Le projet - Académie de Nancy-Metz

Expérimentation au collège Elsa-Triolet
de Thaon-les-Vosges

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SOMMAIRE
1. Présentation de l’établissement
2. Réflexions préliminaires
3. Supports
4. L’histoire des Arts et les disciplines impliquées
5. Expérimentations de l’enseignement
6. Évaluation au DNB
7. Bilan à l’usage des plus réticents

a. Profil de l’établissement
b. L’offre culturelle locale

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a. PROFIL DE L’ ÉTABLISSEMENT
Implanté à Thaon-les-Vosges, commune de 8 500 habitants qui constitue l’extension nord de
l’agglomération d’Épinal, Elsa Triolet est un collège urbain dont les effectifs se situent autour de 580
élèves, chiffre qui comprend à la fois une S.E.G.P.A. et une U.P.I.
Sociologiquement, les catégories défavorisées y sont surreprésentées puisqu’elles constituent
65,2% des effectifs, soit 21 points de plus que la moyenne académique (MA). A contrario, seuls 6,7%
des élèves sont issus des catégories favorisées (MA : 16,4%). Cette composition ne résulte pas d’une
fuite de ces dernières vers l’enseignement privé ou vers les collèges spinaliens, mais elle est le reflet
de l’histoire de cette ancienne ville-usine, née à la fin du XIXe siècle de la mono-industrie textile. Elle
a toujours conservé une forte composante ouvrière puisque l’essentiel des emplois est encore généré
par des entreprises industrielles. Les quelques communes rurales qui entrent dans le secteur de
recrutement de l’établissement n’en modifient pas fondamentalement la physionomie. En l’absence
de tout autre collège, Elsa Triolet est un bel exemple de brassage qui illustre à l’envi la pertinence de
la mixité socioculturelle en matière scolaire.
En effet, Elsa Triolet n’a rien du profil d’un établissement difficile, bien au contraire. Élèves et
parents ont conscience du rôle de l’école et attachent une importance au respect des règles de la
communauté scolaire. Les résultats en témoignent puisque 87% des élèves obtiennent leur D.N.B. De
même, 69,1% des élèves de troisième accèdent à une seconde générale ou technologique (MA :
56,6%) et, surtout, seuls 4,1% d’entre eux sont confrontés au redoublement à l’issue de la seconde,
soit 3 fois moins que la moyenne académique. Quant à l’équipe éducative, sa stabilité démontre
l’attachement qu’elle manifeste pour cet établissement et ses élèves.

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b. L’OFFRE CULTURELLE LOCALE
L’offre culturelle dont disposent les élèves est en pleine évolution. La commune
possède en effet des structures au rayonnement peu étendu et aux moyens limités.
Pour les familles, les équipements se concentrent sur Épinal : théâtre, auditorium,
conservatoire à rayonnement départemental, musée de l’Image et musée
départemental d’Art ancien et contemporain, cinéma, bibliothèque multimédia
intercommunale, sans compter les associations telles La Lune en parachute ou
Épin’art établies à la Plomberie, et les festivals comme Les Imaginales. Or, c’est là
que le bas blesse. La difficulté des élus à établir une seule et unique communauté de
communes pour l’agglomération – où coexistent sept intercommunalités ! –
constitue un obstacle financier pour les familles qui souhaitent bénéficier des
infrastructures de la communauté de communes d’Épinal-Golbey.
Une exception, néanmoins, et de taille. En s’associant avec Épinal, Thaon a
largement investi pour rénover la Rotonde, un bâtiment destiné initialement aux
ouvriers et hérité du paternalisme des années 1910-1920. La ville dispose ainsi depuis
2009 d’un lieu unique géré par Scènes Vosges, un syndicat mixte à vocation
culturelle, qui offre désormais au public et avec succès, une vaste palette des arts du
spectacle vivant (théâtre, danse, cirque, concert, etc.).

a. Qui ?
Les différents acteurs de l’expérimentation
b. Pourquoi ?
Principe fondateur
c. Comment ?
Amorce d’une stratégie

