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Partie 3 - CRDP Aquitaine

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Sommaire<br />

Introduction 9<br />

- <strong>Partie</strong> 1 La Littérature de jeunesse à L’écoLe primaire 13<br />

Chapitre 1 - Les spécificités du littéraire : raisons et conditions de son approche à l’école. 15<br />

Chapitre 2 - Langue et littérature, des apprentissages singuliers. 23<br />

Chapitre 3 - La mise en réseaux : comment élaborer une culture littéraire ? 29<br />

Chapitre 4 - Vers une communauté de lecteurs - Activités pour les enseignants -<br />

Activités pour les élèves. 35<br />

- <strong>Partie</strong> 2 L’œuvre de rascaL 51<br />

Chapitre 1 - Diversité de l’œuvre de Rascal : du Pays des fleurs au petit Poussin noir. 53<br />

Chapitre 2 - Rascal, une écriture de l’existence. 59<br />

Chapitre 3 - Surgissement du langage chez l’écrivain et chez les élèves :<br />

existence de l’écriture. 67<br />

- <strong>Partie</strong> 3 Lire rascaL au cycLe i 75<br />

Chapitre 1 - Place du littéraire au cycle I : premiers apprentissages et littérature. 77<br />

Chapitre 2 - Approches de l’univers du conte : Boucle d’or et les trois ours<br />

en Toute Petite et Petite Section. 85<br />

Chapitre 3 - Deux albums à structure répétitive en Moyenne Section. 97<br />

- <strong>Partie</strong> 4 Lire rascaL au cycLe ii 115<br />

Chapitre 1 - Place du littéraire au cycle II : apprentissages fondamentaux et littérature. 117<br />

Chapitre 2 - Des Chaperons rouges : un réseau interprétatif en Grande Section. 123<br />

Chapitre 3 - Le doute interprétatif dans la lecture débutante : lectures d’Ami-Ami,<br />

Petit lapin rouge et Poussin noir au CP. 133<br />

Chapitre 4 - Ça fait peur, c’est pour rire ! Parcours d’orientation au CE1. 153<br />

- <strong>Partie</strong> 5 Lire rascaL au cycLe iii 165<br />

Chapitre 1 - Place du littéraire au cycle III : approfondissements et littérature. 167<br />

Chapitre 2 - Les auteurs à l’œuvre : raconter l’histoire d’un loup et d’un cochon au CE2. 175<br />

Chapitre 3 - La musique de l’écriture : Moun au CM1. 185<br />

Chapitre 4 - Entrée lexicale dans Ami-Ami : un aller-retour entre lecture<br />

et écriture au CM1. 195<br />

Chapitre 5 - Lire, interpréter, donner envie de lire un album : Ami-Ami au CM2. 205<br />

Chapitre 6 - Lectures croisées de La princesse de neige en CM2 et en 6 e . 215<br />

