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[PORTRAIT]<br />
Elle tient la scène<br />
comme hier<br />
son plumeau :<br />
dans tous les<br />
sens. Armée<br />
<strong>de</strong> chansons,<br />
<strong>de</strong> sketches et<br />
<strong>de</strong> calembours,<br />
Malika Bazega<br />
prend le parti<br />
<strong>de</strong> rire <strong>de</strong><br />
son premier<br />
métier, femme<br />
<strong>de</strong> ménage.<br />
Décapante !<br />
42<br />
Malika Bazega<br />
Électroménagère<br />
Elle arrive au ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> l’interview comme elle entre en scène :<br />
fracassante <strong>de</strong> punch, le mot qui fait déjà mouche. Dans la conversation,<br />
Malika Bazega mélange les confi <strong>de</strong>nces autobiographiques<br />
et les répliques <strong>de</strong> ses personnages avec une telle malice qu’on ne<br />
sait plus trop distinguer le vrai <strong>de</strong> l’imaginaire. On la croit volontiers<br />
quand elle dit avoir essoré <strong>de</strong>s serpillières durant vingt-cinq ans :<br />
dans La complainte <strong>de</strong> la ménagère, le spectacle qui l’a révélée il y<br />
a trois ans, tout est criant <strong>de</strong> vérité. “J’ai voulu faire <strong>de</strong> ma triste vie<br />
<strong>de</strong> femme <strong>de</strong> ménage une histoire hilarante. Parce qu’il faut savoir<br />
rire <strong>de</strong> tout, y compris <strong>de</strong> soi-même”, lâche-t-elle.<br />
Arrivée à <strong>Grenoble</strong> à <strong>de</strong>ux ans, Malika Bazega grandit en se prenant<br />
pour Sheila qu’elle imite lors <strong>de</strong> concerts impromptus. Un drame<br />
familial lui intime l’ordre d’aiguiser sa plume, un concours d’écriture<br />
la pique au jeu : “J’ai gardé <strong>de</strong>s valises pleines <strong>de</strong> poèmes, <strong>de</strong> chansons,<br />
d’histoires pour enfants, <strong>de</strong> sketches. Mais je savais qu’on ne<br />
vit pas forcément <strong>de</strong> ça”. Balayez le naturel, il revient dans le seau :<br />
elle continuera patiemment <strong>de</strong> griffonner ce qui <strong>de</strong>viendra un vrai<br />
[ LES NOUVELLES DE GRENOBLE • JUILLET-AOÛT 2010 ]<br />
one-woman show, irrésistible <strong>de</strong> tendresse et <strong>de</strong> drôlerie. “La complainte<br />
<strong>de</strong> la ménagère a été créé dans la cantine <strong>de</strong> l’école Marceau,<br />
une main pour la plume, l’autre pour l’épluche-légumes ». La suite<br />
ressemble à un conte <strong>de</strong> fées, un Cendrillon <strong>de</strong>s temps mo<strong>de</strong>rnes.<br />
Intermittente du spectacle <strong>de</strong>puis un peu plus d’un an, Malika Bazega<br />
enchaîne les dates à travers la France et fait vivre son personnage <strong>de</strong><br />
madame Messalha au fi l <strong>de</strong> ses propres souvenirs. Elle a récemment<br />
monté un <strong>de</strong>uxième spectacle, Une poubelle plus nette pour une<br />
plus belle planète, qui la réincarne en une vieille dame bougonne et<br />
militante. Une version <strong>de</strong>stinée à sensibiliser les jeunes au développement<br />
durable l’entraînera l’automne prochain dans les lycées <strong>de</strong> la<br />
région Rhône-Alpes. Gar<strong>de</strong>r les mains dans la poubelle ne freine pas<br />
ses ambitions : “Ce que je vis aujourd’hui, j’en rêvais. Il ne manque<br />
plus que Paris, et je suis sûre d’y arriver !”. ■ R. Gonzalez<br />
Malika Bazega se produira le 25 juillet aux “Rencontres<br />
Brel” <strong>de</strong> Saint-Pierre-<strong>de</strong>-Chartreuse et au festival d’humour<br />
<strong>de</strong>s “Rigolomanies” <strong>de</strong> Belfort le 5 août.<br />
Jacques-Marie Francillon