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N°22<br />
Printemps<br />
2 0 1 0<br />
Pourim-Pessah<br />
5 7 7 0<br />
LE MAGAZINE DES COMMUNAUTÉS JUIVES<br />
www.tribu<strong>12</strong>.com<br />
INTERVIEW<br />
Daniel Sibony<br />
Promenade<br />
à Safed<br />
<strong>SINAÏ</strong><br />
la Montagne Introuvable
Grenadines & CIE. Illustration non contractuelle destinée à exprimer<br />
une intention architecturale d'ensemble et susceptible d'adaptations.<br />
* Coût d’un appel local depuis un poste fixe.<br />
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Édito<br />
PUISSANT ET SOLITAIRE<br />
L’Histoire est un éternel recommencement et elle<br />
a rarement été un long fleuve tranquille pour les<br />
Juifs. Nombre de personnages qui ont marqué cette<br />
histoire du monde n’ont eu comme objectif que de<br />
vouloir éliminer le petit peuple d’Israël.<br />
Depuis les pharaons jusqu’à Haman puis les Grecs et<br />
les Romains, Hitler et le Grand mufti de Jérusalem<br />
entre 1933 et 1945 pour arriver aujourd’hui à Ahmadinejad<br />
associé au Hamas et au Hezbollah, tous ont<br />
voulu assimiler ou éliminer ce peuple pacifique qui ne<br />
demande qu’un coin de terre pour simplement exister<br />
et pratiquer les mitsvot que Dieu lui a données.<br />
Le peuple iranien subit depuis quelques années un<br />
embargo des pays occidentaux, embargo qui ne gêne<br />
pas le dictateur, contesté dans son pays, pour préparer<br />
sa bombe atomique et viser Israël de ses missiles.<br />
L’Europe qui, après la Deuxième Guerre mondiale,<br />
avait fait un mea culpa et aidé à la création de l’Etat<br />
d’Israël semble actuellement s’aligner sur les positions<br />
de ceux qui projettent la destruction d’Israël et<br />
l’élimination des Juifs.<br />
Les États européens avaient regardé sans bouger les<br />
pays arabes renvoyer par millions les populations juives<br />
qui y avaient pris racine depuis des siècles jusqu’à<br />
partager parfois le même nom de famille que les<br />
familles arabes. Aujourd’hui, les mêmes pays d’Europe<br />
soutenus par l’ONU acceptent, sans état d’âme, que<br />
trois générations de Palestiniens réfugiés hostiles à<br />
Israël retournent sur ce territoire minuscule alors que<br />
pendant soixante ans leurs «frères» de Jordanie, d’Irak,<br />
d’Arabie Saoudite ou d’Égypte sont restés indifférents<br />
à leur sort.<br />
Israël, ce tout petit État entouré de pays menaçants,<br />
est le grain de sable qui les dérange et qui a par<br />
ailleurs toujours dérangé l’humanité.<br />
Heureusement, Israël montre qu’il sait se protéger<br />
et que, même isolé et boycotté, il se battra pour<br />
défendre son existence et celle de son peuple, où<br />
qu’il soit.<br />
Bonnes fêtes de Pourim et de Pessah à tous.<br />
Guy Fellous<br />
Sommaire<br />
Éditorial – Interview Daniel Sibony<br />
Sinaï, la Montagne Introuvable<br />
Portrait du rabbin Albert Kirch<br />
Judaïsme : Pourquoi Moïse est absent...<br />
Onomastique<br />
Social : Département Jeunesse FSJU<br />
Activités Communautaires / Carnet<br />
P.3<br />
P.6<br />
P.8<br />
P.10<br />
P.<strong>12</strong><br />
P.16<br />
P.21 à 24<br />
Juifs de Turquie<br />
Conte Populaire<br />
Les livres de Jipéa<br />
Promenade à Safed<br />
Interview<br />
DANIEL SIBONY<br />
LE PSY DE MARRAKECH<br />
PSYCHANALYSTE DE RENOM,<br />
CONFÉRENCIER RECHERCHÉ,<br />
DANIEL SIBONY, AUTEUR D’UNE<br />
TRENTAINE D’OUVRAGES, EST<br />
AUSSI UN MATHÉMATICIEN ET<br />
UN PHILOSOPHE. DEPUIS 1974,<br />
IL ANIME À PARIS UN SÉMINAIRE<br />
INDÉPENDANT CONSACRÉ AUX QUESTIONS THÉRA-<br />
PEUTIQUES ET AUX PRATIQUES CRÉATIVES ET SYMBO-<br />
LIQUES DANS LEUR RAPPORT À L’INCONSCIENT. DANS<br />
SON DERNIER LIVRE, MARRAKECH LE DÉPART (1) DANIEL<br />
SIBONY, POUR NOTRE PLUS GRAND PLAISIR, SE FAIT<br />
ROMANCIER, NOUS LIVRANT UN TEXTE D’UNE DENSITÉ<br />
ET D’UNE RICHESSE INOUÏES QUI EXPLORE LES ZONES<br />
LES PLUS SECRÈTES DE L’ÂME HUMAINE ET QUI, SOUS<br />
PRÉTEXTE D’UN RETOUR VERS LE PASSÉ ET À TRAVERS<br />
LA RELATION AMOUREUSE DU NARRATEUR AVEC UNE<br />
CONNAISSANCE DE PASSAGE, PROPOSE UNE ANALYSE<br />
FINE DU CONFLIT ANCESTRAL ET, SEMBLE-T-IL, INSUR-<br />
MONTABLE, ENTRE JUIFS ET ARABES, ENTRE ISRAÉ-<br />
LIENS ET PALESTINIENS. DANIEL SIBONY RÉPOND AUX<br />
QUESTIONS DE TRIBU <strong>12</strong>.<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> : Qu’est-ce qui vous a poussé, après des dizaines<br />
de publications consacrées à la psychanalyse, au<br />
judaïsme, au théâtre, à l’art, à l’antisémitisme, à vous lancer<br />
dans l’écriture d’un roman ?<br />
Daniel Sibony : Les vraies écritures ne sont pas le fruit d’un<br />
projet, en tout cas pour moi. Ça s’est imposé par des voies<br />
subtiles, sensuelles... Un jour j’étais à Marrakech pour finir<br />
un de mes livres, justement, parce que j’aime travailler<br />
dans la chaleur très forte, et j’ai vu que la ville commen-<br />
Recettes de René Benbassa<br />
Reportage Photo Hanoucca<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> Junior<br />
P.25<br />
P.26<br />
P.27<br />
P.30<br />
P.32<br />
P.35 à 38<br />
P.39 à 42<br />
L’ILLUSTRATION DE COUVER-<br />
TURE A ÉTÉ RÉALISÉE PAR<br />
YAËL FAROUZ QUE NOUS<br />
REMERCIONS À NOUVEAU<br />
DE NOUS AVOIR PERMIS DE<br />
L’UTILISER.<br />
3
4<br />
çait à m’échapper ; j’ai pris quelques notes pour tenter de<br />
l’apprivoiser, de garder certains souvenirs... Et j’ai vu que<br />
l’écriture débordait. Je me suis trouvé devant un problème<br />
de forme : quelle forme donner à ce jaillissement ? Et j’ai<br />
beaucoup erré jusqu’au moment où ça a pris tout seul la<br />
forme romanesque, et cela m’a donné soudain une vraie<br />
liberté qui m’a permis, par exemple, de faire dire par des<br />
Juifs tunisiens des choses du Maroc, etc. L’écriture de la<br />
fiction est d’autant plus libre qu’elle épouse au plus près<br />
des réalités vécues. Et j’ai plané sur ce tapis d’écriture qui<br />
se déroulait tout seul, et qui, bien sûr dépasse la question<br />
des souvenirs. Ce livre est, non pas duplice mais malin :<br />
il travaille toujours à plusieurs niveaux. Certains y verront<br />
une évocation nostalgique, d’autres une histoire d’amour,<br />
d’autres le contact des cultures, le frottement des civilisations...<br />
Faites l’expérience, ouvrez une page au hasard, elle<br />
touche aux problèmes ombilicaux de la famille, de l’enfant,<br />
autant qu’à ceux de la présence juive dans un monde gentiment<br />
hostile, un monde qui la tolère mais qui lui en veut<br />
profondément. Et ce sont ces replis de bonheur et de bienêtre<br />
dans une ambiance hostile qui symbolisent le mieux le<br />
paradoxe : nous étions «bien» dans une terre qui n’était pas<br />
la nôtre... On peut être heureux dans la détresse.<br />
T.<strong>12</strong> : Haïm Bouzaglou, le narrateur,<br />
c’est un peu vous. Comme lui, vous êtes<br />
né à Marrakech, comme lui, vous avez<br />
milité à l’extrême gauche et critiqué les<br />
«bourgeois»…<br />
D.S.: ... - Quand on écrit sous forme de<br />
fiction, on a une vraie liberté parce qu’on<br />
trempe son pinceau dans plusieurs couleurs<br />
dont certaines sont du vécu très<br />
brut, et d’autres sont des pensées, vécues<br />
aussi, mais ailleurs et autrement. Dans<br />
beaucoup de passages, il y a des choses<br />
qui n’étaient pas exactement ainsi mais<br />
qui sont plus vraies que si elles l’avaient<br />
été. Les niveaux de vérité varient et c’est<br />
beaucoup mieux que de simplement dire :<br />
alors, ça s’est passé ou pas ?<br />
T.<strong>12</strong> : La relation entre Juifs et Arabes<br />
au Maroc en particulier, mais aussi à<br />
travers le monde, vous apostrophe et<br />
vous n’hésitez pas à dire les choses avec franchise. Enfant,<br />
votre héros est souvent attaqué et injurié par de<br />
jeunes Arabes. Par ailleurs, vous rappelez que les Juifs<br />
habitaient l’Afrique du Nord bien avant l’invasion arabe<br />
et que, finalement, après avoir été, pendant des siècles,<br />
des citoyens de seconde zone, des dhimmis, ils ont,<br />
d’une manière ou d’une autre, été chassés de leur terroir<br />
ancestral<br />
D.S. : Je ne dirais pas qu’ils ont été chassés, ils sont partis ,<br />
propulsés, expulsés par des vérités actives, non-dites, qui<br />
étaient là mais qu’ils n’avaient pas les moyens d’affronter. Il<br />
y a un siècle, il n’y avait pas tellement où aller. Depuis la colonisation<br />
et la décolonisation, il y a eu soudain des possibilités.<br />
On a appris le français, cela nous a permis de regarder<br />
le monde autrement. Et notre départ, que certains veulent<br />
rendre énigmatique et qui ne l’est pas tant que ça, ce départ<br />
silencieux de toute une communauté que personne n’a<br />
chassé en un sens, est une question intéressante. Ça veut<br />
dire qu’un groupe humain peut supporter tout ce qu’il y a à<br />
supporter, et même inventer du bien-être dans les replis de<br />
l’insupportable, mais quand il est enfin possible de partir,<br />
il part. Et là, le possible est venu de l’intérieur et de l’extérieur.<br />
D’une part, d’autres lieux sont devenus possibles,<br />
Israël, la France, l’Amérique..., et en même temps, le conflit<br />
du Proche-Orient révélait par à-coups successifs, en 48, en<br />
56, en 67..., que ce n’était pas possible de rester. Et mon<br />
Marrakech, beaucoup m’en ont témoigné, démontre avec<br />
tendresse et légèreté qu’en effet ce n’était pas possible.<br />
T.<strong>12</strong> : L’exil est un thème essentiel de votre livre. Vous<br />
dites : « Pour nous en revanche, le départ est sans retour.<br />
C’est un exil qui prend la suite d’un autre exil où nous<br />
étions chez nous. À Marrakech, nous étions très « enracinés<br />
», et nos racines étaient faites d’exil. On était un peu<br />
partis rien qu’en étant là ». Le peuple juif est-il condamné<br />
à un exil éternel ? Est-ce que la création de l’État d’Israël<br />
a stoppé cette spirale infernale ?<br />
D.S. : D’une part, des Juifs d’autres pays n’ont pas vécu<br />
cet exil-chez-soi dont je parle, ou l’ont découvert aprèscoup.<br />
D’autre part, je doute que ce soit une plaie, une spirale<br />
infernale. J’ai beaucoup écrit sur la cassure identitaire,<br />
l’exil intrinsèque que tout humain porte en lui-même...<br />
C’est dur mais ce n’est pas forcément infernal. Ce qui l’est,<br />
c’est lorsque, exil ou pas, des gens projettent<br />
sur vous leur cassure refoulée, et<br />
vous rendent responsables de leurs problèmes.<br />
Ce qui est infernal c’est que dans<br />
un pays très «civilisé», l’Allemagne des<br />
années 30, une identité a eu besoin de se<br />
sentir pleine et donc de traquer jusqu’au<br />
bébé représentant l’identité dont la seule<br />
existence la met en question. Je pense<br />
qu’il y a un exil intrinsèque au peuple<br />
juif, que même l’État d’Israël est conçu<br />
à l’échelle de Jacob, à l’échelle d’Israël,<br />
avec des messagers qui montent et qui<br />
descendent, olim et yordim; c’est un lieu<br />
de passage incessant ; un éternel lieu de<br />
passeurs...<br />
Quand le narrateur, à 15 ans, est allé làbas,<br />
il a senti que c’étaient «les nôtres»<br />
et pas les nôtres, et il a essayé de comprendre<br />
la différence. Plus tard, il a pu la<br />
formuler : il les sentait privés d’exil. Ils<br />
sont en train d’essayer de le reconquérir :<br />
aujourd’hui, en Israël, ils éditent en hébreu<br />
moderne des textes fondamentaux d’hébreu médiéval...<br />
Ils sont en train de se réapproprier la culture millénaire<br />
qu’ils ont niée. C’est une façon d’acquérir de l’exil. En hébreu,<br />
le mot exil - galout - a pour racine galo qui veut dire<br />
dévoiler ; méguila, c’est le rouleau qu’on dévoile ; et gal<br />
c’est la vague, qui nous porte sur le rivage, lequel signifie<br />
la langue (sfat)...<br />
T.<strong>12</strong> : À l’heure où Israël, qui a accueilli et continue d’accueillir<br />
des Juifs noirs comme les Falashas, est accusé<br />
de racisme, vous rappelez le mépris des Noirs par les<br />
Arabes. Le mot ‘abd qui désignait le Noir signifie « esclave<br />
»…<br />
D.S. : Le «racisme» existe chez tout le monde en tant que<br />
moment du rapport à l’autre ; en tant qu’épreuve ; vous<br />
êtes là, on vous amène des Noirs, des étrangers, il y a un<br />
moment de rejet, puis s’enclenche un processus d’intégration.<br />
Les vrais «racistes» sont ceux qui se définissent par ce<br />
rejet, où ils projettent sur l’autre leur faille qu’ils refusent. Il<br />
y a de ça dans l’islam envers les Juifs : tant qu’ils ne se reconnaissent<br />
pas comme musulmans, comme le sont Jacob,
Moïse, etc., dans le Coran, alors ce sont<br />
des traîtres.<br />
T.<strong>12</strong> : Il y a dans votre livre quelque<br />
chose de symptomatique que je n’ai<br />
jamais vu ailleurs et qui, à mon sens,<br />
résume votre vision des choses, c’est le<br />
lexique. Bien que l’ouvrage soit truffé<br />
de mots et d’expressions arabes ou<br />
judéo-arabes, le lexique, lui, ne comporte<br />
que deux mots : Lihoud : les<br />
Juifs, Lmslmine : les Musulmans. Est-ce<br />
à dire que tout est contenu dans ces<br />
deux vocables ?<br />
D.S. : Ces deux vocables sont comme le<br />
symbole du clivage, qui était vécu ainsi :<br />
eux et nous. Même si, chez certains notables<br />
juifs riches ou aisés, il y a le désir<br />
de le nier, et c’est normal, cela gêne<br />
leurs intérêts ; mais comme ce sont des<br />
porte-paroles, ils veulent donner à leur<br />
déni une valeur générale. Mais ces deux<br />
mots, absents de mon livre, y fonctionnent<br />
aussi comme un symbole du convivial.<br />
Du reste, ces nombreux mots judéoarabes<br />
sont à la frontière entre hébreu<br />
et arabe ; et ils disent le convivial, le désir de vie. Mais ces<br />
deux mots «juif» et «musulman», j’ai eu l’occasion d’étudier<br />
leurs racines profondes, à savoir la Bible et le Coran ; ce<br />
sont deux flux incontournables dans leur proximité distante.<br />
T.<strong>12</strong> : Vous parlez bien sûr, dans votre<br />
roman, des Juifs du Maroc. Mais on y<br />
trouve aussi, au hasard des rencontres,<br />
les Tunes, les Juifs de Tunisie et aussi,<br />
à travers la douloureuse histoire personnelle<br />
de l’héroïne du livre, Éva, la<br />
tragédie de la Shoah. Avez-vous voulu<br />
embrasser ainsi l’ensemble de la destinée<br />
du peuple juif ?<br />
D.S. : C’est venu tout seul. Comment<br />
parler des Juifs du Maroc sans évoquer<br />
d’autres variantes ? Du reste, ma femme<br />
est fille d’un rescapé d’Auschwitz et<br />
d’une Juive algérienne. J’ai baigné dans<br />
le monde yiddish, dans la mémoire de<br />
la Shoah. J’aime la langue yiddish, c’est<br />
un entre-deux-langues subtil, presque<br />
comme l’entre-deux hébreu-arabe.<br />
Propos recueillis par Jean-Pierre Allali<br />
(1) Éditions Odile Jacob. 2009.<br />
5
6<br />
Réflexion<br />
<strong>SINAÏ</strong>,<br />
LA MONTAGNE INTROUVABLE<br />
LE <strong>SINAÏ</strong> EST LE LIEU DU DON DE LA THORA AU PEUPLE<br />
D’ISRAËL. À CE TITRE, IL EST POUR LA CONSCIENCE<br />
HÉBRAÏQUE BEAUCOUP PLUS LE SIGNE THÉOLO-<br />
GIQUE DE LA RÉVÉLATION DE LA LOI QU’UN LIEU<br />
GÉOGRAPHIQUE DÉFINI.<br />
La proposition du pape Jean-Paul II de rassembler au mont<br />
Sinaï les hauts dignitaires des trois grandes religions monothéistes<br />
– judaïsme, christianisme, islam – à l’occasion<br />
du jubilé de l’an 2000, avait suscité des vives discussions.<br />
Pour les fidèles admirateurs du pontife romain, c’était un<br />
acte d’universalisme : réunir dans la fraternité des hommes<br />
de foi qui furent jadis des adversaires impitoyables, les associer<br />
dans une prière commune au pied de la montagne<br />
sacrée où, il y a trente-cinq siècles, Moïse donna au peuple<br />
d’Israël les Tables de la loi.<br />
Pour les critiques de cette initiative, il s’agit d’un geste de<br />
triomphalisme pontifical, le chef de l’Église romaine invitant,<br />
sans aucune concertation, sans aucun dialogue préalable,<br />
les autres confessions,<br />
choisissant par lui-même<br />
la date et le lieu de cette<br />
rencontre mondiale,<br />
censée commémorer le<br />
«quarantième jubilé», autrement<br />
dit , le deuxième<br />
millénaire de la nativité,<br />
événement christologique<br />
primordial dans l’histoire<br />
du salut selon la théologie<br />
chrétienne, certes,<br />
mais radicalement étranger<br />
à la foi d’Israël.<br />
Malgré tout, faisons un<br />
peu de théorie-fiction<br />
(pardonnez-nous l’horrible<br />
néologisme). Si,<br />
par le plus grand des hasards, le Grand rabbin d’Israël et<br />
le Grand mufti de Jérusalem se mettaient d’accord pour<br />
participer à ce grandiose conclave œcuménique, une incontournable<br />
question ne manquera pas de se poser : où se<br />
trouve le mont Sinaï ?<br />
Depuis un siècle et demi, géographes, archéologues et<br />
historiens, s’interrogent sur la localisation de la célèbre<br />
montagne. La Bible hébraïque l’appelle Horeb ou Sinaï,<br />
où Moïse, réfugié à Médian et conduisant le bétail de son<br />
beau-père Jethro au fond du désert, remarqua un buisson<br />
ardent qui ne se consumait point et entendit une voix céleste<br />
: c’était la révélation de l’Éternel (Exode III). Plus tard,<br />
après l’Exode d’Égypte, Le Mont Horeb ou Sinaï sera le lieu<br />