sommaire<br />

7


- Annexes nos Lectures des aLbums 227<br />

Présentation 229<br />

Boucle d’or et les trois ours 230<br />

Le navet 231<br />

Cric-Crac 232<br />

Le petit Chaperon rouge 234<br />

Ami-Ami 235<br />

Petit lapin rouge 237<br />

Poussin noir 239<br />

Si tu aimes avoir peur 242<br />

C’est l’histoire d’un loup et d’un cochon 246<br />

Moun 247<br />

La princesse de neige 250<br />

Le voyage d’Orégon 253<br />

sommaire<br />

bibLiographie 261<br />

titres parus 263


<strong>Partie</strong> 3<br />

Lire Rascal<br />

au cycle i<br />

Françoise Demougin - Maître de conférences<br />

Maryse Duboy - Professeur des écoles - Maître formateur<br />

Nadine Boissié - Professeur des écoles - Maître formateur


Chapitre 1<br />

place du littéraire au cycle i :<br />

premiers apprentissages et<br />

littérature<br />

Le lecteur trouvera les notes<br />

de ce chapitre en page 84<br />

La littérature de<br />

jeunesse à l’école<br />

maternelle<br />

Les dernières instructions officielles, en 2002, ont légitimé la<br />

présence du littéraire à l’école maternelle ; les livres illustrés sont<br />

particulièrement cités par le texte officiel : « Les livres illustrés<br />

(albums) qui s’adressent aux enfants ne sachant pas encore lire<br />

constituent le plus souvent une littérature d’excellente qualité<br />

tant par les thèmes qu’elle traite que par la manière de les aborder<br />

dans un subtil échange entre textes et images ». On voit ainsi<br />

apparaître deux constats dont l’inscription dans les représentations<br />

collectives n’allait jusque-là pas de soi :<br />

- la littérature de jeunesse, et en particulier l’album, appartient<br />

sans conteste au champ de la littérature ;<br />

- l’école maternelle est un lieu d’enseignement de la littérature.<br />

La présence du littéraire à l’école maternelle, loin d’être une<br />

usurpation, apparaît donc essentielle à l’itinéraire et à la formation<br />

de l’enfant. Lieu où la diversité des domaines d’activités est<br />

grande, lieu où l’affrontement entre texte et image est moindre<br />

dès lors que tout concourt à une maîtrise de la langue en devenir,<br />

lieu de tous les possibles, où « rien ne se perd, tout se transforme,<br />

tout se crée », l’école maternelle est bien un lieu de recréation et<br />

c’est en tant que tel qu’il nous intéresse ici.<br />

La littérature de jeunesse a fait l’objet d’une reconnaissance tardive<br />

et réticente, à mesure, et ce n’est pas un hasard, que se développaient<br />

les attentes et les inquiétudes à l’égard de l’apprentissage<br />

et des pratiques de lecture des enfants. Pour devenir objet<br />

place du littéraire au cycle i<br />

77


Chapitre 2<br />

Approches de l’univers du conte :<br />

Boucle d’or et les trois ours<br />

en toute petite et petite section<br />

Axes de lecture<br />

Boucle d’or et les trois ours est un des albums sans texte de Rascal.<br />

Fonctionnant, comme Le petit Chaperon rouge, dans une<br />

intertextualté explicite, il repose sur la connaissance partagée de<br />

l’histoire de Boucle d’or. Avec le choix de ne fournir qu’un support<br />

iconique à partir duquel va pouvoir se déployer le conte, en<br />

autant de versions qu’il y aura de conteurs, l’auteur renoue ainsi<br />

avec la tradition populaire et orale du conte : une trame unique,<br />

une infinité de mises en mots possibles.<br />

Dans une classe de TPS/PS (2-4 ans), les premières découvertes<br />

livresques sont le lieu d’une véritable initiation à la littérature<br />

de jeunesse ainsi que d’un premier apprentissage des codes de la<br />

langue orale et écrite. On va aller :<br />

de la formulation brute (sans référence antérieure au conte<br />

traditionnel) : lecture et interprétation des images (description,<br />

explication, argumentation et commentaires)…<br />

à la formulation écrite de l’histoire à partir des illustrations de<br />

l’album de Rascal, via une approche comparative de trois albums<br />

autour du même conte (1, 2, 3 : ordre de présentation).<br />

Boucle d’or et les trois ours repose sur la connaissance partagée<br />

du conte… Qu’en est-il des enfants qui, comme ceux de TPS<br />

et PS en ZEP auxquels a été proposé ce travail, ne partagent<br />

pas cette connaissance ? Comment appréhender cette histoire<br />

autrement que par sa lecture médiation (cf. page 43) par l’enseignant,<br />

