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ÉCHO du RÉS.E.A.U Laval, volume 2, numéro 1 - Faculté des ...

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<strong>ÉCHO</strong> <strong>du</strong> RÉ S.É.A.U. L AVAL<br />

Bulletin <strong>des</strong> écoles associées à l’Université <strong>Laval</strong><br />

P<strong>RÉS</strong>ENTATION<br />

C ’est<br />

O<br />

Dans le présent <strong>numéro</strong>, dans la rubrique Chronique,<br />

nous pouvons lire l’analyse et le commentaire<br />

de Maurice Legault au sujet d’un ouvrage de<br />

Philippe Perrenoud intitulé Développer la pratique<br />

réflexive. Ce livre est <strong>des</strong>tiné non seulement aux<br />

professionnels qui analysent leurs pratiques en vue<br />

de les transformer, mais aussi à ceux qui les accompagnent<br />

et les aident à développer cette compétence.<br />

avec grand plaisir que l’équipe de rédaction de L’Écho <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U.<br />

<strong>Laval</strong> présente son tout dernier <strong>numéro</strong> aux lecteurs <strong>du</strong> Réseau <strong>des</strong> écoles<br />

associées à l’Université <strong>Laval</strong>. Cette troisième mouture <strong>du</strong> bulletin est particulièrement<br />

riche en réflexions, témoignages, <strong>des</strong>criptions de recherches, comptes ren<strong>du</strong>s d’expériences et<br />

témoigne <strong>du</strong> dynamisme <strong>des</strong> intervenants impliqués en formation pratique.<br />

Nous sommes particulièrement fiers de présenter <strong>des</strong> textes écrits par différents acteurs :<br />

directeurs d’école, enseignants, professeurs, responsables de formation pratique, stagiaires.<br />

L’Écho <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. <strong>Laval</strong> atteint ainsi progressivement son objectif d’être un instrument<br />

de diffusion <strong>des</strong> idées et <strong>des</strong> pratiques au service <strong>des</strong> écoles associées à l’Université <strong>Laval</strong> pour<br />

une meilleure formation <strong>des</strong> futurs enseignants <strong>du</strong> primaire et <strong>du</strong> secondaire.<br />

Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

CHRONIQUE<br />

Pratique de l’analyse réflexive 3<br />

DOSSIERS<br />

Le nouveau programme 11<br />

<strong>du</strong> baccalauréat en enseignement<br />

secondaire de l’Université <strong>Laval</strong><br />

La formation pratique 25<br />

dans le nouveau BÉPEP<br />

EXPÉRIENCES MARQUANTES<br />

Bilan de fin de stage<br />

29<br />

Être école associée, 30<br />

une expérience pleine de vie<br />

Le plaisir d’être un enseignant associé 32<br />

RECHERCHE COLLABORATIVE<br />

Recherches en formation pratique 33<br />

Les projets de recherche-formation au 34<br />

préscolaire et au primaire :<br />

l’évolution dans l’action<br />

UNE PRATIQUE EXEMPLAIRE 41<br />

NOUVELLES 43<br />

RECENSION 47<br />

Message à nos lecteurs 48<br />

La rubrique Dossier présente les changements qui<br />

seront apportés aux programmes de formation à l’enseignement<br />

primaire et secondaire à la suite <strong>des</strong> nouvelles<br />

directives ministérielles contenues dans le document<br />

La formation à l’enseignement : les orientations,<br />

les compétences professionnelles. France Ouellet<br />

signe, pour l’équipe de coordination de la formation<br />

pratique au BÉPEP, un texte décrivant les orientations<br />

et les outils qui seront privilégiés en formation<br />

pratique dans le nouveau programme de formation<br />

à l’enseignement au primaire.


De son côté, Claude Simard expose les gran<strong>des</strong> lignes <strong>du</strong> programme révisé de<br />

baccalauréat en enseignement secondaire qui a été déposé pour approbation au<br />

Comité d’agrément <strong>des</strong> programmes de formation à l’enseignement (CAPFE) en<br />

vue de son entrée en vigueur dès l’automne 2002.<br />

Outre ces analyses plus fouillées, L’Écho <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. <strong>Laval</strong> propose une rubrique<br />

intitulée Expériences marquantes dans laquelle différents acteurs sont invités à<br />

présenter leurs réflexions à propos d’un aspect particulier de la formation pratique.<br />

Raynald Martel exprime d’une manière intimiste sa vision de son rôle d’enseignant<br />

associé ; Serge Boutin souligne l’importance de l’implication de la direction<br />

d’école dans le processus de supervision <strong>des</strong> stagiaires; enfin, Sophie Blettery<br />

fait part <strong>des</strong> ressemblances et <strong>des</strong> différences qu’elle perçoit entre le rôle de l’enseignant<br />

en France et celui de l’enseignant au Québec.<br />

La rubrique Recherche collaborative fait le point sur les projets de recherche qui se<br />

poursuivent en partenariat avec l’Université dans diverses écoles de la région. Maurice<br />

Legault, en collaboration avec les membres de l’équipe de coordination de la<br />

formation pratique au BÉPEP, fait le suivi de cinq projets initiés au cours de l’année<br />

2000-2001. Il s’agit de la deuxième partie de l’article paru dans L’Écho <strong>du</strong><br />

<strong>RÉS</strong>.É.A.U. <strong>Laval</strong> de novembre 2001. Par ailleurs, Rock Guay annonce dans son<br />

texte intitulé « Recherche en formation pratique » les fonds qui ont été alloués par<br />

le Comité régional sur la formation <strong>du</strong> personnel enseignant (CREFPE) pour le<br />

développement de nouveaux projets de recherche collaborative.<br />

Une activité d’accueil et d’intégration <strong>des</strong> stagiaires est décrite par Claire<br />

Boissonneault de l’école secondaire de Neufchâtel dans la rubrique Pratique exemplaire.<br />

Madame Boissonneault raconte une démarche d’apprentissage coopératif<br />

ayant pour but d’intégrer le nouveau personnel de l’école et les stagiaires en vue de<br />

s’approprier un modèle d’enseignement basé sur l’enseignement stratégique.<br />

Finalement, nous avons inséré ici et là dans le bulletin de petits espaces pour<br />

informer nos lecteurs de la tenue d’événements qui méritent d’être soulignés ou<br />

encore de la parution de livres ou de sites intéressants.<br />

2 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

O<br />

Nous espérons que ce troisième <strong>numéro</strong> de L’Écho <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. <strong>Laval</strong> saura<br />

rejoindre vos intérêts et nous vous invitons à nous faire part de vos commentaires<br />

ou à nous proposer <strong>des</strong> textes pour un prochain <strong>numéro</strong>.<br />

Clermont Gauthier<br />

Pour l’équipe de rédaction


Intro<strong>du</strong>ction à cette nouvelle chronique<br />

PRATIQUE DE<br />

L’ANALYSE RÉFLEXIVE<br />

Maurice Legault,<br />

Professeur au Département d’étu<strong>des</strong><br />

sur l’enseignement et l’apprentissage<br />

J’ai le plaisir de présenter cette nouvelle chronique qui fera<br />

dorénavant partie intégrante <strong>du</strong> bulletin L’Écho <strong>du</strong><br />

<strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL. Comme son titre l’indique, le thème central<br />

de la chronique est la pratique réflexive. Il s’agit d’un thème très vaste que nous<br />

aborderons sous l’angle principal de la formation à l’enseignement, et en particu-<br />

lier de la formation pratique, soit le propos principal <strong>du</strong> présent bulletin. Il sera<br />

question de formation initiale <strong>des</strong> stagiaires à l’analyse de pratiques et de forma-<br />

tion continue <strong>des</strong> enseignants associés et <strong>des</strong> chargés de formation pratique relati-<br />

vement à l’exercice de leur fonction de soutien au stagiaire dans leur pratique<br />

réflexive.<br />

La chronique s’ouvre avec la présentation d’un ouvrage de Philippe Perrenoud<br />

paru récemment et intitulé Développer la pratique réflexive dans le métier d’ensei-<br />

gnant. L’auteur nous a autorisés à publier intégralement le texte de présentation<br />

détaillée <strong>du</strong> livre tel qu’il apparaît aux pages 24 à 28 de l’ouvrage. Nous incluons<br />

également en préambule la présentation sommaire de l’ouvrage proposée en<br />

quatrième de couverture.<br />

Suit une appréciation personnelle que j’ai rédigée pour accompagner la présenta-<br />

tion <strong>du</strong> livre.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

3


PHILIPPE PERRENOUD<br />

Développer la pratique réflexive dans le métier d’enseignant<br />

Professionnalisation et raison pédagogique<br />

Paris, ESF, 2001<br />

Dans la réflexion sur l’exercice <strong>des</strong> métiers, la figure <strong>du</strong> praticien réflexif proposée par<br />

Donald Schön s’impose de plus en plus. Les savoirs rationnels, observait-il, ne suffisent<br />

pas à faire face à la complexité et à la diversité <strong>des</strong> situations de travail. L’enjeu est<br />

donc de réhabiliter la raison pratique, les savoirs d’action et d’expérience, l’intuition,<br />

l’expertise fondée sur un dialogue avec le réel et la réflexion dans l’action et sur<br />

l’action.<br />

Comme tous les « métiers de l’humain », le métier d’enseignant est particulièrement<br />

concerné par cette approche. Enseigner requiert, en effet, outre la connaissance <strong>des</strong><br />

contenus d’enseignement et en étroite relation avec eux, un ensemble de savoirs multiples,<br />

didactiques ou transversaux, les uns issus de la recherche en sciences humaines<br />

et sociales, d’autres participant de la tradition et de l’expertise professionnelles collectives,<br />

d’autres encore construits par chacun au fil de son expérience. La pratique réflexive<br />

a notamment pour fonction de solidariser et de faire dialoguer ces divers savoirs.<br />

Ainsi, ce livre tente de montrer que le « paradigme réflexif » peut précisément concilier, dans l’exercice<br />

<strong>du</strong> métier d’enseignant, raison scientifique et raison pratique, connaissance de processus universels<br />

et savoirs d’expérience, éthique, implication et efficacité. Ce débat a de fortes incidences sur<br />

la façon de penser la formation <strong>des</strong> enseignants et la professionnalisation de leur métier.<br />

Ce livre est <strong>des</strong>tiné d’abord à tous les professionnels qui analysent et transforment leurs pratiques,<br />

mais aussi à ceux qui les accompagnent : conseillers, formateurs, responsables de projets innovateurs,<br />

cadres scolaires.<br />

Plan de l’ouvrage<br />

Il réexamine les concepts de base <strong>du</strong> paradigme réflexif (réflexion dans l’action, sur l’action,<br />

sur le système d’action) et les relie, d’une part, à <strong>des</strong> réflexions sur la formation en<br />

alternance, la démarche clinique, l’analyse <strong>des</strong> pratiques, le travail sur l’habitus, et d’autre<br />

part aux théories de l’action située, de l’inconscient pratique, <strong>du</strong> travail. Construit en<br />

référence au métier d’enseignant, en voie de professionnalisation, il concerne plus globalement<br />

tous les métiers confrontés à l’humain et à la complexité, qui exigent lucidité<br />

professionnelle et implication critique.<br />

L’ouvrage tente d’approfondir quelques aspects de la formation d’un praticien réflexif, dans<br />

le prolongement de la présente intro<strong>du</strong>ction et d’autres travaux déjà publiés sur la formation<br />

<strong>des</strong> enseignants.<br />

Le propos touche tant la formation initiale que la formation continue. Selon les systèmes,<br />

elles présentent une forte cohérence ou incarnent au contraire <strong>des</strong> conceptions opposées<br />

<strong>du</strong> métier et de sa professionnalisation. À terme, on peut souhaiter qu’elles tirent à la<br />

même corde et notamment qu’on n’attende pas la formation continue pour développer le<br />

savoir-analyser et une posture réflexive.<br />

4 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


Pierre Dominicé aime à dire qu’il n’y a pas de formation initiale, qu’il n’y a que <strong>des</strong><br />

formations continues, dans la mesure où l’on part toujours d’acquis antérieurs. Dans ce<br />

processus, la formation professionnelle de base reste cependant un temps fort et un moment<br />

crucial, non seulement parce qu’elle nantit le débutant de moyens de survie, mais<br />

parce qu’elle modélise <strong>du</strong>rablement sa capacité d’apprendre, de réfléchir sur son action et<br />

de la transformer. Elle pose en outre <strong>des</strong> problèmes institutionnels différents, notamment<br />

celui <strong>du</strong> rapport entre <strong>des</strong> institutions de formation et le terrain scolaire, dans <strong>des</strong> dispositifs<br />

d’alternance.<br />

Sur certains points, nous traiterons donc parfois spécifiquement de formation initiale ou<br />

continue, mais sans établir de cloisonnements étanches. L’analyse de pratiques et la pratique<br />

réflexive n’appartiennent en propre ni à l’une, ni à l’autre. Toutefois, elles n’ont pas le<br />

même sens et n’exigent pas les mêmes ressources en début de formation ou après plusieurs<br />

années d’expérience.<br />

Les références à la professionnalisation et à la pratique réflexive ne suffisent pas à concevoir<br />

une formation <strong>des</strong> enseignants orientée vers <strong>des</strong> compétences de haut niveau. Comme<br />

nous l’avons souligné, la qualité d’une formation initiale se joue d’abord dans sa conception.<br />

Les idées de base d’une formation orientée vers la professionnalisation et la pratique<br />

réflexive se déclinent en neuf propositions :<br />

1 Une transposition didactique fondée sur l’analyse <strong>des</strong><br />

pratiques et de leurs transformations.<br />

2 Un référentiel de compétences clés.<br />

3 Un plan de formation organisé autour <strong>des</strong> compétences.<br />

4 Un apprentissage par problèmes.<br />

5 Une véritable articulation entre théorie et pratique.<br />

6 Une organisation mo<strong>du</strong>laire et différenciée.<br />

7 Une évaluation formative <strong>des</strong> compétences.<br />

8 Des temps et <strong>des</strong> dispositifs d’intégration <strong>des</strong> acquis.<br />

9 Un partenariat négocié avec les professionnels.<br />

Nous ne reprendrons pas ici tous ces aspects, qui ont été développés ailleurs. Nous nous<br />

limiterons à quelques éclairages plus particulièrement liés à la place de la pratique réflexive<br />

dans ce modèle de formation, aussi bien comme méthode indissociable de la démarche<br />

clinique que comme objectif de formation.<br />

LE CHAPITRE 1 « De la réflexion dans le vif de l’action à une pratique réflexive »<br />

Le chapitre 1 examine les concepts de base : pratique réflexive, abstraction réfléchissante,<br />

réflexion dans l’action, réflexion sur l’action, réflexion sur les structures de l’action, épistémologie<br />

de la pratique, à partir <strong>des</strong> travaux fondateurs de Schön. La plupart <strong>des</strong> praticiens<br />

qualifiés sont formés à réfléchir pour agir, cela n’en fait pas encore <strong>des</strong> praticiens<br />

réflexifs, au sens retenu ici, autrement dit <strong>des</strong> praticiens capables de prendre leurs propres<br />

manières d’agir, leurs propres savoirs, leur propre habitus professionnel pour objets de<br />

réflexion. On montrera que la réflexion dans l’action est le mode de fonctionnement<br />

d’une compétence de haut niveau, alors que la réflexion sur l’action est une source<br />

d’autoformation et d’évolution <strong>des</strong> compétences et <strong>des</strong> savoirs professionnels.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

5


LE CHAPITRE 2 « Savoir réfléchir sur sa pratique, objectif central de la formation<br />

<strong>des</strong> enseignants »<br />

Le chapitre 2 énumère et explicite les raisons pour lesquelles la formation initiale <strong>des</strong><br />

enseignants peut et doit faire une large place à la pratique réflexive, à la fois comme<br />

méthode et comme objectif de formation. Comme méthode, elle est inséparable de la<br />

démarche clinique et de l’articulation théorie-pratique. Comme objectif, elle participe <strong>du</strong><br />

mouvement vers une autonomie et une responsabilité professionnelles accrues.<br />

LE CHAPITRE 3 « La posture réflexive : question de savoir ou d’habitus »<br />

Le chapitre 3 réagit contre un découpage qui semble aller de soi et qui commande une<br />

division <strong>du</strong> travail selon laquelle il appartiendrait :<br />

• aux formateurs universitaires de transmettre, par la voie la plus classique<br />

<strong>des</strong> savoirs savants ;<br />

• aux formateurs de terrain de transmettre <strong>des</strong> savoirs pratiques, sur le<br />

terrain.<br />

Ce découpage escamote l’essentiel <strong>du</strong> problème : l’articulation de ces diverses catégories<br />

de savoirs et leur intégration à <strong>des</strong> compétences, grâce à un habitus professionnel qui permet<br />

de les mobiliser à bon escient, dans l’action. En formation professionnelle, tous les<br />

savoirs sont en dernière instance d’ordre « pratique », si l’on admet que la pratique est<br />

aussi une réflexion dans et sur l’action. À quoi servirait un savoir auquel on ne peut se<br />

référer au bon moment ?<br />

Cette conception exige la coopération <strong>des</strong> divers formateurs et l’évolution <strong>des</strong> dispositifs<br />

de formation initiale dans le sens d’un décloisonnement <strong>des</strong> disciplines et d’un travail sur<br />

<strong>des</strong> compétences permettant de faire face à de multiples situations complexes. Non pas<br />

sans connaissances, mais en les mettant au service d’une décision doublement efficace :<br />

régler au mieux le problème actuellement posé et faire évoluer le système d’action.<br />

LE CHAPITRE 4 « Former à la pratique réflexive par la recherche »<br />

Le chapitre 4 examine la question de l’initiation à la recherche en é<strong>du</strong>cation comme<br />

stratégie de formation à la pratique réflexive. Dans certains pays, l’université a pris un rôle<br />

important dans la formation professionnelle <strong>des</strong> enseignants. C’est ainsi qu’elle est, en<br />

Amérique <strong>du</strong> Nord, confiée très largement aux facultés de sciences de l’é<strong>du</strong>cation, en<br />

totalité dans le primaire, en partenariat avec les facultés disciplinaires pour l’enseignement<br />

secondaire. En Europe, les situations sont beaucoup plus disparates et le débat sur<br />

l’universitarisation de la formation <strong>des</strong> enseignants reste ouvert, avec <strong>des</strong> issues très variables<br />

d’un pays à l’autre. Ce chapitre examine le rôle <strong>des</strong> sciences de l’é<strong>du</strong>cation et analyse<br />

quatre illusions qu’il faut abandonner pour instaurer une formation à la fois universitaire<br />

et professionnelle fidèle au paradigme réflexif : l’illusion scientiste, l’illusion disciplinaire,<br />

l’illusion objectiviste et l’illusion méthodologique. La question de fond reste de savoir si<br />

l’université peut former à <strong>des</strong> compétences professionnelles de haut niveau, fondées sur<br />

l’esprit scientifique, <strong>des</strong> savoirs rationnels, mais aussi sur l’analyse de l’expérience et la<br />

pratique réflexive, dans le cadre d’une alternance et d’une articulation entre <strong>des</strong> temps de<br />

terrain et <strong>des</strong> moments de formation plus éloignés de l’action pédagogique quotidienne.<br />

6 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


LE CHAPITRE 5 « Construire une posture réflexive au gré d’une démarche<br />

clinique »<br />

Le chapitre 5 tente de synthétiser une conception de la démarche clinique qui lui assigne<br />

une double ambition :<br />

• travailler, par la confrontation à <strong>des</strong> cas complexes, au développement<br />

de compétences mobilisant les savoirs acquis ;<br />

• contribuer, aux côtés d’autres démarches – de l’enseignement classique<br />

au travail par situations-problèmes – à l’extension de la formation<br />

théorique <strong>des</strong> praticiens, par densification, différenciation, coordination<br />

<strong>des</strong> concepts et <strong>des</strong> savoirs acquis.<br />

L’on verra alors que le savoir-analyser est à la fois une compétence visée et un moyen de<br />

construire de nouveaux savoirs.<br />

LE CHAPITRE 6 « L’analyse collective <strong>des</strong> pratiques pédagogiques comme<br />

initiation à la pratique réflexive »<br />

Le chapitre 6 fait le point sur une démarche de formation qui part <strong>des</strong> pratiques, propose<br />

un retour réflexif, un effort de décentration et d’explicitation, <strong>des</strong> prises de conscience<br />

dont on attend <strong>des</strong> effets de formation, voire de transformation identitaire ou de mobilisation<br />

dans une dynamique de changement. L’analyse collective de pratiques peut constituer<br />

un entraînement à une pratique réflexive solitaire ou en équipe pédagogique. Elle<br />

développe aussi, à propos de chaque cas, la formation théorique <strong>des</strong> participants, dans le<br />

champ didactique autant que sur <strong>des</strong> thèmes transversaux (gestion de classe, relation pédagogique<br />

ou différenciation, par exemple). Tout l’art de l’animateur est de solliciter les<br />

praticiens dans leur zone de proche développement, de trouver une « déstabilisation optimale<br />

