André Obami Itou élu président du Sénat - Les Dépêches de ...

AFRIQUE-EUROPE
Une
semaine
cruciale
SOMMAIRE
Lire page 2
COOPÉRATION
Dix milliards
de francs CFA
pour l’école
de pêche
de Mossaka
Près de dix milliards de francs
CFA seront mobilisés pour la
création, à Mossaka, dans le département
de la Cuvette, d’une
école de pêche continentale et
d’économie fluviale.
Cette création a fait l’objet d’un
protocole d’accord signé vendredi
dernier à Brazzaville entre le
ministre congolais de l’Enseignement
technique et professionnel,
Pierre Michel Nguimbi, et le directeur
général de la société
espagnole Makiber Bradatos,
José Manuel Gomez Aleixandre.
L’initiative vise à professionnaliser
la filière pêche en dynamisant
l’activité communautaire des pêcheurs.
Le directeur général de
Makiber Bradatos, qui venait de
séjourner à Mossaka à la tête
d’une délégation de sa société, a
estimé que les conditions sont favorables
au développement de la
pêche continentale au Congo.
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Politique
Denis Sassou N’Guesso entame en
Centrafrique un périple qui le conduira
en France et au Portugal
Page 3
Les ressortissants de la Likouala
se concertent à Brazzaville
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Économie
Transparence des industries extractives.
Le comité exécutif de mise en œuvre
de l’Initiative désigne un conciliateur
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Société
Une consultation nationale
pour améliorer la vie des peuples
autochtones au Congo
Page 5
Culture
3 e édition de “Tam-Tam d’or”.
De nombreux prix décernés aux artistes
et mécènes à Brazzaville
Page 6
PARLEMENT CONGOLAIS
La séance plénière spéciale du Sénat
qui s’est tenue samedi à Brazzaville
a élu André Obami Itou président
de la chambre haute du
Parlement congolais. Cette élection
intervient quinze jours après le
décès, le 17 novembre dernier, à
Paris, d’Ambroise Édouard
Noumazalay dont les obsèques
se sont déroulées à Brazzaville
le 24 novembre.
Le nouveau président du Sénat est
membre du bureau politique du
Parti congolais du travail, parti majoritaire
au Parlement. Diplomate
de carrière, André Obami Itou,
soixante-sept ans, a occupé diverses
fonctions politiques et administratives
à l’intérieur comme à l’extérieur
du pays. Membre fondateur
L’hôtel de ville de Brazzaville accueille
ce matin les travaux de la 2 e session de
la Grande commission mixte de coopération
Congo-Nigeria qui se poursuivront
jusqu’au 6 décembre. Pendant
quatre jours, les deux parties évalueront
les conclusions de la première session
qui s’était tenue en février 2001 à
Abuja, la capitale fédérale du Nigeria,
L ’ A C T U A L I T É A U Q U O T I D I E N
et prendront en compte de nouveaux
projets ainsi que de nouveaux accords
de partenariat.
Le Congo et le Nigeria entretiennent
des relations diplomatiques depuis
1973, mais la coopération entre les
deux pays est régie par l’accord général
et le protocole portant création de
la Grande commission mixte signés le
www.brazzaville-adiac.com
N°370 DU LUNDI 03 DÉCEMBRE 2007
16 novembre 1986 à Lagos.
Les travaux qui s’ouvrent ce matin seront
co-dirigés par Émilienne Raoul, la
ministre de la Santé, des affaires sociales
et de la famille de la République du
Congo et Bagudu M. Hirse, secrétaire
d’État aux affaires
étrangères de la République fédérale
du Nigeria.
«Le projet de création de la compagnie Air Cemac est suffisamment avancé», a déclaré récemment
le vice-président de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac),
Jean Marie Maguena, alors que se clôturait à Douala, au Cameroun, la réunion ad hoc d’experts sur le
programme pluriannuel entre la Commission économique de l’Afrique, la Communauté économique des
États de l’Afrique centrale et la Cemac.
Jean Marie Maguena, qui a laissé entendre que l’aspect financier du projet Air Cemac est bouclé, a précisé
que de tous les États, «seul le Cameroun est en retard dans la cession de ses droits de trafic aérien».
Il a ajouté néanmoins que, contrairement à ce que l’on pense, Yaoundé croit au projet Air Cemac
qui sera un puissant instrument d’intégration sous-régionale.
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100 F CFA
André Obami Itou élu
président du Sénat
NIGERIA-CONGO
La 2 e Grande commission mixte se réunit ce matin
NAVIGATION AÉRIENNE
Vers la concrétisation du projet Air Cemac
du PCT en 1969, il a notamment
été préfet des départements de la
Bouenza et du Pool, respectivement
en 1971 et en 1980-1984. Il a
également dirigé entre 1992 et
2002 l’ex société pétrolière
Hydro-Congo
Élu sénateur en 2002, André
Obami Itou accède à la présidence
de l’institution quelques mois
avant le renouvellement des mandats
au sein de cette chambre.
Dans le discours de circonstance
qu’il a prononcé après son élection,
le nouveau président du Sénat a
pris l’engagement d’exercer ses
fonctions «en visant constamment
l’efficacité, la responsabilité
et la sagesse».
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VOIRIES
URBAINES DE
BRAZZAVILLE
La rue Ndolo à
Talangaï fortement
dégradée par
les pluies
Encore deux fortes pluies du
genre de celles qui se sont abattues
dernièrement sur la capitale
et la rue Ndolo, seule artère bitumée
reliant les quartiers Petitchose
et Maman Mboualé du reste
de la ville, deviendra impraticable
dans le périmètre avoisinant le
Collège d’enseignement général
Antonio Agostinho Neto.
Au delà de la dégradation de la
chaussée de cette rue construite
dans les années 1980, l’absence de
curage des caniveaux est un sérieux
facteur d’engorgement. Si ce
tronçon est rendu impraticable, la
poursuite des travaux de raffermissement
des terrains érodés qui
se déroulent non loin du Collège
pourrait être interrompue.
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Les Dépêches de Brazzaville n°370 - Lundi 03 décembre 2007 I 1

POLITIQUE
ÉDITORIAL
Co-développement 2
Un fidèle lecteur de notre quotidien, Marie-Alfred
Ngoma, qui anime en région parisienne une association
regroupant des Congolais de la diaspora, nous a
envoyé par mail, samedi, le message suivant : «J’ai
beaucoup apprécié l’éditorial du 30 novembre sur
le co-développement. L’analyse de la situation actuelle des banlieues
est juste. Mais, à mon humble avis, il lui manque de souligner le
travail des associations issues de l’immigration comme la nôtre».
Exact et à vrai dire très judicieux.
Voici donc ce que l’on peut dire sur le sujet : tandis que quelques
groupuscules s’efforcent de détruire les relations séculaires existant
entre l’Afrique et la France, d’autres, infiniment plus nombreux f o r t
heureusement, consacrent au contraire leur énergie à resserrer les
liens entre la diaspora, qui vit le plus souvent dans les banlieues des
grandes villes françaises, et ses pays d’origine. Et bien que les moyens
dont disposent ces associations soient très limités, elles réussissent
parfaitement dans leur entreprise comme le prouve l’action menée
sur le terrain par le Congolais qui nous interpelle ainsi.
Ignorées des pouvoirs publics aussi bien français qu’africains, ces
associations pourraient jouer un rôle important dans l’apaisement des
tensions créées par la ségrégation de fait dont sont victimes les
jeunes générations qui habitent les ghettos situés à proximité des
grandes villes. Ayant, en effet, la double culture africaine et française,
entretenant des relations étroites avec leur pays d’origine tout en
exerçant leurs activités dans l’Hexagone, intervenant dans le domaine
social et culturel en se gardant de toute agitation politique, elles ont
une crédibilité certaine. Plus important encore sans doute, elles
parlent un langage de paix et de solidarité que tout le monde peut
comprendre, même les jeunes englués dans la violence.
Disons donc les choses clairement : ces associations pourraient, si on
les mobilisait, favoriser grandement la politique de co-développement
que la France aujourd’hui, mais aussi demain l’Europe tout entière,
sera conduite à développer car elle est la seule à pouvoir résoudre les
problèmes présents. Il n’y a effectivement aucune autre issue au
double problème que pose, d’une part, l’intégration des jeunes issus
de la deuxième ou troisième génération d’immigrés intégrés dans la
société française et, d’autre part, l’ardente nécessité d’aider
l’Afrique à se développer. Que ceux qui en doutent aillent donc voir sur
place le travail remarquable que les associations de la diaspora effectuent
dans les banlieues dites « à risque». Ils comprendront vite de quoi il s’agit.
Un mot encore : Marie-Alfred Ngoma n’est pas le premier venu.
Porteur de la flamme olympique à Athènes en 2004, ce Congolais fait
partie du comité d’organisation d’un colloque qui se tiendra le 15
décembre à Paris sur le thème «Diaspora : quelle contribution
apporter ?» (1). S’il fallait une preuve que les Africains
eux-mêmes entendent contribuer de façon déterminante à
construire l’avenir des nouvelles générations, en voilà une !
