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capitalisation des expériences cofinancées par le FFEM

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2<br />

ÉTAT ACTUEL ET ENJEUX<br />

CONSERVER LA BIODIVERSITÉ DU BASSIN DU CONGO - CAPITALISATION DES EXPÉRIENCES COFINANCÉES PAR LE <strong>FFEM</strong><br />

20<br />

Les pressions et <strong>le</strong>urs effets sur <strong>le</strong> milieu forestier<br />

La faib<strong>le</strong> densité globa<strong>le</strong> de population, l’état de développement économique peu avancé <strong>des</strong> pays de<br />

la région et un réseau de voies de communication encore peu dense font que <strong>le</strong>s forêts du Bassin du<br />

Congo demeurent, en général, en meil<strong>le</strong>ur état que <strong>le</strong>ur homologues <strong>des</strong> autres régions tropica<strong>le</strong>s du<br />

monde. Il n’en reste pas moins que <strong>le</strong>s pressions existent, qu’el<strong>le</strong>s s’accentuent et qu’il est nécessaire<br />

d’évaluer <strong>le</strong>urs effets si l’on veut en atténuer la portée. Ces effets peuvent être regroupés en trois<br />

gran<strong>des</strong> catégories : la déforestation, la fragmentation et la dégradation.<br />

La déforestation<br />

La déforestation, qui se définit <strong>par</strong> la dis<strong>par</strong>ition de<br />

la forêt dense au profit d’une autre forme de<br />

couverture <strong>des</strong> sols (cultures et friches, plantations<br />

industriel<strong>le</strong>s, urbanisation, etc.), est, à l’échel<strong>le</strong> du<br />

Bassin du Congo, un processus de relativement<br />

faib<strong>le</strong> amp<strong>le</strong>ur : sur la période 1990-2000, <strong>le</strong> taux<br />

de déforestation annuel net est, en effet, estimé à<br />

0,16 % (soit un taux annuel de déforestation brut<br />

de 0,17 % compensé <strong>par</strong> une reforestation spontanée<br />

de 0,01 %). Cela signifie que, sur la période<br />

considérée, environ 29 000 km 2 de forêts denses<br />

ont été perdus. Ce taux de déforestation est deux<br />

fois plus faib<strong>le</strong> que celui du bassin de l’Amazone et<br />

quatre fois inférieur à celui <strong>des</strong> gran<strong>des</strong> î<strong>le</strong>s forestières<br />

de l’Asie du Sud-est (Sumatra, Bornéo, etc.).<br />

Plus <strong>des</strong> trois-quarts du couvert<br />

forestier sont déjà en exploitation<br />

En Afrique centra<strong>le</strong>, la dislocation du bloc<br />

forestier et la <strong>des</strong>truction <strong>des</strong> populations<br />

fauniques, du fait d’un manque d’application<br />

<strong>des</strong> législations, de l’ouverture de pistes pour<br />

l’exploitation forestière, de l’expansion <strong>des</strong><br />

fronts de cultures itinérantes et de la<br />

mondialisation de l’économie qui va favoriser<br />

<strong>le</strong>s grands investissements agrico<strong>le</strong>s, ne sont<br />

malheureusement pas <strong>des</strong> vues de l’esprit.<br />

Le mythe de ces forêts du Bassin du Congo<br />

restant inaccessib<strong>le</strong>s ap<strong>par</strong>tient au passé.<br />