» qui les mette en mouvement sans les mettre en crise.<br />

LE CHAPITRE 7 « De la pratique réflexive au travail sur l’habitus »<br />

Le chapitre 7 esquisse une démarche de formation travaillant explicitement et directement<br />

sur l’habitus professionnel et notamment sur ses composantes les moins conscientes.<br />

D’une action passée à une action future, la filiation n’est pas directe. Elle passe par ce qui,<br />

dans l’indivi<strong>du</strong>, assure une certaine permanence <strong>des</strong> façons de penser, d’être au monde,<br />

d’évaluer la situation, d’agir. Travailler sur sa pratique est donc une façon abrégée de dire<br />

« travailler sur ce qui sous-tend cette pratique » : la mémoire, l’identité, les informations,<br />

les représentations, les savoirs, les savoir-faire, les attitu<strong>des</strong>, les schèmes moteurs, perceptifs<br />

ou mentaux, les énergies, la concentration ou l’influx dont dépendront la qualité,<br />

l’intensité, l’efficacité, la pertinence de la « prochaine fois ». Toute analyse de pratiques<br />

évoque, en creux, les compétences et l’habitus <strong>des</strong> praticiens, mais ne se donne pas les<br />

moyens d’y accéder, à la fois par manque d’outils, même si l’entretien d’explicitation et<br />

l’observation anthropologique en inspirent désormais quelques-uns, et par crainte de passer,<br />

sans y prendre garde, d’une analyse de l’inconscient pratique et de l’action non réfléchie<br />

à une « psychanalyse sauvage », touchant à la personnalité dans son entier.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

7


LE CHAPITRE 8 « Dix défis pour les formateurs d’enseignants »<br />

Le chapitre 8 tente d’inventorier les implications <strong>des</strong> transformations en cours et de l’orientation<br />

vers la pratique réflexive pour le métier de formateur d’enseignant et sa propre<br />

professionnalisation. En formation continue et initiale, les formateurs doivent certes maîtriser<br />

les savoirs à transmettre et les outils de base de la formation <strong>des</strong> a<strong>du</strong>ltes. Ils doivent<br />

en outre se lancer dans <strong>des</strong> démarches pétries de paradoxes et de contradictions.<br />

LE CHAPITRE 9 « Pratique réflexive et implication critique »<br />

Le chapitre 9 propose une vue d’ensemble de la problématique, en liant plus clairement la<br />

posture réflexive à la position <strong>des</strong> enseignants dans la société. La dimension réflexive n’est<br />

pas seulement un gage de régulation <strong>des</strong> pratiques professionnelles, c’est une façon de<br />

relier le métier aux missions de l’école.<br />

LE CHAPITRE 10 « La pratique réflexive entre raison pédagogique et analyse<br />

<strong>du</strong> travail : ouvertures »<br />

Le chapitre 10 tient lieu de conclusion provisoire en tentant de jeter <strong>des</strong> ponts entre le<br />

paradigme réflexif, la raison pédagogique et l’analyse <strong>du</strong> travail et revient sur le rapport<br />

entre pratique réflexive et professionnalisation.<br />

APPRÉCIATION PERSONNELLE<br />

DE L’OUVRAGE<br />

Plusieurs d’entre nous connaissons le travail de Philippe Perrenoud par certains de ses<br />

écrits et quelques-unes de ses conférences récentes au Québec. Les idées qu’il présente sur<br />

le métier d’enseignant, et en particulier celles sur la formation à l’enseignement, sont très<br />

intéressantes. Son analyse de la problématique <strong>du</strong> lien entre théorie et pratique, et par<br />

conséquent <strong>du</strong> partenariat entre l’université et le milieu scolaire, est inspirante pour nous,<br />

les acteurs de la formation au sein <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL. Phillippe Perrenoud arrive à<br />

pointer et à nommer avec précision <strong>des</strong> enjeux clés et plusieurs <strong>des</strong> défis à relever pour<br />

avancer vers une véritable formation universitaire et professionnelle. Ses textes nous donnent<br />

accès à un contenu substantiel et dans une écriture claire et accessible. Il est un<br />

universitaire qui s’adresse aux praticiens de l’é<strong>du</strong>cation dans un discours qui les rejoint<br />

dans leur pratique sur le terrain.<br />

Le contenu de ce livre intéressera plusieurs intervenants au sein <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL.<br />

Il apparaît un incontournable pour les personnes impliquées directement dans la conception<br />

et le développement d’activités de formation à l’enseignement. Pensons tout d’abord<br />

aux responsables de formation pratique qui sont au cœur de la mise en place <strong>des</strong> stages de<br />

formation sur le terrain et donc au cœur <strong>du</strong> lien théorie-pratique et de l’intégration de la<br />

formation. Ils y trouveront un cadre de référence riche pour élaborer, par exemple, la mise<br />

en œuvre de la formation relativement à la onzième compétence : S’engager dans une démarche<br />

indivi<strong>du</strong>elle et collective de développement professionnel présentée dans le nouveau<br />

document d’orientation de la formation à l’enseignement <strong>du</strong> ministère de l’É<strong>du</strong>cation.<br />

8 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


Le livre intéressera les chargés de formation pratique qui sont directement impliqués dans la pratique réflexive<br />

<strong>des</strong> stagiaires lors de l’animation <strong>des</strong> séminaires et <strong>du</strong>rant les moments de rétroaction lors <strong>des</strong> visites de<br />

supervision à l’école. Les chapitres 5 et 6 « Construire une posture réflexive au gré d’une démarche clinique »<br />

et « L’analyse collective <strong>des</strong> pratiques pédagogiques comme initiation à la pratique réflexive » pourraient être<br />

en ce sens une excellente porte d’entrée à ce livre.<br />

Ce livre pourrait être<br />

un bon choix de lecture<br />

pour l’été<br />

ou pour le retour<br />

progressif au travail en<br />

août. Vers la fin<br />

<strong>du</strong> mois de septembre,<br />

nous tiendrons une<br />

petite activité<br />

informelle d’animation<br />

autour de ce livre.<br />

Pour recevoir<br />

l’information par la<br />

poste au sujet de la<br />

date, de l’heure et<br />

<strong>du</strong> lieu de cette<br />

rencontre de fin de<br />

journée, vous êtes<br />

priés de donner vos<br />

coordonnées<br />

à madame<br />

Fabienne Lizotte au<br />

656-2131 poste 8430.<br />

Merci.<br />

Les enseignants associés, apprécieront cet ouvrage qui rejoindra peut-être davantage ceux<br />

qui se sont déjà investis ou qui s’engagent actuellement dans la voie de l’analyse de pratique<br />

qui s’ouvre de plus en plus sur le terrain de la pratique en milieu scolaire. Ce mouvement<br />

s’accentue avec la réforme en é<strong>du</strong>cation dans laquelle on favorise l’appropriation <strong>des</strong><br />

contenus et <strong>des</strong> nouvelles métho<strong>des</strong> par le biais d’activités de formation s’appuyant sur le<br />

partage <strong>des</strong> pratiques au sein de regroupements plus ou moins formels d’enseignants. Le<br />

livre aidera tout particulièrement les formateurs ou facilitateurs dans ces groupes. Ils n’y<br />

trouveront cependant pas de <strong>des</strong>criptions détaillées de dispositifs et de techniques de travail.<br />

Le livre ne présente d’ailleurs que très peu d’exemples concrets pour illustrer la mise<br />

en œuvre <strong>des</strong> idées et <strong>des</strong> pistes d’actions proposées. À ce sujet, c’est notre intention de<br />

présenter dans cette chronique <strong>des</strong> ouvrages qui se situent au plan de l’instrumentation et<br />

<strong>des</strong> outils de travail nécessaires à la mise en œuvre de dispositifs de pratique réflexive.<br />

Dans le prochain <strong>numéro</strong> <strong>du</strong> bulletin, par exemple, nous présenterons le livre L’entretien<br />

d’explicitation de Pierre Vermersch (ESF, 1994), ouvrage auquel Philippe Perrenoud fait<br />

d’ailleurs référence à quelques reprises.<br />

Parmi les professeurs universitaires, le livre interpellera peut-être plus directement les<br />

membres <strong>des</strong> divers comités de programme de formation à l’enseignement. Dans ces programmes,<br />

le développement de la pratique réflexive est certainement déjà vu comme une<br />

dimension ou une composante importante de la formation. Le livre de Philippe Perrenoud<br />

ne se limite pas cependant à cette perspective. Toute sa présentation de la pratique réflexive<br />

est un projet de développement de la profession enseignante et de la formation à<br />

l’enseignement. La pratique réflexive se présente alors non plus comme une dimension de<br />

la formation, mais comme un <strong>des</strong> principaux axes structurant l’ensemble <strong>des</strong> activités<br />

d’un programme universitaire et professionnel de formation à l’enseignement.<br />

J’ai lu ce livre dans le désordre, en le prenant tantôt par un nouveau chapitre tantôt par<br />

une nouvelle section. Chaque fois, et encore maintenant alors que je reprends certains<br />

passages pour rédiger cette chronique, son contenu a une résonance directe avec ma<br />

propre pratique réflexive, mais aussi avec ma pratique de formateur et de chercheur en<br />

analyse de pratique.<br />

La lecture est dynamisante dans le sens qu’elle encourage à poursuivre dans cette voie<br />

particulière de développement professionnel. Je le signale car son propos est aussi une<br />

critique à l’égard de la formation <strong>des</strong> enseignants, mais jamais il n’in<strong>du</strong>it le moindre pessimisme.<br />

Au contraire, par sa substance et sa clarté, cet ouvrage contribue à donner de la<br />

crédibilité à une façon de voir que plusieurs d’entre nous <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL partageons<br />

à l’égard de la formation à l’enseignement. En ce sens, Philippe Perrenoud est un<br />

allié important pour tous ceux qui ont à cœur le développement d’une formation universitaire<br />

véritablement professionnelle.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

9


L’auteur<br />

Les pages Web de<br />

Philippe Perrenoud<br />

POUR EN SAVOIR PLUS AU SUJET<br />

DES TRAVAUX DE PHILIPPE PERRENOUD<br />

Philippe Perrenoud, sociologue, est professeur à l’Université de Genève. Ses travaux sur la<br />

fabrication <strong>des</strong> inégalités et de l’échec scolaire l’ont con<strong>du</strong>it à s’intéresser à la différenciation<br />

de l’enseignement et, plus globalement, au curriculum, au travail scolaire et aux<br />

pratiques pédagogiques, à l’innovation et à la formation <strong>des</strong> enseignants. Il anime avec<br />

Monica Gather Thurler le laboratoire de recherche Innovation-E<strong>du</strong>cation-Formation (LIFE).<br />

Chez ESF, Philippe Perrenoud a déjà publié six ouvrages : Métier d’élève et sens <strong>du</strong> travail<br />

scolaire ; La pédagogie à l’école <strong>des</strong> différences ; Enseigner : agir dans l’urgence, décider dans<br />

l’incertitude ; Pédagogie différenciée : <strong>des</strong> intentions à l’action ; Construire <strong>des</strong> compétences dès<br />

l’école et Dix nouvelles compétences pour enseigner.<br />

http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/<br />

Tous les textes en ligne :<br />

http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/textes.html<br />

Les textes en ligne sur la formation :<br />

http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/perrenoud/php_main/formation.html<br />

Le laboratoire LIFE (Laboratoire Innovation-Formation-E<strong>du</strong>cation)<br />

http://www.unige.ch/fapse/SSE/groups/life/<br />

L’ouvrage est présenté, mais plus succinctement, dans les Livres à (re)lire de LIFE :<br />

http://www.unige.ch/fapse/SSE/groups/life/livres/<br />

Accès direct : http://www.unige.ch/fapse/SSE/groups/life/livres/Perrenoud_R2001_A.html<br />

Les publications sont regroupées par thèmes :<br />

Évaluation <strong>des</strong> élèves et régulation <strong>des</strong> apprentissages.<br />

Échec scolaire, inégalités, différenciation de l’enseignement.<br />

Cycles d’apprentissage pluriannuels.<br />

Curriculum, métier d’élève, transposition didactique.<br />

Construction de compétences et transfert de connaissances.<br />

Langue et communication en classe.<br />

Relations familles-école.<br />

Métier d’enseignant et professionnalisation.<br />

Formation à l’enseignement et aux métiers de l’humain.<br />

Analyse de pratiques et dimensions réflexives de l’action.<br />

Processus d’innovation dans les organisations.<br />

ll existe aussi une liste <strong>des</strong> textes récents : http://www.unige.ch/fapse/SSE/teachers/<br />

perrenoud/php_main/news.html<br />

10 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


LE NOUVEAU PROGRAMME<br />

DU BACCALAURÉAT EN ENSEIGNEMENT<br />

SECONDAIRE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL<br />

Claude Simard,<br />

Directeur <strong>du</strong> BES<br />

Dans la suite de l’opération de rappel par le ministère de l’É<strong>du</strong>cation<br />

<strong>du</strong> Québec de tous les programmes de formation à l’enseignement,<br />

l’Université <strong>Laval</strong> a révisé son programme de baccalauréat<br />

en enseignement secondaire (BES) au cours de l’année universitaire qui se<br />

termine. Le projet de programme a été adopté par le Conseil universitaire à sa séance<br />

<strong>du</strong> 2 avril dernier et, avec l’autorisation <strong>du</strong> Comité d’agrément <strong>des</strong> programmes de<br />

formation à l’enseignement, le nouveau programme entrera en vigueur à l’automne 2002.<br />

L’Université <strong>Laval</strong> assure la préparation à l’enseignement secondaire depuis que les universités<br />

ont pris le relais <strong>des</strong> écoles normales en 1968. Suivant les orientations ministérielles,<br />

le BES a connu trois configurations au fil <strong>du</strong> temps. La première était axée sur l’étude<br />

pendant deux ou trois ans d’une seule discipline, complétée en fin de parcours par une<br />

formation d’un an en pédagogie. La deuxième configuration, qui a commencé à l’automne<br />

1994, intégrait davantage la formation disciplinaire et la formation pédagogique dans le<br />

cheminement <strong>des</strong> étudiants, la moitié <strong>des</strong> crédits <strong>du</strong> programme étant consacrée à l’étude<br />

de deux disciplines et l’autre moitié touchant les sciences de l’é<strong>du</strong>cation et les stages en<br />

milieu scolaire. La nouvelle configuration revient à une formation plus unidisciplinaire ;<br />

privilégiant une approche par compétences, elle conserve une place importante aux sciences<br />

de l’é<strong>du</strong>cation et aux stages, et vise une professionnalisation plus poussée et une formation<br />

culturelle plus large.<br />

Le programme est formé de deux gran<strong>des</strong> composantes d’égale importance :<br />

• la composante disciplinaire, qui correspond à 60 crédits de cours<br />

dans le champ de spécialité de l’étudiant ;<br />

• la composante pédagogique, qui correspond au tronc commun<br />

en sciences de l’é<strong>du</strong>cation et qui compte 39 crédits de cours et<br />

21 crédits de stages.<br />

Les deux composantes se combinent dès la première session. Il reste cependant que les<br />

cours disciplinaires se donnent surtout <strong>du</strong>rant les deux premières années et que les cours<br />

en é<strong>du</strong>cation ainsi que les stages occupent plus d’espace <strong>du</strong>rant les deux dernières années.<br />

Le nouveau BES couvre différents champs d’étu<strong>des</strong> con<strong>du</strong>isant à cinq profils de sortie :<br />

• le profil « Français, langue d’enseignement » ;<br />

• le profil « Mathématiques » ;<br />

• le profil « Sciences et technologie » ;<br />

• le profil « Univers social » (histoire et géographie) ;<br />

• le profil « Univers social et développement personnel » (histoire,<br />

éthique et culture religieuse).<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

11


1.<br />

Des exigences<br />

linguistiques accrues<br />

La question de la qualité de la langue a été considérée par le comité d’élaboration <strong>du</strong><br />

nouveau programme comme un axe principal de la formation <strong>des</strong> futurs enseignants au<br />

même titre que la formation pratique. Un groupe de travail sera créé au sein <strong>du</strong> BES pour<br />

suivre le dossier <strong>du</strong> français, pour assurer la coordination <strong>des</strong> interventions en la matière<br />

et pour proposer les ajustements nécessaires au fil <strong>des</strong> années.<br />

Les exigences d’admission ont été resserrées. En raison <strong>des</strong> limites de l’épreuve uniforme<br />

de français donnée dans les cégeps, l’Université <strong>Laval</strong> a décidé de faire passer un test<br />

d’entrée à tous les étudiants qui veulent être admis dans un programme de formation à<br />

l’enseignement. Le test retenu pour le moment est le TFLM de l’Université <strong>Laval</strong> et de<br />

l’Université de Montréal. Il s’agit d’un test validé qui évalue la connaissance <strong>des</strong> structures<br />

de base <strong>du</strong> français, tant sur le plan de l’orthographe d’usage et d’accord que sur celui de<br />

la morphologie, de la syntaxe et <strong>du</strong> lexique. Le seuil de passage est fixé à 75 % et non à<br />

60 % comme pour les autres programmes étant donné que, comme le stipule la politique<br />

sur la connaissance <strong>du</strong> français de l’université, les futurs enseignants doivent posséder<br />

déjà, à leur admission, une très bonne connaissance de la langue.<br />

Les étudiants dont la note sera inférieure à 60 % ne seront pas admis au programme.<br />

Dans le cas où ceux-ci désireraient soumettre une deuxième demande d’admission, on<br />

leur proposera une série de mesures de rattrapage offertes à l’École <strong>des</strong> langues vivantes ou<br />

ailleurs. Les étudiants ayant obtenu une note entre 60 et 74 % seront admis sous condition<br />

et devront réussir, avant la fin de la première année <strong>du</strong> programme, le cours non<br />

contributoire FRN-21367 Maîtrise <strong>du</strong> français en enseignement. Les autres étudiants, qui<br />

se situeront au-<strong>des</strong>sus <strong>du</strong> seuil de passage de 75 %, ne seront pas tenus de suivre ce cours.<br />

Les étudiants de tous les profils <strong>du</strong> BES pourront consolider leur connaissance <strong>du</strong> français<br />

oral, tant sur le plan de la correction de la langue que sur celui de l’intelligibilité <strong>du</strong><br />

discours, dans les activités orales prévues dans les cours et les stages (exposés, discussions,<br />

séminaires, leçons supervisées en classe de stage, etc.). Il sera demandé à tous les professeurs,<br />

chargés de cours ou de formation pratique d’être exigeants à ce sujet ; la direction<br />

<strong>du</strong> programme fournira aux membres <strong>du</strong> personnel enseignant <strong>des</strong> documents d’information<br />

et <strong>des</strong> outils d’évaluation pour les aider dans cette tâche. De plus, les étudiants<br />

pourront parfaire leur expression orale en suivant un cours à option portant spécifiquement<br />

sur la communication orale en enseignement.<br />

Le français écrit sera l’objet d’une attention spéciale. La qualité de la langue écrite sera<br />

vérifiée dans tous les travaux et notée dans le respect de la politique de la <strong>Faculté</strong> <strong>des</strong><br />

sciences de l’é<strong>du</strong>cation et <strong>des</strong> autres facultés dont la <strong>Faculté</strong> <strong>des</strong> lettres et la <strong>Faculté</strong> <strong>des</strong><br />

sciences et de génie. En vertu de cette politique, il peut être soustrait, pour <strong>des</strong> incorrections<br />

linguistiques, jusqu’à un maximum de 20 % de la note attribuée à un travail ou à un<br />

examen. Des outils d’évaluation de la langue écrite seront donnés à tous les intervenants.<br />

La politique facultaire sera appliquée systématiquement dans tous les cours et tous les<br />

stages. Les étudiants qui seront identifiés dans les cours ou les stages comme faibles en<br />

français seront signalés à la direction de programme, qui verra à assurer un suivi plus<br />

poussé pour ces cas. Un groupe de travail sera créé dès le début <strong>du</strong> nouveau programme<br />

pour mettre en place cette série de mesures et veiller à leur application dans tous les cours<br />

et dans tous les stages.<br />

12 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


2.<br />

Une approche<br />

par compétences<br />

De plus, les étudiants <strong>des</strong> voies autres que la langue d’enseignement devront suivre le<br />

cours Expression écrite en enseignement, qui vise à développer la capacité rédactionnelle, à<br />

enrichir la connaissance <strong>du</strong> français standard et à initier à la correction de copies d’élèves<br />

dans toutes les matières. Les étudiants qui se <strong>des</strong>tinent à l’enseignement <strong>du</strong> français pourront<br />

pousser encore plus loin la connaissance de la norme linguistique grâce à deux cours<br />

plus approfondis Rédaction de textes courants et Étude pratique de la correction.<br />

