE, DE NOMBREUX JUIFS ONT,<br />

GRÂCE À LEURS INVENTIONS, APPORTÉ LEUR CONTRIBU-<br />

TION À L’AMÉLIORATION DE LA VIE QUOTIDIENNE DES<br />

HOMMES ET DES FEMMES. QU’ELLES SOIENT LE FRUIT<br />

DU HASARD OU NÉES D’UNE IDÉE DE GÉNIE, LEURS<br />

TROUVAILLES ONT RÉVOLUTIONNÉ NOTRE QUOTIDIEN.<br />

L’HISTOIRE QUI SUIT EST CELLE DE NOTRE VIE.<br />

À la naissance, c’est maman qui s’occupe de bébé. Elle lui<br />

donne le bain, puis après l’avoir séché et talqué elle lui nettoie<br />

ses oreilles. Le coton-tige qu’elle tient dans sa main est<br />

né en 1923 dans l’esprit de Léo Gerstenzang, un Juif polonais<br />

qui émigre en Amérique. Il a été inspiré par sa femme,<br />

nettoyant les oreilles de leur bébé avec une boule de coton<br />

attaché à l’extrémité d’un tube.<br />

À cinq ans, bébé est devenu un jeune<br />

garçon. Il joue dans le salon avec sa<br />

nouvelle Wii que sa grand-mère lui<br />

a achetée pour Pourim. Cela a été<br />

rendu possible grâce aux travaux<br />

de Ralph Baer, un ingénieur juif allemand<br />

né en 1922 qui se réfugie en<br />

1938 aux USA, l’inventeur du jeu vidéo.<br />

À côté de lui, son amie joue avec ses poupées.<br />

La poupée qu’elle tient dans les mains est la poupée<br />

Barbie, qui a vu le jour en 1959, dans la tête de Ruth Handler<br />

née Mosko, une Juive polonaise, elle aussi émigrée<br />

aux USA. Elle créera avec son mari l’entreprise de jouets<br />

Mattei. Le choix du nom Barbie vient du prénom de sa fille,<br />

Barbara.<br />

Quelques années plus tard, c’est l’heure d’aller à l’école.<br />

Face au tableau noir, l’écolier sort de sa trousse son nouveau<br />

stylo à bille. On doit cette invention à Laszlo Biro, un<br />

journaliste juif hongrois. Il raconta avoir<br />

eu l’inspiration en 1943 en regardant<br />

des enfants jouer aux billes<br />

dans la rue, ces billes laissant des<br />

traces derrière elles, après avoir<br />

roulé dans l’eau sale. Par la suite<br />

en 1949, le baron Marcel Bich<br />

négocia avec lui le brevet pour<br />

créer, ce qui est aujourd’hui mondialement<br />

connu sous le nom de<br />

stylo Bic.<br />

En rentrant chez lui après l’école, il pose son gros cartable,<br />

s’affale sur le canapé et allume la télévision. Une fois encore,<br />

c’est un Juif du nom de David Sarnoff, qui joue un<br />

rôle important dans le développement de la télévision (et<br />

de la radio aussi). L’histoire de David<br />

Sarnoff est extraordinaire. Témoin<br />

d’un évènement mondial :<br />

alors qu’il est en poste à l’écoute<br />

en 19<strong>12</strong>, il reçoit le message suivant<br />

d’un bateau à 1400 miles de distance :<br />

«SOS TITANIC avons heurté un iceberg.<br />

Coulons rapidement.» Il comprit<br />

l’intérêt de la téléphonie et de la radio. Grâce à ses connaissances<br />

en électronique, il aidera à la coordination des communications<br />

lors du «Jour J».<br />

En 1950 Robert Adler inventera<br />

la télécommande<br />

qui, aujourd’hui permet<br />

de zapper les nombreuses<br />

chaînes sans bouger de<br />

son canapé.<br />

Déjà 18 ans. L’adolescent est devenu un jeune adulte. Il<br />

reste accroché devant l’écran de son ordinateur. Mais a-t-il<br />

pensé à remercier Lee Felsenstein, né en 1945 à Philadelphie<br />

qui joue un rôle majeur dans le développement des<br />

ordinateurs personnels.<br />

Son téléphone portable posé près de lui sonne. Si un tel<br />

miracle est possible, c’est grâce à deux Juifs américains,<br />

Joël Engel et Richard Frenkiel, les deux inventeurs du téléphone<br />

cellulaire en 1987.<br />

Son amie qui a grandi avec lui l’invite<br />

à venir prendre un café chez elle. Elle<br />

lui rappelle qu’il doit apporter ses sucrettes.<br />

L’invention de ce produit relativement<br />

nouveau au pouvoir édulcorant<br />

provient d’une recherche de<br />

Benjamin Eisenstadt en 1950.<br />

Notre histoire s’arrête ici, mais la liste des inventions apportées<br />

par les Juifs est loin d’être exhaustive. Tous ces<br />

grands inventeurs Juifs ont été à l’origine de l’amélioration<br />

de notre qualité de vie. À l’aube du XXIème siècle, c’est à<br />

nous de perpétuer ce savoir en étant à l’origine de nouvelles<br />

inventions, afin que la force créatrice des Juifs aide à<br />

un monde meilleur.<br />

Rémy Fellous<br />

15


16<br />

Social<br />

LES VOYAGES<br />

FORMENT LA JEUNESSE<br />

UN DÉPARTEMENT DU FONDS SOCIAL JUIF UNIFIÉ<br />

S’OCCUPE DE LA JEUNESSE. NOUS AVONS DONC<br />

SOUHAITÉ SAVOIR COMMENT FONCTIONNE LE DÉ-<br />

PARTEMENT JEUNESSE. SON DIRECTEUR, M. GÉRARD<br />

FREDJ, NOUS A REÇU.<br />

<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> : Quel est le rôle du Département jeunesse du<br />