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a. QUI ?
Une équipe de professeurs volontaires a répondu favorablement à la proposition de réfléchir à
l’enseignement de l’HIDA (dès mai 2009). Toutes les disciplines sont représentées lors de la
première réunion.
Progressivement un noyau dur s’est constitué autour des disciplines suivantes : arts plastiques,
éducation musicale, français, histoire-géographie, sciences physiques, technologie.
Il s’agissait de personnes convaincues, intéressées et habituées à travailler en
interdisciplinarité.
b. POURQUOI ?
Pallier l’absence de repères chronologiques chez nos élèves s’est vite imposé comme la priorité.
Cet objectif est devenu le fondement de la démarche de l’enseignement de l’histoire des arts.
c. COMMENT ?
Première proposition : créer une frise chronologique et un outil permettant aux élèves de
mémoriser les grands repères historiques.
Deuxième proposition : aider l’élève à mémoriser ces repères en voyant le plus souvent possible
la frise ponctuée par les œuvres étudiées à diverses occasions.
Troisième proposition : créer un outil dans lequel les œuvres seront étudiées, analysées, qui
rassemble tous les documents relatifs à l’enseignement de l’histoire des arts. Ces documents
seront classés dans les cinq grandes périodes historiques.

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a. Frise murale
b. Classeur
c. E.N.T.

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a. LA FRISE MURALE
Une frise chronologique murale interdisciplinaire de la
préhistoire à nos jours.
• Présentation : très grand format, le long d’un mur, à hauteur
d’yeux des élèves
• Localisation : sur un lieu de passage obligé.
• Repères: les grandes périodes historiques et des dates
incontournables.
• Contenu : images des œuvres étudiées en classe.
Une reproduction de cette frise est placée en première page
du classeur (voir paragraphe suivant)

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Frise en en-tête du classeur

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b. LE CLASSEUR
Utilisation :
• Interdisciplinaire, conservé au CDI.
• Mis en place en 6°, conservé tout le cursus.
Organisation :
• En-tête du classeur : un exemplaire individuel de la frise
chronologique.
• Cinq parties : les cinq grandes périodes historiques
divisées par styles*.
* Ensemble des traits esthétiques qui caractérisent les œuvres d'une école,
d'une nation, d'une époque et qui permettent de les dater, classer, évaluer.

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PERIODES
Intercalaires
Préhistoire
Antiquité
Moyen Age
Temps modernes
Epoque
contemporaine
XIX
Epoque
contemporaine
XX
Divers
Art égyptien
Art grec
Art romain
Art byzantin
Art de l’Islam
Art roman
Art gothique
Renaissance
Baroque
Classicisme
STYLES
Romantisme
Réalisme
Impressionnisme
Art nouveau
Photographie
Cinéma
Cubisme
Expressionisme
Futurisme
Art abstrait
Dadaïsme
Pop’art/Nouveau Réalisme
Art asiatique
Art africain
Art sud américain
NB : La couleur des intercalaires
est identique sur la frise du
couloir.

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Exemples d’outils figurant dans le classeur
Fiche stylistique
Fiche d’analyse d’œuvre
Fiche thématique
Ces fiches sont renseignées par les professeurs en accord avec
leur programme, au moment jugé opportun et ce, à tout moment
pendant les quatre années de collège. Elles sont complétées par les
autres membres de l’équipe pédagogique en fonction de la
spécificité de leur discipline.

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LA FICHE STYLISTIQUE
Sur une feuille libre, un professeur propose une définition d’un
style. Au fur et à mesure, les autres professeurs ajoutent leur
définition, en fonction de ce qui a été étudié.
L’intérêt, au-delà de la simple définition, est d’établir, pour un
même style, des constantes qui relient les différentes expressions
artistiques.
La diversité des approches donne à l’élève une connaissance
approfondie de ce style.
L’utilisation d’un support commun donne aux élèves une vue
synthétique.

