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Les paysans révendiquent leur participation - La voix du paysan ...

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Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong> : Augmentation des prix des<br />

portions des forêts à Kikwit<br />

Kikwit et ses périphéries les<br />

fermiers et les chefs de terre<br />

A augmentent chaque année les<br />

prix des portions des forêts<br />

qu’ils vendent aux <strong><strong>paysan</strong>s</strong><br />

pour défricher les champs. Conséquence :<br />

plusieurs <strong><strong>paysan</strong>s</strong> démunis n’ont pas pu<br />

faire face l’année dernière. « Na mvula me<br />

luta mono me basis ave nguba, masangu,<br />

mantete ti manio cna mpila ya mono<br />

vandaka kusala ntete. Bilanga ya 25 ares<br />

ya beto sumbaka na 42.000 fc na 2010, yo<br />

kumaka na 2011 na 60.000 fc. Mono<br />

kukukaka ve na kusumba ( l’année passée<br />

je n’avais plus semé et récolté des<br />

arachides, maïs, courges et maniocs<br />

comme d’habitude.<br />

Un champ de 25 ares que nous achetions à<br />

42.000 fc (45,6$) en 2010, est arrivé en<br />

2011 à 60.000 fc, soit 65,2 $. Je n’avais<br />

plus de force pour acheter) », regrette, tête<br />

baissée Germaine Mukanga, veuve de 49<br />

ans qui nourrit une famille de 6 enfants<br />

dont deux ne sont plus scolarisés faute de<br />

moyens.<br />

Mukanga, habitant la commune de<br />

Kazamba, cultivait ses champs à Vunda<br />

dans le secteur Kipuka à une douzaine de<br />

kilomètres de Kikwit dans le sud-ouest<br />

de la République démocratique <strong>du</strong> Congo<br />

(RDC) où des dizaines des familles ont<br />

l’habitude de défricher des champs. Pierre<br />

Mufondia, 50 ans, est un <strong>paysan</strong> de<br />

Kikwit 3 dans la commune de Nzinda.<br />

Souvent il fait son agriculture à<br />

Mudikongo et Mipangu, respectivement<br />

à 10 et 13 kilomètres de Kikwit. Il connaît<br />

la même situation. « En 2010 nous<br />

achetions un champ de 30 ares à32.000 fc,<br />

soit 35 $ , mais en 2011 c’était augmenté<br />

à 43.000 fc , soit 47 $. Cela nous a paralysé<br />

», témoigne-t-il fâché .Dans le rayon de<br />

<strong>La</strong> maraîchère Kiakuma Wambaka : « Mon souci est que<br />

l’Etat comprenne l’amp<strong>leur</strong> de cette activité… »<br />

(suite de la page 18)<br />

nourrir ma famille. Ça fait 15 ans depuis<br />

que je commençais ce travail. » Elle a été<br />

initiée par sa mère qui faisait le même<br />

travail dans le temps. « J’ai commencé<br />

avec des légumes ici à Kinshasa. Bien<br />

avant, je faisais des champs avec ma mère<br />

au Bas-Congo vers la chute de Zongo »,<br />

se confie Kiabuma au journal « <strong>La</strong> <strong>voix</strong><br />

des <strong><strong>paysan</strong>s</strong> congolais ». Ce travail lui<br />

permet de subvenir à ses besoins et à venir<br />

à la rescousse de son foyer. « Je gagne en<br />

vendant. C’est ce qui m’oblige à bien faire<br />

mon travail d’agriculture », a-t-elle dit<br />

avant d’ajouter : « Nous exploitons cet<br />

espace dans le cadre de la paroisse. Mais<br />

en revanche, nous donnons quelques<br />

choses sous formes d’offrandes. »<br />

Cette maraîchère émet le vœu : « Mon<br />

souci est que l’Etat comprenne l’amp<strong>leur</strong><br />

de cette activité. Il faut qu’il commence à<br />

s’occuper de nous parce que nous faisons<br />

vivre aussi un petit nombre de la<br />

population.» Avant de faire le travail de<br />

champ, dit-elle, il y a toujours des<br />

Carrefour, à 20 km de Kikwit, dans le<br />

secteur Imbongo, ce sont aussi des<br />

p<strong>leur</strong>es. Maman Yvonne Mbundana de la<br />

commune de Lukolela n’y vas plus depuis<br />

deux ans : « les chefs des terres et les<br />

fermiers exagèrent. A Kakoy, Carrefour et<br />

Kwangamala, ils augmentent les prix de<br />

la même façon. 55.000 fc (59,7 $) en 2009,<br />

70.000 fc (76 $) en 2010 et 80.000 fc (90<br />

$) en 2011 pour une portion de 50 ares »,<br />

indique-t-elee.Ces trois <strong><strong>paysan</strong>s</strong> font parti<br />

