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LES DOSSIERS DE PDM j<br />
❘ Homard et langouste ❘ Moules de Hollande ❘ Développement durable ❘ Islande ❘ Recherche & développement ❘<br />
« Priorité à la gestion de la ressource »<br />
Entretien avec le professeur Panja Ramanoelina,<br />
ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.<br />
PDM.- Dans quel état d’esprit abordezvous<br />
vos nouvelles fonctions et votre<br />
ministère ?<br />
Panja Ramanoelina.- Intégrer le ministère<br />
de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche<br />
(MAPPE) après avoir dirigé pendant une<br />
quinzaine d’années une institution universitaire,<br />
est un nouveau défi. Mais je suis optimiste<br />
étant donné l’évolution du pays ces<br />
dernières années. En particulier pour notre<br />
premier enjeu, qui est de tripler la production<br />
de riz d’ici à 2012.<br />
Sur la filière halieutique, notre souci premier<br />
est la gestion durable des ressources.<br />
Cette politique compte, en plus de la direction<br />
de la pêche et des ressources halieutiques,<br />
sur trois départements : CSP,<br />
OEFC et PNRC (1). Des dispositions concrètes<br />
ont été prises par mes prédécesseurs.<br />
Le nouveau décret sur la pêche, en<br />
vigueur depuis le début de la saison 2008,<br />
fait suite à ceux concernant la protection<br />
des tortues ou la limitation des rejets. Par<br />
ailleurs, la création de la commission pêche<br />
et environnement au sein du MAEP<br />
puis du ministère de l’Environnement, des<br />
Eaux et Forêts et du Tourisme, constitue,<br />
étant donné leur efficace collaboration directe<br />
et celle avec le GAPCM, des points<br />
Le nouveau ministre Panja Ramanoelina<br />
entend poursuivre le travail<br />
de ses prédécesseurs.<br />
très positifs pour tous les aspects environnementaux<br />
de la filière.<br />
Quelles dispositions concrètes ont-elles<br />
été prises ?<br />
De nombreux chantiers sont en cours,<br />
comme ceux de la gestion intégrée des zones<br />
côtières ou d’un projet d’aires marines protégées.<br />
Ils prolongent les initiatives des services<br />
de l’Office national de l’environnement<br />
et ceux des membres du GAPCM en matière<br />
de reboisement des mangroves par exemple.<br />
Ces éléments se sont imbriqués lors de<br />
LE GAPCM COUVE L’ACTIVITÉ CREVETTIÈRE<br />
Moteur essentiel de la production<br />
de crevettes à Madagascar depuis<br />
1994, le GAPCM réuni la quasi totalité<br />
des professionnels de la filière, soit 16<br />
membres (2) répartis en deux divisions,<br />
pêche et aquaculture : « Ce regroupement<br />
était devenu une nécessité pour<br />
assurer une meilleure gestion de la ressource,<br />
explique l’actuel président Claude<br />
Brunot. Nous nous sommes investis dans<br />
de nombreux projets comme le gel de<br />
l’effort de pêche, la collecte de données<br />
fiables et les bonnes pratiques. Si nos intérêts<br />
sont parfois divergents, nous sommes<br />
des interlocuteurs crédibles et responsables,<br />
capables de prendre des initiatives<br />
afin d’éviter la dégradation d’une industrie<br />
essentielle ici. Nous souhaitons cogérer<br />
encore plus efficacement la filière avec<br />
Dominique Guillot<br />
l’État et sauver l’origine Madagascar ».<br />
Le principal partenaire du GAPCM est<br />
effectivement le MAEP et le groupement<br />
est membre du conseil d’administration<br />
de l’agence malgache pour la Pêche et<br />
l’Aquaculture (AMPA). Principale source<br />
financière (avec l’Union Européenne),<br />
l’agence française de développement<br />
(AFD) s’implique dans de nombreux<br />
projets d’appui à la filière. Côté environnement,<br />
le fonds français pour l’Environnement<br />
Mondial (<strong>FFEM</strong>), est également<br />
un partenaire important, de<br />
même que l’institut de Recherche pour le<br />
Développement (IRD).<br />
Dominique Guillot<br />
la conférence parisienne de l’Unesco sur la<br />
biodiversité, ou le président de la République<br />
Marc Ravalomanana avait prononcé un discours<br />
important sur ces principes.<br />
Et plus précisément sur la pêche et<br />
l’aquaculture ?<br />
L’aquaculture de Madagascar est reconnue<br />
à travers le monde comme l’une des<br />
plus respectueuse de l’environnement. Le<br />
modèle semi-intensif associe l’interdiction<br />
d’importer de nouvelles espèces ou d’utiliser<br />
des antibiotiques. Il implique la protection<br />
des mangroves ou encore la gestion des<br />
eaux usées. Toutes ces dispositions permettent<br />
de réaliser un travail efficace en matière<br />
de gestion durable. Plus largement, on peut<br />
rappeler les actions menées avec la FAO et<br />
le WWF, notamment le processus de certification<br />
MSC en cours et les ateliers de validation<br />
des « Principes et critères pour le développement<br />
d’une aquaculture responsable »<br />
qui se tiennent début juin à Antananarivo. Le<br />
développement, rapide et durable, est une<br />
priorité de l’État à Madagascar.<br />
(1) Centre de surveillance de pêches, Observatoire<br />
économique de la filière crevette et Programme<br />
national de recherche crevettière.<br />
Claude Brunot, président du GAPCM, est<br />
un acteur historique de la crevette<br />
de Madagascar, avec ses sociétés<br />
Somapêche et Somaqua.<br />
(2) PNB (Pêcheries de Nossi Be), Somapêche, Réfrigépêche Ouest et Est, Crustapêche,<br />
Pêchexport, Aquamen, Kaleta Export, Pêcheries du Menabé et du Melaky (OSO), Sogedirpoma, Sopemo,<br />
Aquamas, Aquamen EF, Aqualma, Les Gambas de l’Ankarana (OSO), Somaqua.<br />
PRODUITS DE LA MER N°109 JUIN-JUILLET 2008<br />
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