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LA FICHE D’ANAYSE
D’ŒUVRE

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LA FICHE THEMATIQUE

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c. E.N.T. : Espace Numérique de Travail
Site de partage à l’usage des professeurs
Objectifs :
• Mutualiser les documents
• Échanger les idées
• Partager et résoudre les difficultés
A DISTANCE

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Arborescence

Textes officiels
Organisation de
l’Histoire des arts
Disciplines
Arborescence
Arts Plastiques et Education
Musicale
EPS
Français
Histoire Géographie
Langues
Mathématiques
Physique
SVT
Technologie

3èmes
4èmes
5èmes
6èmes
LISTE DES OEUVRES
NIVEAUX
3e1
3e2
3e3
3e4
4e1
4e2
4e3
4e4
4e5
5e1
5e2
5e3
5e4
5e5
6e1
6e2
6e3
Banque de données
et images
Equipe
pédagogique
6e4
Epreuve DNB Grille d’évaluation
Arborescence
Documents,
projets…des
différents
professeurs

a. Un cours d’Histoire des Arts ?
b. Une situation pédagogique nouvelle ?
c. Des éclairages divers d’une même œuvre
d. Points d’achoppement

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A. UN COURS D’HISTOIRE DES ARTS ?
Une évidence :
Il n’y a pas de cours d’histoire des arts… qui n’est en rien une
discipline ! L’HIDA est une plate-forme sur laquelle chaque enseignant se
connecte pour y apporter les compétences et les connaissances de sa
discipline. Elle n’a donc pas pour finalité de modifier et d’accroître le
contenu cognitif de chacune des disciplines enseignées
traditionnellement, c’est-à-dire que
les enseignants n’ont pas à construire de nouveaux
chapitres à leur cours.
Il n’y a pas de rubrique dans le bulletin scolaire puisque l’HIDA n’est pas
une discipline à proprement parler. Lorsque les enseignants évaluent, de
la 6 e à la 3 e , ils se limitent aux compétences demandées dans leur
discipline et ils intègrent les notes dans leur matière.

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B. UNE SITUATION PÉDAGOGIQUE NOUVELLE ?
L’HIDA doit permettre une circulation des
informations entre les enseignants : c’est une
expérience du partage qui permet de décloisonner les
champs disciplinaires sans que les enseignants soient
obligés, chacun de leur côté, de rechercher
l’information. Cette mutualisation évite une surcharge
de travail et permet un enrichissement personnel pour
une approche décomplexée des œuvres. Pour ceux et
celles qui ont l’habitude de travailler en
interdisciplinarité
il n’y a pas de situation pédagogique nouvelle.

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C. DES ÉCLAIRAGES DIVERS D’UNE MÊME ŒUVRE
une « séquence » d’HIDA est davantage une peinture
cubiste qu’un OVNI pédagogique ! Chaque enseignant
n’éclaire qu’un versant d’une œuvre, qu’une de ses
dimensions, sans chercher à lui restituer sa plénitude :
- à l’historien de contextualiser ;
- au littéraire de décrypter ;
- au plasticien et au musicien d’analyser et de créer ;
- au scientifique de rationaliser…
In fine, travailler ensemble sur une œuvre permet de
créer une sorte « d’événement » qui mobilise des
envies, des compétences, des savoir-faire chez les
élèves, et leur donne une capacité de compréhension
et une sensibilité face à l’œuvre.

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Ce sont les disciplines qui nourrissent
l’histoire des arts et non l’inverse
langues
histoiregéographie
sciences
l’œuvre
HIDA
français
arts
plastiques
éducation
musicale

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D. POINTS D’ACHOPPEMENT
Au-delà de cette appréciation positive de l’HIDA, il y a quelques
obstacles à lever :
Le premier est l’importance des réunions de coordination entre
enseignants. Pour chaque niveau et, en réalité, pour chaque classe,
les enseignants doivent définir :
• les œuvres d’art à aborder
• les disciplines concernées pour chaque œuvre.
La réalisation du site ENT (Espace Numérique de Travail) répond
en partie à cette difficulté, mais la multiplication des compléments
de service entre les établissements complique singulièrement les
possibilités de se réunir et entrave les bonnes volontés
indispensables à la réalisation de ce dispositif.