Les Dépêches de Brazzaville
est une publication de
l’Agence d’Information
d’Afrique Centrale
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relation Nord-Sud (ADRNS). Contact : 33 6 27 30 15 26.
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2 I Les Dépêches de Brazzaville n°370 - Lundi 03 décembre 2007
Directeur de la rédaction :
Gankama N’Siah
Directeur commercial :
Charles Bernard Zodialo
Directrice du Développement :
Carole Moine
Rédaction
PARLEMENT
André Obami Itou élu président du Sénat
En application des dispositions combinées des articles 109 de la Constitution du
20 janvier 2002 et 32 du Règlement intérieur du Sénat, les sénateurs ont élu
samedi, en séance plénière spéciale, le nouveau président du Sénat en la personne
d’ André Obami Itou. Celui-ci remplace à ce poste Ambroise Édouard Noumazalay
décédé à Paris le 17 novembre. Le vote était placé sous la supervision du premier
vice- président du Sénat, Benjamin Bounkoulou.
Société
Faustin Akono, chef de service, coordinateur
Fortuné Ibara, Lydie Gisèle Oko
Politique
Willy Mbossa, chef de service
Roger Ngombé
André Obami Itou entouré d’Édouard Ngakosso, Benjamin Bounkoulou,
Philomène Fouti Soungou et de Dominique Aloka
Ancien président de la Commission
des relations extérieures, de
l’intégration régionale et de la coopération
au développement du
Sénat, André Obami Itou s’est engagé
à assurer la continuité de
l’institution en veillant constamment,
a-t-il précisé, à l’efficacité, à
la responsabilité et à la sagesse.
«En vous remerciant de m’avoir
promu, élu, à une si délicate
succession, en vous sachant
gré de la confiance que
vous me faites en plaçant une si
lourde charge sur mes fragiles
PORTRAIT
Né en 1940 à Épouéné dans le district
de Gamboma, département des
Plateaux, André Obami Itou est un diplomate
de carrière. Il a occupé de
nombreuses fonctions politiques et administratives.
Déjà en 1965, il est attaché
de cabinet au ministère de la
Défense. En 1969, il est nommé premier
conseiller à l’Ambassade du Congo en
Algérie. Revenu au pays en 1971, il est
promu au poste de Commissaire
du gouvernement (préfet) du dé-
Economie
Guy Gervais Kitina, chef de service
Guillaume Ondzé
International
Nestor N’Gampoula, chef de service
Rock Ngassakys
Culture et Arts
Hermione Désirée Goma
Jean Dany Ebouélé
Sports
Quentin Loubou, chef de service
James Golden Eloué Elodzi
Charlem Léa Légnoki
épaules, je compte sur vous
pour la suite», a-t-il ajouté.
Tout en rappelant avoir été à l’école
de l’ancien président, comme
s’en réclament de nombreux sénateurs
de la majorité présidentielle,
le nouveau président a déclaré
: «Succéder à une figure
aussi emblématique est une redoutable
responsabilité. Pareille
succession est de nature à
nous faire prendre un bain de
modestie et à nous faire prendre
toute la mesure des enjeux».
André Obami Itou a exprimé la
Secrétariat de rédaction
Gerry-Gérard Mangondo, chef de service
Infographistes
Cyriaque Brice Zoba,
Mesmin Boussa
Service commercial
Diffusion
Delagrâce Bemba, Rodrigue Ongagna, Sylvia
Addhas, Jules-César Ollebi, Paterne Mbenga
Annonces classées
Sinclair Gouakamabé
Directrice Internationale:
Bénédicte de Capèle
douleur qui étreint encore les
cœurs meurtris par la disparition
brutale de l’ancien président du
Sénat. «(…) Pourvoir à un poste
vacant à l’effet de garantir le
fonctionnement normal de
l’institution, voilà qui est un devoir.
Cependant, pourvoir à
cette vacance dans les quinze
jours après le séisme qui s’est
produit cela parait court. En effet,
avons-nous déjà séché nos
larmes ? Ne pleurons-nous pas
encore silencieusement dans
nos cœurs si profondément
meurtris ? Voilà pour la
contrainte. C’est ce qui est plus
fort que nous, car les dispositions
constitutionnelles se veulent
au dessus de tout», a conclu
le nouveau président de la chambre
haute du Parlement congolais
et désormais deuxième personnalité
de l’État.
Le premier vice- président du
Sénat, Benjamin Bounkoulou, a
assuré le nouveau président du
Sénat du soutien du bureau et de
l’ensemble des sénateurs dans la
réalisation de sa mission.
Bureau de Paris
Trixie de Geffrier, Camille Delourme,
Alain-Marie Eliassy, Noël Ndong,
Frédérique Paganessi, Claire Segré
Bureau de Washington :
Boris Kharl Ebaka
Administration et Finances :
Sorel Toukoulou Banoukouta,
Sorelle Oba
Attachée de presse
Béatrice Ysnel
Roger Ngombé
partement de la Bouenza.
Il a été successivement nommé directeur
général de l’usine de textile de Kisoundi
( 1973- 1974), directeur général
de la raffinerie nationale du pétrole
(1976- 1978), directeur général de la
société de recherche du pétrole du
Congo (Hydro- Congo) de 1999 à 2002.
Membre du bureau politique du parti
congolais du travail, André Obami Itou
est commandeur dans l’ordre du Mérite
congolais.
Impression
Imprimerie Les Dépêches de Brazzaville

PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE
Denis Sassou N’Guesso entame en Centrafrique un périple
qui le conduira en France et au Portugal
Le président de la République, Denis
Sassou N’Guesso, et son épouse ont
quitté Brazzaville le 30 novembre
pour Bangui, en Centrafrique, où ils
ont participé, le 1er décembre, aux
festivités marquant le 49e anniversaire
de l’accession de ce pays à la
souveraineté nationale. Le chef de l’État
congolais était accueilli à son arrivée
par son homologue centrafricain,
François Bozizé.
Après la capitale centrafricaine, Denis
Sassou N’Guesso se rendra respec-
Les entretiens ont porté sur les conclusions
auxquelles sont parvenus, le 23
novembre à Kinshasa, le CSLC et la
Haute autorité des médias de LA République
démocratique du Congo(RDC)
dirigée par Esdras Kambale Baekwa,
actuel ministre de la Culture et des arts,
sur la régulation des médias, la gestion
des fréquences des radios et télévisions.
À sa sortie d’audience, le président du
CSLC a signifié : «Nous avons profité
de ce point pour regarder tous les problèmes
qui se posent dans la communication
de la République du Congo.
Vous êtes sans ignorer que le gouvernement
comme le Conseil, nous pour-
La séance plénière
spéciale du Sénat
organisée samedi à
Brazzaville s’est
soldée par l’élection
d’un nouveau président de la
chambre haute du Parlement.
Elle traduit, à n’en point douter, le
souci des autorités congolaises
d’accorder une attention particulière
au fonctionnement régulier des
institutions de la République.
Ainsi, quinze jours exactement
après la disparition du président
du Sénat, Ambroise Édouard
Noumazalay, et comme le prescrit
la Constitution en son article 109
qui traite de la vacance du perchoir de
cette chambre, les sénateurs ontils
appliqué à la lettre la disposi-
tivement à Paris,en France, et à Lisbonne,
au Portugal, où il doit prendre
part à deux importantes rencontres
internationales qui auront certainement
des conséquences durables
entre l’Afrique et l’Europe.
La première de ces rencontres, le
Forum mondial du développement
durable, dont il est l’invité d’honneur,
se tiendra du 6 au 7 décembre au
palais du Luxembourg (siège du
Sénat français). Elle portera sur des
questions liées à la recherche et au
suivons un même but pour faire que la
liberté d’expression et d’opinion s’exerce
effectivement dans notre pays».
«La vingtaine de fréquences de la
République du Congo utilisées par la
RDC seront restituées après la réunion
des experts des différents départements
qui se tiendra le 7 décembre à
Kinshasa. Mais nous allons au delà des
fréquences des radios et télévisions
pour faire le point sur l’ensemble des
fréquences assignées par l’Union internationale
des télécommunications à
chaque État membre», a-t-il précisé.
Jacques Bananganzala a, en outre,
expliqué son intention, avec son homo-
LE FAIT DU JOUR
Respect des textes
tion constitutionnelle afin de ne
pas tomber dans le piège de
violer la loi fondamentale ; disons
aussi pour ne pas laisser libre
cours à la spéculation.
La question du remplacement du
président du Sénat décédé avait,
en effet, donné lieu à des cogitations
d’intellectuels et de politiques.
Dans le but d’éclairer l’opinion,
mais aussi pour montrer que les
enjeux liés à l’occupation de ce
poste, le deuxième dans la hiérarchie
de l’État, étaient importants. L’erreur,
dans ces conditions, aurait été de
ne pas laisser la loi s’appliquer.
Le nouveau président élu par le
collège des sénateurs, André
Obami Itou, est issu du parti
développement, à la gouvernance
des biens communs, l’innovation, l’énergie
et les transports la croissance
écologique, la démographie et les
migrations sans oublier les régulations
sanitaires.
