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Comparaison des patterns de floraison et de pollinisation et ...

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Master 1 BGAE, spécialité IEGB<br />

Au cours <strong>de</strong> leur évolution influencée par les différentes conditions environnementales,<br />

les orchidées ont acquis <strong><strong>de</strong>s</strong> organes floraux <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> inflorescences adaptés à l’attraction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

pollinisateurs. On peut citer notamment leur pétale médian nommé labelle qui par sa plasticité<br />

phénotypique <strong>et</strong> surtout par la composition chimique <strong><strong>de</strong>s</strong> o<strong>de</strong>urs émises, représenterait un<br />

nouveau mécanisme <strong>de</strong> <strong>pollinisation</strong> (F. P. Schiestl & M. Ayasse, 2000) comme le montre<br />

l’exemple <strong><strong>de</strong>s</strong> mécanismes <strong>de</strong> <strong>pollinisation</strong> spécifique développés par les espèces du genre<br />

Ophrys.<br />

Cependant, <strong>de</strong> par leur originalité <strong>et</strong> leur diversité, ces inflorescences ont <strong>et</strong> continuent à<br />

pénaliser les orchidées dans leur survie. Après un 18 ème siècle consacré à la science avec la<br />

naissance <strong>de</strong> la botanique <strong>et</strong> le début <strong><strong>de</strong>s</strong> classifications, le 19 ème siècle fut le témoin d'un<br />

attrait croissant pour c<strong>et</strong>te catégorie <strong>de</strong> plantes exubérantes, avec par exemple, la mise en<br />

place <strong>de</strong> l’organisation d’un réseau mondial d’exploitation d’une gran<strong>de</strong> variété d’orchidées<br />

prélevées essentiellement sous les tropiques <strong>et</strong> vendues à travers le mon<strong>de</strong>. Il en résulta <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

pertes considérables <strong>et</strong> irréversibles d’espèces. Aujourd'hui, l'engouement pour ces plantes<br />

<strong>de</strong> la part <strong><strong>de</strong>s</strong> collectionneurs <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> particuliers n'a pas diminué, même si l’impact <strong>de</strong><br />

ces collectes abusives est maintenant bien connu. Parallèlement à c<strong>et</strong> enthousiasme du<br />

grand public, il existe d’autres causes, moins connues, <strong>de</strong> menaces ou mêmes <strong>de</strong> disparition<br />

<strong>de</strong> ces plantes comme par exemple la <strong><strong>de</strong>s</strong>truction ou la détérioration <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> leurs<br />

habitats ou l'abandon <strong>de</strong> certaines activités agricoles (comme le pâturage ou le fauchage <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

prairies naturelles ou encore l’assèchement <strong><strong>de</strong>s</strong> zones humi<strong><strong>de</strong>s</strong>).<br />

C'est pourquoi, <strong>de</strong> nombreuses espèces sont aujourd'hui protégées par différents types <strong>de</strong><br />

conventions internationales, comme par exemple la convention <strong>de</strong> Washington interdisant le<br />

transport <strong>de</strong> toute la plante (ou d’une partie) correspondant à <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces protégées.<br />

En France, une dizaine d’espèces sont protégées au niveau national, <strong>et</strong> quelques dizaines<br />

d’autres le sont au niveau régional. Certaines espèces font l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> plans <strong>de</strong> conservation<br />

mis en œuvre par les Conservatoires botaniques nationaux, les Parcs naturels régionaux ou<br />

encore par diverses institutions locales <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> la nature.<br />

Toutefois, pour être effective, c<strong>et</strong>te préservation nécessite un travail constant d'évaluation<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> suivi <strong><strong>de</strong>s</strong> populations végétales. C’est pourquoi la Société Française d'Orchidophilie <strong>et</strong> le<br />

Ministère <strong>de</strong> l'aménagement du territoire <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'environnement collaborent <strong>de</strong>puis <strong>de</strong><br />

nombreuses années afin <strong>de</strong> localiser, d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>et</strong> d’évaluer les populations d'orchidées, <strong>et</strong><br />

plus particulièrement d’améliorer le suivi <strong><strong>de</strong>s</strong> espèces menacées. Afin <strong>de</strong> mieux les préserver,<br />

il est essentiel <strong>de</strong> bien connaître leur biologie, leur écologie <strong>et</strong> leur répartition. En France,<br />

il existe environ 150 espèces d’orchidées réparties sur 30 genres. Le genre Ophrys est<br />

celui qui compte le plus d’espèces (plus d’une trentaine), <strong>et</strong> notre étu<strong>de</strong> a porté sur<br />

certaines espèces <strong>de</strong> ce genre.<br />

Principalement sous l'impulsion <strong><strong>de</strong>s</strong> amateurs naturalistes allemands <strong>et</strong> belges <strong>de</strong>puis<br />

quelques décennies seulement, les amateurs d'Ophrys ont vu leur nombre augmenter <strong>et</strong> un<br />

dynamisme croissant a permis la publication <strong>de</strong>puis les années 1980 <strong>de</strong> très nombreux articles<br />

dans plusieurs revues spécialisées (l'Orchidophile, les Naturalistes belges, Eurorchis,<br />

Die Orchi<strong>de</strong>e…). Ainsi, les orchidées du genre Ophrys sont bien connues pour leur<br />

<strong>pollinisation</strong> par pseudocopulation, <strong>et</strong> pour la spécificité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>pollinisation</strong> basée sur la<br />

similitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’o<strong>de</strong>ur émise par les labelles <strong>et</strong> la phéromone sexuelle attirant les mâles <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

espèces pollinisatrices (Paulus & Gack, 1990 ; Delforge, 2001). Ces étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont principalement<br />

conduit à la <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong>de</strong> très nombreuses nouvelles espèces appartenant à ce genre, mais<br />

aussi à l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> nombreux pollinisateurs, à la connaissance <strong>de</strong> la répartition <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

espèces (Paulus & Gack, 1990 ; Delforge, 2001). De nombreuses étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont également été<br />

réalisées principalement dans la compréhension <strong>de</strong> la relation très étroite entre les Ophrys <strong>et</strong><br />

leurs pollinisateurs.<br />

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