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En effet, le second obstacle à lever est l’adhésion
nécessaire des enseignants : l’HIDA ne peut reposer
sur les épaules de quelques uns et ne peut se passer
de certains champs disciplinaires comme les langues
ou les sciences.
Le troisième sera la généralisation de cet
enseignement dans toutes les classes, de tous les
niveaux pour toutes les équipes pédagogiques.

a. La chanson engagée
b. Le monument commémoratif
c. Réhabilitation de la sculpture du collège
d. Autoportraits
e. La vie parisienne
f. Ouverture possible
g. Liste d’œuvres

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a. LA CHANSON ENGAGÉE
Thématique : Arts États Pouvoir
(« L’œuvre d’art et le pouvoir : représentation et mise en scène du pouvoir (propagande) ou œuvres
conçues en opposition au pouvoir (œuvre engagée, contestatrice, etc.).
Niveau : 3 ème
Œuvres :
• L’affiche rouge, ARAGON & FERRÉ
• Nuit et brouillard, J. FERRAT
• Morts les enfants, RENAUD
• La complainte du progrès, B. VIAN
• Saigne, ABD AL MALIK
• Les choses, J.-J. GOLDMANN
• Chanson de Craonne
• La butte rouge
Disciplines : Lettres, histoire, éducation musicale.

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b. LE MONUMENT COMMÉMORATIF
Thématique : Arts États Pouvoir
(« L’œuvre d’art et la mémoire : mémoire de l’individu (autobiographies, témoignages, etc.),
inscription dans l’histoire collective (témoignages, récits, etc.).
Niveau : 3 ème
Œuvres :
• Le monument aux morts de Thaon-les-Vosges
• Espoir de paix, ARMAN (Liban)
• Târgu-Jui, BRANCUSI (Roumanie)
• Mémorial de l'Holocauste, Peter EISENMAN (Berlin)
• A l’Ouest rien de nouveau, Erich Maria REMARQUE.
Disciplines : Lettres, histoire, arts plastiques.

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c. RÉHABILITATION DE LA SCULPTURE DU COLLÈGE (1%)
Thématique : Arts Espace Temps
(« L’œuvre d’art et la place du corps et de l’homme dans le monde et la nature …)
Niveau : 3 ème
Œuvres :
• Les portes du savoir, INCONNU, collège de Thaon-les-
Vosges
• La Porte de l’enfer, RODIN
• L’Homme passant la porte, IPOUSTEGUY
• CHRISTO
• créations de textes par les élèves.
Disciplines : Lettres, Arts plastiques

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d. AUTOPORTRAITS
Thématique : Arts Technique Expression
(« Comment un matériau non noble devient une œuvre d’art, comment il se met au service de
l’expression … »)
Niveau : 4 ème
Œuvres :
• Exvoto à Ste Rita, KLEIN
• Boite en valise, DUCHAMP
• Joseph CORNELL
• Fluxus box, FLUXUS
• Variation pour une porte et un soupir, PIERRE HENRY
Disciplines : Arts plastiques, Education musicale.

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e. LA VIE PARISIENNE
Thématiques :
• Arts Technique Expression (L’œuvre d’art et l’influence des techniques : œuvre d’ingénieur ou
d’inventeur (chronophotographie, cinématographe) ; liée à l’évolution technique (architecture métallique,
en verre, etc.)
• Arts Création Culture (« les formes de sociabilité, les manifestations ludiques ou festives … »)
Niveau : 3 ème
Œuvres :
• La Tour Eiffel
• La Vie parisienne, J. OFFENBACH (en partenariat avec l’Opéra de
Lorraine)
• extraits de Nana, E. ZOLA
• Le Voyage de Monsieur Perrichon, E. LABICHE
• Bel-Ami, G. de MAUPASSANT
Disciplines : Arts plastiques, Éducation musicale, Sciences physiques, Français,
technologie.