Fonds Social Juif Unifié ?<br />

Gérard Fredj : Notre action consiste à fédérer les principales<br />

associations et mouvements de jeunesse de la communauté<br />

juive de France c’est-à-dire plus de 15 associations<br />

nationales, à les aider concrètement à développer<br />

leurs programmes en les subventionnant, en organisant et<br />

soutenant des programmes de formation liés à l’identité et<br />

à la culture juives, à la connaissance de la communauté juive<br />

de France, à celle d’Israël, à l’apprentissage ou à l’accès à<br />

des responsabilités,…Ces mouvements représentent plus<br />

d’un millier d’animateurs bénévoles.<br />

Nous renforçons aussi les capacités d’accueil des camps et<br />

centres de vacances en favorisant l’accès des jeunes aux<br />

loisirs éducatifs et aux vacances.<br />

Vivre dans un groupe de jeunes, c’est aussi<br />

apprendre en douceur et en autonomie, à<br />

vivre en société en respectant des règles<br />

de vie communes. C’est aussi le lieu idéal<br />

pour, plus tard, s’initier à la prise de responsabilités<br />

T<strong>12</strong> : D’où provient votre budget ?<br />

G.F. : Concernant l’aide aux vacances, 85 à 90% de nos<br />

moyens proviennent des résultats de l’Appel National pour<br />

la Tsédaka, dont l’action principale a lieu en général un peu<br />

avant ‘Hanoucca.<br />

Pour le reste il s’agit de la collecte de l’AUJF et de fonds<br />

publics. Cela nous permet de développer de nouveaux programmes<br />

en direction des jeunes non affiliés à la vie associative<br />

et de soutenir la création d’antennes locales notamment<br />

dans des communautés isolées (par exemple Centre<br />

de la France, Grand Ouest, Champagne, …).<br />

T<strong>12</strong> : Avez-vous besoin des pouvoirs publics ?<br />

G.F. : Le Département jeunesse représente le réseau associatif<br />

et les mouvements de jeunesse auprès des pouvoirs<br />

publics dont le ministère de la Jeunesse et des Sports.<br />

Nous organisons la formation des responsables grâce au<br />

BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) et au<br />

BAFD (Brevet d’Aptitude aux Fonctions de Directeur). Une<br />

part de nos ressources provient de nos conventions avec les<br />

pouvoirs publics<br />

T<strong>12</strong> : Que faites-vous pour les familles défavorisées ?<br />

G.F. : En dehors du fonds de bourses, nous aidons des<br />

associations telles que le DEJJ et d’autres, à proposer des<br />

séjours courts (une semaine) en France avec un règlement<br />

échelonné.<br />

Une autre formule est le développement de centres aérés<br />

avec un budget autour de 100 €, et des facilités de règlement<br />

pour les familles modestes. Il est bien que la solidarité<br />

communautaire permette à chacun des enfants de s’ouvrir<br />

aux autres et au monde par le biais de vacances.<br />

T<strong>12</strong> : Quelle est la principale mission des mouvements<br />

de jeunesse ?<br />

G.F. : Si je dois me résumer en une phrase, je dirais : Accompagner<br />

les enfants vers l’âge adulte. Qu’il s’agisse des<br />

activités hebdomadaires, des colonies de vacances d’hiver<br />

et d’été, ces organisations offrent une large palette d’activités<br />

; de même, sur le plan de l’identité et de<br />

la culture juives, un éventail très divers d’orientations<br />

permettent de retrouver les traditions<br />

familiales.<br />

T<strong>12</strong> : Avec Taglit, ce voyage qui permet<br />

aux jeunes de 18 à 25 ans de découvrir Israël,<br />

vous avez été victime de votre succès.<br />

G.F. : Entre 2001 et 2008, Taglit, suspendu pour<br />

l’instant, était un voyage organisé dans 22 pays qui a permis<br />

à 5000 jeunes Français de découvrir la vie culturelle, historique<br />

et actuelle d’Israël. Financé en partie grâce à de fonds<br />

américains, le FSJU finançait à travers la collecte de l’AUJF<br />

30% du prix du voyage, qui était gratuit pour les jeunes. Les<br />

familles étaient parallèlement sollicitées pour aider d’autres<br />

jeunes à partir. La baisse de nos ressources nous a conduit<br />

pour l’instant à le suspendre. Il est probable que le principe<br />

de Taglit soit renouvelé dans 2 ou 3 ans, peut être sous une<br />

autre forme, par exemple pour des jeunes de 15 à 17 ans.<br />

T<strong>12</strong> : Pour finir, avez-vous un regret ?<br />

G.F. : Nous avons un déficit de bénévoles et de professionnels,<br />

là où dans les autres communautés en France il y a<br />

pléthore de demandeurs. Nous avons un déficit de près de<br />

400 personnes pour l’encadrement de ces activités hebdomadaires<br />

et de vacances.<br />

Nous souhaitons que plus de jeunes se mobilisent et entrent<br />

dans les mouvements de jeunesse. Que les jeunes en<br />

difficulté soient plus motivés pour être actifs au sein de ces<br />

organisations, qu’ils passent le BAFA et le BAFD. Ils seront<br />

bien payés. Les associations de jeunesse mais aussi les mairies<br />

recherchent ce type de candidats. Avoir une formation<br />

dans l’animation a un avenir certain.<br />

Propos recueillis par Guy Fellous


Et vous trouvez ça drôle !<br />

Un fidèle d’une synagogue assez huppée n’a pas les moyens<br />

pour faire des enchères afin de monter au séfer le chabat matin. Il<br />

décide d’aller dans une synagogue où les fidèles sont moins riches<br />

pensant avoir les moyens de se faire appeler pour une montée.<br />

Toujours pas.<br />

Il va donc aux offices du lundi et jeudi les matins où on sort le<br />

séfer torah. Et là encore il n’est pas appelé.<br />

Il se dit qu’il allait se faire passer pour un Cohen afin de se donner<br />

encore plus de chance.<br />

Un jeudi matin, le chemech demande si dans l’assistance il n’y<br />

aurait pas un Cohen.<br />

Notre ami, voyant sa chance arriver, se présente illico, sûr de son<br />

coup.<br />

Le chemech, lui demande alors s’il pouvait sortir de la synagogue<br />

parce qu’il y a une bar mitsva.<br />

Ah !!<br />

Au moment où elle se réveille, une femme dit à son mari :<br />

- Chéri, je viens de faire un rêve incroyable : je rêvais que tu m’offrais<br />

un collier de perles pour la Saint-Valentin. À ton avis, qu’est-ce<br />

que ça peut vouloir dire ?<br />

- Tu le sauras ce soir... Répond le mari, avec un léger sourire.<br />

Le soir venu, l’homme rentre du travail avec un petit paquet cadeau.<br />

Sa femme, ravie, commence à le déballer et, à l’intérieur, elle<br />

découvre un livre intitulé «L’interprétation des rêves»...<br />

Deux amis discutent :<br />

- Tu devrais rencontrer ma femme. Elle est médium et elle peut me<br />

dire l’avenir.<br />

- Ben tu as de la chance, la mienne elle est extra large et elle ne me<br />

dit plus rien !<br />

!!<br />

Deux Corses sont couchés en train de faire la sieste chacun sur un<br />

banc.<br />

L’un d’eux ayant un œil ouvert par mégarde aperçoit un billet de<br />

500 € sur le sol. Il dit à l’autre:<br />

- Oh dis donc regarde ça : un coup de vent et on était riche !<br />

Ah !!<br />

-Comment va votre sœur ?<br />

-Je vous arrête mais il s’agit de ma demi-sœur.<br />

-Ah ! Et depuis quand ?<br />

-Depuis son accident<br />

L’électricien dit à son apprenti :<br />

- Roger, prends un de ces deux fils, s’il te plaît !<br />

- Ça y est, j’en ai un !<br />

- Tu ne sens rien ?<br />

- Non, rien du tout...<br />

SERRURERIE – DÉPANNAGES<br />

VINCENNES SÉCURITÉ<br />

POINT FORT FICHET<br />

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Ah !!<br />

Ah !!<br />

- Ok, alors, ça doit être l’autre. Surtout n’y touche pas, il y a du<br />

20.000 volts dessus !<br />

Un couple de vieux Juifs parisiens est en vacances à Jérusalem.<br />

La femme décède.<br />

Les pompes funèbres israéliennes disent au mari : « si vous transférez<br />

le corps à Paris c’est 20 000 €, mais si voulez l’enterrer ici au<br />

Mont des Oliviers, c’est 3 500 € !!!».<br />

Le vieux Juif réfléchit et dit : Je paye 20 000 € pour qu’elle soit<br />

enterrée à Paris.<br />

L’homme lui répond : mais vous n’imaginez pas ? C’est le rêve de<br />

tout Juif d’être enterré ici… et c’est moins cher.<br />

Le veuf lui rétorque : Voï Voï. Il y a 2 000 ans il y en a un qui est<br />

mort ici... et 3 jours après il était ressuscité.<br />

17


18<br />

Histoire<br />

PARLONS PEU MAIS PARLONS VIN !<br />

COMMENT OBTIENT-ON DU VIN ?<br />

VOILÀ UNE QUESTION TOUTE SIMPLE À LAQUELLE BIEN<br />

DES GENS PEINENT À RÉPONDRE.<br />

POUR RÉSUMER, LE VIN SE FAIT À PARTIR DU JUS DE<br />

RAISIN, APRÈS LA MISE EN FERMENTATION DANS UNE<br />

CUVE. CETTE PHASE, QUI N’EST RIEN D’AUTRE QU’UNE<br />

RÉACTION CHIMIQUE, CONSISTE GRÂCE À DES BACTÉ-<br />

RIES NATURELLES, À TRANSFORMER EN ALCOOL TOUT<br />

LE SUCRE PRÉSENT DANS LE JUS DE RAISIN.<br />

Mais notons néanmoins et à partir de là, que seul le jus du<br />

raisin possède cette «vertu» si troublante, qui, en s’oxydant<br />

au contact de l’air, au lieu de pourrir comme n’importe quel<br />

autre jus dans les mêmes conditions, nous offre au contraire<br />

un breuvage mythique et qui de surcroît défie le temps<br />

en se bonifiant au fil des années. Sans doute est-ce là un<br />

des éléments qui habille d’une aura spirituelle, religieuse,<br />

magique, kabbalistique, philosophique, culturelle, ou…<br />

comme vous le sentez, les produits de la vigne que nous<br />

découvrons dans la Bible avec Noé !<br />

Mais pour être plus rationnel, cette définition de ce qu’est<br />

le vin se veut plutôt simpliste. En effet, produire un<br />

bon vin nécessite, couplée à la passion du vigneron,<br />

la mise en œuvre d’une technicité<br />

très complexe. Énumérons donc<br />

tous les paramètres nécessaires à<br />

l’élaboration d’un grand vin.<br />

Au départ il faut une<br />

bonne terre ainsi qu’un<br />

climat adapté, la somme<br />

de ces deux facteurs<br />

définissant la notion<br />

de «Terroir», un merveilleux<br />

concept que<br />

le monde entier envie<br />

à la France. Mais une<br />

bonne terre prête à<br />

accueillir de la vigne<br />

est bizarrement une<br />

terre plutôt pauvre et<br />

aride sur laquelle le pied<br />

de vigne souffrira pour<br />

grandir et produire. Un<br />

bon climat sera quant à lui<br />

un climat complexe aux saisons<br />

bien distinctes, qui offrira<br />

tous les éléments météorologiques<br />

existants, mais attention, tous devront<br />

venir aux moments opportuns. Il faudra à<br />

la vigne : de la pluie, du grand froid, du vent<br />

et du soleil ; de cette tourmente naîtront alors des raisins<br />

qui renferment l’histoire des saisons, et qui grâce au soleil<br />

arriveront à parfaite maturité. Ils produiront alors des<br />

vins colorés, équilibrés, riches, complexes, concentrés et<br />

aromatiques. Les années qui passent ne se ressemblant<br />

pas. Sachez chers lecteurs, que le millésime 2009 renferme<br />

d’ores et déjà tous ces atouts et qu’il donnera naissance à<br />

de grands vins. Si, «Que tout vienne en son temps» est une<br />

des bénédictions que D… accorde à toute l’humanité, la<br />

vigne n’en est alors que l’illustration la plus absolue.<br />

S’ajouteront alors la détermination, la passion et le travail<br />

de l’homme. Il y a d’abord un stade qui s’appelle «la<br />

conduite de la vigne». Il faudra au vigneron, se plier aux<br />

exigences des règles agronomiques, et dispenser un travail<br />

laborieux et quotidien sur ses rangs de vignes. Au moment<br />

de la véraison (début de la maturation des fruits), il sacrifiera<br />

cinq grappes sur dix en les arrachant du cep pour<br />

les jeter au sol, ceci dans le but d’obtenir cinq<br />

grappes aux raisins d’une concentration<br />

et d’une richesse hors du commun.<br />

Cette étape est appelée «les vendanges<br />

en vert». Un jour, un des<br />

plus éminents œnologues au<br />

monde m’a confié : «Un<br />

excellent raisin et une<br />

bonne matière première<br />

au départ pardonnent<br />

à l’homme maintes<br />

erreurs durant la vinification».<br />

Parlons maintenant<br />

des questions, mais<br />

non moins passionnantes,<br />

dites techniques<br />

ou générales.<br />

Classique ! Si le jus de<br />

raisin est toujours de<br />

couleur blanche, comment<br />

obtient-on alors du<br />

vin rouge, rosé ou blanc ?<br />

Très simple ! C’est du contact,<br />

plus ou moins prolongé, entre le<br />

jus et les pellicules des raisins que<br />

se colorera, plus ou moins intensément<br />

le vin, c’est le stade dit de la macération.<br />

Quelques heures ou une nuit pour le rosé, zéro minute<br />

pour le blanc et plus ou moins quatre semaines pour le<br />

rouge. Le vin rouge ou rosé ne pourra être issu que de raisins<br />

rouges. Nous dirons aussi d’un vin blanc issu de raisins<br />

blancs que c’est un vin «blanc de blanc».


Quels sont les critères<br />

de base qui<br />

définissent un bon<br />

vin ? Avant le prochain<br />

article qui<br />

traitera le sujet<br />

plus en profondeur,<br />

nous dirons qu’un<br />

bon vin s’identifie<br />

autour de trois critères<br />

fondamentaux :<br />

sa couleur, son nez, sa<br />

bouche et son goût.<br />

- La couleur, visuelle, devra être brillante, profonde et<br />

limpide, ce qui indiquera un vin en bonne santé, qui a de la<br />

matière et une bonne densité mais qui, pour les plus expérimentés,<br />

évoquera aussi son âge.<br />

- Le nez, cet examen olfactif, qui fera ressortir les arômes,<br />

devra flatter l’odorat, offrir une sensation de douceur et de<br />

plaisir en même temps qu’il mettra en éveil la mémoire des<br />

odeurs.<br />

Nos Lecteurs ont la parole<br />

Je suis outré de voir que la synagogue de Chevreul ait été<br />

supprimée dans la partie communauté de votre magazine.<br />

Quel est votre but ??? Éliminer cette petite synagogue<br />

pleine de joie et de fantaisie !!<br />

Yonni C. Paris 11ème et Paris 20ème<br />

Je trouve votre magazine plus professionnel avec votre<br />

nouvelle maquette mais les caractères sont difficiles à lire<br />

pour une personne âgée comme moi.<br />

Gisèle F. Paris <strong>12</strong>ème<br />

J’aime lire <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> car je trouve qu’il me ressemble c’est-àdire,<br />

sans modestie, simple mais intelligent, agréable et varié.<br />

Jean N. Paris <strong>12</strong>ème<br />

Les exemplaires de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> que vous déposez dans notre<br />

commerce sont rapidement enlevés par nos clients.<br />

Eric M. Paris 19ème<br />

Superbe la couverture de votre numéro 21. Vous avez<br />

aussi de bons articles. Tout est agréable à lire.<br />

Myriam S. 94 Fontenay-sous-Bois<br />

Merci pour ce que vous faites. Le temps que vous passez à<br />

faire votre magazine compte beaucoup pour moi.<br />

Henri L. Paris 19ème<br />

Les articles de M. Rausky sont toujours agréables à lire.<br />

William C. Paris 13ème<br />

- La bouche qui est l’examen gustatif final signera et<br />

vérifiera les passages précédents. Cette étape dira s’il a<br />

de la matière, de la concentration, du fruité et des tanins.<br />

Il indiquera aussi sa longueur en bouche, à savoir, dès la<br />

première gorgée, combien de temps ses caractères et son<br />

goût sont encore collés au palais.<br />

Le vin et ses techniques d’élaboration étant un livre aux<br />

nombres de pages infinies à écrire, nous arrêterons là d’en<br />

détailler les premiers rudiments. Dans le cas où maintes<br />

questions vous obsèderaient, n’hésitez pas à écrire à <strong>Tribu</strong><br />

<strong>12</strong> et j’essaierai de vous répondre, afin de vous en dévoiler<br />