Quant à la rencontre de Lisbonne qui
réunira les dirigeants africains et ceux
de l’Union européenne, elle sera
consacrée aux rapports que les deux
parties devront entretenir dans les
prochaines années.
Nestor N’Gampoula
ÉCHANGE
Le président du CSLC reçu en audience par
le ministre Alain Akouala Atipault
Le ministre de la Communication, chargé des relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement,
Alain Akouala Atipault, a reçu, le 29 novembre en audience à son cabinet de travail, le président du Conseil
supérieur de la liberté de communication (CSLC), Jacques Bananganzala.
logue (les deux Congo partagent les
mêmes auditeurs et téléspectateurs),
d’assainir le contenu des médias sur
certains sujets parmi lesquels : «les discours
politiques incitant à la haine et à
la violence, la publicité de certains produits
comme l’alcool qui fait rentrer de
l’argent dans les médias mais en même
temps ne se marie pas avec les bonnes
mœurs, surtout la protection de
l’enfance et de la délinquance, la protection
de la femme, la dignité ainsi que
les chansons des musiciens qui citent
les noms de personnalités mais ne livrent
aucun message éducatif».
Lydie Gisèle Oko
majoritaire, le Parti congolais
du travail. La chambre des
«sages», qui est toujours amputée
de six sièges en raison de la
non tenue, en 2002, d’élections locales
dans le Pool, est en effet à
99 % dominée par le PCT,
les Forces démocratiques unies
et leurs alliés. Le seul «cheveu»
dans la soupe au sein de cette
instance, où siègent soixante
vénérables sénateurs, est donc
Jean-Pierre Engoualé, un élu du
département de la Cuvette ouest
inscrit dans les annales de la
chambre haute comme étant
«sans appartenance».
En revanche, la recomposition de
l’Assemblée nationale au terme
des dernières élections législatives,où
POLITIQUE
DIASPORA
Les ressortissants de la Likouala
préparent des veillées à la mémoire
d’Ambroise Édouard Noumazalay
À l’occasion d’une assemblée générale organisée le 1er
décembre à Brazzaville, des cadres administratifs et politiques
originaires du département de la Likouala ont annoncé
l’organisation dans les prochains jours de veillées, en la
mémoire du défunt président du Sénat et secrétaire général du
Parti congolais du travail (PCT), dans quelques localités du
département.
Les localités concernées par ces veillées sont celles d’Impfondo, Bétou,
Boyellé et le village Landza, où résident de nombreux proches, parents
et amis du disparu. Une coordination chargée de la collecte des fonds nécessaires
et de l’organisation des festivités est déjà mise sur pied. Le devis
estimatif des opérations prévues est fixé à environ vingt et un millions
de francs CFA.
Expliquant le caractère particulier de ces veillées, à la différence de celles
organisées lors des obsèques du président du Sénat à Brazzaville, Guy
Georges M’Backa, qui a présidé cette assemblée générale, a expliqué que
cela relevait des exigences rituelles de ce département du Nord-Congo.
«Dans la Likouala, nous avons nos rites. Quand on perd une grande
personnalité comme c’est le cas ici, les veillées peuvent durer au-delà
d’un ou deux mois. Il y a des réalités qui exigent cela. Nous nous sommes
donc dit que la nation tout entière, avec le président de la République
en tête, ayant rendu un hommage digne et exemplaire au
disparu, il nous faut consoler les parents «likoualiens» qui n’ont pas
participé à cet hommage à Brazzaville. N’oublions pas qu’ils sont très
affligés par cette perte».
Parmi les activités prévues dans le cadre de ces veillées, l’orateur a, entre
autres, mentionné la projection des films des obsèques à Brazzaville,
des hommages rendus par deux personnalités nationales ayant bien
connu le défunt, des animations par des ensembles folkloriques du terroir
ainsi que la présentation de l’héritage légué par le disparu, notamment
les enfants orphelins.
Cette rencontre a permis également aux participants de dresser le bilan
de la participation des personnes originaires du département aux obsèques
organisées conjointement par l’État congolais, le Sénat et le Parti
congolais du travail à Brazzaville. Ils ont, à cette occasion, adressé leurs
remerciements aux ressortissants de ce département pour leurs multiples
aides qui sont allées au-delà de tout clivage politique.
Thierry Noungou
l’on a vu une certaine percée de
l’opposition et l’émergence de
nombreuses personnalités
indépendantes, laisse penser que
les élections locales à venir bousculeront
la configuration actuelle
du Sénat. Ceci donne du relief à
l’ «agitation » observée ces derniers
temps au niveau des états-majors
des partis et groupements de partis
qui entendent peser de tout leur
poids dans les prochains scrutins.
Le plus proche est les élections
locales de janvier 2008 ; mais la présidentielle
de 2009 n’est plus loin du
tout. L’«agitation» dont il est question
actuellement au sein des partis s’explique
par l’arrivée à pas de géant de ces échéances
capitales pour l’avenir du Congo.
Gankama N’Siah
Les Dépêches de Brazzaville n°370 - Lundi 03 décembre 2007 I 3

ÉCONOMIE
TRANSPARENCE
DES INDUSTRIES EXTRACTIVES
Le comité exécutif de mise en œuvre
de l’Initiative désigne un conciliateur
Une réunion du comité exécutif de mise en œuvre de
l’Initiative sur la transparence des industries extractives
(ITIE) s’est tenue le 29 novembre à Brazzaville, sous la
direction du président du comité, Florent Michel Okoko, en
présence des membres du comité.
L’objet principal de cette rencontre a porté sur le plan
d’action du comité, notamment sur la mise en place du
mécanisme en vue de la désignation du conciliateur indépendant.
Cette équipe, composée de vingt-septmembres
dont des techniciens des départements ministériels
et des membres de la société civile, a pour rôle de
rendre publiques les recettes issues de l’exploitation
pétrolière, minière et autres.
«Au cours de cette réunion, un consultant sera choisi
selon les normes de la Banque mondiale pour donner
les textes de base qui devraient permettre l’édification
d’un plan d’action au niveau de l’ITIE au Congo et des
termes de référence pour le choix du conciliateur indépendant.
Celui-ci devra pouvoir faire la réconciliation
entre les chiffres des sociétés des industries extractives
(pétrole, mine et autres) et les recettes de
l’État. D’autre part, nous avons mis en place une
commission chargée d’élaborer un règlement intérieur,
un mémorandum, qui sera sous la direction
du secrétaire permanent de l’ITIE», a déclaré
Florent Michel Okoko
Rappel : le Congo a adhéré officiellement, le 10 juin dernier,
à l’Initiative sur la transparence des industries extractives
qui vise à accroître la transparence des paiements
versés aux gouvernements des pays d’accueil ainsi
que celle des revenus reçus par ces derniers.
ANNONCE
Le Consortium CONGO-MALAYSIE-CORÉE recherche
dans le cadre de ses activités au Congo :
2 spécialistes en agriculture ;
2 spécialistes en matière de forêts ;
1 spécialiste dans la recherche et l’exploitation minière ;
1 expert en port et maritime ;
1 expert en hydrocarbures ;
1 administrateur.
N.B : les candidats à ces différents postes doivent posséder une expérience
d’au moins cinq ans.
Les dossiers de candidature doivent être expédiés à l’adresse e-mail suivante
:
Cmkcongo@yahoo.fr
Le dossier de candidature doit comprendre :
1- un CV ;
2- une lettre de motivation ;
3- une copie de diplômes ;
4- un extrait d’acte de naissance ;
5- une attestation du dernier employeur.
4 I Les Dépêches de Brazzaville n°370 - Lundi 03 décembre 2007
FORMATION PROFESSIONNELLE
Une école de pêche continentale sera bientôt créée à Mossaka
Le ministre de l’Enseignement technique et professionnel, Pierre Michel Nguimbi, et le directeur
général de la société espagnole Makiber Bradatos, José Manuel Comez Aleixandre, ont signé, le
30 novembre à Brazzaville, un protocole d’accord relatif à la création d’une école de pêche
continentale et d’économie fluviale à Mossaka, dans le département de la Cuvette.
Ce projet, estimé à près de
dix milliards de FCFA, modernisera
les conditions de
pêche sur le fleuve Congo
et ses affluents. L'initiative
vise à professionnaliser la
filière pêche, prenant en
compte non seulement les
aspects de production mais
aussi la dynamique
communautaire des
pêcheurs environnants.
Avec le fleuve Congo, arrosé
par neuf affluents où
se développe une faune
aquatique considérable, la
République du Congo est
un pays qui favorise la pêche
fluviale. Le directeur
général de la société espagnole
l’a reconnu en ces
termes : «Nous avons déjà
travaillé en Côte d’Ivoire,
Au niveau de la montée du CEG
A.A.Neto, à proximité du pont
Ndolo, la rue présente un tableau
affligeant. Il suffira de deux fortes
pluies pour que le bitume se coupe
en deux et les habitants du quartier
Petit-chose et maman Mboualé
seront totalement coupés du reste
de la ville. La raison ? L’absence de
curage des caniveaux, d’entretien
des voies. Il faut ajouter à cela l’exiguïté
et l’étroitesse des caniveaux…
Le député du quartier 68, Faustin
Élenga, a lancé un appel à ce sujet
la semaine dernière estimant que
l’avenue Okemba n’était pas construite
selon les règles de l’art. En
effet, l’avenue n’a pas de cani-
en Guinée-Équatoriale,
au Cameroun et nous
avons constaté que le
Congo est très favorable à
la pêche continentale».
