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CHAMPIONSHIPS • CAMPEONATOS DEL MUDO
WORLD CHAMPIONSHIPS • LOS CAMPEONATOS DEL MUNDO CADETES Y JUNIORS EN LINZ
dehors de ses frontières paraît, en effet,
capable de marcher sur les chemins de la
gloire. Parmi les champions confirmés de Linz,
Mariel Zagunis et Ruben Limardo ne sont pas
seuls. Deux autres médaillés d’or juniors se
sont fait tambour-battant une place chez les
grands. Leurs noms : Nicolas Limbach et
Benjamin Kleibrinck. Le premier est sabreur, le
second est fleurettiste. Tous deux sont allemands
et très prometteurs à quelques mois des
championnats du monde seniors, à Leipzig où
ils auront bien entendu à cœur de s’illustrer
tout particulièrement. L’un : Nicolas Limbach,
qui frôle les 2 m de haut, à la maîtrise technique
tout à fait remarquable et conseillé par
l’entraîneur roumain Vilmos Szabo, responsable
des sabreurs juniors allemands, avait déjà
annoncé la couleur en s’imposant le 12 mars à
Athènes devant les plus grands noms actuels
du sabre (Pozdinakov, Lapkes, Lukashenko,
Yakimenko…). L’autre : Benjamin Kleibrinck,
énergique, tactique et qui a su s’adapter très
intelligemment aux changements du fleuret –
lesquels ne suscitèrent aucune réclamation au
cours des six compétitions à cette arme – pour
venir à bout de l’Italien Andrea Baldini, avait
gagné le 26 février à Séoul devant ses compatriotes
Peter Joppich (champion du monde
2003 à Cuba) et Ralf Bissdorf (vice-champion
olympique en 2000 à Sydney). Ce qui constitue
de véritables références dont se satisferaient
déjà des champions plus confirmés. L’escrime
allemande peut être fière de ses deux nouveaux
joyaux. De surcroît, elle est revenue de Linz
avec 5 médailles d’or, 2 d’argent et 2 de bronze,
un bilan d’autant plus exceptionnel qu’il s’accompagne
notamment d’un triplé au fleuret
féminin cadets (Roxanne Merckl, Hannah
Roder, Viola Haenlein) au milieu duquel,
l’Italienne Valentina de Costanzo, médaillée de
bronze, avait de quoi apparaître un peu perdue.
De son côté, l’Allemand Emanuel Fierl,
vainqueur appliqué du Suisse Tobias Messmer
(15-14) en demi-finale, a conquis de haute
lutte la médaille d’or à l’épée cadets. On notera
surtout au passage que l’Allemagne a été titrée
à quatre armes différentes : le sabre masculin,
le fleuret masculin, le fleuret feminin et l’épée
masculine. Plus que rassurant en comparaison
de son résultat d’ensemble assez médiocre
(trois médailles) des championnats du monde
juniors et cadets 2004 à Plovdiv. Ce differentiel
permet, au demeurant, de relativiser
certaines déceptions et donc de laisser espérer
des jours meilleurs à la France, la Chine et
l’Italie. Non seulement, ces trois nations n’ont
gagné aucun titre mais elles ont souvent paru
inconsistantes. La France a dû se contenter de
deux médailles de bronze, au lieu de dix
médailles, dont deux titres, en 2004. La Chine
est repartie avec deux médailles d’argent et
l’Italie avec deux médailles d’argent et deux de
bronze (au lieu de dix en 2004). C’est peu pour
la France et l’Italie compte tenu de la position
conquérante qu’elles affichent généralement.