Conformément aux orientations adoptées par le ministère de l’É<strong>du</strong>cation pour la formation<br />

à l’enseignement, le nouveau BES s’inscrit dans une perspective de professionnalisation<br />

et vise l’acquisition <strong>des</strong> douze compétences décrites dans le document <strong>du</strong> ministère de<br />

l’é<strong>du</strong>cation <strong>du</strong> Québec (2001) : La formation à l’enseignement. Les orientations. Les compétences<br />

professionnelles.<br />

Dans le nouveau programme, une compétence professionnelle peut être associée plus<br />

étroitement à un cours ou à une activité de stage en particulier. Mais le postulat de base<br />

qui a guidé le comité d’élaboration est que le développement <strong>des</strong> compétences professionnelles<br />

passe par la synergie de diverses formes d’enseignement à la fois théorique et pratique.<br />

Une même compétence est donc visée par un ensemble de cours et de stages. L’espace<br />

réservé à cet article manque pour traiter de chacune <strong>des</strong> compétences. Nous nous limiterons<br />

à quelques exemples pour illustrer la manière dont le nouveau BES répond aux orientations<br />

<strong>du</strong> MEQ.<br />

La compétence relative aux objets de savoirs et de culture<br />

Par rapport à l’ancien programme, le nouveau BES offrira le même nombre de crédits<br />

pour la partie disciplinaire, soit 60, mais, en abandonnant la bidisciplinarité, qui menait<br />

à l’enseignement d’au moins deux matières scolaires, il garantira une formation disciplinaire<br />

plus poussée et plus cohérente dans la mesure où les cours de discipline seront<br />

concentrés à l’intérieur d’un même domaine. Ainsi, dans le domaine de la langue d’enseignement,<br />

l’étudiant suivra 60 crédits en langue française et en littérature au lieu de 30<br />

auparavant. L’étude <strong>des</strong> mathématiques, autre matière principale de l’ordre secondaire,<br />

occupera entre 42 et 60 crédits plutôt que 30. Les sciences et la technologie compteront<br />

48 crédits obligatoires et 12 crédits à option pour une concentration en biologie, en chimie<br />

ou en physique. Dans le domaine de l’univers social, dont la principale constituante<br />

est l’histoire, celle-ci comprendra 45 crédits et non plus 30, et 15 crédits seront attribués<br />

au second champ, la géographie ou l’éthique et la culture religieuse. En étudiant davantage<br />

le champ <strong>du</strong> savoir propre à leur matière d’enseignement, les étudiants pourront<br />

mieux comprendre les théories principales, les métho<strong>des</strong> caractéristiques et les concepts<br />

fondamentaux sur lesquels repose leur champ de spécialisation.<br />

Le nouveau BES ne se limite pas à l’acquisition de connaissances notionnelles. Plusieurs<br />

cours, de la partie disciplinaire comme <strong>du</strong> tronc commun en sciences de l’é<strong>du</strong>cation (par<br />

exemple, Évolution <strong>des</strong> idées en mathématiques, Sciences et société, Impact <strong>des</strong> sciences et<br />

technologies, Écologie et environnement, L’histoire à travers le temps, à travers le monde,<br />

Les morales et leurs sources, Intro<strong>du</strong>ction aux sciences <strong>du</strong> langage, Méthodologie et recherches<br />

en littératures française et québécoise, Apprentissage et cognition), abordent la question de la<br />

dimension culturelle <strong>du</strong> savoir savant et portent de façon plus ou moins directe sur ses<br />

ancrages épistémologiques, historiques, sociaux et éthiques.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

13


Enfin la problématique de la transmission <strong>des</strong> objets de savoir et de culture à l’école est<br />

touchée par les cours de tronc commun (sciences sociales, psychologie, didactique), où<br />

sont analysés les programmes d’étu<strong>des</strong> officiels, la constitution <strong>des</strong> savoirs scolaires ainsi<br />

que les obstacles d’ordre conceptuel, langagier et culturel que rencontrent les apprenants.<br />

La compétence relative aux techniques de l’information et <strong>des</strong> communications<br />

À propos de l’intégration <strong>des</strong> TIC dans l’enseignement, il convient de distinguer deux<br />

aspects : leur maîtrise technique par l’enseignant et leur exploitation pédagogique dans le<br />

milieu scolaire. Le comité d’élaboration croit qu’en ce début <strong>du</strong> XXI e siècle les étudiants<br />

qui veulent être admis dans un programme de formation à l’enseignement doivent maîtriser<br />

suffisamment les logiciels courants et les réseaux d’information et de communication<br />

(traitement de texte, tableurs, Internet, courrier électronique). Dorénavant, pour pouvoir<br />

fréquenter le BES de l’Université <strong>Laval</strong>, il sera demandé aux étudiants de savoir utiliser ces<br />

outils dès l’entrée. Pour les étudiants qui n’auraient pas acquis ces préalables aux ordres<br />

inférieurs, <strong>des</strong> mises à niveau seront proposées par le biais de cours comme Les logicielsoutils<br />

en é<strong>du</strong>cation, mais ce genre de cours ne sera plus contributoire dans le programme<br />

<strong>du</strong> BES comme c’était le cas auparavant. Somme toute, le nouveau programme essaie de<br />

s’adapter aux jeunes d’aujourd’hui, qui sont censés mieux savoir manier les ordinateurs<br />

que ceux <strong>des</strong> années 1990.<br />

Au fil <strong>du</strong> programme, les étudiants seront amenés à élargir leur capacité personnelle à se<br />

servir <strong>des</strong> TIC en les utilisant régulièrement dans leurs cours et leurs stages. Cette utilisation<br />

peut aller <strong>du</strong> simple recours au traitement de texte pour la présentation <strong>des</strong> travaux<br />

écrits jusqu’au forum de discussion dans un cours faisant appel à Internet. Les étudiants<br />

seront de plus initiés aux outils propres à leur spécialité dans les cours de discipline ou de<br />

didactique, par exemple le logiciel Mapinfo en géographie ou les logiciels Cabri-géomètre<br />

et Maple en mathématiques. L’idée directrice est que, pour les futurs enseignants, les<br />

technologies ne sont pas <strong>des</strong> fins mais <strong>des</strong> moyens d’apprentissage que l’on s’approprie<br />

mieux à travers de nombreuses situations fonctionnelles que dans <strong>des</strong> activités d’entraînement<br />

conçues exclusivement à cette fin.<br />

L’étude <strong>des</strong> possibilités d’exploitation pédagogique <strong>des</strong> TIC a été confiée surtout aux<br />

didacticiens qui feront l’analyse critique <strong>des</strong> didacticiels offerts dans les diverses disciplines<br />

scolaires et regarderont comment on peut utiliser certaines ressources courantes à <strong>des</strong><br />

fins d’apprentissage. Par exemple, en didactique <strong>du</strong> français, on se penchera sur l’emploi<br />

<strong>du</strong> courrier électronique pour la correspondance interscolaire, on s’interrogera sur l’utilité<br />

<strong>des</strong> correcteurs orthographiques, on procédera à l’examen critique <strong>des</strong> banques de textes,<br />

littéraires ou utilitaires, disponibles sur Internet.<br />

Les étudiants pourront compléter leur formation sur les TIC en suivant le cours<br />

contributoire Les TIC dans l’enseignement secondaire, qui posera la problématique générale<br />

<strong>des</strong> TIC à l’école en évaluant leur potentiel pédagogique et les enjeux sociaux sous-jacents.<br />

14 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


Les compétences relatives au travail en collaboration<br />

Le nouveau BES continuera à bien faire comprendre les différents rouages de l’appareil<br />

scolaire, les services offerts aux élèves et le rôle respectif <strong>des</strong> partenaires de l’école. Ces<br />

connaissances seront acquises dans certains cours en é<strong>du</strong>cation tels que Aspects sociaux de<br />

l’é<strong>du</strong>cation, mais aussi par <strong>des</strong> activités de stage, étant donné qu’on saisit beaucoup mieux<br />

le fonctionnement d’une structure sociale comme l’école si on l’analyse de l’intérieur et si<br />

on peut observer ses acteurs à l’œuvre dans les diverses scènes où ils évoluent. Les stagiaires<br />

seront par exemple appelés à assister à un conseil d’établissement, à se joindre à une<br />

réunion d’une équipe pédagogique de cycle ou de matière, à participer à une rencontre<br />

d’élèves pour l’organisation d’un projet.<br />

Une lacune existait dans les anciens programmes de formation quant aux relations avec les<br />

parents. Le nouveau BES accordera une attention spéciale à cette dimension. Dans les<br />

stages, on veillera à amener l’étudiant à participer à <strong>des</strong> rencontres de parents ainsi qu’à<br />

travailler avec eux en vue de l’élaboration d’un plan d’intervention pour un élève en difficulté.<br />

En ce qui a trait au travail en équipe pédagogique, il faut dire d’abord que tous nos stages<br />

sont pensés d’après un modèle collaboratif : le stagiaire n’agit jamais seul ; selon le cas, il<br />

travaille de concert avec un autre stagiaire, son chargé de formation pratique ou son enseignant<br />

associé. Pour planifier ou réaliser les activités d’enseignement-apprentissage et d’évaluation<br />

demandées dans le cadre <strong>des</strong> cours et <strong>des</strong> stages, les étudiants sont régulièrement<br />

placés en équipe pour contrer la tendance à l’isolement professionnel et les habituer à<br />

collaborer avec d’autres à une même tâche pédagogique. Dans le passé, ce travail d’équipe<br />

se faisait à l’intérieur d’une même discipline. Étant donné l’orientation interdisciplinaire<br />

<strong>du</strong> nouveau programme d’étu<strong>des</strong> <strong>du</strong> secondaire, on s’efforcera dorénavant de favoriser la<br />

réalisation de projets impliquant <strong>des</strong> étudiants de diverses spécialités.<br />

Les compétences relatives à l’identité et à l’éthique professionnelles<br />

Pour se développer professionnellement, le futur enseignant doit pouvoir améliorer sa<br />

pratique à l’aide d’une analyse réflexive rigoureuse de ses propres expériences pédagogiques,<br />

à la lumière également de discussions méthodiques avec <strong>des</strong> collègues autour de<br />

problèmes d’enseignement et d’é<strong>du</strong>cation, grâce enfin à <strong>des</strong> lectures et à <strong>des</strong> sessions de<br />

perfectionnement appropriées. La capacité d’analyse réflexive de l’étudiant se nourrira <strong>des</strong><br />

outils conceptuels acquis dans les cours de discipline et d’é<strong>du</strong>cation, et s’exercera <strong>du</strong>rant<br />

les stages dans les activités de retour critique sur ce qu’il aura pu observer ou réaliser dans<br />

le milieu. Le mode de travail collaboratif retenu pour les stages le mettra constamment en<br />

situation de discuter de ses choix pédagogiques avec ses pairs, ses superviseurs et ses enseignants<br />

associés. Enfin, dans les cours, on l’informera <strong>des</strong> possibilités de perfectionnement<br />

offertes par les banques de données, par la littérature scientifique et par les associations<br />

professionnelles.<br />

Sur le plan de l’éthique professionnelle, l’étudiant apprendra à aborder de façon argumentée<br />

les problèmes moraux qui se posent dans le contexte scolaire, grâce aux savoirs philosophiques,<br />

sociologiques et historiques transmis dans les cours à dominante culturelle <strong>du</strong><br />

programme. En outre, un cours obligatoire touchant spécifiquement les questions éthiques<br />

en é<strong>du</strong>cation est offert dans tous les profils Formation éthique et enseignement secondaire.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

15


3.<br />

Le tronc commun<br />

en é<strong>du</strong>cation<br />

Dans le nouveau programme, on s’efforcera de développer davantage le sentiment professionnel<br />

<strong>des</strong> futurs enseignants. Nous avons constaté que, <strong>du</strong> fait que la formation est<br />

répartie également entre les facultés disciplinaires et la faculté d’é<strong>du</strong>cation, les étudiants<br />

restent ambivalents quant à leur appartenance au BES, comme s’ils se sentaient partagés<br />

entre leur domaine de spécialité et la profession enseignante. Afin de les amener à s’identifier<br />

davantage au monde de l’é<strong>du</strong>cation, diverses activités hors programme leur seront<br />

offertes tout le long de leur formation, comme <strong>des</strong> débats-midis, <strong>des</strong> conférences portant<br />

sur <strong>des</strong> thèmes de l’actualité é<strong>du</strong>cative, <strong>des</strong> colloques étudiants, <strong>des</strong> projets pédagogiques<br />

en milieu scolaire, etc. Il s’agit d’un chantier jugé important qui sera l’objet d’un effort<br />

encore plus soutenu <strong>du</strong>rant les prochaines années.<br />

Rappelons que cette partie <strong>du</strong> programme comprend 39 crédits de cours et 21 crédits de<br />

stages. Les quatre stages offerts totalisent plus de 700 heures de présence dans le milieu<br />

scolaire et se réalisent dans le réseau <strong>des</strong> écoles associées, structure d’accueil propre à<br />

l’Université <strong>Laval</strong> qui assure un encadrement soutenu <strong>du</strong> premier au dernier stage. Comme<br />

notre formule de stages est connue et a déjà été présentée dans ce bulletin, nous nous<br />

attarderons plutôt aux cours.<br />

Tout le long de son cheminement, l’étudiant doit suivre <strong>des</strong> cours obligatoires dans les<br />

champs généraux de l’é<strong>du</strong>cation :<br />

• la psychologie : L’adolescence, Apprentissage et cognition ;<br />

• les sciences sociales : Aspects sociaux de l’é<strong>du</strong>cation ;<br />

• l’éthique : Formation éthique et enseignement secondaire ;<br />

• la docimologie : L’évaluation <strong>des</strong> apprentissages au secondaire ;<br />

• la con<strong>du</strong>ite de la classe : Gestion de la classe I et II ;<br />

• l’adaptation scolaire : Les élèves en difficulté de comportement.<br />

Les cours de base de psychologie, qui présentent les caractéristiques <strong>des</strong> adolescents ainsi<br />

que les fondements de l’apprentissage, se donnent <strong>du</strong>rant les deux premières années. Les<br />

cours sur l’adaptation scolaire et l’évaluation se situent juste avant ou pendant le stage III<br />

d’initiation à l’enseignement. Le cours de sciences sociales est suivi à la même session que<br />

le stage III de manière à obliger les étudiants à porter un regard sociologique et pas seulement<br />

méthodologique sur leur expérience d’enseignement. Le cours d’éthique professionnelle<br />

arrive à la dernière session, étant conçu comme un cours de synthèse.<br />

Les trois cours à option de didactique sont situés respectivement aux sessions 3, 5 et 6 afin<br />

de permettre à l’étudiant de s’initier à la didactique de sa discipline assez tôt dans son<br />

cheminement et d’en approfondir l’étude en relation avec le stage III de la sixième session<br />

et en préparation <strong>du</strong> stage IV. Quant aux autres cours à option, ils visent à amener les<br />

étudiants à approfondir leurs connaissances dans le champ de la communication, <strong>des</strong><br />

aspects sociaux de l’enseignement, <strong>des</strong> fondements de l’é<strong>du</strong>cation (histoire de la pédagogie<br />

et philosophie de l’é<strong>du</strong>cation). Ils sont placés au début ou à la fin <strong>du</strong> programme selon<br />

qu’ils touchent <strong>des</strong> savoirs pratiques nécessaires aux stages ou qu’ils suscitent davantage<br />

une réflexion critique.<br />

16 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


4.<br />

La voie « Français,<br />

langue d’enseignement »<br />

La reconfiguration <strong>du</strong> programme <strong>du</strong> BES vise à donner une meilleure formation aux<br />

étudiants tant en littératures française et québécoise qu’en langue et linguistique françaises.<br />

Contrairement à l’ancien programme, la voie « Français » devient monodisciplinaire<br />

et passe ainsi de 30 à 60 crédits. Il y a donc place pour <strong>des</strong> cours généraux, comme on en<br />

connaissait dans l’ancien programme, mais aussi pour <strong>des</strong> cours plus approfondis qui<br />

assureront une formation disciplinaire plus solide et plus éten<strong>du</strong>e.<br />

Bon nombre de cours de littérature et de langue et linguistique sont réservés aux étudiants<br />

<strong>du</strong> BES afin de mieux tenir compte de leurs besoins spécifiques de formation en enseignement.<br />

L’approche collaborative est utilisée dans plusieurs cours, notamment ceux qui<br />

comprennent <strong>des</strong> travaux pratiques tels que les cours de création littéraire ainsi que de<br />

rédaction et de correction de textes. Dans la perspective d’une formation culturelle, <strong>des</strong><br />

cours généraux initient les étudiants aux fondements <strong>des</strong> disciplines <strong>du</strong> langage.<br />

Cette voie vise à :<br />

• procurer à l’étudiant une vue d’ensemble <strong>des</strong> littératures française et<br />

québécoise ;<br />

• lui permettre de se familiariser avec les auteurs représentatifs de divers<br />

siècles et de diverses pério<strong>des</strong> ;<br />

• lui permettre d’approfondir quelques œuvres charnières en regard<br />

d’un thème, d’un mouvement, d’une école ;<br />

• l’amener à réfléchir sur l’importance <strong>du</strong> phénomène littéraire et sur<br />

sa place dans la vie sociale, intellectuelle et culturelle ;<br />

• l’amener à enrichir ses connaissances sur les principales caractéristiques<br />

de la langue française contemporaine et lui fournir un aperçu<br />

général sur les gran<strong>des</strong> lignes de son évolution ;<br />

• lui faire connaître les principales caractéristiques de la langue française<br />

en Amérique <strong>du</strong> Nord ;<br />

• lui donner les outils pour améliorer sa langue tant à l’oral qu’à l’écrit ;<br />

• l’amener à développer <strong>des</strong> aptitu<strong>des</strong> pour créer <strong>des</strong> textes littéraires<br />

ou courants de qualité tout en lui permettant de développer <strong>des</strong><br />

techniques d’écriture propres à un genre donné.<br />

Pour atteindre ces objectifs, plusieurs modifications ont été apportées à l’ancien programme.<br />

Aux cours obligatoires en littérature et en genres nous avons ajouté un cours de 3 crédits<br />

en littérature de jeunesse, secteur de l’édition littéraire que les futurs maîtres devront<br />

maîtriser puisque c’est en bonne partie cette littérature que leurs élèves liront.<br />

Nous avons ajouté aussi trois cours de corpus en littératures française et québécoise, cours<br />

inexistants dans l’ancien programme de 30 crédits, faute d’espace dans le cheminement<br />

<strong>des</strong> étudiants.<br />

Le nombre de crédits en création littéraire a été augmenté de 3 à 6 afin de permettre au<br />

futur maître de mieux s’initier aux techniques de création d’un récit de fiction, d’un texte<br />

poétique, <strong>des</strong> paroles d’une chanson, etc., autant de textes qu’il sera appelé à enseigner à<br />

son tour dans la classe.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

17


5.<br />

La voie<br />

« Mathématiques »<br />

Quant aux cours de langue et linguistique, qui passent de 7 cours de 2 crédits à 9 cours de<br />

3 crédits, ils couvrent tous les domaines de la linguistique française touchés par l’enseignement<br />

secondaire :<br />

• les différents plans de l’analyse de la langue ;<br />

• l’histoire de la langue française ;<br />

• le français oral et le système graphique <strong>du</strong> français ;<br />

• la grammaire de la phrase et <strong>du</strong> texte ;<br />

• la lexicologie et la lexicographie ;<br />

• la francophonie et plus particulièrement la francophonie en Amérique<br />

<strong>du</strong> Nord et au Québec ;<br />

• les aspects sociaux de l’usage de la langue et le problème de la norme.<br />

À ces cours théoriques de linguistique est joint un cours plus pratique axé sur l’analyse et<br />

la correction <strong>des</strong> erreurs de français <strong>des</strong> élèves <strong>du</strong> secondaire. Rappelons que les étudiants<br />

doivent suivre également un cours de tronc commun qui porte sur la rédaction de textes<br />

courants.<br />

En plus de viser la maîtrise <strong>des</strong> contenus mathématiques, la formation disciplinaire en<br />

mathématiques dans le cadre <strong>du</strong> nouveau BES met l’accent sur les trois objectifs suivants :<br />

• intégrer une approche culturelle à l’enseignement <strong>des</strong> mathématiques<br />