mise en mots déjà scolaire, dans un registre soutenu qui<br />

approches de l’univers du conte en tps et ps<br />

5


Chapitre 3<br />

Deux albums à structure répétitive<br />

en moyenne section<br />

Alimenter<br />

l’imaginaire des<br />

lectures d’enfance<br />

Rascal s’adresse aux très jeunes enfants avec des albums courts,<br />

sans texte, comme Boucle d’or ou Le petit Chaperon rouge. C’est<br />

aussi à eux qu’il parle, prioritairement, par l’intermédiaire des<br />

deux albums à structure répétitive que sont Cric-Crac et Le<br />

navet. Répétition de situations, répétition de mots, le travail<br />

peut être mené sur un axe double :<br />

- celui de la constitution de repères structurels de l’écrit : dans<br />

ces deux albums, on observe un événement initial, déclencheur<br />

de l’histoire (un personnage trouve un objet dont il ne sait que<br />

faire), la répétition de rencontres avec d’autres personnages, la<br />

clôture de l’aventure ;<br />

- celui de la construction de repères linguistiques : à travers la<br />

répétition d’une situation - la rencontre -, les élèves vont percevoir<br />

la répétition d’éléments langagiers et intégrer la notion de<br />

mot, la régularité phonique de la langue sur laquelle repose la<br />

variation.<br />

C’est Rascal l’auteur, et par conséquent, même chez les petits,<br />

ce ne sont pas tout à fait des albums comme les autres. Comique<br />

(Le navet) ou mystérieux (Cric-Crac), ces deux albums<br />

créent une attente lectorale qu’ils ne satisferont pas d’emblée :<br />

le navet cultivé avec amour donnera « une douce purée » absolument<br />

immangeable, le trésor convoité dans Cric-Crac est un<br />

assemblage de cailloux blancs. Déception d’abord, mais ensuite<br />

jubilation : ravi d’avoir été trompé, le jeune lecteur se retrouve<br />

dans le gigantesque « BEUURRRRK » suscité par la purée et<br />

deux albums à structure répétitive en ms<br />

7


Deuxième album :<br />

Cric- Crac<br />

104<br />

FicHe 3<br />

Rascal, Girel,<br />

Cric-Crac, L’école des<br />

loisirs, 1999 (Pastel).<br />

Déroulement<br />

Le travail sur Le navet a fait connaître un premier livre de Rascal<br />

et mis en évidence la structure répétitive et l’attente – déjouée<br />

– qu’elle crée. Avec Cric-Crac, la structure est similaire même<br />

s’il ne s’agit pas d’une accumulation de personnages mais d’une<br />

chaîne : le lapin est menacé par le renard qui est menacé par le<br />

grand ours qui est menacé par le chasseur… L’intérêt de ce livre<br />

par rapport au Navet est la coopération interprétative qu’il exige<br />

du lecteur : il ne s’agit pas seulement de se laisser porter par une<br />

structure qui crée une attente mais de comprendre le sens de la<br />

fin de l’histoire, décevante au premier abord, riche ensuite de<br />

tout ce dont les lecteurs auront investi le trésor.<br />

DécOuVeRte De L’ALBum<br />

Objectif<br />

Commencer à s’approprier un second livre du<br />

même auteur.<br />

Situation<br />

Groupe classe rassemblé au coin bibliothèque.<br />

● Présentation du livre : l’enseignant annonce le nom de l’auteur, Rascal,<br />

et fait appel à la mémoire des élèves. Cette invitation à se remémorer le<br />

vécu commun favorise la participation de tous, et le jeu des propositions /<br />

réponses permet un ajustement progressif efficace.<br />

- « Vous connaissez déjà un autre livre écrit par cet auteur. »<br />

- « La carotte. » (L’enseignant fait non de la tête…), « Le navet. »<br />

- « Oui ! Voulez-vous que je vous lise ce livre ? »<br />

- « Comment il s’appelle ? », « Rascal ! ! », « Non, ça, c’est l’auteur. »<br />

- « Oui, Rascal, c’est le nom de l’auteur. Bien, je vous lis l’histoire. »<br />

● Lecture médiation<br />

Commentaires<br />

Une quinzaine de jours s’est écoulée depuis le travail sur Le navet ; ce<br />

temps sans réactivation a semé la confusion entre titre de livre et nom<br />

d’auteur ; ceci est accentué par le fait que, pour des élèves si jeunes, le<br />

livre a une réalité matérielle, mais pas l’auteur ! Il va en acquérir une<br />

grâce à sa visite dans la classe.<br />

Pendant la lecture médiation, le choix a été fait de permettre aux élèves<br />

des réactions rapides, qui accélèrent la compréhension soit par des liens<br />

variés texte / image, soit par les aspects répétitifs du récit. Ces réactions<br />