Selon l’état 2008 <strong>des</strong> forêts d’Afrique centra<strong>le</strong>,<br />

si seu<strong>le</strong>ment un bon tiers <strong>des</strong> forêts denses<br />

humi<strong>des</strong> de la région est affecté à <strong>des</strong><br />

exploitants, dans plusieurs pays (Congo, Gabon,<br />

Guinée équatoria<strong>le</strong> et RCA) ce sont plus <strong>des</strong><br />

trois-quarts du couvert forestier qui sont déjà<br />

en exploitation léga<strong>le</strong> ou non (OFAC, 2009).<br />

La déforestation en Afrique centra<strong>le</strong> est, <strong>par</strong><br />

ail<strong>le</strong>urs, loin d’être ré<strong>par</strong>tie de façon éga<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s<br />

six pays du bassin et, en réalité, el<strong>le</strong> se concentre<br />

dans 17 zones bien définies appelées "Points<br />

chauds de déforestation" représentant environ<br />

15 % de la surface forestière tota<strong>le</strong> de la région. La<br />

RD Congo et <strong>le</strong> Cameroun regroupent respectivement<br />

huit et quatre de ces points chauds qui en<br />

font <strong>le</strong>s deux pays avec <strong>le</strong>s plus forts taux de déforestation<br />

annuels. Il est intéressant de constater, en<br />

toute logique, que la majorité <strong>des</strong> points chauds de<br />

déforestation sont situés en bordure du massif<br />

forestier du Bassin du Congo, là où <strong>le</strong>s densités<br />

humaines sont <strong>le</strong>s plus fortes. En fait, la principa<strong>le</strong><br />

cause actuel<strong>le</strong> de déforestation en Afrique centra<strong>le</strong><br />

est l’agriculture itinérante sur brûlis. Là où la<br />

densité humaine est modérée et où <strong>le</strong> paysage<br />

forestier dans <strong>le</strong>quel s’effectue l’agriculture itinérante<br />

n’est pas trop modifié, l’abandon <strong>des</strong><br />

<strong>par</strong>cel<strong>le</strong>s agrico<strong>le</strong>s au bout de quelques années (en<br />

raison de la perte de fertilité <strong>des</strong> sols) peut<br />

entrainer une reforestation naturel<strong>le</strong> (c’est ce qui<br />

explique <strong>le</strong> taux annuel de 0,01 % de reforestation<br />

spontanée du bassin).<br />

Toutefois, l’agriculture itinérante génère plus<br />

généra<strong>le</strong>ment un paysage constitué d’une<br />

mosaïque de <strong>par</strong>cel<strong>le</strong>s agrico<strong>le</strong>s, de jeunes jachères<br />

forestières, de vieil<strong>le</strong>s forêts secondaires et de fragments<br />

de forêt dense. A mesure que la densité<br />

humaine s’accroit, <strong>le</strong>s temps de rotation deviennent<br />

plus courts et <strong>le</strong>s îlots forestiers dis<strong>par</strong>aissent<br />

pour laisser place à <strong>des</strong> <strong>par</strong>cel<strong>le</strong>s agrico<strong>le</strong>s permanentes.<br />

Toutes <strong>le</strong>s forêts denses d’altitude<br />

d’Afrique centra<strong>le</strong> sont incluses dans <strong>le</strong>s points<br />

chauds de déforestation ce qui, d’un point de vue<br />

de la conservation de la biodiversité, est <strong>par</strong>ticulièrement<br />

inquiétant au regard du taux d’endémisme<br />

<strong>par</strong>ticulièrement é<strong>le</strong>vé qu’el<strong>le</strong>s possèdent (voir la<br />

section précédente consacrée à la diversité biologique<br />

de la région).<br />

L’exploitation forestière industriel<strong>le</strong> joue un rô<strong>le</strong><br />

indirect dans la déforestation en ouvrant <strong>le</strong>s<br />

massifs forestiers aux populations humaines en<br />

quête de terres. Toutefois, ce phénomène reste<br />

encore marginal à l’échel<strong>le</strong> du Bassin du Congo,<br />

contrairement à ce qui peut être observé en<br />

Afrique de l’Ouest ou en Asie du Sud Est ; mais, <strong>le</strong>s<br />

mêmes causes produisant <strong>le</strong>s mêmes effets, il est<br />

évident que c’est aujourd’hui que se joue l’avenir

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