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Les paysans révendiquent leur participation - La voix du paysan ...

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L<br />

A LA UNE<br />

a nouvelle loi agricole parle<br />

<strong>du</strong> financement de<br />

l’agriculture au chapitre 3. On<br />

peut lire ceci:<br />

Article 56 : Il est créé un Fonds<br />

national de développement agricole, ciaprès<br />

dénommé Fonds, destiné à financer<br />

l’agriculture.<br />

Article 57 : <strong>Les</strong> ressources <strong>du</strong> Fonds sont<br />

constituées notamment : a) de redevances<br />

prélevées sur les pro<strong>du</strong>its agricoles et<br />

denrées alimentaires importés ; b) de<br />

recettes <strong>du</strong> service de la quarantaine<br />

végétale ; c) d’allocations budgétaires de<br />

l’Etat ; d) de dons et legs; e) de<br />

contributions des bail<strong>leur</strong>s de fonds. Un<br />

décret délibéré en Conseil des ministres<br />

détermine les pro<strong>du</strong>its agricoles et les<br />

denrées alimentaires importés passibles<br />

de la redevance <strong>du</strong> Fonds ainsi que le taux<br />

applicable.<br />

Article 58 : <strong>Les</strong> ressources <strong>du</strong> Fonds sont<br />

recouvrées par voie bancaire et déposées<br />

dans des comptes ouverts à cette fin.<br />

Article 59 : <strong>Les</strong> ressources <strong>du</strong> Fonds sont<br />

mises à la disposition des banques<br />

commerciales et des institutions de microfinances<br />

en couverture <strong>du</strong> financement<br />

public des crédits agricoles ou des<br />

garanties pour les crédits accordés aux<br />

exploitants agricoles.<br />

Article 60 : <strong>Les</strong> crédits accordés aux<br />

exploitants agricoles au titre <strong>du</strong> Fonds<br />

sont assujettis à des taux d’intérêt<br />

préférentiels.<br />

Article 61 : L’accès aux crédits <strong>du</strong> Fonds<br />

est soumis aux conditions particulières<br />

suivantes :<br />

a) être un exploitant ou un regroupement<br />

d’exploitants agricoles ayant une<br />

existence légale ;<br />

b) offrir des garanties de remboursement<br />

des capitaux empruntés ;<br />

c) s’engager à affecter la totalité <strong>du</strong> crédit<br />

à l’activité agricole financée.<br />

Article 62 : Outre l’octroi des<br />

Lisez et<br />

faites lire<br />

subventions, la province et l’entité<br />

territoriale décentralisée prennent, dans<br />

<strong>leur</strong>s juridictions respectives, les mesures<br />

incitatives pour la promotion des<br />

investissements publics et privés et<br />

l’octroi des <strong>La</strong> crédits pour Voix le développement<br />

de l’agriculture<br />

Pour les <strong><strong>paysan</strong>s</strong>, ce fonds qui arrive à<br />

point Du nommé <strong>leur</strong> Paysan<br />

permettra assuremment<br />

d’accroître <strong>leur</strong> pro<strong>du</strong>ction ; <strong>leur</strong> revenu et<br />

aussi <strong>leur</strong> Congo-<br />

niveau de vie. Depourvus de<br />

moyens , les <strong><strong>paysan</strong>s</strong> éprouvent à ce jour<br />

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°19.P.14<br />

Fonds de promotion de l’Agriculture<br />

<strong>Les</strong> <strong><strong>paysan</strong>s</strong> <strong>révendiquent</strong><br />

<strong>leur</strong> <strong>participation</strong><br />

<strong>La</strong> question de financement agricole reste au cœur de débats des ateliers organisés à l’initiative de l’Alliance AgriCongo au bénéfice des<br />

leaders d’organisations <strong>paysan</strong>nes. <strong>Les</strong> participants à ces ateliers ont tous relevé que l’agriculture sans argent ne peut pas évoluer. Ils ont<br />

ainsi reconnu la pertinence de la loi portant principes fondamentaux <strong>du</strong> secteur agricole qui prévoit en ses articles 56, 57,58,59, 60, 61 et 62<br />

la création d’un fonds pour le financement de l’agriculture.<br />

d’énormes difficultés pour acheter des<br />

intrants, les semences et entretenir une<br />

main d’oeuvre . Ce déficit les contraint<br />

d’ail<strong>leur</strong>s à être incapables d’acquérir des<br />

petites unités de pro<strong>du</strong>ction. Leurs<br />

pro<strong>du</strong>its sont ven<strong>du</strong>s à des prix dérisoires,<br />

sans va<strong>leur</strong> ajoutée. <strong>La</strong> conséquence est<br />

que les <strong><strong>paysan</strong>s</strong> restent fatalement pauvres<br />