immédiates, qui sont soit des reformulations de ce qui est lu, soit des<br />

commentaires sur le vif des images – étonnantes car à la limite de la<br />

figuration – et de l’histoire, permettent une appropriation rapide.<br />

partie 3 : lire rascal au cycle i


Le choix de présenter explicitement Cric-Crac en référence au<br />

Navet est lié au projet de l’enseignant : construire la notion<br />

d’auteur, priorité elle-même décidée en fonction de la venue<br />

prochaine dans la classe de Rascal. À cette étape du travail,<br />

l’auteur est encore une notion très floue, le nom de Rascal étant<br />

le plus souvent associé à l’objet livre que les élèves ont sous les<br />

yeux. Pour rendre plus accessible la figure de l’auteur, très abstraite<br />

pour les élèves, on peut afficher dans un espace spécifique<br />

son portrait et noter certaines caractéristiques biographiques<br />

(généralement accessibles sur les sites des éditeurs), ainsi que la<br />

reproduction de certaines couvertures de livres.<br />

centRAtiOn suR Le texte<br />

FicHe 4<br />

Objectif<br />

Permettre des repérages dans le texte de l’album.<br />

Activité<br />

Remettre en ordre les pages du livre en s’appuyant exclusivement sur le<br />

texte.<br />

Situation<br />

Un petit groupe d’élèves.<br />

Déroulement<br />

● 1 re étape - Devant le photocopieur<br />

Les élèves désignent une à une chaque page comportant du texte, la page<br />

est photocopiée et la photocopie découpée si nécessaire pour éviter le<br />

repérage par les images.<br />

● 2 e étape - Retour en classe<br />

Chaque enfant prend une photocopie, au hasard. L’enseignant annonce<br />

la tâche commune : « On va afficher les photocopies en les mettant dans<br />

l’ordre de l’histoire. Qui a cette page ? » (il tient le livre ouvert, ici à la<br />

page 2).<br />

Voici un aperçu des procédures de reconnaissance mobilisées par les<br />

élèves :<br />

- « Sur le chemin qui mène à la rivière… » (page 2)<br />

Repérage graphique : les élèves s’attachent d’abord à la 1 re lettre S.<br />

Comme plusieurs extraits de texte commencent par S, il faut vérifier la<br />

lettre suivante.<br />

- « Lapin le porte à ses oreilles… » (page 4)<br />

Ici, c’est le mot lui-même, déjà connu globalement à cause de travaux<br />

préalables sur d’autres albums, qui est repéré.<br />

- « Son trésor sous le bras… » (page 6)<br />

On repère les deux tirets du discours de Lapin et de Renard.<br />

deux albums à structure répétitive en ms<br />

105


106<br />

- « Attends, Renard… » (page 8) et « Attends, Grand Ours… » (page 14)<br />

Il faut ici interpeller le second mot pour déterminer la bonne photocopie.<br />

● 3 e étape - Lecture du titre de l’album<br />

Le texte a été reconstitué page à page ; il est ordonné et affiché, ce qui<br />

permet de remarquer le fameux Cric–Crac et son graphisme si particulier.<br />

C’est la permanence du caractère gras et dessiné des lettres qui sera<br />

déterminante.<br />

Les élèves le repèrent, écrit plusieurs fois ; ils se lèvent pour le désigner sur<br />

les pages affichées.<br />

Alors, l’enseignant montre la couverture et demande :<br />

- « Comment s’appelle cette histoire ? »<br />

- « Cric-Crac » (plusieurs), « Celui-là, il est à l’envers. » (désignant Crac )<br />

Commentaires<br />

La diversité des procédures mobilisées tient à la complexité de la tâche,<br />

elle-même liée à l’objet livre. Les élèves, mis en situation de se repérer<br />

dans cet écrit complexe parce que littéraire, élaboré dans un souci<br />

esthétique et non pédagogique, entrent dans cette complexité et y trouvent<br />

des repères variés. Cette entrée directe dans un ouvrage entier permet<br />

d’anticiper le travail qui sera fait au cycle II.<br />

partie 3 : lire rascal au cycle i<br />

Les élèves ont par deux fois pris connaissance du texte de<br />

l’album, par deux moyens différents : lecture médiation et<br />

reconstitution collective. Ces deux entrées sont complémentaires<br />

en ce qu’elles privilégient deux compétences lectorales :<br />

l’interprétation du sens de l’ouvrage (lecture médiation) et la<br />

reconnaissance d’unités lexicales et infra-lexicales (reconstitution).<br />

L’interrogation finale sur le titre va permettre de faire<br />

le lien entre ces deux compétences : une fois déchiffré, le titre<br />

pose question. À quoi correspond-il, que nous dit-il du sens du<br />

texte ?

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