Le ministre Pierre Michel
Nguimbi s'est également
déclaré satisfait du projet.
«Avec la dynamique professionnelle
qui sera donnée
à cette école, celle-ci
représentera la première
école de pêche continentale
et d'économie fluviale
au niveau des pays de la
Communauté économique
de l’Afrique centrale.
En intégrant la
sous-filière aquaculture,
ce projet aura un impact
considérable, de même
que les données financières
vont connaître des mo-
veaux. C’est ce qui complique l’évacuation
des eaux après chaque
pluie dans les quartiers 67 et 68.
La dégradation de la rue Ndolo,
aux environs du CEG A.A.Neto, si
elle n’est pas arrêtée très rapidement,
risque de compliquer les travaux
qui se font sur le côté latéral
droit du CEG.
L’état de la route renforce l’argumentaire
des transporteurs en
commun qui ne cessent d’augmenter
les prix de transport entre
le CEG A.A.Neto et l’hôpital de
Talangaï pratiquant ainsi d’une
manière abusive le phénomène
des demi-terrains. Les habitants
cette zone sont soumis chaque
difications», a-t-il indiqué.
Avant la signature du protocole
d'accord, des experts
espagnols s'étaient rendus
à Mossaka pour connaître
les des données topographiques
et environnementales
du site où l'école sera
construite. «La délégation
est venue sur place à la
fois pour rencontrer le
ministre en charge du
domaine de la pêche et
pour étendre le projet au
ministère en charge
des petites et moyennes
entreprises», a
indiqué le ministre.
À l'heure actuelle, une opération
de dragage s’effectue
à Mossaka en vue de préparer
le site.
Fortuné Ibara
VOIRIES URBAINES
La rue Ndolo à Brazzaville fortement dégradée aux environs du
CEG A.A. Neto
Les deux dernières grandes pluies qui se sont abattues sur Brazzaville ont provoqué des glissements de
terrains dans les quartiers 67 et 68 de l’arrondissement 6, Talangaï, et la dégradation totale de la rue
Ndolo dans sa portion comprise entre le CEG Antonio Agostinho Neto et l’avenue Dominique Okemba.
jour aux aléas de la route et aux
caprices des transporteurs en
commun. Et cela se passe sous
l’œil impuissant de la mairie de
Talangaï.
Rappelons que cette portion
dégradée n’avait reçu quelques
coups de pioche qu’au moment où
le chef de l’État s’était rendu au
CEG A.A.Neto pour le lancement
officiel des travaux de la deuxième
sortie nord de Brazzaville.
Après cette cérémonie, la rue
Ndolo est retombée dans ce triste
état avec ses mares d’eaux, ses
nids de poules et l’ensablement de
ses caniveaux.
Faustin Akono
Le président du Collectif des opérateurs économiques du Congo, secteur public, Roger Obesse, a réuni, le 30 novembre
à Brazzaville, ses condisciples au cours d’un point de presse pour discuter des difficultés auxquelles ils sont
confrontés au sujet du nombre croissant de taxes et de conditions pour le retrait de l’argent au Trésor.
Or, les opérateurs économiques du secteur public veulent éradiquer toutes les difficultés existantes entre le ministère
des Finances et le Trésor, car ils sont en fait partenaires.
ERRATUM
Dans notre édition du jeudi 29 novembre, Alfred Charles Sockath, Directeur de cabinet du ministre d’État, ministre des
Hydrocarbures, a été malencontreusement nommé Alphonse Sockath. Nous nous excusons pour cette déconvenue.

PROTECTION DES MINORITÉS
Une consultation nationale pour améliorer la vie
des peuples autochtones au Congo
La ministre de la Santé, des affaires sociales et de la famille, Émilienne Raoul, a réaffirmé, le 29 novembre à
Brazzaville, la volonté du gouvernement, grâce à l’appui de ses partenaires au développement, d’améliorer l’accès des
peuples autochtones aux services sociaux de base à travers une meilleure politique de protection de leurs droits.
Émilienne Raoul a réaffirmé cette décision
au cours de la cérémonie d’ouverture
de la Consultation nationale
sur l’amélioration de la qualité de
vie des peuples autochtones au
Congo, organisée conjointement
par le gouvernement et l’Unicef.
Pendant quatre jours, des experts ont
esquissé un plan national plurisectoriel
et pluriannuel en faveur des peuples
autochtones, avec leur participation.
«Nous devons accéder à la
garantie effective de l’application et du
respect des droits des peuples autochtones»,
a indiqué Émilienne Raoul.
Au delà de la reconnaissance de leur
statut de citoyens à travers les différentes
lois du pays, les peuples autochtones,
estimés à environ trois cent mille
habitants, soit 10% de la population du
pays, vivent dans l’extrême pauvreté et
sont victimes de discrimination et d’exploitation
économique.
«Leur vécu est fait d’humiliation, de
non accès aux services sociaux de
base, de déficit des capacités des leaders
autochtones à revendiquer leurs
droits, de précarité et de faible participation
à la vie sociale, économique et
À
Brazzaville tout comme à Pointe-Noire, le
spectacle que présentent actuellement les
marchés est en tous points désolant. Alors
qu’ils sont par vocation des espaces sociaux appelés
à concourir de façon déterminante à la santé de
la population tant par la qualité des produits vendus
que par les conditions d’hygiène observées, ces marchés
sont devenus des lieux où règne l’insalubrité et
où sont proposées des denrées de provenance douteuse.
politique de notre pays», a reconnu la
ministre de la Santé.
Les conditions de vie de ces peuples
sont misérables, a complété le président
du Réseau national des peuples
autochtones du Congo (RENAPAC),
Bernard Ngouonimba Toto. «Mêmes
les maladies pourtant éradiquées
depuis des décennies chez les Bantous
persistent chez les autochtones.
Ils souffrent de la gale, du pion, de la
carie dentaire, de la rougeole», a-t-il
ajouté, soulignant que «les portes de
l’hôpital leur sont taboues».
Le Congo a organisé au cours de cette
année trois événements majeurs au
profit des peuples autochtones : Le
Forum international des peuples
autochtones d’Afrique centrale, l’Assemblée
constitutive du RENAPAC,
respectivement en avril et en août, et
le renforcement des capacités des leaders
autochtones.
Ces initiatives, a souligné Émilienne
Raoul, ont pour but de rompre avec le
passé et d’amorcer une ère nouvelle
de «dignité et de justice» pour les peuples
autochtones. «La situation de nos
compatriotes, en ce début du troisième
millénaire, est et demeure tout simplement
inacceptable et intolérable aux
yeux du gouvernement et de son chef»,
a-t-elle martelé.
Une situation que le Congo et ses partenaires
doivent inverser, car, a rappelé
le représentant de l’Unicef au Congo,
Koen Vanormelingen, plus de 50%
d’enfants autochtones n’ont pas d’acte
de naissance et 65% des adolescents
ne sont pas scolarisés.
La consultation nationale s’inscrit dans
le cadre de la mise en œuvre du plan
d’action 2007 du programme de
coopération Congo-Unicef 2004-2008
sur la protection des enfants et des femmes,
avec un accent particulier sur les
plus vulnérables d’entre eux.
Selon Bernard Ngouonimba Toto, les
peuples autochtones «fondent leur
espérance dans les résultats qui
seront obtenus».
«Le plan d’action qui sortira de cet atelier
de consultation nationale doit être
une réponse adéquate aux problèmes
que vit cette catégorie de la population»,
a recommandé Émilienne Raoul
aux experts et délégués de l’atelier.
Quentin Loubou
HUMEUR
Le vrai visage des marchés de Brazzaville et de Pointe-Noire
Question : quelle est la situation réelle de la plupart
de ces marchés ? Réponse : un état d’insalubrité
avancé dû à un manque évident d’entretien. Avec
cette perspective que chacun d’eux se transforme,
de par notre propre négligence, en un lieu nauséabond
où les tas d’immondices voisinent avec les
objets, articles et même denrées vendus à même le
sol, ce qui favorise leur décomposition rapide.
À Brazzaville, par exemple, l’Espace-abattoir situé en
face de l’ONEMO, où sont vendus chaque matin de
la viande de bœuf, des légumes, des poissons, est
cerné par des marres d’eau souillée qui sont le refuge
de toutes sortes de microbes. Et le même tableau
peut être dressé des marchés de Bouémba à Ouenzé,
ou de Bouro à Bacongo. Quant aux marchés Tembéna-bambanda
de Mikalou, de Moungali et de Total
à Bacongo, ils présentent après la pluie un spectacle
identique.