;<br />

• donner au futur enseignant <strong>des</strong> outils le rendant capable d’adapter<br />

son enseignement à différents groupes d’élèves ;<br />

• permettre au futur enseignant de mathématiques de pouvoir travailler<br />

efficacement avec ses collègues, particulièrement avec ceux<br />

de sciences et technologie.<br />

La voie « Mathématiques » <strong>du</strong> nouveau BES comprendra 20 cours dont sept sont conçus<br />

spécifiquement pour le BES, soit deux en statistique et cinq en mathématiques. Des cinq<br />

cours de mathématiques, quatre sont <strong>des</strong> versions largement révisées de cours de l’ancien<br />

programme pour tenir compte <strong>des</strong> ajouts à la formation mathématique de base dont<br />

profiteront les étudiants. Des deux cours de statistique, un est entièrement nouveau et<br />

sera élaboré au cours de l’année 2002-2003 ; l’autre est une modification <strong>du</strong> cours de<br />

l’ancien programme, qui mettra l’accent sur les probabilités.<br />

Les 20 cours de formation disciplinaire en mathématiques sont répartis comme suit :<br />

• 12 cours obligatoires en mathématiques (36 crédits) ;<br />

• 2 cours obligatoires en statistique (6 crédits) ;<br />

• 1 cours obligatoire en informatique (3 crédits) ;<br />

• 1 cours obligatoire sur la relation entre la science et la société ;<br />

• 4 cours à option (12 crédits) choisis parmi une liste de cours de<br />

sciences, d’informatique ou de mathématiques.<br />

La formation mathématique de base est assurée par les premiers cours <strong>du</strong> cheminement.<br />

Les cours réservés au BES se présentent par la suite. Ainsi, les étudiants auront acquis les<br />

fondements <strong>des</strong> mathématiques avant de s’engager dans les cours spécifiques <strong>du</strong> BES.<br />

Cela permettra aux professeurs responsables <strong>des</strong> cours dédiés de pousser plus loin la réflexion<br />

sur les thèmes reliés à l’enseignement secondaire et de porter une attention accrue<br />

18 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


à la dimension culturelle ainsi qu’aux différentes approches mathématiques et pédagogiques<br />

(utilisation de logiciels, résolution de problèmes, etc.) contribuant à une meilleure<br />

adaptation de l’enseignement.<br />

Dans les cours à option, les étudiants pourront enrichir leur formation en l’axant davantage<br />

sur les sciences, l’informatique ou les mathématiques. Ce type de cheminement souple<br />

tient compte <strong>des</strong> intérêts diversifiés <strong>des</strong> étudiants et peut mieux répondre aux besoins<br />

variés <strong>des</strong> écoles secondaires.<br />

À propos de la concentration sur les relations entre les mathématiques et les sciences, il est important de<br />

préciser qu’elle ne vise nullement à habiliter les étudiants à enseigner les sciences et la technologie au<br />

secondaire. Il s’agit d’une formation complémentaire offerte à l’enseignant de mathématiques en vue de<br />

l’aider à motiver son enseignement auprès <strong>des</strong> élèves, à faire <strong>des</strong> liens avec les cours de sciences et technologie,<br />

à situer les mathématiques dans le monde scientifique et à pouvoir collaborer avec ses collègues en<br />

sciences et technologie. En conséquence, la liste de cours est puisée dans les cours offerts dans le cadre <strong>du</strong><br />

BES en sciences et technologie. Le choix proposé amène l’étudiant à suivre <strong>des</strong> cours dans lesquels les<br />

mathématiques sont fortement utilisées. Le cours Écologie et environnement fait partie de la liste, car les<br />

enjeux fondamentaux abordés par ce cours dédié au BES paraissent fort pertinents pour élargir la vision<br />

culturelle et éthique de l’enseignant de mathématiques.<br />

6.<br />

La voie « Sciences<br />

et technologie »<br />

L’école secondaire doit pouvoir compter sur la présence de personnes compétentes en<br />

informatique. Cette concentration a été insérée dans la voie « Mathématiques » en raison<br />

<strong>du</strong> rôle important tenu par les mathématiques en informatique. Les cours Structures<br />

de données et Structure interne <strong>des</strong> ordinateurs sont <strong>des</strong> cours de base. En plus de ces deux<br />

cours, un étudiant pourra décider de poursuivre sa formation fondamentale avec le cours<br />

Intelligence artificielle I. Cependant, certains étudiants auront sans doute un intérêt moins<br />

fort pour les aspects fondamentaux. Aussi a-t-on inclus les cours plus spécialisés Basic<br />

et Visual Basic et Interface personne-machine. Le cours de programmation Programmation<br />

en C+ touche la programmation orientée objet.<br />

Enfin, certains étudiants sont de véritables mor<strong>du</strong>s <strong>des</strong> mathématiques et ils n’hésiteront<br />

pas à choisir leurs cours à option en mathématiques. Le milieu de l’enseignement a tout<br />

avantage à pouvoir compter sur la compétence et la passion de telles personnes. Les cours<br />

de cette concentration sont choisis de manière à maintenir une certaine souplesse et à<br />

garantir que les principaux domaines <strong>des</strong> mathématiques seront étudiés.<br />

La réforme de l’é<strong>du</strong>cation impose un défi de taille quant à la formation à l’enseignement<br />

<strong>des</strong> sciences et de la technologie. Un profil de sortie unique devra désormais préparer à<br />

enseigner toutes les disciplines scientifiques ainsi que la technologie. Une telle formation,<br />

qui requiert un vaste éventail de savoirs, devra s’appuyer, dans la mesure <strong>du</strong> possible, sur<br />

un apprentissage intégré <strong>des</strong> disciplines. Le programme devra permettre au futur enseignant<br />

de présenter les sciences et la technologie avec une approche de compréhension et<br />

de résolution de problèmes, tout en situant les disciplines scientifiques dans un contexte<br />

culturel. La formation devra également prendre en compte les besoins liés à l’enseignement<br />

<strong>des</strong> disciplines scientifiques au second cycle <strong>du</strong> secondaire, où on trouve <strong>des</strong> cours à<br />

option plus avancés et plus spécialisés.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

19


La voie proposée est composée, pour 48 crédits, de cours obligatoires en sciences et technologie<br />

et, pour les 12 crédits restants, d’une concentration de 4 cours dans une discipline<br />

scientifique spécifique (biologie, chimie ou physique) au choix de l’étudiant.<br />

Une formation disciplinaire solide et cohérente en sciences<br />

La formation à l’enseignement <strong>des</strong> sciences et de la technologie ne peut se limiter à <strong>des</strong><br />

connaissances rudimentaires en sciences, acquises en ne suivant que les cours d’intro<strong>du</strong>ction<br />

dans tous les domaines scientifiques. Au contraire, un professeur de sciences et technologie<br />

doit baser son enseignement sur une connaissance plus approfondie d’au moins<br />

un champ disciplinaire. Cet investissement dans un champ scientifique spécifique (en<br />

chimie, en biologie ou en physique) devrait permettre un enseignement au secondaire<br />

davantage centré sur la compréhension et la résolution de problèmes, et tient compte de<br />

l’enseignement plus spécialisé à dispenser dans les cours à option au second cycle <strong>du</strong><br />

secondaire. De plus, en dédiant une partie de leur formation à un approfondissement<br />

dans une <strong>des</strong> disciplines scientifiques, les enseignants seront plus à même de réaliser une<br />

intégration de l’enseignement <strong>des</strong> sciences au secondaire. En effet, les grands succès scientifiques<br />

récents <strong>du</strong>s à la recherche multidisciplinaire sont le fruit de la collaboration étroite<br />

entre spécialistes qui ont appris à œuvrer de concert et non le résultat <strong>du</strong> travail d’un<br />

scientifique connaissant sommairement plusieurs disciplines. Le programme proposé veut<br />

donner aux futurs enseignants la possibilité d’étudier dans un domaine qui les captive et<br />

les passionne. Un apprentissage plus poussé d’une <strong>des</strong> disciplines scientifiques permet de<br />

nourrir cette passion et de développer une connaissance scientifique suffisante pour que le<br />

futur enseignant ait la capacité et le goût de maintenir ses connaissances à jour et puisse<br />

suivre l’évolution <strong>des</strong> sciences et <strong>des</strong> programmes <strong>du</strong> secondaire. C’est cette même passion<br />

qui rend l’enseignant capable de susciter l’intérêt de ses élèves pour les sciences et la technologie,<br />

et le motive pour participer à la promotion <strong>des</strong> disciplines scientifiques par <strong>des</strong><br />

activités comme Expo-sciences, entre autres.<br />

Le comité d’élaboration aurait souhaité pouvoir consacrer une partie plus importante de la formation<br />

à la concentration dans une <strong>des</strong> disciplines. Compte tenu <strong>des</strong> multiples exigences décrites dans le<br />

document ministériel et <strong>du</strong> nombre de crédits disciplinaires accordé pour le programme de BES, soit<br />

60, cette concentration a dû être limitée à quatre cours.<br />

Le reste <strong>du</strong> programme proposé est un ensemble cohérent de cours abordant, souvent de<br />

façon intégrée, un vaste éventail de savoirs en mathématiques, statistique, biologie, chimie,<br />

physique, sciences de la terre, sciences de l’atmosphère, etc. qui permettra au futur<br />

enseignant de maîtriser adéquatement les contenus <strong>du</strong> secondaire.<br />

Une approche intégrée aux sciences et à la technologie<br />

dans <strong>des</strong> cours dédiés aux futurs enseignants<br />

Un certain nombre de cours <strong>du</strong> programme ont nécessairement un caractère<br />

monodisciplinaire, lorsqu’ils présentent les fondements d’une discipline scientifique –<br />

Microbiologie générale, Chimie organique I et Physique générale par exemple – ou lorsqu’ils<br />

donnent <strong>des</strong> outils de base pour les autres sciences – Mathématiques pour scientifiques ou<br />

Statistique pour scientifiques, par exemple. Au-delà de ces cours, cependant, le programme<br />

proposé n’est pas conçu comme une juxtaposition de cours disciplinaires. Ainsi Ingénierie,<br />

<strong>des</strong>ign et communication, Sciences et société et Impact <strong>des</strong> sciences et technologies utilisent <strong>des</strong><br />

20 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


approches qui intègrent sciences et technologie. Plusieurs autres cours abordent de façon<br />

intégrée plus d’une discipline, par exemple biologie et chimie, Biochimie et métabolisme,<br />

chimie et physique, Structure moléculaire, Thermodynamique et cinétique, biologie, chimie<br />

et physique, Écologie et environnement, Intro<strong>du</strong>ction aux sciences de la Terre, Climatologie.<br />

Au total, c’est la moitié <strong>des</strong> cours obligatoires de la voie qui utilisent une approche intégrée.<br />

Pour permettre cette intégration <strong>des</strong> disciplines dans les cours et assurer de plus une formation<br />

centrée sur la problématique de l’enseignement <strong>des</strong> sciences au secondaire, la moitié<br />

<strong>des</strong> cours obligatoires <strong>du</strong> programme proposé (8 sur 16) sont dédiés aux étudiants <strong>du</strong><br />

BES.<br />

Une formation axée sur la pratique <strong>des</strong> sciences expérimentales<br />

Le nouveau programme comporte une large part de travaux pratiques en laboratoire ou<br />

sur le terrain. La formation pratique est en effet le moyen privilégié de cultiver une approche<br />

<strong>des</strong> sciences par résolution de problèmes.<br />

Une formation qui fait une large place à la technologie<br />

La technologie est l’ensemble <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> qui font appel à <strong>des</strong> notions scientifiques<br />

pour obtenir <strong>des</strong> résultats concrets. Elle est donc une partie intégrante de la formation <strong>du</strong><br />

scientifique, dont l’activité est centrée sur <strong>des</strong> mesures expérimentales. L’initiation à la<br />

technologie est présente dans tous les cours comportant <strong>des</strong> travaux pratiques, où l’étudiant<br />

apprend l’usage de l’instrumentation et <strong>des</strong> appareillages de mesure modernes. La<br />

technologie est également au cœur de nombreux autres cours <strong>du</strong> programme, par exemple<br />

Écologie et environnement (les technologies et la protection de l’environnement), Ingénierie,<br />

<strong>des</strong>ign et communication (où l’on traite de conception <strong>des</strong> objets à fonction technologique),<br />

Sciences et société (implications sociales de la technologie), Impact <strong>des</strong> sciences et<br />

technologies (applications <strong>des</strong> sciences et technologies dans le monde in<strong>du</strong>striel et la vie<br />

quotidienne), Biologie cellulaire et structurale (éléments de génie génétique), Chimie minérale<br />

I et II (principales synthèses dans l’in<strong>du</strong>strie chimique, extraction in<strong>du</strong>strielle <strong>des</strong><br />

métaux), Chimie <strong>des</strong> matériaux (matériaux modernes et leur application en haute technologie).<br />

Au total, près de la moitié <strong>des</strong> cours (8 ou 9 sur 20 selon la concentration choisie)<br />

font une large place à la technologie.<br />

Une formation qui privilégie le travail en équipe<br />

Le futur enseignant sera appelé à travailler en équipe dans tous les cours de la voie qui<br />

comportent <strong>des</strong> travaux pratiques, la rédaction d’un travail long ou la réalisation d’un<br />

projet. Dans au moins deux cours (Ingénierie, <strong>des</strong>ign et communication et Impact <strong>des</strong> sciences<br />

et technologies), les équipes seront constituées d’étudiants ayant choisi <strong>des</strong> concentrations<br />

différentes, de manière à favoriser l’apprentissage <strong>du</strong> travail en groupe<br />

multidisciplinaire. En tout, 6 <strong>des</strong> 16 cours obligatoires privilégient le travail en équipe.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

21


Un enseignement culturel <strong>des</strong> disciplines<br />

Les fondements <strong>des</strong> diverses disciplines scientifiques seront enseignés dans leur contexte<br />

culturel en rappelant l’histoire et les principaux artisans <strong>du</strong> développement <strong>des</strong> idées scientifiques<br />

sur l’évolution (Évolution et biodiversité), sur les théories de l’atome et de la matière<br />

(Structure moléculaire), sur les forces gravitationnelles, électriques et magnétiques<br />

(Physique générale et Physique de notre environnement), sur la place de la Terre dans l’espace<br />

(Astronomie générale). De plus, dans les cours Sciences et société et Impact <strong>des</strong> sciences et<br />

technologies, l’accent sera placé sur les aspects sociologiques <strong>des</strong> sciences et <strong>des</strong> technologies,<br />

ainsi que sur l’effet de leurs applications dans le monde et dans la vie quotidienne. En<br />

tout, 6 <strong>des</strong> 16 cours obligatoires comprennent un enseignement historique et culturel <strong>des</strong><br />

sciences.<br />

Une formation qui encourage une attitude éthique et responsable<br />

L’histoire comme assise<br />

7.<br />

La voie « Univers social »<br />

Les cours comportant <strong>des</strong> travaux pratiques en laboratoire sont les lieux privilégiés de<br />

l’apprentissage d’une attitude éthique et responsable. Ils exigent un comportement<br />

sécuritaire, responsable et soucieux de l’environnement. On y fait également l’apprentissage<br />

de l’intégrité scientifique, qui con<strong>du</strong>it à accepter le résultat d’une mesure sans l’altérer,<br />

quel que soit son accord avec la valeur atten<strong>du</strong>e ou la prédiction d’un modèle. Diverses<br />

implications éthiques <strong>des</strong> sciences et de la technologie en général sont abordées dans<br />

plusieurs autres cours, par exemple la protection de l’environnement (Écologie et environnement,<br />

Climatologie), la préservation <strong>des</strong> espèces (Évolution et biodiversité) ou les effets de<br />

l’activité scientifique et technologique sur la société (Sciences et société et Impact <strong>des</strong> sciences<br />

et technologies). Des 16 cours obligatoires de la voie, sept cours contribuent plus particulièrement<br />

à développer une attitude éthique et responsable.<br />

Ainsi qu’il est indiqué à la page 183 <strong>du</strong> document La formation à l’enseignement : les<br />

orientations, les compétences professionnelles <strong>du</strong> ministère de l’É<strong>du</strong>cation, « le domaine d’apprentissage<br />

de l’univers social se tra<strong>du</strong>it dans le régime pédagogique par les matières ou les<br />

disciplines suivantes : l’histoire et l’é<strong>du</strong>cation à la citoyenneté, la géographie, la connaissance<br />

<strong>du</strong> monde contemporain ». Par ailleurs, le domaine d’apprentissage <strong>du</strong> développement<br />

personnel renvoie aux matières scolaires suivantes : é<strong>du</strong>cation physique et à la santé<br />

(qui fait déjà l’objet d’un baccalauréat particulier), éthique et culture religieuse, enseignement<br />

moral et enseignement moral et religieux. Le ministère ne recommande pas que les<br />

universités se lancent dans la mise en œuvre d’un programme de formation distinct pour<br />

les disciplines telles que l’éthique et la culture religieuse, l’enseignement moral et l’enseignement<br />

moral et religieux puisque le temps d’enseignement qui leur est réservé dans la<br />

grille-matière est assez restreint.<br />

Étant donné que le programme d’éthique et de culture religieuse vise à « amener les élèves<br />

dans une réflexion commune sur les attitu<strong>des</strong> éthiques ainsi que sur les diverses options<br />

spirituelles, religieuses et humanistes qui ont marqué et marquent encore aujourd’hui<br />

l’histoire <strong>des</strong> civilisations » (p. 187 <strong>du</strong> document cité), l’Université <strong>Laval</strong> reconnaît la<br />

complémentarité de ce programme d’étu<strong>des</strong> avec celui qui porte sur l’histoire et l’é<strong>du</strong>cation<br />

à la citoyenneté. Suivant une recommandation <strong>du</strong> ministère de l’É<strong>du</strong>cation, notre<br />

université a choisi d’offrir un premier profil « Univers social » comprenant 45 crédits en<br />

histoire et 15 crédits en géographie et un deuxième profil « Univers social et développement<br />

personnel » comprenant 45 crédits en histoire et 15 crédits en éthique et culture<br />

religieuse.<br />

22 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


Nous avons considéré que l’histoire devait servir de pôle intégrateur aux deux profils. Le<br />

socle historique sur lequel la société contemporaine s’est construite et à partir <strong>du</strong>quel les<br />

valeurs <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s ont été définies nous a semblé convenir tout à fait pour amener les<br />

futurs enseignants à réfléchir sur « les diverses options spirituelles, religieuses et humanistes<br />

qui ont marqué et marquent encore aujourd’hui l’histoire <strong>des</strong> civilisations » (p. 187 <strong>du</strong><br />

document cité). Dans ses analyses, l’histoire intègre les aspects sociaux, politiques, économiques,<br />

culturels, éthiques et religieux <strong>des</strong> sociétés qu’elle étudie, car elle s’abreuve à de<br />

multiples disciplines.<br />

L’histoire permet aux futurs enseignants qui l’étudient de situer leur société par rapport<br />

aux autres sociétés, de relativiser les problèmes contemporains en les comparant avec ce<br />

qui s’est passé avant, de contextualiser les événements et ainsi de comprendre les différences<br />

culturelles, de comparer <strong>des</strong> sociétés dans le temps et dans l’espace, d’ouvrir au monde<br />

et aux multiples cultures qui le caractérisent. Par l’insistance qu’elle met sur le développement<br />

de l’esprit critique, l’histoire offre aux futurs enseignants les outils nécessaires pour<br />

agir sur le contenu <strong>des</strong> matières qu’ils enseigneront. Elle contribue à en faire de meilleurs<br />

citoyens en les rendant aptes à transmettre cet esprit critique aux jeunes qu’ils formeront.<br />

Enfin, comme tous les cours d’histoire au secondaire s’intituleront désormais Histoire et<br />

é<strong>du</strong>cation à la citoyenneté, les cours d’histoire <strong>des</strong> deux profils proposés contiennent <strong>des</strong><br />

éléments permettant d’appuyer une formation à la citoyenneté comprise largement.<br />

Deux profils qui répondent aux besoins <strong>du</strong> milieu scolaire<br />

Le nouveau régime pédagogique <strong>du</strong> secondaire accorde à l’histoire une place beaucoup<br />

plus importante que par le passé, ce qui constitue une autre raison justifiant la prépondérance<br />

de l’histoire dans le profil « Univers social » <strong>du</strong> nouveau BES. Les étudiants suivront<br />

<strong>des</strong> cours d’histoire générale couvrant toutes les gran<strong>des</strong> pério<strong>des</strong> <strong>du</strong> monde. Ils approfondiront<br />

l’histoire <strong>du</strong> Québec et <strong>du</strong> Canada et pourront s’initier à l’histoire <strong>des</strong> États-<br />

Unis, de l’Amérique latine ainsi qu’à l’histoire non occidentale. De plus, ils se familiariseront<br />

aux métho<strong>des</strong> de recherche et de communication en histoire.<br />