C’est peu pour la Chine à trois ans des Jeux
olympiques de Pékin même si l’on sait qu’il
faut se méfier de l’eau qui dort. Sans vouloir
enfoncer le clou là où ça fait mal c’est encore
pire pour la Pologne, la Roumanie et la
Hongrie, dont les comportements ont été particulièrement
discrets. Leurs échecs ont, en
tout cas, profité à l’Allemagne, on l’a vu, mais
également à la Russie, aux Etats-Unis et à quatre
autres nations dont les hymnes nationaux
ne se font que rarement entendre dans des salles
d’escrime: la Suisse, la Grande-Bretagne, la
Slovaquie et le Vénézuéla (grâce, on l’a dit, à
Ruben Limardo). Les quatre médailles d’or des
Etats-Unis, qui ont définitivement accédé au
rang de grande nation d’escrime par leur diversité
de talents, sont à mettre à l’actif de ses jeunes
filles : Mariel Zagunis et l’équipe feminine
de sabre, la fleurettiste Emily Cross, championne
du monde cadettes à Trapani en 2003 et
qui, en finale, a pris le dessus sur l’Italienne
Adrianna Errigo, sacrée elle aussi en cadettes
mais à Plovdiv, et l’épéiste cadette Kelley
Hurley qui parut survoler la compétition sous
l’oeil attentif de son père. Elle ne concéda
jamais plus de 9 touches à ses adversaires. En
gagnant les deux médailles d’or de l’épée feminine
juniors, les épéistes suisses Sophie Lamon
– qui a enfin retrouvé son meilleur niveau
après des débuts pleins de promesses (précoce
championne du monde cadette à
Southbend en 2000) – Tiffany Geroudet,
Simone Naef et Lorraine Marty ont brillamment
marché sur les traces de Marcel Fischer,
champion olympique à Athènes l’été dernier.
Plus inattendu, dès le premier soir de ces
championnats du monde juniors et cadets, le
fleurettiste slovaque Jacub Joniak, offrit une
recompense en or à son maître d’armes Julius
Kralik, au four et au moulin à Linz puisqu’également
responsable du directoire technique.
Comment passer sous silence aussi la belle
moisson des épéistes norvégiens Mariella
Fossum, deuxième en cadettes, Fredrik Backer,
troisième en juniors, et qui, aidé d’Alex
Hemmi Tarkovskij et de Thomas Ertzeid, hissa
son pays sur la deuxième marche du podium
par équipes ? Il n’avait pas plu pareils honneurs
sur la Norvège depuis Nils Koppang,
autre épéiste, champion du monde juniors en
1977 à Vienne et en 1978 à Madrid. Et puisqu’on
évoque des temps déjà anciens, qui,
parmi la génération présente à Linz, a entendu
parler de Robert Bruniges, médaillé d’or en
juniors en 1976, à Poznan ? Aux yeux de Peter
Jacobs, de Keith Smith et de tous les
Britanniques présents en cette historique fin
mars 2005, la sensation créée par leur sabreur
cadet Alexander O’Connell a été au moins
aussi grande. Voilà un garcon posé qui, avec
un vrai flegme britannique, et même, disonsle,
un calme olympien, a désarçonné tous ses
adversaires – par exemple Anton Kuksa digne
représentant du brilliant sabre ukrainien qui
ne totalisa pas moins de six médailles d’argent
mais vit à chaque fois l’or lui filer sous le nez –
en tirant profit d’une rare intelligence tactique
pour son âge. La plupart n’imaginait ne faire
qu’une petite bouchée de ce grand jeune
homme indomptable comme le sang irlandais
qui coule dans ses veines. Ils sont tombés de si
haut que, pour l’escrime britannique, ce mardi
23 mars, le Danube était vraiment beau et
vraiment bleu.
JEAN-MARIE SAFRA
■ En dépit de l’attention qu’elle a porté aux conseils
de son entraîneur, la Chinoise Guo Fei a dû se contenter
de la médaille d’argent au sabre cadettes derrière
la Russe Veronika Danilova qui a fait preuve de qualités
très prometteuses.
■ Despite paying close attention to the advice of her
coach, China’s Guo Fei had to make do with the silver
medal in the cadet women’s sabre competition,
defeated by Russia’s Veronika Danilova who displayed
very promising talent.
■ A pesar de la atención que puso en los consejos
de su entrenador, la china Guo Fei tuvo que conformarse
con la medalla de plata en sable cadete frente a la Rusa Veronika
Danilova que dio muestra de calidades muy prometedoras.
ESCRIME INTERNATIONALE • 9