L’opération «nettoyage des marchés», initiée il y a
quelques années, n’a pas eu d’effet durable car les
vendeurs et commerçants qui y exercent l’ont
contourné en instituant un système de rotation qui
les dispense de procéder aux nettoyages prévus. Le
jour programmé pour le nettoyage d’un marché, les
vendeurs affluent à la périphérie des autres et échappent
ainsi à leurs obligations.
À Pointe-Noire, le même spectacle s’observe au
niveau des marchés Tié-Tié, Fond Tié-Tié et Grand
marché. La plupart des marchandises se trouvent à
même le sol, ou sur des étagères sales et des tas d’immondices
encombrent les environs du marché, au point
que l’on se demande si les habitants ne sont pas passés
maîtres dans l’art de cohabiter avec les microbes.
Alors qu’une opération «latrines modernes» vient d’être
lancée à Brazzaville par l’association «Bana Potopoto»,
il est urgent que dans le cadre de la municipalisation
accélérée les autorités municipales se
préoccupent de construire et d’entretenir les marchés
de la capitale. Les mères de famille ne s’y rendraient
plus, en effet, pour acheter des microbes,
mais pour s’approvisionner en aliments sains. Ceci
ne peut bien entendu se faire que si les gestionnaires
municipaux, la police, les services d’hygiène et
le ministère du Commerce travaillent en concertation
étroite pour stopper net ces mauvaises pratiques.
N’attendons pas pour mettre à profit le grand élan de
la municipalisation accélérée en remettant en état
nos marchés. Dans l’ordre des priorités, il ne fait guère
de doute que les citoyens congolais placent la construction
et le nettoyage des marchés au premier rang.
Faustin Akono
SOCIÉTÉ/INTERNATIONAL
ACCORDS DE PARTENARIAT ÉCONOMIQUE
La BDEAC organise un colloque sur
le financement des entreprises
en Afrique centrale
La Banque de développement des États d’Afrique centrale (BDEAC), en partenariat avec
l’Organisation internationale de la francophonie, le Forum francophone des affaires et la
Fondation internationale francophone finance assurance banque, co-organise, du 4 au
5 décembre dans la capitale congolaise, un colloque sur le thème «Accords de partenariat
économique (APE) et financement des entreprises en Afrique».
Ce colloque a pour objectif de sensibiliser le secteur financier sur les enjeux et défis de
ces Accords de partenariat économique, et le rôle que les banques et les autres organismes
financiers de la sous-région d’Afrique centrale doivent jouer dans ce cadre.
De même, il permettra de définir les voies et moyens d’optimisation des risques réels ou
latents dans la mise en œuvre des APE, de faciliter les partenariats d’affaires entre les porteurs
d’affaires intra-régionaux ou inter-régionaux ; mais aussi de proposer
une feuille de route harmonisée pour approfondir le dialogue fructueux
entre les différentes parties prenantes.
La tenue de ce colloque s’inscrit dans le cadre des négociations engagées en 2000, entre
l’Union européenne et les pays d’Afrique, Caraïbes et Pacifique (ACP), pour maintenir le
système préférentiel des accords de Lomé, en vue de le remplacer par
un nouvel accord de partenariat économique compatible aux dispositions
de l’Organisation mondiale du commerce.
Les APE, dont l’entrée en vigueur est prévue le 1 er janvier 2008, entendent s’attaquer aux
problèmes rencontrés dans différents domaines liés au commerce en intégrant les préoccupations
de développement ainsi que stimuler les investissements et les exportations
des pays ACP. Trois principes fondent les APE. Il s’agit de la réciprocité, la négociation et
la signature par région ainsi que le traitement particulier pour les pays moins avancés. De
par leurs particularités, les APE présentent plus d’opportunités que les acteurs économiques
de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale0000 pour relever
des défis économiques.
À ce colloque doivent participer des représentants de groupements financiers bancaires,
de groupements d’assureurs, de bourses régionales des valeurs, de la Commission européenne
et des représentants de la Banque européenne d’investissement.
Guy-Gervais Kitina
DÉVELOPPEMENT
Le dernier rapport de la Banque mondiale
note la croissance économique de l'Afrique
Selon le rapport de la Banque mondiale 2007 (BM) sur les
Indices de développement, «plusieurs économies africaines
semblent avoir passé le cap et s’être mises sur la voie d’une
croissance économique plus rapide et régulière. Leurs
performances entre 1995-2005 invertissent les effondrements
de 1975-1985 et les marasmes de 1985-1995. Pour la
première fois depuis trente ans, elles croissent au même rythme
que le reste du monde».
Après les taux de croissance négatifs du début des années 1990, l’Afrique subsaharienne
a, par exemple, atteint un taux global de près de 3 % en 1996 et approche
les 4 % actuellement.
Cette légère embellie des économies africaines dévoile, par ailleurs, d'importantes
disparités selon les pays, note le rapport de la BM. On observe que certains pays
sont passés du statut de pays à fort potentiel de développement à celui de pays
pauvre. C’est le cas de la République Centrafricaine, de la République démocratique
du Congo (RDC), alors que le Soudan et la Guinée-Équatoriale font le chemin
inverse. Cette dernière a enregistré la performance économique la
plus forte entre 1996 et 2005, avec un taux de croissance du Produit
intérieur brut (PIB) de 30,8 %.
Le Tchad vient en deuxième position dans cette catégorie, avec une croissance de
9 % sur la même période. La BM ajoute que ces pays (27,7 % de la population
africaine), au rang desquels l’on retrouve également l’Angola, le Nigeria, le Gabon
et le Congo, doivent cette performance uniquement à l’exportation du pétrole qui
représente 67 % du volume de leurs exportations.
Le Cameroun, quant à lui, se trouve dans la catégorie des pays à la croissance
diversifiée (35,6 % de la population africaine), c’est-à-dire dont la croissance du
PIB est d’environ 4 % par an. Dans cette catégorie, on peut également citer le Sénégal,
l’Ouganda, l’Éthiopie, le Burkina Faso, l’Ouganda et le Rwanda.
En queue du classement, il y a la Zambie, le Kenya, la RDC, le Togo et le Zimbabwe.
Dans son rapport, la BM note que l’Afrique du Sud et le Nigeria
demeurent les locomotives de l’économie de l’Afrique subsaharienne,
avec 54 % du PIB de la région à eux deux.
Noël Ndong
Les Dépêches de Brazzaville n°370 - Lundi 03 décembre 2007 I 5

INTERNATIONAL
PROCESSUS DE PAIX DANS LES GRANDS LACS
La RDC a présenté au Rwanda son plan d’action visant
à neutraliser les rebelles
Ainsi que le prévoyait l’accord signé récemment à Nairobi, au Kenya, entre le régime de
Kinshasa et celui de Kigali, la République démocratique du Congo (RDC) a présenté, le 1 er
décembre au Rwanda, son «plan d’action» visant à neutraliser les mouvements rebelles
opérant à l’est de ce pays.
Ce document, qui doit convaincre
toutes les parties, a été remis
aux autorités rwandaises
en présence des délégués des
États-Unis, de l’Union européenne
et des Nations unies. Il
prévoit la sensibilisation des rebelles
en vue de faciliter le désarmement,
la démobilisation
ainsi que le brassage de leurs
troupes au sein de l’armée gou-
Selon les organisateurs, cette
session a eu pour but de sensibiliser
les parlementaires, membres
de la société civile et autres
décideurs venus de Côte d’Ivoire,
du Congo, de Belgique, de
France et de RDC, sur «les conséquences
du pillage des ressources
naturelles et de la dette extérieure
sur la vie des citoyens
dans notre sous-région d’Afrique
centrale».
Un membre de la délégation
congolaise, Rock Nianga, membre
de l’Association pour une alternative
au service de l’humanité,
s’est penché au cours de
cette rencontre sur « l’impact de
la dette sur la santé de la population
au Congo-Brazzaville ». Selon
les données du Programme
des Nations unies pour le développement,
la dette congolaise
qui se chiffrait à 316,6 milliards
de FCFA en 1980 est passée à 4
438,3 milliards de FCFA en 2000.
Avec une montée vertigineuse au
cours des années 1990, car elle
était de 1096,9 milliards en 1990.
Actuellement, la dette semble se
maintenir à son niveau de 2002
grâce aux différentes structurations
et surtout aux volumes de
remboursement : trois cent vingt
milliards de FCFA en 2004 et
quatre cent quarante-huit
milliards en 2006, selon les données
du ministère congolais de
vernementale, avant qu’intervienne
l’opération proprement
dite en cas de récidive de ces
forces dites négatives.
Pour le ministre de la Défense
de la RDC, Chikez Diemu, ce
plan ne fait pas de distinction et
met dans le même panier les rebelles
rwandais, mieux connus
sous l’appellation des Interahamwe
FDLR, et les insurgés
l’Économie , des finances et du
budget. Rock Nianga a démontré,
de fait, que les efforts de remboursement
de la dette et les différents
programmes d’ajustement
structurel ont
réduit les capacités de l’État
dans les domaines sociaux,
la santé notamment.