ré<strong>du</strong>its dans une agriculture de<br />

susbsistance sans avenir. Ainsi espèrentils<br />

participer à la gestion de ce fonds<br />

agricole pour ne plus retomber dans les<br />

erreurs <strong>du</strong> passé .<br />

Il faut dire que les pro<strong>du</strong>cteurs agricoles<br />

ont toujours été des parents pauvres en<br />

RDC. Pourtant ils participent au PIB <strong>du</strong><br />

pays à hauteur de 35 % chaque année. Ce<br />

qui contraste énormément avec la part <strong>du</strong><br />

budget réservé au secteur agricole. Pour<br />

2012, l’on parle de 3, 5 % <strong>du</strong> budget- une<br />

première- qui sera affecté à ce secteur.<br />

DIFFICILE ACCES AUX CREDITS<br />

L’accès au crédit reste difficile et très<br />

limitatif dans l’ensemble de l’économie<br />

congolaise. Le système bancaire<br />

comprend plus d’une vingtaine de<br />

banques commerciales dont les agences<br />

sont situées principalement à Kinshasa et<br />

dans les chefs-lieux des provinces. On<br />

estime qu’actuellement, il n’y a pas plus<br />

d’un millions de comptes bancaires pour<br />

une population de plus de 65 millions<br />

d’habitants. Il existe par ail<strong>leur</strong>s un nombre<br />

grandissant de coopératives d’épargne et<br />

de crédit (COOPEC) essentiellement à<br />

Kinshasa, au Katanga, au Bas-Congo et<br />

dans les Kivu (il n’en existe encore aucune<br />

dans certaines provinces comme le<br />

Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>). Mais de nombreuses<br />

COOPEC ont de graves problèmes de<br />

gestion et une situation financière très<br />

fragile. Seulement 90 COOPEC ont pour<br />

l’instant été accréditées par la Banque<br />

centrale <strong>du</strong> Congo qui a commencé à<br />

réguler plus étroitement <strong>leur</strong><br />

développement. Enfin, il existe de<br />

nombreuses initiatives de microcrédit<br />

initiées par des ONG et/ou dans le cadre<br />

de projets de développement, de<br />

couverture en général très limitée et dont<br />

la viabilité est douteuse.<br />

<strong>Les</strong> activités des banques et des COOPEC<br />

concernent essentiellement la collecte<br />

d’épargne et le crédit à très court terme.<br />

Aucune de ces institutions n’offre de prêts<br />

à moyen terme. <strong>Les</strong> taux d’intérêt sont très<br />

élevés (40-50% pour les prêts en Francs<br />

congolais et 16-20% par an pour les prêts<br />

en dollar) et les crédits doivent être<br />

sécurisés par des garanties réelles que peu<br />

d’emprunteurs sont capables d’apporter.<br />

<strong>La</strong> seule institution accordant des crédits<br />

Emmanuel KOKOLO<br />

Faute de financement, les <strong><strong>paysan</strong>s</strong> congolais sont incapables de s’octroyer de petites unités de pro<strong>du</strong>ction<br />

à moyen terme est le Fonds de promotion<br />

de l’in<strong>du</strong>strie (FPI), une institution<br />

publique créé en 1989 pour financer<br />

l’activité économique, en particulier<br />

l’investissement. <strong>Les</strong> prêts <strong>du</strong> FPI sont<br />

accordés à des taux hautement<br />

subventionnés (15% par an en FC) et la<br />

demande des investisseurs est donc forte.<br />

Cependant les ressources <strong>du</strong> FPI sont très<br />

limitées33 et l’obtention d’un prêt est<br />

assez difficile. De plus, les conditions de<br />

crédit (5 ans avec un an de différé au mieux)<br />

Leurs pro<strong>du</strong>its sont ven<strong>du</strong>s à un prix dérisioire sans va<strong>leur</strong> ajoutée<br />

ne sont pas compatibles avec de nombreux<br />

investissements dans l’agriculture<br />

(irrigation, cultures pérennes). Enfin, il<br />

n’existe pas en RDC d’institution<br />

apportant des capitaux à risque.<br />

<strong>Les</strong> investissements dans l’agriculture,<br />

comme dans les autres secteurs de<br />

l’économie, doivent donc être financés<br />

soit sur crédits « off-shore », que peu<br />

d’investisseurs sont capables de<br />

mobiliser, ou sur ressources propres. (Lire<br />

à ce sujet. L’Agriculture : Pierre<br />

Angulaire de l’Economie de la RDC,<br />

article de Jean-Paul Chausse, Thomas<br />

Kembola et Robert Ngonde)<br />

Partout ail<strong>leur</strong>s, lors des échanges ,les<br />

<strong><strong>paysan</strong>s</strong> souhaitent participer à la<br />

constitution de ce fonds , à sa gestion et à<br />

la répartition de ce fonds de promotion de<br />

l’Agriculture pour ne pas revivre la triste<br />

et malheureuse expérience de la Banque<br />

de crédit agricole et <strong>du</strong> Fonds de<br />

Convention de Développement (FCD ,<br />

ancêtre <strong>du</strong> FPI) où les crédits étaient plus<br />

accordés aux dignitaires de la Deuxième<br />

République qu’aux <strong><strong>paysan</strong>s</strong>. <strong>Les</strong><br />

coopératives <strong>paysan</strong>nes sont également un<br />

exutoire idéal pour faire parvenir des fonds<br />

aux <strong><strong>paysan</strong>s</strong>. Ces structures sont<br />

nécessaires et ne demandent qu’à être<br />

reformées d’autant plus que les<br />

coopératives existantes offrent des taux<br />

d’intérêt et gages qui sont supérieurs à <strong>leur</strong><br />

revenu

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