Les étudiants pourront se former en plus dans deux autres domaines dont relèvent <strong>des</strong><br />

disciplines complémentaires enseignées au secondaire, soit la géographie ou l’éthique et la<br />

culture religieuse.<br />

En géographie, l’étudiant se familiarisera avec la carte <strong>du</strong> monde ainsi qu’avec les métho<strong>des</strong><br />

<strong>du</strong> géographe et approfondira sa connaissance de l’espace nord-américain, particulièrement<br />

de l’espace canadien et québécois. En éthique, en plus de se pencher sur les diverses<br />

conceptions morales au fil <strong>des</strong> siècles, l’étudiant sera amené à réfléchir sur les problématiques<br />

morales de notre temps et sur les questions soulevées par l’é<strong>du</strong>cation morale en<br />

contexte scolaire. Conformément aux nouvelles orientations ministérielles, le phénomène<br />

religieux sera examiné d’un point de vue culturel et non plus confessionnel. L’étudiant<br />

sera initié aux principales traditions religieuses ; l’accent sera mis cependant sur le christianisme,<br />

étant donné l’influence que le christianisme a exercée sur la formation de nos<br />

sociétés occidentales.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

23


Une formation culturelle qui privilégie<br />

la réflexion en communauté d’apprentissage<br />

La voie « Univers social », par les disciplines qu’elle convoque, par les multiples dimensions<br />

qu’elle explore et par les thématiques qu’elle aborde, s’inscrit tout à fait dans l’approche<br />

culturelle retenue pour la formation <strong>des</strong> enseignants. En étudiant les sociétés humaines<br />

dans le temps et l’espace, en se penchant sur les grands mouvements éthiques et religieux<br />

qui ont marqué l’humanité, l’étudiant disposera de repères intellectuels lui permettant<br />

de mieux comprendre le monde.<br />

D’autre part, cette approche culturelle sera vécue dans plusieurs cours en communauté<br />

d’apprentissage, c’est-à-dire que les étudiants seront souvent appelés à travailler ensemble<br />

et à discuter entre eux. Les séminaires de méthodologie ainsi que les cours où les étudiants<br />

sont invités à clarifier leurs positions éthiques et spirituelles personnelles exploiteront<br />

particulièrement la discussion en classe et le travail collaboratif.<br />

Les personnes désireuses d’obtenir plus de renseignements sur le nouveau BES de<br />

l’Université <strong>Laval</strong> pourront communiquer avec la direction de programme au local 226<br />

<strong>du</strong> pavillon <strong>des</strong> sciences de l’é<strong>du</strong>cation (tél. 656-2131 poste 7694).<br />

24 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


LA FORMATION PRATIQUE<br />

DANS LE NOUVEAU BÉPEP<br />

Une responsabilisation accrue <strong>du</strong> stagiaire<br />

dans son projet de formation, un pas vers la professionnalisation<br />

France Ouellet,<br />

Responsable de formation pratique pour l’équipe<br />

de coordination de la formation pratique au BÉPEP<br />

« L’apprentissage autogéré et l’autoréflexion représentent <strong>des</strong> aspects importants<br />

<strong>du</strong> développement professionnel. Pour permettre à un stagiaire de s’améliorer,<br />

nous devons l’encourager à reconnaître et à développer son propre style<br />

d’enseignement, à prendre la responsabilité d’évaluer ses performances et à<br />

fixer ses objectifs. » 1<br />

La formation pratique est une composante majeure de la formation initiale<br />

de l’étudiant au BÉPEP dont le principal objet est l’intervention directe en<br />

contexte professionnel réel. De plus, cette composante a la caractéristique<br />

de s’échelonner sur quatre ans. Ainsi, nous pouvons offrir à l’étudiant un contenu<br />

pédagogique transversal le con<strong>du</strong>isant à développer progressivement les douze compétences<br />

professionnelles 2 à travers un cheminement de quatre stages (un stage par année) se<br />

déroulant à <strong>des</strong> moments stratégiques <strong>du</strong> programme. Cette organisation de la formation<br />

pratique favorise les liens théorie-pratique et le mouvement continu d’action-réflexion<br />

dans le développement <strong>des</strong> compétences professionnelles chez le stagiaire.<br />

Les orientations de la formation pratique au BÉPEP<br />

Profitant <strong>du</strong> contexte de la réforme et de ses conséquences sur la formation à l’enseignement,<br />

la formation pratique privilégie certaines orientations. Ces orientations ont une<br />

incidence sur les buts poursuivis, sur l’instrumentation <strong>des</strong> stages ainsi que sur les rôles et<br />

les pratiques d’encadrement, de supervision et d’évaluation pour l’ensemble <strong>des</strong> stages et<br />

<strong>des</strong> partenaires de la formation pratique d’ici deux ans : les stagiaires, les enseignants<br />

associés, les chargés de formation pratique et les directions d’école.<br />

Voici une brève présentation <strong>des</strong> trois orientations privilégiées dans le cadre <strong>des</strong> travaux de<br />

la formation pratique.<br />

Le développement de compétences en contexte professionnel réel<br />

sur un continuum de quatre ans de formation<br />

Les douze compétences professionnelles deviennent donc le cadre de référence <strong>des</strong> stages<br />

tout en étant le projet de formation et de développement professionnels <strong>du</strong> stagiaire sur<br />

un continuum de quatre ans. Ainsi, le stagiaire doit développer, au cours de ses quatre<br />

stages, cet ensemble de compétences à <strong>des</strong> niveaux de maîtrise différents, selon qu’il soit<br />

débutant ou plus expérimenté.<br />

1 Devenir enseignant, à la conquête de l’identité professionnelle, tome 2, 1993<br />

2 La formation à l’enseignement : les orientations, les compétences professionnelles. Ministère de l’É<strong>du</strong>cation, 2001<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

25


Le concept de compétence utilisé en stage est de l’ordre <strong>du</strong> savoir-mobiliser en contexte<br />

d’action professionnelle. S’il est nécessaire de détenir <strong>des</strong> savoirs, <strong>des</strong> savoir-faire et <strong>des</strong><br />

attitu<strong>des</strong> dans son réservoir de ressources pour fonder la compétence, cette dernière exige<br />

cependant quelque chose de plus, soit un contexte réel pour advenir. Le stagiaire deviendra<br />

compétent s’il sait mobiliser en temps et espace réels, et pas seulement en temps et<br />

espaces simulés ou contrôlés.<br />

La compétence n’est pas de l’ordre de l’application, mais de celui de la construction. Cette<br />

décision d’action sur le vif exige <strong>du</strong> jugement, un sens de l’à-propos et de la perspicacité<br />

que seul le contexte de stage pourra développer.<br />

La responsabilisation <strong>du</strong> stagiaire dans son projet de développement professionnel<br />

L’autonomie et la responsabilisation sont <strong>des</strong> caractéristiques de la pratique professionnelle<br />

<strong>des</strong> enseignants. À ce titre, la formation pratique est directement interpellée dans sa mission<br />

auprès <strong>du</strong> stagiaire.<br />

Le stagiaire disposera d’une grille unique de développement professionnel qui lui est<br />

<strong>des</strong>tinée ; cet instrument lui permettra de s’inscrire dans un processus de développement<br />

<strong>des</strong> douze compétences pour la <strong>du</strong>rée de ses quatre stages. Il établira, au fur et à mesure de<br />

sa formation, son propre projet de développement en tenant compte de ses forces, de ses<br />

défis personnels, de ses besoins ainsi que <strong>des</strong> contextes offerts par ses différents stages. Le<br />

stagiaire sera donc en mesure de se voir évoluer et, par conséquent, il deviendra plus<br />

conscient et responsable de son cheminement et de la mise en place <strong>des</strong> moyens nécessaires<br />

pour poursuivre le parcours qu’il se fixe.<br />

D’une part, l’approche par compétences favorise la responsabilisation <strong>du</strong> stagiaire, mais<br />

encore faut-il lui offrir une instrumentation adaptée et conforme à cette orientation. D’autre<br />

part, l’environnement pédagogique qui gravite autour <strong>du</strong> stagiaire doit être mis à<br />

contribution, de manière à lui fournir un ensemble de ressources à partir <strong>des</strong>quelles il fera<br />

ses choix.<br />

Le caractère professionnel de l’enseignement<br />

Professionnaliser une occupation signifie atteindre une certaine compétence pratique dans<br />

l’exercice de la fonction. Ainsi, reconnaître le caractère professionnel de l’enseignement<br />

implique une forme de partage de l’expertise professionnelle par un groupe de personnes.<br />

Ce partage ne s’étend pas seulement aux savoirs ou aux savoir-faire, mais aussi à une<br />

certaine attitude éthique, à une manière commune d’aborder les situations et d’y faire<br />

face.<br />

Tout au long de ses stages, le stagiaire sera plongé dans cette culture de partage, culture<br />

qui constitue une sorte de code <strong>du</strong> groupe professionnel exprimant ses valeurs, ses croyances,<br />

ses attitu<strong>des</strong> et ses représentations au sujet <strong>du</strong> travail. La professionnalisation exige<br />

donc <strong>des</strong> savoirs transmissibles, c’est-à-dire <strong>des</strong> savoirs de la pratique formalisés pouvant<br />

s’acquérir dans l’action, mais aussi dans la réflexion sur l’action. Pour le stagiaire, elle<br />

signifie la construction de son identité sociale et professionnelle.<br />

26 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


Quoique le contexte soit différent, le modèle que nous privilégions en stages<br />

pourra certainement être transposé en salle de classe auprès <strong>des</strong> élèves après<br />

une méta-analyse où le stagiaire aura réfléchi sur certains dispositifs de sa<br />

formation, les ayant vécus lui-même comme apprenant.<br />

Soutenir le stagiaire dans son processus d’autogestion<br />

et d’autoréflexion de son projet de formation<br />

L’instrument de développement professionnel<br />

À la lumière de ces trois orientations, la formation pratique a entrepris <strong>des</strong> travaux<br />

d’envergure qui ont mené à l’élaboration d’un outil intégrateur appelé l’Instrument de<br />

développement professionnel. Cet instrument, <strong>des</strong>tiné avant tout au stagiaire, présente<br />

les douze énoncés de compétences, le sens et la spécificité de ces compétences en formation<br />

pratique, les composantes et l’évolution <strong>des</strong> compétences sur un continuum de quatre ans<br />

et, finalement, les niveaux de maîtrise atten<strong>du</strong>s.<br />

Cet outil servira ainsi de guide et de projet de formation au stagiaire. Ce dernier sera ainsi<br />

en mesure de s’inscrire dans un processus actif et continu de formation, car il possédera,<br />

dès sa première année, le profil professionnel atten<strong>du</strong> au terme de sa formation. Cet<br />

instrument permettra aussi de soutenir les coformateurs dans la compréhension de leurs<br />

rôles et responsabilités en regard de l’accompagnement <strong>des</strong> stagiaires dans le développement<br />

de leurs compétences professionnelles.<br />

Comme le conseillait une enseignante à ceux qui lui demandaient comment<br />

on peut obtenir la sagesse : « Écoutez toujours soigneusement ce que<br />

vous disent ceux qui savent… et si quelqu’un en venait à vous écouter, écoutez<br />

très attentivement ce que vous dites. »<br />

Le portfolio professionnel<br />

Un outil complémentaire à l’Instrument de développement professionnel accompagnera le<br />

stagiaire dans son projet de formation au cours de ses quatre stages, soit le portfolio professionnel<br />

<strong>du</strong> stagiaire. Le portfolio professionnel a pour but de soutenir la réflexion <strong>du</strong> stagiaire<br />

sur sa pratique professionnelle.<br />

Responsable de son projet de formation, le stagiaire créera, dès sa première année, son<br />

portfolio en laissant <strong>des</strong> traces qui témoignent de son cheminement et de ses apprentissages<br />

au regard <strong>des</strong> douze compétences à développer. Il deviendra un outil de formation à<br />

l’auto-analyse par lequel le stagiaire, par une volonté d’apprendre méthodiquement de ses<br />

expériences, transformera sa pratique d’année en année. Le stagiaire sera amené à s’engager<br />

dans un processus de développement de sa pratique et s’habilitera à élaborer le bilan de<br />

ses compétences pour l’aider à poursuivre les étapes de son développement professionnel.<br />

Ainsi, le portfolio servira au stagiaire d’outil de démarrage de chacun de ses stages auprès<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

27


de l’enseignant associé, de la direction d’école et <strong>du</strong> chargé de formation pratique ainsi<br />

que d’outil de clôture ou de synthèse de chaque stage. Le stagiaire et les coformateurs<br />

seront donc en mesure d’assurer une continuité dans le développement <strong>des</strong> compétences<br />

d’un stage à l’autre.<br />

Les séminaires<br />

Les séminaires sont <strong>des</strong> lieux de partage de savoirs d’expériences riches et variés qui permettent,<br />

entre autres, le partage de l’expertise professionnelle par un groupe de personnes<br />

en formation et en recherche de leur identité professionnelle. Dans tous les stages, les<br />

séminaires apportent leur contribution en devenant, notamment, un lieu d’animation, de<br />

réflexion et de présentation <strong>des</strong> portfolios entre stagiaires et auprès <strong>du</strong> chargé de formation<br />

pratique.<br />

En guise de conclusion<br />

Dès l’année 2002-2003, ces orientations seront intro<strong>du</strong>ites dans les stages de première et<br />

de deuxième années <strong>du</strong> BÉPEP. Ces changements nécessitent, de la part de tous les partenaires,<br />

une vision commune pour développer chez le stagiaire une culture responsabilisante<br />

et professionnalisante autour de son projet de formation de quatre ans. Nous savons tous<br />

que les outils développés ne peuvent suffire à eux seuls. Toutefois, ils faciliteront la mise<br />

en place d’une formation pratique continue dans les quatre stages pour permettre au<br />

stagiaire de développer les douze compétences professionnelles.<br />

Dans ce contexte, nous estimons que les enseignants associés joueront un rôle clé dans<br />

l’accompagnement <strong>du</strong> projet de développement professionnel <strong>du</strong> stagiaire. Grâce à la<br />

grille unique à tous les stages, les enseignants associés et les chargés de formation pratique<br />

bénéficieront <strong>du</strong> même outil de référence en plus <strong>du</strong> portfolio <strong>du</strong> stagiaire qui agira comme<br />

outil intégrateur et de soutien de son parcours de formation.<br />

Concrètement, dès septembre prochain, <strong>des</strong> ateliers de formation portant sur l’accompagnement <strong>des</strong> stagiaires<br />

dans le développement <strong>des</strong> douze compétences professionnelles seront offerts d’abord aux enseignants associés<br />

et aux chargés de formation pratique intervenant en stages I et II. L’année suivante, nous en assurerons la<br />

continuité en stages III et IV. D’ici deux ans, nous parlerons donc d’une vision commune aux quatre stages et<br />

pour l’ensemble <strong>des</strong> stagiaires.<br />

En terminant, il est important de rappeler que la formation pratique est une <strong>des</strong> composantes<br />

de la formation initiale. L’alternance cours/stages et les liens théorie/pratique privilégiés<br />

au BÉPEP contribuent donc au développement <strong>des</strong> compétences professionnelles<br />

<strong>des</strong> étudiants en formation à l’enseignement.<br />

« Une formation professionnalisante est fortement ancrée dans les lieux d’exercice<br />

de la profession. Elle implique une sorte d’alternance intégrative (Malglaive 1994)<br />

qui permet d’articuler ensemble, dans le même temps et non dans <strong>des</strong> processus de<br />

formation séparés, la formation aux savoirs et la formation aux savoir-mobiliser<br />

dans un contexte réel d’action. » 3<br />

3 La formation à l’enseignement : les orientations, les compétences professionnelles. Ministère de l’É<strong>du</strong>cation, 2001.<br />

28 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


BILAN DE FIN DE STAGE<br />

Sophie Blettery,<br />

Lyon (France),<br />

Stagiaire à l’école secondaire St-Charles, Pont-Rouge<br />

La conviction que la différence de l’autre est enrichissante m’a<br />

poussée à faire ce stage au Québec. Je souhaitais en effet opérer<br />

un décentrage vis-à-vis <strong>des</strong> pratiques é<strong>du</strong>catives françaises que je côtoie depuis<br />

plusieurs mois et, à travers les différences observées au Québec, pouvoir mieux connaître<br />

mon propre système é<strong>du</strong>catif. Une distinction particulière mérite les quelques lignes<br />

qui suivent : les responsabilités liées à la tâche é<strong>du</strong>cative de l’enseignant.<br />

La différence qui est sans doute la plus évidente est liée à la responsabilité <strong>du</strong> professeur<br />

vis-à-vis de l’élève, considéré en tant qu’indivi<strong>du</strong>. Alors qu’en France l’élève est le plus<br />

souvent pris en compte comme élément <strong>du</strong> groupe-classe, au Québec, l’enseignant le<br />

connaît plus précisément. Ses relations, son comportement en dehors de l’école, ses centres<br />

d’intérêt, son rapport à la drogue parfois sont connus <strong>des</strong> enseignants qui sont vus<br />

comme <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s de référence, accompagnant ces adolescents vers la majorité tout en<br />

comprenant leur personnalité tout entière. Le système <strong>du</strong> tutorat, comparable à celui <strong>du</strong><br />

« professeur principal » en France, est très révélateur. Le tuteur est responsable auprès<br />

d’élèves choisis en dehors de leur niveau ou groupe. Au contraire en France, le « professeur<br />

principal » est responsable d’une classe. De plus, les rencontres, les discussions entre l’élève<br />

et son tuteur sont très fréquentes, sans qu’il y ait de difficulté particulière. L’enseignant<br />

québécois est donc un interlocuteur privilégié de l’élève, de ses parents vis-à-vis <strong>des</strong> autres<br />

professeurs et de l’administration de l’établissement. Le suivi de son comportement, son<br />

rendement sont au centre <strong>des</strong> préoccupations de l’enseignant. L’enfant peut également<br />

être pris en charge indivi<strong>du</strong>ellement au local « P.A.S.S. » par une é<strong>du</strong>catrice spécialisée.<br />

Il est alors exclu <strong>du</strong> groupe-classe pour être questionné sur ses motivations, ses problèmes.<br />

Un autre exemple témoignant de la forte implication <strong>des</strong> enseignants au Québec est le<br />

nombre d’activités périscolaires auxquelles ils participent. Les clubs sportifs, artistiques<br />

ou ludiques sont de multiples occasions de s’impliquer dans la vie de l’établissement et de<br />

tisser <strong>des</strong> relations enrichissantes avec les élèves en dehors de la classe. En France, cette<br />

responsabilité d’encadrement est moins présente dans l’emploi <strong>du</strong> temps <strong>du</strong> professeur.<br />

D’autre part, et c’est une autre différence avec les pratiques é<strong>du</strong>catives françaises, l’enseignant<br />

est plus fortement responsable vis-à-vis de ses collègues. Alors qu’en France chacun<br />

a une grande autonomie, il est fréquent au Québec que les professeurs se remplacent<br />

pendant une période. Cette polyvalence permet de rapprocher d’autant plus les membres<br />

de la communauté é<strong>du</strong>cative. Pourtant, celle-ci semble déjà très soudée. Si la salle <strong>des</strong><br />

professeurs est un lieu de travail, c’est aussi un lieu important de concertation en dehors<br />

<strong>des</strong> réunions prévues régulièrement à cet effet. Il n’est pas rare que <strong>des</strong> enseignants s’interpellent<br />

pour connaître l’attitude d’un élève au cours précédent. Et c’est ensemble qu’ils<br />

élaborent <strong>des</strong> stratégies pour réagir aux manquements de certains élèves. La feuille de<br />

route ou le contrat sont <strong>des</strong> décisions collectives, que tous les professeurs respectent dans<br />

leur fonctionnement. Même si ce travail d’équipe existe en France, il semble plutôt réservé<br />

aux établissements dits « difficiles ».<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