de la théophanie, la révélation divine au peuple d’Israël,<br />
le Don de la Torah : «Or, la montagne du Sinaï était toute<br />
fumante, parce que le Seigneur y était descendu au sein<br />
de la flamme ; sa fumée remontait comme la fumée d’une<br />
fournaise et la montagne entière tremblait violemment».<br />
(Exode XIX, 18).<br />
Description qui ne manquera pas de susciter de nombreuses<br />
interrogations de la part des géographes : s’agit-il<br />
d’un volcan ? D’un tremblement de terre ? D’un incendie<br />
gigantesque ?<br />
Neuf hypothèses<br />
Mais les esclaves hébreux libérés d’Égypte ne restèrent<br />
pas longtemps au pied de la montagne sacrée, qui ne fut<br />
qu’une parmi les quarante stations de la traversée du Désert.<br />
Ils n’y construisirent pas de temple pour commémorer<br />
le Don de la Loi.<br />
À travers les siècles et les millénaires, le Sinaï fut, pour la<br />
conscience hébraïque, beaucoup plus le signe théologique<br />
de la révélation de la Loi qu’un lieu géographique défini.<br />
Ni les juges, ni les rois, ni les scribes, ni les sages n’ont fait<br />
le pèlerinage au lieu où Moïse transmit au peuple d’Israël<br />
le Décalogue. Seul Elie le prophète accomplit, dans la solitude,<br />
le voyage mystique aux sources de la théophanie à<br />
travers les siècles. Le Sinaï fut, pour les Juifs, un étrange<br />
cercle ou le centre est partout et la circonférence nulle<br />
part, un «lieu de la géographie», l’événement majeur de<br />
l’histoire, l’extraordinaire rencontre où, selon les paroles<br />
d’Abraham Heschel, «Dieu en quête de l’homme» dialogue<br />
avec sa création, dans une «architecture du temps», non<br />
dans une « architecture de l’espace ». Mais les savants, mus<br />
par la passion de déchiffrer les mystères de l’antiquité, s’interrogent<br />
: où est le mont<br />
Sinaï ?<br />
Le XIXe siècle marque<br />
le début des vraies recherches.<br />
En 1844, le Pr.<br />
Constantin Tischendorf<br />
(1815-1874) arrive au monastère<br />
grec orthodoxe<br />
de Sainte-Catherine, dans<br />
la péninsule de Sinaï.<br />
Dans l’antique couvent,<br />
construit au VIe siècle par<br />
l’empereur Justinien de<br />
Byzance, il découvre des<br />
manuscrits anciens, dont<br />
une version de la Bible en<br />
grec, datant du IVe siècle,<br />
le Codex Sinaiticus. La recherche<br />
scientifique sur les trésors cachés du Sinaï commence !<br />
Les moines de Sainte-Catherine croient depuis toujours que<br />
leur monastère, situé à une altitude d’environ 1.660 m, est<br />
le lieu où Moïse donna les Tables de la Loi au peuple d’Israël.<br />
La bibliothèque des moines fourmille de manuscrits<br />
anciens, de papyrus de grande valeur historique, datant de<br />
l’époque romaine et byzantine, des premiers siècles de l’ère<br />
chrétienne. Mais Tischendorf ne trouve rien de l’époque biblique,<br />
aucun document de l’époque de Moïse<br />
Le djebel Moussa (montagne de Moïse, en arabe) où se<br />
trouve le célèbre monastère est-il vraiment la montagne de<br />
Moïse ? Rien ne le prouve.<br />
Un an plus tard, en 1845, l’égyptologue allemand Karl Richard<br />
Lepsius visite la région et propose une autre hypo-
thèse : le vrai mont Sinaï serait le Djebel Serbal, situé un<br />
peu plus au nord : «Le Djebel Moussa est invisible de loin».<br />
Perdu dans la masse montagneuse, il ne se distingue ni par<br />
sa hauteur, ni par sa forme, ni par sa position, ni par aucune<br />
autre particularité qui aurait pu lui valoir le titre de «mont<br />
(du désert) de Sin» de la part des tribus de la région ou des<br />
Égyptiens. Par contre, le Serbal qui, de très loin et de tous<br />
côtés s’impose au regard, domine incontestablement l’ensemble<br />
de la chaîne septentrionale…<br />
«Il a toujours attiré l’attention et suscité l’intérêt des voyageurs…».<br />
L’aventure des géographes explorateurs, parcourant<br />
le désert à dos de chameau, accompagnés de guides<br />
bédouins, à la recherche de l’introuvable mont du Décalogue<br />
ne fait que commencer. D’autres voyageurs vont inscrire<br />
leurs noms dans la légende. Chacun propose «son»<br />
mont Sinaï. Le lecteur contemporain a, de nos jours, le<br />
choix entre … neuf montagnes du Sinaï :<br />
Au nord-est de la péninsule de Sinaï, près de la bande de<br />
Gaza le Djebel Halal serait l’authentique montagne de<br />
Moïse, selon les partisans de la Route du nord, qui pensent<br />
que les Hébreux ont traversé le désert tout près de la<br />
Méditerranée. Au début du siècle, Herzl voulut coloniser<br />
cette région pour en faire le noyau du futur État juif, mais il<br />
se heurta au veto du Premier ministre égyptien, un certain<br />
Boutros Ghali…grand-père de l’ancien secrétaire général<br />
de l’ONU.<br />
Au centre de la péninsule se trouvent deux montagnes, le<br />
Djebel Yallak et le Djebel Sinn Bishr, qui jouissent des faveurs<br />
des partisans de la Route centrale de l’Exode, pour<br />
lesquels Moïse conduisit les Hébreux à travers le centre de<br />
la péninsule.<br />
- À l’extrême sud de la presqu’île se trouvent les trois montagnes<br />
de Sirbal, Katherina et Moussa qui seraient le lieu vraisemblable<br />
du passage d’Israël, selon la théorie de la Route du sud.<br />
- Certains situent le mont Sinaï en Arabie, près du golfe<br />
d’Akaba, dans l’antique territoire des Midianites où Moïse<br />
trouva refuge. Cette région possède des volcans, inexistants<br />
dans la presqu’île de Sinaï. Or, pour les partisans de cette<br />
hypothèse, la description de la «montagne fumante» dans<br />
le Livre de l’Exode fait allusion à une éruption volcanique !<br />
C’est dans cette région que Paul Friedmann, philanthrope<br />
allemand, tenta en 1891 de créer un État juif nommé Midian,<br />
avec une poignée de réfugiés juifs d’Europe centrale :<br />
une utopie mosaïque !<br />
- D’autres, plus audacieux encore, situent le Sinaï dans les<br />
montagnes de Transjordanie, tout près des plages d’Eilat<br />
ou de l’Arava, à quelques kilomètres du lieu de la signature<br />
du traité Hussein-Rabin. Pour eux, les deux Tables de la Loi<br />
auraient été données tout près de cette tribune où Israéliens<br />
et Jordaniens ont conclu la paix…<br />
Mais la découverte du lieu de la Révélation n’a jamais passionné<br />
la conscience juive. Seule une poignée d’archéologues<br />
et d’historiens continuent, avec passion, la folle aventure<br />
des premiers explorateurs du désert, sur les traces de<br />
l’Exode. Hormis le cercle irréductible des obscurantistes,<br />
adversaires de toute recherche historique sur le passé d’Israël,<br />
cette quête du mont de Moïse ne troublera pas les<br />
croyants. Que l’authentique montagne du Décalogue se<br />
trouve près de la Méditerranée ou en Arabie Heureuse<br />
ne change absolument rien à la valeur, à la profondeur sacrée<br />
de la Loi. Le jour où les archéologues trouveront les<br />
premières traces du passage des Hébreux dans le Sinaï le<br />
croyant juif continuera à réciter : «Moise reçut la Thora du<br />
Sinaï» et non du «mont Sinaï» car Sinaï est la Voix qui Se fit<br />
entendre dans la montagne. La voix et non la montagne.<br />
Franklin Rausky<br />
7
8<br />
Portrait<br />
ALBERT KIRCH,<br />
LE DOYEN DES ‘HAZANIM<br />
IL Y A DANS LA VIE DE CHAQUE HOMME AU MOINS<br />
UNE RENCONTRE QU’ON POURRAIT DÉFINIR D’ÉTON-<br />
NANTE OU MIEUX QUI PORTE EN SOI UN ÉTONNE-<br />
MENT. C’EST POUR MOI CELLE QUE J’AI EUE AVEC LE<br />
RABBIN ALBERT KIRCH.<br />
En 2001, je rencontrais pour la première fois à la Pause<br />
Café* de l’OSE un monsieur déjà très âgé et d’une grande<br />
élégance. Ses yeux d’un bleu perçant me rappelèrent ceux<br />
de mon père. Il se présente à moi : «je suis le rabbin Albert<br />
Kirch, né à Varsovie le 1er novembre 1918». Je me suis présentée<br />
à mon tour. Nous sympathisons et il me raconte sa<br />
trajectoire.<br />
Lui et sa famille arrivent à Metz en 1920. Il a alors 2 ans.<br />
Mais pour ses parents, Metz ne doit être qu’un passage car<br />
ils veulent émigrer en Palestine. Seulement l’argent manque<br />
aux Kirchenbaum, leur<br />
nom d’origine, pour pouvoir<br />
faire ce voyage. Son<br />
père est un simple ébéniste<br />
de talent mais il a un<br />
don : une très belle voix.<br />
Il sera le ‘hazan à la voix<br />
d’or de la communauté<br />
de Metz. Malheureusement<br />
Il chantera pour la<br />
dernière fois à Drancy.<br />
Le jeune Avrum, tel est<br />
son prénom en yiddish,<br />
veut devenir rabbin et il<br />
entre à l’école rabbinique<br />
à Paris en 1932. Il obtient<br />
une bourse grâce à son<br />
maître Émile Franck. En<br />
1939, la Deuxième Guerre mondiale est déclarée et il sera<br />
mobilisé. À partir de là, sa vie va changer : le rêve de terminer<br />
brillamment ses études rabbiniques se brise.<br />
Démobilisé en juillet 1942 à Clermont-Ferrand, il entre dans<br />
la Résistance dans le Cantal (Il recevra la Légion d’Honneur<br />
pour faits de guerre et renseignement). Cette année 42 est<br />
très douloureuse pour lui car ses parents, ses deux frères<br />
et ses trois sœurs sont déportés et assassinés à Auschwitz.<br />
Après la guerre, l’OSE l’engagera comme professeur de latin<br />
et de français jusqu’en 1950. Il y fera la rencontre d’Élie<br />
Wiesel qu’il estime, à qui il apprendra le français et se chargera<br />
de le préparer au baccalauréat. C’est grâce au yiddish,<br />
leur langue maternelle commune, qu’il lui sera plus facile de<br />
lui enseigner. Aujourd’hui encore, quand le prix Nobel vient<br />
à Paris, il ne manque pas de s’entretenir avec celui qui fût<br />
son premier maître de la langue française. Après la Guerre,<br />
Albert Kirch, cet orphelin de la Shoah, doit apprendre à<br />
se débrouiller seul. Il a hérité de son père un talent hors<br />
norme, une voix exceptionnelle. Il décide de commencer<br />
Synagogue de Metz<br />
des études de chant pour mieux comprendre et interpréter<br />
la ‘hazanoute ashkénaze. Il sera en 1953 premier Prix de<br />
Chant du Conservatoire national de Metz. Albert Kirch sera<br />
pendant 32 ans premier ‘hazan et ministre officiant à Metz.<br />
Il sera entouré de Salomon Binn et Jules Ptachek qui étaient<br />
de grands ‘hazanim.<br />
Pendant toutes ces années il formera grâce au Talmud Torah<br />
des générations d’élèves et parmi eux les grands rabbins<br />
actuels de Lyon et de Metz. Pour le rabbin Kirch, le<br />
chant est une de ses principales occupations : il crée une<br />
chorale extraordinaire<br />
avec sa femme, excellente<br />
soliste, et Jones Szmidt,<br />
ténor de grand talent.<br />
Il se met à parcourir<br />
les plus petites communautés<br />
de Lorraine pour<br />
recopier et transcrire de<br />
façon minutieuse les anciens<br />
manuscrits selon<br />
la ‘hazanoute ashkénaze<br />
de Metz et de la région<br />
dont il est actuellement<br />
la dernière mémoire vivante.<br />
De 1983 à 2000,<br />
monsieur le rabbin Kirch<br />
prend la suite de son<br />
beau-père et sera rabbin<br />
de Périgueux.<br />
Aujourd’hui Albert Kirch est âgé de 91 ans, toujours en activité.<br />
Il donne encore des cours de judaïsme à l’OSE et il<br />
est Président d’honneur du B’nai B’rith comme plus ancien<br />
membre de France. Nous avons chaque chabbat la joie de<br />
le recevoir depuis longtemps et de chanter avec lui des musiques<br />
d’une rare émotion.<br />
Il a tenu une conférence - récital d’exception le 16 décembre<br />
dernier pour expliquer et chanter des mélodies de<br />
la tradition ashkénaze.<br />
Si vous avez l’occasion de l’écouter à l’occasion d’un<br />
concert, ne vous privez pas de ce moment de bonheur.<br />
Alexandra Berghino<br />
«Pause Café» au 19 rue du Pont-aux-Choux 75003 PARIS<br />
est un lieu de rencontre pour les enfants cachés et<br />
les survivants de la Shoah.
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est une publication éditée par<br />
l ‘Association éducative du <strong>12</strong>ème<br />
Directeur de la publication et rédacteur en chef :<br />
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Comité de rédaction :<br />
J-P Allali rédacteur en chef adjoint<br />
J-R Aouate, A. Asseraf, A. Hamzalag,<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
B.Baxter – R. Benbassa - A. Berghino - D. Boccara – E. Ebidia<br />
Y. Farouz – R. Fellous - E.Hillel - Jipéa - F. Lahmi – D. Mansour<br />
M. Mimoun - P. Namer – F. Rausky - A. Saül<br />
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Tiré à 4000 exemplaires, <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> est diffusé dans<br />
les endroits dont la liste se trouve en page 14<br />
NE DÉPEND D’AUCUN RABBINAT<br />
9
10<br />
Judaïsme<br />
POURQUOI MOÏSE,<br />
PERSONNAGE CENTRAL DE LA NARRATION BIBLIQUE,<br />
EST-IL QUASIMENT ABSENT DU RÉCIT DE LA HAGGADAH ?<br />
LE SOIR DE PESSAH, NOUS LISONS LA HAGGADAH, LE RÉCIT DE LA SORTIE D’ÉGYPTE. CE RÉCIT CONSTRUIT SOUS<br />
FORME DE QUESTIONS / RÉPONSES EXPLIQUE LES CONDITIONS DE LA SORTIE D’ÉGYPTE, ET RAPPORTE LES<br />
DIFFÉRENTES OPINIONS DES SAGES SUR LE SEDER ET LE SENS DE LA FÊTE DE PESSAH. IL CONTIENT ÉGALEMENT<br />
DES LOUANGES ET DES PRIÈRES EN RELATION AVEC LA GRANDEUR DE DIEU, SES MIRACLES ET LE SOUHAIT QUE<br />
NOUS AVONS TOUS DE VOIR L’EXIL SE TERMINER «L’AN PROCHAIN À JÉRUSALEM».<br />
AUCUNE PERSÉCUTION, AUCUN EMPRISONNEMENT NE PEUT ANNULER CE QU’INAUGURE POUR TOUJOURS LA<br />
SORTIE D’ÉGYPTE : LA NAISSANCE D’UN PEUPLE ET L’AVÈNEMENT DE SA LIBERTÉ DE CONSCIENCE.<br />
À travers le cérémonial du Seder et de la Haggadah, il nous<br />
faut concrètement ressentir le goût de l’émancipation et<br />
de la liberté. La parole et le questionnement qui scandent<br />
les différentes étapes de la soirée doivent nous aider à y<br />
parvenir. Par définition, un homme asservi est un homme<br />
qui ne pose pas de question, qui se soumet sans discuter.<br />
Le soir de Pessah, plus on parle, plus on interroge, et plus<br />
on touche à l’essence de la fête...<br />
Il est fondamental que chaque génération ressente<br />
avec la plus vive acuité que la sortie<br />
d’Égypte a fait de nous un peuple<br />
à part entière, libre d’une liberté<br />
fondamentale et inaliénable. Aucune<br />
persécution, aucun emprisonnement<br />
ne peut annuler ce<br />
qu’inaugure pour toujours la<br />
sortie d’Égypte : la naissance<br />
d’un peuple et l’avènement<br />
de sa liberté de conscience.<br />
La Haggadah plus qu’un<br />
simple récit de libération<br />
nous confronte à l’expérience<br />
de la sortie, du passage<br />
vers quelque chose<br />
d’autre...<br />
Elle montre très concrètement<br />
comment l’esclave inconscient de<br />
son aliénation se métamorphose en<br />
homme libre de ses choix et de sa foi. Durant<br />
tout le Seder, nous conjuguons et superposons<br />
les symboles contradictoires de libération et d’aliénation,<br />
justement pour mieux percevoir cette métamorphose.<br />
La liberté n’arrive pas comme un cadeau, elle se conquiert,<br />
elle se recherche...<br />
À nous donc d’élucider les oppositions antinomiques<br />
contenues dans la juxtaposition des quatre coupes de vin<br />
avec les herbes amères, ou de la position accoudée avec<br />
la ‘Harosset...<br />
La Matsa, symbole par excellence de la soirée de Pessah,<br />
synthétise, à elle seule, tous les contraires : elle est à la fois<br />
le pain de pauvreté que nos ancêtres ont mangé en Égypte<br />
et le pain de liberté qui n’a pas eu le temps de lever au moment<br />
où les Enfants d’Israël ont quitté l’Égypte...<br />
En condensant tous ces symboles, le récit haggadique n’est<br />
pas un récit historique au sens traditionnel du terme. Dans<br />
les livres d’Histoire, l’accent est souvent mis sur l’homme<br />
providentiel, celui par qui les évènements arrivent, celui qui<br />
par sa force charismatique se fait le catalyseur des aspirations<br />
de tout un peuple. Dans la narration haggadique,<br />
Moïse, l’homme qui incarne au plus<br />
haut point la sortie d’Égypte, ne tient pas,<br />
loin s’en faut, une place de premier plan.<br />
À peine est-t-il mentionné une seule<br />
fois et encore de façon annexe : «... le<br />
peuple révéra Dieu et eut foi en Dieu<br />
et en son serviteur Moïse».<br />
La Haggadah pour raconter la sortie<br />
d’Égypte laisse de côté le récit détaillé<br />
de l’Exode où les événements,<br />
racontés de façon extrêmement<br />
précise, font évidemment la part<br />
belle à Moïse, notre maître, pour<br />
chercher ses sources dans de courts<br />
passages du Deutéronome et du livre<br />
de Josué relativement concis et allusifs.<br />
Plus encore, cette réticence à citer Moïse<br />
semble confiner à la censure lorsque sur les<br />
six versets du chapitre 24 de Josué, la Haggadah<br />
n’en mentionne que les trois premiers pour<br />
s’arrêter au moment précis où le nom de Moïse doit<br />
apparaître.<br />
Le Gaon de Vilna explique que cette «mise à l’écart» de<br />
Moïse, notre maître, est volontaire. Prendre ses sources<br />
dans le livre de l’Exode aurait fait de Moïse le héros incontournable<br />
de la soirée et du récit de la Haggadah, un récit<br />
apologétique centré autour de la personne de Moïse. Dès<br />
lors, la Haggadah aurait manqué son but essentiel, faire<br />
comprendre que les Juifs sont sortis d’Égypte, par la seule<br />
volonté et le seul pouvoir de Dieu.