f. OUVERTURE POSSIBLE
Une entrée par la fantaisie : nous aimerions donner une dimension festive à cet
enseignement, en proposant de manière intempestive des « surprises » aux élèves
musique impromptue pendant la récréation (il suffit de sortir les
enceintes par la fenêtre de la salle de musique et de passer un court
extrait),
exposition d'une reproduction
une citation au détour d'un couloir.
Une boîte à remarques serait à la disposition des élèves et permettrait
d'instaurer un dialogue sur l'art tout en n'alourdissant pas les contenus
des programmes de chacun.

g. LISTE DES ŒUVRES
Cette liste, revue chaque année en juin et adaptée par
les différentes équipes pédagogiques permet à tous de
trouver une entrée pour participer.
Pourquoi ?
• Pour réduire le champ infini des possibilités,
• Pour éviter que les professeurs d’arts plastiques et
d’éducation musicale ne soient submergés par
tous les projets des différentes équipes
pédagogiques,
• Pour établir une cohérence pédagogique,
• Pour intégrer facilement les nouveaux professeurs.

Comment ?
• Afin de permettre aux élèves de se construire une culture artistique,
nous avons choisi des œuvres majeures dans l’histoire des arts. De
surcroît, elles devaient être exploitables dans toutes les disciplines et
s’inscrire dans les différents programmes
Points d’achoppement :
• Les notions « d’œuvre » et « d’œuvre majeure » ont suscité de grands
débats (très enrichissants par ailleurs),
• Chacun dans sa discipline voulait établir une liste très complète. Pour
aller à l’essentiel et limiter le nombre d’œuvres nous avons demandé
aux non spécialistes de désigner les œuvres qui leur paraissaient
incontournables. Par exemple, les professeurs d’histoire géographie
ont désigné les œuvres incontournables en arts plastiques, les
professeurs de français ont choisi les œuvres musicales…

Proposition de liste
Arts, créations, cultures
Arts, espace, temps
Arts, Etats et pouvoir
Arts, mythes et religions
Arts, techniques, expressions
Arts, ruptures, continuités
Les codes « couleurs »

période œuvres HG AP FR MUS TECH SVT PHY
Antiquité la Bible * * * *
Antiquité Un temple antique (Parthénon) * * * *
Antiquité Une céramique grecque * * * *
Moyen Age (roman) Une abbaye romane (Sainte-Foy de Conques) * * *
Moyen Age (roman) la Chanson de Roland et le Roman de Renard * *
Moyen Age
(gothique)
une cathédrale gothique (N-D de Paris/ école N-D / Guillaume de
Machaut) * * * * *
Renaissance Léonard de Vinci (Joconde, Manpower, inventions,,,) * * * * *
Renaissance la Chapelle Sixtine (Rome) de Michel Ange * * *
Renaissance Ronsard & Du Bellay * *
Baroque
La Descente de Croix de Rubens ou Triomphe de St-Ignace Le
Pozzo * *
Baroque Bach * *
Classique Versailles, Lully, Molière et Cie * * * * *
Classique Mozart * *
Classique Les Fables de La Fontaine * * * *
XVIIIe Les
Lumières Voltaire *
XIXe Romantique Héroïque de Beethoven ou Symphonie fantastique Berlioz * *
XIXe Romantique La Liberté guidant le Peuple Delacroix * * *
XIXe Romantique Victor Hugo * *
XIXe siècle Paris : Tour Eiffel, Hausmann, Zola, Offenbach * * * * * *
XIXe siècle Niepce : découverte de la photo * *
XXe siècle
Les frères Lumières et un film N&B (Temps modernes, M le
Maudit,,,) * * * * *
XXe siècle Van Gogh * * *
XXe siècle Debussy, Stravinsky et Kandinsky * *
XXe siècle Picasso, Demoiselles d'Avignon / Guernica * * *
XXe siècle Expressionisme (Dix) * * * *
XXe siècle Aragon (Yeux d'Elsa, Strophes pour se souvenir, Affiche rouge) * * *
XXe siècle Pop'Art (Warhol) * * *
XXe siècle L'esclavagisme, le Jazz * * *