«En 1973, 9 % du budget national,
soit deux milliards de
FCFA, étaient consacrés à la
santé. La couverture médicale
était assurée par un nombre
suffisant d’agents de santé dans
des structures équipées en matériel
et approvisionnées régulièrement
en médicaments. Les
mêmes facteurs facilitaient
aussi la politique préventive.
En 1982, dans le but de dynamiser
son système de santé, le
Congo a, dans le cadre d’un
plan quinquennal de 1982 –
1986, adopté des mesures qui
visaient à renforcer la qualité
des soins, la politique préventive,
l’approvisionnement et la
distribution des médicaments,
l’augmentation des postes et
personnels de santé. Mais, en
pleine exécution de ce plan, du
fait de l’augmentation des taux
d’intérêt du dollar américain,
suite à une décision de la
Banque fédérale américaine à
l’échelle planétaire, toutes les
dettes du tiers-monde ont
6 I Les Dépêches de Brazzaville n°370 - Lundi 03 décembre 2007
du général dissident Laurent
Nkunda qui prétexte de protéger
son ethnie pour combattre
les Forces armées de la République
démocratique du Congo(
FARDC).
Outre la Mission des Nations
unies en RDC (Monuc) déjà
disposée à prêter main forte
aux FARDC pour neutraliser les
rebelles, les autorités de la RDC
DETTE
Un séminaire à Kinshasa sur les enjeux
de l’annulation de la dette extérieure
des pays d’Afrique centrale
Les associations membres du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde
(CADTM) ont été réunies du 23 au 26 novembre à Kinshasa, en République
démocratique du Congo (RDC), lors d'un séminaire international sur l’audit de la
dette extérieure et des ressources naturelles de l’Afrique centrale.
flambé, passant pour certaines
du simple au quadruple (…).
Il s’en est suivi un Programme
d’ajustement structurel(PAS)
imposé au Congo par ses créanciers,
et qui implique de facto
une réduction des dépenses des
secteurs sociaux dont la santé et
l’arrêt des recrutements de personnel.
Cette austérité budgétaire
vise notamment à amasser
assez de capitaux pour le service de
la dette, au détriment de la santé et
d’autres domaines sociaux.
Aussi, de douze mille agents de
santé en 1985, le Congo s’est-il
retrouvé avec environ sept mille
agents en 1995. En 2006, la part
affectée au service de la dette représentait
38 % du budget
congolais, contre seulement 06
% affecté à la santé. La baisse du
pouvoir d’achat de la population
redevable aux privatisations
et liquidations d’entreprises
étatiques, au gel des
recrutements dans la fonction
publique et à la dévaluation du
FCFA, tous dus aux PAS successifs,
ont renchéri la situation».
Les organisateurs de la rencontre
de Kinshasa appellent toutes les
sensibilités d’Afrique centrale à
militer pour la réalisation d’un
audit de la dette des pays de la
sous-région, en vue de son annulation
à terme.
Thierry Noungou
espèrent bénéficier du soutien
des forces régionales de la
Communauté économique des
États de l’Afrique centrale et de
la SADC pour réussir dans cette
vaste opération militaire.
À Kinshasa, l’opinion craint d’ores
et déjà que les termes d’application
de cet accord soient
mal interprétés par les deux
parties et débouchent sur l’échec
de cet important dossier.
La version devenue de plus en
plus courante est celle selon laquelle
les Rwandais pourraient
accepter le concept de «neutralisation»
contenu dans le document,
qui est bien différent de
l’accord de Lusaka.
«Si le terme de neutralisation
voulait dire éliminer physiquement
les Interahamwe ou
les emprisonner à vie, certainement
que le Rwanda approuverait
cette initiative.
Mais si cette neutralisation
consiste à éloigner, désarmer
et réinsérer les rebelles rwandais
dans la vie sociale, avec
possibilité d’ouvrir l’espace
politique rwandais au terme
d’un compromis interne,
cette approche serait rejetée
par Kigali», a déclaré un observateur
de la situation entre
MIGRATIONS
les deux pays.
«La présentation de ce plan
d’action ne résoudra pas nécessairement
les malentendus
qui ont assombri pendant
plusieurs mois, voire
des années, des relations entre
la RDC et le Rwanda,
avant que les deux parties ne
s’asseyent à la table des négociations.
Ce serait trop beau
pour croire à cette éventualité
en minimisant les raisons
profondes qui ont soustendu
toute cette période
meurtrière et destructive,
émaillée d’insécurité, d’instabilité,
de méfiance entre les
deux pays, au-delà de toute la
région des Grands Lacs», a
fait remarquer un habitant de
Kinshasa, ajoutant que le président
américain George Bush ferait
mieux de jouer à la médiation
entre le président rwandais
Paul Kagamé, et le président de
la RDC, Joseph Kabila, comme
son administration l’a d’ailleurs
fait récemment en convoquant
à Annapolis un sommet pour
tenter de pacifier le Proche-
Orient et apaiser la tension entre
Arabes et Israéliens.
Nestor N’Gampoula
Les Nations unies inquiètes de l’arrivée massive
de réfugiés centrafricains au Cameroun
Quelque quarante-cinq mille personnes en provenance de la
République Centrafricaine (RCA) ont trouvé refuge au
Cameroun. Le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires (OCHA) craint que ce pays d’accueil n’ait pas
suffisamment de moyens ni de ressources pour l’ensemble des
réfugiés.
«Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés
(HCR) au Cameroun a rapporté qu’il a enregistré vingt-trois
mille réfugiés centrafricains entre mai et octobre
2007 seulement, et il estime que sept mille à dix
mille nomades Mbororo sont susceptibles de chercher
bientôt refuge dans le pays», indique l’OCHA.
Le système des Nations unies au Cameroun a aidé le gouvernement
à élaborer un plan afin de fournir l’aide humanitaire nécessaire
aux déplacés. «Mais si une aide internationale supplémentaire
n’arrive pas assez vite, les autorités locales ne
seront peut-être pas capables de répondre aux demandes,
surtout si les besoins et le nombre des réfugiés augmentent»,
redoute l’agence.
En effet, les personnes déplacées quittent le nord-ouest de la
RCA, une région actuellement en proie à un conflit violent entre
l’armée nationale et les groupes rebelles. Par ailleurs, la
prolifération des bandes criminelles armées, locales ou
étrangères, et les nombreux enlèvements contribuent à semer
la terreur parmi la population locale.
Selon l’OCHA, plus de trois cent mille personnes, soit 7% de la population,
auraient quitté leur maison dans le nord du pays, et l’insécurité
régnante fait craindre une aggravation de la situation.

CHRONIQUE
Connaissez-vous
"Les Africains de
la chanson francophone"
du Hall de la chanson? La rencontre sur l’harmonisation des droits
L
e Hall de la chanson, association de la loi
1901 établie à La Villette, à Paris, et soutenue
par le ministère français de la
Culture et la Société française des droits d'auteurs
(SACEM) a plus d'un tour dans son sac
pour intéresser les artistes musiciens et
promouvoir leur art. Elle a été créée en 1990 avec
comme objectif majeur de valoriser un patrimoine
méconnu, à savoir la construction progressive
d'une généalogie de la chanson dans le
but de démontrer la relation indissociable qui
existe entre les différents genres, et cela
sans restriction aucune.
Pourquoi estimons-nous utile et opportun d'en
parler en ce jour ? Naturellement à cause du courage
et de l'aplomb que nécessite un tel objectif.
Mais surtout à cause de l'un de ses nombreux
programmes et projets qui interpellent les Africains.
Nous voulons parler de l’opération "Les Africains
de la chanson francophone", concept à laquelle
est associée l'Agence
intergouvernementale de la francophonie. Ce
programme, en sa phase expérimentale et
concomitamment à une présentation griotte sur
fond de musique et animation, permet de connaître
sur la toile Internet les artistes musiciens
francophones du continent tout en les écoutant.
Joignant l'utile à l'agréable, l'on apprend à découvrir
les aires musicales africaines sur une carte
«cliquable» ainsi que les villes et instruments auxquels
on peut les associer. Véritable site pédagogique
dans sa dimension multiple, le programme
"L'Atelier musical" permet de choir ses
propres mix et instruments afin de créer et concevoir
ses propres sons de musique et d’être naturellement
assisté en ligne en cas de difficultés.
Par ailleurs, l'encyclopédie que reflète réellement
"Les Africains francophones" met à la disposition
des passionnés et autres amoureux de la musique
un lexique des cultures, des genres, des instruments.
Et la jeunesse ne demeure pas en reste
puisque lui est consacré un espace bibliographie
des généralistes auquel il convient d'ajouter une
discographie achalandée qui associe traditionnel,
compilations et nouveautés par État.
Programme ambitieux, nous ne le répéterons jamais
assez, l'interface permet de présenter des
artistes assez représentatifs du continent par aires
musicales qui, s'ils ne sont pas nombreux
compte tenu de la grande diversité du continent
en la matière, permettent toutefois une impulsion
valorisant les artistes à l'instar de Youssou Ndour,
Koffi Olomidé, Amadou Maryam, Luambo Makiadi,
Zao, etc.
