Le projet de société et les conseillers d'orientation - Faculté des ...
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postmo<strong>de</strong>rnes. Selon c<strong>et</strong> auteur, l'éthique ou <strong>les</strong> questions mora<strong>les</strong> socio-économiques<br />
doivent toujours être prises en considération; cependant, el<strong>les</strong> doivent être comprises<br />
comme une question <strong>de</strong> déplacement <strong>de</strong> la responsabilité première. Auparavant, «la<br />
<strong>société</strong> était, comme la raison elle-même, une expression déiste <strong>de</strong> l'ancien esprit<br />
religieux, une nouvelle forme d'alliance entre l'humain <strong>et</strong> l'univers. C<strong>et</strong>te alliance ne peut<br />
plus exister <strong>et</strong> c'est c<strong>et</strong>te rupture entre l'ordre humain <strong>et</strong> l'ordre <strong>de</strong>s choses qui nous fait<br />
entrer en pleine mo<strong>de</strong>rnité. La morale ne peut plus enseigner la conformité à un ordre;<br />
elle doit inviter chacun à prendre la responsabilité <strong>de</strong> sa vie» (1988, p. 410); <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te<br />
responsabilité, poursuit-il en 1994, est <strong>de</strong> réinstaurer une véritable démocratie<br />
respectueuse <strong>de</strong>s libertés <strong>de</strong> tous <strong>et</strong> cherchant, avant tout, à composer avec <strong>les</strong><br />
différences. Encore ici le rôle <strong>de</strong>s ordres professionnels, dont celui <strong>de</strong>s c.o. revêt toute<br />
son importance. En eff<strong>et</strong>, en se situant à la croisée <strong>de</strong> l'individu <strong>et</strong> du mon<strong>de</strong> du travail,<br />
<strong>les</strong> c.o. peuvent apporter beaucoup pour contribuer à réinstaurer une véritable démocratie<br />
respectueuse <strong>de</strong>s libertés <strong>de</strong> tous ainsi que la possibilité <strong>de</strong> composer positivement avec<br />
<strong>les</strong> différences.<br />
Mais, avant d'aller plus loin dans toutes ces considérations susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> protéger une<br />
saine évolution sociale en l'absence actuelle ou éventuelle d'un <strong>proj<strong>et</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>société</strong>, il faut<br />
auparavant<br />
[début <strong>de</strong> la page 19 du texte original]<br />
approfondir <strong>les</strong> questions relatives aux conceptions théoriques du tout social. Car c<strong>et</strong><br />
approfondissement est nécessaire avant <strong>de</strong> pouvoir j<strong>et</strong>er <strong>les</strong> gran<strong>de</strong>s lignes du rôle que<br />
jouent déjà, ou peuvent surtout davantage jouer, <strong>les</strong> c.o. au sein <strong>de</strong> la problématique <strong>de</strong> la<br />
redéfinition continue d'un <strong>proj<strong>et</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>société</strong>.<br />
<strong>Le</strong>ctures du «tout social»<br />
Lorsqu'on porte un diagnostic affirmant l'absence d'un <strong>proj<strong>et</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>société</strong>, on réfère à une<br />
certaine lecture du «tout social». A quelle conception s'apparente un diagnostic d'absence<br />
<strong>de</strong> <strong>proj<strong>et</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>société</strong> chez <strong>les</strong> collectivités occi<strong>de</strong>nta<strong>les</strong>? A l'inverse, à quel paradigme du<br />
tout social s'associe-t-on si on postule la nécessaire présence d'un <strong>proj<strong>et</strong></strong> <strong>de</strong> <strong>société</strong>?<br />
Selon Boudon <strong>et</strong> Bourricaud (1982), il y a globalement <strong>de</strong>ux paradigmes explicatifs du<br />
tout social: l'holisme radical ou absolu <strong>et</strong> l'atomisme. De ces <strong>de</strong>ux paradigmes a été<br />
généré celui <strong>de</strong> l'holisme modéré. <strong>Le</strong> premier, l'holisme absolu, considère que le tout est<br />
différent <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong> ses parties. Selon c<strong>et</strong>te conception, la <strong>société</strong> est une totalité, un<br />
programme en soi qui se manifeste par un <strong>proj<strong>et</strong></strong> social qui est à la fois différent <strong>de</strong> la<br />
somme <strong>de</strong>s <strong>proj<strong>et</strong></strong>s individuels (ou groupaux), bien discernable <strong>et</strong> relativement stable,<br />
faisant appel à un consensus social relatif.<br />
Parmi <strong>les</strong> concepts qui se réfèrent à ce paradigme holiste absolu, relevons ici <strong>de</strong>ux<br />
exemp<strong>les</strong> très parcellaires, soit celui <strong>de</strong> l'approche culturelle ainsi qu'une notion bien<br />
particulière à Durkheim. Dans le premier cas, le <strong>proj<strong>et</strong></strong> social semble à ce point bien<br />
discernable <strong>et</strong> consensuel qu'il est à la base <strong>de</strong> la socialisation <strong>et</strong> ce, peu importe <strong>les</strong>