Proposition de liste (suite)
période œuvres HG AP FR MUS TECH SVT PHY
XIXe
Patrimoine Les images d'Epinal
XVIIe
Patrimoine Georges de La Tour
Xxe
Patrimoine Art nouveau
Arts, créations, cultures
Arts, espace, temps
Arts, Etats et pouvoir
Arts, mythes et religions
Arts, techniques, expressions
Arts, ruptures, continuités

a. Une démarche hésitante
b. Les modalités retenues
c. La grille d’évaluation
d. Propositions de sujets

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a. UNE DEMARCHE HESITANTE
Dans un premier temps, le sujet proposé à chaque élève était composé de trois
documents : une œuvre majeure, une œuvre vue en classe et une œuvre
inconnue dont le choix était libre. L’objectif était l’analyse croisée de ces œuvres
mises en relation mais aussi mise en perspective pour les intégrer dans les
connaissances acquises au sein de l’HIDA. À cette approche pluridisciplinaire et
cognitive s’ajoutait évidemment une dimension plus intimiste dans laquelle
l’élève pouvait et devait faire état de son ressenti.
A titre d’exemple, un sujet intitulé « L’art pour survivre » proposait :
• une œuvre majeure : extrait de Si c’est un homme de Primo Levi (1947) ;
• une œuvre vue en classe : dessins de détenus du camp de concentration du Struthof ;
• une œuvre inconnue de l’élève : extrait du Quatuor pour la fin du Temps d’Olivier
Messiaen (1941).
• Chaque document était introduit par quelques lignes explicatives puis un
questionnaire d’une douzaine de points était proposé pour en décrypter le sens et
pousser l’élève à faire des recoupements.

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Pour y parvenir, l’élève disposait d’une heure de préparation, soit au C.D.I.
pourvu de postes informatiques, soit directement en salle informatique mais
sous la surveillance d’un assistant d’éducation. Il a à sa disposition des ouvrages
généraux (dictionnaires) et d’histoire de l’art ainsi qu’à des fichiers mis en ligne
par les enseignants sur le serveur de l’établissement. Il peut y trouver des
ressources iconographiques et visuelles (extraits de films, d’œuvres musicales,
peintures, caricatures, poèmes…). A aucun moment, l’élève ne peut accéder à
Internet.
Ce dispositif a été abandonné pour deux raisons majeures :
• Pratiquement se pose la question du nombre suffisant de sujets à confectionner et le
temps mobilisé pour chaque passage (1h00 de préparation et 20 minutes de passage
par élève) ;
• Pédagogiquement se pose la question de la pertinence d’un questionnaire complexe
où chaque enseignant attend un nombre de réponses précis, laissant réapparaître
une approche disciplinaire… et non plus pluridisciplinaire. De plus, un questionnaire
de ce type fait prendre le risque d’un enfermement de l’élève dans une logique qui
limite l’expression de son ressenti.

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b. LES MODALITES RETENUES
Concernant l’évaluation de l’Hi.D.A., l’équipe éducative a choisi l’examen oral
individuel de chaque élève devant un jury. Pour la session 2010, elle concerne
les 39 élèves de troisième qui ne sont inscrits à aucune option (latin, grec ou
D.P.3).
Suivant le B.O. n° 40 du 29 octobre 2009, chaque jury est composé d’un binôme
de professeurs dont l’un doit être soit l’enseignant d’arts plastiques ou
d’éduction musicale, soit l’enseignant d’histoire-géographie. Quatre binômes
ont été constitués pour cette session.
Chaque élève dispose de 15 minutes de préparation au C.D.I. pourvu de postes
informatiques. Il a à sa disposition les fichiers mis en ligne par les enseignants
sur le serveur de l’établissement. Il peut y trouver les ressources (extraits de
films, d’œuvres musicales, peintures, caricatures, poèmes…) de chaque sujet.
Nous avons renoncé à la possibilité d’effectuer un travail de recherche sur des
ouvrages d’histoire de l’art ou sur Internet de crainte d’une dispersion inutile
dans ce cadre horaire limité.