FerréoL Constant Patrick Gassackys
INTERNATIONAL/CULTURE
NAVIGATION AÉRIENNE
L’envol de la compagnie communautaire
Air CEMAC est imminent
La ville de Douala au Cameroun a abrité récemment deux rencontres importantes. Le 14 novembre, des experts de plusieurs pays d’Afrique
centrale se sont réunis en vue de l’harmonisation des droits compensatoires et des Tarifs extérieurs communs (TEC). Puis, les 15 et 16 novembre,
s'est tenue la réunion ad hoc d’experts sur le programme pluri-annuel entre la Commission économique pour l’Afrique (CEA), la Communauté
économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
compensatoires et des TEC était organisée
sous l’égide du bureau sous-régional pour
l’Afrique centrale de la Commission économique
des Nations unies pour l’Afrique
(CEA/BSR-AC). Au cours des discussions,
le vice-président de la commission de la
CEMAC, Jean-Marie Maguena, a fait le point
sur la situation de la compagnie aérienne
communautaire Air CEMAC, en gestation
depuis quelques années. «Le projet de création
de la compagnie Air CEMAC est suffisamment
avancé», a-t-il déclaré.
«Toutes les parties prenantes de ce projet
ne ménagent aucun effort pour sa concré-
tisation. La preuve, pratiquement tous les
pays membres de la CEMAC ont déjà désigné
Air CEMAC comme un instrument d’intégration
sous-régionale. C’est une reconnaissance
du rôle intégrateur de la
compagnie communautaire», a poursuivi
Jean-Marie Maguena. Il a attesté que
l’aspect financier du projet était bouclé. «De
ce projet communautaire il ne restait que
la cession des droits de trafic aérien par les
Etats membres de la CEMAC. Cette cession
est effective depuis août dernier. Seul le
Cameroun est en retard dans la cession de
ses droits de trafic aérien».
«Nous avons bon espoir que ces négocia-
tions avec le Cameroun aboutissent dans
les prochaines semaines. Contrairement à ce que
vous pouvez imaginer, le Cameroun croit au projet
Air CEMAC», selon un cadre de la CEMAC.
En outre, les difficultés de la compagnie
aérienne camerounaise Cameroon Air
Lines, et la reprise par le Maroc de Air
Gabon ont accéléré la prise de décision des
chefs d’Etat de la CEMAC.
Air CEMAC pourra contribuer au désenclavement
du Tchad et de la République
centrafricaine (RCA) et surtout offrir une alternative
aux voyageurs en provenance et à destination
de la Guinée-Équatoriale et du Congo.
Noël Ndong
3 e ÉDITION DE “TAM-TAM D’OR”
De nombreux prix décernés aux artistes et
mécènes à Brazzaville
La soirée culturelle
consacrée à la remise
des trophées de la
musique congolaise
comptant pour la 3e
édition de “Tam-Tam
d’or” s’est déroulée le
29 novembre au palais
du Parlement à
Brazzaville.
Cette soirée, qui avait pour but d’encourager
les talents de la musique
congolaise était parrainée par les
ministres de la Communication,
Alain Akouala Atipault ainsi que de
la Culture et des arts, Jean-Claude Gakosso.
Les Trophées de la musique congolaise ont
été décernés aux cinq nominés de la catégorie
«découverte» ; il s’agit de Chérille,
Reneta Correia Anibal, le groupe N’kota,
Mombo Cedesao d’Owando et le groupe Sa
Grâce de Pointe-Noire. Le prix de la catégorie
«révélation musicale» est revenu à Foxy,
tandis que le prix «du jury» a été décerné à
Rufin Hodjar et Écho d’Afrique. T.H-Musica
de Pointe-Noire s’est vu attribuer le prix de
la catégorie «du meilleur groupe tradimoderne
et les prix spéciaux du jury ont été
remis à Kingoli National de Brazzaville et à
Mongondara de la Bouenza. Ezito Ambembe
de Brazzaville a été reconnu comme le
meilleur groupe traditionnel alors que le lauréat
du meilleur orchestre chrétien pour cette
3 e édition a été les Archanges de Brazzaville.
La chorale Sainte Odile de Brazzaville a reçu
le prix de «la meilleure chorale chrétienne»,
les prix du jury ont été remis à Échos de la
joie de Pointe-Noire et à Écodi de Brazzaville.
Dans la catégorie du meilleur clip de la
musique chrétienne, la palme est revenue
aux Rescapés de New Apôtres. En le sacrant
meilleur groupe des «musiques d’ailleurs»,
le jury a reconnu le talent incontestable de
S.O.S Salsa. Prix du meilleur spectacle de
Papa Wemba, Ferréol Gassackys et Théo Blaise Nkounkou
étaient présents à la soirée de “Tam-Tam d’or”
l’année, le spectacle de Casimir Zao au Centre
culturel français (CCF) de Brazzaville. Le
festival U’sangu Ndji Ndji sur la musique de
recherche qui s’est déroulé à Pointe-Noire a
été sacré meilleure manifestation culturelle
de l’année. La charmante Chérille a arraché
le prix de la catégorie «originalité musicale».
Meilleur orchestre de l’année, Extra-Musica
Zangul de Roga Roga a remporté également
le prix de la catégorie du meilleur clip de
musique type avec son album «La Main
Noire». Le Tam Tam d’or de la diaspora est
revenu à Pierrette Adams, artiste musicienne
congolaise basée en Côte-d’Ivoire, et Saint
Pétro, qui évolue en France, a reçu le prix du
Jury. Meilleure chanson étrangère : Mercure
de Ferre Golla. Prix du jury : Salela nga bikamua
de Marie Missamu et Liputa de Fally
Ipupa. Prix de la meilleure activité culturelle: festival
Brazza Jazz Fusion. Prix du jury : Mwassi ya
somi. Meilleure chanson de l’année : Yaourt de
l’orchestre Universal Zangul d’Oxygène.
L’album «Terre Sacrée», de l’association
Lumière d’Afrique du producteur Ferréol
Constant Patrick Gassackys, a été sacré
«meilleur album de l’année». Pour la catégorie
«homme culturel» de l’année le lauréat
est le CCF de Brazzaville. Et les prix du jury
ont été décernés à Laurent Tassani, Maître
Onas, Jeany Ibela Ibel, la maison Denide-
production et Sylvain Loudi.
Pour leur contribution à la
promotion musicale, Clotaire
Kimbolo qui venait de célébrer
ses quarante ans de
musique, Sébas Enémen,
les Bantous de la capitale et
Norbert Dabira, pour sa
constance dans la promotion
de cette musique, ont reçu
le prix d’encouragement.
Le président de la République
démocratique du
Congo (RDC), Joseph
Kabila, a été plébiscité
«Grand mécène culturel». Ce prix avait été
attribué lors de la première édition, en 2005,
à son homologue Denis Sassou N’Guesso
pour avoir ramené et consolidé la paix dans
son pays. Joseph Kabila a été primé en raison
de ses efforts consentis en faveur de la
paix en RDC. Une paix qui a permis aux artistes
de ce pays de bénéficier d’une assistance
multiforme, notamment la mise à la disposition
des artistes d’un montant d’un milliard
de F CFA par le président de la République
qui a également financé le séjour des cent
cinquante artistes ayant participé au festival
«Yambi» à Bruxelles et bien d’autres actions.
L’ambassadeur des États-Unis, Robert Weisberg,
et son épouse ainsi que Papa Wemba,
l’une des icônes de la musique congolaise,
parrain de cette 3 e édition, ont rehaussé de
leur présence l’éclat de cette soirée au côté
d’autres personnalités telles que le maire de
Brazzaville, Hugues Ngouelondélé, et Claudia
Lemboumba Sassou N’Guesso, conseiller
à la communication et aux relations
publiques du chef de l’État.
La soirée s’est terminée à minuit cinquante
avec Papa Wemba qui a entonné l’une de
ses plus belles mélodies, «Yo té», pour le plus
grand bonheur de l’assistance.
Jean Dany Ébouélé
Les Dépêches de Brazzaville n°370 - Lundi 03 décembre 2007 I 7

VIH/SIDA
La société civile plaide pour
la gratuité globale de la prise
en charge des personnes vivant
avec la maladie
Les ONG, les associations et les confessions religieuses impliquées dans la lutte contre le
VIH/sida au Congo ont plaidé, le 1 er décembre au palais du Parlement, à l’occasion de la Journée
mondiale de lutte contre le sida, pour la gratuité de la prise en charge globale des personnes
vivant avec la maladie au Congo (PVVIH) d’ici début 2008.
Le plaidoyer de la société civile a été fait devant
le Premier ministre chargé de la coordination
de l’action du gouvernement et premier viceprésident
du Conseil national de lutte contre le
sida, Isidore Mvouba, les membres du gouvernement,
les ambassadeurs et les chefs des missions
diplomatiques et consulaires.«Nous suggérons
que le gouvernement de la République,
qui a déjà consenti des efforts louables dans la
lutte contre le VIH/sida au Congo, décide de la
gratuité totale de la prise en charge des personnes
vivant avec la maladie dans notre pays»,
a déclaré le président du Forum national des
ONG et des associations de lutte contre le sida,
Julien Mackaya.