Citer Moïse ne serait-ce qu’une seule fois (dans le verset de<br />
Josué) c’était également prendre le risque de faire croire<br />
que Dieu avait agi en association avec lui. C’est la raison<br />
pour laquelle la seule occurrence du nom de Moïse dans<br />
la Haggadah est suivie de l’apposition : «son serviteur» ; le<br />
serviteur de Dieu par opposition à Son associé.<br />
De plus, si l’enjeu du Seder consiste en cette perception<br />
d’une liberté de conscience donnée par Dieu - en nous<br />
émancipant du statut d’esclave sans Torah - ce sentiment de<br />
liberté ne pourrait être pleinement perçu dans un rapport<br />
de soumission et de glorification à l’égard d’un homme, fûtil<br />
Moïse, notre maître.<br />
Le soir de Pessah, c’est à l’échelle individuelle, personnelle<br />
et familiale que nous devons vivre l’expérience de liberté<br />
que nous proposent le Seder et la Haggadah. Tout en étant<br />
capable de percevoir que les grands bouleversements ne<br />
sont pas le fait d’un homme quel qu’il soit, mais que Dieu<br />
reste par delà les apparences le seul instigateur de l’Histoire.<br />
Je Voudrais Savoir Par JIPÉA<br />
LA BELLE LÉGENDE DU « SHAMIR »<br />
UN AMI M’A PARLÉ D’UN VER ÉTRANGE, APPELÉ «SHAMIR», QUE MOÏSE UTILISA, PARAÎT-IL, POUR<br />
TAILLER LES PIERRES PRÉCIEUSES QUI ORNAIENT LE PECTORAL DU GRAND PRÊTRE. ET CET AMI<br />
D’AJOUTER : LE ROI SALOMON LUI-MÊME A UTILISÉ UN «SHAMIR»<br />
POUR CONSTRUIRE LE TEMPLE. JE NE PENSAIS PAS QU’IL Y AVAIT<br />
DE TELLES FABLES DANS LES TEXTES HÉBRAÏQUES. POUVEZ-VOUS<br />
M’ÉCLAIRER ?<br />
Rabbin Élie Ebidia – Sources Lamed.fr<br />
«Fables» est un peu fort, à mon avis. Je lui préfère «Légendes» qui est<br />
plus poétique. Le fait est que nos textes traditionnels contiennent des<br />
récits historiques, des prescriptions religieuses et aussi, à l’occasion, de<br />
belles histoires. Pour ce qui est du Temple de Salomon, on peut lire dans le<br />
texte biblique, en Rois 1,6,7 : «La construction du Temple se fit en pierres<br />
de carrière. On n’entendit ni marteaux, ni pics, ni aucun outil de fer dans<br />
le Temple pendant sa construction». Comment expliquer cela ? C’est là<br />
qu’intervient le «shamir» auquel, dit la légende, il fut fait appel. Un étrange<br />
ver gardé par un oiseau, le pivert et obéissant à un «Prince de la mer»<br />
qui en avait la garde. Le mot «shamir» se traduisait, d’ailleurs, dit-on par<br />
«Scie des Montagnes» car le «shamir» avait la capacité de couper les<br />
matériaux les plus solides et à très grande vitesse, un peu comme une<br />
tronçonneuse. La légende raconte qu’il fallut utiliser de nombreux<br />
subterfuges pour s’emparer du «shamir» en utilisant les services<br />
d’un «roi des démons», appelé Achmédaï, mais les envoyés du<br />
roi Salomon y parvinrent et le Temple fut construit sans l’aide<br />
d’outils, grâce aux pouvoirs extraordinaires du «shamir».<br />
11
<strong>12</strong><br />
Onomastique<br />
par Guy Fellous et Eliahou Hillel<br />
NOUS POURSUIVONS NOTRE EXPLORATION DES PA-<br />
TRONYMES JUIFS EN VOUS PROPOSANT DANS CE NU-<br />
MÉRO D’ANALYSER LES NOMS SUIVANTS : CHOCRON,<br />
DANINO, JOURNO, LASRY, MALEM, SUISSA, UZAN<br />
CHOCRON<br />
Raphaël Chocron,<br />
nouveau président de la<br />
synagogue Névé Chalom,<br />
aimerait connaître l’origine de<br />
son nom de famille.<br />
Le patronyme CHOCRON vient de l’arabe, Lachkar,<br />
qui veut dire « blond, très roux ». Il était attribué<br />
généralement à des rouquins. On peut dire que les<br />
patronymes Lachkar et Alashkar sont des synonymes<br />
parfaits de Chocron. Joseph Tolédano évoque une<br />
autre origine : ce nom serait un titre de noblesse qui<br />
aurait été attribué aux soldats musulmans qui avaient<br />
traversé le Rhône lors de l’avancée musulmane en<br />
France avant la fameuse défaite de Poitiers en 732.<br />
Autre idée, avancée par le rabbin Yossef Messas : ce<br />
nom viendrait du mot arabe « skroun » qui signifie<br />
«verrou».<br />
Le nom Chokron, porté en Espagne, était courant au<br />
Maroc et en Algérie. Dans les actes du «Baile Général»<br />
d’Aragon des années 1310-1313, figure un Din<br />
Astruch Xucran, élu «collidor de la peyta» (collecteur<br />
des impôts).<br />
Variantes :<br />
Chokron, Chocrone, Chocroun, Chokroun, Checroun,<br />
Chakroun, Choucroun, Choukroun, Sekroun,<br />
Benchokron, Benchekroun, Benchoukroun, Shuqrun,<br />
Shokron, Shekroun, Shakrun, Lachkar, Laskar,<br />
Alashkar.<br />
Célébrités :<br />
De très nombreux rabbins d’Afrique du Nord ont<br />
porté ce nom. Parmi eux, le Grand rabbin de Médéa,<br />
Yaacov Choukroun, qui fut assassiné pendant<br />
la guerre d’Algérie, le rabbin espagnol Moché Laskar,<br />
Michel Chokron qui fut président de la communauté<br />
séfarade du Québec de 1978 à 1980, l’écrivain<br />
vénézuélien Isaac Chocron, le journaliste Henry<br />
Choukroun alias Henry Leconte de Sidi-Bel-Abbès.<br />
Sans oublier le rabbin parisien André Chekroun et<br />
Charles Choukroun, fondateur de la communauté séfarade<br />
de Montréal au Canada.<br />
DANINO<br />
Albert Danino de la synagogue<br />
Chivté Israël nous demande de<br />
l’éclairer à propos de son nom.<br />
photo :<br />
Itshak Eldan alias Danino<br />
Le patronyme DANINO vient de l’espagnol «Dañino»<br />
qui signifie : «Dangereux, préjudiciable, nuisible». Claude<br />
Mezrahi, et Joseph Tolédano renvoient à la ville de Doñinos,<br />
dans la province de Salamanque en Espagne, ce que<br />
conteste Abraham I. Laredo qui réserve cette acception au<br />
nom Daninos. Pour sa part, Jacques Taïeb pense à un rapport<br />
avec la tribu de Dan.<br />
Variantes :<br />
Ben Danino, Dadino, Dannon, Danon, Dennoune, Denoune,<br />
Denoun, Bendanon, Bendanoune, Dani et, pour<br />
certains, Daninos.<br />
Célébrités :<br />
Plusieurs rabbins réputés ont porté ce nom, tels Mordekhaï<br />
Danino de Meknès, David Danino de Casablanca et Néhémiah<br />
Danino de Hébron. Plusieurs «saints» marocains dont<br />
le tombeau est vénéré portent aussi ce nom : Rabbi David<br />
et Rabbi Yeshoua de Demnate, Rabbi Hayim et Rabbi Israël<br />
d’Aït Bouli. On a gardé la trace d’un notable marseillais,<br />
Mossé Danino, acquéreur, en 1783, d’un terrain destiné au<br />
cimetière juif. Le docteur Morali Danino a été l’un des chefs<br />
de la Résistance à Alger. Sans oublier le député israélien<br />
(Mafdal), Chalom Danino et Itshak Eldan alias Danino (photo),<br />
diplomate israélien longtemps en poste à Paris<br />
JOURNO<br />
Alain Journo, fidèle de la<br />
communauté de la rue Chevreul<br />
à Paris 11ème aimerait connaître<br />
l’origine de son patronyme.<br />
Le nom JOURNO vient de l’italien «Buon Giorno» qui veut<br />
dire «Bonjour». Il s’agit d’une transcription littérale de l’hébreu<br />
«Yomtov». Claude Mezrahi le rattache au patronyme<br />
«Bon» et à ses innombrables dérivés. Ce nom est attesté<br />
sur une kétoubah tunisienne en date du 23 septembre<br />
1857 qui enregistre le mariage de Yeshoua, fils de Élie Haï<br />
Journo avec Rebecca, fille de Samuel Bueno.<br />
Variantes:<br />
Jorno, Giorno, Journau, Journeau, Journou, Journho,<br />
Djorno.<br />
Célébrités:<br />
Le Grand rabbin Moïse Journo d‘Aïn Témouchent, le journaliste<br />
tunisien Simon Journo, l’homme d’affaires Albert<br />
Journo et, bien sûr, le grand chanteur «tune», Raoul Journo.
LASRY<br />
Myriam Sabban, née Lasry,<br />
fidèle de la synagogue de<br />
Fontenay-sous-Bois voudrait<br />
connaître l’onomastique de<br />
son nom de jeune fille.<br />
Le nom LASRY est d’origine arabe et signifie «de caractère<br />
doux, de nature facile» (yasir) ou, selon certains,<br />
«moderne, contemporain». Il renvoie à la tribu<br />
des Aït Lasri de la région de Rabat au Maroc ou encore<br />
à la localité d’El-Asrya, près de Fès, toujours au Maroc.<br />
Joseph Tolédano propose de rattacher ce nom à l’arabe<br />
«Elyesry», «Le gaucher».<br />
Variantes :<br />
Lasri, Elasry, Ellasry, Lassery, Lasserie.<br />
Célébrités :<br />
Plusieurs rabbins d’Afrique du Nord ont porté ce<br />
nom, tels Abraham Lasry, d’Alger et Samuel Lasry de<br />
Tétouan. Jacob Lasry fut, en son temps, considéré<br />
comme «la plus grosse fortune d’Oran». Le diplomate<br />
américain Albert Lasry, le linguiste, Joe Lasry, l’universitaire<br />
canadien Jean-Claude Lasry, le cinéaste québécois<br />
Pierre Eliahou Lasry et l’éducateur israélien Yahacov<br />
Lasry. Sans oublier la famille des armateurs Lasry, le<br />
compositeur Albert Lasry et Claude Lasry, qui fut maître<br />
des requêtes au Conseil d’État.<br />
MALEM<br />
Denis Malem, fidèle de la<br />
communauté Georges Leven,<br />
nous demande des<br />
éclaircissements sur son nom<br />
de famille.<br />
Le patronyme MALEM, plus couramment orthographié<br />
Maalem, vient de l’arabe et signifie «maître, patron, professeur,<br />
érudit, homme habile». Dans le Sud marocain,<br />
les maîtres artisans juifs, forgerons, ciseleurs, menuisiers<br />
étaient désignés comme des «Maalmine». En Syrie et dans<br />
plusieurs villes du Levant, les dirigeants communautaires<br />
portaient le titre de «Malem». Ce nom est attesté en Espagne<br />
dès le XIème siècle bien que les notables juifs étaient<br />
plutôt désignés par le vocale de «Maestro» ou «Melamed»<br />
Variantes :<br />
Maalem, Elmalem, Elmallem,Elmaalem, Ben Elmaalem.<br />
Célébrités :<br />
Le Grand rabbin de Casablanca, Joseph Elmaalem, le rabbin<br />
Maïr Melamed de Ségovie, le médecin et poète sévillan<br />
Shelomoh Ben Elmaalem (1106-1145)<br />
SUISSA<br />
David Suissa, de la<br />
Communauté de la rue de la<br />
Roquette dans le 11ème à Paris<br />
voudrait savoir d’où vient<br />
son nom.<br />
Le patronyme Suissa vient de l’arabe «Choucha» qui désigne<br />
une touffe de cheveux, un toupet. Le nom Bouchoucha,<br />
«L’homme au toupet» est très proche. Abraham I.<br />
Laredo, propose, lui, une origine qui renvoie à la localité<br />
de Suesa, dans la province de Santander. Quant à Claude<br />
Mezrahi, il renvoi à la région du Sous au sud du Maroc.<br />
Variantes :<br />
Chouicha, Choucha, Chouecha, Choicha, Suisa, Suissia.<br />
Célébrités :<br />
De nombreux rabbins ont porté ce nom, tels Abraham Suissa<br />
de Mogador, Shelomo Suissa de Tichirat , Itshak Suissa<br />
de Tamamart, Mordekhaï Suissa de Marrakech ou encore<br />
Shimon Suissa dernier Grand rabbin de Mazagan. Le professeur<br />
Edmond Suissa, le journaliste sioniste Maurice Suissa,<br />
le poète israélien Hayim Suissa, le réalisateur Steve Suissa,<br />
le député israélien Raphy Suissa, l’écrivain et homme de<br />
théâtre Albert Suissa, son homonyme l’économiste Albert<br />
Suissa, auteur d’une Géopolitique du charbon et l’homme<br />
politique israélien d’origine marocaine, défenseur des défavorisés<br />
et créateur du mouvement<br />
«Ohalim» (Les tentes), Yamine Suissa.<br />
Sans oublier le thérapeute canadien<br />
Jacob Amnon Suissa, auteur<br />
de l’ouvrage : Pourquoi l’alcoolisme<br />
n’est pas<br />
une maladie.<br />
13
14<br />
UZAN<br />
Nadine Lévy de la Communauté<br />
de Chivté Israël est née Uzan et<br />
nous demande des renseignements<br />
sur son patronyme.<br />
Le nom UZAN vient de l’arabe «Wazzan» et signifie : «Le<br />
peseur». Il était vraisemblablement, à ses débuts, attribué<br />
à des négociants en métaux précieux et en pièces de monnaie.<br />
Joseph Tolédano opte pour une traduction plus libre :<br />
«homme équilibré comme une balance». Quant à Claude<br />
Mezrahi, il propose une origine relative à la ville d’Ouezzane<br />
au Maroc ou encore au douar d’Aïn Zana, au sud de<br />
Constantine, en Algérie. Ce patronyme, très courant en Tunisie,<br />
est attesté sur une kétoubah en date du 7 juin 1871<br />
qui enregistre le mariage de Joseph, fils de Moïse Zérah<br />
avec Jamila, fils de Hay Uzan.<br />
Variantes :<br />
Uzzan, Ouzan, Huzan, Ouzen, Ouzann, Ouzzann, Ouzana,<br />
Ouazan, Ouzane, Ouazana, Azana, Hozana.<br />
Célébrités :<br />
Plusieurs rabbins ont porté ce nom tels Shelomo Uzan de<br />
Sousse, Pinhas Uzan de Monastir, Fradji Uzan, de Djerba ou<br />
encore David et Abraham Uzan de Tunis. Sans oublier le caïd<br />
des Juifs de Tunis, Michaël Uzan qui fut aussi chimiste et agronome,<br />
l’imprimeur tunisois, Sion Uzan, le journaliste tunisien<br />
Joseph Uzan et son confrère Mordekhaï Uzan. Le célèbre médecin<br />
et dirigeant communautaire tunisien Maurice Uzan, qui<br />
fut président de l’UUJJ, l’écrivain et éditeur, Michel Uzan, le<br />
linguiste Victor Uzan, le comédien canadien d’origine tunisienne,<br />
Bernard Uzan, le doyen de la faculté Pierre et Marie<br />
Curie, Serge Uzan. Sans oublier Aharon Uzan, président de la<br />
Fédération Sépharade Mondiale, le chanteur israélien Koby<br />
Oz-Uzan et le maire-adjoint de Beer Shéva, André Uzan.<br />
Synagogue Chivté Israël<br />
<strong>12</strong>, cité Moynet 750<strong>12</strong> Paris<br />
Synagogue Névé Chalom<br />
106, avenue du Général<br />
Michel Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />
Fondation de Rothschild<br />
80, rue de Picpus 750<strong>12</strong> Paris<br />
Synagogue Beth Eliahou<br />
4, rue Chevreul 75011 Paris<br />
Synagogue Don Isaac<br />
Abravanel 84-86, rue de la<br />
Roquette 75011 Paris<br />
Synagogue Vincennes<br />
30, rue Céline Robert<br />
94300 Vincennes<br />
Synagogue Fontenay/ Bois<br />
79, Bd de Verdun 94<strong>12</strong>0<br />
Fontenay/Bois<br />
Synagogue Fontenay/ Bois<br />
5, rue JP Timbaud<br />
94<strong>12</strong>0 Fontenay-sous-Bois<br />
Synagogue Charenton<br />
42 ter, rue des Bordeaux<br />
94220 Charenton-le-Pont<br />
Synagogue Centre Rachi<br />
25, Avenue Sainte-Marie<br />
94160 Saint-Mandé<br />
Synagogue du Rachbi<br />
46, rue Robert André Vivien<br />
94160 Saint-Mandé<br />
Synagogue Beth El<br />
Rue Saulnier 75009 Paris<br />
Synagogue Buffault<br />
28, rue Buffault 75009 Paris<br />
Synagogue Julien Lacroix<br />
75, rue Julien Lacroix 75020 Paris<br />
École et Synagogue<br />
Alliance-Georges Leven<br />
30, Bd Carnot 750<strong>12</strong> Paris<br />
École Ganénou<br />
rue du Sergent Bauchat<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
École Eretz<br />
bd Voltaire 75011 Paris<br />
Les lecteurs qui voudraient en savoir plus pourront utilement<br />
consulter la bibliographie sélective proposée dans le<br />
numéro 8 de TRIBU <strong>12</strong>. Notre site Internet www.tribu<strong>12</strong>.<br />
com vous permettra de consulter les précédents numéros<br />
de notre magazine sans oublier le travail monumental<br />
d’Abraham I. Laredo : Les noms des Juifs du Maroc. Essai<br />
d’onomastique judéo-marocaine en deux tomes paru chez<br />
Hebraica Ediciones, Madrid, 2008, avec le concours de la<br />
Casa Sefarad Israel.<br />
N’hésitez pas à nous demander d’analyser votre nom.<br />
N.B. Depuis le début de cette rubrique, nous avons traité<br />
les noms suivants : ALLALI (6), AOUATE (10), ASSERAF<br />
(9), ASSUIED (13), ASSUS (21), ASSOULINE (11), ATTIA<br />
(16), AYACHE (16), BARANES (10), BARDAVID (20), BA-<br />
ROUHIEL (16) , BELAHSSEN (11), BEMBARON (20), BEN-<br />
HAMOU (19), BERDAH (21), BERDUGO (11), BESNAÏNOU<br />
(9), BLUM (8), BOCCARA (15), BORGEL (18), BOUKOBZA<br />
(8), BRAMI (7), CHEMLA (11), CHETBOUN (11), CHOCRON<br />
(22), CHOUFANE (8), COHEN (7), CUKIERMAN (9), DAHAN<br />
(6), DANINO (22), DAOUDI (16) , DARMON (19), ELKOUBY<br />
(13), ELMALEH (18), FARGEON (20), FARHI (19), FELLOUS<br />
(9), FITOUSSI (7), GHIDALIA (6), GIUILI (19), GOTAJNER<br />
(20), GOTHEIL (16), GOTSCHAUX (15), GOLDMANN (9),<br />
GUEDJ (17), GUETTA (21), HADDAD (13), HAGEGE (14),<br />
HALIMI (20), HAMZALAG(<strong>12</strong>), JAIS (16), JOURNO (22),<br />
KAHN (9), KARSENTI (17), KTOURZA (14), LABI (20), LAHMI<br />
(13), LASRY (22), LELLOUCHE (6), MADAR (15), MAAREK<br />
(19), MALEM (22), MEDINA (18), MESSAS (9), MIMOUN<br />
(14), NAMAN (20), NATAF (<strong>12</strong>), NIZARD (15), O’HAYON<br />
(21), OUAKNIN (<strong>12</strong>), PEREZ (18), RAUSKY (<strong>12</strong>), RIEH (13),<br />
ROUMANI (14), SAADA (10), SAGROUN (21), SARFATI (15),<br />
SARRABIA (8), SIRAT (9), SITRUK (9), SMADJA (17), SUISSA<br />
(22), TAÏEB (21), TEMIM (<strong>12</strong>), TOLEDANO (18), TOUITOU<br />
(14), UZAN (22), WIZMAN (17), ZAOUI (15), ZENOUDA<br />
(18), ZRIBI (10) et ZRIHEN (10).<br />
Centre Moïse Meniane<br />
17, av. Paul Langevin 92260<br />
Fontenay-aux-Roses 750<strong>12</strong> Paris<br />
Boucherie Berbèche Fondation de Rothschild<br />
53, av. du Dr Arnold Netter 118, rue de Paris 93100<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
Montreuil<br />
La Délicieuse Bd Voltaire Beth Habad de Vincennes<br />
75011 Paris<br />
20, rue de la Paix<br />
Franck et Julien<br />
94300 Vincennes<br />
Bd Voltaire 75011 Paris Boucherie Claude et Raphy<br />
Franprix Cacher<br />
2, rue du Dr Goujon<br />
Bd Voltaire 75011 Paris 750<strong>12</strong> Paris<br />
Poissonnerie La Belle Mer Boucherie Berbèche<br />
84, rue de Montreuil 75011 Paris 53, avenue Arnold Netter<br />
Pizzeria La Stella<br />
750<strong>12</strong> Paris<br />
Av. Daumesnil 750<strong>12</strong> Paris Boucherie Hayach<br />
Pizzeria Tib’s<br />
rue de Paris 94300 Vincennes<br />
Rue de Charenton 750<strong>12</strong> Paris Boucherie Amsellem<br />
Chalom’s Traiteur<br />
rue de Flandre<br />
55, av. du Général Michel 75019 Paris<br />
Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />
Boulangerie Simon<br />
269, rue de Charenton<br />
TRIBU <strong>12</strong> EST DISPONIBLE GRATUITEMENT<br />
