En couverture

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I PLANÈTE SKI I Itw Romain Grojean
Le freeskier
tarin
Aussi à l’aise dans le park que dans
cinquante de pow, Romain Grojean s’est
posé une après-midi pour nous parler de
ski, de genou et de la L.A. Session, qu’il
co-organise avec son pote Pacôme. À toi
Romain !
Depuis six ans que tu pratiques le ski freestyle, tu t’es blessé
trois fois au genou...
Oui... La première blessure en mai 2006 à Mammoth Mountain,
rupture du LCA. Ensuite en février 2008 à Val d’Isère sur le hip
du Xbox Big Day Out, où je me suis laminé le ménisque interne
et abîmé le cartilage. Donc re-opération... Les hivers qui ont
suivi ces blessures se sont très bien passés pour moi. Enfi n
presque… Jusqu’au 20 mars 2009. Bien motivé par la nouvelle
grosse table, je monte m’entraîner toute la journée et peaufi ne
mes gammes jusqu’au switch 10. Vu que ça passait tranquille,
je me suis dis qu’il fallait que j’essaye switch cork 12 pour peutêtre,
qui sait, tenter des switch doubles sur l’un des perfects
jumps construits en fi n de saison. J’ai pris un peu trop de speed
et j’ai voulu spiner trop fort, une fois de plus je me suis posé
tout en bas et en quart de tour et recrac !
Et à l’heure où je réponds à cette ITV, cela fait maintenant six mois
que j’ai été opéré et aborde cette rééducation du genou avec plus
de sérénité et une certitude : je serai prêt pour l’automne 2009 et
ferai partie de ces skieurs qui auront été opéré des deux genoux et
qui ont aujourd’hui des genoux bioniques à toutes épreuves !
Comment ça se passe ensuite ? Opération, rééducation... ?
Ça se passe à peu près toujours de la même façon : tu te fais
opérer, dès ta sortie de l’hôpital, tu pars en centre de réeducation
SKI TIME I LE MAGAZINE GRATUIT DU SKI I NUMERO 49
mais ce n’est pas obligatoire. Je suis allé la première fois à
Clairefontaine (football), pas de centre après mon arthroscopie et
enfi n pour la dernière j’ai décidé de la faire chez moi aux Arcs avec
Jérome Lepage (un très bon kiné-ostéo) qui s’occupe aussi d’Adri
Coirier. Jérôme nous met souvent aux même horaires avec Adri, ce
qui permet de passer aussi des bons moments et nous permet de
ne pas penser qu’à la blessure...
Et justement, dans la tête, ça se passe comment ?
C’est très dur parfois ! Pour moi, la première fois a été la
pire car tu ne sais pas comment ça marche, à quelle vitesse tu
récupères, si tu pourras un jour ressauter comme avant, si tes
sponsors continueront de miser sur toi malgré ta blessure…
Dans mon malheur, j’ai toujours eu la «chance» de me blesser
soit en fi n de saison soit vraiment peu de temps avant la fi n, ce
qui me permettait à chaque fois d’être prêt pour l’hiver suivant.
Et sinon, l’avancement de la réeduc infl ue beaucoup sur ton
moral, il y a des moments où tu sens que tu récupères vite et
d’autres moments moins agréables où tu sens que tu stagnes.
Mais passés les trois premiers mois, tu as presque oublié que tu
as été opéré et tu as une vie tout à fait normale.
Depuis 2 ans, tu es organisateur de la L.A. Session, comment
as-tu créé cet event ?
Etant en partenariat avec la station des Arcs depuis déjà
quelques années, l’idée de faire un événement me trottait dans la
tête avec mon ami Pacôme Allouis. Le déclencheur a été la fi n de
la Quik Cup (TTR). Sachant que le plus gros événement freestyle
allait s’arrêter, on ne voulait pas que la station perde son identité
« nouvelles glisses ». Nous avons alors commencé à réfl échir
concrètement à ce qu’il serait possible de faire à notre échelle,
trouver le bon format, déterminer un budget avec la SMA (Société
des Montagnes de l’Arc), un concept, la bonne date, réfl échir à un
module qui plaise aux 2 disciplines (ski et snow), où et comment le
faire, etc, etc. Petit à petit, réunion après réunion, la L.A. Session
est née.
© Scalp