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Denis Szabo, “Nature et culture, l'inné et l'acquis...” (1985) 5
Denis Szabo
“Nature et culture, l'inné et l'acquis. Quelques considérations
sur la réactualisation du débat et ses incidences sur la criminologie”.
Un article publié dans la revue L'Année sociologique, 1985, Troisième série, vol.
35, pp. 233-271. Paris : Les Presses universitaires de France.
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Les origines du débat
L'anthropologie, science de l'homme par excellence, se trouve
confrontée dès ses origines, à l'ambiguïté fondamentale de son objet
d'étude : l'homme et la condition humaine. Comme le note Claude Lévi-Strauss
(1981), par sa généralité, le terme semble ignorer... les différences
que l'ethnologie a « pour but essentiel de repérer et d'isoler
pour souligner les particularismes, mais non sans postuler un critère
implicite -celui même de la condition humaine - qui peut seul lui permettre
de circonscrire les limites externes de son objet » (p. 365). Poser
le problème de cette manière, c'est reconnaître qu'il s'agit là d'un
problème philosophique fondamental. Sa solution ne relèvera donc
pas des apports de la recherche empirique. Le consensus gentium fut
considéré par une tradition puissante de la culture judéo-chrétienne,
gréco-latine et en particulier par la philosophie rationaliste du siècle
des lumières, comme une donnée immédiate de la conscience, comme
principe a priori. Le vrai, le juste, le beau s'impose naturellement à
l'esprit humain, comme la substance épouse la forme. Toute l'histoire
des sciences sociales, surtout dans leur phase plus moderne, postdarwinienne,
nuançait ou contestait carrément, ce postulat de consensus
gentium. Une forte tradition de relativisme culturel a imprégné ainsi
les sciences sociales de la deuxième moitié du XIXe siècle.
Le relativisme culturel ne va pas, non plus, sans difficulté, souligne
Raymond Aron dans son bref échange de vue avec Lévi-Strauss. S'il
est vrai que nous sommes incapables, dans cette perspective, de dé-