de plusieurs autres qui ont vu <strong>leur</strong>s<br />

activités agricoles chuter suite à<br />

l’augmentation systématique des prix des<br />

portions des forêts par les fermiers et chefs<br />

des terres. Cette situation a connu des<br />

retombées négatives sur la vie des<br />

<strong><strong>paysan</strong>s</strong>. Plus de 60 pour cent des<br />

populations en RDC vivent des activités<br />

champêtres, mais le problème foncier<br />

constitue une sorte d’épine dans les roues<br />

agricoles. « Malgré toute la bonne volonté<br />

qu’ils peuvent manifester, l’accès à la terre<br />

par les agriculteurs reste un casse-tête »,<br />

reconnait le Docteur Christophe-Arthur<br />

MAMPUYA, directeur chef de service au<br />

secrétariat général <strong>du</strong> ministère de<br />

l’Agriculture, Pêche et Elevage en RDC.<br />

Quant à eux les chefs des terres et fermiers<br />

contactés se sont évertués de donner des<br />

explications par rapport à l’augmentation<br />

des prix des portions des forêts : « Nous<br />

sommes souvent dérangés par l’Etat avec<br />

des taxes que nous payons au ministère<br />

de l’Environnement et Conservation de<br />

la nature.<br />

Qui doit payer cet argent ? c’est pourquoi<br />

nous ajoutons cet argent sur les prix de<br />

vente des champs », se justifie Pierrot<br />

Musimantoy un des fermiers rencontré à<br />

Kikwit 3. Musimantoy ajoute une autre<br />

raison : « les agriculteurs gagnent<br />

éléments à mettre ensemble. « <strong>La</strong> terre est<br />

là. Il faut d’abord avoir de l’espace, la houe,<br />

des fumiers, avant de commencer à<br />

labourer…et la semence doit être prête »,<br />

Mme Kiakuma Wambaka dans son champ<br />

beaucoup de pro<strong>du</strong>its agricoles quand ils<br />

exploitent des forêts qui sont dans nos<br />

terres. Et nous autres qu’est-ce que nous<br />

gagnons ? »Un autre chef de terre qui a<br />

requit l’anonymat a révélé à SGL « qu’il<br />

y a des gens qui meurent suite à des<br />

problèmes de terre et des forêts. Il y a trois<br />

ans , ajoute-t-il, mon cousin avait trouvé<br />

la mort subitement puisqu’ ‘il avait ven<strong>du</strong><br />

, en mai 2009 , à des piètres prix des<br />

portions des forêts laissées par des ancêtres<br />

dans le secteur Nko ».<br />

« Tout fermier ou chef de terre doit obtenir<br />

de l’Etat un certificat qui l’autorise<br />

d’occuper une portion de terre ou de forêt.<br />

S’il veut aussi abattre des arbres ou la forêt,<br />

il doit passer au ministère de<br />

Equateur: Un conflit foncier<br />

oppose les communautés à Kungu<br />

ne vive tension règne entre les<br />

communautés Lingonda et U Bobeyi dans le secteur de<br />

Bomboma, territoire de<br />

Kungu à l'Equateur, ont indiqué des<br />

sources locales, dimanche 5 mai. <strong>Les</strong><br />

Lingonda accusent les Bobeyi de violer<br />

les limites de <strong>leur</strong>s terres tracées depuis<br />

1958, sous la colonisation, après le premier<br />

conflit qui les avait opposés. Selon<br />

des sources indépendantes, les Bobeyi<br />

ramassent des escargots pour <strong>leur</strong> nourriture<br />

dans la forêt des Lingonda parce que<br />

ces derniers n'en mangent pas. <strong>Les</strong><br />

lingonda verraient d'un mauvais œil ces<br />

incursions dans <strong>leur</strong> forêt.<br />

a épinglé Pasteur Kiakuma Wambaka qui<br />

a renchéri : « Nous n’utilisons pas des<br />

engrais chimiques parce que nous avons<br />

une bonne terre ».Malgré la clôture de cet<br />

l’Environnement pour se conformer à la<br />

loi », Elucide Oscar Aka, chef de service<br />

urbain de l’Environnement et<br />

Conservation de la nature de Kikwit.<br />

IL FAUT UNIFORMISER LES PRIX<br />

Selon Jean-Baptiste Mbwengele,<br />

président de la Coopérative de pro<strong>du</strong>ction,<br />

vente et expédition des frets, une plateforme<br />

qui encadre 240 associations<br />

<strong>paysan</strong>nes dans la province <strong>du</strong> Ban<strong>du</strong>n<strong>du</strong>,<br />