29


Enfin, la responsabilité de l’enseignant québécois à l’égard de l’institution é<strong>du</strong>cative est<br />

moindre qu’en France, semble-t-il. En effet, l’enseignant français est chargé d’enseigner<br />

un programme qui est national selon <strong>des</strong> instructions officielles émanant <strong>du</strong> ministère de<br />

l’É<strong>du</strong>cation nationale. Celui-ci fournit les « repères fondamentaux » qui doivent être abordés<br />

par l’enseignant, à savoir <strong>des</strong> dates, <strong>des</strong> cartes, <strong>des</strong> notions. Dans un souci d’égalité de tous<br />

les élèves, le professeur est prié de s’y conformer. Au contraire, au Québec, les gui<strong>des</strong><br />

pédagogiques ont un caractère moins incitatif et les contenus <strong>du</strong> programme peuvent<br />

varier d’une région à une autre. De même, les manuels scolaires en France n’étant pas<br />

cautionnés par l’État, l’enseignant est responsable <strong>des</strong> choix de documents qu’il opère, de<br />

ses sources pédagogiques.<br />

À ces trois distinctions, il convient d’évoquer de nombreux points communs. Les responsabilités<br />

liées à la tâche é<strong>du</strong>cative sont semblables quant au contenu qui est enseigné, les<br />

choix pédagogiques et didactiques, entre autres. C’est probablement le regard différent<br />

que portent ces deux personnels sur l’école qui explique les spécificités : un lieu d’étude<br />

principalement pour les uns, un lieu de vie pour les autres.<br />

ÊTRE ÉCOLE ASSOCIÉE,<br />

UNE EXPÉRIENCE PLEINE DE VIE<br />

Réflexion personnelle d’un directeur d’école primaire associée<br />

Serge Boutin,<br />

École de Saint-Michel<br />

Commission scolaire <strong>des</strong> Premières-Seigneuries<br />

Il y a de cela plusieurs années, les responsables de la formation pratique de<br />

l’Université <strong>Laval</strong> m’appelaient pour me présenter un nouveau concept relatif<br />

à l’organisation <strong>des</strong> stages en milieu scolaire. Il s’agissait de recruter <strong>des</strong> écoles<br />

primaires qui accepteraient de participer de façon plus active à l’accueil <strong>des</strong> stagiaires en<br />

s’associant comme école à la formation <strong>des</strong> maîtres.<br />

Ce concept nouveau, quoique encore imprécis, sut me charmer au point que, dès la semaine<br />

suivante, je présentai sommairement le projet à mon équipe d’enseignantes et d’enseignants.<br />

Qu’est-ce que ce concept allait bien changer dans une école primaire où déjà<br />

plusieurs membres <strong>du</strong> personnel accueillaient et encadraient de façon fort judicieuse <strong>des</strong><br />

stagiaires depuis déjà longtemps ?<br />

30 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


À mon avis, ce qui différencie le plus une école associée, c’est l’engagement ; l’engagement <strong>des</strong> enseignants asso-<br />

ciés bien sûr, mais aussi celui <strong>des</strong> autres intervenants, de la direction et de l’établissement dans son ensemble.<br />

Ces engagements qui pourraient être perçus comme contraignants auront plutôt permis, dans chacun <strong>des</strong> mi-<br />

lieux où j’ai eu à implanter la formule, à l’équipe-école et à chacun <strong>des</strong> indivi<strong>du</strong>s de prendre un recul pour lui<br />

permettre de s’identifier sur le plan pédagogique et de préciser l’apport qu’il est en mesure de proposer aux étu-<br />

diants. Cette dynamique a su, chez plusieurs, déclencher un processus d’objectivation. Le fait de devoir nom-<br />

mer ses interventions, la nécessité d’échanger avec son stagiaire et les autres membres de l’équipe auront aidé à<br />

préciser l’acte pédagogique, à le questionner et à le bonifier.<br />

1.<br />

Assurer une<br />

qualité de services<br />

aux élèves<br />

2.<br />

Assurer une qualité de<br />

services aux stagiaires<br />

3.<br />

Assurer une qualité de<br />

sa propre participation<br />

à l’évaluation <strong>du</strong> stage<br />

et <strong>des</strong> stagiaires<br />

Permettez-moi maintenant de vous faire part de ma vision d’une partie <strong>du</strong> rôle de la<br />

direction d’une école primaire associée au réseau de l’Université <strong>Laval</strong>. La mission de<br />

l’école associée ne saurait être complète sans l’engagement explicite de la direction. Outre<br />

l’accueil <strong>des</strong> nouveaux venus et la manifestation de leur disponibilité aux stagiaires et aux<br />

enseignants associés, les directions d’écoles doivent assurer une supervision sérieuse de la<br />

réalisation <strong>des</strong> stages, particulièrement aux stages III et IV, pour trois raisons spécifiques.<br />

Si la classe se transforme en laboratoire pédagogique, les élèves qui la fréquentent doivent<br />

pouvoir compter sur <strong>du</strong> personnel mettant en place <strong>des</strong> activités riches et adaptées à leur<br />

curriculum et à leurs besoins, cela même s’il s’agit de personnel en formation. Cette préoccupation<br />

relève davantage de l’enseignant associé et c’est en collaboration avec lui que doit<br />

se faire cette supervision. Ces moments sont de riches occasions d’échanges sur les approches<br />

pédagogiques utilisées en classe et la progression <strong>des</strong> élèves.<br />

C’est en relation étroite avec le chargé de formation pratique que la direction pourra<br />

faciliter et maintenir un climat de coopération entre l’enseignant et le stagiaire afin de lui<br />

permettre d’évoluer dans un contexte qui favorisera le plus possible la réussite de son<br />

stage.<br />

Cette responsabilité qui revient à la direction de l’école de façon plus déterminante à la fin<br />

<strong>du</strong> stage en responsabilité (stage IV) revêt, à mon avis, un caractère unique et significatif<br />

en ce sens que c’est la seule occasion formelle avant l’obtention <strong>du</strong> diplôme où une<br />

direction d’école pourra exercer son jugement, son expertise et son professionnalisme<br />

dans le but de se prononcer quant aux aptitu<strong>des</strong> <strong>du</strong> stagiaire à gouverner une classe et à<br />

s’impliquer dans une équipe de travail.<br />

Rappelons-nous que l’obtention <strong>du</strong> diplôme correspond désormais à l’obtention <strong>du</strong> brevet<br />

d’enseignement. Pendant près d’un quart de siècle, un diplômé devait réussir deux<br />

années probatoires avant de se voir décerner son brevet. Depuis quelques années, cette<br />

mesure a disparu d’où l’importance accordée à cette évaluation de quatrième et dernière<br />

année de stage.<br />

Personnellement, la question que je me pose au terme de ce processus est la suivante :<br />

« Si j’avais un poste à combler en septembre prochain, est-ce que j’embaucherais cette<br />

personne ? » Et il m’est interdit de répondre : « Je ne sais pas… ».<br />

Être à la direction d’une école associée, c’est accepter de donner vie aux espoirs et aux<br />

aspirations d’une jeunesse qui rêve d’évoluer dans un monde magique, le monde de l’é<strong>du</strong>cation.<br />

C’est accepter d’être dérangé par tous ces gens qui ne demandent qu’à aller de<br />

l’avant et qui, ce faisant, nous obligent à nous dépasser !<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

31


LE PLAISIR D’ÊTRE UN<br />

ENSEIGNANT ASSOCIÉ<br />

Raynald Martel,<br />

Enseignant, École secondaire Donnacona<br />

Je m’appelle Raynald Martel et j’ai grand plaisir de t’accueillir dans mon local<br />

de classe. Entre, tu es ici chez toi ! Prends une chaise, allez viens ; mets-toi à<br />

ton aise, on va se parler.<br />

Alors, comme ça, c’est toi mon stagiaire ! Bien ! Tu t’appelles comment déjà ? Excuse-moi,<br />

c’est peut-être l’âge. Tu sais, après plus de trente ans passés ici à recevoir <strong>des</strong> jeunes, la<br />

mémoire peut flancher un peu.<br />

Tiens, assieds-toi ! Je vais commencer en premier, ce sera plus facile.<br />

Mon parcours dans le merveilleux monde de l’enseignement se poursuit depuis trente et<br />

un ans et presque exclusivement dans les disciplines de l’enseignement moral et religieux<br />

catholique, de l’enseignement moral ainsi que de la formation personnelle et sociale.<br />

J’accueille <strong>des</strong> stagiaires, <strong>des</strong> « complices » je dirais, depuis l’automne 1995. Si je compte<br />

bien, je crois que j’en ai connu plus de quinze, <strong>du</strong> stage I au stage IV.<br />

Pourquoi suis-je devenu un enseignant associé ? C’est simple !<br />

Je me souviens que lorsque j’étais étudiant en formation <strong>des</strong> maîtres, à l’École Normale,<br />

nous devions nous trouver un endroit où effectuer notre stage. Ça n’a pas été difficile pour<br />

moi et j’ai été bien accueilli, soutenu, dirigé et appuyé par <strong>des</strong> enseignants formidables.<br />

C’est à mon tour maintenant de faire ma part. Mes autres motivations, tu les découvriras<br />

au fur et à mesure qu’on travaillera ensemble. Pour moi, recevoir un stagiaire, c’est stimulant<br />

: toute cette belle jeunesse avec <strong>des</strong> idées neuves, avec le goût d’essayer, d’expérimenter,<br />

de vérifier les brillantes théories reçues à l’université. Quel défi !<br />

Recevoir un stagiaire, ça bouscule ! Oh Oui ! et c’est tant mieux ! Et c’est aussi pour cela<br />

que ma porte est toute grande ouverte depuis sept ans. Toi, et tous les autres qui sont<br />

venus avant toi, m’avez aidé à enlever la poussière qui s’était accumulée au fil <strong>des</strong> ans sur<br />

mes pratiques pédagogiques. Vous avez permis que je me renouvelle, vous avez ébranlé<br />

mes certitu<strong>des</strong> ; je me suis remis en question grâce à vous. C’est tellement facile de fonctionner<br />

sur le pilote automatique et de ne pas se poser de questions. Avec un stagiaire, on<br />

doit se questionner, se requestionner, s’autoévaluer et se faire évaluer. Enfin, bref, vous<br />

m’avez réveillé. Désormais, je dois aller de l’avant et… c’est tant mieux !<br />

Alors, quand je vois dans vos yeux pétillants la soif de donner ; quand je constate votre<br />

désir de vous investir, de donner <strong>du</strong> temps, d’essayer et de vérifier de nouvelles approches<br />

pédagogiques, alors là, je suis avec vous, à côté de vous. Je serai présent ou absent selon le<br />

cas, je vous accompagnerai dans ce que vous voudrez explorer et ensemble nous partagerons<br />

toutes les responsabilités liées à notre enseignement.<br />

Et c’est à cause de tout cela que j’ouvre ma porte. Enseigner, c’est le plus beau métier que<br />

je connaisse et cela me rend encore heureux.<br />

Bon, assez parlé ! C’est à ton tour maintenant…<br />

32 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


RECHERCHES<br />

EN FORMATION PRATIQUE<br />

Rock Guay,<br />

Responsable de formation pratique, BES<br />

A<br />

u cours de l’année 2000-2001, le Comité régional sur la formation<br />

<strong>du</strong> personnel enseignant (CREFPE) avait adopté <strong>des</strong> mesures<br />

permettant de subventionner <strong>des</strong> projets de recherche en collaboration<br />

avec le milieu scolaire. Ces recherches visaient à enrichir les compétences <strong>du</strong> personnel<br />

scolaire dans la supervision de stagiaires dans le cadre <strong>du</strong> Réseau <strong>des</strong> écoles associées de<br />

l’Université <strong>Laval</strong>. Un grand nombre d’enseignantes et d’enseignants de plusieurs écoles<br />

primaires et secondaires ont été impliqués dans la réalisation de ces recherches collaboratives.<br />

Afin de poursuivre le développement de la recherche en partenariat initié en 2000-2001,<br />

le CREFPE a adopté une nouvelle série de mesures qui serviront à subventionner de<br />

nouveaux projets de recherche en formation pratique à l’enseignement au cours de l’année<br />

2002-2003.<br />

Un premier fonds consacré à l’élaboration de projets innovateurs ayant un impact immédiat<br />

sur le terrain en lien avec l’encadrement de stagiaires est <strong>des</strong>tiné plus particulièrement<br />

au programme de baccalauréat en é<strong>du</strong>cation préscolaire et en enseignement primaire<br />

(BÉPEP). Cette mesure permettra la réalisation d’une dizaine de nouveaux projets au<br />

cours de la prochaine année ; ces projets visent les objectifs suivants :<br />

• promouvoir et soutenir la réalisation de projets-école ayant un impact<br />

immédiat sur le terrain ;<br />

• favoriser le travail d’équipe enseignants/stagiaires/direction d’école/<br />

autres collègues ;<br />

• contribuer à l’animation de l’école associée.<br />

Un deuxième fonds consacré à la recherche collaborative est <strong>des</strong>tiné au programme de<br />

baccalauréat en enseignement secondaire (BES) ainsi qu’au baccalauréat en é<strong>du</strong>cation<br />

préscolaire et enseignement primaire (BÉPEP) ; il servira à financer la réalisation de six<br />

nouvelles recherches dans chaque ordre d’enseignement en 2002-2003. Tous les projets<br />

visent un objectif commun :<br />

• contribuer à l’amélioration de la qualité de la formation pratique<br />

dans les stages en mettant l’accent sur les pratiques d’évaluation, la<br />

démarche d’encadrement et les outils de supervision utilisés dans les<br />

écoles.<br />

L’ensemble <strong>des</strong> projets, tant au primaire qu’au secondaire, devrait démarrer au cours de<br />

l’automne 2002. Les coordonnateurs de la formation pratique <strong>du</strong> BÉPEP et <strong>du</strong> BES y<br />

voient une occasion unique de faire un pas de plus pour assurer une formation de qualité<br />

aux futurs enseignants et enseignantes.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

33


LES PROJETS<br />

DE RECHERCHE-FORMATION<br />

AU P<strong>RÉS</strong>COLAIRE ET AU PRIMAIRE :<br />

L’ÉVOLUTION DANS L’ACTION<br />

(deuxième partie)<br />

Maurice Legault,<br />

Professeur au Département d’étu<strong>des</strong><br />

sur l’enseignement et l’apprentissage<br />

en collaboration avec les membres de l’équipe<br />

de coordination de la formation pratique au préscolaire<br />

et au primaire : Desanges Bélanger, Alain Fortier, France Ouellet<br />

et Françoise Tremblay (coordonnatrice)<br />

Au cours de l’année 2000-2001, huit projets de recherche-formation ont<br />

été réalisés en lien avec les stages en enseignement au préscolaire et au<br />

primaire (BÉPEP). Ces projets sont ceux qui ont été retenus après un<br />

appel lancé au printemps 2000 aux 135 écoles primaires <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL par<br />

le Comité régional sur la formation <strong>du</strong> personnel enseignant (CREFPE) de la Direction<br />

régionale <strong>du</strong> ministère de l’É<strong>du</strong>cation. Les projets devaient porter spécifiquement sur la<br />

formation pratique telle qu’elle s’exerce dans l’un ou l’autre <strong>des</strong> quatre stages <strong>du</strong> BÉPEP.<br />

Les projets pouvaient porter sur la formation initiale <strong>des</strong> futurs enseignants dans ces stages<br />

ou sur la formation continue <strong>des</strong> enseignants associés et <strong>des</strong> chargés de formation<br />

pratique. Les projets devaient obligatoirement se réaliser en partenariat avec le milieu<br />

scolaire et le milieu universitaire en regroupant étroitement <strong>des</strong> enseignants associés ou<br />

<strong>des</strong> répondants <strong>du</strong> milieu scolaire et <strong>des</strong> personnes ressources de l’université. Les projets<br />

devaient traiter de thèmes ayant si possible un fort potentiel d’utilisation <strong>des</strong> résultats<br />

dans les écoles <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL.<br />

Chaque projet de recherche-formation a fait l’objet d’une présentation sommaire dans le<br />

premier <strong>numéro</strong> de L’Écho <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL (vol.1, <strong>numéro</strong> 1, février 2001).<br />

Ces résumés ont été pro<strong>du</strong>its à l’étape de mise en place <strong>des</strong> projets, au tout début de<br />

leur réalisation. Nous présentons maintenant un sommaire <strong>des</strong> suivis <strong>des</strong> activités de<br />

formation pratique au BÉPEP en cours. Il s’agit de la deuxième partie de l’article paru<br />

dans le <strong>numéro</strong> précédent de l’Écho <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL (vol.1 <strong>numéro</strong> 2, novembre<br />

2001).<br />

34 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


On y présentait alors les actions déjà amorcées dans trois <strong>des</strong> huit projets réalisés et qui<br />

ont abouti aux pro<strong>du</strong>ctions suivantes :<br />

• une trousse d’aide pour la formation autogérée ;<br />

• <strong>des</strong> ateliers d’exploration de la réforme dans le cadre <strong>du</strong> stage d’Exploration<br />

de la réalité scolaire (stage I) ;<br />

• <strong>des</strong> outils pour l’accompagnement <strong>des</strong> stagiaires dans leur exploration<br />

de la réalité scolaire : préparation en séminaire à l’observation<br />

de la réalité scolaire, soutien aux enseignantes qui accueillent dans<br />

leur classe <strong>des</strong> stagiaires de 1 re année.<br />

Cet article fait suite à cette première présentation <strong>des</strong> pro<strong>du</strong>ctions. Voici donc le sommaire<br />

<strong>des</strong> suivis pour les cinq autres projets.<br />

Soutenir la stagiaire dans l’appropriation de la pédagogie de projets<br />

Il s’agit <strong>du</strong> suivi au projet intitulé<br />

« Problématique de l’enseignement-apprentissage dans le cadre <strong>du</strong> programme<br />

<strong>des</strong> programmes. Vécus et réflexions sur la pédagogie de projets »<br />

Ce projet a été réalisé aux écoles Filteau et Des Pionniers de la commission scolaire <strong>des</strong><br />

Découvreurs et à l’école Notre-Dame <strong>du</strong> Canada de la commission scolaire de la Capitale<br />

: France Paradis, enseignante en sixième année (Filteau) et sa stagiaire de 3 e année,<br />

Luce Villeneuve ; Ginette Mainguy, enseignante en cinquième et sixième année (Des Pionniers)<br />

et sa stagiaire de 3 e année, Marie-Hélène Petit ; Annie Poitras, enseignante en sixième<br />

année (Notre-Dame-<strong>du</strong>-Canada) et sa stagiaire de 4 e année, Caroline Dufour. Les partenaires<br />

de l’université pour ce projet étaient Gilles Pelletier, chargé de cours en gestion de<br />

classe, et Hélène Blouin, chargée de formation pratique au stage III. Le répondant administratif<br />

<strong>du</strong> projet était Danièle Grenier, directrice de l’école Filteau.<br />

À titre de rapport de recherche-action, l’équipe a pro<strong>du</strong>it un document qui montre comment<br />

implanter à petits pas la pédagogie de projets dans sa classe tout en initiant <strong>des</strong><br />

stagiaires <strong>des</strong> stages III ou IV à cette approche. Le document fournit <strong>des</strong> pistes, <strong>des</strong> indications,<br />

<strong>des</strong> démarches et <strong>des</strong> stratégies. Comme l’écrivent les auteurs dans leur avantpropos,<br />

ils ne disent pas tout dans ce document. Des notions sont effleurées : l’apprentissage<br />

coopératif, les intelligences multiples, la gestion participative et la gestion d’un projet.<br />

Des indications sont cependant données et <strong>des</strong> pistes jalonnent le travail qu’ils proposent.<br />

On invite donc le lecteur à s’engager dans un cheminement personnel pour acquérir<br />

une certaine compétence et développer le goût d’accompagner une stagiaire dans une<br />

démarche où il est question de différenciation de son enseignement. Pour compléter ce<br />

qui pourrait être un <strong>des</strong> premiers contacts avec la pédagogie de projets, les auteurs présentent<br />

à la fin <strong>du</strong> document un échantillon varié de documents et de sites Internet en lien<br />

avec ce sujet. Voici donc une autre ressource importante pour aider la future enseignante<br />

à faire en sorte que l’enfant soit au cœur de son apprentissage et qu’il en soit le principal<br />

artisan.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

35


Un atelier pour les enseignants associés<br />

L’équipe travaille actuellement à la préparation d’un atelier qui sera offert en 2002-2003<br />

dans le volet Approfondissement thématique <strong>du</strong> programme de formation <strong>des</strong> enseignants associés.<br />

Le thème de cet atelier est l’accompagnement et la supervision <strong>des</strong> stagiaires dans le<br />

contexte d’une pédagogie de projets. Les personnes intéressées par cette formation pourront<br />

s’inscrire lorsqu’elles recevront en mai le document présentant l’ensemble <strong>des</strong> ateliers<br />

offerts en 2002-2003. Ce suivi est supervisé par Alain Fortier, responsable de formation<br />

pratique au BÉPEP et responsable <strong>du</strong> programme de formation <strong>des</strong> enseignants associés.<br />

Dans le suivi à donner à leur projet, les membres de cette équipe s’intéressent également,<br />

mais dans une moindre mesure, à la question de l’appropriation par les stagiaires de la<br />

pédagogie de projets tout au long de leur formation pratique. Bien qu’il soit limité, ce<br />

volet <strong>du</strong> suivi apporte une contribution intéressante aux travaux <strong>du</strong> chantier actuel sur<br />

l’intégration de l’ensemble <strong>des</strong> stages <strong>du</strong> BÉPEP dans le contexte de la réforme en é<strong>du</strong>cation.<br />

