de la profession les - Ordre des Architectes
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Résumer en quelques lignes <strong>les</strong> circonstances qui ont conduit à <strong>de</strong>s décisions marquant une<br />
rupture avec <strong>les</strong> habitu<strong>de</strong>s et le passé est un exercice difficile. L'évolution <strong>de</strong> d'A nécessitait<br />
pourtant que l'on s'y attar<strong>de</strong> avec toute l'objectivité possible, même si elle risque d'être partielle,<br />
vu <strong>la</strong> brièveté du propos et le respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> confi<strong>de</strong>ntialité due à certains protagonistes.<br />
Un nouvel avenir pour d’A<br />
Fondé en 1989, à partir <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong> <strong>Architectes</strong><br />
Architecture, le journal d'Architectures fut une<br />
aventure culturelle qui pendant 13 ans suscita au<br />
sein <strong>de</strong> l'institution <strong>de</strong> nombreux débats, portant à<br />
<strong>la</strong> fois sur le fond et sur <strong>les</strong> aspects financiers.<br />
De façon régulière, et sans juger leur pertinence,<br />
<strong>les</strong> questions <strong>les</strong> plus fréquentes peuvent se résumer<br />
ainsi.<br />
Pouvait-il y avoir une réelle adéquation entre le<br />
journal et son actionnaire unique, en l'occurrence<br />
l'institution ordinale, dès lors que <strong>les</strong> objectifs égalitaires<br />
contenus dans <strong>les</strong> missions <strong>de</strong> l'<strong>Ordre</strong><br />
n'étaient à l'évi<strong>de</strong>nce pas toujours concomitants<br />
avec une véritable expression culturelle ?<br />
La liberté <strong>de</strong> l'équipe rédactionnelle, qui fut toujours<br />
une réalité, pouvait-elle s'accor<strong>de</strong>r à <strong>la</strong><br />
longue d'une tutelle ordinale régulièrement tentée<br />
par l'interventionnisme ? et a contrario, l'<strong>Ordre</strong><br />
pouvait-il accepter constamment que certains<br />
sujets fondamentaux en matière <strong>de</strong> politique <strong>profession</strong>nelle<br />
ne soient que peu ou jamais re<strong>la</strong>yés<br />
par son organe <strong>de</strong> presse principal ?<br />
A partir <strong>de</strong> ces premières interrogations et<br />
connaissant <strong>les</strong> difficultés financières endémiques<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> Société d'Editions Architectura<strong>les</strong> (SEA),<br />
éditrice du journal d’A, qui supposaient un soutien<br />
régulier <strong>de</strong> l'<strong>Ordre</strong> à une hauteur moyenne <strong>de</strong><br />
2 millions <strong>de</strong> francs par an, <strong>les</strong> discussions entre<br />
élus ordinaux se résumèrent très vite à un débat<br />
économique. Cependant l'irritation <strong>de</strong> certains<br />
relevait aussi d'une approche éthique qui contestait<br />
que <strong>de</strong> tel<strong>les</strong> sommes soient engagées pour<br />
soutenir un journal relevant du secteur concurrentiel<br />
et fonctionnant par abonnement<br />
D'autres questions portaient sur <strong>les</strong> cib<strong>les</strong> <strong>de</strong> diffusion<br />
: architectes ou grand public ? D'autres enfin<br />
sur <strong>la</strong> capacité réelle <strong>de</strong> l'<strong>Ordre</strong> à gérer correctement<br />
une revue d'architecture.<br />
En 1996, le résultat <strong>de</strong>s élections ordina<strong>les</strong> entraîna<br />
une remise en cause totale <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> production<br />
et <strong>de</strong> fonctionnement du journal<br />
conduisant, après l'audit <strong>de</strong> l'<strong>Ordre</strong>, à un p<strong>la</strong>n <strong>de</strong><br />
redressement imposé par le tribunal <strong>de</strong> commerce.<br />
La société éditrice (SEA) fut restructurée une première<br />
fois puis une <strong>de</strong>uxième fois en 1999, après<br />
un audit interne réalisé par un cabinet, conseil en<br />
édition et communication.<br />
Cette restructuration, accompagnée d'un développement<br />
<strong>de</strong>s activités parallè<strong>les</strong> d'édition que nous<br />
avions suscité dès notre arrivée en 2000, permit un<br />
redressement significatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEA et pour <strong>la</strong> première<br />
fois cette année-là le journal pu fonctionner<br />
sans aucune subvention <strong>de</strong> l'<strong>Ordre</strong>.<br />
Fin 2001, le report et <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> plusieurs<br />
contrats connexes, conjoints à <strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> faire<br />
accepter <strong>la</strong> SEA comme outil <strong>de</strong> toute l'institution<br />
et plus seulement comme simple re<strong>la</strong>is du Conseil<br />
national, replongèrent <strong>la</strong> société dans ses difficul-<br />
4<br />
Le Conseil national<br />
Cahiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>profession</strong> N° 11 - 2 e trimestre 2002<br />