un peu plus sur le sujet.<br />

David SUISSA,<br />

Œnologue et producteur de Grands Crus Kasher<br />

Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites dans votre<br />

éditorial mais, comme disait Voltaire, «je me battrai pour<br />

que vous puissiez le dire librement».<br />

Loïc C. 94 Saint-Mandé<br />

Tout est bon à lire dans votre magazine que j’aime bien.<br />

Line S. Paris <strong>12</strong>ème<br />

La crèche «Bébétoon» qui a mis une pub dans le numéro<br />

21 n’est pas cachère. Vous avez omis de le mentionner.<br />

Michaël C. 94 Vincennes<br />

Mme Danielle Ferra nous a transmis son dernier poème.<br />

ÉTOILES<br />

Oh astres de la nuit, somptueux étalage<br />

Fond d’écran où scintillent des myriades d’étoiles<br />

À pas feutrés je vous suis, afin de soulever le voile<br />

Du mystère infini où se cache «le visage»<br />

Merveilleuses parures en des écrins soyeux<br />

Disposées ça et là par les mains de D.ieu<br />

Insondables mystères depuis la nuit de temps<br />

Que ces brillants saphirs aux éclats rayonnants<br />

Que ces vases sacrés déversent leur sagesse<br />

Qu’ils dessillent nos yeux, nos cœurs et nos esprits<br />

Qu’ils en retirent le fiel, la haine et le mépris<br />

Et que notre diamant illumine tous nos gestes.<br />

19


20<br />

Billet d’humeur<br />

L’extra-terrestre : une espèce rare<br />

Voila le qualificatif que l’on<br />

donne aujourd’hui à celui qui ne<br />

possède pas de «téléphone portable<br />

- appareil photo - album<br />

photo - liaison Internet – GPS -<br />

agenda téléphonique - MP3».<br />

Qui n’a pas de portable est<br />

considéré comme handicapé ;<br />

le principal argument est que<br />

sans mobile on est pénalisé : si<br />

on doit prévenir d’un retard à un<br />

rendez-vous, si on se retrouve<br />

perdu au milieu de nulle part<br />

sans personne pour communiquer<br />

le bon chemin ou s’il y a<br />

nécessité d’être joint dans l’urgence.<br />

C’est dans ces cas que<br />

cette machine, devenue vitale, manquera.<br />

Aujourd’hui, il y a, pour nombre d’entre nous, une certaine<br />

addiction à cet objet vénéré, ce totem portatif, toujours à<br />

portée de main et d’oreille qui arrive à rendre ses possesseurs<br />

si excités quand il sonne ou vibre au point d’oublier<br />

qu’ils sont en classe ou en train de discuter avec des personnes.<br />

Il est souvent un sacrifice de l’éteindre dans certaines<br />

circonstances.<br />

La situation est parfois si pittoresque qu’elle mérite d’être<br />

prise en photo voire filmée. Voici trois exemples : Un<br />

homme et une femme, assis à la même table à la terrasse<br />

d’un café, sont chacun en conversation avec un interlocuteur<br />

à l’autre bout de la ligne. On pourrait penser que c’est<br />

une nouvelle façon de se parler puisque le portable est le<br />

vecteur principal de communication. Mais non, leurs correspondants<br />

sont ailleurs. Ils ne doivent être ensemble que<br />

pour partager la table à la terrasse. Notre époque est celle<br />

de la communication, parait-il.<br />

Avez-vous remarqué, à l’enterrement d’un vieil oncle, au<br />

mariage d’un neveu ou d’une nièce ou à l’occasion d’une<br />

conférence que quelques personnes présentes pour la circonstance<br />

dialoguaient peut-être avec le ciel grâce à leur<br />

3ème oreille greffée par Orange, SFR ou Bouygues Télécom.<br />

Où est l’urgence dans ce cas ?<br />

Combien de fois a t- on vu un conducteur, seul dans l’habitacle<br />

de sa voiture, sembler parler seul et s’agiter, mais qui,<br />

probablement, devait régler d’important problèmes d’emploi<br />

du temps comme l’heure du rendez-vous pour le restaurant<br />

du soir ou encore quelle tenue mettre à telle occasion.<br />

Il est des cas où le téléphone portable est d’une réelle nécessité<br />

comme il en a été question au début de mon billet.<br />

Mais il est aujourd’hui l’objet indispensable que l’on doit<br />

avoir à portée de main, veiller que la batterie ne soit jamais<br />

déchargée car comme un pacemaker débranché le propriétaire<br />

peut risquer sa vie.<br />

Aujourd’hui, certains scientifiques conseillent aux parents<br />

d’éloigner leurs enfants des ondes maléfiques et préviennent<br />

les gros utilisateurs des risques de tumeur cérébrale.<br />

Des élèves adolescents interrogés racontaient que « s’ils<br />

oubliaient leur portable à la maison c’est comme s’ils laissaient<br />

leur bébé seul (sic) ».<br />

Des élèves ont même déposé une plainte contre leur professeur<br />

et le recteur de l’académie parce qu’il leur interdisait le<br />

téléphone en cours. L’enseignant avait certainement oublié<br />

qu’il pouvait y avoir une urgence si le téléphone vibrait.<br />

Parfois, on doit être heureux d’être un extra-terrestre<br />

Ben Baxter


Nouvelles des Communautés<br />

COMMUNAUTÉ «SÉFARADE<br />

DE VINCENNES »<br />

Rappel des Cours et activités régulières<br />

Les offices, cours et études à la synagogue sont donnés<br />

dans la semaine par le rav David Lévy<br />

Mme Tapia donne un cours pour les femmes le mardi<br />

de 11h30 à 13h00 sur les commentaires de Rachi sur la<br />

paracha.<br />

Tous les jours de la semaine, cours d’oulpan tous niveaux.<br />

Se renseigner auprès du secrétariat.<br />

Mme Stéphanie Davila, psychologue clinicienne spécialisée<br />

enfants et ados à problèmes a une permanence<br />

assurée tous les lundis de 15h30 à 20h00. Elle consulte<br />

également les adultes. Mme Davila fait aussi des bilans<br />

d’orientation scolaire de 14 à 25 ans. Pour prendre<br />

RV, téléphoner au 06 15 60 24 72.<br />

Activités exceptionnelles<br />

Le 24 janvier un sefer Torah a été inauguré à la mémoire<br />

d’Alain Chetboun.<br />

Depuis la rentrée de septembre, le centre culturel<br />

propose :<br />

- Des cours de musique (guitare)<br />

- Des cours de krav maga les jeudis de 19h45 à 22h00<br />

(Inscription auprès de Nathanaël Mettoudi et de Ruben<br />

Boukobza – assurance et certificat médical exigé) - Des<br />

cours de soutien scolaire ainsi que des stages de remise<br />

à niveau.<br />

- Le centre Hatikva rappelle qu’il propose des plats à<br />

emporter pour chabat et organise des repas communautaires.<br />

Pour réserver ou pour des informations,<br />

appeler le 01 43 74 38 47 ou le 06 15 60 24 72<br />

Centre communautaire Hatikva Vincennes<br />

30, rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />

www.hatikva-vincennes.com<br />

COMMUNAUTÉ«DES ÉLÈVES<br />

DES GRANDES ÉCOLES DE<br />

COMMERCE DE PARIS»<br />

La communauté des<br />

Élèves des Grandes<br />

Écoles de Commerce de<br />

Paris s’est réunie le jeudi<br />

17 décembre afin de fêter<br />

Hanouccah. L’ESCP<br />

Europe (Sup de Co Paris)<br />

accueillait ce rendez-vous<br />

organisé par l’association<br />

ESCP Israël. Cet événement était accessible à tous, Juifs<br />

et non-Juifs, étudiants de tout bord, jeunes ou moins<br />

jeunes.<br />

Au programme, communication sur la signification de<br />

cette fête, allumage des bougies, dégustation de beignets<br />

au sucre et de gâteaux et enfin spectacle de deux<br />

humoristes (Eli Joe et Alexandre Darmon) dans l’amphithéâtre<br />

principal de l’école.<br />

Plus de 150 personnes étaient présentes afin de faire de<br />

cet allumage une grande réussite pour le plus grand plaisir<br />

de toutes et tous !<br />

David Boccara, Président de ESCP Israël<br />

D’autres événements auront lieu dans l’année. Si<br />

vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez me<br />

contacter à l’adresse mail suivante :<br />

david.boccara@escpeurope.eu<br />

COMMUNAUTÉ « GEORGES LEVEN »<br />

Les offices sont dirigés par le rav Mordechaï Atia.<br />

Activité régulière<br />

Cours hebdomadaire du rav Mordechaï Atia, reprise du cours<br />

tous les mercredi soir à 20H30 (étude traité Ketouboth)<br />

Activité particulière<br />

Rappel du projet communautaire 5770 (150ème anniversaire<br />

de l’Alliance Israélite Universelle) : écriture<br />

d’un Sefer Torah communautaire pour l’École Georges<br />

Leven (inauguration prévue pour Lag Baomer) «Qui<br />

écrit une lettre, écrit un Sefer», une grande campagne<br />

de souscription est ouverte à tous (chèque à l’ordre<br />

de Alliance-Sefer, Cerfa en retour) : 18€ la lettre, 260€<br />

le verset et 1 000€ la paracha. Il est encore temps de<br />

souscrire pour l’écriture du Sefer Torah<br />

-L’association des parents d’élèves organise un<br />

concert de musique klezmer le dimanche 14 mars<br />

2010 à 15h00. Les portes de l’Alliance Georges Leven<br />

fermeront à 14h45. Prix des places : 20€ par adulte –<br />

10€ par enfant (au-dessous de 18 ans)<br />

Alliance Israélite : 30, bd Carnot 750<strong>12</strong> Paris<br />

21


22<br />

COMMUNAUTÉ<br />

«CENTRE RACHI DE SAINT-MANDÉ»<br />

Activités régulières<br />

Talmud Torah : Enfants jusqu’à la Bar-mitsva<br />

Cours de lecture et écriture hébraïque : Tous publics<br />

Danse Hip-hop : Enfants et ados<br />

Danse orientale : Enfants et adultes<br />

Aquarelle : Adultes<br />

Cours d’anglais : Enfants<br />

Krav Maga : Ados et adultes<br />

Manifestations - Evènements<br />

- Conférences du Rabbin Sébastien Allali :1 fois par mois<br />

- Conférences de Rabbanim<br />

- Conférences culturelles et scientifiques<br />

- Expositions & Vernissages<br />

- Témoignages<br />

Location de salle : pour tous vos évènements de la vie juive<br />

Pour tous renseignements d’ordre administratif :<br />

Merci de contacter Aaron Farache :<br />

01 53 66 31 15 ou 06 19 71 21 20<br />

ou par mail: letincelle-sm@wanadoo.fr<br />

Pour tous renseignements d’ordre religieux :<br />

Merci de contacter le Rabbin Dov Chalom Elbeze :<br />

06 19 06 37 58 ou par mail : dov.elbeze@gmail.com<br />

Pour figurer sur notre liste d’envoi et recevoir<br />

régulièrement les infos concernant nos<br />

activités,manifestations et évènements :<br />

Merci de demander votre inscription,<br />

exclusivement par mail, à l’adresse suivante :<br />

letincelle-sm@wanadoo.fr<br />

Centre Communautaire Rachi<br />

21 bis, avenue Sainte-Marie – 94160 Saint-Mandé<br />

COMMUNAUTÉ<br />

DE LA « CITÉ MOYNET »<br />

Activités régulières<br />

L’étude sur texte à partir d’un sefer de philosophie<br />

et de morale a commencé pour les femmes le lundi 2<br />

novembre 2009 de 19h30 à 20h30.<br />

Étude de Torah pour les hommes le jeudi de 19h30 à 20h30<br />

Les enfants de 7 à 13 ans ont cours de Torah tous<br />

les mardis de 17h30 à 19h30 afin de parfaire leurs<br />

connaissances en lecture, histoire, dinim, chants...<br />

Les mercredis les enfants de 4 à <strong>12</strong> ans sont pris en<br />

charge de 9h00 à 17h00.<br />

Activités exceptionnelles et conférences<br />

Nadine Lévy et Sylvain Zenouda rappellent qu’ils louent<br />

la salle communautaire à des tarifs très abordables<br />

Pour tout renseignement contacter le rabbin Dov Lellouche<br />

au 06.61.25.25.25 ou par mail : chivteisrael@free.fr<br />

Chivté Israël : <strong>12</strong>, cité Moynet 750<strong>12</strong> Paris<br />

Tél. : 01 43 40 45 71 / site : http://chivteisrael.org<br />

COMMUNAUTÉ DE LA<br />

«RUE DE LA ROQUETTE»<br />

Activités régulières<br />

Cours du samedi pensée juive - Séoudot chelichit :<br />

études du texte. Cours de paracha : tous les vendredis soirs<br />

après Arvit : 18h à 19h.<br />

Cours de Talmud et Hala’ha : ( traité Chabath) tous les<br />

dimanches matins aprés la Téfila. Cours de Talmud approfondi<br />

tous les jeudis soirs au 36 rue Basfrois (traité<br />

Baba Kama) de 20h30 à 22h.<br />

Talmud Torah du mardi pour les enfants ne pouvant se<br />

rendre aux cours du dimanche.<br />

Talmud Torah dirigé par le rabbin Soudry .<br />

Haftara club dirigé par le rabbin Soudry pour garder la<br />

tradition liturgique séfarade.<br />

Étude de la Guémara : dimanche matin, étude tous niveaux<br />

Mardi soir étude de la Guémara pour les jeunes<br />

Les jeudis soirs, cours de Guémara bon niveau<br />

Soirée étudiants célibataires : cours sur texte<br />

Bravo à toute l’équipe de la Team Roquette qui a permis<br />

à 75 jeunes du 11ème arrondissement de se réunir<br />

à l’occasion de l’allumage de la 4ème bougie de Hanoucca<br />

dans une ambiance festive hors du commun.<br />

Le dimanche des femmes : Tous les dimanches avant<br />

Roch H’odesh. Une rencontre exclusivement féminine<br />

de 2 heures ; conférence du rav Ébidia et cocktail.<br />

Permanence sociale mensuelle assurée par Mme<br />

Annie Barouhiel (administratrice) : Aide financières,<br />

recherche de logements, soutien scolaire, paniers de<br />

Pessah.<br />

Synagogue Don Isaac Abravanel<br />

84, rue de la Roquette 75011 Paris, Tél. : 01 74 00 75 95<br />

COMMUNAUTÉ<br />

« BETH HABAD DE PARIS <strong>12</strong> »<br />

Prochainement, ouverture d’une synagogue<br />

Loubavitch au 19/21 de la rue de la Gare de Reuilly<br />

dans le <strong>12</strong>ème.<br />

Pour vous renseigner<br />

sur les activités régulières et particulières,<br />

contactez le rav Yossef Martinez<br />

au 06 61 10 62 10


COMMUNAUTÉ<br />

« NÉVÉ CHALOM »<br />

Activités régulières<br />

- Tous les matins office à 7h00 / Le chabat, l’office est à 8h30<br />

- Un office de min’ha est célébré tous les jours du<br />

lundi au jeudi à 13h30<br />

- Oulpan le lundi soir de 18h30 à 21h30 pour<br />

débutants et confirmés donné par Isaac Segura<br />

- Mercredi de 20h30 à 22h00 cours de pensée juive<br />

donnée par Mme Dahan pour les femmes.<br />

- Jeudi cours du rav Shimon Dahan sur la Guémara<br />

et les Hala’hot de 20h30 à 22h00<br />

- Dimanche matin de 10h00 à <strong>12</strong>h30, Talmud Torah pour<br />

les enfants à partir de 6 ans jusqu’à la préparation à la<br />

Bar mitsva donné par Mme Dahan et Mlle Calvo.<br />

Activités exceptionnelles<br />

La communauté a élu une nouvelle commission<br />

administrative début décembre dernier. Son nouveau<br />

président est Raphaël Chocron assisté de Arié Bauget,<br />

trésorier, et Ben Elkouby, Secrétaire Général.<br />

Pour toute information sur les activités de la<br />

communauté, se renseigner auprès de M. Chocron<br />

au 06 77 72 30 98<br />

Névé Chalom<br />

106, avenue du Général Michel Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />

Nouveau : http://www.nevechalom.fr/<br />

COMMUNAUTÉ<br />

«FRATERNELLE MONTREUILLOISE»<br />

Activités régulières<br />

Cours de Guemara par le rav Benadiba tous les mardis<br />

de 20h30 à 22h00<br />

Pour tout renseignement<br />

sur les activités de la communauté appelez le Président<br />

Saadoun au 06 69 41 80 88<br />

Fraternelle Israélite Montreuilloise<br />

113, rue Parmentier – 93100 Montreuil<br />

COMMUNAUTÉ<br />

«ASHKÉNAZE DE VINCENNES »<br />

Offices tous les chabats et fêtes selon les horaires de<br />

saisons avec kiddouch, séoudah chlichit et cours du<br />

rabbin Berdugo avant Minha<br />

Offices tous les dimanches matins à 8h<br />

Offices de Rosh Hodesh<br />

Pour toutes les activités, renseignez vous auprès du<br />

président Bruno Blum.<br />

Synagogue ashkénaze de Vincennes.<br />

30, rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />

COMMUNAUTÉ<br />

« BETH HABAD DE VINCENNES »<br />

Activités régulières<br />

La synagogue est ouverte tous les jours et tout au<br />

long de la journée.<br />

Des cours sont organisés tous les jours (pour hommes<br />

ou pour femmes).<br />

Pour tout renseignement et pour prendre rendez<br />

vous avec le Rav Yossef Taïeb<br />

Veuillez contacter<br />

le secrétariat Beth Habad de Vincennes<br />

20, rue de la Paix 94300 Vincennes<br />

Tél. : 01 43 98 98 98 / 06 20 62 05 80<br />

23


24<br />

COMMUNAUTÉ<br />

DE « LA RUE CHEVREUL»<br />

Activités régulières<br />

Le dimanche matin préparation à la bar mitsva.<br />

Contacter Robert Cohen<br />

Lundi et mercredi matin, ‘hok léisraël de 8h00 à 8h30<br />

Lundi soir à partir de 20h30 cours de Guémara<br />

Mardi soir à partir de 19h30 Oulpan avec Yossef Azoulay<br />

Mercredi soir cours des femmes à partir de 20h00<br />

avec Mme Azoulay<br />

Jeudi soir à 20h00 étude de la paracha de la semaine<br />

avec Yossef Azoulay<br />

Pour tous renseignements contactez le président<br />

Robert Cohen au 01 43 67 00 77<br />

Activités exceptionnelles<br />

Pour Pourim : michné gadol offert pour la communauté<br />

Pour Pessah, n’oublions pas les nécessiteux de nos<br />

communautés : paniers de Pessah à 52€ l’un<br />

Grande fête de Lag Baomer le dimanche 2 mai à l’occasion<br />

de la hilloula de Rabbi Meyer Baal Haness et de<br />

Rabbi Shimon Bar Yohaï<br />

Après avoir été pendant 8 ans le ‘hazan bien aimé de sa<br />

communauté, Abraham Cohen rejoint celle de Neuilly-<br />

sur-Seine. Nous lui souhaitons une totale réussite. Il est<br />

remplacé par son frère Samuel qui est le bienvenu.<br />

Carnet<br />

Beth Eliahou : 4, rue Chevreul 75011 Paris<br />

NAISSANCES<br />

Shirel fille de Sylvie Mimoun, Eden fille de Muriel et Jean-<br />

Claude Sudre, Nourit Myriam fille de Sarah et Michaël Abitbol<br />

et petite fille de Marilyne et Meyer Abitbol, Alexandre<br />

fils de Suzy et David Serraf, Léa Sarah fille de Valérie et<br />

Alain Berrous, Otniel fils de Sarah et Dan Zeitoun, Simon<br />

fils de Yaël et Bruno Tuil, Rachel fille de Hannah et du rav<br />

Yossef Martinez, David Simon fils de Annie et Gérard Barouhiel,<br />

Adam fils de M. et Mme David Allouche, Jessica<br />

fille de Nathalie et Jonathan Lahmi, Liat fille de Ronit et<br />

Yonni Chemla, Sacha Elie, Isaac Bessis, Lirone Krief<br />

Mazal tov aux familles Soudry et Botbol pour la naissance<br />

de leur petite fille Talya Rahel, fille du rabbin de la communauté<br />

de Saint-Mandé Dov Chalom Elbeze et de son<br />

épouse Déborah<br />

COUPE DE CHEVEUX ET NOMINATION<br />

Aaron Chicheportiche, Salomé Kalfon, Linoï Slama<br />

BAR MITSVA ET BAT MITSVA<br />

Yohan Sebagh, Jonas Elbaze, Benjamin Ganem, Nathan<br />

Zeitoun, Benjamin Cohen, Ilan Diday, Ilan Arditi, Shlomo<br />

Labruyère, Jérémy Garzon, Samuel Oberman, Rayan Benchimol,<br />

Eliott Benhamou, Raphaël Vacrate, Eythan Sayada,<br />

Ethan Sitbon, Sacha Krief<br />

Bat Mitsva de Odelai Bloch et de Rebecca Ayache<br />

Mazel Tov à tous ces jeunes et à leurs parents<br />

ACTIVITÉS DE LA COMMUNAUTÉ DE<br />

«CHARENTON-LE-PONT»<br />

Rappel :<br />

Les enfants des écoles et des collèges de Charenton-le-Pont<br />

et de Saint-Maurice peuvent recevoir des<br />

repas cachers tous les jours au centre communautaire.<br />

Les tarifs sont identiques à ceux pratiqués par la ville.<br />

Toutes ces activités sont ouvertes à toutes et à tous,<br />

jeunes et moins jeunes.<br />

Activités régulières avec l’A.C.I.C.<br />

Le Beth Hamidrach est ouvert tous les jours et propose<br />

des cours adaptés à chacun.<br />

Rappel :<br />

Création d’une halte-garderie et d’une aide aux devoirs.<br />

Un mikvé au 46, rue des Bordeaux à Charenton est<br />

ouvert à toutes et tous de 18h30 à 21h30 tous les<br />

jours. Pour chabat et jours de fêtes, prendre rendezvous.<br />

Le mikvé vaisselle est ouvert tous les matins.<br />

Pour tout renseignement sur les activités, les<br />

réservations pour les spectacles et voyages contactez :<br />

ACI Charenton 42 ter, rue des Bordeaux<br />

94220 Charenton-le-Pont Tel : 01 43 76 98 29<br />

www.acicharenton.fr<br />

MARIAGES<br />

Myriam Lévy et Michaël Choufane<br />

Kelly Smadja et Raphaël Namer<br />

Diamanta et Abraham Cohen<br />

Toutes nos félicitations à eux et à leurs familles<br />

FIANÇAILLES<br />

Jennifer Benatan et David Torjman<br />

Toutes nos félicitations à eux et à leurs familles<br />

DÉCÈS<br />

Yves Bensaïd a perdu sa maman Simone Bensaïd<br />

Jean-Claude Saal a perdu son père Joseph Saal<br />

Simon Lévy a perdu son père Yossef ben Iza Levy<br />

M. Morali a perdu sa sœur Mme Aboucaya<br />

Sammy Ghozlan a perdu sa maman Yvonne Ghozlan<br />

Robert Halimi a perdu son frère Elie Halimi<br />

Dr Henri Azoulay a perdu sa mère Esther Thérèse née Betito<br />

Jean-Pierre (l’aspect), Joëlle et Martine ont perdu leur papa<br />

Edmond Lahmi<br />

M. François Haïk nous rappelle l’azguir de son épouse Denise<br />

Nous présentons nos sincères condoléances<br />

aux familles endeuillées<br />

ALYAH<br />

Le docteur Jacques Hababou vient de faire son alyah.<br />

Nous lui souhaitons une bonne intégration


Juifs d’ailleurs<br />

LES JUIFS DE TURQUIE<br />

DEPUIS QUELQUES MOIS, LA FRANCE CÉLÈBRE L’AN-<br />

NÉE DE LA TURQUIE. À TRAVERS TOUT LE PAYS, LA TUR-<br />

QUIE EST À L’HONNEUR. À L’INITIATIVE DE DIVERSES<br />

ASSOCIATIONS, CETTE CÉLÉBRATION A COMPORTÉ<br />

UN VOLET JUIF, NOTAMMENT À TRAVERS DES DÉBATS<br />

AU SÉNAT À PARIS ET EN PROVINCE AUTOUR DE LA<br />

COMMUNAUTÉ JUIVE DE TURQUIE OU DES RELATIONS<br />

ENTRE ISRAËL ET LA TURQUIE ET UNE REMARQUABLE<br />

EXPOSITION SUR LA FAMILLE CAMONDO AU MUSÉE<br />

D’ART ET D’HISTOIRE DU JUDAÏSME. C’EST POUR NOUS<br />

UNE OCCASION DE DIRIGER LES FEUX DES PROJEC-<br />

TEURS SUR LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TURQUIE, SUR<br />

