Bruno Serralongue Images issues de la série : Florange, 2011 - (en cours) La série Florange, débutée en 2011 s’intéresse à un conflit social récent : les grèves des ouvriers de l’usine ArcelorMittal en Moselle. Craignant pour leur emploi suite aux rumeurs annonçant une possible fermeture du site sidérurgique, les ouvriers se sont mobilisés (et se mobilisent toujours, d’ailleurs) pour sauver leur activité. Bruno Serralongue s’atèle ainsi à montrer aussi bien le devant de la scène des événements, avec les manifestations monstres devant les usines ou la préfecture de Thionville que couvrent les photojournalistes, que l’envers du décor de cette région industrielle. (...) Le tirage Ce qui va rester. Ce qui va disparaître semble empreint d’un certain fatalisme, comme s’il portait un message funeste dans son titre même. Il représente une vue de nuit de la ville, où l’on voit clairement que les maisons de Florange et l’usine ArcelorMittal se juxtaposent. Les paliers des habitations se situent à quelques encablures à peine du portail de l’usine. La vie privée et familiale côtoie intimement le lieu de travail. Ainsi, les expressions de «ville industrielle» ou de «emploi au cœur de la ville» que l’on peut trouver dans les colonnes des journaux reprend ici un sens fort et tout à fait concret. François Salmeron L’artiste subvertit à la fois les procédures de la photographie conceptuelle, révélant la complexité du réel plus qu’il n’en épuise les formes, ainsi qu’un certaine logique d’immatérialisation à l’œuvre dans l’art contemporain : ici c’est plutôt un mouvement inverse que Bruno Serralongue réalise, ramenant à l’ordre du visible ce qui ne serait sinon qu’effets d’annonce médiatique. Car le propos de l’artiste n’est pas juste formel ni même visuel malgré l’indéniable construction de ses images. Il porte bien, par la qualité de son regard, sur la nature historique même des événements qu’il couvre, dans la contingence d’événements qui ne valent pas juste par eux-mêmes, mais comme autant de « construction sans fins de conflits possibles par la résolution des précédents » (B.S.). En quoi c’est bien à Siegfried Kracauer qu’il emprunte et transforme le titre de ses écrits historiques inachevés : L’Histoire – Des avant-dernières choses (Paris, Stock, 2006), tant il est vrai que ses images révèlent la forme de la complexité des choses, leur histoire : elles sont paradoxalement immatérielles en ce qu’elles renvoient à la fin sans cesse différée de l’histoire tout court. Communiqué de presse, Galerie Air de Paris Vit et travaille à Paris. Il est représenté par la galerie Air de Paris. Bruno Serralongue enseigne à Genève à la Haute Ecole d’Art et de Design depuis 2004. Depuis les années 90, suite à ses études en histoire de l’art, à l’Ecole Nationale de la Photographie d’Arles et la Villa Arson de Nice, Bruno Serralongue développe une œuvre unique et de première importance. Depuis 1996, ses photographies sont exposées régulièrement en France et à l’étranger, et dernièrement au San Francisco Art Institute, San Francisco (2011). Une série d’expositions rétrospectives ont été présentées au Wiels à Bruxelles (2009), au Jeu de Paume (2010), à la Virreina Centre de la Imatge, Barcelone (2010), ainsi qu’au Centre Photographique d’Ile-de-France (2006). Ses œuvres sont dans de nombreuses collections privées et publiques ainsi le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, la Tate Modern à Londres, le Fotomuseum de Winterthur, le Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou, Paris et la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration, Paris. Des monographies lui ont été consacrées par les Presses du Réel (2002 puis 2011) et les éditions JRP/Ringier (2011). 30
Bruno Serralongue, Ce qui va rester. Ce qui va disparaître, Florange, mars 2012, 2012 Ilfochrome collé sur aluminium, capot Altuglas, 126.2 x 157.5 cm © photo DR. Courtesy Air de Paris, Paris. Bruno Serralongue, Local syndical de l’entreprise ArcelorMittal, salle de la CFDT (coin), Florange 10 décembre 2012, 2012 Ilfochrome collé sur aluminium, capot Plexiglas, 126 x 157 cm © photo DR. Courtesy Air de Paris, Paris 31
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