L E M A G A Z I N E P R O F E S S I O N N E L D E L A C R E A T I O N A R C H I T E C T U R A L E<br />
N° 121 - MAI 2002 . 9 € . 13,50 FS./ 12,50 CAD<br />
ENTRETIEN<br />
Venturi et Scott-Brown<br />
HOMMAGE<br />
à Jacques Kalisz<br />
CULTURE TECHNIQUE<br />
Construire en bois<br />
DOSSIER<br />
Les satellites<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> maîtrise d’œuvre<br />
tés antérieures. Au point que le risque <strong>de</strong> liquidation<br />
lié aux procédures d'alertes du commissaire<br />
aux comptes, contraint l'<strong>Ordre</strong> national à revoir<br />
totalement l'approche <strong>de</strong> ce dossier.<br />
L'objectif primordial étant <strong>de</strong> sauver le journal,<br />
plusieurs options furent alors étudiées :<br />
La première partait <strong>de</strong> l'hypothèse que l'<strong>Ordre</strong><br />
pouvait consacrer régulièrement une partie <strong>de</strong> son<br />
budget au journal, à <strong>la</strong> condition cependant expresse<br />
que tous <strong>les</strong> architectes en soient <strong>de</strong>stinataires<br />
gratuitement et que soit envisagé un réel redéploiement<br />
<strong>de</strong>s ventes et <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffusion auprès <strong>de</strong>s<br />
tiers (maîtres d'ouvrage, institutionnels, public) sur<br />
l'ensemble <strong>de</strong> l'espace francophone (France,<br />
Belgique, Suisse, Afrique du nord). En résumé, il<br />
s'agissait d'une sorte <strong>de</strong> nationalisation, qui aurait<br />
conduit à une modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne éditoriale<br />
regroupant dans une seule revue, d'A et <strong>les</strong> Cahiers<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>profession</strong> alors en plein développement. Un<br />
calcul précis <strong>de</strong>s coûts annuels <strong>de</strong> diffusion<br />
(4,50 MF) nous fit renoncer car, en réalité, avec ce<br />
système nous perdions <strong>la</strong> commission paritaire et<br />
donc le tarif préférentiel d'envoi, ce qui nous<br />
contraignait pour rester dans <strong>de</strong>s investissements<br />
raisonnab<strong>les</strong> à ne réaliser que 6 numéros par an.<br />
Une telle réduction mettait un terme à l'image <strong>de</strong><br />
mensuel attachée à <strong>la</strong> revue d'A et compromettait<br />
<strong>de</strong> fait <strong>les</strong> potentiel<strong>les</strong> recettes liées au redéploiement<br />
en direction <strong>de</strong>s tiers.<br />
Autre solution, celle <strong>de</strong> lier l'abonnement au journal<br />
avec <strong>la</strong> cotisation. Là encore nous nous heur-<br />
LEONARD<br />
& WEISSMANN<br />
Les serviteurs<br />
d’une cause<br />
tions à une difficulté d'<strong>Ordre</strong> juridique, dans <strong>la</strong><br />
mesure où cette disposition s'apparentait à <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vente forcée.<br />
Dès lors nous n'avions d'alternative que celle <strong>de</strong> faire<br />
entrer définitivement d'A dans le champ concurrentiel,<br />
par un désengagement <strong>de</strong> l'actionnaire<br />
unique qu'était l'<strong>Ordre</strong>. Faute <strong>de</strong> pouvoir mettre en<br />
p<strong>la</strong>ce <strong>les</strong> autres options, c'est donc cette solution qui<br />
fut adoptée, comme étant <strong>la</strong> seule capable d'assurer<br />
<strong>la</strong> survie du journal. Restait donc à envisager <strong>la</strong><br />
recherche <strong>de</strong> partenaires et d'actionnaires en <strong>la</strong><br />
liant à <strong>de</strong>s formu<strong>les</strong> <strong>de</strong> location-gérance car, pour<br />
rompre avec le passé, nous souhaitions absolument<br />
confier l'avenir <strong>de</strong> d'A à <strong>de</strong>s <strong>profession</strong>nels <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
presse. Pour y parvenir, le Trésorier <strong>de</strong> l'<strong>Ordre</strong> fut<br />
nommé gérant à titre transitoire et <strong>les</strong> provisions<br />
pour risques (4 MF), qui avaient été constituées<br />
antérieurement afin <strong>de</strong> régler l’ensemble du passif<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> SEA remontant à plusieurs années, furent libérées.<br />
Ces dispositions techniques étaient le préa<strong>la</strong>ble<br />
à toute libre négociation, tant pour <strong>la</strong> reprise du<br />
titre que pour <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEA.<br />
Les contacts pris, il y eut sept partenaires ou<br />
repreneurs en lice. Notre choix s'arrêta sur trois<br />
d'entre eux qui offraient toutes <strong>les</strong> garanties en<br />
matière <strong>de</strong> respect <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne éditoriale et toutes<br />
<strong>les</strong> assurances quant à <strong>la</strong> pérennité du journal. Il<br />
s'agissait du Mon<strong>de</strong>, duMoniteur et du groupe<br />
Innovapresse.<br />
Le Mon<strong>de</strong> ayant finalement décliné l’offre, le choix<br />
s'est donc restreint aux <strong>de</strong>ux concurrents restants.