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L'hiver au chaud

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JEUDI<br />

17 OCTOBRE 2002<br />

CMJN<br />

Colis piégés à Karachi<br />

Q<br />

uatre attentats <strong>au</strong><br />

colis piégé ont touché<br />

hier les services<br />

de sécurité de Karachi,<br />

le grand port du sud du<br />

Pakistan. Ces attaques ont<br />

fait <strong>au</strong> moins neuf blessés.<br />

Trois des colis portaient l’inscription<br />

«Ceci est un cade<strong>au</strong> de<br />

la MMA», ont précisé des<br />

sources policières. La Muttahidda<br />

Majlis-e-Amal (MMA),<br />

alliance de six partis fondamentalistes<br />

islamiques, a obtenu<br />

45 sièges à l’Assemblée<br />

nationale lors des élections<br />

législatives de jeudi dernier.<br />

Les trois premières explosions<br />

sont survenues dans<br />

deux bure<strong>au</strong>x de la police et<br />

un bâtiment du gouvernement,<br />

en l’espace de moins<br />

d’une heure. «Les trois étaient<br />

des colis piégés. Ils ont explosé <strong>au</strong><br />

moment de leur ouverture», a<br />

déclaré un officier. Une quatrième<br />

bombe a ensuite été<br />

découverte et désamorcée à<br />

temps.<br />

Karachi a été le théâtre de<br />

plusieurs attentats terroristes,<br />

dont celui qui avait<br />

coûté la vie à quatorze personnes,<br />

dont onze Français,<br />

le 8 mai, ou celui contre le<br />

consulat des Etats-Unis qui<br />

avait fait douze morts en<br />

juin./afp<br />

AUTORITÉ PALESTINIENNE �<br />

Nouve<strong>au</strong> ministre de l’Intérieur.<br />

Yasser Arafat a annoncé<br />

les premières nominations <strong>au</strong><br />

sein de son nouve<strong>au</strong> gouvernement.<br />

Le président de l’Autorité<br />

palestinienne n’a pas reconduit<br />

le ministre de l’Intérieur<br />

sortant. Abdel Razak Yehiyeh<br />

a été remplacé à ce<br />

poste crucial par Hani el-Hassan,<br />

l’un des proches d’Arafat.<br />

En revanche, le ministre des<br />

Finances Salam Fayad<br />

conserve son poste./ap<br />

MONDE<br />

Accord de coalition signé à Berlin<br />

Nouve<strong>au</strong> gouvernement � Gerhard Schröder et Joschka Fischer se fixent<br />