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Chaque sujet est composé d’une ou de deux œuvres. Dans ce second cas, une œuvre
étudiée en classe est privilégiée pour établir une comparaison. La présence d’une œuvre
majeure n’est pas obligatoire mais le sujet permet à l’élève d’en citer une aisément.
Chaque œuvre est accompagnée d’une courte présentation et le sujet est ponctué d’un
bref questionnaire (8 questions maximum) aux réponses surtout fermées pour guider
rapidement la réflexion de l’élève. Pour cette session, les enseignants ont préparé une
quinzaine de sujets, chaque classe ayant les siens propres. Les sujets sont tous disponibles
sur le poste informatique - muni d’un casque - sur lequel l’élève travaille.
Le passage devant le jury se déroule durant 10 minutes. Il comprend à la fois l’exposé de
l’élève et la reprise par les professeurs. L’exposé ne doit pas être une énumération des
réponses aux questions posées mais, virtuellement, une véritable visite guidée !
L’évaluation est établie à partir d’une grille (diapositive suivante) qui laisse la place à
l’analyse formative (connaissances) et à l’analyse sensible (capacités). Cette grille est
connue de l’élève avant l’examen. Elle aboutit à une note sur 20 affectée d’un coefficient 2
qui est prise en compte pour l’attribution du D.N.B.
En optant pour cette procédure, les enseignants ont privilégié un dispositif certes lourd à
mettre en place, mais emprunt d’une certaine solennité que les élèves ont appréciée
(convocation, communication de la grille d’évaluation, tirage au sort du sujet, temps de
préparation, déplacement sous la conduite d’un surveillant, tête-à-tête avec deux
enseignants). C’est un assez bon préliminaire aux épreuves écrites du DNB.

c. GRILLE D’ÉVALUATION

d. PROPOSITIONS DE SUJETS
SUJET 1 : Aux Armes etc…, S. GAINSBOURG,
Citation de Michel DROIT, Le Figaro Magazine, 1979
SUJET 2 : Foule Sentimentale, A. SOUCHON, 1993
SUJET 3 : Le Déserteur, B. VIAN, 1953.
Déserteur, RENAUD, 1983.
SUJET 4 : Déclamation de Sarah BERNHARDT,
Photomontage de John HEARTFIELD
SUJET 5 : La Partie de Cartes, F. LEGER, France, 1917.
Les Joueurs de Skat, O. DIX, Allemagne, 1920.
SUJET 6 : Nuit et Brouillard, J. FERRAT, 1963.
Mémorial de la Shoah, P. EISENMANN, Berlin, 2004.
Diaporama de photos historiques
Cliquez sur les sujets pour accéder
aux documents.

SUJET 7 : Apocalypse Now, F.F. COPPOLA, extrait : l’attaque en hélicoptère,
La Chevauchée des Walkyries, R. WAGNER,
Canon en action, G. SEVERINI, France, 1917.
SUJET 8 : La Complainte du Progrès, B. VIAN, 1956.
Young Shopper, Duane Hunson, 1973.
SUJET 9 : A l’Ouest rien de nouveau, l’affiche du film, L. MILESTONES, 1930.
A l’Ouest rien de nouveau, E.M REMARQUE, 1929, (un extrait du roman).
SUJET 10 : La Tranchée, O. DIX, 1917.
A l’Ouest rien de nouveau, E.M REMARQUE, 1929, (un extrait du roman).
SUJET 11 : La Rue de Prague, O. DIX, 1920.
La Chambre des Officiers, F. DUPEYRON, 2001.
SUJET 12 : Les Deux Oncles, G. BRASSENS,
Monument aux morts de la ville de Strasbourg, L.E DRIVIER, 1936.