SON PASSÉ, SUR SON PRÉSENT ET SUR CE QUE L’ON<br />

PEUT IMAGINER POUR L’AVENIR.<br />

Contrairement à ce que l’on peut croire au premier abord,<br />

la communauté juive de Turquie n’est pas née avec l’arrivée<br />

massive des Juifs séfarades fuyant<br />

l’Espagne de l’Inquisition 1492.<br />

L’implantation juive est bien plus<br />

ancienne. En fait, lors de la destruction<br />

du Temple de Jérusalem par les<br />

Romains, les Juifs se sont dispersés<br />

à travers le monde y compris en Turquie.<br />

C’est ainsi que dans la ville de<br />

Sarkis, les ruines d’une synagogue<br />

attestent d’une présence juive en<br />

l’an 220 avant notre ère. Par la suite,<br />

au Moyen Âge, des Juifs venus de<br />

Hongrie, de France, de Sicile ou encore<br />

de Bavière, se sont installés en<br />

Turquie. Lorsqu’ils sont accueillis par<br />

le sultan Bajazet, les Juifs séfarades, plusieurs dizaines de<br />

milliers, se joignent alors à la petite communauté existante.<br />

À l’aube de la création de l’État d’Israël, on compte environ<br />

quatre-vingt mille Juifs dans le pays (Ils étaient exactement<br />

81 872 en 1927, année du premier recensement général de<br />

la République turque). Entre 1948 et 1952, les plus pauvres<br />

d’entre eux et les jeunes idéalistes issus des mouvements<br />

de jeunesse, trente trois mille personnes choisiront l’alyah<br />

rejoignant les quelque 7000 Juifs turcs déjà installés en Palestine<br />

avant 1948.<br />

Il convient de rappeler ici qu’aux heures sombres de la<br />

Shoah, des diplomates turcs se sont honorés, en sauvant des<br />

Juifs en danger au péril de leur vie, tel Salahettin Ülkümen,<br />

consul à Rhodes, qui obtiendra la médaille des Justes de Yad<br />

Vashem. La Turquie s’est également distinguée en accueillant<br />

des centaines d’universitaires allemands dont de nombreux<br />

Juifs sur son sol dans les années trente et quarante.<br />

On estime aujourd’hui le nombre des Juifs vivant en Turquie<br />

à environ 20 000 âmes, installés essentiellement à Istanbul,<br />

Izmir et Ankara. Leur caractéristique principale, notée par la<br />

plupart des observateurs et des sociologues, est d’être en<br />

quelque sorte «invisibles», de ne pas attirer l’attention sur<br />

eux, de ne pas, faire de vagues. Car, au fil des ans, des événements<br />

douloureux et inquiétants ont marqué les esprits.<br />

En juin-juillet 1934, des pillages et des émeutes antijuifs ont<br />

eu lieu dans la région de Thrace, à Edirne, Canakkale et<br />

Kirklareli. Plus tard, en mai 1941, on décida brusquement<br />

l’incorporation des non-Musulmans, âgés de 27 à 40 ans,<br />

sous les drapeaux. Considérés comme des recrues de second<br />

ordre, les malheureux, dont de très nombreux Juifs,<br />

regroupés en «bataillons du travail», furent affectés aux<br />

tâches les plus avilissantes. Un an plus tard, le 11 novembre<br />

1942, une taxe totalement discriminatoire, le Varlik Vergisi<br />

Kanunu fut imposée aux non-Musulmans. Puis il y eut le<br />

temps des crimes et des attentats. Deux importants synagogues<br />

d’Istanbul, Neve Shalom (22 morts en 1986) dans<br />

le quartier de Galata et Beth Israël à Osmanbey, ont été<br />

visées. Même scénario en novembre 2003 où l’explosion de<br />

deux camionnettes piégées a fait 23 morts et 300 blessés.<br />

Enfin, des ouvrages au caractère antisémite avéré paraissent<br />

régulièrement en Turquie. La télévision turque n’est<br />

pas en reste. Elle a diffusé, en octobre 2009, à une heure<br />

de grande écoute, une fiction violemment antisioniste.<br />

Quant aux relations entre Israël et la Turquie, elles évoluent<br />

en dents de scie. La Turquie a été le premier pays musulman<br />

à reconnaître Israël dès sa création. Elle est également<br />

le seul pays musulman à avoir signé un accord de coopération<br />

militaire avec Israël. Cela n’empêche pas le rapprochement<br />

avec l’Iran d’Ahmadinejad, la récente annulation<br />

de manœuvres militaires conjointes<br />

avec Tsahal et les envolées anti-israéliennes<br />

du Premier ministre turc<br />

actuel, Recep Tayyip Erdogan, un<br />

«islamiste modéré».<br />

En 1989, a été créée la Fondation<br />

du Cinquième Centenaire qui a organisé,<br />

en 1992, des cérémonies<br />

grandioses à travers tout le pays<br />

dont chacun garde le souvenir En<br />

2010, un Grand rabbin de Turquie<br />

est toujours en fonction, le journal<br />

Salom continue de paraître, un<br />

somptueux musée du judaïsme accueille<br />

les visiteurs, mais la communauté juive de Turquie,<br />

par ailleurs touchée par les mariages mixtes, est incontestablement<br />

inquiète pour son avenir.<br />

Musée du Judaïsme à Istanbul<br />

Jean-Pierre Allali<br />

25


26<br />

Conte Populaire<br />

LE MARCHAND D’ESCLAVES.<br />

CONNAISSEZ-VOUS DJOHA ? CE PERSONNAGE QUI<br />

HABITE L’IMAGINAIRE DES PEUPLES D’ORIENT ET<br />

D’AFRIQUE DU NORD. ON LE RETROUVE AU LIBAN, EN<br />

ÉGYPTE, EN TURQUIE, AU MAROC, EN TUNISIE, ETC<br />

SOUS UN NOM PROCHE DE CELUI-CI.<br />

CETTE HISTOIRE IMAGINÉE SE FONDE SUR CERTAINS<br />

ÉVÈNEMENTS AYANT RÉELLEMENT EU LIEU.<br />

Un jour, Djoha, accompagné de son âne, se promenait sur<br />

l’embarcadère du port de Smyrne. Il attendait patiemment<br />

qu’un petit travail de hamal (portefaix) lui soit proposé. Un<br />

grand navire arrivant des Indes venait d’accoster. Djoha s’arrêta<br />

net. De riches marchands, bien habillés, négociaient le<br />

prix de la vie d’esclaves qui se tenaient assis, enchaînés à<br />

même le quai. Ces derniers guettaient le moindre éclat de<br />

voix, craignant le moment où leur sort serait scellé.<br />

Djoha, très ému devant ce tableau, prit<br />

conscience de la chance qu’il avait d’être<br />

libre et décida d’aider ces pauvres<br />

créatures à se libérer de leur malheur.<br />

Brusquement une voix<br />

étrange retentit à leurs oreilles :<br />

«Esklavos judios no ay». Quel<br />

était le sens de ces mots : «il<br />

ne doit pas y avoir d’esclaves<br />

juifs».<br />

Mais d’où venait cette voix ?<br />

Du fond de sa mémoire ? Du<br />

fond de son histoire ? Etaitce<br />

Moïse en personne qui se<br />

serait déplacé pour lui rappeler<br />

les 400 ans d’esclavage en<br />

Égypte et la solidarité qui doit<br />

exister entre Juifs ? Una mano lava<br />

la otra y las dos lavan la kara (une main<br />

lave l’autre et les deux lavent la figure).<br />

Ce proverbe exprimant cette solidarité lui revint<br />

en mémoire.<br />

À cet instant, un seul désir anima notre homme : tout<br />

mettre en œuvre, à n’importe quel prix, pour racheter les<br />

captifs juifs, puisque le ciel lui avait dicté sa mission. Il alla<br />

trouver le propriétaire qui se moqua : «va t-en d’ici, tu n’auras<br />

jamais la somme nécessaire pour acheter un esclave» et<br />

il lui annonça les prix pour homme jeune, un plus âgé, une<br />

famille entière.<br />

- Marchand, dit Djoha, je n’ai pas d’argent mais je possède<br />

des «perles de nuit», d’une rareté rare.<br />

-Tu m’intrigues , dit le marchand, où les as-tu trouvées ?<br />

Lorsque la lune éclaire la terre et que le vent des montagnes<br />

souffle sur la mer, les perles de nuit se déposent sur l’écume<br />

des vagues. Elles s’offrent à ceux qui ont l’âme pure et le<br />

cœur généreux. Seuls ces êtres peuvent les voir.<br />

- Mais moi, j’ai l’âme pure et le cœur généreux. affirma le<br />

propriétaire d’esclaves.<br />

-En es-tu certain, rétorqua Djoha, sinon tu seras très déçu<br />

en ouvrant le sac.<br />

- Alors, voici, ce sac est à toi. Fais en bon usage.<br />

Le marchand d’esclaves s’en empara, marqua un temps<br />

d’arrêt, observa un moment de silence, n’osa ouvrir la besace.<br />

C’était la première fois que cet homme était confronté<br />

à sa conscience.<br />

- Va, choisis un esclave ou deux, pas plus.<br />

Djoha avançait lentement parmi<br />

ces hommes dont la sève de vie<br />

semblait déjà asséchée. Mais<br />

comment découvrir la trace<br />

de Juifs dans cette masse<br />

uniforme d’êtres décharnés,<br />

repliés sur eux-mêmes.<br />

Qu’importe, il s’approcha<br />

de chacun en prononçant le<br />

nom divin ! Un homme très<br />

âgé, épuisé, lui baisa la main<br />

en le remerciant.<br />

Je t’attendais mon fils. Mon nom<br />

est Joseph. J’étais un riche marchand<br />

et rapportais la soie de<br />

Chine jusqu’à Smyrne. Le bateau<br />

grec sur lequel je voyageais a été<br />

abordé par des corsaires. Nous avons<br />

été vendus parce que nous étions Juifs<br />

puis réduits en esclavage. Ils s’embrassèrent.<br />

Mais l’émotion fut si forte que le vieil<br />

homme perdit connaissance dans les bras de<br />

son bienfaiteur.<br />

Puis Djoha décida la Communauté à se joindre à son projet<br />

: racheter des esclaves pour en faire des hommes libres<br />

(c’est le pydyon : le rachat, un devoir sacré pour les Juifs).<br />

Chacun donna ce qu’il pouvait. C’est ainsi que quelques<br />

esclaves retrouvèrent leur liberté sans distinction de religion.<br />

Ils célébrèrent ensemble Pessah en espérant qu’un<br />

jour viendrait où tous les hommes de la terre respecteraient<br />

leurs frères.<br />

Joseph le libéré entama le chant d’Avadim aïnou… chant<br />

de liberté.<br />

Djoha, heureux d’avoir accompli cette mitsva s’en retourna<br />

vers le port et aperçu le marchand d’esclaves toujours à la<br />

recherche de ses perles de nuit.<br />

Angèle Perla Saül<br />

Tiré de son livre Djoha, Djohaya,<br />

nouveaux contes judéo-espagnols Ed° Biblieurope


Lectures<br />

LES CHOIX DE JIPÉA<br />

AU CŒUR DE L’ACTION – TSAHAL<br />

par Gilles Rivet<br />

À l’heure où Tsahal, l’armée de défense<br />

israélienne, accusée de tous<br />

les maux, fait l’objet d’un dénigrement<br />

nauséeux, y compris en Israël,<br />

à l’heure où les accusations les plus<br />

fantaisistes à son égard sont répandus<br />

à travers le monde, la publication<br />

du superbe ouvrage de Gilles Rivet<br />

nous met un peu de baume au cœur.<br />

On a dit et redit que Tsahal est l’une<br />

des armées les plus performantes de la planète. Hélas, à<br />

l’instar des dirigeants politiques successifs du pays, le bât<br />

blesse quant à l’information, ce qu’en hébreu on désigne<br />

sous le vocable de Hasbara. C’est ce défaut de communication<br />

qui fait que des hurluberlus agissant sous couvert<br />

de l’association Chovrim Chtika ont effectué il y a quelques<br />

mois une tournée en Europe afin de recueillir des fonds<br />

destinés à recueillir et diffuser des témoignages de soldats<br />

israéliens mettant en cause Tsahal. L’œuvre de Gilles Rivet<br />

est salutaire car elle nous montre Tsahal au quotidien avec<br />

ses jeunes soldats, ses garçons et ses filles au visage tout à<br />

la fois souriant et décidé.<br />

La première Guerre du Golfe en 1991 a laissé des traces.<br />

On se souvient des missiles Scuds envoyés sans vergogne<br />

sur Israël. Depuis, plusieurs unités de lutte contre les dangers<br />

nucléaire, biologique et chimique ont été constituées<br />

(NBC). Gilles Rivet nous les montre en action, notamment<br />

lors d’exercices de simulation.<br />

Un texte historique et de présentation précède cet album<br />

photographique de qualité. Superbe.<br />

Éd. E.T.A.I. Texte et photographies de Gilles Rivet.<br />

2ème semestre 2008. 146 pages grand format. 29,95 €<br />

ROME, LA JUDÉE ET LES JUIFS<br />

par Mireille Hadas-Lebel<br />

LA CHORBA AU MOUTON<br />

Contes et récits du Maghreb,<br />

par Paul Cohen<br />

Savant de renommée internationale,<br />

professeur à l’université Pierre<br />

et Marie Curie, Paul Cohen goûte<br />

désormais les plaisirs d’une retraite<br />

bien méritée. Il en profite pour nous<br />

concocter régulièrement des recueils<br />

nostalgiques. Décidément,<br />

les contes en tout genre attirent<br />

bien des auteurs ces derniers mois.<br />

Notre ami Francis Weill nous a offert<br />

de truculents «Contes Juifs» plutôt<br />

ashkénazes. Paul Cohen, pour notre<br />

plus grand plaisir nous fait voyager<br />

de Tunis à Marrakech et de Sfax à<br />

El-Djem.Avec «Habib et le clou de Chrah», c’est la traditionnelle<br />

histoire de Chrah, le personnage légendaire du<br />

folklore nord-africain.<br />

Avec «Les roses de Marrakech», une occasion est donnée<br />

d’évoquer la coopération discrète, dans le domaine<br />

agricole entre le Maroc et Israël avec, en toile de fond,<br />

une sombre affaire d’espionnage. Retour en Tunisie avec<br />

«Les nuits de Halfaouine». Mais le récit le plus long et<br />

aussi le plus intéressant, est sans conteste celui intitulé :<br />

«L’or des Juifs de Tunisie. Une enquête du commissaire<br />

M’Dib», un thriller qui pourrait constituer un bon scénario<br />

de film où l’on voit un policier tunisien enquêter sur<br />

l’or que la communauté juive avait été obligée, au temps<br />

de l’Occupation, de remettre aux Allemands, or qui a<br />

mystérieusement disparu et qui intéresse de nombreux<br />

services à travers le monde.<br />

Une petite remarque : une bibliographie de 2 ouvrages,<br />

pas plus, nous est proposée, ouvrages qui n’ont qu’un<br />

rapport lointain avec le recueil. Étrange…<br />

Reste un récit pimpant, agréable à lire. Une bonne détente<br />

assurée.<br />

Éditions L’Harmattan.<br />

Novembre 2008. 144 pages. 13,50 €<br />

Chaque nouveau livre de Mireille Hadas-Lebel ou dans la rédaction duquel elle est impliquée, est un<br />

enchantement. Elle possède ce talent extraordinaire de nous passionner en nous faisant découvrir<br />

des sujets qui peuvent paraître, de prime abord, difficiles, voire abscons et réservés aux spécialistes.<br />

Lorsqu’on évoque les relations entre Rome et les Juifs, on a tendance, en général, à les penser en<br />

termes d’opposition et de guerres. Nous vient en mémoire immédiatement, en effet, la destruction<br />

de Jérusalem et de son Temple, prélude à l’exil millénaire des Juifs. Nous avons retenu, à travers les<br />

siècles, les images de ces cohortes d’esclaves emmenés par les Romains vainqueurs. Les choses n’ont<br />

pas toujours été aussi tranchées et le mérite de l’auteur est de nous faire découvrir d’autres facettes<br />

des relations entre Rome, la Judée et les Juifs.<br />

Constatant que «si les articles sur des questions particulières touchant aux Juifs dans l’Empire romain<br />

sont innombrables», «les études d’ensemble sont relativement rares», Mireille Hadas-Lebel nous propose,<br />

précisément une telle étude tout en notant que l’ampleur du sujet est telle qu’il convient de se<br />

limiter à une aire géographique bien définie, en l’occurrence la Judée, Rome, l’Égypte et l’Asie Mineure.<br />

Dans les premiers textes juifs qui les mentionnent, les Romains sont appelés «Kittim». Pour lutter contre les Séleucides, Judas<br />

Maccabée envoie des émissaires à Rome pour proposer un traité d’amitié et d’alliance. Un chapitre très intéressant s’intitule :<br />

«La religion juive vue par les Romains». Des pages édifiantes sont consacrées à l’Égypte, la Cyrénaïque, Chypre, l’Afrique du<br />

Nord et l’Asie Mineure.<br />

Chaque chapitre est assorti d’extraits d’ouvrages qui viennent étayer les propos de l’auteur. Des cartes, des arbres généalogiques<br />

et des photographies agrémentent ce livre érudit, mais néanmoins accessible au grand public. À découvrir absolument.<br />