DANS LES LIEUX SUIVANTS
Société<br />
TRANCHES DE VIE AVEC LES<br />
GRANDS INVENTEURS JUIFS<br />
DU XX ÈME SIÈCLE<br />
AU COURS DU XXÈME SIÈCLE, DE NOMBREUX JUIFS ONT,<br />
GRÂCE À LEURS INVENTIONS, APPORTÉ LEUR CONTRIBU-<br />
TION À L’AMÉLIORATION DE LA VIE QUOTIDIENNE DES<br />
HOMMES ET DES FEMMES. QU’ELLES SOIENT LE FRUIT<br />
DU HASARD OU NÉES D’UNE IDÉE DE GÉNIE, LEURS<br />
TROUVAILLES ONT RÉVOLUTIONNÉ NOTRE QUOTIDIEN.<br />
L’HISTOIRE QUI SUIT EST CELLE DE NOTRE VIE.<br />
À la naissance, c’est maman qui s’occupe de bébé. Elle lui<br />
donne le bain, puis après l’avoir séché et talqué elle lui nettoie<br />
ses oreilles. Le coton-tige qu’elle tient dans sa main est<br />
né en 1923 dans l’esprit de Léo Gerstenzang, un Juif polonais<br />
qui émigre en Amérique. Il a été inspiré par sa femme,<br />
nettoyant les oreilles de leur bébé avec une boule de coton<br />
attaché à l’extrémité d’un tube.<br />
À cinq ans, bébé est devenu un jeune<br />
garçon. Il joue dans le salon avec sa<br />
nouvelle Wii que sa grand-mère lui<br />
a achetée pour Pourim. Cela a été<br />
rendu possible grâce aux travaux<br />
de Ralph Baer, un ingénieur juif allemand<br />
né en 1922 qui se réfugie en<br />
1938 aux USA, l’inventeur du jeu vidéo.<br />
À côté de lui, son amie joue avec ses poupées.<br />
La poupée qu’elle tient dans les mains est la poupée<br />
Barbie, qui a vu le jour en 1959, dans la tête de Ruth Handler<br />
née Mosko, une Juive polonaise, elle aussi émigrée<br />
aux USA. Elle créera avec son mari l’entreprise de jouets<br />
Mattei. Le choix du nom Barbie vient du prénom de sa fille,<br />
Barbara.<br />
Quelques années plus tard, c’est l’heure d’aller à l’école.<br />
Face au tableau noir, l’écolier sort de sa trousse son nouveau<br />
stylo à bille. On doit cette invention à Laszlo Biro, un<br />
journaliste juif hongrois. Il raconta avoir<br />
eu l’inspiration en 1943 en regardant<br />
des enfants jouer aux billes<br />
dans la rue, ces billes laissant des<br />
traces derrière elles, après avoir<br />
roulé dans l’eau sale. Par la suite<br />
en 1949, le baron Marcel Bich<br />
négocia avec lui le brevet pour<br />
créer, ce qui est aujourd’hui mondialement<br />
connu sous le nom de<br />
stylo Bic.<br />
En rentrant chez lui après l’école, il pose son gros cartable,<br />
s’affale sur le canapé et allume la télévision. Une fois encore,<br />
c’est un Juif du nom de David Sarnoff, qui joue un<br />
rôle important dans le développement de la télévision (et<br />
de la radio aussi). L’histoire de David<br />
Sarnoff est extraordinaire. Témoin<br />
d’un évènement mondial :<br />
alors qu’il est en poste à l’écoute<br />
en 19<strong>12</strong>, il reçoit le message suivant<br />
d’un bateau à 1400 miles de distance :<br />
«SOS TITANIC avons heurté un iceberg.<br />
Coulons rapidement.» Il comprit<br />
l’intérêt de la téléphonie et de la radio. Grâce à ses connaissances<br />
en électronique, il aidera à la coordination des communications<br />
lors du «Jour J».<br />
En 1950 Robert Adler inventera<br />
la télécommande<br />
qui, aujourd’hui permet<br />
de zapper les nombreuses<br />
chaînes sans bouger de<br />
son canapé.<br />
Déjà 18 ans. L’adolescent est devenu un jeune adulte. Il<br />
reste accroché devant l’écran de son ordinateur. Mais a-t-il<br />
pensé à remercier Lee Felsenstein, né en 1945 à Philadelphie<br />
qui joue un rôle majeur dans le développement des<br />
ordinateurs personnels.<br />
Son téléphone portable posé près de lui sonne. Si un tel<br />
miracle est possible, c’est grâce à deux Juifs américains,<br />
Joël Engel et Richard Frenkiel, les deux inventeurs du téléphone<br />
cellulaire en 1987.<br />
Son amie qui a grandi avec lui l’invite<br />
à venir prendre un café chez elle. Elle<br />
lui rappelle qu’il doit apporter ses sucrettes.<br />
L’invention de ce produit relativement<br />
nouveau au pouvoir édulcorant<br />
provient d’une recherche de<br />
Benjamin Eisenstadt en 1950.<br />
Notre histoire s’arrête ici, mais la liste des inventions apportées<br />
par les Juifs est loin d’être exhaustive. Tous ces<br />
grands inventeurs Juifs ont été à l’origine de l’amélioration<br />
de notre qualité de vie. À l’aube du XXIème siècle, c’est à<br />
nous de perpétuer ce savoir en étant à l’origine de nouvelles<br />
inventions, afin que la force créatrice des Juifs aide à<br />
un monde meilleur.<br />
Rémy Fellous<br />
15
16<br />
Social<br />
LES VOYAGES<br />
FORMENT LA JEUNESSE<br />
UN DÉPARTEMENT DU FONDS SOCIAL JUIF UNIFIÉ<br />
S’OCCUPE DE LA JEUNESSE. NOUS AVONS DONC<br />
SOUHAITÉ SAVOIR COMMENT FONCTIONNE LE DÉ-<br />
PARTEMENT JEUNESSE. SON DIRECTEUR, M. GÉRARD<br />
FREDJ, NOUS A REÇU.<br />
<strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> : Quel est le rôle du Département jeunesse du<br />
Fonds Social Juif Unifié ?<br />
Gérard Fredj : Notre action consiste à fédérer les principales<br />
associations et mouvements de jeunesse de la communauté<br />
juive de France c’est-à-dire plus de 15 associations<br />
nationales, à les aider concrètement à développer<br />
leurs programmes en les subventionnant, en organisant et<br />
soutenant des programmes de formation liés à l’identité et<br />
à la culture juives, à la connaissance de la communauté juive<br />
de France, à celle d’Israël, à l’apprentissage ou à l’accès à<br />
des responsabilités,…Ces mouvements représentent plus<br />
d’un millier d’animateurs bénévoles.<br />
Nous renforçons aussi les capacités d’accueil des camps et<br />
centres de vacances en favorisant l’accès des jeunes aux<br />
loisirs éducatifs et aux vacances.<br />
Vivre dans un groupe de jeunes, c’est aussi<br />
apprendre en douceur et en autonomie, à<br />
vivre en société en respectant des règles<br />
de vie communes. C’est aussi le lieu idéal<br />
pour, plus tard, s’initier à la prise de responsabilités<br />
T<strong>12</strong> : D’où provient votre budget ?<br />
G.F. : Concernant l’aide aux vacances, 85 à 90% de nos<br />
moyens proviennent des résultats de l’Appel National pour<br />
la Tsédaka, dont l’action principale a lieu en général un peu<br />
avant ‘Hanoucca.<br />
Pour le reste il s’agit de la collecte de l’AUJF et de fonds<br />
publics. Cela nous permet de développer de nouveaux programmes<br />
en direction des jeunes non affiliés à la vie associative<br />
et de soutenir la création d’antennes locales notamment<br />
dans des communautés isolées (par exemple Centre<br />
de la France, Grand Ouest, Champagne, …).<br />
T<strong>12</strong> : Avez-vous besoin des pouvoirs publics ?<br />
G.F. : Le Département jeunesse représente le réseau associatif<br />
et les mouvements de jeunesse auprès des pouvoirs<br />
publics dont le ministère de la Jeunesse et des Sports.<br />
Nous organisons la formation des responsables grâce au<br />
BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) et au<br />
BAFD (Brevet d’Aptitude aux Fonctions de Directeur). Une<br />
part de nos ressources provient de nos conventions avec les<br />
pouvoirs publics<br />
T<strong>12</strong> : Que faites-vous pour les familles défavorisées ?<br />
G.F. : En dehors du fonds de bourses, nous aidons des<br />
associations telles que le DEJJ et d’autres, à proposer des<br />
séjours courts (une semaine) en France avec un règlement<br />
échelonné.<br />
Une autre formule est le développement de centres aérés<br />
avec un budget autour de 100 €, et des facilités de règlement<br />
pour les familles modestes. Il est bien que la solidarité<br />
communautaire permette à chacun des enfants de s’ouvrir<br />
aux autres et au monde par le biais de vacances.<br />
T<strong>12</strong> : Quelle est la principale mission des mouvements<br />
de jeunesse ?<br />
G.F. : Si je dois me résumer en une phrase, je dirais : Accompagner<br />
les enfants vers l’âge adulte. Qu’il s’agisse des<br />
activités hebdomadaires, des colonies de vacances d’hiver<br />
et d’été, ces organisations offrent une large palette d’activités<br />
; de même, sur le plan de l’identité et de<br />
la culture juives, un éventail très divers d’orientations<br />
permettent de retrouver les traditions<br />
familiales.<br />
T<strong>12</strong> : Avec Taglit, ce voyage qui permet<br />
aux jeunes de 18 à 25 ans de découvrir Israël,<br />
vous avez été victime de votre succès.<br />
G.F. : Entre 2001 et 2008, Taglit, suspendu pour<br />
l’instant, était un voyage organisé dans 22 pays qui a permis<br />
à 5000 jeunes Français de découvrir la vie culturelle, historique<br />
et actuelle d’Israël. Financé en partie grâce à de fonds<br />
américains, le FSJU finançait à travers la collecte de l’AUJF<br />
30% du prix du voyage, qui était gratuit pour les jeunes. Les<br />
familles étaient parallèlement sollicitées pour aider d’autres<br />
jeunes à partir. La baisse de nos ressources nous a conduit<br />
pour l’instant à le suspendre. Il est probable que le principe<br />
de Taglit soit renouvelé dans 2 ou 3 ans, peut être sous une<br />
autre forme, par exemple pour des jeunes de 15 à 17 ans.<br />
T<strong>12</strong> : Pour finir, avez-vous un regret ?<br />
G.F. : Nous avons un déficit de bénévoles et de professionnels,<br />
là où dans les autres communautés en France il y a<br />
pléthore de demandeurs. Nous avons un déficit de près de<br />
400 personnes pour l’encadrement de ces activités hebdomadaires<br />
et de vacances.<br />
Nous souhaitons que plus de jeunes se mobilisent et entrent<br />
dans les mouvements de jeunesse. Que les jeunes en<br />
difficulté soient plus motivés pour être actifs au sein de ces<br />
organisations, qu’ils passent le BAFA et le BAFD. Ils seront<br />
bien payés. Les associations de jeunesse mais aussi les mairies<br />
recherchent ce type de candidats. Avoir une formation<br />
dans l’animation a un avenir certain.<br />
Propos recueillis par Guy Fellous
Et vous trouvez ça drôle !<br />
Un fidèle d’une synagogue assez huppée n’a pas les moyens<br />
pour faire des enchères afin de monter au séfer le chabat matin. Il<br />
décide d’aller dans une synagogue où les fidèles sont moins riches<br />
pensant avoir les moyens de se faire appeler pour une montée.<br />
Toujours pas.<br />
Il va donc aux offices du lundi et jeudi les matins où on sort le<br />
séfer torah. Et là encore il n’est pas appelé.<br />
Il se dit qu’il allait se faire passer pour un Cohen afin de se donner<br />
encore plus de chance.<br />
Un jeudi matin, le chemech demande si dans l’assistance il n’y<br />
aurait pas un Cohen.<br />
Notre ami, voyant sa chance arriver, se présente illico, sûr de son<br />
coup.<br />
Le chemech, lui demande alors s’il pouvait sortir de la synagogue<br />
parce qu’il y a une bar mitsva.<br />
Ah !!<br />
Au moment où elle se réveille, une femme dit à son mari :<br />
- Chéri, je viens de faire un rêve incroyable : je rêvais que tu m’offrais<br />
un collier de perles pour la Saint-Valentin. À ton avis, qu’est-ce<br />
que ça peut vouloir dire ?<br />
- Tu le sauras ce soir... Répond le mari, avec un léger sourire.<br />
Le soir venu, l’homme rentre du travail avec un petit paquet cadeau.<br />
Sa femme, ravie, commence à le déballer et, à l’intérieur, elle<br />
découvre un livre intitulé «L’interprétation des rêves»...<br />
Deux amis discutent :<br />
- Tu devrais rencontrer ma femme. Elle est médium et elle peut me<br />
dire l’avenir.<br />
- Ben tu as de la chance, la mienne elle est extra large et elle ne me<br />
dit plus rien !<br />
!!<br />
Deux Corses sont couchés en train de faire la sieste chacun sur un<br />
banc.<br />
L’un d’eux ayant un œil ouvert par mégarde aperçoit un billet de<br />
500 € sur le sol. Il dit à l’autre:<br />
- Oh dis donc regarde ça : un coup de vent et on était riche !<br />
Ah !!<br />
-Comment va votre sœur ?<br />
-Je vous arrête mais il s’agit de ma demi-sœur.<br />
-Ah ! Et depuis quand ?<br />
-Depuis son accident<br />
L’électricien dit à son apprenti :<br />
- Roger, prends un de ces deux fils, s’il te plaît !<br />
- Ça y est, j’en ai un !<br />
- Tu ne sens rien ?<br />
- Non, rien du tout...<br />
SERRURERIE – DÉPANNAGES<br />
VINCENNES SÉCURITÉ<br />
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Dépannage de 8h à 22h - Blindage de Portes<br />
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email : gedeferm@wanadoo.fr<br />
Ah !!<br />
Ah !!<br />
- Ok, alors, ça doit être l’autre. Surtout n’y touche pas, il y a du<br />
20.000 volts dessus !<br />
Un couple de vieux Juifs parisiens est en vacances à Jérusalem.<br />
La femme décède.<br />
Les pompes funèbres israéliennes disent au mari : « si vous transférez<br />
le corps à Paris c’est 20 000 €, mais si voulez l’enterrer ici au<br />
Mont des Oliviers, c’est 3 500 € !!!».<br />
Le vieux Juif réfléchit et dit : Je paye 20 000 € pour qu’elle soit<br />
enterrée à Paris.<br />
L’homme lui répond : mais vous n’imaginez pas ? C’est le rêve de<br />
tout Juif d’être enterré ici… et c’est moins cher.<br />
Le veuf lui rétorque : Voï Voï. Il y a 2 000 ans il y en a un qui est<br />
mort ici... et 3 jours après il était ressuscité.<br />
17
18<br />
Histoire<br />
PARLONS PEU MAIS PARLONS VIN !<br />
COMMENT OBTIENT-ON DU VIN ?<br />
VOILÀ UNE QUESTION TOUTE SIMPLE À LAQUELLE BIEN<br />
DES GENS PEINENT À RÉPONDRE.<br />
POUR RÉSUMER, LE VIN SE FAIT À PARTIR DU JUS DE<br />
RAISIN, APRÈS LA MISE EN FERMENTATION DANS UNE<br />
CUVE. CETTE PHASE, QUI N’EST RIEN D’AUTRE QU’UNE<br />
RÉACTION CHIMIQUE, CONSISTE GRÂCE À DES BACTÉ-<br />
RIES NATURELLES, À TRANSFORMER EN ALCOOL TOUT<br />
LE SUCRE PRÉSENT DANS LE JUS DE RAISIN.<br />
Mais notons néanmoins et à partir de là, que seul le jus du<br />
raisin possède cette «vertu» si troublante, qui, en s’oxydant<br />
au contact de l’air, au lieu de pourrir comme n’importe quel<br />
autre jus dans les mêmes conditions, nous offre au contraire<br />
un breuvage mythique et qui de surcroît défie le temps<br />
en se bonifiant au fil des années. Sans doute est-ce là un<br />
des éléments qui habille d’une aura spirituelle, religieuse,<br />
magique, kabbalistique, philosophique, culturelle, ou…<br />
comme vous le sentez, les produits de la vigne que nous<br />
découvrons dans la Bible avec Noé !<br />
Mais pour être plus rationnel, cette définition de ce qu’est<br />
le vin se veut plutôt simpliste. En effet, produire un<br />
bon vin nécessite, couplée à la passion du vigneron,<br />
la mise en œuvre d’une technicité<br />
très complexe. Énumérons donc<br />
tous les paramètres nécessaires à<br />
l’élaboration d’un grand vin.<br />
Au départ il faut une<br />
bonne terre ainsi qu’un<br />
climat adapté, la somme<br />
de ces deux facteurs<br />
définissant la notion<br />
de «Terroir», un merveilleux<br />
concept que<br />
le monde entier envie<br />
à la France. Mais une<br />
bonne terre prête à<br />
accueillir de la vigne<br />
est bizarrement une<br />
terre plutôt pauvre et<br />
aride sur laquelle le pied<br />
de vigne souffrira pour<br />
grandir et produire. Un<br />
bon climat sera quant à lui<br />
un climat complexe aux saisons<br />
bien distinctes, qui offrira<br />
tous les éléments météorologiques<br />
existants, mais attention, tous devront<br />
venir aux moments opportuns. Il faudra à<br />
la vigne : de la pluie, du grand froid, du vent<br />
et du soleil ; de cette tourmente naîtront alors des raisins<br />
qui renferment l’histoire des saisons, et qui grâce au soleil<br />
arriveront à parfaite maturité. Ils produiront alors des<br />
vins colorés, équilibrés, riches, complexes, concentrés et<br />
aromatiques. Les années qui passent ne se ressemblant<br />
pas. Sachez chers lecteurs, que le millésime 2009 renferme<br />
d’ores et déjà tous ces atouts et qu’il donnera naissance à<br />
de grands vins. Si, «Que tout vienne en son temps» est une<br />
des bénédictions que D… accorde à toute l’humanité, la<br />
vigne n’en est alors que l’illustration la plus absolue.<br />
S’ajouteront alors la détermination, la passion et le travail<br />
de l’homme. Il y a d’abord un stade qui s’appelle «la<br />
conduite de la vigne». Il faudra au vigneron, se plier aux<br />
exigences des règles agronomiques, et dispenser un travail<br />
laborieux et quotidien sur ses rangs de vignes. Au moment<br />
de la véraison (début de la maturation des fruits), il sacrifiera<br />
cinq grappes sur dix en les arrachant du cep pour<br />
les jeter au sol, ceci dans le but d’obtenir cinq<br />
grappes aux raisins d’une concentration<br />
et d’une richesse hors du commun.<br />
Cette étape est appelée «les vendanges<br />
en vert». Un jour, un des<br />
plus éminents œnologues au<br />
monde m’a confié : «Un<br />
excellent raisin et une<br />
bonne matière première<br />
au départ pardonnent<br />
à l’homme maintes<br />
erreurs durant la vinification».<br />
Parlons maintenant<br />
des questions, mais<br />
non moins passionnantes,<br />
dites techniques<br />
ou générales.<br />
Classique ! Si le jus de<br />
raisin est toujours de<br />
couleur blanche, comment<br />
obtient-on alors du<br />
vin rouge, rosé ou blanc ?<br />
Très simple ! C’est du contact,<br />
plus ou moins prolongé, entre le<br />
jus et les pellicules des raisins que<br />
se colorera, plus ou moins intensément<br />
le vin, c’est le stade dit de la macération.<br />
Quelques heures ou une nuit pour le rosé, zéro minute<br />
pour le blanc et plus ou moins quatre semaines pour le<br />
rouge. Le vin rouge ou rosé ne pourra être issu que de raisins<br />
rouges. Nous dirons aussi d’un vin blanc issu de raisins<br />
blancs que c’est un vin «blanc de blanc».