pour objectif de relancer l’économie et de favoriser la création d’emplois<br />

Promettant de relancer la<br />

lutte contre le chômage,<br />

le chancelier allemand<br />

Gerhard Schröder et son ministre<br />

des Affaires étrangères<br />

Joschka Fischer ont signé hier<br />

un accord de coalition entre<br />

leurs deux formations – respectivement<br />

le SPD (Parti social-démocrate)<br />

et les Verts – in<strong>au</strong>gurant<br />

quatre nouvelles années de<br />

gouvernement de centre<br />

g<strong>au</strong>che.<br />

Après leur courte victoire<br />

<strong>au</strong>x législatives du 22 septembre,<br />

les soci<strong>au</strong>x-démocrates,<br />

qui entament leur deuxième<br />

mandat avec leurs partenaires<br />

écologistes, se sont fixé comme<br />

objectif de relancer l’économie<br />

allemande et de favoriser la<br />

création d’emplois. «Nous avons<br />

vraiment besoin d’une réforme en<br />

profondeur du marché de l’emploi.<br />

Nous nous sommes mis d’accord:<br />

nous voulons et nous avons l’intention<br />

d’y parvenir», a déclaré Gerhard<br />

Schroeder devant la<br />

presse.Les dirigeants des Verts<br />

et du SPD ont signé un document<br />

de 88 pages, entérinant<br />

l’accord conclu à l’issue de trois<br />

semaines de négociations difficiles.<br />

Le nouve<strong>au</strong> cabinet se compose<br />

de treize ministres, avec<br />

un ministère de moins qu’<strong>au</strong>paravant,<br />

alors qu’apparaissent<br />

quatre nouve<strong>au</strong>x visages.<br />

Changement majeur: la création<br />

de deux «super-ministères».<br />

Celui du Travail et<br />

de la Santé est confié <strong>au</strong> nouve<strong>au</strong><br />

venu Wolfgang Clement<br />

(SPD), ancien gouverneur de<br />

Rhénanie du Nord-Westpha-<br />

Geste d’apaisement<br />

Inde � Retrait militaire de<br />

la frontière avec le Pakistan<br />

a annoncé hier<br />

le retrait de ses<br />

L’Inde<br />

troupes de sa frontière<br />

avec le Pakistan, à l’exception<br />

du Cachemire. Ce<br />

geste constitue le premier<br />

signe important d’assouplissement<br />

en un an de vives tensions<br />

entre les deux puissances<br />

nucléaires.<br />

Le ministre de la Défense<br />

George Fernandes a déclaré<br />

dans un communiqué que les<br />

forces armées avaient reçu<br />

l’ordre «de se redéployer de leurs<br />

positions sur la frontière internationale<br />

avec le Pakistan, sans<br />

mettre en c<strong>au</strong>se leur capacité à répondre<br />

à une situation d’urgence».<br />

New Delhi n’entend<br />

toutefois pas «baisser la garde»<br />

<strong>au</strong> Cachemire ajoute le texte.<br />

Le comité du cabinet indien<br />

pour la sécurité a pris<br />

cette décision car l’armée a<br />

«rempli les objectifs qui lui<br />

avaient été assignés», selon le<br />

communiqué. Le nombre des<br />

Manfred Stolpe est le nouve<strong>au</strong> ministre allemand des Transports, du Bâtiment et de la<br />

Reconstruction de l’Est. La figure-clé de l’opposition <strong>au</strong> régime communiste sous la RDA<br />

devient ainsi l’interlocuteur des Suisses pour l’accord aérien en suspens. PHOTO KEYSTONE<br />