Éditions Picard. Mai 2009. 232 pages. 34 €.<br />

27


28<br />

Du côté des Arts<br />

et Spectacles<br />

Découvrez le site de l’exposition<br />

Hélène Berr, Une vie confisquée et<br />

laissez vous guider par des extraits<br />

du journal, des documents et une iconographie<br />

inédite, pour une visite du<br />

Paris Occupée que fréquentait la jeune<br />

étudiante.<br />

Hélène Berr avait 21 ans en 1942. Parisienne,<br />

étudiante à la Sorbonne, elle a<br />

tenu son journal au jour le jour d’avril<br />

1942 à février 1944. Ce texte, d’une<br />

qualité littéraire exceptionnelle, mêle l’expérience quotidienne<br />

de l’insoutenable et le monde rêvé des lettres,<br />

alternant à chaque instant entre l’espoir et le désespoir.<br />

Arrêtée le 8 mars 1944, elle est déportée à Auschwitz<br />

avec son père et sa mère. Elle survit presque jusqu’au<br />

bout à l’épreuve, succombant à l’épuisement à Bergen-<br />

Belsen en avril 1945, avant la libération du camp.<br />

Jusqu’au 31 mars 2010 au Mémorial de la Shoah<br />

17, rue Geoffroy - l’Asnier 75004 Paris – Entrée libre<br />

Cinéma<br />

LES COUPS DE CŒUR DE<br />

FRÉDÉRIQUE LAHMI<br />

GAINSBOURG, Vie héroïque<br />

de Joann Sfar<br />

Que l’on soit ou non fan de Serge<br />

Gainsbourg, force est de reconnaître<br />

qu’il était un personnage<br />

hors du commun. C’est pour cette<br />

raison que Joann Sfar, formidable<br />

auteur de bandes dessinées, en<br />

particulier du cycle du «Chat du<br />

Rabbin» a décidé de [ra] conter sa<br />

vie. Mais Joann Sfar est un artiste, il<br />

nous livre son Gainsbourg à lui.<br />

On aimera surtout la première partie<br />

du film où l’on voit Lucien Gainsbourg enfant juif d’origine<br />

russe obligé de porter l’étoile jaune pendant la guerre.<br />

Il se destinait à la peinture mais il a estimé qu’il n’avait pas<br />

de talent et il a détruit toutes ses toiles.<br />

Joann Sfar n’aurait pas pu réaliser son film sans avoir trouvé<br />

l’acteur idéal : Eric Elmosnino. Il est tout simplement extraordinaire<br />

: non seulement il lui ressemble physiquement,<br />

mais il est l’incarnation de Gainsbourg et à lui seul il vaut la<br />

peine d’aller voir ce film.<br />

Exposition jusqu’au 7 mars au Musée<br />

d’Art et d’Histoire du Judaïsme :<br />

La Splendeur des Camondo, de<br />

Constantinople à Paris (1806-1945)<br />

À Constantinople, ils marquent de leur<br />

empreinte l’urbanisme et la vie économique.<br />

A Paris leur générosité rayonne,<br />

jusqu’à ce jour tant dans les musées et<br />

institutions culturelles que dans l’enceinte<br />

des synagogues. À ne pas rater !<br />

Musée d’art et d’histoire du judaïsme<br />

Hôtel de Saint-Aignan - 71, rue du Temple. 75003 Paris<br />

Tél. : 33 (0)153 0186 53 - Fax : 33 (0)142 72 97 47<br />

Conférence le 10 mars à 19h30 au Musée<br />

d’Art et d’Histoire du Judaïsme :<br />

La transmission du judaïsme dans les<br />

couples mixtes, à l’occasion de la parution<br />

de l’ouvrage éponyme de l’auteur<br />

Séverine Mathieu, docteur en sociologie,<br />

professeur agrégée de sciences sociales<br />

avec l’auteur, Pauline Bebe, rabbin,<br />

Rosette Tama, psychanalyste.<br />

Le Mémorial de la Shoah organise comme chaque année un<br />

voyage de mémoire à Auschwitz les dimanches 21 mars<br />

et 28 mars. La journée débute par une visite d’Auschwitz II<br />

(Birkenau), site sur lequel se trouvaient les installations de<br />

mise à mort. L’après-midi est consacré à une visite du site<br />

d’Auschwitz I, devenu musée d’État après-guerre.<br />

Tarif 350 €<br />

Inscriptions auprès de Valérie Ezra au 01 53 01 17 15<br />

A SERIOUS MAN<br />

de Joël et Ethan Coen<br />

Malgré leur nom, on avait oublié que<br />

les frères Coen sont juifs. Jusqu’à présent<br />

leur cinéma était plutôt noir et<br />

violent en particulier leur dernier film<br />

« No country for old man ».<br />

Là ils se souviennent de leur enfance<br />

dans la communauté juive de Saint-<br />

Louis, Minnesota et de leur obligation<br />

d’aller au Talmud Torah le dimanche<br />

matin, ce qui ne leur plaisait pas du<br />

tout. Ils se sont d’ailleurs complètement<br />

éloignés du judaïsme.<br />

Donc, le jour où tous les malheurs du monde s’abattent sur<br />

Larry Gopnik, sorte de Job d’aujourd’hui, ce dernier s’adresse<br />

à des rabbins pour obtenir des réponses et savoir pourquoi<br />

Dieu lui fait subir toutes ses épreuves. Mais cette enquête désespérée<br />

est le prétexte pour un film d’un humour grinçant et<br />

d’une grande noirceur. Pour les frères Coen il n’y a aucune<br />

réponse magique à attendre de la religion.


30<br />

Découverte<br />

SAFED : UNE VILLE<br />

MAGIQUE ET MYSTÉRIEUSE<br />

NOUS ALLONS DÉCOUVRIR ENSEMBLE LA VILLE DE SA-<br />

FED OU TSFAT EN HÉBREU QUI EST L’UNE DES QUATRE<br />

VILLES SAINTES D’ISRAËL.<br />

SELON LA TRADITION, TSFAT AURAIT ÉTÉ LA VILLE OÙ<br />

SEM - LE FILS DE NOÉ - INSTALLA SA YÉCHIVA (CENTRE<br />

D’ÉTUDE). PUIS NOUS RETROUVONS LA VILLE CITÉE<br />

DANS LE TALMUD DE JÉRUSALEM COMME ÉTANT UNE<br />

DES VILLES OÙ ON ALLUMAIT UN FEU SUR SA MON-<br />

TAGNE POUR ANNONCER AUX HABITANTS LE 1ER JOUR<br />

DU NOUVEAU MOIS DU CALENDRIER HÉBRAÏQUE. IL<br />

Y A DEUX MILLE ANS, FLAVIUS JOSÈPHE, ALORS GOU-<br />

VERNEUR DE LA RÉGION DE LA GALILÉE, FORTIFIA LA<br />

VILLE POUR SE DÉFENDRE DES ROMAINS LORS DE LA<br />

GRANDE RÉVOLTE.<br />

Après la destruction du deuxième temple, les Cohanim de<br />

la <strong>12</strong>ème équipe de garde du Temple qui se nommait Pachh’oun<br />