Ce chantier est coordonné par France Ouellet, responsable de formation pratique au<br />

BÉPEP.<br />

Vers la formation d’experts crédibles au préscolaire<br />

Ce projet a été réalisé aux écoles <strong>du</strong> Bac et Saint-Joseph de la commission scolaire <strong>des</strong><br />

Navigateurs par Jacynthe Chabot et Danièle Parent, enseignantes au préscolaire, Thérèse<br />

Couture, conseillère pédagogique et, de l’université, Marie-Paule Talbot-Biron, chargée<br />

de formation pratique au stage II. Ce projet a aussi bénéficié de la collaboration de Gilles<br />

Rioux, enseignant à l’école Des Loutres de la commission scolaire <strong>des</strong> Premières Seigneuries,<br />

et de Mona Auclair, consultante. Monsieur Pierre Sévigny, directeur à l’école Du Bac,<br />

a apporté son soutien administratif au projet.<br />

Origine <strong>du</strong> projet<br />

Ce projet est une <strong>des</strong> suites à une recherche-action au préscolaire intitulée « Vers une<br />

pédagogie par le jeu ». Cette recherche con<strong>du</strong>ite sous la responsabilité de Mona Auclair, a<br />

été réalisée à l’automne 1998 avec un groupe d’une quinzaine d’enseignantes de la grande<br />

région de la Capitale nationale et de Chaudière-Appalaches. Le but <strong>du</strong> projet était d’élaborer<br />

une théorie de l’action autour <strong>du</strong> jeu pour favoriser le développement <strong>des</strong> compétences<br />

de l’enfant au préscolaire. Une caractéristique importante de ce projet est d’avoir<br />

utilisé la méthodologie de l’analyse de pratique au sein d’un groupe d’enseignants. Deux<br />

enseignantes ayant participé à ce projet ont voulu donner une suite à cette recherche, cette<br />

fois dans le contexte de la formation à l’enseignement et en particulier sur le terrain de<br />

leur pratique d’accompagnement de leurs stagiaires en stage de formation didactico-pédagogique<br />

(BÉPEP, 2 e année). Avec leur collègue conseillère pédagogique au préscolaire et la<br />

personne chargée de formation pratique auprès de leurs stagiaires, elles ont mené à terme<br />

un projet intitulé « Vers la formation d’experts crédibles au préscolaire ».<br />

36 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


Le rapport de recherche<br />

Leur rapport de recherche est un compte ren<strong>du</strong> et une formalisation de leurs actions<br />

auprès <strong>des</strong> stagiaires alors qu’elles les initient à la pédagogie par le jeu, à l’approche préconisée<br />

par le nouveau programme et à la démarche d’analyse réflexive. On y présente de<br />

manière détaillée la mise en œuvre de leur accompagnement en trois temps : la phase<br />

préparatoire, la phase de réalisation et la phase d’intégration. Le document comporte une<br />

dernière section où sont présentées <strong>des</strong> propositions concrètes pour travailler dans la suite<br />

de ce projet :<br />

• une grille d’observation <strong>des</strong> enfants élaborée à partir <strong>des</strong> six compétences<br />

<strong>du</strong> préscolaire ;<br />

• une proposition d’instrument d’évaluation formative <strong>des</strong> stagiaires<br />

en stage II adapté au contexte <strong>du</strong> préscolaire et de la pédagogie par<br />

le jeu ;<br />

• une liste de pistes de questionnement pour alimenter la réflexion<br />

entre l’enseignante associée et la stagiaire au préscolaire.<br />

Le rapport présente aussi en annexe l’ensemble <strong>des</strong> comptes ren<strong>du</strong>s <strong>des</strong> nombreuses rencontres<br />

de travail tenues au cours de l’année.<br />

Des suivis auprès <strong>des</strong> collègues <strong>du</strong> préscolaire<br />

En ce qui concerne les suites à donner à ce projet, l’équipe travaille principalement à la<br />

préparation d’un atelier qui pourrait être offert dès 2002-2003 dans le volet<br />

Approfondissement thématique <strong>du</strong> programme de formation <strong>des</strong> enseignants associés. Un article<br />

en lien avec ce projet est également en préparation en vue <strong>du</strong> prochain <strong>numéro</strong> de<br />

l’Écho <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL, à l’automne 2002.<br />

La supervision de ce suivi est assurée par Desanges Bélanger, responsable <strong>du</strong> stage de<br />

formation didactico-pédagogique (stage II).<br />

L’implantation de l’apprentissage coopératif en classe :<br />

un contexte propice aux échanges entre la stagiaire et l’enseignante associée<br />

au regard de la dimension socioconstructiviste de l’apprentissage<br />

Ce projet a été réalisé par Suzanne Demers, enseignante en cinquième année à l’école<br />

Chabot et <strong>du</strong> Châtelet de la commission scolaire <strong>des</strong> Premières-Seigneuries (Ghislain<br />

Bourbeau, directeur et Léo Dufour, directeur adjoint) en lien avec sa stagiaire de quatrième<br />

année, Isabelle Jourdain. Elles étaient accompagnées dans leur démarche par Yvan<br />

Chevrette, responsable de formation pratique à l’Université <strong>Laval</strong>. Diane Hamel, enseignante<br />

spécialiste en anglais langue seconde à l’école secondaire Le Sommet et formatrice<br />

en apprentissage coopératif a agi en tant que personne ressource.<br />

Ce projet examine les interactions entre une enseignante associée et sa stagiaire de quatrième<br />

année dans le cadre de son Projet d’intégration en contexte (PIC) portant sur l’implantation<br />

de l’apprentissage coopératif dans sa classe de stage. Les praticiens chercheurs<br />

se sont penchés sur les données provenant <strong>du</strong> journal de la stagiaire et sur celui de l’enseignante,<br />

d’entrevues réalisées entre elles, de rencontres avec la personne-ressource externe<br />

et d’enregistrements vidéo. Ils ont identifié quatre phases de réalisation <strong>du</strong> projet : la<br />

phase d’observation, la phase d’observation critique, la phase de résolution de problème<br />

et la phase d’intégration. Pour chacune <strong>des</strong> phases, les données ont été analysées à partir<br />

<strong>des</strong> trois catégories suivantes :<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

37


• les stratégies didactico-pédagogiques mises en place par la stagiaire<br />

seule, par la stagiaire et l’enseignante et par l’enseignante seule ;<br />

• les impacts sur la stagiaire en regard de l’apprentissage coopératif<br />

et de la construction <strong>des</strong> connaissances par les élèves ;<br />

• les impacts sur l’enseignante associée en regard de son rôle d’enseignante<br />

associée et de sa compréhension de l’apprentissage<br />

coopératif.<br />

Le rapport élaboré de recherche-formation soumis à la fin <strong>du</strong> projet présente le cadre<br />

théorique, la méthodologie et l’analyse <strong>des</strong> données. On a également pro<strong>du</strong>it un imposant<br />

tableau synthèse de la démarche et <strong>des</strong> résultats <strong>du</strong> projet. Un tableau résumant le<br />

contenu <strong>du</strong> journal de la stagiaire et de l’enseignante associée est annexé à ce rapport.<br />

La pro<strong>du</strong>ction de cette équipe comporte également le plan d’un atelier de formation pour<br />

<strong>des</strong> enseignantes associées <strong>du</strong> stage IV. Cet atelier porte sur les conditions pour que le<br />

Projet d’intégration en contexte soit un terreau fertile de croissance professionnelle pour la<br />

stagiaire et l’enseignante associée. On se réfère spécifiquement à l’apprentissage coopératif,<br />

mais l’atelier est conçu pour favoriser le transfert dans le cadre de la réalisation <strong>du</strong><br />

Projet d’Intégration en contexte portant sur une variété de thématiques que les étudiantes<br />

de 4 e année doivent réaliser dans le cadre de leur stage.<br />

Concernant le suivi concret, dès la fin de ce projet, un atelier a été offert par Suzanne<br />

Demers à ses collègues enseignantes associées de l’école Chabot et <strong>du</strong> Châtelet le 26 juin<br />

2001 lors <strong>des</strong> journées pédagogiques de fin d’année.<br />

Le volet affectif et social : une porte d’entrée pour de meilleurs apprentissages<br />

et pour le mieux-vivre ensemble<br />

Ce projet a été réalisé par Gisèle Cameron, Paule Caron et Lucie Lemay, enseignantes à<br />

l’école Dionne (Louise Ferland, directrice) de la commission scolaire de la Beauce-Etchemin.<br />

Desanges Bélanger, responsable de formation pratique au BÉPEP, s’est également impliquée<br />

dans ce projet.<br />

Ce projet découle d’un constat fait au fil <strong>des</strong> ans par les enseignantes de ce projet : « Lorsqu’un<br />

enfant n’a pas de place pour exprimer ce qu’il vit, il y a alors peu d’espace pour l’acquisition<br />

de connaissances ». Trouver <strong>des</strong> moyens pour gérer le volet affectif est ainsi devenu la<br />

priorité de ces enseignantes. Avec la mise en œuvre <strong>du</strong> nouveau programme, elles ont<br />

arrimé leur démarche à l’axe « socialiser » de la mission de l’école et plus particulièrement<br />

aux compétences transversales d’ordres personnel et social. Il est question d’aider les élèves<br />

« à reconnaître, nommer leurs émotions, les exprimer ainsi qu’à apprendre à en gérer<br />

l’expression ». Le projet de recherche-formation <strong>du</strong> <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL leur a permis de<br />

formaliser davantage leur démarche avec les élèves en impliquant directement leurs stagiaires<br />

tout au long de l’année passée dans leur classe et à l’école.<br />

Le rapport présente la démarche, les activités et <strong>des</strong> constats réalisés au cours de l’année<br />

avec les élèves et les stagiaires. Des outils élaborés pour la mise en forme <strong>des</strong> activités ainsi<br />

que <strong>des</strong> témoignages <strong>des</strong> principaux acteurs de cette recherche sont inclus en annexe.<br />

38 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


Les participants à ce projet se limiteront cette année à faire connaître leur démarche par le<br />

biais d’un article qui sera publié dans le prochain <strong>numéro</strong> <strong>du</strong> bulletin L’<strong>ÉCHO</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL à l’automne 2003. Desanges Bélanger, responsable de formation<br />

pratique et responsable <strong>du</strong> stage de formation didactico-pédagogique, assume la supervision<br />

de ce suivi.<br />

Supervision pédagogique <strong>des</strong> stagiaires et évaluation en concertation<br />

Ce projet a été réalisé à l’école Perce-Neige de la commission scolaire de Portneuf en<br />

collaboration avec les enseignants associés suivants : Isabelle Bhérer, première année ; Sylvie<br />

Moreau, troisième année ; Madeleine H.-Julien, deuxième année ; Chantal Bédard, sixième<br />

année ; Alain Pagé, préscolaire ; et Lorraine Godin, cinquième année. Ils ont été accompagnés<br />

dans leur démarche par Doris Poitras, chargée de formation pratique au stage IV.<br />

Maurice Legault, professeur au Département d’étu<strong>des</strong> sur l’enseignement et l’apprentissage,<br />

a collaboré au projet en tant que personne ressource en analyse de pratique. Lise<br />

Joncas, directrice adjointe de l’école, était la répondante administrative, mais a aussi pris<br />

une part active dans les rencontres de travail en groupe.<br />

Les participants à ce projet ont voulu trouver <strong>des</strong> éléments de réponse aux deux questions<br />

suivantes : « Comment la supervision en dyade rend-elle l’évaluation de la stagiaire plus<br />

objective et plus aidante ? » « Comment l’analyse de pratique peut-elle amener l’enseignant<br />

associé à fournir une rétroaction efficace à la stagiaire ? »<br />

Pour répondre à la première question, <strong>des</strong> dya<strong>des</strong> d’enseignantes associées se sont formées<br />

pour effectuer <strong>des</strong> « supervisions croisées » et réfléchir à deux ou à quatre (parfois à six)<br />

avec leurs stagiaires, à la problématique de l’évaluation et <strong>du</strong> soutien aux stagiaires. Le<br />

rapport présente <strong>des</strong> constats, <strong>des</strong> commentaires évaluatifs et <strong>des</strong> recommandations pour<br />

chacun <strong>des</strong> scénarios de pairage d’enseignantes associées.<br />

Pour la deuxième question, les participants ont travaillé en grand groupe avec une démarche<br />

structurée d’analyse de pratique. Ce volet <strong>du</strong> projet s’est cependant développé davantage<br />

comme une activité de formation à la supervision. Le rapport présente brièvement la<br />

démarche <strong>des</strong> rencontres <strong>du</strong> groupe et certains effets constatés dans la pratique d’accompagnement<br />

<strong>des</strong> stagiaires.<br />

Le rapport de recherche-formation inclut finalement un canevas d’atelier pour les nouveaux<br />

enseignants associés <strong>des</strong> stages II, III et IV. Une activité de formation d’une demijournée<br />

sur le thème de la supervision croisée a été offerte en octobre 2001 aux enseignants<br />

associés inscrits aux ateliers portant sur une thématique transversale en lien avec les<br />

stages II, III et IV. L’atelier a été animé par Isabelle Bhérer et Sylvie Moreau. La supervision<br />

<strong>du</strong> suivi est assurée par France Ouellet, responsable de formation pratique au BÉPEP.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

39


Structure d’accueil initial et continu <strong>des</strong> stagiaires<br />

Un neuvième projet de recherche-formation est en cours de réalisation en 2001-2002. Il<br />

s’agit <strong>du</strong> projet dans lequel sont impliqués les membres de l’équipe-école Harfang-<strong>des</strong>-<br />

Neiges de la commission scolaire <strong>des</strong> Premières-Seigneuries. Ce projet concerne l’accueil<br />

<strong>des</strong> stagiaires dans l’école et surtout le suivi dans le soutien aux stagiaires en cours d’année.<br />

Les personnes plus directement impliquées dans ce projet sont Jean-Louis Bergeron, directeur-adjoint,<br />

André Picard, enseignant en musique, Marie Paradis, enseignante, et<br />

Françoise Tremblay, coordonnatrice de la formation pratique au préscolaire et au primaire.<br />

La pro<strong>du</strong>ction de cette équipe sera de toute évidence utilisée dans le cadre de la rencontre<br />

avec les nouvelles directions <strong>des</strong> écoles primaires associées qui a lieu chaque année à la fin<br />

<strong>du</strong> mois de septembre. Cette rencontre est un moment privilégié pour se familiariser avec<br />

l’accueil et le soutien continu à offrir aux stagiaires en école associée pendant l’année<br />

scolaire.<br />

Ceci termine la présentation sommaire <strong>des</strong> suivis dans l’action <strong>des</strong> neuf projets de recherche-formation<br />

réalisés principalement en 2000-2001. Comme on l’a vu dans la première partie de cet article présentée<br />

dans le <strong>numéro</strong> précédent <strong>du</strong> bulletin, les suivis de certains projets ont pu être mis en place dès l’année<br />

2001-2002. Pour d’autres, il a été nécessaire de prendre un temps de recul avant de pouvoir se remettre<br />

au travail et de développer <strong>des</strong> pro<strong>du</strong>ctions donnant lieu à <strong>des</strong> actions concrètes. On pense, par exemple,<br />

au travail que nécessite le passage entre un rapport de recherche présenté sous la forme d’un document<br />

écrit, la conception et éventuellement l’animation d’un atelier de formation à offrir à <strong>des</strong> collègues. Pour<br />

plusieurs projets, c’est en 2002-2003 qu’on pourra bénéficier de ces travaux.<br />

En plus de l’objectif de pro<strong>du</strong>ire <strong>des</strong> actions concrètes d’amélioration de la qualité de la<br />

formation <strong>des</strong> stagiaires, la mise en place de ces projets visaient également un objectif<br />

complémentaire relié à la recherche-action. Il s’agissait d’initier un mouvement de recherche<br />

en partenariat dans lequel <strong>des</strong> praticiens expérimentés (enseignants, directions d’école,<br />

chargés de formation pratique) directement impliqués dans les activités examinées assumaient<br />

eux-mêmes le leadership de recherche à toutes les étapes de réalisation de la recherche,<br />

de la conception <strong>du</strong> projet à la diffusion et à l’utilisation <strong>des</strong> pro<strong>du</strong>ctions dans le<br />

<strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL. Cette première expérience a été fructueuse en ce qui a trait aux<br />

résultats obtenus, mais aussi sur le plan de la compréhension d’une telle dynamique de<br />

recherche-formation dans le <strong>RÉS</strong>.É.A.U. LAVAL.<br />

Maurice Legault<br />

Professeur au Département d’étu<strong>des</strong> sur l’enseignement et l’apprentissage<br />

<strong>Faculté</strong> <strong>des</strong> sciences de l’é<strong>du</strong>cation<br />

Tél. (418) 656-2131 poste 2183<br />

maurice.legault@fse.ulaval.ca<br />

P.S. Tous les documents présentés dans l’article, les rapports de recherche et les pro<strong>du</strong>ctions concrètes pour les suivis dans<br />

l’action, seront bientôt disponibles sur le site Web de la faculté.<br />

40 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


UNE ACTIVITÉ D’ACCUEIL ET D’INTÉGRATION<br />

POUR LES STAGIAIRES DE QUATRIÈME ANNÉE<br />

À L’ÉCOLE SECONDAIRE DE NEUFCHÂTEL<br />

Claire Boissonneault,<br />

Enseignante, membre <strong>du</strong> comité d’animation pédagogique<br />

De 1994 à 1998, les enseignants* de la commission scolaire de la Jeune-<br />

Lorette (aujourd’hui intégrée à la commission scolaire de la Capitale)<br />

ont pu bénéficier de journées de formation sur les sujets suivants : le<br />

climat de classe, les situations-problèmes, la motivation, l’objectivation, le transfert, l’élèveacteur,<br />

l’apprentissage coopératif, les phases d’enseignement et d’apprentissage, etc. Quelle<br />

occasion extraordinaire d’avoir pu ainsi questionner nos pratiques pédagogiques et d’avoir<br />

pu nous inscrire dans une démarche pédagogique conforme au nouveau programme de<br />

formation de l’école québécoise !<br />

Mais, dès 1999, le besoin s’est fait sentir d’annoncer nos « couleurs pédagogiques » au<br />

nouveau personnel enseignant et aux stagiaires. Monsieur Gilles Denis, conseiller pédagogique,<br />

a alors reçu le mandat de préparer un atelier ayant pour objectif de faire connaître<br />

et partager nos orientations pédagogiques, fondement de notre projet é<strong>du</strong>catif. C’est<br />

ainsi que, chaque année, les participants sont invités à vivre une démarche d’apprentissage<br />

en trois phases (phases de préparation, de réalisation et d’intégration), utilisant l’apprentissage<br />

coopératif, en vue de s’approprier un modèle d’enseignement basé sur la psychologie<br />

cognitive.<br />

La phase de préparation<br />

La phase de préparation débute par la formation <strong>des</strong> équipes hétérogènes de base. Chacun<br />

<strong>des</strong> participants reçoit une carte avec une phrase. Chaque phrase est liée à un thème<br />

affiché au mur. Chaque participant analyse sa phrase et choisit le thème qui convient le<br />

mieux à cette phrase. Les participants réunis sous un même thème discutent pour valider<br />

leur choix et, si nécessaire, éliminer les intrus. Ensuite, l’animateur montre les transparents<br />

qui pourraient représenter une <strong>des</strong> réponses possibles. Le but n’est pas de créer une<br />

polémique mais seulement de former <strong>des</strong> équipes et de susciter une réflexion sur le sujet.<br />

Les participants se regroupent selon les réponses suggérées. Exemple : au thème « situation-problème<br />

» sont associées les phrases suivantes :<br />

• Je suis une tâche complète, complexe et signifiante.<br />

• Je suis organisée autour <strong>du</strong> franchissement d’un obstacle.<br />

• Je cause un déséquilibre, un conflit cognitif.<br />

* Le générique masculin est utilisé sans discrimination et uniquement pour alléger ce texte.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

41


La phase de réalisation<br />

La phase d’intégration<br />

L’animateur présente ensuite la tâche à accomplir aux équipes. Afin de dégager <strong>des</strong> textes<br />

le modèle d’enseignement stratégique, les participants devront construire sur de grands<br />

cartons un schéma de chacune <strong>des</strong> trois phases d’enseignement et d’apprentissage. Ce<br />

schéma contiendra <strong>des</strong> informations sur le rôle de chacune <strong>des</strong> phases, sur le rôle joué par<br />

l’enseignant et par les élèves et sur les liens avec la psychologie cognitive. Le travail sera<br />

réalisé en équipe coopérative et chaque équipe présentera son schéma à la fin de l’activité.<br />