troupes qui seront retirées n’a<br />

pas été précisé.<br />

L’Inde avait déployé ces<br />

derniers mois 700.000<br />

hommes sur sa frontière avec<br />

le Pakistan, après un attentat<br />

en décembre dernier contre<br />

le Parlement indien. New<br />

Delhi avait attribué cette attaque<br />

à des séparatistes cachemiris<br />

soutenus par le Pakistan.<br />

Réaction positive à Islamabad<br />

Plus tôt dans la journée, la<br />

commission consultative sur la<br />

sécurité nationale présidée par<br />

le premier ministre Atal Behari<br />

Vajpayee avait recommandé un<br />

retrait échelonné des troupes<br />

massées à la frontière.<br />

A Islamabad, un expert pakistanais<br />

a réagi positivement.<br />

«Je pense que le Pakistan serait très<br />

heureux d’offrir la réciproque», a<br />

déclaré Niaz A. Naik, ancien<br />

secrétaire pakistanais <strong>au</strong>x Affaires<br />

étrangères et expert de<br />

l’Inde./afp-reuter<br />

lie; et celui de la Santé et des<br />

Services soci<strong>au</strong>x à Ulla<br />

Schmidt, qui était déjà titulaire<br />

de la Santé dans le précédent<br />

gouvernement.<br />

La plupart des ministres ont<br />

conservé leur poste, notamment<br />

Joschka Fischer (Affaires<br />

étrangères), Hans Eichel (Finances),<br />

Otto Schily (Inté-<br />

Jacques Chirac durcit sa<br />

position sur l’Irak. Au<br />

premier jour de sa<br />

tournée <strong>au</strong> Proche-<br />

Orient, le président français a<br />

affirmé que la France «prendra<br />

ses responsabilités» si les Etats-<br />

Unis obtiennent la majorité<br />

<strong>au</strong> Conseil de sécurité sur un<br />

projet de résolution prévoyant<br />

un recours <strong>au</strong>tomatique à la<br />

force contre Bagdad.<br />

Prononcée à l’issue d’un<br />

entretien avec le président<br />

égyptien Hosni Moubarak, la<br />

petite phrase de Jacques Chirac<br />

signifie que la France<br />

pourrait s’orienter vers une<br />

abstention, voire un veto, dans<br />

les débats en cours <strong>au</strong> Conseil<br />

de sécurité.<br />

Contre le projet<br />

anglo-américain<br />

Actualité oblige, le président<br />

français, venu en<br />

Egypte pour l’in<strong>au</strong>guration<br />

de la nouvelle bibliothèque<br />

d’Alexandrie, était très attendu<br />

sur la crise irakienne.<br />

Le Conseil de sécurité des<br />

Nations Unies tenait en effet<br />

hier une réunion publique<br />

sur l’Irak, avant de se pro-<br />

rieur) et Peter Struck (Défense).<br />

Hans Eichel a reconnu<br />

hier que l’Allemagne ne parviendrait<br />

pas cette année à<br />

contenir les déficits publics<br />

sous le seuil fatidique des 3%<br />

du PIB.<br />

Arrivent <strong>au</strong> gouvernement<br />

les soci<strong>au</strong>x-démocrates Manfred<br />

Stolpe (Transports, Bâti-<br />

noncer sur une nouvelle résolution<br />

proposée par les<br />

membres permanents.<br />

Dans ce débat, la France<br />

s’oppose toujours <strong>au</strong> projet<br />

présenté par les Etats-Unis et<br />

la Grande-Bretagne prévoyant<br />

un recours <strong>au</strong>tomatique à la<br />

ment et Ronstruction de l’Est)<br />

et Renate Schmidt (Famille).<br />

Brigitte Zypries remplace<br />

<strong>au</strong> Ministère de la justice<br />

Herta Däubler-Gmelin, qui<br />

avait fait un rapprochement<br />

risqué entre le président américain<br />

George W. Bush et<br />

Adolf Hitler – en évoquant<br />

quelques jours avant le scrutin<br />

législatif leur propension à recourir<br />

à la guerre pour détourner<br />

l’attention des problèmes<br />

intérieurs... Sa réflexion<br />

avait été fort mal accueillie<br />

à Washington et<br />

George W. Bush s’était abstenu<br />

de féliciter personnellement<br />

Gerhard Schröder pour<br />

sa réélection.Le contrat de<br />

coalition souligne d’ailleurs<br />

l’existence d’une «relation<br />

étroite avec les Etats-Unis».<br />

Trois ministères pour les Verts<br />

Les Verts conservent trois<br />

ministères: Affaires étrangères,<br />

Environnement et Protection<br />

du consommateur. Les écologistes<br />

n’obtiennent pas le<br />

quatrième portefeuille qu’ils<br />

avaient espéré, pour avoir assuré<br />

la survie de la coalition<br />

grâce à leur score de 8,6%,<br />

le plus élevé de leur histoire./ap-afp<br />

Chirac durcit sa position sur l’Irak<br />

Alexandrie�La France «prendra ses responsabilités»<br />

<strong>au</strong> Conseil de sécurité, <strong>au</strong> besoin en mettant son veto<br />

