capitalisation des expériences cofinancées par le FFEM

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LES PROJETS COFINANCES PAR LE FFEM
CONSERVER LA BIODIVERSITÉ DU BASSIN DU CONGO - CAPITALISATION DES EXPÉRIENCES COFINANCÉES PAR LE FFEM
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FRANCIS LAUGINIE / AFRIQUE NATURE IMAGES FRANCIS LAUGINIE
Gisèle Moampang
Ingénieur des Eaux et Forêts
attachée à la Commune de Doumé, Cameroun
La pépinière de la commune de Doumé
"Lorsque j’ai vu que 85 %
du budget de la commune
voisine est assuré par la forêt
communale, j’ai eu envie de
faire quelque chose pour ma
propre commune en
m’engageant avec le CTFC.
Mais il y a aussi l’esprit de
conservation de
la biodiversité et de toutes ces
ressources de la forêt, dont
l’écotourisme ou la
pharmacopée, qui m’a plu".
Le partenariat avec le Fonds spécial d’équipement
et d’intervention intercommunal (FEICOM), la
"banque des communes", est une réussite. Ce
fonds, qui doit récupérer 50 % de la part des redevances
forestières destinées aux communes (avec
un mécanisme de péréquation régionale au bénéfice
des communes qui n’ont, ni UFA, ni forêt
domaniale de production), pourrait bien devenir le
principal outil de pérennisation des structures de
mise en œuvre de ce projet.
Leçons à tirer et améliorations pour l’avenir
• Gouvernance et droits traditionnels : Les
dossiers de classement des forêts communales
subissent des blocages issus d’oppositions diverses
qui révèlent une crise de confiance entre communautés
et communes. Le CTFC devrait :
- suivre un processus plus clair de gouvernance
partagée des ressources naturelles,
- abandonner une vision essentiellement aména-
giste pour une approche plus globale visant à
mettre en place un cadre de gestion, en accordant
un intérêt particulier à la répartition équitable des
bénéfices,
- prendre en compte les droits traditionnels sur le
foncier comme sur les usages et construire des
accords de cogestion.
• Gestion : La régie directe, encouragée par
certains maires, est dangereuse pour la réussite du
programme. Elle demande aux mairies des qualités
et capacités dont peu d’entre elles peuvent faire
état aujourd’hui. De même, l’exploitation en une
année des coupes prévues sur cinq ans n’est pas
adaptée au contexte de ces communes qui ont
besoin de progressivité et d’adaptabilité dans leurs
rentrées d’argent. Il apparaît donc plus opportun de
- favoriser les micro-entreprises locales d’exploitation
/ transformation et
- mener une étude comparative des bénéfices et
risques entre régie directe, régie d’entreprise et
contrat d’exploitation bénéficiant d’un appui technique.
Le CTFC est le pilier technique de l’ACFCam. Il est
envisagé de faire passer son statut d’ONG à celui
de SARL, alors que son rôle actuel de conseil est
primordial. L’ACFCam gagnerait à :
- maintenir le CTFC dans son rôle, essentiel, de
conseiller technique des communes forestières
avec un statut d’association caritative et
- faire appel à des bureaux d’études spécialisés en
aménagement forestier intervenant sous le
contrôle technique du CTFC.
• Biodiversité : En se focalisant sur l’exploitation
forestière et les reboisements, les communes ont
tendance à minorer les actions de protection de la
biodiversité. Il est souhaitable d’être plus exigeant
sur les critères de sélection des projets afin que
ceux-ci prennent mieux en compte la protection et
la gestion rationnelle de la biodiversité.
• Forêts communautaires : ces forêts semblent
être en compétition avec les forêts communales
alors qu’elles devraient coexister afin de coordonner
et mutualiser les moyens. Le CTFC devrait
favoriser leur rapprochement dans l’intérêt de la
conservation et de l’amélioration équitable des
conditions de vie des populations par l’exploitation
forestière durable.
Les principales autres recommandations de l’évaluation
peuvent se résumer comme suit :
• renforcer le suivi de l’élaboration et de la mise en
œuvre des plans d’aménagement ;
• transformer les comités "Paysans / Forêts" en
comités "Riverains / Usagers / Forêts" ;
• alléger l’obligation d’affecter 70 % des recettes
forestières aux investissements communaux, cette
mesure générant des coûts récurrents difficiles à
assumer par les communes ;
• faciliter l’immatriculation foncière et encourager
les communes pour la création de quelques UFA.