ou Yekim s’installent à Tsfat.<br />

La ville sera successivement assiégée par les différentes civilisations<br />

qui viendront conquérir Erets Israël : Byzantins,<br />

Musulmans, Croisés, Mamelouks…et chacun d’entre eux en<br />

fera un point stratégique fortifié.<br />

Malgré ces épreuves, les Juifs ne l’ont jamais quittée, habitant<br />

dans la vieille ville, et maintenant toujours une activité<br />

communautaire, exerçant le plus<br />

souvent des professions agricoles<br />

(huile, miel), industrielles<br />

(textile) ou différents commerces<br />

(épices en particulier).<br />

En 1517, Israël est sous domination<br />

Ottomane. La liberté de<br />

culte est relativement préservée,<br />

alors que les communautés juives<br />

d’Europe de l’ouest sont persécutées.<br />

Arrivent alors à Tsfat certains<br />

des plus grands maîtres du<br />

judaïsme espagnol, et avec eux<br />

des connaissances kabbalistiques<br />

inouïes.<br />

La petite ville de Haute Galilée<br />

devient rapidement l’un des centres spirituel les plus<br />

importants du globe et durant tout le 16ème siècle, Tsfat<br />

rayonne de par le monde, les sommités du judaïsme qui<br />

y sont installées transmettent leurs connaissances au reste<br />

des communautés juives dispersées.<br />

Ainsi, le Rav Yaakov Birev essaie même de renouveler le<br />

Sanhédrin (la cour suprême rabbinique) mais on trouve aussi<br />

pêle-mêle Rabbi Moché Cordovero surnommé le Ramak,<br />

maître de Rabbi Itzhak Louria appelé le Ari zal et son élève<br />

Rabbi Haim Vital, qui développeront les secrets de la Torah<br />

par la kabbale.<br />

Il y aura aussi l’éminent Rabbi Yossef Caro qui codifiera à<br />

Safed le Choulhane harou’h - manuel de référence et guide<br />

halakhique (commandement de la Torah), synthèse parfaite<br />

de toutes les lois juives jusqu’à nos jours.<br />

Mais encore Rabbi Shlomo Halévy Elkabetz, poète de renom<br />

à qui l’on doit notamment le fameux hymne mystique<br />

«Le’ha dodi» chanté à l’inauguration<br />

du soir du chabat.<br />

On dénombrait dans la petite<br />

ville huit synagogues d’où son<br />

surnom donné par les Juifs :<br />

Beth El (la maison de Dieu), il y<br />

avait par exemple celle de Rabbi<br />

Itzhak Abouav qui était un roch<br />

yechiva important à l’époque de<br />

l’expulsion des Juifs d’Espagne.<br />

Rabbi Abouav décéda au Portugal<br />

mais il avait construit luimême<br />

sa magnifique synagogue<br />

et écrit un Sefer Torah spécial<br />

avec des pensées très pures.<br />

Après la montée de ses élèves à<br />

Tsfat, c’est, selon une tradition, par leurs prières qu’ils firent<br />

déplacer par miracle la synagogue et le Sefer Torah depuis<br />

l’Espagne.<br />

C’est une synagogue aux décors fastueux, et aux couleurs<br />

vives qui a toujours ce fameux Sefer Torah de Rabbi Itzhak<br />

Abouav que l’on ne sort qu’à trois occasions dans l’année :<br />

Rosh hachana, Yom Kippour et Chavouot, dont les initiales


assemblées donnent le mot Ka-Ch-er.<br />

Autre synagogue bien connue et visitée par des milliers de<br />

pèlerins chaque année : celle du Ari zal qui, à son époque,<br />

se trouvait en dehors de la ville (rattrapée par l’urbanisation),<br />

avec un éh’al<br />

(armoire des sifré<br />

Torah) d’une rare<br />

beauté et particulièrement<br />

bien<br />

conservé, lieu empli<br />

de sainteté et d’histoire.<br />

Le Ari zal lui-même<br />

sortait de l’enceinte<br />

de la synagogue le<br />

vendredi soir pour<br />

accueillir le chabat<br />

tel un invité. Il y aussi<br />

la synagogue de<br />

Rabbi Yossef Caro<br />

celle de Rabbi Moché<br />

Alcheh’…<br />

À partir du 18ème<br />

siècle surviennent<br />

plusieurs catastrophes<br />

de grande<br />

ampleur sur la ville,<br />

épidémie en 1747<br />

suivie en 1759 d’un<br />

tremblement de<br />

terre durant lequel<br />

plus de trois cents<br />

Juifs périrent, mais<br />

les Juifs continuent<br />

de venir s’installer à<br />

Tsfat jusqu’en 1837<br />

où se produit un<br />

autre tremblement<br />

de terre. Plusieurs<br />

milliers de victimes<br />

sont à déplorer, et<br />

les pogroms druzes<br />

et arabes qui s’ensuivent<br />

poussent<br />

une grande majorité des habitants juifs de Tsfat à fuir vers<br />

Jérusalem pour ne revenir qu’à partir de 1857.<br />

En 1917, la ville compte plus de 11000 Juifs. En 1929, c’est<br />

plus de 30 Juifs qui sont assassinés pendant les violentes<br />

émeutes arabes. Le quartier juif est incendié, la communauté<br />

désespérée.<br />

À la guerre d’indépendance en 1948, la ville subit de nouveau<br />

un siège, mais intérieur celui-ci, puisque ce sont les<br />

armées arabes qui bloquent la ville et ses 2000 habitants<br />

juifs. Le 1er mai, la 3ème division de la section «Galilée»<br />

du Palmakh (les troupes de choc de la Haganah) organisent<br />

l’opération «Yifta’h» pour libérer la ville. C’est l’épisode<br />

quasi-miraculeux de la «Davidka» : Les Juifs font courir le<br />

bruit qu’ils possèdent la bombe nucléaire, que son explosion<br />

est particulièrement identifiable provoquant un bruit<br />

particulièrement assourdissant, et fait tomber une pluie de<br />

tonnerres, à l’image de celle lancée sur Hiroshima par les<br />

Américains quelques années auparavant. Le Palmakh, bien<br />

loin de cet aboutissement technologique, tire au canon appelé<br />

«Davidka» qui résonne dans toute la ville. Les artilleurs<br />

s’acharnent toute une nuit où justement il pleut sans ar-<br />

rêt, tonnerres à l’appui ; il n’en faut pas plus pour que les<br />

Arabes paniquent et prennent la fuite devant cet armement<br />

‘’nucléaire’’ !<br />

Aujourd’hui Tsfat compte plus de 30 000 habitants, pour<br />

la plupart juifs, des<br />

milliers de touristes<br />

viennent chaque<br />

année découvrir les<br />

secrets de la ville,<br />

les synagogues, le<br />

célèbre mikvé (bain<br />

rituel) du Ari zal et<br />

le vieux cimetière<br />

où reposent les tsadikim<br />

de la ville. Et<br />

plus récemment,<br />

le monument de<br />

c o m m é m o r a t i o n<br />

des Juifs pendus<br />

par les anglais pour<br />

avoir voulu libérer<br />

notre terre de<br />

l’occupation. Mais<br />

Safed est aussi une<br />

ville agréable à visiter<br />

pour ses ruelles<br />

pittoresques toutes<br />

peintes d’un bleu<br />

azur (qui rappelle<br />

le ciel et qui fait fuir<br />

le «satan» selon la<br />

kabbale), emplies<br />

de galeries d’art, de<br />

boutiques d’artisans<br />

de bijoux, d’accessoires<br />

religieux artisanaux,d’expositions<br />

de peinture,<br />

de ventes de bougies<br />

de miel faites<br />

main. Dernièrement<br />

sont redevenues a<br />

la mode les soirées<br />

‘’Klezmer’’ concerts<br />

de rue de musique<br />

hassidique qui remplissent la ville chaque soir en été.<br />

Je vous invite vivement à venir vous replonger dans l’histoire<br />

magique et mystérieuse de Tsfat et à découvrir par vousmême<br />

l’atmosphère<br />

qui règne dans la ville<br />

de la kabbale ….<br />

David Mansour<br />

972-52-43-34-254<br />

http://www.tiyoul-tov.org<br />

31


32<br />

Recettes<br />

À L’APPROCHE DE LA FÊTE DE PESSAH, RENÉ BEN-<br />

BASSA, MEMBRE D’AKI ESTAMOS - L’ASSOCIATION<br />

DES AMIS DE LA LETTRE SÉPHARADE, NOUS PRO-<br />

POSE TROIS RECETTES JUDÉO-ESPAGNOLES TRADI-<br />

TIONNELLES.<br />

BOULETTES DE POIREAUX<br />

(keftes de prasa)<br />

Ingrédients<br />

- 1 kg de poireaux coupés en deux dans le sens de la longueur<br />

et abondamment lavés.<br />

- 2 œufs<br />

- 40 gr de farine de Matsa (la plus fine possible)<br />

- Thym<br />

- Cannelle<br />

- Huile<br />

Préparation<br />

- Blanchir les poireaux à l’eau bouillante pendant quelques<br />

minutes. Les presser à la main pour les débarrasser du liquide<br />

qu’ils contiennent. Les hacher finement et les mettre<br />

dans un grand saladier.<br />

- Battre les deux œufs à la fourchette et les ajouter aux poireaux<br />

avec le reste des ingrédients. Bien mélanger : la pâte<br />

doit être molle, on peut être amené à ajouter un peu de<br />

farine de matsa ou d’eau si nécessaire.<br />

- Faire chauffer de l’huile (assez pour que les beignets<br />

soient recouverts), former des boulettes plates et les faire<br />

frire deux minutes sur une face et une à deux minutes sur<br />

l’autre pour obtenir une couleur dorée.<br />

* Ces beignets peuvent être<br />

maintenus au chaud (au four)<br />

en attendant d’être servis.<br />

RAGOÛT DE FÈVES FRAÎCHES<br />

(Havas frescas)<br />

Ingrédients<br />

- 1kg de fèves fraîches (avec leur enveloppe)<br />

- 2 oignons nouveaux<br />

- 1 morceau de sucre, 1 cuillère à café de sel, 5 cuillères à<br />

soupe d’huile, Le jus d’un citron et 1 verre d’eau<br />

Préparation<br />

- Oter le pourtour des gousses de fèves.<br />

- Récupérer les fèves et l’enveloppe des gousses. Enlever<br />

ensuite l’ongle de chaque fève et en fendre légèrement le<br />

bas avec un couteau, puis réserver.<br />

- Couper les enveloppes des gousses en gros morceaux,<br />

les laver abondamment puis les citronner.<br />

- Dans une casserole, faire revenir les oignons dans l’huile,<br />

saler, ajouter le morceau de sucre, le verre d’eau puis les fèves<br />

et les morceaux de gousses. Porter le tout à ébullition.<br />

- Baisser le feu et faire cuire 15 minutes environ.<br />

- Goûter une fève de temps en temps pour vérifier la cuisson.<br />

Ce plat est traditionnellement servi à Pessah avec une<br />

épaule d’agneau.<br />

BIMUELOS<br />

Ingrédients<br />

- 4 matzot très fines<br />

- 4 œufs<br />

- Du sel, une bonne pincée de poivre<br />

- Un sirop léger ou du sucre glace<br />

- Huile<br />

Préparation<br />

Faire tremper les matzot, puis les égoutter en les pressant<br />

dans un torchon.<br />

Les écraser dans un saladier et mélanger cette préparation<br />

avec les œufs battus, le sel et, éventuellement, le poivre.<br />

Faire chauffer l’huile (assez pour que les beignets soient<br />

recouverts).<br />

Prélever une à une de grosses cuillérées à soupe du mélange<br />

et les faire frire des deux cotés, puis les déposer sur<br />

un papier absorbant.<br />

Dresser les bimuelos dans un plat de service et les saupoudrer<br />

de sucre glace. On peut, au préalable, les tremper<br />

brièvement dans un sirop de citron léger.


Juridique<br />

LA RECONNAISSANCE DE DETTE<br />

par maître Pierre Namer<br />

Alinéa 1 : C’est une prescription de la Torah que de prêter<br />

aux pauvres du peuple d’Israël. Cette prescription a une valeur<br />

plus importante que celle de la tsédaka. Les pauvres de<br />

la famille sont prioritaires. C’est à eux que l’on doit prêter<br />

en premier. Les pauvres de la ville où on habite sont prioritaires<br />

vis-à-vis de pauvres d’une autre ville. C’est une mitsva<br />

que de prêter même au riche s’il est dans le besoin suivant<br />

la conjoncture du moment.<br />

Alinéa 2 : Il est interdit d’oppresser le pauvre et de lui<br />

demander le remboursement du prêt qui lui est accordé<br />

lorsque nous savons pertinemment qu’il n’a pas de quoi<br />

rembourser.<br />

Alinéa 3 : Il est interdit à l’emprunteur de conserver l’argent<br />

qu’il a en sa possession pour le remboursement de l’emprunt<br />

en demandant au prêteur de revenir le lendemain.<br />

Alinéa 4 : Il est interdit à l’emprunteur d’utiliser son emprunt<br />

à mauvais escient et de le dépenser au point de ne<br />

plus pouvoir le rembourser. Si un homme agit de cette manière,<br />

il est appelé «Racha»<br />

(Choul’han aroukh – Hochen Michpat -partie relative au<br />

droit civil- Chapitre 97).<br />

UN PRÊT CONSENTI À UN PROCHE EN DIFFICULTÉ, UNE<br />

DETTE DE JEUX À LA FIN D’UNE PARTIE DE<br />

POKER ENTRE AMIS, UN ACHAT QUI<br />

N’A PU ÊTRE RÉGLÉ INTÉGRA-<br />

LEMENT : LES MOTIFS POUR<br />

RECOURIR À CE QU’ON<br />

APPELLE UNE RECON-<br />

NAISSANCE DE DETTE<br />

NE MANQUENT PAS.<br />

MAIS POUR QUE CET<br />

ACTE JURIDIQUE<br />

SOIT VALABLE, IL<br />

DOIT RÉPONDRE<br />

À CERTAINS CRI-<br />

TÈRES.<br />

UN DÉBITEUR<br />

ÉCLAIRÉ, UNE<br />

DETTE CERTAINE<br />

ET LICITE.<br />

Un tel acte ne peut<br />

émaner que d’une personne<br />

bénéficiant d’une<br />

pleine capacité juridique<br />

(exclusion des mineurs et des<br />

majeurs bénéficiant d’un statut<br />

de protection) qui reconnaît, en<br />

toute connaissance de cause et sans y<br />

être contrainte, une dette certaine et licite.<br />

La reconnaissance d’une<br />

dette éventuelle dont<br />

le montant n’est pas<br />

encore inconnu, ou<br />

d’une dette découlant<br />

d’une pratique<br />

interdite par la loi<br />

(ex : paris illégaux)<br />

n’aura ainsi pas la valeur<br />

juridique espérée.<br />

LA NÉCESSITÉ D’UN<br />

ÉCRIT COMPLET SAUF SI…<br />

En principe, la reconnaissance de dette doit nécessairement<br />

être établie par écrit et mentionner :<br />

- l’identité du débiteur.<br />

- le montant de la dette reconnue, exprimé en chiffres et en<br />

lettres, si possible de façon manuscrite.<br />

- la date et la signature du débiteur.<br />

Un document émanant du débiteur mais ne comportant<br />

pas toutes les mentions requises est néanmoins susceptible<br />

de constituer, malgré tout, une reconnaissance de dette, à<br />

la condition qu’il soit complété par des éléments extérieurs<br />

suffisamment probants (témoignages, indices).<br />

En outre, lorsque la dette est d’un montant inférieur à 1 500€<br />

ou qu’elle a été contractée par un commerçant à l’occasion<br />

de l’exercice de son commerce, l’établissement d’un écrit<br />

n’est pas nécessaire et la preuve de la reconnaissance peut<br />

être rapportée par n’importe quel moyen.<br />

NOS CONSEILS :<br />

. Avoir recours à un écrit même<br />

lorsque celui-ci n’est pas exigé<br />

par la loi, et y compris lorsque<br />

le débiteur est un proche<br />

- Mentionner clairement la<br />

cause de la dette objet de<br />

la reconnaissance (prêt,<br />

achat à crédit, etc…)<br />

afin d’éviter toute<br />

contestation quand<br />

il s’agira de procéder<br />

au règlement.<br />

- Indiquer dans<br />

l’acte l’échéancier<br />

de remboursement,<br />

ainsi que<br />

le taux d’intérêt<br />

convenu.<br />

- Garder à l’esprit le<br />

fait qu’une reconnaissance<br />

de dette est en<br />

principe valable pendant<br />

une durée de 5 ans.<br />

33


NOM :<br />

Prénom :<br />

Téléphone :<br />

eMail :<br />

Adresse :<br />

Code Postal :<br />

Ville :<br />

34<br />

La rubrique médicale<br />

LA MÉDECINE ESTHÉTIQUE<br />

DU VISAGE<br />

La médecine esthétique se définit comme «l’ensemble des<br />

prescriptions et des actes visant à prévenir, améliorer ou<br />

corriger les conséquences du vieillissement physiologique,<br />

grâce à une approche pluridisciplinaire». Aujourd’hui<br />

mon propos se limitera à la médecine<br />

esthétique du visage.<br />

Depuis près de 10 ans en Europe, la médecine<br />

esthétique est devenue un véritable phénomène<br />

de société au détriment de la chirurgie<br />

esthétique. Plus abordable, moins risquée,<br />

moins chère (acte rarement supérieur à 300 €,<br />

elle s’est démocratisée à toutes les couches<br />

de la population. Une enquête américaine indique<br />

que la croissance du secteur de l’esthétique<br />

aux États-Unis en 10 ans a doublé pour<br />

la chirurgie et que pour la médecine, elle, a<br />

septuplé.<br />

Parmi les actes les plus pratiqués en médecine<br />

esthétique, on trouve en premier l’injection de<br />

«Botox», puis celle de comblement avec de l’acide hyaluronique<br />

qui a remplacé le collagène dans les années 90 et en<br />

trois l’épilation au laser.<br />

Les injections de «Botox» permettent d’effacer les rides du<br />

haut du visage, les rides frontales horizontales et les rides<br />

verticales inter sourcilières ainsi que les rides latérales autour<br />

des yeux<br />

DEVENEZ MEMBRE DE L’AE <strong>12</strong><br />

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CHÈQUE DE 20€ À :<br />

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8, rue de Madagascar<br />

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Tél. : 01 43 41 48 01<br />

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Abonnement France Métropolitaine<br />

20€<br />

ET RECEVEZ LES 4 PROCHAINS NUMÉROS DE TRIBU <strong>12</strong><br />

Ce qui rend le lifting du haut du visage<br />

inutile. Depuis le début de ce traitement,<br />

aucun effet indésirable n’est apparu.<br />

Pour le bas du visage, les injections d’acide<br />

hyaluronique comblent les rides verticales<br />

qui se trouvent de part et d’autre de la<br />

bouche, permettent de gonfler les pommettes<br />

et les lèvres, ainsi que le creux des joues.<br />

L’expérience du médecin vous garantira un résultat<br />

harmonieux.<br />

Il faut savoir distinguer entre «les rides de<br />

vieillissement», qui dégradent un visage et qui<br />

méritent d’être traitées pour redonner une<br />

certaine jeunesse à la personne, et «les rides<br />

d’expression» qui sont le reflet de la personne,<br />

témoignent les acquis de la vie et qui ne nécessitent<br />

pas d’intervention.<br />

Les actes pratiqués par des médecins esthéticiens,<br />

de plus en plus précis et fins, sont adaptés<br />

à chaque patient. Pour cela une étude préalable<br />

et personnalisée est indispensable.<br />

Toutes ces injections sont indolores, grâce à une<br />

crème anesthésique préalablement appliquée.<br />

L’effet de ces produits dure 6 mois, car ils sont<br />

biodégradables. Les injections peuvent se faire,<br />

dés l’âge de 20 ans et sans limite d’âge.<br />

Dans le prochain numéro de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>, je vous parlerai des<br />