Saddam,<br />

président<br />

à 100%<br />

Au terme du référendum<br />

présidentiel,<br />

Saddam Hussein a<br />

été réélu pour sept ans<br />

avec «100% des voix» et<br />

«100% de participation». Ce<br />

résultat unique dans les<br />

annales exprime, selon les<br />

<strong>au</strong>torités, un «acte d’allégeance<br />

de tout un peuple à<br />

son chef». L’issue de cette<br />

consultation ne faisait <strong>au</strong>cun<br />

doute. Elle sert essentiellement<br />

comme démonstration<br />

d’unité face<br />

<strong>au</strong>x menaces de guerre<br />

du président George<br />

W. Bush./afp-reuter<br />

ENBREF<br />

ALGÉRIE � Massacres. Quinze<br />

personnes ont été tuées dans<br />

la nuit de mardi à hier par<br />

des groupes islamistes armés<br />

dans la région de Chlef, à 200<br />

km à l’ouest d’Alger. Treize<br />

enfants figurent parmi les victimes,<br />

ont indiqué les services<br />

de sécurité. Un enfant,<br />

qui a essuyé des tirs du<br />

groupe armé, a réussi à s’échapper.<br />

Deux personnes ont<br />

<strong>au</strong>ssi été égorgées à Guentra-<br />

Zerga, près d’Ouled-Ben-Abdelkader./afp<br />

force contre l’Irak en cas d’entrave<br />

<strong>au</strong> travail des inspecteurs<br />

en désarmement. Paris réclame<br />

une approche en deux<br />

temps pour sortir de la crise:<br />

l’utilisation de la force ne serait<br />

décidée que si l’Irak se refusait<br />

à coopérer pleinement.<br />

Hosni Moubarak, qui luimême<br />

ne ménage pas ses efforts<br />

pour éviter une guerre, a<br />

souscrit sans surprise à la position<br />

«tout à fait acceptable et logique»<br />

de Jacques Chirac.<br />

Conflit israélo-palestinien<br />

Les deux dirigeants ont par<br />

ailleurs développé des points<br />

de vue assez proches sur le<br />

conflit israélo-palestinien.<br />

Jacques Chirac a une nouvelle<br />

fois défendu l’idée d’une<br />

conférence internationale<br />

pour renouer les fils du dialogue<br />

entre Israéliens et Palestiniens.<br />

Mais le président<br />

Moubarak a douté de l’efficacité<br />

d’une telle conférence.<br />

Après avoir passé la nuit à<br />

Alexandrie, le président<br />

français doit s’envoler ce matin<br />

pour Beyrouth, où il participera<br />

<strong>au</strong> 9e sommet de la<br />

Francophonie./ap<br />

COE � Rencontre musulmans-chrétiens.<br />

Une conférence<br />

internationale sur le<br />

dialogue entre musulmans et<br />

chrétiens s’est ouverte hier à<br />

Genève. La réunion organisée<br />

par le Conseil œcuménique<br />

des Eglises (COE)<br />

dure jusqu’à demain. Les dignitaires<br />

et intellectuels musulmans<br />

et chrétiens doivent<br />

procéder en particulier à un<br />

«examen critique» des relations<br />

entre les deux commun<strong>au</strong>tés./ats<br />

L’IMPARTIAL<br />

PAGE32<br />

PAYS-BAS<br />

Démission du<br />

gouvernement<br />

Le gouvernement néerlandais<br />

<strong>au</strong>ra tenu moins<br />

de cent jours. Miné par<br />

les querelles internes de son<br />

parti le plus controversé, la<br />

Liste Pim Fortuyn (LPF), divisé<br />

sur l’élargissement européen,<br />

l’exécutif de droite a démissionné<br />

hier.<br />

Prenant la parole devant le<br />

Parlement, le premier ministre<br />

démocrate-chrétien Jan Peter<br />

Balkenende a attribué cette décision,<br />

à laquelle personne ne<br />

s’attendait <strong>au</strong>ssi rapidement, à<br />

l’inimitié opposant les ministres<br />

de l’Economie et de la<br />

Santé. Ceux-ci avaient démissionné<br />

dans la matinée.<br />

Le premier ministre a officiellement<br />

présenté la démission<br />

de son gouvernement à la<br />

reine Beatrix hier soir. De nouvelles<br />

élections pourraient être<br />

convoquées en décembre ou<br />

en janvier.<br />

Un leader assassiné<br />

Les deux ministres à l’origine<br />

de la crise, Herman Heinsbroek<br />

(Economie) et Eduard<br />

Bomhoff (Santé) appartiennent<br />

tous les deux à la liste Pim<br />

Fortuyn (LPF), du nom du leader<br />

populiste de droite assassiné<br />

en mai, quelques jours<br />

avant les élections.<br />

La LPF avait été créée en février<br />

<strong>au</strong>tour du thème de la<br />

lutte contre l’immigration.<br />

Pim Fortuyn, un sociologue<br />

qui revendiquait ouvertement<br />

son homosexualité, avait séduit<br />

l’électorat par ses propos tranchés<br />

sur l’immigration, l’islam<br />

et la classe politique traditionnelle.<br />

A la surprise générale,<br />

elle était devenue le deuxième<br />

parti du pays. Elle avait ainsi pu<br />

entrer dans une coalition gouvernementale<br />

formée avec les<br />

chrétiens-démocrates (CDA)<br />

et les libér<strong>au</strong>x (VVD). Dans les<br />

sondages, la LPF a subi une véritables<br />

saignée.<br />

L’Union européenne s’est<br />

voulue rassurante sur l’avenir<br />

de l’élargissement après la<br />

chute du gouvernement. Si le<br />

CDA s’est prononcé sans ambiguïté<br />

pour l’élargissement,<br />

les libér<strong>au</strong>x et les populistes<br />

ont été plus réticents. Un débat<br />

sur l’élargissement doit<br />

avoir lieu <strong>au</strong> Parlement le 23<br />

octobre./reuter-afp<br />

Jan Peter Balkenende, un<br />

premier ministre éphémère.<br />

PHOTO KEYSTONE<br />

FRANCE � Décentralisation. La<br />

«république des proximités» voulue<br />

par Jacques Chirac est en<br />

marche. Le conseil des ministres<br />

a adopté hier le projet<br />

de loi constitutionnelle réformant<br />

la décentralisation.<br />

Comme toute réforme de la<br />

Constitution, ce texte doit<br />

être ratifié, à l’issue du débat<br />

parlementaire, par un référendum<br />

ou par les députés et<br />

sénateurs réunis en Congrès à<br />

Versailles. La décision appartient<br />

<strong>au</strong> chef de l’Etat./ap

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