Quels sont les critères<br />
de base qui<br />
définissent un bon<br />
vin ? Avant le prochain<br />
article qui<br />
traitera le sujet<br />
plus en profondeur,<br />
nous dirons qu’un<br />
bon vin s’identifie<br />
autour de trois critères<br />
fondamentaux :<br />
sa couleur, son nez, sa<br />
bouche et son goût.<br />
- La couleur, visuelle, devra être brillante, profonde et<br />
limpide, ce qui indiquera un vin en bonne santé, qui a de la<br />
matière et une bonne densité mais qui, pour les plus expérimentés,<br />
évoquera aussi son âge.<br />
- Le nez, cet examen olfactif, qui fera ressortir les arômes,<br />
devra flatter l’odorat, offrir une sensation de douceur et de<br />
plaisir en même temps qu’il mettra en éveil la mémoire des<br />
odeurs.<br />
Nos Lecteurs ont la parole<br />
Je suis outré de voir que la synagogue de Chevreul ait été<br />
supprimée dans la partie communauté de votre magazine.<br />
Quel est votre but ??? Éliminer cette petite synagogue<br />
pleine de joie et de fantaisie !!<br />
Yonni C. Paris 11ème et Paris 20ème<br />
Je trouve votre magazine plus professionnel avec votre<br />
nouvelle maquette mais les caractères sont difficiles à lire<br />
pour une personne âgée comme moi.<br />
Gisèle F. Paris <strong>12</strong>ème<br />
J’aime lire <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> car je trouve qu’il me ressemble c’est-àdire,<br />
sans modestie, simple mais intelligent, agréable et varié.<br />
Jean N. Paris <strong>12</strong>ème<br />
Les exemplaires de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> que vous déposez dans notre<br />
commerce sont rapidement enlevés par nos clients.<br />
Eric M. Paris 19ème<br />
Superbe la couverture de votre numéro 21. Vous avez<br />
aussi de bons articles. Tout est agréable à lire.<br />
Myriam S. 94 Fontenay-sous-Bois<br />
Merci pour ce que vous faites. Le temps que vous passez à<br />
faire votre magazine compte beaucoup pour moi.<br />
Henri L. Paris 19ème<br />
Les articles de M. Rausky sont toujours agréables à lire.<br />
William C. Paris 13ème<br />
- La bouche qui est l’examen gustatif final signera et<br />
vérifiera les passages précédents. Cette étape dira s’il a<br />
de la matière, de la concentration, du fruité et des tanins.<br />
Il indiquera aussi sa longueur en bouche, à savoir, dès la<br />
première gorgée, combien de temps ses caractères et son<br />
goût sont encore collés au palais.<br />
Le vin et ses techniques d’élaboration étant un livre aux<br />
nombres de pages infinies à écrire, nous arrêterons là d’en<br />
détailler les premiers rudiments. Dans le cas où maintes<br />
questions vous obsèderaient, n’hésitez pas à écrire à <strong>Tribu</strong><br />
<strong>12</strong> et j’essaierai de vous répondre, afin de vous en dévoiler<br />
un peu plus sur le sujet.<br />
David SUISSA,<br />
Œnologue et producteur de Grands Crus Kasher<br />
Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites dans votre<br />
éditorial mais, comme disait Voltaire, «je me battrai pour<br />
que vous puissiez le dire librement».<br />
Loïc C. 94 Saint-Mandé<br />
Tout est bon à lire dans votre magazine que j’aime bien.<br />
Line S. Paris <strong>12</strong>ème<br />
La crèche «Bébétoon» qui a mis une pub dans le numéro<br />
21 n’est pas cachère. Vous avez omis de le mentionner.<br />
Michaël C. 94 Vincennes<br />
Mme Danielle Ferra nous a transmis son dernier poème.<br />
ÉTOILES<br />
Oh astres de la nuit, somptueux étalage<br />
Fond d’écran où scintillent des myriades d’étoiles<br />
À pas feutrés je vous suis, afin de soulever le voile<br />
Du mystère infini où se cache «le visage»<br />
Merveilleuses parures en des écrins soyeux<br />
Disposées ça et là par les mains de D.ieu<br />
Insondables mystères depuis la nuit de temps<br />
Que ces brillants saphirs aux éclats rayonnants<br />
Que ces vases sacrés déversent leur sagesse<br />
Qu’ils dessillent nos yeux, nos cœurs et nos esprits<br />
Qu’ils en retirent le fiel, la haine et le mépris<br />
Et que notre diamant illumine tous nos gestes.<br />
19
20<br />
Billet d’humeur<br />
L’extra-terrestre : une espèce rare<br />
Voila le qualificatif que l’on<br />
donne aujourd’hui à celui qui ne<br />
possède pas de «téléphone portable<br />
- appareil photo - album<br />
photo - liaison Internet – GPS -<br />
agenda téléphonique - MP3».<br />
Qui n’a pas de portable est<br />
considéré comme handicapé ;<br />
le principal argument est que<br />
sans mobile on est pénalisé : si<br />
on doit prévenir d’un retard à un<br />
rendez-vous, si on se retrouve<br />
perdu au milieu de nulle part<br />
sans personne pour communiquer<br />
le bon chemin ou s’il y a<br />
nécessité d’être joint dans l’urgence.<br />
C’est dans ces cas que<br />
cette machine, devenue vitale, manquera.<br />
Aujourd’hui, il y a, pour nombre d’entre nous, une certaine<br />
addiction à cet objet vénéré, ce totem portatif, toujours à<br />
portée de main et d’oreille qui arrive à rendre ses possesseurs<br />
si excités quand il sonne ou vibre au point d’oublier<br />
qu’ils sont en classe ou en train de discuter avec des personnes.<br />
Il est souvent un sacrifice de l’éteindre dans certaines<br />
circonstances.<br />
La situation est parfois si pittoresque qu’elle mérite d’être<br />
prise en photo voire filmée. Voici trois exemples : Un<br />
homme et une femme, assis à la même table à la terrasse<br />
d’un café, sont chacun en conversation avec un interlocuteur<br />
à l’autre bout de la ligne. On pourrait penser que c’est<br />
une nouvelle façon de se parler puisque le portable est le<br />
vecteur principal de communication. Mais non, leurs correspondants<br />
sont ailleurs. Ils ne doivent être ensemble que<br />
pour partager la table à la terrasse. Notre époque est celle<br />
de la communication, parait-il.<br />
Avez-vous remarqué, à l’enterrement d’un vieil oncle, au<br />
mariage d’un neveu ou d’une nièce ou à l’occasion d’une<br />
conférence que quelques personnes présentes pour la circonstance<br />
dialoguaient peut-être avec le ciel grâce à leur<br />
3ème oreille greffée par Orange, SFR ou Bouygues Télécom.<br />
Où est l’urgence dans ce cas ?<br />
Combien de fois a t- on vu un conducteur, seul dans l’habitacle<br />
de sa voiture, sembler parler seul et s’agiter, mais qui,<br />
probablement, devait régler d’important problèmes d’emploi<br />
du temps comme l’heure du rendez-vous pour le restaurant<br />
du soir ou encore quelle tenue mettre à telle occasion.<br />
Il est des cas où le téléphone portable est d’une réelle nécessité<br />
comme il en a été question au début de mon billet.<br />
Mais il est aujourd’hui l’objet indispensable que l’on doit<br />
avoir à portée de main, veiller que la batterie ne soit jamais<br />
déchargée car comme un pacemaker débranché le propriétaire<br />
peut risquer sa vie.<br />
Aujourd’hui, certains scientifiques conseillent aux parents<br />
d’éloigner leurs enfants des ondes maléfiques et préviennent<br />
les gros utilisateurs des risques de tumeur cérébrale.<br />
Des élèves adolescents interrogés racontaient que « s’ils<br />
oubliaient leur portable à la maison c’est comme s’ils laissaient<br />
leur bébé seul (sic) ».<br />
Des élèves ont même déposé une plainte contre leur professeur<br />
et le recteur de l’académie parce qu’il leur interdisait le<br />
téléphone en cours. L’enseignant avait certainement oublié<br />
qu’il pouvait y avoir une urgence si le téléphone vibrait.<br />
Parfois, on doit être heureux d’être un extra-terrestre<br />
Ben Baxter
Nouvelles des Communautés<br />
COMMUNAUTÉ «SÉFARADE<br />
DE VINCENNES »<br />
Rappel des Cours et activités régulières<br />
Les offices, cours et études à la synagogue sont donnés<br />
dans la semaine par le rav David Lévy<br />
Mme Tapia donne un cours pour les femmes le mardi<br />
de 11h30 à 13h00 sur les commentaires de Rachi sur la<br />
paracha.<br />
Tous les jours de la semaine, cours d’oulpan tous niveaux.<br />
Se renseigner auprès du secrétariat.<br />
Mme Stéphanie Davila, psychologue clinicienne spécialisée<br />
enfants et ados à problèmes a une permanence<br />
assurée tous les lundis de 15h30 à 20h00. Elle consulte<br />
également les adultes. Mme Davila fait aussi des bilans<br />
d’orientation scolaire de 14 à 25 ans. Pour prendre<br />
RV, téléphoner au 06 15 60 24 72.<br />
Activités exceptionnelles<br />
Le 24 janvier un sefer Torah a été inauguré à la mémoire<br />
d’Alain Chetboun.<br />
Depuis la rentrée de septembre, le centre culturel<br />
propose :<br />
- Des cours de musique (guitare)<br />
- Des cours de krav maga les jeudis de 19h45 à 22h00<br />
(Inscription auprès de Nathanaël Mettoudi et de Ruben<br />
Boukobza – assurance et certificat médical exigé) - Des<br />
cours de soutien scolaire ainsi que des stages de remise<br />
à niveau.<br />
- Le centre Hatikva rappelle qu’il propose des plats à<br />
emporter pour chabat et organise des repas communautaires.<br />
Pour réserver ou pour des informations,<br />
appeler le 01 43 74 38 47 ou le 06 15 60 24 72<br />
Centre communautaire Hatikva Vincennes<br />
30, rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />
www.hatikva-vincennes.com<br />
COMMUNAUTÉ«DES ÉLÈVES<br />
DES GRANDES ÉCOLES DE<br />
COMMERCE DE PARIS»<br />
La communauté des<br />
Élèves des Grandes<br />
Écoles de Commerce de<br />
Paris s’est réunie le jeudi<br />
17 décembre afin de fêter<br />
Hanouccah. L’ESCP<br />
Europe (Sup de Co Paris)<br />
accueillait ce rendez-vous<br />
organisé par l’association<br />
ESCP Israël. Cet événement était accessible à tous, Juifs<br />
et non-Juifs, étudiants de tout bord, jeunes ou moins<br />
jeunes.<br />
Au programme, communication sur la signification de<br />
cette fête, allumage des bougies, dégustation de beignets<br />
au sucre et de gâteaux et enfin spectacle de deux<br />
humoristes (Eli Joe et Alexandre Darmon) dans l’amphithéâtre<br />
principal de l’école.<br />
Plus de 150 personnes étaient présentes afin de faire de<br />
cet allumage une grande réussite pour le plus grand plaisir<br />
de toutes et tous !<br />
David Boccara, Président de ESCP Israël<br />
D’autres événements auront lieu dans l’année. Si<br />
vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez me<br />
contacter à l’adresse mail suivante :<br />
david.boccara@escpeurope.eu<br />
COMMUNAUTÉ « GEORGES LEVEN »<br />
Les offices sont dirigés par le rav Mordechaï Atia.<br />
Activité régulière<br />
Cours hebdomadaire du rav Mordechaï Atia, reprise du cours<br />
tous les mercredi soir à 20H30 (étude traité Ketouboth)<br />
Activité particulière<br />
Rappel du projet communautaire 5770 (150ème anniversaire<br />
de l’Alliance Israélite Universelle) : écriture<br />
d’un Sefer Torah communautaire pour l’École Georges<br />
Leven (inauguration prévue pour Lag Baomer) «Qui<br />
écrit une lettre, écrit un Sefer», une grande campagne<br />
de souscription est ouverte à tous (chèque à l’ordre<br />
de Alliance-Sefer, Cerfa en retour) : 18€ la lettre, 260€<br />
le verset et 1 000€ la paracha. Il est encore temps de<br />
souscrire pour l’écriture du Sefer Torah<br />
-L’association des parents d’élèves organise un<br />
concert de musique klezmer le dimanche 14 mars<br />
2010 à 15h00. Les portes de l’Alliance Georges Leven<br />
fermeront à 14h45. Prix des places : 20€ par adulte –<br />
10€ par enfant (au-dessous de 18 ans)<br />
Alliance Israélite : 30, bd Carnot 750<strong>12</strong> Paris<br />
21
22<br />
COMMUNAUTÉ<br />
«CENTRE RACHI DE SAINT-MANDÉ»<br />
Activités régulières<br />
Talmud Torah : Enfants jusqu’à la Bar-mitsva<br />
Cours de lecture et écriture hébraïque : Tous publics<br />
Danse Hip-hop : Enfants et ados<br />
Danse orientale : Enfants et adultes<br />
Aquarelle : Adultes<br />
Cours d’anglais : Enfants<br />
Krav Maga : Ados et adultes<br />
Manifestations - Evènements<br />
- Conférences du Rabbin Sébastien Allali :1 fois par mois<br />
- Conférences de Rabbanim<br />
- Conférences culturelles et scientifiques<br />
- Expositions & Vernissages<br />
- Témoignages<br />
Location de salle : pour tous vos évènements de la vie juive<br />
Pour tous renseignements d’ordre administratif :<br />
Merci de contacter Aaron Farache :<br />
01 53 66 31 15 ou 06 19 71 21 20<br />
ou par mail: letincelle-sm@wanadoo.fr<br />
Pour tous renseignements d’ordre religieux :<br />
Merci de contacter le Rabbin Dov Chalom Elbeze :<br />
06 19 06 37 58 ou par mail : dov.elbeze@gmail.com<br />
Pour figurer sur notre liste d’envoi et recevoir<br />
régulièrement les infos concernant nos<br />
activités,manifestations et évènements :<br />
Merci de demander votre inscription,<br />
exclusivement par mail, à l’adresse suivante :<br />
letincelle-sm@wanadoo.fr<br />
Centre Communautaire Rachi<br />
21 bis, avenue Sainte-Marie – 94160 Saint-Mandé<br />
COMMUNAUTÉ<br />
DE LA « CITÉ MOYNET »<br />
Activités régulières<br />
L’étude sur texte à partir d’un sefer de philosophie<br />
et de morale a commencé pour les femmes le lundi 2<br />
novembre 2009 de 19h30 à 20h30.<br />
Étude de Torah pour les hommes le jeudi de 19h30 à 20h30<br />
Les enfants de 7 à 13 ans ont cours de Torah tous<br />
les mardis de 17h30 à 19h30 afin de parfaire leurs<br />
connaissances en lecture, histoire, dinim, chants...<br />
Les mercredis les enfants de 4 à <strong>12</strong> ans sont pris en<br />
charge de 9h00 à 17h00.<br />
Activités exceptionnelles et conférences<br />
Nadine Lévy et Sylvain Zenouda rappellent qu’ils louent<br />
la salle communautaire à des tarifs très abordables<br />
Pour tout renseignement contacter le rabbin Dov Lellouche<br />
au 06.61.25.25.25 ou par mail : chivteisrael@free.fr<br />
Chivté Israël : <strong>12</strong>, cité Moynet 750<strong>12</strong> Paris<br />
Tél. : 01 43 40 45 71 / site : http://chivteisrael.org<br />
COMMUNAUTÉ DE LA<br />
«RUE DE LA ROQUETTE»<br />
Activités régulières<br />
Cours du samedi pensée juive - Séoudot chelichit :<br />
études du texte. Cours de paracha : tous les vendredis soirs<br />
après Arvit : 18h à 19h.<br />
Cours de Talmud et Hala’ha : ( traité Chabath) tous les<br />
dimanches matins aprés la Téfila. Cours de Talmud approfondi<br />
tous les jeudis soirs au 36 rue Basfrois (traité<br />
Baba Kama) de 20h30 à 22h.<br />
Talmud Torah du mardi pour les enfants ne pouvant se<br />
rendre aux cours du dimanche.<br />
Talmud Torah dirigé par le rabbin Soudry .<br />
Haftara club dirigé par le rabbin Soudry pour garder la<br />
tradition liturgique séfarade.<br />
Étude de la Guémara : dimanche matin, étude tous niveaux<br />
Mardi soir étude de la Guémara pour les jeunes<br />
Les jeudis soirs, cours de Guémara bon niveau<br />
Soirée étudiants célibataires : cours sur texte<br />
Bravo à toute l’équipe de la Team Roquette qui a permis<br />
à 75 jeunes du 11ème arrondissement de se réunir<br />
à l’occasion de l’allumage de la 4ème bougie de Hanoucca<br />
dans une ambiance festive hors du commun.<br />
Le dimanche des femmes : Tous les dimanches avant<br />
Roch H’odesh. Une rencontre exclusivement féminine<br />
de 2 heures ; conférence du rav Ébidia et cocktail.<br />
Permanence sociale mensuelle assurée par Mme<br />
Annie Barouhiel (administratrice) : Aide financières,<br />
recherche de logements, soutien scolaire, paniers de<br />
Pessah.<br />
Synagogue Don Isaac Abravanel<br />
84, rue de la Roquette 75011 Paris, Tél. : 01 74 00 75 95<br />
COMMUNAUTÉ<br />
« BETH HABAD DE PARIS <strong>12</strong> »<br />
Prochainement, ouverture d’une synagogue<br />
Loubavitch au 19/21 de la rue de la Gare de Reuilly<br />
dans le <strong>12</strong>ème.<br />
Pour vous renseigner<br />
sur les activités régulières et particulières,<br />
contactez le rav Yossef Martinez<br />
au 06 61 10 62 10
COMMUNAUTÉ<br />
« NÉVÉ CHALOM »<br />
Activités régulières<br />
- Tous les matins office à 7h00 / Le chabat, l’office est à 8h30<br />
- Un office de min’ha est célébré tous les jours du<br />
lundi au jeudi à 13h30<br />
- Oulpan le lundi soir de 18h30 à 21h30 pour<br />
débutants et confirmés donné par Isaac Segura<br />
- Mercredi de 20h30 à 22h00 cours de pensée juive<br />
donnée par Mme Dahan pour les femmes.<br />
- Jeudi cours du rav Shimon Dahan sur la Guémara<br />
et les Hala’hot de 20h30 à 22h00<br />
- Dimanche matin de 10h00 à <strong>12</strong>h30, Talmud Torah pour<br />
les enfants à partir de 6 ans jusqu’à la préparation à la<br />
Bar mitsva donné par Mme Dahan et Mlle Calvo.<br />
Activités exceptionnelles<br />
La communauté a élu une nouvelle commission<br />
administrative début décembre dernier. Son nouveau<br />
président est Raphaël Chocron assisté de Arié Bauget,<br />
trésorier, et Ben Elkouby, Secrétaire Général.<br />
Pour toute information sur les activités de la<br />
communauté, se renseigner auprès de M. Chocron<br />
au 06 77 72 30 98<br />
Névé Chalom<br />
106, avenue du Général Michel Bizot 750<strong>12</strong> Paris<br />
Nouveau : http://www.nevechalom.fr/<br />
COMMUNAUTÉ<br />
«FRATERNELLE MONTREUILLOISE»<br />
Activités régulières<br />
Cours de Guemara par le rav Benadiba tous les mardis<br />
de 20h30 à 22h00<br />
Pour tout renseignement<br />
sur les activités de la communauté appelez le Président<br />
Saadoun au 06 69 41 80 88<br />
Fraternelle Israélite Montreuilloise<br />
113, rue Parmentier – 93100 Montreuil<br />
COMMUNAUTÉ<br />
«ASHKÉNAZE DE VINCENNES »<br />
Offices tous les chabats et fêtes selon les horaires de<br />
saisons avec kiddouch, séoudah chlichit et cours du<br />
rabbin Berdugo avant Minha<br />
Offices tous les dimanches matins à 8h<br />
Offices de Rosh Hodesh<br />
Pour toutes les activités, renseignez vous auprès du<br />
président Bruno Blum.<br />
Synagogue ashkénaze de Vincennes.<br />
30, rue Céline Robert 94300 Vincennes<br />
COMMUNAUTÉ<br />
« BETH HABAD DE VINCENNES »<br />
Activités régulières<br />
La synagogue est ouverte tous les jours et tout au<br />
long de la journée.<br />
Des cours sont organisés tous les jours (pour hommes<br />
ou pour femmes).<br />
Pour tout renseignement et pour prendre rendez<br />
vous avec le Rav Yossef Taïeb<br />
Veuillez contacter<br />
le secrétariat Beth Habad de Vincennes<br />
20, rue de la Paix 94300 Vincennes<br />
Tél. : 01 43 98 98 98 / 06 20 62 05 80<br />
23
24<br />
COMMUNAUTÉ<br />
DE « LA RUE CHEVREUL»<br />
Activités régulières<br />
Le dimanche matin préparation à la bar mitsva.<br />
Contacter Robert Cohen<br />
Lundi et mercredi matin, ‘hok léisraël de 8h00 à 8h30<br />
Lundi soir à partir de 20h30 cours de Guémara<br />
Mardi soir à partir de 19h30 Oulpan avec Yossef Azoulay<br />
Mercredi soir cours des femmes à partir de 20h00<br />
avec Mme Azoulay<br />
Jeudi soir à 20h00 étude de la paracha de la semaine<br />
avec Yossef Azoulay<br />
Pour tous renseignements contactez le président<br />
Robert Cohen au 01 43 67 00 77<br />
Activités exceptionnelles<br />
Pour Pourim : michné gadol offert pour la communauté<br />
Pour Pessah, n’oublions pas les nécessiteux de nos<br />
communautés : paniers de Pessah à 52€ l’un<br />
Grande fête de Lag Baomer le dimanche 2 mai à l’occasion<br />
de la hilloula de Rabbi Meyer Baal Haness et de<br />
Rabbi Shimon Bar Yohaï<br />
Après avoir été pendant 8 ans le ‘hazan bien aimé de sa<br />
communauté, Abraham Cohen rejoint celle de Neuilly-<br />
sur-Seine. Nous lui souhaitons une totale réussite. Il est<br />
remplacé par son frère Samuel qui est le bienvenu.<br />
Carnet<br />
Beth Eliahou : 4, rue Chevreul 75011 Paris<br />
NAISSANCES<br />
Shirel fille de Sylvie Mimoun, Eden fille de Muriel et Jean-<br />
Claude Sudre, Nourit Myriam fille de Sarah et Michaël Abitbol<br />
et petite fille de Marilyne et Meyer Abitbol, Alexandre<br />
fils de Suzy et David Serraf, Léa Sarah fille de Valérie et<br />
Alain Berrous, Otniel fils de Sarah et Dan Zeitoun, Simon<br />
fils de Yaël et Bruno Tuil, Rachel fille de Hannah et du rav<br />
Yossef Martinez, David Simon fils de Annie et Gérard Barouhiel,<br />
Adam fils de M. et Mme David Allouche, Jessica<br />
fille de Nathalie et Jonathan Lahmi, Liat fille de Ronit et<br />
Yonni Chemla, Sacha Elie, Isaac Bessis, Lirone Krief<br />
Mazal tov aux familles Soudry et Botbol pour la naissance<br />
de leur petite fille Talya Rahel, fille du rabbin de la communauté<br />
de Saint-Mandé Dov Chalom Elbeze et de son<br />
épouse Déborah<br />
COUPE DE CHEVEUX ET NOMINATION<br />
Aaron Chicheportiche, Salomé Kalfon, Linoï Slama<br />
BAR MITSVA ET BAT MITSVA<br />
Yohan Sebagh, Jonas Elbaze, Benjamin Ganem, Nathan<br />
Zeitoun, Benjamin Cohen, Ilan Diday, Ilan Arditi, Shlomo<br />
Labruyère, Jérémy Garzon, Samuel Oberman, Rayan Benchimol,<br />
Eliott Benhamou, Raphaël Vacrate, Eythan Sayada,<br />
Ethan Sitbon, Sacha Krief<br />
Bat Mitsva de Odelai Bloch et de Rebecca Ayache<br />
Mazel Tov à tous ces jeunes et à leurs parents<br />
ACTIVITÉS DE LA COMMUNAUTÉ DE<br />
«CHARENTON-LE-PONT»<br />
Rappel :<br />
Les enfants des écoles et des collèges de Charenton-le-Pont<br />
et de Saint-Maurice peuvent recevoir des<br />
repas cachers tous les jours au centre communautaire.<br />
Les tarifs sont identiques à ceux pratiqués par la ville.<br />
Toutes ces activités sont ouvertes à toutes et à tous,<br />
jeunes et moins jeunes.<br />
Activités régulières avec l’A.C.I.C.<br />
Le Beth Hamidrach est ouvert tous les jours et propose<br />
des cours adaptés à chacun.<br />
Rappel :<br />
Création d’une halte-garderie et d’une aide aux devoirs.<br />
Un mikvé au 46, rue des Bordeaux à Charenton est<br />
ouvert à toutes et tous de 18h30 à 21h30 tous les<br />
jours. Pour chabat et jours de fêtes, prendre rendezvous.<br />
Le mikvé vaisselle est ouvert tous les matins.<br />
Pour tout renseignement sur les activités, les<br />