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A. ET LES ÉLÈVES DANS TOUT ÇA ?
L’HIDA étant obligatoire, nous n’avons pas cherché à « séduire » les
élèves qui l’ont intégré sans réellement en avoir conscience.
D’ailleurs, les élèves n’ont ni envisagé ni compris l’HIDA comme une
discipline nouvelle ; en revanche, ils ont perçu et apprécié les ponts que
les enseignants ont construits autour des œuvres.
Cette approche répétée d’une œuvre a offert la possibilité de
l’appréhender dans son ensemble de manière pérenne.
Enfin, paradoxalement, c’est lors de la passation des oraux que la
réalité de l’HIDA s’est faite jour. Les élèves - déjà impressionnés par le
décorum - ont véritablement joué le jeu par leur sérieux et leur envie de
réussir.
Les résultats honorables, y compris pour les élèves faibles, ont rendu
tangibles, pour tous, une contribution jusque-là plutôt abstraite : c’est
le voile inaugural qui révèle l’édifice, à l’érection duquel chacun a
contribué.

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B. BILAN À L’USAGE DES PLUS RÉTICENTS
« J’y connais rien à l’art, j’suis pas un spécialiste ! »
Dès les premières rencontres, et à la lecture des textes officiels, un vent de panique a soufflé
sur l’équipe d’expérimentation. La plupart pensait ne pas avoir les connaissances suffisantes
dans le domaine des arts.
Chacun reste spécialiste de sa matière, chaque professeur s’approprie l’œuvre en fonction de
sa discipline.
« Mais quand est-ce qu’on va se voir ? »
Il est clair qu’au début de cette expérimentation, l’équipe au complet a dû se réunir de très
nombreuses fois (environ une vingtaine d’heures) pour établir les lignes directrices de
l’expérimentation. Par la suite, en fonction des projets, nous nous sommes retrouvés en plus
petits groupes. Pour finir, chacun a travaillé personnellement.
L’équipe entière détermine des axes communs et chacun y inscrit son projet (individuellement
ou en petits groupes). La mise en place d’une ENT, sur laquelle chacun laisse son travail a
permis de faciliter les échanges et la communication.

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« J’vais perdre du temps, j’finirai jamais mon programme »
Cette crainte est souvent exprimée car les professeurs pensent
devoir faire une analyse exhaustive de l’œuvre.
Il nous est vite apparu que nous pouvions nous répartir les compétences, en
fonction de notre spécificité et qu’au lieu de perdre du temps nous en gagnions :
le temps passé en histoire pour étudier le contexte d’une œuvre évitait au
professeur d’arts plastiques d’avoir à y revenir et vice versa.
«Encore un truc de plus à faire ! »
Il est vrai que l’on demande aux professeurs d’assumer de plus en
plus de fonctions. (B2I, ASSR, socle commun, PDMF)
Nous avons élaboré une liste d’œuvres inscrites dans les thématiques au
programme, en tenant compte des œuvres imposées dans les programmes
officiels. Par conséquent, plus de problème de surcroît de travail.

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« J’suis perdu, j’ai aucune idée de ce que je pourrais faire »
Sans y avoir réfléchi au préalable, beaucoup de collègues étaient mal
à l’aise pour s’intégrer dans cet enseignement.
L’élaboration d’une liste d’œuvres est rassurante pour les néophytes. Cette
liste, revue chaque année en juin et adaptée par les différentes équipes
pédagogiques permet à tous de trouver une entrée pour participer.
Néanmoins, les plus motivés peuvent utiliser les thématiques de cette liste
pour aller plus loin que les œuvres suggérées et pour proposer d’autres
projets .
« J’suis remplaçant », « j’suis sur deux établissements »…
Il est souvent difficile pour ces enseignants de prendre toute leur
place au sein d’une équipe pédagogique.
La liste permet de les associer facilement au projet et le travail en
interdisciplinarité est un excellent moyen d’intégration, créateur de lien
social.

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« Qu’est-ce que j’y gagne ? »
A travailler ensemble, on s’est beaucoup enrichi culturellement et
humainement. Les discussions pédagogiques éclairaient notre propre
enseignement, au-delà de l’histoire des arts. La complicité des professeurs
s’est renforcée et a été ressentie par les élèves de manière positive. Dans
ces conditions les réunions étaient agréables et sympathiques. A l’inverse,
si nos liens n’avaient pas été amicaux, nous n’aurions peut-être pas
envisagé une expérimentation ensemble.

Des exemples de sujets pour le DNB