ÉCHO du RÉS.E.A.U Laval, volume 2, numéro 1 - Faculté des ...

LE PLAISIR D’ÊTRE UN
ENSEIGNANT ASSOCIÉ
Raynald Martel,
Enseignant, École secondaire Donnacona
Je m’appelle Raynald Martel et j’ai grand plaisir de t’accueillir dans mon local
de classe. Entre, tu es ici chez toi ! Prends une chaise, allez viens ; mets-toi à
ton aise, on va se parler.
Alors, comme ça, c’est toi mon stagiaire ! Bien ! Tu t’appelles comment déjà ? Excuse-moi,
c’est peut-être l’âge. Tu sais, après plus de trente ans passés ici à recevoir des jeunes, la
mémoire peut flancher un peu.
Tiens, assieds-toi ! Je vais commencer en premier, ce sera plus facile.
Mon parcours dans le merveilleux monde de l’enseignement se poursuit depuis trente et
un ans et presque exclusivement dans les disciplines de l’enseignement moral et religieux
catholique, de l’enseignement moral ainsi que de la formation personnelle et sociale.
J’accueille des stagiaires, des « complices » je dirais, depuis l’automne 1995. Si je compte
bien, je crois que j’en ai connu plus de quinze, du stage I au stage IV.
Pourquoi suis-je devenu un enseignant associé ? C’est simple !
Je me souviens que lorsque j’étais étudiant en formation des maîtres, à l’École Normale,
nous devions nous trouver un endroit où effectuer notre stage. Ça n’a pas été difficile pour
moi et j’ai été bien accueilli, soutenu, dirigé et appuyé par des enseignants formidables.
C’est à mon tour maintenant de faire ma part. Mes autres motivations, tu les découvriras
au fur et à mesure qu’on travaillera ensemble. Pour moi, recevoir un stagiaire, c’est stimulant
: toute cette belle jeunesse avec des idées neuves, avec le goût d’essayer, d’expérimenter,
de vérifier les brillantes théories reçues à l’université. Quel défi !
Recevoir un stagiaire, ça bouscule ! Oh Oui ! et c’est tant mieux ! Et c’est aussi pour cela
que ma porte est toute grande ouverte depuis sept ans. Toi, et tous les autres qui sont
venus avant toi, m’avez aidé à enlever la poussière qui s’était accumulée au fil des ans sur
mes pratiques pédagogiques. Vous avez permis que je me renouvelle, vous avez ébranlé
mes certitudes ; je me suis remis en question grâce à vous. C’est tellement facile de fonctionner
sur le pilote automatique et de ne pas se poser de questions. Avec un stagiaire, on
doit se questionner, se requestionner, s’autoévaluer et se faire évaluer. Enfin, bref, vous
m’avez réveillé. Désormais, je dois aller de l’avant et… c’est tant mieux !
Alors, quand je vois dans vos yeux pétillants la soif de donner ; quand je constate votre
désir de vous investir, de donner du temps, d’essayer et de vérifier de nouvelles approches
pédagogiques, alors là, je suis avec vous, à côté de vous. Je serai présent ou absent selon le
cas, je vous accompagnerai dans ce que vous voudrez explorer et ensemble nous partagerons
toutes les responsabilités liées à notre enseignement.
Et c’est à cause de tout cela que j’ouvre ma porte. Enseigner, c’est le plus beau métier que
je connaisse et cela me rend encore heureux.
Bon, assez parlé ! C’est à ton tour maintenant…
32 L’ÉCHO / Volume 2, numéro 1, juin 2002