réservations pour les spectacles et voyages contactez :<br />
ACI Charenton 42 ter, rue des Bordeaux<br />
94220 Charenton-le-Pont Tel : 01 43 76 98 29<br />
www.acicharenton.fr<br />
MARIAGES<br />
Myriam Lévy et Michaël Choufane<br />
Kelly Smadja et Raphaël Namer<br />
Diamanta et Abraham Cohen<br />
Toutes nos félicitations à eux et à leurs familles<br />
FIANÇAILLES<br />
Jennifer Benatan et David Torjman<br />
Toutes nos félicitations à eux et à leurs familles<br />
DÉCÈS<br />
Yves Bensaïd a perdu sa maman Simone Bensaïd<br />
Jean-Claude Saal a perdu son père Joseph Saal<br />
Simon Lévy a perdu son père Yossef ben Iza Levy<br />
M. Morali a perdu sa sœur Mme Aboucaya<br />
Sammy Ghozlan a perdu sa maman Yvonne Ghozlan<br />
Robert Halimi a perdu son frère Elie Halimi<br />
Dr Henri Azoulay a perdu sa mère Esther Thérèse née Betito<br />
Jean-Pierre (l’aspect), Joëlle et Martine ont perdu leur papa<br />
Edmond Lahmi<br />
M. François Haïk nous rappelle l’azguir de son épouse Denise<br />
Nous présentons nos sincères condoléances<br />
aux familles endeuillées<br />
ALYAH<br />
Le docteur Jacques Hababou vient de faire son alyah.<br />
Nous lui souhaitons une bonne intégration
Juifs d’ailleurs<br />
LES JUIFS DE TURQUIE<br />
DEPUIS QUELQUES MOIS, LA FRANCE CÉLÈBRE L’AN-<br />
NÉE DE LA TURQUIE. À TRAVERS TOUT LE PAYS, LA TUR-<br />
QUIE EST À L’HONNEUR. À L’INITIATIVE DE DIVERSES<br />
ASSOCIATIONS, CETTE CÉLÉBRATION A COMPORTÉ<br />
UN VOLET JUIF, NOTAMMENT À TRAVERS DES DÉBATS<br />
AU SÉNAT À PARIS ET EN PROVINCE AUTOUR DE LA<br />
COMMUNAUTÉ JUIVE DE TURQUIE OU DES RELATIONS<br />
ENTRE ISRAËL ET LA TURQUIE ET UNE REMARQUABLE<br />
EXPOSITION SUR LA FAMILLE CAMONDO AU MUSÉE<br />
D’ART ET D’HISTOIRE DU JUDAÏSME. C’EST POUR NOUS<br />
UNE OCCASION DE DIRIGER LES FEUX DES PROJEC-<br />
TEURS SUR LA COMMUNAUTÉ JUIVE DE TURQUIE, SUR<br />
SON PASSÉ, SUR SON PRÉSENT ET SUR CE QUE L’ON<br />
PEUT IMAGINER POUR L’AVENIR.<br />
Contrairement à ce que l’on peut croire au premier abord,<br />
la communauté juive de Turquie n’est pas née avec l’arrivée<br />
massive des Juifs séfarades fuyant<br />
l’Espagne de l’Inquisition 1492.<br />
L’implantation juive est bien plus<br />
ancienne. En fait, lors de la destruction<br />
du Temple de Jérusalem par les<br />
Romains, les Juifs se sont dispersés<br />
à travers le monde y compris en Turquie.<br />
C’est ainsi que dans la ville de<br />
Sarkis, les ruines d’une synagogue<br />
attestent d’une présence juive en<br />
l’an 220 avant notre ère. Par la suite,<br />
au Moyen Âge, des Juifs venus de<br />
Hongrie, de France, de Sicile ou encore<br />
de Bavière, se sont installés en<br />
Turquie. Lorsqu’ils sont accueillis par<br />
le sultan Bajazet, les Juifs séfarades, plusieurs dizaines de<br />
milliers, se joignent alors à la petite communauté existante.<br />
À l’aube de la création de l’État d’Israël, on compte environ<br />
quatre-vingt mille Juifs dans le pays (Ils étaient exactement<br />
81 872 en 1927, année du premier recensement général de<br />
la République turque). Entre 1948 et 1952, les plus pauvres<br />
d’entre eux et les jeunes idéalistes issus des mouvements<br />
de jeunesse, trente trois mille personnes choisiront l’alyah<br />
rejoignant les quelque 7000 Juifs turcs déjà installés en Palestine<br />
avant 1948.<br />
Il convient de rappeler ici qu’aux heures sombres de la<br />
Shoah, des diplomates turcs se sont honorés, en sauvant des<br />
Juifs en danger au péril de leur vie, tel Salahettin Ülkümen,<br />
consul à Rhodes, qui obtiendra la médaille des Justes de Yad<br />
Vashem. La Turquie s’est également distinguée en accueillant<br />
des centaines d’universitaires allemands dont de nombreux<br />
Juifs sur son sol dans les années trente et quarante.<br />
On estime aujourd’hui le nombre des Juifs vivant en Turquie<br />
à environ 20 000 âmes, installés essentiellement à Istanbul,<br />
Izmir et Ankara. Leur caractéristique principale, notée par la<br />
plupart des observateurs et des sociologues, est d’être en<br />
quelque sorte «invisibles», de ne pas attirer l’attention sur<br />
eux, de ne pas, faire de vagues. Car, au fil des ans, des événements<br />
douloureux et inquiétants ont marqué les esprits.<br />
En juin-juillet 1934, des pillages et des émeutes antijuifs ont<br />
eu lieu dans la région de Thrace, à Edirne, Canakkale et<br />
Kirklareli. Plus tard, en mai 1941, on décida brusquement<br />
l’incorporation des non-Musulmans, âgés de 27 à 40 ans,<br />
sous les drapeaux. Considérés comme des recrues de second<br />
ordre, les malheureux, dont de très nombreux Juifs,<br />
regroupés en «bataillons du travail», furent affectés aux<br />
tâches les plus avilissantes. Un an plus tard, le 11 novembre<br />
1942, une taxe totalement discriminatoire, le Varlik Vergisi<br />
Kanunu fut imposée aux non-Musulmans. Puis il y eut le<br />
temps des crimes et des attentats. Deux importants synagogues<br />
d’Istanbul, Neve Shalom (22 morts en 1986) dans<br />
le quartier de Galata et Beth Israël à Osmanbey, ont été<br />
visées. Même scénario en novembre 2003 où l’explosion de<br />
deux camionnettes piégées a fait 23 morts et 300 blessés.<br />
Enfin, des ouvrages au caractère antisémite avéré paraissent<br />
régulièrement en Turquie. La télévision turque n’est<br />
pas en reste. Elle a diffusé, en octobre 2009, à une heure<br />
de grande écoute, une fiction violemment antisioniste.<br />
Quant aux relations entre Israël et la Turquie, elles évoluent<br />
en dents de scie. La Turquie a été le premier pays musulman<br />
à reconnaître Israël dès sa création. Elle est également<br />
le seul pays musulman à avoir signé un accord de coopération<br />
militaire avec Israël. Cela n’empêche pas le rapprochement<br />
avec l’Iran d’Ahmadinejad, la récente annulation<br />
de manœuvres militaires conjointes<br />
avec Tsahal et les envolées anti-israéliennes<br />
du Premier ministre turc<br />
actuel, Recep Tayyip Erdogan, un<br />
«islamiste modéré».<br />
En 1989, a été créée la Fondation<br />
du Cinquième Centenaire qui a organisé,<br />
en 1992, des cérémonies<br />
grandioses à travers tout le pays<br />
dont chacun garde le souvenir En<br />
2010, un Grand rabbin de Turquie<br />
est toujours en fonction, le journal<br />
Salom continue de paraître, un<br />
somptueux musée du judaïsme accueille<br />
les visiteurs, mais la communauté juive de Turquie,<br />
par ailleurs touchée par les mariages mixtes, est incontestablement<br />
inquiète pour son avenir.<br />
Musée du Judaïsme à Istanbul<br />
Jean-Pierre Allali<br />
25
26<br />
Conte Populaire<br />
LE MARCHAND D’ESCLAVES.<br />
CONNAISSEZ-VOUS DJOHA ? CE PERSONNAGE QUI<br />
HABITE L’IMAGINAIRE DES PEUPLES D’ORIENT ET<br />
D’AFRIQUE DU NORD. ON LE RETROUVE AU LIBAN, EN<br />
ÉGYPTE, EN TURQUIE, AU MAROC, EN TUNISIE, ETC<br />
SOUS UN NOM PROCHE DE CELUI-CI.<br />
CETTE HISTOIRE IMAGINÉE SE FONDE SUR CERTAINS<br />
ÉVÈNEMENTS AYANT RÉELLEMENT EU LIEU.<br />
Un jour, Djoha, accompagné de son âne, se promenait sur<br />
l’embarcadère du port de Smyrne. Il attendait patiemment<br />
qu’un petit travail de hamal (portefaix) lui soit proposé. Un<br />
grand navire arrivant des Indes venait d’accoster. Djoha s’arrêta<br />
net. De riches marchands, bien habillés, négociaient le<br />
prix de la vie d’esclaves qui se tenaient assis, enchaînés à<br />
même le quai. Ces derniers guettaient le moindre éclat de<br />
voix, craignant le moment où leur sort serait scellé.<br />
Djoha, très ému devant ce tableau, prit<br />
conscience de la chance qu’il avait d’être<br />
libre et décida d’aider ces pauvres<br />
créatures à se libérer de leur malheur.<br />
Brusquement une voix<br />
étrange retentit à leurs oreilles :<br />
«Esklavos judios no ay». Quel<br />
était le sens de ces mots : «il<br />
ne doit pas y avoir d’esclaves<br />
juifs».<br />
Mais d’où venait cette voix ?<br />
Du fond de sa mémoire ? Du<br />
fond de son histoire ? Etaitce<br />
Moïse en personne qui se<br />
serait déplacé pour lui rappeler<br />
les 400 ans d’esclavage en<br />
Égypte et la solidarité qui doit<br />
exister entre Juifs ? Una mano lava<br />
la otra y las dos lavan la kara (une main<br />
lave l’autre et les deux lavent la figure).<br />
Ce proverbe exprimant cette solidarité lui revint<br />
en mémoire.<br />
À cet instant, un seul désir anima notre homme : tout<br />
mettre en œuvre, à n’importe quel prix, pour racheter les<br />
captifs juifs, puisque le ciel lui avait dicté sa mission. Il alla<br />
trouver le propriétaire qui se moqua : «va t-en d’ici, tu n’auras<br />
jamais la somme nécessaire pour acheter un esclave» et<br />
il lui annonça les prix pour homme jeune, un plus âgé, une<br />
famille entière.<br />
- Marchand, dit Djoha, je n’ai pas d’argent mais je possède<br />
des «perles de nuit», d’une rareté rare.<br />
-Tu m’intrigues , dit le marchand, où les as-tu trouvées ?<br />
Lorsque la lune éclaire la terre et que le vent des montagnes<br />
souffle sur la mer, les perles de nuit se déposent sur l’écume<br />
des vagues. Elles s’offrent à ceux qui ont l’âme pure et le<br />
cœur généreux. Seuls ces êtres peuvent les voir.<br />
- Mais moi, j’ai l’âme pure et le cœur généreux. affirma le<br />
propriétaire d’esclaves.<br />
-En es-tu certain, rétorqua Djoha, sinon tu seras très déçu<br />
en ouvrant le sac.<br />
- Alors, voici, ce sac est à toi. Fais en bon usage.<br />
Le marchand d’esclaves s’en empara, marqua un temps<br />
d’arrêt, observa un moment de silence, n’osa ouvrir la besace.<br />
C’était la première fois que cet homme était confronté<br />
à sa conscience.<br />
- Va, choisis un esclave ou deux, pas plus.<br />
Djoha avançait lentement parmi<br />
ces hommes dont la sève de vie<br />
semblait déjà asséchée. Mais<br />
comment découvrir la trace<br />
de Juifs dans cette masse<br />
uniforme d’êtres décharnés,<br />
repliés sur eux-mêmes.<br />
Qu’importe, il s’approcha<br />
de chacun en prononçant le<br />
nom divin ! Un homme très<br />
âgé, épuisé, lui baisa la main<br />
en le remerciant.<br />
Je t’attendais mon fils. Mon nom<br />
est Joseph. J’étais un riche marchand<br />
et rapportais la soie de<br />
Chine jusqu’à Smyrne. Le bateau<br />
grec sur lequel je voyageais a été<br />
abordé par des corsaires. Nous avons<br />
été vendus parce que nous étions Juifs<br />
puis réduits en esclavage. Ils s’embrassèrent.<br />
Mais l’émotion fut si forte que le vieil<br />
homme perdit connaissance dans les bras de<br />
son bienfaiteur.<br />
Puis Djoha décida la Communauté à se joindre à son projet<br />
: racheter des esclaves pour en faire des hommes libres<br />
(c’est le pydyon : le rachat, un devoir sacré pour les Juifs).<br />
Chacun donna ce qu’il pouvait. C’est ainsi que quelques<br />
esclaves retrouvèrent leur liberté sans distinction de religion.<br />
Ils célébrèrent ensemble Pessah en espérant qu’un<br />
jour viendrait où tous les hommes de la terre respecteraient<br />
leurs frères.<br />
Joseph le libéré entama le chant d’Avadim aïnou… chant<br />
de liberté.<br />
Djoha, heureux d’avoir accompli cette mitsva s’en retourna<br />
vers le port et aperçu le marchand d’esclaves toujours à la<br />
recherche de ses perles de nuit.<br />
Angèle Perla Saül<br />
Tiré de son livre Djoha, Djohaya,<br />
nouveaux contes judéo-espagnols Ed° Biblieurope
Lectures<br />
LES CHOIX DE JIPÉA<br />
AU CŒUR DE L’ACTION – TSAHAL<br />
par Gilles Rivet<br />
À l’heure où Tsahal, l’armée de défense<br />
israélienne, accusée de tous<br />
les maux, fait l’objet d’un dénigrement<br />
nauséeux, y compris en Israël,<br />
à l’heure où les accusations les plus<br />
fantaisistes à son égard sont répandus<br />
à travers le monde, la publication<br />
du superbe ouvrage de Gilles Rivet<br />
nous met un peu de baume au cœur.<br />
On a dit et redit que Tsahal est l’une<br />
des armées les plus performantes de la planète. Hélas, à<br />
l’instar des dirigeants politiques successifs du pays, le bât<br />
blesse quant à l’information, ce qu’en hébreu on désigne<br />
sous le vocable de Hasbara. C’est ce défaut de communication<br />
qui fait que des hurluberlus agissant sous couvert<br />
de l’association Chovrim Chtika ont effectué il y a quelques<br />
mois une tournée en Europe afin de recueillir des fonds<br />
destinés à recueillir et diffuser des témoignages de soldats<br />
israéliens mettant en cause Tsahal. L’œuvre de Gilles Rivet<br />
est salutaire car elle nous montre Tsahal au quotidien avec<br />
ses jeunes soldats, ses garçons et ses filles au visage tout à<br />
la fois souriant et décidé.<br />
La première Guerre du Golfe en 1991 a laissé des traces.<br />
On se souvient des missiles Scuds envoyés sans vergogne<br />
sur Israël. Depuis, plusieurs unités de lutte contre les dangers<br />
nucléaire, biologique et chimique ont été constituées<br />
(NBC). Gilles Rivet nous les montre en action, notamment<br />
lors d’exercices de simulation.<br />
Un texte historique et de présentation précède cet album<br />
photographique de qualité. Superbe.<br />
Éd. E.T.A.I. Texte et photographies de Gilles Rivet.<br />
2ème semestre 2008. 146 pages grand format. 29,95 €<br />
ROME, LA JUDÉE ET LES JUIFS<br />
par Mireille Hadas-Lebel<br />
LA CHORBA AU MOUTON<br />
Contes et récits du Maghreb,<br />
par Paul Cohen<br />
Savant de renommée internationale,<br />
professeur à l’université Pierre<br />
et Marie Curie, Paul Cohen goûte<br />
désormais les plaisirs d’une retraite<br />
bien méritée. Il en profite pour nous<br />
concocter régulièrement des recueils<br />
nostalgiques. Décidément,<br />
les contes en tout genre attirent<br />
bien des auteurs ces derniers mois.<br />
Notre ami Francis Weill nous a offert<br />
de truculents «Contes Juifs» plutôt<br />
ashkénazes. Paul Cohen, pour notre<br />
plus grand plaisir nous fait voyager<br />
de Tunis à Marrakech et de Sfax à<br />
El-Djem.Avec «Habib et le clou de Chrah», c’est la traditionnelle<br />
histoire de Chrah, le personnage légendaire du<br />
folklore nord-africain.<br />
Avec «Les roses de Marrakech», une occasion est donnée<br />
d’évoquer la coopération discrète, dans le domaine<br />
agricole entre le Maroc et Israël avec, en toile de fond,<br />
une sombre affaire d’espionnage. Retour en Tunisie avec<br />
«Les nuits de Halfaouine». Mais le récit le plus long et<br />
aussi le plus intéressant, est sans conteste celui intitulé :<br />
«L’or des Juifs de Tunisie. Une enquête du commissaire<br />
M’Dib», un thriller qui pourrait constituer un bon scénario<br />
de film où l’on voit un policier tunisien enquêter sur<br />
l’or que la communauté juive avait été obligée, au temps<br />
de l’Occupation, de remettre aux Allemands, or qui a<br />
mystérieusement disparu et qui intéresse de nombreux<br />
services à travers le monde.<br />
Une petite remarque : une bibliographie de 2 ouvrages,<br />
pas plus, nous est proposée, ouvrages qui n’ont qu’un<br />
rapport lointain avec le recueil. Étrange…<br />
Reste un récit pimpant, agréable à lire. Une bonne détente<br />
assurée.<br />
Éditions L’Harmattan.<br />
Novembre 2008. 144 pages. 13,50 €<br />
Chaque nouveau livre de Mireille Hadas-Lebel ou dans la rédaction duquel elle est impliquée, est un<br />
enchantement. Elle possède ce talent extraordinaire de nous passionner en nous faisant découvrir<br />
des sujets qui peuvent paraître, de prime abord, difficiles, voire abscons et réservés aux spécialistes.<br />
Lorsqu’on évoque les relations entre Rome et les Juifs, on a tendance, en général, à les penser en<br />
termes d’opposition et de guerres. Nous vient en mémoire immédiatement, en effet, la destruction<br />
de Jérusalem et de son Temple, prélude à l’exil millénaire des Juifs. Nous avons retenu, à travers les<br />
siècles, les images de ces cohortes d’esclaves emmenés par les Romains vainqueurs. Les choses n’ont<br />
pas toujours été aussi tranchées et le mérite de l’auteur est de nous faire découvrir d’autres facettes<br />
des relations entre Rome, la Judée et les Juifs.<br />
Constatant que «si les articles sur des questions particulières touchant aux Juifs dans l’Empire romain<br />
sont innombrables», «les études d’ensemble sont relativement rares», Mireille Hadas-Lebel nous propose,<br />
précisément une telle étude tout en notant que l’ampleur du sujet est telle qu’il convient de se<br />
limiter à une aire géographique bien définie, en l’occurrence la Judée, Rome, l’Égypte et l’Asie Mineure.<br />
Dans les premiers textes juifs qui les mentionnent, les Romains sont appelés «Kittim». Pour lutter contre les Séleucides, Judas<br />
Maccabée envoie des émissaires à Rome pour proposer un traité d’amitié et d’alliance. Un chapitre très intéressant s’intitule :<br />
«La religion juive vue par les Romains». Des pages édifiantes sont consacrées à l’Égypte, la Cyrénaïque, Chypre, l’Afrique du<br />
Nord et l’Asie Mineure.<br />
Chaque chapitre est assorti d’extraits d’ouvrages qui viennent étayer les propos de l’auteur. Des cartes, des arbres généalogiques<br />
et des photographies agrémentent ce livre érudit, mais néanmoins accessible au grand public. À découvrir absolument.<br />
Éditions Picard. Mai 2009. 232 pages. 34 €.<br />
27
28<br />
Du côté des Arts<br />
et Spectacles<br />
Découvrez le site de l’exposition<br />
Hélène Berr, Une vie confisquée et<br />
laissez vous guider par des extraits<br />
du journal, des documents et une iconographie<br />
inédite, pour une visite du<br />
Paris Occupée que fréquentait la jeune<br />
étudiante.<br />
Hélène Berr avait 21 ans en 1942. Parisienne,<br />
étudiante à la Sorbonne, elle a<br />
tenu son journal au jour le jour d’avril<br />
1942 à février 1944. Ce texte, d’une<br />
qualité littéraire exceptionnelle, mêle l’expérience quotidienne<br />
de l’insoutenable et le monde rêvé des lettres,<br />
alternant à chaque instant entre l’espoir et le désespoir.<br />
Arrêtée le 8 mars 1944, elle est déportée à Auschwitz<br />
avec son père et sa mère. Elle survit presque jusqu’au<br />
bout à l’épreuve, succombant à l’épuisement à Bergen-<br />
Belsen en avril 1945, avant la libération du camp.<br />
Jusqu’au 31 mars 2010 au Mémorial de la Shoah<br />
17, rue Geoffroy - l’Asnier 75004 Paris – Entrée libre<br />
Cinéma<br />
LES COUPS DE CŒUR DE<br />
FRÉDÉRIQUE LAHMI<br />
GAINSBOURG, Vie héroïque<br />
de Joann Sfar<br />
Que l’on soit ou non fan de Serge<br />
Gainsbourg, force est de reconnaître<br />
qu’il était un personnage<br />
hors du commun. C’est pour cette<br />
raison que Joann Sfar, formidable<br />
auteur de bandes dessinées, en<br />
particulier du cycle du «Chat du<br />
Rabbin» a décidé de [ra] conter sa<br />
vie. Mais Joann Sfar est un artiste, il<br />
nous livre son Gainsbourg à lui.<br />
On aimera surtout la première partie<br />
du film où l’on voit Lucien Gainsbourg enfant juif d’origine<br />
russe obligé de porter l’étoile jaune pendant la guerre.<br />
Il se destinait à la peinture mais il a estimé qu’il n’avait pas<br />
de talent et il a détruit toutes ses toiles.<br />
Joann Sfar n’aurait pas pu réaliser son film sans avoir trouvé<br />
l’acteur idéal : Eric Elmosnino. Il est tout simplement extraordinaire<br />
: non seulement il lui ressemble physiquement,<br />
mais il est l’incarnation de Gainsbourg et à lui seul il vaut la<br />
peine d’aller voir ce film.<br />
Exposition jusqu’au 7 mars au Musée<br />
d’Art et d’Histoire du Judaïsme :<br />
La Splendeur des Camondo, de<br />
Constantinople à Paris (1806-1945)<br />
À Constantinople, ils marquent de leur<br />
empreinte l’urbanisme et la vie économique.<br />
A Paris leur générosité rayonne,<br />
jusqu’à ce jour tant dans les musées et<br />
institutions culturelles que dans l’enceinte<br />
des synagogues. À ne pas rater !<br />
Musée d’art et d’histoire du judaïsme<br />
Hôtel de Saint-Aignan - 71, rue du Temple. 75003 Paris<br />
Tél. : 33 (0)153 0186 53 - Fax : 33 (0)142 72 97 47<br />
Conférence le 10 mars à 19h30 au Musée<br />
d’Art et d’Histoire du Judaïsme :<br />
La transmission du judaïsme dans les<br />
couples mixtes, à l’occasion de la parution<br />
de l’ouvrage éponyme de l’auteur<br />
Séverine Mathieu, docteur en sociologie,<br />
professeur agrégée de sciences sociales<br />
avec l’auteur, Pauline Bebe, rabbin,<br />
Rosette Tama, psychanalyste.<br />
Le Mémorial de la Shoah organise comme chaque année un<br />
voyage de mémoire à Auschwitz les dimanches 21 mars<br />
et 28 mars. La journée débute par une visite d’Auschwitz II<br />
(Birkenau), site sur lequel se trouvaient les installations de<br />
mise à mort. L’après-midi est consacré à une visite du site<br />
d’Auschwitz I, devenu musée d’État après-guerre.<br />
Tarif 350 €<br />
Inscriptions auprès de Valérie Ezra au 01 53 01 17 15<br />
A SERIOUS MAN<br />
de Joël et Ethan Coen<br />
Malgré leur nom, on avait oublié que<br />
les frères Coen sont juifs. Jusqu’à présent<br />
leur cinéma était plutôt noir et<br />
violent en particulier leur dernier film<br />
« No country for old man ».<br />
Là ils se souviennent de leur enfance<br />
dans la communauté juive de Saint-<br />
Louis, Minnesota et de leur obligation<br />
d’aller au Talmud Torah le dimanche<br />
matin, ce qui ne leur plaisait pas du<br />
tout. Ils se sont d’ailleurs complètement<br />
éloignés du judaïsme.<br />
Donc, le jour où tous les malheurs du monde s’abattent sur<br />
Larry Gopnik, sorte de Job d’aujourd’hui, ce dernier s’adresse<br />
à des rabbins pour obtenir des réponses et savoir pourquoi<br />
Dieu lui fait subir toutes ses épreuves. Mais cette enquête désespérée<br />
est le prétexte pour un film d’un humour grinçant et<br />
d’une grande noirceur. Pour les frères Coen il n’y a aucune<br />
réponse magique à attendre de la religion.
