Societe feodale - Pedagogie 2nd degré

I. L’ORGANISATION DE LA SOCIETE FEODALE
SELON L'HISTOIRE ET LA LITTERATURE BRETONNE
• A la cour du roi
Le roi vit entouré de vassaux, de conseillers et de grands officiers. Bien que résidant dans la
capitale, il est souvent sur les routes du royaume à visiter ses châteaux, à organiser des assemblées
et à rendre la justice sur ses domaines. A mesure que s’épanouit la monarchie, l’administration
royale se spécialise : la Cour des Aides et la Chambre des Comptes gèrent les finances tandis que le
Parlement devient la première cour de justice du royaume.
1. Le roi
La féodalité vit sous l’Empire non de l’écrit, mais de la geste évoquant les exploits et donc
des objets qui sont liés aux actes rituels très théâtralisés qui la caractérisent. Ainsi, Marc manipule
dans Tristan et Yseut l’anneau, les gants et l’épée qui tous ont une importance capitale dans le code
féodal. Marc, grâce à des signes féodaux, reprend symboliquement possession de sa femme
légitime. L’échange des anneaux correspond à une nouvelle cérémonie du mariage, qui remet
Yseut dans une sorte de vasselage envers le roi : l’anneau est un des objets qu’on échange entre
seigneur et vassal lors de l’investiture qui consacre la concession du fief. Marc affirme ainsi son
pouvoir. Il en va de même avec les gants qui, d’une manière générale, comptent au Moyen Age
parmi ces accessoires permettant la détermination du rang social, et qui eux aussi, sont utilisés lors
de l’investiture. Placés au-dessus de la tête d’Yseut, correspondant à un retour aux sources puisque
apportés d’Irlande, ils replacent la femme sous l’autorité de son mari, le vassal sous l’autorité de
son suzerain.
Quant à l’épée, objet le plus fréquemment utilisé lors de l’investiture, elle permet de remettre
Tristan sous la dépendance de son seigneur. La substitution est l’occasion d’un retour dans le passé,
pour une fois favorable à Marc : alors que généralement, le rappel de la victoire remportée par
Tristan sur le Morholt atteste la faiblesse du roi, il devient un moyen pour l’oncle d’annuler
symboliquement les exploits de son neveu et donc sa dette. Tristan n’est plus, dans l’idéal souhaité
par Marc, qu’un vassal comme les autres, nouvellement investi afin que leurs liens recommencent
sur d’autres bases.
2. Les barons
A l’origine, baron veut dire "serviteur fidèle ". Les barons sont les vassaux du roi, le plus
souvent grands princes territoriaux.
Dans le roman Tristan et Yseut, L’accent est mis sur trois d’entre eux : ce sont les félons qui
causent la perte des amants, la rime barons/félons étant peut-être significative d’un certain
renversement des valeurs ; de même que le nombre trois est peut-être symbolique de par son
importance dans les contes populaires, ceux-ci à l’origine de la légende. Toujours turbulents, prêts à
se révolter, ils se présentent comme les meneurs des affaires publiques. Ils représentent la force
politique, qui est en quelque sorte l’élément déclencheur de toute la légende : inquiets parce que
Marc est tenté d’instituer Tristan comme son successeur, ils obligent le roi à prendre une femme ;
et ils poussent donc indirectement Yseut dans le bras de Tristan. Par conséquent, la passion des
deux amants est un obstacle au bon ordre politique. Ainsi s’explique le rôle que jouent les barons
dans la dénonciation et le châtiment des amants.
Après le flagrant délit, les trois traîtres qui se trouvent dans la chambre ont saisi et ligoté le
chevalier par rancœur personnelle : « c’est un déchaînement de haine » ; mais au-delà de cette
notation psychologique, ils remplissent leurs fonctions légitimes de personnes à qui on a confié