autres actes de médecine esthétique : le peeling, le rajeunissement<br />

laser, le traitement de la cellulite.<br />

Dr Michel Mimoun


Hanoucca<br />

35


TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

CONNAIS-TU SOL HATCHUEL, LA<br />

SADDIQA DE TANGER ?<br />

«Saddiqa», c’est un mot qui vient de l’hébreu et qui veut<br />

dire «Juste». Jusqu’à aujourd’hui, les Juifs du Maroc, qu’ils<br />

vivent encore dans ce pays, qu’ils se soient établis en<br />

France, en Amérique ou en Israël, considèrent Sol Hatchuel<br />

comme une juste, comme une sainte, comme une «saddiqa».<br />

Je vais te raconter pourquoi à travers l’histoire de<br />

cette jeune juive. Cela se passe à Tanger, dans ce qu’on appelle<br />

le «Maroc espagnol», entre la Méditerranée et l’océan<br />

Atlantique, face à l’Europe. Là, depuis le VIème siècle avant<br />

notre ère, alors que la ville, qui est une colonie carthaginoise,<br />

s’appelle Tingis, une communauté juive est établie.<br />

Nous sommes en 1820. Tanger est désormais une ville<br />

arabe car la cité a été conquise en 1684 par le sultan Moulay<br />

Ismaïl. Haïm Hatchuel est un modeste commerçant qui<br />

vit là avec sa femme Simha et leurs enfants qu’ils élèvent<br />

dans le respect de la religion juive. C’est l’année où naît la<br />

petite Sol. Le bébé est très beau et comme, à Tanger, on<br />

parle encore espagnol parce qu’on y trouve beaucoup de<br />

Juifs installés là après l’expulsion d’Espagne en 1492, on<br />

décrit la petite Sol comme «dichosa», porteuse de bonheur.<br />

Et sa maison est déclarée «casa de bendicion», maison de<br />

bénédiction. Sol grandit, aimée par sa famille. Elle a une<br />

douzaine d’années quand on commence à songer au mariage<br />

et à lui constituer un trousseau, qu’on appelle alors un<br />

«ajuar» et à lui chercher un fiancé.<br />

Un tel bonheur ne va pas sans faire de jalousie dans le voisinage.<br />

Ce sont les voisins des Hatchuel, une famille musulmane,<br />

les Masmoudi, qui vont se charger d’une infâme<br />

mission : ils commencent à répandre le bruit que Sol s’est<br />

convertie à l’islam et qu’elle a prononcée devant des témoins<br />

la prière de la «chahada» qui fait d’elle et pour toujours<br />

une Musulmane.<br />

Simha, la maman, se lamente : «Comment voulez-vous<br />

qu’elle ait fait cela. Je l’ai élevée dans le respect de la Torah<br />

et dans la fidélité au judaïsme !». La voisine, Tahara Masmoudi<br />

n’en démord pas : «Par Allah, je l’ai moi-même entendu<br />

dire qu’il n’y a de divinité qu’Allah et que Mahomet<br />

est son prophète. Et il y avait d’autres témoins. D’ailleurs,<br />

tout le monde sait que Sol est amoureuse d’un jeune Musulman<br />

de la ville…»<br />

Dans la communauté juive, c’est la consternation car la loi<br />

DANS CETTE PARTIE, NOUS PROPOSONS AUX JEUNES<br />

UN SUPPLÉMENT QUI LEUR EST DESTINÉ<br />

LES<br />

GRANDS PERSONNAGES<br />

JUIFS DU PASSÉ<br />

est sévère. Si tout cela est vrai, Sol est désormais musulmane.<br />

Interrogée, Sol Hatchuel nie farouchement : «Je ne suis pas<br />

musulmane. Je ne l’ai jamais été. Je ne désire pas l’être. Je<br />

suis juive. Je suis juive».<br />

Hélas, Sol Hatchuel est emprisonnée à Tanger puis transférée<br />

dans la ville de Fez.<br />

Lors d’une visite à la prison, ses parents, désespérés, lui<br />

disent : «Choisis la vie avant tout. Sauve ta vie. Dis que<br />

c’est vrai, que tu es musulmane». À leur suite, des rabbins<br />

tentent la même démarche. Rien n’y fait. Sol est tenace,<br />

têtue. Elle veut rester fidèle à la foi de ses pères. Le tribunal<br />

islamique la condamne à être brûlée vive. Son père, en vendant<br />

tous se biens et en payant une forte amende parvient<br />

à obtenir qu’elle soit…décapitée.<br />

En 1834, à l’âge de 14 ans, Sol Hatchuel est menée à l’échafaud<br />

dressé sur la place de la mosquée. Le bourreau, un<br />

géant noir lui souffle : «Sauve ta vie, dis que tu es musulmane…»<br />

«Non», lui répond Sol. Et le bourreau lui tranche la tête.<br />

Sol a été enterrée au cimetière juif de Tanger. Au lendemain<br />

de sa mort, elle devient une légende. On la désigne désormais<br />

sous le nom de Lalla Solica ha Tsadeket. Un mausolée<br />

est élevé à sa mémoire. Le peintre Alfred Dehodencq qui a<br />

assisté à l’exécution va l’immortaliser avec son œuvre très<br />

connue, «L’exécution de la Juive». Lalla Solica est morte en<br />

l’an 5594 du calendrier hébraïque. Or, 5594 est la valeur<br />

numérique du mot «Tsadeket », la Juste. Tout un symbole !<br />

DANS LE PROCHAIN NUMÉRO DE<br />

TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR, TU DÉCOUVRIRAS<br />

LES CAMONDO,<br />

UNE FAMILLE DE MÉCÈNES JUIFS<br />

39


Devinettes<br />

Un jeune lecteur de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> vous propose 2 devinettes :<br />

1) Quelle est la fée que les enfants aiment le moins ?<br />

2) Je suis debout, il est couché. Je suis couché, il est debout.<br />

Qui suis-je ?<br />

Enigmes<br />

Question 1 :<br />

On me pose sur une table, on me coupe, on me sert, sans jamais me manger. Qui suis-je ?<br />

Rions un peu<br />

Un couple de randonneurs part à la campagne. La femme :<br />

- Chéri… Ce paysage me laisse sans voix !<br />

- Parfait, nous campons ici !<br />

En file indienne, tous les animaux se dirigent vers l’arche<br />

de Noé. Soudain, la file s’arrête. La grenouille demande<br />

à la girafe, sa voisine :<br />

- Regarde et dis-moi ce qui se passe!<br />

La girafe tire son cou et dit en souriant :<br />

- Cela risque de durer longtemps. C’est le mille-pattes<br />

qui refait ses nœuds de chaussure.<br />

Question 2 :<br />

Il me faut 8 jours pour creuser une fosse de 8 m de haut x 8 m de long x 8 m de large. Combien de jours me faudra-t-il<br />

pour creuser une fosse de 4x4x4 mètres ?<br />

Question 3 :<br />

Deux ethnologues découvrent un tombeau dans lequel il y a 2 êtres à l’état de<br />

chair. L’un des deux s’écrie : «Mais ce sont Adam et Êve !». Comment les a-t-il<br />

reconnus ?<br />

Question 4 : Un émir mourrant fait venir ses deux fils auprès de lui. Il leur dit :<br />

«Voyez vous à l’horizon le minaret de la ville voisine ? Eh bien celui d’entre<br />

vous dont le cheval arrivera en dernier au pied de ce minaret héritera de mon<br />

immense fortune». Les deux fils se précipitent vers l’écurie et partent au triple<br />

galop vers le minaret. Pourquoi se pressent-ils ainsi ?<br />

Question 5 : Trois Russes ont un frère commun. Quand ce frère meurt, les 3<br />

Russes n’ont alors plus de frère. Comment est-ce possible ?<br />

40<br />

Les Jeux de<br />

SUDOKU<br />

À PESSAH, MANGEZ LES MAZOTS.<br />

M T<br />

Des mÈtiers en salade<br />

En mélangeant les lettres d’un mot de cinq lettres et d’un mot de quatre lettres,<br />

il s’agit de trouver un mot de neuf lettres désignant un métier<br />

1/ ENCRE + ARDU =<br />

2/ REMIS + UNIE =<br />

3/ FEMUR + PARU =<br />

4/ FINIR + RIME =<br />

T<br />

A<br />

Z<br />

M S<br />

A O<br />

Z<br />

A<br />

Solutions


page 42<br />

TRiBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />

QUIZ TESTEZ VOS CONNAISSANCES<br />

QUE SAVEZ-VOUS DES GRANDES FIGURES JUIVES ?<br />

L’Histoire juive est jalonnée de parcours exceptionnels d’hommes et de femmes qui ont été de grands savants, de<br />

grands dirigeants politiques, de grands intellectuels ou encore de grands sportifs, mais qui ont aussi conservé un lien<br />

fort avec leur judaïsme. Que savez-vous de certains d’entre eux ? À vous de jouer. Notez vos réponses. Comparez avec<br />

les solutions. Comptez vos points et lisez l’évaluation.<br />

Question 1<br />

Le sportif juif tunisien Young Perez, qui est mort dans un camp de concentration a connu son heure de gloire, en 1931 comme :<br />

A : Nageur B : Boxeur C : Tennisman<br />

Question 2<br />

Le Breton Jules Isaac est connu pour :<br />

A : Son action en faveur du dialogue judéo-chrétien B : Sa découverte de la pénicilline C : Ses travaux sur les Juifs de Bretagne<br />

Question 3<br />

Haï Taïeb est un rabbin dont on disait :<br />

A : Qu’il ne sait pas faire le mal B : Qu’il mange très peu C : Qu’il ne peut pas mourir<br />

Question 4<br />

Naphtali Herz Imber est connu pour avoir :<br />

A : Composé le chant « Hatikva » B : Été champion du monde de lutte C : Avoir fait le tour du monde en trois mois D : Avoir<br />

dirigé le gouvernement israélien dans les années cinquante<br />

Question 5<br />

L’écrivain juif allemand, Franz Rosenzweig a écrit certains de ses livres :<br />

A : Avec sa main B : Avec ses yeux C : En les dictant à sa secrétaire<br />

Question 6<br />

Robert et Gérald Finaly sont célèbres pour avoir :<br />

A : Inventé le moteur à explosion B : Été enlevés dans les années quarante pour être convertis au catholicisme<br />

C : Avoir gagné ensemble le concours de l’Eurovision<br />

Question 7<br />

Simon Wiesenthal est connu pour avoir été :<br />

A : Le créateur du Festival de Cannes B : Un grand coureur automobile C : Un grand chasseur de nazis<br />

Question 8<br />

Parmi ces personnages, lequel n’est pas un écrivain<br />

A : Marco Koskas B : Alphonse Halimi C : Annie Goldmann D : Élie Wiesel<br />

Question 9<br />

Mordekhaï Anilewicz a été :<br />

A : Grand rabbin de Pologne B : Philosophe autrichien C : Défenseur du Ghetto de Varsovie<br />

Question 10<br />

Yonathan Nethanyaou a été :<br />

A : Un ministre israélien B : Un héros de l’armée d’Israël C : Un grand écrivain israélien<br />

41


TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR Librairie<br />

42<br />

LIVRES<br />

LE MARIAGE MERVEILLEUX ET AUTRES CONTES D’ISRAËL<br />

de Simone Hirschler (*)<br />

Voici un très beau livre que je te conseille vivement de lire. Tout d’abord parce que tu y trouveras de très<br />

beaux récits tirés de l’histoire du peuple juif et adaptés d’une manière très originale. Ensuite, parce que les<br />

illustrations sont vraiment superbes. Enfin, et surtout, parce qu’en acquérant ( ou en te faisant offrir, bien<br />

sûr) ce livre, tu accompliras un devoir de mémoire, une mitzwa, en somme, en souvenir de son auteur. Cet<br />

auteur (de nos jours on peut dire aussi cette auteure), Simone Hirschler et son mari, le Grand rabbin René<br />

Hirschler sont tous les deux morts en déportation en 1944 dans les horribles camps de la mort nazis. Et<br />

c’est grâce à la patience de Madame Mireille Boccara aidée par Alain Hirschler, le fils des disparus, qu’on a pu retrouver toutes<br />

ces belles histoires, parues à l’époque dans la revue Kadimah, dans la revue Eliacin et dans L’Univers Israélite.<br />

René Hirschler, militant sioniste de la première heure, a été le Grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin. Il a fondé l’ «Union<br />

Mondiale des Maccabi », un grand club de sport juif. Sa femme, Simone, née Lévy, originaire de Mulhouse, avait un tempérament<br />

artistique très développé : piano, dessin, écriture… Pendant la Guerre et l’Occupation, elle a, avec son mari, bravé tous<br />

les dangers pour venir en aide aux plus démunis.<br />

Les contes que tu vas lire sont tirés du Midrash ou encore du Talmud. Parmi eux, des histoires extraordinaires qui sont arrivées<br />

à des rabbins illustres, à des sages ou encore à des rois et qui se passent parfois en Gaule, mais aussi en Judée. On y parle de<br />

la fameuse « Vache rousse », des « Sept fils d’Horkenos », d’Archélaüs, le roi sans trône, des « Villes de rabbi Tarphon » et de<br />

plein d’autres héros étonnants. En tout, dix-neuf récits. C’est super !!!<br />

(*)Éditions Lichma. 4ème trimestre 2009. Illustrations d’Anne Rothschild. Avant-propos du Grand rabbin de France,<br />

Gilles Bernheim. Préface de Mireille Boccara. Postface d’Alain Hirschler. 104 pages. 19,90 €<br />

LES FÊTES JUIVES<br />

DE Sammy Spider (*)<br />

Voici un nouvel héros ou plutôt une nouvelle héroïne qui nous vient de Minneapolis aux États-Unis et qui<br />

va enchanter désormais les petits et les grands : Sammy Spider. Sammy, c’est une jeune araignée mâle.<br />

Il habite, avec sa mère, sous le toit d’une maison. Mais quel rapport avec le judaïsme me direz-vous ? Eh<br />

bien, le rapport, c’est que Sammy et sa maman vivent dans la demeure de la famille Chapiro. Du haut<br />

de leur toile, ils observent attentivement les coutumes de la famille juive dont ils squattent, en somme,<br />

un petit bout de terrain. Écrites par Sylvia Rouss et illustrées par Katherine Janus Kahn, les aventures de<br />

Sammy nous parlent des fêtes juives et de certains autres évènements. Dans l’ordre, du numéro 1 de la série au numéro 11 :<br />

Le premier chabbat de Sammy Spider, Le premier Roch Hachana, Le premier Souccot, Le premier Hanoucca, Le premier Tou<br />

Bichevat, Le premier Pourim, Le premier Pessah, La première Haggada, Le premier Chavouot, Le premier jour de classe et,<br />

enfin, Le premier voyage en Israël. Un véritable régal dont je vous parlerai, au fil des mois.<br />

(*) Chaque livre 32 pages couleurs. Publié avec le soutien de la Fondation Rothschild-Institut Alain de Rothschild. 2009.<br />

Prix unitaire : 8,50 €<br />

Solutions des jeux<br />

Les Devinettes :<br />

1) La fée Tédevoirs (fait tes devoirs) !<br />

2) Le pied<br />

Les Énigmes :<br />

Q.1 : Un jeu de cartes<br />

Q.2 : 2 jours<br />

Q.3 : Ils n’ont pas de nombril<br />

Q.4 : Chacun a pris le cheval de l’autre<br />

Q.5 : Les 3 Russes sont des femmes.<br />

La salade des métiers<br />

Réponses : ENCADREUR, MENUI-<br />

SIER, PARFUMEUR, INFIRMIER<br />

Le Sudoku des MAZOTS<br />

1ère ligne : MZTOAS<br />

2ème ligne : AOSZMT<br />

3ème ligne : ZTAMSO<br />

4ème ligne : OSMATZ<br />

5ème ligne : SMOTZA<br />

6ème ligne : TAZSOM<br />

Solutions du Quiz<br />

Les bonnes réponses sont :<br />

1 B ; 2 A ; 3 C ; 4 A ; 5 B ; 6 B ; 7 C ; 8 B ;<br />

9 C; 10 B<br />

Chaque bonne réponse rapporte un<br />

point. Si tu as 10 points : Un grand<br />

bravo, tu es tout simplement génial(e).<br />

De 7 à 9 : C’est excellent !<br />

De 4 à 6 : Pas mal, mais tu peux mieux faire<br />

De 0 à 3 : Autorisé à redoubler…<br />

d’efforts<br />

Pages réalisées par Noémie Wagman


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