30<br />
Découverte<br />
SAFED : UNE VILLE<br />
MAGIQUE ET MYSTÉRIEUSE<br />
NOUS ALLONS DÉCOUVRIR ENSEMBLE LA VILLE DE SA-<br />
FED OU TSFAT EN HÉBREU QUI EST L’UNE DES QUATRE<br />
VILLES SAINTES D’ISRAËL.<br />
SELON LA TRADITION, TSFAT AURAIT ÉTÉ LA VILLE OÙ<br />
SEM - LE FILS DE NOÉ - INSTALLA SA YÉCHIVA (CENTRE<br />
D’ÉTUDE). PUIS NOUS RETROUVONS LA VILLE CITÉE<br />
DANS LE TALMUD DE JÉRUSALEM COMME ÉTANT UNE<br />
DES VILLES OÙ ON ALLUMAIT UN FEU SUR SA MON-<br />
TAGNE POUR ANNONCER AUX HABITANTS LE 1ER JOUR<br />
DU NOUVEAU MOIS DU CALENDRIER HÉBRAÏQUE. IL<br />
Y A DEUX MILLE ANS, FLAVIUS JOSÈPHE, ALORS GOU-<br />
VERNEUR DE LA RÉGION DE LA GALILÉE, FORTIFIA LA<br />
VILLE POUR SE DÉFENDRE DES ROMAINS LORS DE LA<br />
GRANDE RÉVOLTE.<br />
Après la destruction du deuxième temple, les Cohanim de<br />
la <strong>12</strong>ème équipe de garde du Temple qui se nommait Pachh’oun<br />
ou Yekim s’installent à Tsfat.<br />
La ville sera successivement assiégée par les différentes civilisations<br />
qui viendront conquérir Erets Israël : Byzantins,<br />
Musulmans, Croisés, Mamelouks…et chacun d’entre eux en<br />
fera un point stratégique fortifié.<br />
Malgré ces épreuves, les Juifs ne l’ont jamais quittée, habitant<br />
dans la vieille ville, et maintenant toujours une activité<br />
communautaire, exerçant le plus<br />
souvent des professions agricoles<br />
(huile, miel), industrielles<br />
(textile) ou différents commerces<br />
(épices en particulier).<br />
En 1517, Israël est sous domination<br />
Ottomane. La liberté de<br />
culte est relativement préservée,<br />
alors que les communautés juives<br />
d’Europe de l’ouest sont persécutées.<br />
Arrivent alors à Tsfat certains<br />
des plus grands maîtres du<br />
judaïsme espagnol, et avec eux<br />
des connaissances kabbalistiques<br />
inouïes.<br />
La petite ville de Haute Galilée<br />
devient rapidement l’un des centres spirituel les plus<br />
importants du globe et durant tout le 16ème siècle, Tsfat<br />
rayonne de par le monde, les sommités du judaïsme qui<br />
y sont installées transmettent leurs connaissances au reste<br />
des communautés juives dispersées.<br />
Ainsi, le Rav Yaakov Birev essaie même de renouveler le<br />
Sanhédrin (la cour suprême rabbinique) mais on trouve aussi<br />
pêle-mêle Rabbi Moché Cordovero surnommé le Ramak,<br />
maître de Rabbi Itzhak Louria appelé le Ari zal et son élève<br />
Rabbi Haim Vital, qui développeront les secrets de la Torah<br />
par la kabbale.<br />
Il y aura aussi l’éminent Rabbi Yossef Caro qui codifiera à<br />
Safed le Choulhane harou’h - manuel de référence et guide<br />
halakhique (commandement de la Torah), synthèse parfaite<br />
de toutes les lois juives jusqu’à nos jours.<br />
Mais encore Rabbi Shlomo Halévy Elkabetz, poète de renom<br />
à qui l’on doit notamment le fameux hymne mystique<br />
«Le’ha dodi» chanté à l’inauguration<br />
du soir du chabat.<br />
On dénombrait dans la petite<br />
ville huit synagogues d’où son<br />
surnom donné par les Juifs :<br />
Beth El (la maison de Dieu), il y<br />
avait par exemple celle de Rabbi<br />
Itzhak Abouav qui était un roch<br />
yechiva important à l’époque de<br />
l’expulsion des Juifs d’Espagne.<br />
Rabbi Abouav décéda au Portugal<br />
mais il avait construit luimême<br />
sa magnifique synagogue<br />
et écrit un Sefer Torah spécial<br />
avec des pensées très pures.<br />
Après la montée de ses élèves à<br />
Tsfat, c’est, selon une tradition, par leurs prières qu’ils firent<br />
déplacer par miracle la synagogue et le Sefer Torah depuis<br />
l’Espagne.<br />
C’est une synagogue aux décors fastueux, et aux couleurs<br />
vives qui a toujours ce fameux Sefer Torah de Rabbi Itzhak<br />
Abouav que l’on ne sort qu’à trois occasions dans l’année :<br />
Rosh hachana, Yom Kippour et Chavouot, dont les initiales
assemblées donnent le mot Ka-Ch-er.<br />
Autre synagogue bien connue et visitée par des milliers de<br />
pèlerins chaque année : celle du Ari zal qui, à son époque,<br />
se trouvait en dehors de la ville (rattrapée par l’urbanisation),<br />
avec un éh’al<br />
(armoire des sifré<br />
Torah) d’une rare<br />
beauté et particulièrement<br />
bien<br />
conservé, lieu empli<br />
de sainteté et d’histoire.<br />
Le Ari zal lui-même<br />
sortait de l’enceinte<br />
de la synagogue le<br />
vendredi soir pour<br />
accueillir le chabat<br />
tel un invité. Il y aussi<br />
la synagogue de<br />
Rabbi Yossef Caro<br />
celle de Rabbi Moché<br />
Alcheh’…<br />
À partir du 18ème<br />
siècle surviennent<br />
plusieurs catastrophes<br />
de grande<br />
ampleur sur la ville,<br />
épidémie en 1747<br />
suivie en 1759 d’un<br />
tremblement de<br />
terre durant lequel<br />
plus de trois cents<br />
Juifs périrent, mais<br />
les Juifs continuent<br />
de venir s’installer à<br />
Tsfat jusqu’en 1837<br />
où se produit un<br />
autre tremblement<br />
de terre. Plusieurs<br />
milliers de victimes<br />
sont à déplorer, et<br />
les pogroms druzes<br />
et arabes qui s’ensuivent<br />
poussent<br />
une grande majorité des habitants juifs de Tsfat à fuir vers<br />
Jérusalem pour ne revenir qu’à partir de 1857.<br />
En 1917, la ville compte plus de 11000 Juifs. En 1929, c’est<br />
plus de 30 Juifs qui sont assassinés pendant les violentes<br />
émeutes arabes. Le quartier juif est incendié, la communauté<br />
désespérée.<br />
À la guerre d’indépendance en 1948, la ville subit de nouveau<br />
un siège, mais intérieur celui-ci, puisque ce sont les<br />
armées arabes qui bloquent la ville et ses 2000 habitants<br />
juifs. Le 1er mai, la 3ème division de la section «Galilée»<br />
du Palmakh (les troupes de choc de la Haganah) organisent<br />
l’opération «Yifta’h» pour libérer la ville. C’est l’épisode<br />
quasi-miraculeux de la «Davidka» : Les Juifs font courir le<br />
bruit qu’ils possèdent la bombe nucléaire, que son explosion<br />
est particulièrement identifiable provoquant un bruit<br />
particulièrement assourdissant, et fait tomber une pluie de<br />
tonnerres, à l’image de celle lancée sur Hiroshima par les<br />
Américains quelques années auparavant. Le Palmakh, bien<br />
loin de cet aboutissement technologique, tire au canon appelé<br />
«Davidka» qui résonne dans toute la ville. Les artilleurs<br />
s’acharnent toute une nuit où justement il pleut sans ar-<br />
rêt, tonnerres à l’appui ; il n’en faut pas plus pour que les<br />
Arabes paniquent et prennent la fuite devant cet armement<br />
‘’nucléaire’’ !<br />
Aujourd’hui Tsfat compte plus de 30 000 habitants, pour<br />
la plupart juifs, des<br />
milliers de touristes<br />
viennent chaque<br />
année découvrir les<br />
secrets de la ville,<br />
les synagogues, le<br />
célèbre mikvé (bain<br />
rituel) du Ari zal et<br />
le vieux cimetière<br />
où reposent les tsadikim<br />
de la ville. Et<br />
plus récemment,<br />
le monument de<br />
c o m m é m o r a t i o n<br />
des Juifs pendus<br />
par les anglais pour<br />
avoir voulu libérer<br />
notre terre de<br />
l’occupation. Mais<br />
Safed est aussi une<br />
ville agréable à visiter<br />
pour ses ruelles<br />
pittoresques toutes<br />
peintes d’un bleu<br />
azur (qui rappelle<br />
le ciel et qui fait fuir<br />
le «satan» selon la<br />
kabbale), emplies<br />
de galeries d’art, de<br />
boutiques d’artisans<br />
de bijoux, d’accessoires<br />
religieux artisanaux,d’expositions<br />
de peinture,<br />
de ventes de bougies<br />
de miel faites<br />
main. Dernièrement<br />
sont redevenues a<br />
la mode les soirées<br />
‘’Klezmer’’ concerts<br />
de rue de musique<br />
hassidique qui remplissent la ville chaque soir en été.<br />
Je vous invite vivement à venir vous replonger dans l’histoire<br />
magique et mystérieuse de Tsfat et à découvrir par vousmême<br />
l’atmosphère<br />
qui règne dans la ville<br />
de la kabbale ….<br />
David Mansour<br />
972-52-43-34-254<br />
http://www.tiyoul-tov.org<br />
31
32<br />
Recettes<br />
À L’APPROCHE DE LA FÊTE DE PESSAH, RENÉ BEN-<br />
BASSA, MEMBRE D’AKI ESTAMOS - L’ASSOCIATION<br />
DES AMIS DE LA LETTRE SÉPHARADE, NOUS PRO-<br />
POSE TROIS RECETTES JUDÉO-ESPAGNOLES TRADI-<br />
TIONNELLES.<br />
BOULETTES DE POIREAUX<br />
(keftes de prasa)<br />
Ingrédients<br />
- 1 kg de poireaux coupés en deux dans le sens de la longueur<br />
et abondamment lavés.<br />
- 2 œufs<br />
- 40 gr de farine de Matsa (la plus fine possible)<br />
- Thym<br />
- Cannelle<br />
- Huile<br />
Préparation<br />
- Blanchir les poireaux à l’eau bouillante pendant quelques<br />
minutes. Les presser à la main pour les débarrasser du liquide<br />
qu’ils contiennent. Les hacher finement et les mettre<br />
dans un grand saladier.<br />
- Battre les deux œufs à la fourchette et les ajouter aux poireaux<br />
avec le reste des ingrédients. Bien mélanger : la pâte<br />
doit être molle, on peut être amené à ajouter un peu de<br />
farine de matsa ou d’eau si nécessaire.<br />
- Faire chauffer de l’huile (assez pour que les beignets<br />
soient recouverts), former des boulettes plates et les faire<br />
frire deux minutes sur une face et une à deux minutes sur<br />
l’autre pour obtenir une couleur dorée.<br />
* Ces beignets peuvent être<br />
maintenus au chaud (au four)<br />
en attendant d’être servis.<br />
RAGOÛT DE FÈVES FRAÎCHES<br />
(Havas frescas)<br />
Ingrédients<br />
- 1kg de fèves fraîches (avec leur enveloppe)<br />
- 2 oignons nouveaux<br />
- 1 morceau de sucre, 1 cuillère à café de sel, 5 cuillères à<br />
soupe d’huile, Le jus d’un citron et 1 verre d’eau<br />
Préparation<br />
- Oter le pourtour des gousses de fèves.<br />
- Récupérer les fèves et l’enveloppe des gousses. Enlever<br />
ensuite l’ongle de chaque fève et en fendre légèrement le<br />
bas avec un couteau, puis réserver.<br />
- Couper les enveloppes des gousses en gros morceaux,<br />
les laver abondamment puis les citronner.<br />
- Dans une casserole, faire revenir les oignons dans l’huile,<br />
saler, ajouter le morceau de sucre, le verre d’eau puis les fèves<br />
et les morceaux de gousses. Porter le tout à ébullition.<br />
- Baisser le feu et faire cuire 15 minutes environ.<br />
- Goûter une fève de temps en temps pour vérifier la cuisson.<br />
Ce plat est traditionnellement servi à Pessah avec une<br />
épaule d’agneau.<br />
BIMUELOS<br />
Ingrédients<br />
- 4 matzot très fines<br />
- 4 œufs<br />
- Du sel, une bonne pincée de poivre<br />
- Un sirop léger ou du sucre glace<br />
- Huile<br />
Préparation<br />
Faire tremper les matzot, puis les égoutter en les pressant<br />
dans un torchon.<br />
Les écraser dans un saladier et mélanger cette préparation<br />
avec les œufs battus, le sel et, éventuellement, le poivre.<br />
Faire chauffer l’huile (assez pour que les beignets soient<br />
recouverts).<br />
Prélever une à une de grosses cuillérées à soupe du mélange<br />
et les faire frire des deux cotés, puis les déposer sur<br />
un papier absorbant.<br />
Dresser les bimuelos dans un plat de service et les saupoudrer<br />
de sucre glace. On peut, au préalable, les tremper<br />
brièvement dans un sirop de citron léger.
