Télécharger le rapport (74 p.) - KCE
Télécharger le rapport (74 p.) - KCE
Télécharger le rapport (74 p.) - KCE
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
<strong>KCE</strong> reports 107 Indemnisation des dommages résultant de soins de santé 45<br />
4 CONCLUSIONS<br />
Tout d’abord, <strong>le</strong>s auteurs tiennent à rappe<strong>le</strong>r qu’ils n’ont à aucun moment traité la<br />
manière dont <strong>le</strong> Fonds des indemnisations des accidents médicaux devrait être financé<br />
mais se sont limités à évaluer <strong>le</strong> montant nécessaire à la transposition tota<strong>le</strong> (infections<br />
nosocomia<strong>le</strong>s comprises) du système français d’indemnisation des aléas thérapeutiques à<br />
la Belgique.<br />
Cette transposition aurait pour conséquence en Belgique : d’une part, l’indemnisation<br />
des victimes d’aléa thérapeutique et d’autre part, la mise en place d’un règ<strong>le</strong>ment à<br />
l’amiab<strong>le</strong>, complémentaire au régime ordinaire de la R.C. actuel<strong>le</strong>ment en vigueur. Le<br />
système actuel de la R.C. subsisterait donc, et rien ne garantirait par conséquent une<br />
quelconque diminution des primes d’assurances payées par <strong>le</strong>s prestataires de soins. On<br />
pourrait même envisager que <strong>le</strong> phénomène de publicité lié à la mise en place d’un tel<br />
Fonds puisse inciter un plus grand nombre de victimes à se faire connaître des assureurs<br />
engendrant un surplus de frais administratifs, d’indemnisations, etc. Les primes<br />
d’assurance devraient alors être adaptées en conséquence. A contrario, il n’est pas non<br />
plus impossib<strong>le</strong> que la mise en place d’une règ<strong>le</strong>mentation comparab<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong> en vigueur<br />
en France conduise à faire baisser <strong>le</strong>s frais d’expertise et <strong>le</strong>s honoraires d’avocats à<br />
charge des assureurs dans <strong>le</strong> système actuel dans la mesure où ces derniers seraient à<br />
l’avenir, au moins partiel<strong>le</strong>ment, pris en charge par <strong>le</strong> Fonds. Il est dès lors délicat de<br />
prévoir quel effet prendra <strong>le</strong> dessus et donc d’estimer si <strong>le</strong>s primes augmenteront ou<br />
diminueront.<br />
La fourchette du montant total à charge exclusivement du Fonds en 2009 (pour autant<br />
que tous <strong>le</strong>s sinistres déclarés en 2009 soient liquidés la même année) oscil<strong>le</strong> entre 15<br />
et 19,4 millions € (sans recours). Comme toute estimation, ces chiffres présentent une<br />
certaine incertitude. Cel<strong>le</strong>-ci est due pour une part à la qualité des données de<br />
l’échantillon, non homogène d’une entreprise d’assurance à l’autre et pour une autre<br />
part à l’absence de cohérence des données françaises d’un organisme administratif à<br />
l’autre (O.R.M., O.N.I.A.M., C.N.A.M.). Par ail<strong>le</strong>urs, <strong>le</strong> facteur 9,45 (=coefficient<br />
d’augmentation du nombre de plaintes) ainsi que <strong>le</strong> pourcentage de plaintes<br />
potentiel<strong>le</strong>ment indemnisab<strong>le</strong>s parmi <strong>le</strong>s plaintes déposées (60%) sur base des critères<br />
fixés par la loi, restent hautement incertains, d’autant plus que ces critères sont peu<br />
précis. Pour éviter au maximum <strong>le</strong>s surprises liées à cette incertitude, <strong>le</strong>s hypothèses<br />
faites au cours du raisonnement ont systématiquement été prudentes et tendent à sur<br />
estimer <strong>le</strong> coût des indemnisations dans <strong>le</strong> nouveau système plutôt que <strong>le</strong> contraire. En<br />
outre, à la différence des phases précédentes, la borne supérieure de cet interval<strong>le</strong><br />
incorpore au moins <strong>le</strong> coût des infections nosocomia<strong>le</strong>s tel<strong>le</strong>s qu’el<strong>le</strong>s seraient prises en<br />
compte dans <strong>le</strong> système belge, c’est-à-dire sans présomption de responsabilité des<br />
hôpitaux en matière d’infections nosocomia<strong>le</strong>s. Si par contre, la législation belge calquait<br />
<strong>le</strong> régime français en ce qui concerne la présomption de responsabilité, <strong>le</strong> montant à<br />
charge du Fonds en 2009 (pour autant que tous <strong>le</strong>s sinistres déclarés en 2009 soient<br />
liquidés la même année) avoisinerait <strong>le</strong>s 16,4 millions €.<br />
La cohérence de cette étude reposait sur la mise en parallè<strong>le</strong> des coûts belges estimés<br />
et des coûts français observés. A cet effet, <strong>le</strong>s corrections nécessaires ont été apportées<br />
pour <strong>le</strong>s années 2007 et 2008. Il a été illustré que nos estimations étaient prudentes et<br />
cohérentes au regard des chiffres observés en France dans la mesure où <strong>le</strong> <strong>rapport</strong> coût<br />
français sur coût belge se situe selon <strong>le</strong>s années entre 4,8 et 6,8 pour une population<br />
6,05 fois plus nombreuse.