L’animateur présente lui-même quelques modèles d’enseignement et d’apprentissage :<br />

modèle d’enseignement direct (théorie béhavioriste), modèle d’enseignement et d’apprentissage<br />

par la découverte (Bruner et psychologie cognitive).<br />

Cette phase de préparation se termine par la verbalisation <strong>des</strong> connaissances antérieures.<br />

Chacune <strong>des</strong> équipes reçoit un dé avec un début de phrase sur chacune <strong>des</strong> faces. À tour<br />

de rôle, les coéquipiers complètent la phrase verbalement selon leur conception de<br />

l’enseignement et de l’apprentissage. Exemples de phrases sur l’une ou l’autre <strong>des</strong> faces <strong>du</strong><br />

dé :<br />

• Quand je veux améliorer la motivation, je …<br />

• Quand je veux enseigner une stratégie, je …<br />

• Quand je veux faire transférer les connaissances, je …<br />

Les membres de l’équipe échangent ensuite sur leur conception de l’enseignement et de<br />

l’apprentissage.<br />

Après un rappel de la tâche à accomplir, les participants entreprennent la phase de réalisation.<br />

Chacun reçoit un seul texte sur une <strong>des</strong> trois phases de l’apprentissage : préparation,<br />

réalisation et intégration. Ces textes sont <strong>des</strong> extraits <strong>du</strong> livre de Jacques Tardif intitulé :<br />

Pour un enseignement stratégique. Les participants ayant en main la même phase d’apprentissage<br />

se regroupent en équipe d’experts. Ils doivent étudier le texte (rappel <strong>des</strong> stratégies<br />

de lecture) et pro<strong>du</strong>ire un résumé (stratégies) que chacun prend en note. Les participants<br />

reviennent ensuite dans leur équipe de base pour présenter une synthèse de la phase étudiée.<br />

Chaque équipe pro<strong>du</strong>it un schéma (stratégies) <strong>des</strong> trois phases de l’apprentissage.<br />

Les équipes affichent et présentent leur schéma. Tous sont invités à commenter.<br />

La phase d’intégration comprend la présentation de modèles d’enseignement et d’apprentissage<br />

qualifiés de stratégiques par leurs auteurs : le modèle utilisé dans les écoles primaires<br />

de la commission scolaire et le modèle suggéré par Madame Rachèle Lavoie, chargée<br />

de cours à l’Université <strong>Laval</strong>. Puis chacun <strong>des</strong> participants rédige un texte où il objective<br />

sa démarche de perfectionnement : retour sur le processus et sur les apprentissages réalisés.<br />

L’atelier d’une demi-journée se termine enfin par une invitation à rencontrer les membres<br />

<strong>du</strong> comité d’animation pédagogique de l’école qui sont disponibles pour aider les enseignants<br />

à réaliser en classe avec leurs élèves <strong>des</strong> activités pédagogiques fondées sur cette<br />

approche.<br />

42 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


COLLOQUE EN ENSEIGNEMENT SECONDAIRE,<br />

RIMOUSKI 2002<br />

Jean Vaillancourt,<br />

Étudiant au BES et membre de l’équipe <strong>du</strong> colloque 2002<br />

Cette fin de semaine de formation sur notre future profession d’enseignant<br />

a tout simplement été merveilleuse. L’accueil que nous avons<br />

reçu <strong>des</strong> organisateurs de Rimouski était à la hauteur de toutes nos<br />

attentes. Cette formation de deux jours a débuté avec une conférence donnée par<br />

le très sympathique Martin Laroque portant sur l’estime de soi. Une nouvelle<br />

approche proposée par ce comédien nous pousse à nous interroger sur la définition<br />

que nous donnons à la relation maître-élèves. Une belle réflexion qui nous<br />

invite à investir sur le côté plus humain de l’enseignement.<br />

Vint ensuite la soirée, à saveur locale, mise en place afin de permettre à tous les<br />

participants de cet événement de mieux se connaître. Une belle réussite <strong>des</strong> organisateurs,<br />

cette activité nous ayant permis de découvrir et d’apprécier nos collègues<br />

de toute la province. Une franche camaraderie s’est alors installée pour le<br />

reste de la fin de semaine. La table était mise pour les ateliers <strong>du</strong> samedi matin,<br />

lesquels nous ont permis de nous familiariser avec de nombreux sujets d’actualité,<br />

tous aussi intéressants les uns que les autres. Que ce soit au sujet <strong>des</strong> intelligences<br />

multiples ou de la suppléance, en passant par la discipline, l’information reçue lors<br />

de ces activités nous servira certainement à devenir de meilleurs enseignants et<br />

enseignantes.<br />

Pour couronner cette belle fin de semaine, nous avons eu droit à une conférence<br />

de M. Sylvain Simard, nouveau ministre de l’É<strong>du</strong>cation. Ce dernier nous a fait<br />

part <strong>des</strong> intentions sur les actions qu’il entendait prendre pour améliorer le système<br />

actuel. L’échange avec les participants en a toutefois laissé plusieurs sur leur<br />

appétit, le nouveau Ministre ne prenant pas position sur plusieurs sujets soulevés<br />

par les étudiants, notamment sur l’ordre professionnel et l’équité salariale.<br />

Pour terminer, ajoutons que le colloque de Rimouski 2002 a su maintenir le succès<br />

de cette activité comme l’a fait Chicoutimi l’année précédente. Nous vous<br />

convions donc au prochain rendez-vous qui se tiendra au printemps 2003 à<br />

l’Université de Montréal.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

43


VIVRE LA FRANCOPHONIE... HORS QUÉBEC,<br />

UNE EXPÉRIENCE COURONNANT<br />

LA FORMATION AU BÉPEP<br />

Pauline Desrosiers<br />

Professeure associée, responsable <strong>des</strong> stages en milieu hors Québec<br />

À<br />

la session d’hiver, <strong>des</strong> étudiants <strong>du</strong> BÉPEP ont complété leur formation à<br />

l’enseignement par un stage d’une session, en milieu minoritaire canadien<br />

ou en Afrique de l’Ouest. Pour une troisième année, grâce au soutien<br />

d’organismes partenaires, <strong>des</strong> étudiants, triés sur le volet, ont ainsi pu découvrir le quotidien<br />

<strong>du</strong> travail dans un autre milieu francophone en faisant équipe avec <strong>des</strong> é<strong>du</strong>cateurs<br />

expérimentés. Pour leur part, les milieux d’accueil ont ainsi bénéficié d’un contexte dynamique<br />

de formation continue et de promotion de la langue et de la culture d’expression<br />

française.<br />

Un projet qui s’étale sur une année<br />

Au cours de la session d’été, les étudiants choisis font les cours obligatoires de la 8 e session.<br />

À la session d’automne, ils se préparent en groupe en se documentant, en rencontrant <strong>des</strong><br />

personnes-ressources, en correspondant avec les milieux d’accueil. La session d’hiver est<br />

consacrée au stage proprement dit qui comprend une phase de familiarisation et une<br />

phase d’intervention en classe et dans l’école. De retour de stage, en fin mars, les stagiaires<br />

con<strong>du</strong>isent <strong>des</strong> activités d’animation en milieu scolaire et en milieu universitaire, histoire<br />

de témoigner de la vie scolaire en milieu francophone hors Québec.<br />

Vivre la francophonie en milieu minoritaire canadien<br />

Vivre la francophonie en Afrique<br />

Cinq stagiaires ont réalisé le stage dans quatre écoles de la Division scolaire francomanitobaine.<br />

Voici un aperçu <strong>des</strong> projets réalisés dans les écoles : correspondance entre<br />

deux écoles franco-manitobaines, création d’une trousse d’outils pour la lecture et l’écriture<br />

de la 1 re à la 4 e année, création d’un club d’échecs et réalisation d’un tournoi, réalisation<br />

d’activités de lecture dans les classes au cours de la Semaine de la francophonie. En<br />

consultant le site de l’Association canadienne d’é<strong>du</strong>cation de langue française<br />

(www.acelf.ca), l’organisme partenaire de ce projet, vous pourrez suivre le périple <strong>des</strong><br />

stagiaires qui ont ainsi publié leur journal de stage.<br />

Douze stagiaires ont réalisé le stage dans quatre écoles publiques de Saint-Louis, au Sénégal.<br />

Dans <strong>des</strong> classes avec un effectif pléthorique (de 40 à 75 élèves) et <strong>des</strong> ressources<br />

didactiques très restreintes, stagiaires et enseignants associés ont développé différents moyens<br />

de différencier la pédagogie, de concrétiser les apprentissages, de faciliter l’expression et la<br />

création. Des ateliers pédagogiques offerts au personnel de l’école et <strong>des</strong> activités d’animation<br />

dans plusieurs classes ont permis un rayonnement au niveau de chacune <strong>des</strong> équipesécoles.<br />

44 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


Des partenaires précieux<br />

Ce projet de stages est réalisé en collaboration avec l’ACELF et la Fondation Paul Gérin-<br />

Lajoie. Un soutien financier est assuré par le Bureau international de l’Université <strong>Laval</strong>,<br />

l’Agence canadienne de développement international (ACDI), le ministère <strong>du</strong> Patrimoine<br />

canadien et le Secrétariat aux affaires intergouvernementales canadiennes <strong>du</strong> gouvernement<br />

<strong>du</strong> Québec.<br />

Vers une 4 e édition <strong>des</strong> stages en milieu é<strong>du</strong>catif hors Québec<br />

À ce jour, 40 étudiantes <strong>du</strong> BÉPEP ont ainsi couronné leur parcours de formation. Pour<br />

toutes, l’insertion professionnelle a été relativement aisée. Notons que plusieurs exercent<br />

en milieu multiethnique et qu’un bon nombre ont choisi de démarrer leur profession en<br />

milieu minoritaire francophone ou dans <strong>des</strong> classes d’immersion.<br />

La 4 e édition <strong>du</strong> projet est bien engagée avec les organismes partenaires. Les stagiaires de<br />

l’hiver 2003, choisies en avril, peuvent déjà rêver de la francophonie hors Québec !<br />

DES ÉTUDIANTS D’AILLEURS EN STAGE<br />

DANS LES ÉCOLES SECONDAIRES<br />

DU <strong>RÉS</strong>EAU<br />

Rock Guay,<br />

Responsable de formation pratique, BES<br />

Le Réseau <strong>des</strong> écoles associées <strong>du</strong> secondaire a accueilli plusieurs étudiants<br />

venant d’ailleurs au cours de l’hiver 2002. D’abord, en février, un premier<br />

groupe de cinq professeurs-stagiaires de l’IUFM de Lyon sont venus faire<br />

un stage d’initiation à l’enseignement en milieu québécois. Les stagiaires français ont été<br />

intégrés à <strong>des</strong> groupes d’étudiants <strong>du</strong> stage III présents dans les écoles <strong>du</strong> Réseau à cette<br />

période de l’année. Ce sont les écoles Saint-Charles (Pont-Rouge), le Sommet et <strong>des</strong> Gran<strong>des</strong>-Marées<br />

qui ont accueilli les stagiaires de Lyon. En avril, c’était au tour <strong>des</strong> professeursstagiaires<br />

de l’IUFM de Versailles de venir vivre la même expérience en milieu québécois.<br />

Ces derniers, regroupés en équipes de cinq, ont été reçus dans trois écoles secondaires <strong>du</strong><br />

Réseau, soit l’école Jean-de-Brébeuf, l’Académie Sainte-Marie et la Seigneurie. Enfin, quatre<br />

étudiants au baccalauréat en é<strong>du</strong>cation de l’Université de Régina, inscrits au programme<br />

spécial de formation à l’enseignement <strong>du</strong> français en milieu minoritaire, ont fait un stage<br />

de familiarisation avec le rôle professionnel, selon la même formule que les stagiaires de<br />

première année <strong>du</strong> BES. Les écoles qui ont accueilli les stagiaires de Régina sont l’Externat<br />

Saint-Jean-Eu<strong>des</strong>, le Collège Champigny, Roger-Comtois et les Etchemins.<br />

Merci aux directions d’école, aux enseignantes et aux enseignants associés qui ont encadré<br />

tous ces stagiaires. L’expérience semble avoir été profitable et enrichissante tant pour les<br />

stagiaires que pour les formateurs.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

45


FAIRE SES CLASSES<br />

AUTREMENT<br />

Tiré <strong>du</strong> Fil <strong>des</strong> Événements, 13 décembre 2001<br />

Les temps changent et les façons d’enseigner aussi. Le quatrième colloque<br />

annuel sur les projets d’intégration en contexte (PIC) <strong>des</strong> stagiaires <strong>du</strong><br />

baccalauréat en é<strong>du</strong>cation préscolaire et en enseignement primaire (BÉPEP)<br />

de la <strong>Faculté</strong> <strong>des</strong> sciences de l’é<strong>du</strong>cation s’est voulu, le 7 décembre dernier, une vitrine on<br />

ne peut plus éloquente en cette matière.<br />

Pour un<br />

I ntérêt<br />

C ommun<br />

4 e Colloque PIC<br />

7 décembre 2001<br />

Pavillon Charles de<br />

Koninck<br />

Université <strong>Laval</strong><br />

Colloque<br />

Surtout que cette activité, considérée à<br />

la fois comme un carrefour d’intégration<br />

professionnelle pour les stagiaires<br />

et une occasion de partage de bons procédés<br />

pédagogiques avec de futurs ou<br />

futures collègues, s’inscrit en droite ligne<br />

avec le programme de formation<br />

de l’école québécoise élaboré dans le<br />

cadre de la réforme <strong>du</strong> ministère de<br />

l’É<strong>du</strong>cation. Une réforme qui souhaite<br />

faire de la classe et de l’école une communauté<br />

d’apprentissage au sein de laquelle<br />

la formation, décloisonnée, actuelle<br />

et culturellement ancrée, est vue<br />

comme un processus dynamique.<br />

Deux cent quarante étudiantes et étudiants<br />

de 4 e année <strong>du</strong> BÉPEP ont présenté<br />

leur projet d’intégration en contexte<br />

lors <strong>du</strong> colloque PIC : une approche<br />

unique dans le réseau universitaire<br />

québécois.<br />

Les 80 ateliers présentés au cours de<br />

cette journée ont permis aux enseignantes<br />

et enseignants qui y ont assisté<br />

d’explorer de nouvelles possibilités pédagogiques<br />

à réaliser dans leur classe<br />

ou dans leur école.<br />

Quelque 300 enseignantes et enseignants associés de même que <strong>des</strong> directrices et <strong>des</strong><br />

directeurs, qui avaient accueilli <strong>des</strong> stagiaires de quatrième année dans leur école, et <strong>des</strong><br />

professeures et professeurs de la <strong>Faculté</strong> <strong>des</strong> sciences de l’é<strong>du</strong>cation ont assisté aux présentations<br />

<strong>des</strong> projets indivi<strong>du</strong>els <strong>des</strong> étudiantes et <strong>des</strong> étudiants <strong>du</strong> BÉPEP à l’Université<br />

<strong>Laval</strong>.<br />

46 L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002


« MÉMOIRE DE MAÎTRES, PAROLES D’ÉLÈVES »<br />

Sous la direction de Jean-Pierre Guéno Librio,<br />

Flammarion, Paris, 2001<br />

Rock Guay,<br />

Responsable de formation pratique, BES<br />

Ce recueil est constitué d’une centaine de textes retenus parmi un<br />

corpus de plus de deux mille. Des textes, dont certains ne comptent<br />

que quelques paragraphes et d’autres quelques pages, écrits à<br />

leurs maîtres par <strong>des</strong> élèves devenus a<strong>du</strong>ltes, ou par les maîtres eux-mêmes à l’un<br />

ou l’autre <strong>des</strong> élèves qui ont défilé dans leur classe, dans leur vie. Des textes qui<br />

expriment le plus souvent comment les maîtres ont pu marquer la vie de certains<br />

élèves, en bien ou en mal, et à l’occasion comment l’élève a pu marquer le maître.<br />

À première vue, ce type d’ouvrage pourrait être perçu comme un ramassis de<br />

doléances exprimées par de grands adolescents qui, ayant été incapables de grandir,<br />

cherchent encore les responsables de leurs échecs ou, à l’inverse, de maîtres frustrés<br />

qui attribuent au manque de motivation de leurs élèves l’ennui mortel de leurs<br />

cours. Or, il n’en est rien.<br />

Ces textes, rédigés sous forme épistolaire, révèlent <strong>des</strong> émotions et <strong>des</strong> sentiments<br />

remontant à l’enfance ou à l’adolescence, d’élèves devenus a<strong>du</strong>ltes. Tantôt tristes,<br />

tantôt nostalgiques, parfois heureux, parfois pathétiques, ils ne nous laissent jamais<br />

indifférents.<br />

Ce recueil ne constitue en aucune façon une critique de l’école et <strong>des</strong> métho<strong>des</strong><br />

d’enseignement. Chaque texte se veut plutôt un témoignage d’une relation qui a<br />

existé entre deux personnes : le maître et l’élève. Relation heureuse ou malheureuse,<br />

exaltante ou pitoyable, sublime ou dramatique.<br />

L’intérêt de ce recueil réside dans la réflexion qu’il suscite chez toute personne<br />

exerçant la profession d’enseignant depuis longtemps, depuis quelque temps ou<br />

chez celle qui se prépare à l’exercer. Il est fascinant de constater à quel point cette<br />

« relation maître-élève » peut s’avérer importante, voire décisive dans certains cas.<br />

Autant le maître peut devenir un modèle, un mentor, une source d’inspiration<br />

pour l’élève, autant à l’opposé son influence pourra être néfaste et laisser <strong>des</strong> séquelles<br />

indélébiles chez celui qui la subit.<br />

Finalement, chacun se reconnaîtra dans l’un ou l’autre de ces textes. Les enseignants<br />

expérimentés revivront toutes sortes de situations qu’ils ont dû apprendre à gérer,<br />

alors que les novices tenteront d’apprendre à composer avec ces réalités qu’ils<br />

n’avaient probablement jamais envisagées.<br />

L’<strong>ÉCHO</strong> / Volume 2, <strong>numéro</strong> 1, juin 2002<br />

47


Comité de rédaction : Françoise Tremblay<br />

Rock Guay<br />

Clermont Gauthier<br />

Conception graphique et réalisation : Sylvie Côté<br />

MESSAGE À NOS LECTEURS<br />

Correction : Christiane Blaser<br />

Francisco Pereira<br />

Assistance à la pro<strong>du</strong>ction : Christine Théberge , CRIFPE-<strong>Laval</strong><br />

Impression : Imprimerie <strong>Laval</strong> Lemay inc.<br />

Photogravure : Composition Orléans<br />

La repro<strong>du</strong>ction <strong>des</strong> textes est autorisée avec mention de la source.<br />

Veuillez noter que L’Écho <strong>du</strong><br />

<strong>RÉS</strong>.É.A.U. <strong>Laval</strong> est désormais<br />

accessible sur le site de la <strong>Faculté</strong><br />

<strong>des</strong> sciences de l’é<strong>du</strong>cation, sous la rubrique<br />

« Réseau <strong>des</strong> écoles associées » à l’adresse suivante :<br />

http:// www.fse.ulaval.ca<br />

Nous vous rappelons en terminant que vos réactions, commentaires,<br />

suggestions d’articles sont appréciés et nous permettent, dans<br />

la mesure <strong>du</strong> possible, de mieux répondre à vos attentes ; le prochain<br />

<strong>numéro</strong> est prévu pour novembre 2002.<br />

N’hésitez donc pas à communiquer avec l’équipe de rédaction :<br />

Françoise Tremblay : francoise.tremblay@fse.ulaval.ca<br />

Rock Guay : rock.guay@fse.ulaval.ca<br />

Clermont Gauthier : clermont.gauthier@fse.ulaval.ca<br />

O<br />

<strong>ÉCHO</strong><br />

Ce bulletin est réalisé par les deux équipes de la formation pratique au primaire et au secondaire <strong>du</strong> Département<br />

d’étu<strong>des</strong> sur l’enseignement et l’apprentissage de la <strong>Faculté</strong> <strong>des</strong> sciences de l’é<strong>du</strong>cation de l’Université <strong>Laval</strong> avec la<br />

collaboration <strong>du</strong> Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante (CRIFPE-<br />

<strong>Laval</strong>). La publication de ce bulletin est ren<strong>du</strong>e possible grâce au soutien <strong>du</strong> Comité régional sur la formation <strong>du</strong><br />

personnel enseignant (CREFPE) de la Direction régionale <strong>du</strong> ministère de l’É<strong>du</strong>cation pour les gran<strong>des</strong> régions de<br />

la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches.

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