Juridique<br />
LA RECONNAISSANCE DE DETTE<br />
par maître Pierre Namer<br />
Alinéa 1 : C’est une prescription de la Torah que de prêter<br />
aux pauvres du peuple d’Israël. Cette prescription a une valeur<br />
plus importante que celle de la tsédaka. Les pauvres de<br />
la famille sont prioritaires. C’est à eux que l’on doit prêter<br />
en premier. Les pauvres de la ville où on habite sont prioritaires<br />
vis-à-vis de pauvres d’une autre ville. C’est une mitsva<br />
que de prêter même au riche s’il est dans le besoin suivant<br />
la conjoncture du moment.<br />
Alinéa 2 : Il est interdit d’oppresser le pauvre et de lui<br />
demander le remboursement du prêt qui lui est accordé<br />
lorsque nous savons pertinemment qu’il n’a pas de quoi<br />
rembourser.<br />
Alinéa 3 : Il est interdit à l’emprunteur de conserver l’argent<br />
qu’il a en sa possession pour le remboursement de l’emprunt<br />
en demandant au prêteur de revenir le lendemain.<br />
Alinéa 4 : Il est interdit à l’emprunteur d’utiliser son emprunt<br />
à mauvais escient et de le dépenser au point de ne<br />
plus pouvoir le rembourser. Si un homme agit de cette manière,<br />
il est appelé «Racha»<br />
(Choul’han aroukh – Hochen Michpat -partie relative au<br />
droit civil- Chapitre 97).<br />
UN PRÊT CONSENTI À UN PROCHE EN DIFFICULTÉ, UNE<br />
DETTE DE JEUX À LA FIN D’UNE PARTIE DE<br />
POKER ENTRE AMIS, UN ACHAT QUI<br />
N’A PU ÊTRE RÉGLÉ INTÉGRA-<br />
LEMENT : LES MOTIFS POUR<br />
RECOURIR À CE QU’ON<br />
APPELLE UNE RECON-<br />
NAISSANCE DE DETTE<br />
NE MANQUENT PAS.<br />
MAIS POUR QUE CET<br />
ACTE JURIDIQUE<br />
SOIT VALABLE, IL<br />
DOIT RÉPONDRE<br />
À CERTAINS CRI-<br />
TÈRES.<br />
UN DÉBITEUR<br />
ÉCLAIRÉ, UNE<br />
DETTE CERTAINE<br />
ET LICITE.<br />
Un tel acte ne peut<br />
émaner que d’une personne<br />
bénéficiant d’une<br />
pleine capacité juridique<br />
(exclusion des mineurs et des<br />
majeurs bénéficiant d’un statut<br />
de protection) qui reconnaît, en<br />
toute connaissance de cause et sans y<br />
être contrainte, une dette certaine et licite.<br />
La reconnaissance d’une<br />
dette éventuelle dont<br />
le montant n’est pas<br />
encore inconnu, ou<br />
d’une dette découlant<br />
d’une pratique<br />
interdite par la loi<br />
(ex : paris illégaux)<br />
n’aura ainsi pas la valeur<br />
juridique espérée.<br />
LA NÉCESSITÉ D’UN<br />
ÉCRIT COMPLET SAUF SI…<br />
En principe, la reconnaissance de dette doit nécessairement<br />
être établie par écrit et mentionner :<br />
- l’identité du débiteur.<br />
- le montant de la dette reconnue, exprimé en chiffres et en<br />
lettres, si possible de façon manuscrite.<br />
- la date et la signature du débiteur.<br />
Un document émanant du débiteur mais ne comportant<br />
pas toutes les mentions requises est néanmoins susceptible<br />
de constituer, malgré tout, une reconnaissance de dette, à<br />
la condition qu’il soit complété par des éléments extérieurs<br />
suffisamment probants (témoignages, indices).<br />
En outre, lorsque la dette est d’un montant inférieur à 1 500€<br />
ou qu’elle a été contractée par un commerçant à l’occasion<br />
de l’exercice de son commerce, l’établissement d’un écrit<br />
n’est pas nécessaire et la preuve de la reconnaissance peut<br />
être rapportée par n’importe quel moyen.<br />
NOS CONSEILS :<br />
. Avoir recours à un écrit même<br />
lorsque celui-ci n’est pas exigé<br />
par la loi, et y compris lorsque<br />
le débiteur est un proche<br />
- Mentionner clairement la<br />
cause de la dette objet de<br />
la reconnaissance (prêt,<br />
achat à crédit, etc…)<br />
afin d’éviter toute<br />
contestation quand<br />
il s’agira de procéder<br />
au règlement.<br />
- Indiquer dans<br />
l’acte l’échéancier<br />
de remboursement,<br />
ainsi que<br />
le taux d’intérêt<br />
convenu.<br />
- Garder à l’esprit le<br />
fait qu’une reconnaissance<br />
de dette est en<br />
principe valable pendant<br />
une durée de 5 ans.<br />
33
NOM :<br />
Prénom :<br />
Téléphone :<br />
eMail :<br />
Adresse :<br />
Code Postal :<br />
Ville :<br />
34<br />
La rubrique médicale<br />
LA MÉDECINE ESTHÉTIQUE<br />
DU VISAGE<br />
La médecine esthétique se définit comme «l’ensemble des<br />
prescriptions et des actes visant à prévenir, améliorer ou<br />
corriger les conséquences du vieillissement physiologique,<br />
grâce à une approche pluridisciplinaire». Aujourd’hui<br />
mon propos se limitera à la médecine<br />
esthétique du visage.<br />
Depuis près de 10 ans en Europe, la médecine<br />
esthétique est devenue un véritable phénomène<br />
de société au détriment de la chirurgie<br />
esthétique. Plus abordable, moins risquée,<br />
moins chère (acte rarement supérieur à 300 €,<br />
elle s’est démocratisée à toutes les couches<br />
de la population. Une enquête américaine indique<br />
que la croissance du secteur de l’esthétique<br />
aux États-Unis en 10 ans a doublé pour<br />
la chirurgie et que pour la médecine, elle, a<br />
septuplé.<br />
Parmi les actes les plus pratiqués en médecine<br />
esthétique, on trouve en premier l’injection de<br />
«Botox», puis celle de comblement avec de l’acide hyaluronique<br />
qui a remplacé le collagène dans les années 90 et en<br />
trois l’épilation au laser.<br />
Les injections de «Botox» permettent d’effacer les rides du<br />
haut du visage, les rides frontales horizontales et les rides<br />
verticales inter sourcilières ainsi que les rides latérales autour<br />
des yeux<br />
DEVENEZ MEMBRE DE L’AE <strong>12</strong><br />
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Abonnement France Métropolitaine<br />
20€<br />
ET RECEVEZ LES 4 PROCHAINS NUMÉROS DE TRIBU <strong>12</strong><br />
Ce qui rend le lifting du haut du visage<br />
inutile. Depuis le début de ce traitement,<br />
aucun effet indésirable n’est apparu.<br />
Pour le bas du visage, les injections d’acide<br />
hyaluronique comblent les rides verticales<br />
qui se trouvent de part et d’autre de la<br />
bouche, permettent de gonfler les pommettes<br />
et les lèvres, ainsi que le creux des joues.<br />
L’expérience du médecin vous garantira un résultat<br />
harmonieux.<br />
Il faut savoir distinguer entre «les rides de<br />
vieillissement», qui dégradent un visage et qui<br />
méritent d’être traitées pour redonner une<br />
certaine jeunesse à la personne, et «les rides<br />
d’expression» qui sont le reflet de la personne,<br />
témoignent les acquis de la vie et qui ne nécessitent<br />
pas d’intervention.<br />
Les actes pratiqués par des médecins esthéticiens,<br />
de plus en plus précis et fins, sont adaptés<br />
à chaque patient. Pour cela une étude préalable<br />
et personnalisée est indispensable.<br />
Toutes ces injections sont indolores, grâce à une<br />
crème anesthésique préalablement appliquée.<br />
L’effet de ces produits dure 6 mois, car ils sont<br />
biodégradables. Les injections peuvent se faire,<br />
dés l’âge de 20 ans et sans limite d’âge.<br />
Dans le prochain numéro de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong>, je vous parlerai des<br />
autres actes de médecine esthétique : le peeling, le rajeunissement<br />
laser, le traitement de la cellulite.<br />
Dr Michel Mimoun
Hanoucca<br />
35
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
CONNAIS-TU SOL HATCHUEL, LA<br />
SADDIQA DE TANGER ?<br />
«Saddiqa», c’est un mot qui vient de l’hébreu et qui veut<br />
dire «Juste». Jusqu’à aujourd’hui, les Juifs du Maroc, qu’ils<br />
vivent encore dans ce pays, qu’ils se soient établis en<br />
France, en Amérique ou en Israël, considèrent Sol Hatchuel<br />
comme une juste, comme une sainte, comme une «saddiqa».<br />
Je vais te raconter pourquoi à travers l’histoire de<br />
cette jeune juive. Cela se passe à Tanger, dans ce qu’on appelle<br />
le «Maroc espagnol», entre la Méditerranée et l’océan<br />
Atlantique, face à l’Europe. Là, depuis le VIème siècle avant<br />
notre ère, alors que la ville, qui est une colonie carthaginoise,<br />
s’appelle Tingis, une communauté juive est établie.<br />
Nous sommes en 1820. Tanger est désormais une ville<br />
arabe car la cité a été conquise en 1684 par le sultan Moulay<br />
Ismaïl. Haïm Hatchuel est un modeste commerçant qui<br />
vit là avec sa femme Simha et leurs enfants qu’ils élèvent<br />
dans le respect de la religion juive. C’est l’année où naît la<br />
petite Sol. Le bébé est très beau et comme, à Tanger, on<br />
parle encore espagnol parce qu’on y trouve beaucoup de<br />
Juifs installés là après l’expulsion d’Espagne en 1492, on<br />
décrit la petite Sol comme «dichosa», porteuse de bonheur.<br />
Et sa maison est déclarée «casa de bendicion», maison de<br />
bénédiction. Sol grandit, aimée par sa famille. Elle a une<br />
douzaine d’années quand on commence à songer au mariage<br />
et à lui constituer un trousseau, qu’on appelle alors un<br />
«ajuar» et à lui chercher un fiancé.<br />
Un tel bonheur ne va pas sans faire de jalousie dans le voisinage.<br />
Ce sont les voisins des Hatchuel, une famille musulmane,<br />
les Masmoudi, qui vont se charger d’une infâme<br />
mission : ils commencent à répandre le bruit que Sol s’est<br />
convertie à l’islam et qu’elle a prononcée devant des témoins<br />
la prière de la «chahada» qui fait d’elle et pour toujours<br />
une Musulmane.<br />
Simha, la maman, se lamente : «Comment voulez-vous<br />
qu’elle ait fait cela. Je l’ai élevée dans le respect de la Torah<br />
et dans la fidélité au judaïsme !». La voisine, Tahara Masmoudi<br />
n’en démord pas : «Par Allah, je l’ai moi-même entendu<br />
dire qu’il n’y a de divinité qu’Allah et que Mahomet<br />
est son prophète. Et il y avait d’autres témoins. D’ailleurs,<br />
tout le monde sait que Sol est amoureuse d’un jeune Musulman<br />
de la ville…»<br />
Dans la communauté juive, c’est la consternation car la loi<br />
DANS CETTE PARTIE, NOUS PROPOSONS AUX JEUNES<br />
UN SUPPLÉMENT QUI LEUR EST DESTINÉ<br />
LES<br />
GRANDS PERSONNAGES<br />
JUIFS DU PASSÉ<br />
est sévère. Si tout cela est vrai, Sol est désormais musulmane.<br />
Interrogée, Sol Hatchuel nie farouchement : «Je ne suis pas<br />
musulmane. Je ne l’ai jamais été. Je ne désire pas l’être. Je<br />
suis juive. Je suis juive».<br />
Hélas, Sol Hatchuel est emprisonnée à Tanger puis transférée<br />
dans la ville de Fez.<br />
Lors d’une visite à la prison, ses parents, désespérés, lui<br />
disent : «Choisis la vie avant tout. Sauve ta vie. Dis que<br />
c’est vrai, que tu es musulmane». À leur suite, des rabbins<br />
tentent la même démarche. Rien n’y fait. Sol est tenace,<br />
têtue. Elle veut rester fidèle à la foi de ses pères. Le tribunal<br />
islamique la condamne à être brûlée vive. Son père, en vendant<br />
tous se biens et en payant une forte amende parvient<br />
à obtenir qu’elle soit…décapitée.<br />
En 1834, à l’âge de 14 ans, Sol Hatchuel est menée à l’échafaud<br />
dressé sur la place de la mosquée. Le bourreau, un<br />
géant noir lui souffle : «Sauve ta vie, dis que tu es musulmane…»<br />
«Non», lui répond Sol. Et le bourreau lui tranche la tête.<br />
Sol a été enterrée au cimetière juif de Tanger. Au lendemain<br />
de sa mort, elle devient une légende. On la désigne désormais<br />
sous le nom de Lalla Solica ha Tsadeket. Un mausolée<br />
est élevé à sa mémoire. Le peintre Alfred Dehodencq qui a<br />
assisté à l’exécution va l’immortaliser avec son œuvre très<br />
connue, «L’exécution de la Juive». Lalla Solica est morte en<br />
l’an 5594 du calendrier hébraïque. Or, 5594 est la valeur<br />
numérique du mot «Tsadeket », la Juste. Tout un symbole !<br />
DANS LE PROCHAIN NUMÉRO DE<br />
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR, TU DÉCOUVRIRAS<br />
LES CAMONDO,<br />
UNE FAMILLE DE MÉCÈNES JUIFS<br />
39
Devinettes<br />
Un jeune lecteur de <strong>Tribu</strong> <strong>12</strong> vous propose 2 devinettes :<br />
1) Quelle est la fée que les enfants aiment le moins ?<br />
2) Je suis debout, il est couché. Je suis couché, il est debout.<br />
Qui suis-je ?<br />
Enigmes<br />
Question 1 :<br />
On me pose sur une table, on me coupe, on me sert, sans jamais me manger. Qui suis-je ?<br />
Rions un peu<br />
Un couple de randonneurs part à la campagne. La femme :<br />
- Chéri… Ce paysage me laisse sans voix !<br />
- Parfait, nous campons ici !<br />
En file indienne, tous les animaux se dirigent vers l’arche<br />
de Noé. Soudain, la file s’arrête. La grenouille demande<br />
à la girafe, sa voisine :<br />
- Regarde et dis-moi ce qui se passe!<br />
La girafe tire son cou et dit en souriant :<br />
- Cela risque de durer longtemps. C’est le mille-pattes<br />
qui refait ses nœuds de chaussure.<br />
Question 2 :<br />
Il me faut 8 jours pour creuser une fosse de 8 m de haut x 8 m de long x 8 m de large. Combien de jours me faudra-t-il<br />
pour creuser une fosse de 4x4x4 mètres ?<br />
Question 3 :<br />
Deux ethnologues découvrent un tombeau dans lequel il y a 2 êtres à l’état de<br />
chair. L’un des deux s’écrie : «Mais ce sont Adam et Êve !». Comment les a-t-il<br />
reconnus ?<br />
Question 4 : Un émir mourrant fait venir ses deux fils auprès de lui. Il leur dit :<br />
«Voyez vous à l’horizon le minaret de la ville voisine ? Eh bien celui d’entre<br />
vous dont le cheval arrivera en dernier au pied de ce minaret héritera de mon<br />
immense fortune». Les deux fils se précipitent vers l’écurie et partent au triple<br />
galop vers le minaret. Pourquoi se pressent-ils ainsi ?<br />
Question 5 : Trois Russes ont un frère commun. Quand ce frère meurt, les 3<br />
Russes n’ont alors plus de frère. Comment est-ce possible ?<br />
40<br />
Les Jeux de<br />
SUDOKU<br />
À PESSAH, MANGEZ LES MAZOTS.<br />
M T<br />
Des mÈtiers en salade<br />
En mélangeant les lettres d’un mot de cinq lettres et d’un mot de quatre lettres,<br />
il s’agit de trouver un mot de neuf lettres désignant un métier<br />
1/ ENCRE + ARDU =<br />
2/ REMIS + UNIE =<br />
3/ FEMUR + PARU =<br />
4/ FINIR + RIME =<br />
T<br />
A<br />
Z<br />
M S<br />
A O<br />
Z<br />
A<br />
Solutions
page 42<br />
TRiBU <strong>12</strong> JUNIOR<br />
QUIZ TESTEZ VOS CONNAISSANCES<br />
QUE SAVEZ-VOUS DES GRANDES FIGURES JUIVES ?<br />
L’Histoire juive est jalonnée de parcours exceptionnels d’hommes et de femmes qui ont été de grands savants, de<br />
grands dirigeants politiques, de grands intellectuels ou encore de grands sportifs, mais qui ont aussi conservé un lien<br />
fort avec leur judaïsme. Que savez-vous de certains d’entre eux ? À vous de jouer. Notez vos réponses. Comparez avec<br />
les solutions. Comptez vos points et lisez l’évaluation.<br />
Question 1<br />
Le sportif juif tunisien Young Perez, qui est mort dans un camp de concentration a connu son heure de gloire, en 1931 comme :<br />
A : Nageur B : Boxeur C : Tennisman<br />
Question 2<br />
Le Breton Jules Isaac est connu pour :<br />
A : Son action en faveur du dialogue judéo-chrétien B : Sa découverte de la pénicilline C : Ses travaux sur les Juifs de Bretagne<br />
Question 3<br />
Haï Taïeb est un rabbin dont on disait :<br />
A : Qu’il ne sait pas faire le mal B : Qu’il mange très peu C : Qu’il ne peut pas mourir<br />
Question 4<br />
Naphtali Herz Imber est connu pour avoir :<br />
A : Composé le chant « Hatikva » B : Été champion du monde de lutte C : Avoir fait le tour du monde en trois mois D : Avoir<br />
dirigé le gouvernement israélien dans les années cinquante<br />
Question 5<br />
L’écrivain juif allemand, Franz Rosenzweig a écrit certains de ses livres :<br />
A : Avec sa main B : Avec ses yeux C : En les dictant à sa secrétaire<br />
Question 6<br />
Robert et Gérald Finaly sont célèbres pour avoir :<br />
A : Inventé le moteur à explosion B : Été enlevés dans les années quarante pour être convertis au catholicisme<br />
C : Avoir gagné ensemble le concours de l’Eurovision<br />
Question 7<br />
Simon Wiesenthal est connu pour avoir été :<br />
A : Le créateur du Festival de Cannes B : Un grand coureur automobile C : Un grand chasseur de nazis<br />
Question 8<br />
Parmi ces personnages, lequel n’est pas un écrivain<br />
A : Marco Koskas B : Alphonse Halimi C : Annie Goldmann D : Élie Wiesel<br />
Question 9<br />
Mordekhaï Anilewicz a été :<br />
A : Grand rabbin de Pologne B : Philosophe autrichien C : Défenseur du Ghetto de Varsovie<br />
Question 10<br />
Yonathan Nethanyaou a été :<br />
A : Un ministre israélien B : Un héros de l’armée d’Israël C : Un grand écrivain israélien<br />
41
TRIBU <strong>12</strong> JUNIOR Librairie<br />
42<br />
LIVRES<br />
LE MARIAGE MERVEILLEUX ET AUTRES CONTES D’ISRAËL<br />
de Simone Hirschler (*)<br />
Voici un très beau livre que je te conseille vivement de lire. Tout d’abord parce que tu y trouveras de très<br />
beaux récits tirés de l’histoire du peuple juif et adaptés d’une manière très originale. Ensuite, parce que les<br />
illustrations sont vraiment superbes. Enfin, et surtout, parce qu’en acquérant ( ou en te faisant offrir, bien<br />
sûr) ce livre, tu accompliras un devoir de mémoire, une mitzwa, en somme, en souvenir de son auteur. Cet<br />
auteur (de nos jours on peut dire aussi cette auteure), Simone Hirschler et son mari, le Grand rabbin René<br />
Hirschler sont tous les deux morts en déportation en 1944 dans les horribles camps de la mort nazis. Et<br />
c’est grâce à la patience de Madame Mireille Boccara aidée par Alain Hirschler, le fils des disparus, qu’on a pu retrouver toutes<br />
ces belles histoires, parues à l’époque dans la revue Kadimah, dans la revue Eliacin et dans L’Univers Israélite.<br />
René Hirschler, militant sioniste de la première heure, a été le Grand rabbin de Strasbourg et du Bas-Rhin. Il a fondé l’ «Union<br />
Mondiale des Maccabi », un grand club de sport juif. Sa femme, Simone, née Lévy, originaire de Mulhouse, avait un tempérament<br />
artistique très développé : piano, dessin, écriture… Pendant la Guerre et l’Occupation, elle a, avec son mari, bravé tous<br />
les dangers pour venir en aide aux plus démunis.<br />
Les contes que tu vas lire sont tirés du Midrash ou encore du Talmud. Parmi eux, des histoires extraordinaires qui sont arrivées<br />
à des rabbins illustres, à des sages ou encore à des rois et qui se passent parfois en Gaule, mais aussi en Judée. On y parle de<br />
la fameuse « Vache rousse », des « Sept fils d’Horkenos », d’Archélaüs, le roi sans trône, des « Villes de rabbi Tarphon » et de<br />
plein d’autres héros étonnants. En tout, dix-neuf récits. C’est super !!!<br />
(*)Éditions Lichma. 4ème trimestre 2009. Illustrations d’Anne Rothschild. Avant-propos du Grand rabbin de France,<br />
Gilles Bernheim. Préface de Mireille Boccara. Postface d’Alain Hirschler. 104 pages. 19,90 €<br />
LES FÊTES JUIVES<br />
DE Sammy Spider (*)<br />
Voici un nouvel héros ou plutôt une nouvelle héroïne qui nous vient de Minneapolis aux États-Unis et qui<br />
va enchanter désormais les petits et les grands : Sammy Spider. Sammy, c’est une jeune araignée mâle.<br />
Il habite, avec sa mère, sous le toit d’une maison. Mais quel rapport avec le judaïsme me direz-vous ? Eh<br />
bien, le rapport, c’est que Sammy et sa maman vivent dans la demeure de la famille Chapiro. Du haut<br />
de leur toile, ils observent attentivement les coutumes de la famille juive dont ils squattent, en somme,<br />
un petit bout de terrain. Écrites par Sylvia Rouss et illustrées par Katherine Janus Kahn, les aventures de<br />
Sammy nous parlent des fêtes juives et de certains autres évènements. Dans l’ordre, du numéro 1 de la série au numéro 11 :<br />
Le premier chabbat de Sammy Spider, Le premier Roch Hachana, Le premier Souccot, Le premier Hanoucca, Le premier Tou<br />
Bichevat, Le premier Pourim, Le premier Pessah, La première Haggada, Le premier Chavouot, Le premier jour de classe et,<br />
enfin, Le premier voyage en Israël. Un véritable régal dont je vous parlerai, au fil des mois.<br />
(*) Chaque livre 32 pages couleurs. Publié avec le soutien de la Fondation Rothschild-Institut Alain de Rothschild. 2009.<br />
Prix unitaire : 8,50 €<br />
Solutions des jeux<br />
Les Devinettes :<br />
1) La fée Tédevoirs (fait tes devoirs) !<br />
2) Le pied<br />
Les Énigmes :<br />
Q.1 : Un jeu de cartes<br />
Q.2 : 2 jours<br />
Q.3 : Ils n’ont pas de nombril<br />
Q.4 : Chacun a pris le cheval de l’autre<br />
Q.5 : Les 3 Russes sont des femmes.<br />
La salade des métiers<br />
Réponses : ENCADREUR, MENUI-<br />
SIER, PARFUMEUR, INFIRMIER<br />
Le Sudoku des MAZOTS<br />
1ère ligne : MZTOAS<br />
2ème ligne : AOSZMT<br />
3ème ligne : ZTAMSO<br />
4ème ligne : OSMATZ<br />
5ème ligne : SMOTZA<br />
6ème ligne : TAZSOM<br />
Solutions du Quiz<br />
Les bonnes réponses sont :<br />
1 B ; 2 A ; 3 C ; 4 A ; 5 B ; 6 B ; 7 C ; 8 B ;<br />
9 C; 10 B<br />
Chaque bonne réponse rapporte un<br />
point. Si tu as 10 points : Un grand<br />
bravo, tu es tout simplement génial(e).<br />
De 7 à 9 : C’est excellent !<br />
De 4 à 6 : Pas mal, mais tu peux mieux faire<br />
De 0 à 3 : Autorisé à redoubler…<br />
d’efforts<br />
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