Le président de la République, Denis Sassou
N’Guesso, a-t-il rappelé, a décidé en 2006 de
la gratuité des soins au traitement antirétroviral
et du dépistage de la maladie sur toute l’étendue
du territoire national. Quoique cette décision
ait été effective depuis janvier 2007, le bilan
d’inclusion préalable à l’accès gratuit au traitement
reste cependant à la charge des
PVVIH.
«L’inclusion au traitement antirétroviral exige un
bilan biomédical dont le coût n’est pas accessible
aux malades du sida pour la plupart vulnérables.
Certains malades ne peuvent donc
pas bénéficier du traitement à cause du bilan
qui est à refaire tous les trois ou six mois», a
plaidé le président du forum.
L
a semaine qui débute
s’annonce importante pour
l’Afrique. Elle sera, en effet,
marquée par deux rencontres
internationales qui, cela ne fait d’ores
et déjà aucun doute, auront des
conséquences durables sur les relations
entre le continent et le reste du monde.
La première se déroulera à Paris et
sera centrée sur le développement
durable. Avec un impressionnant
panel d’orateurs qui, deux jours
durant, traiteront de la croissance
écologique, de la gouvernance des
biens communs, des régulations
sanitaires, de la démographie et des
migrations, de la recherche et du
développement, de l’innovation, de
l’énergie et des transports; bref de
tous les problèmes dont la solution
commande à moyen terme la survie
de notre espèce. Et comme nous
Les confessions religieuses, par la voix de leur
coordinateur, le père Bernard Diafouka, ont
remercié le président de la République et son
gouvernement pour la gratuité des antirétroviraux
et le dépistage, deux opérations qui permettent
de réduire la morbidité et la mortalité
dues à la maladie. Cependant, a précisé le père
Diafouka, «nous souhaitons que dans son message
de fin d’année, le président de la Répu-
8 I Les Dépêches de Brazzaville n°370 - Lundi 03 décembre 2007
l’avons annoncé dans nos colonnes, un
déjeuner-débat autour du président du
Congo, Denis Sassou N’Guesso,
invité d’honneur de ce Forum
mondial du développement durable,
clôturera les travaux le 7 décembre.
La deuxième rencontre se tiendra à
Lisbonne à la fin de cette même
semaine. Elle réunira dans la capitale
portugaise les chefs d’État de l’Union
africaine et de l’Union européenne
pour un débat de fond qui promet
d’être animé et auquel participera,
bien sûr, le chef de l’État congolais.
Au cœur de ce sommet, le premier
depuis sept ans, figurera la question
très cruciale des rapports que
l’Afrique et l’Europe devront entretenir
dans le futur ; une question d’autant
plus essentielle que les Africains ont
bien l’intention de mettre les points
sur les i en rappelant à leurs
blique annonce la gratuité du bilan biologique».
«Notre souhait est que ce bilan soit également
suivi de la gratuite d’hospitalisation», a appuyé
la présidente du Réseau national des associations
des positifs du Congo, Valérie Maba.
Le Premier ministre a déclaré prendre acte de
toutes les propositions «pertinentes» et les
doléances formulées par la société civile. «Je
les transmettrai au président de la République,
afin que dans les jours qui viennent des mesures
appropriées soient prises», a rassuré Isidore
Mvouba. Rappelant que le sida constitue «la
peste des temps nouveaux», il a appelé tous les
acteurs à « agir » efficacement pour que la lutte
contre la maladie soit effective.
Au Congo, a rappelé la ministre de la Santé,
Le personnel de la Sécurité présidentielle sensibilisé au VIH/SIDA
À l’occasion de la Journée mondiale du sida, la Direction générale
de la sécurité présidentielle (DGSP) a organisé samedi
matin, à Mpila, un séminaire de sensibilisation à l’intention des
directeurs, chefs de service et commandants d’unité de cette
entité.
Organisée conjointement par la DGSP et l’Association congolaise
des donneurs de sang bénévoles (ACDSB), ce séminaire
visait à faire prendre conscience au personnel de la sécurité
présidentielle des dangers du sida. Selon le directeur de cabinet
du DGSP le personnel de cette structure est exposé à des
risques importants à cause de sa mobilité. Les officiers et cadres
de la DGSP ont donc le devoir de parler des
dangers du sida à leurs subordonnés et de vulgariser
les méthodes de protection.
Parlant en sa qualité de pair éducateur, un officier a donné
quelques statistiques sur la maladie dans notre pays. En 2003,
a-t-il indiqué, on estimait à 4,2 % la contamination au Congo.
Cette contamination varie d’un département à un autre en fonction
des facteurs de promiscuité, de modernisme et surtout du
pouvoir d’achat et de contact avec l’extérieur. Si Brazzaville a
un taux de contamination de 3,3 %, il est de 9,4 % à Dolisie
et 1,3 % seulement à Djambala ou Impfondo alors qu’il
est de 10, 3 % à Sibiti.
Le Président de l’ACDSB, Michel Mizére, a souligné l’importance
du don de sang qui est un geste humanitaire et de solidarité.
Son association s’est fixé comme objectif de faire de
tous les Congolais âgés de dix-huit à soixante ans des donneurs.
Mais, a-t-il précisé, il faut que ce soient des donneurs
sains. Il est important que les hommes comprennent cette nécessité
car le sang ne peut être produit en dehors du corps humain.
Cette opération s’effectue dans les Postes de transfusion sanguine.
Il en existe trois au total à Brazzaville : au Centre hospitalier
universitaire, à l’hôpital de base de Makélékélé et à celui
de Talangai. Un donneur régulier et fidèle bénéficie d’avantages
sanitaires importants. En cas de besoin, il reçoit gratuitement
une poche de sang pour lui-même ou pour ses
tiers (conjoints, enfants, père ou mère).
Le personnel de la DGSP s’est réjoui de cette initiative. À la fin du
séminaire, un lot important de préservatifs a été distribué.
Emmanuel Mbengué
RÉFLEXION
Afrique-Europe : une semaine cruciale
interlocuteurs qu’ils attendent de
l’Europe autre chose qu’une aide
théorique et des sermons vertueux
sur la bonne gouvernance.
Ces deux débats, apparemment,
n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Mais
en réalité ils sont étroitement liés car
l’Afrique est devenue en quelques
années une actrice incontournable
du développement durable qui
commande lui-même l’avenir de la
planète. Et l’Europe sait
pertinemment qu’elle joue son avenir
dans la remise à plat de ses relations
avec l’Afrique, un continent dont elle
a jusqu’à présent exploité les
ressources au delà du raisonnable,
sans véritablement songer à
acquitter la dette ainsi accumulée.
Les temps ayant changé et les pays
africains, de plus en plus courtisés
DERNIÈRE HEURE
La société civile impliquée dans la lutte contre le VIH/sida
Émilienne Raoul, cent quarante mille personnes
vivent avec le sida. Environ neuf mille sont
inscrites, dont quatre mille sept cent seize sont
sous traitement antirétroviral. Le thème national
de la 19 e Journée mondiale de lutte contre
le sida, «Leadership : dites à tous que le dépistage
du VIH est gratuit», concrétise l’engagement
de l’accès à la prévention, aux traitements
et aux soins du VIH/sida.
Pourtant, a soutenu la ministre, l’extension de
la prise en charge devra être appuyée par les
actions de renforcement des capacités des formations
sanitaires en infrastructures et équipement
; la formation du personnel, la disponibilité
des antirétroviraux, l’amélioration de
l’accessibilité aux services et des capacités
managériales du secteur.
Ces actions peuvent sans doute assurer une
bonne riposte contre la maladie. Mais la prévention
demeure la stratégie primordiale, a
estimé la représentante de l’OMS au Congo,
Fatoumata Nafo Traoré. «Nous mettons de gros
moyens pour traiter ceux qui souffrent, mais
nous ne sommes pas encore arrivés à colmater
les brèches, le niveau de prévention laisse encore
à désirer», a-t-elle précisé. «Chaque nouvelle infection
doit être perçue comme un échec de nos programmes»,
a indiqué Nafo Traoré.
Quentin Loubou
par les grandes puissances, affirmant
haut et fort non seulement leur
indépendance par rapport à leurs
anciens tuteurs, mais encore leur
volonté de développer un modèle
politique, économique et social qui
leur soit propre, la question du
développement durable devient
le pivot des relations entre les deux
continents. Elle peut devenir une
pierre d’achoppement et aboutir à
une rupture des liens qui unissent les
deux continents. Elle peut aussi, à
l’inverse, leur servir de ciment si
l’Europe se décide enfin à en faire le
cœur de sa politique africaine.
Observons donc avec attention ce qui
va se passer dans les jours qui viennent à
Paris et à Lisbonne. La suite de
l’aventure en dépend pour une large part.
Jean-Paul Pigasse