« la diversité et l’augmentation des prix<br />

des champs piétinent les activités<br />

agricoles. C’est pourquoi, l’Etat doit sortir<br />

une loi qui doit uniformiser les prix des<br />

champs pour que les <strong><strong>paysan</strong>s</strong> respirent »<br />

Badylon KAWANDA BAKIMAN<br />

Le chef de groupement de Lingonda,<br />

Zangama Nyapole, affirme avoir saisi les<br />

autorités provinciales, depuis en novembre<br />

2011, "des provocations à répétition<br />

des Bobeyi". Mais ces dernières n'ont pas<br />

réagi, indique-t-il.<br />

<strong>Les</strong> conflits fonciers entre communautés<br />

sont fréquents dans cette province. Le<br />

désaccord entre les Munzaya et les Enyele,<br />

qui se disputaient la gestion des étangs<br />

piscicoles, avait dégénéré, en novembre<br />

2009, en une insurrection armée. Celle-ci<br />

avait embrasé Sud-Ubangi et le Sud-Equateur<br />

au point d'atteindre même Mbandaka.<br />

Des nombreux militaires et civils avaient<br />

espace, le cas de vol décourage les<br />

agriculteurs. Ces derniers en sont<br />

victimes à maintes reprises.« Nous<br />

observons de cas de vol pendant la nuit.<br />

Mais nous avons ici notre service de<br />

sécurité. En fait c’est un service de la<br />

paroisse. Ces gardiens de la paroisse<br />

s’appellent : Pied gauches. Ils arrêtent des<br />

vo<strong>leur</strong>s et si les vo<strong>leur</strong>s sont plus forts, ils<br />

font recours à la police » a-t-elle<br />

précisé.<strong>Les</strong> travaux champêtres sont très<br />

<strong>du</strong>rs et pernicieux. Ils dérangent de fois la<br />

santé si l’on ne prend pas garde. « Nous<br />

encourons de risques incroyables. Le<br />

maux de dos. On se blesse par mégarde.<br />

On a mal aux pieds. On s’expose au soleil<br />

pendant le travail, de fois on tombe<br />

malade. En rentrant à la maison, les<br />

enfants me massent le dos. C’est très<br />

souffrant », se lamente le Pasteur.<br />

Face à cette difficulté, les agents qui<br />

prétendaient travailler sous l’étiquette de<br />

l’Etat sont venus <strong>leur</strong> proposer l’achat de<br />

carte d’adhésion à une organisation qui<br />

LA VOIX DU PAYSAN CONGOLAIS N°19.P.19<br />

ECHOS DES PROVINCES<br />

per<strong>du</strong> la vie au cours de ces affrontements.<br />

Plus de cent mille personnes avaient été<br />

contraintes de fuir <strong>leur</strong>s domiciles pour<br />

se réfugier au Congo Brazzaville voisin.<br />

Un autre conflit est celui qui oppose, depuis<br />

les années 90, les habitants <strong>du</strong> groupement<br />

Boso-Dingo dans le secteur de<br />

Bomboma à ceux <strong>du</strong> groupement Moliba<br />

dans le secteur de Mowanda. Ce conflit<br />

rebondit presque chaque année à la période<br />

de défrichage des champs entre les deux<br />

communautés, qui se disputent les limites<br />

des terres.<br />

Radiookapi.net:<br />

s’occupe des maraîchères de la ville de<br />

Kinshasa. Ne sachant à quel saint se vouer,<br />

elles ont trouvé cette initiative salutaire.<br />

« Nous avons acheté une fiche et<br />

commencé à verser 500 fc chaque mois<br />

comme on s’était enten<strong>du</strong>. Un homme<br />

venait au nom de l’Etat et on lui a donné<br />

notre contribution mensuelle pendant,<br />

c’était pendant deux mois. Depuis, il a<br />

disparu. C’est dommage, » se plaintelle.<strong>Les</strong><br />

maraîchères méritent une<br />

attention particulière <strong>du</strong> gouvernement à<br />

travers son ministère de l’Agriculture,<br />

pêche et élevage. Difficile d’évaluer <strong>leur</strong><br />

contribution sur le marché, elles mettent<br />

à la disposition de revendeuses pour la<br />

plupart des pro<strong>du</strong>its qui aident tant soit<br />

peu la population.Ainsi, le gouvernement<br />

est appelé à ne pas laisser le monopole<br />

d’assistance aux organisations non<br />

gouvernementales oeuvrant dans ce<br />

secteur de venir en aide aux maraîchères.<br />

A. Mangituka

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