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LA « ZONE DE RENCONTRE »

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DSCR/SR – R1<br />

Contexte<br />

12 janvier 2006<br />

<strong>LA</strong> <strong>«</strong> <strong>ZONE</strong> <strong>DE</strong> <strong>RENCONTRE</strong> <strong>»</strong><br />

Sous l'appellation <strong>«</strong> code de la rue <strong>»</strong>, le ministre a décidé d'engager une réflexion globale visant à<br />

assurer un meilleur partage de l'espace public entre toutes les catégories d'usagers y compris les<br />

vélos et à offrir une plus grande sécurité des déplacements urbains aux modes doux.<br />

Le 18 avril 2006, il a réuni pour la première fois un comité de pilotage constitué de représentants<br />

du milieu associatif ainsi que des collectivités locales. Ce comité, qui s’est réuni de nouveau le 12<br />

décembre dernier, a été l’occasion d'échanges fructueux.<br />

Les premiers travaux engagés par le comité de pilotage ont permis de lancer une campagne de<br />

communication, en direction du public et des aménageurs, présentant les dispositions mal<br />

connues du code de la route actuel et répondant aux objectifs de la démarche code de la rue.<br />

Cette campagne de communication s’est déroulée pendant la semaine de la sécurité routière, du<br />

16 au 23 octobre 2006, sur le thème <strong>«</strong> les accidents de la route ne s’arrêtent pas en ville <strong>»</strong>. Cette<br />

campagne a notamment invité les automobilistes au meilleur respect des limitations de vitesse<br />

(50 km/h) en ville ainsi qu’au partage de la rue.<br />

Par ailleurs, dans le cadre de cette réflexion globale, le comité de pilotage étudie les améliorations<br />

et compléments possibles du code de la route. Les axes de réflexion portent, en particulier, sur le<br />

concept de <strong>«</strong> zone de rencontre <strong>»</strong> existant en Suisse et en Belgique qui est lui-même une extension<br />

du concept de <strong>«</strong> rue résidentielle<strong>»</strong> aux Pays Bas. Ce dernier point est développé dans la présente<br />

fiche.<br />

Situation actuelle<br />

Le code de la route ne propose que deux outils réglementaires au détenteur du pouvoir de police<br />

pour aménager des zones de circulation apaisée en agglomération : l’aire piétonne ou la zone 30.<br />

Cependant, aucun de ces deux outils réglementaires ne répond dans son fonctionnement à une<br />

totale mixité entre tous les usagers de la voirie urbaine : piétons, cyclistes, usagers motorisés,<br />

transport en commun…<br />

Soit pour l’aire piétonne, l’affectation à une catégorie particulière d’usager (les piétons) ne permet<br />

une mixité d’usage (piéton-véhicule) qu’en présence d’un trafic automobile extrêmement limité,<br />

soit dans le cas de la zone 30 la mixité n’est que très <strong>«</strong> partielle <strong>»</strong> puisqu’ elle fonctionne sur le<br />

mode du partage physique de la voirie entre chaussée affectée aux véhicules et trottoirs affectés<br />

aux piétons.<br />

Aire piétonne<br />

L’aire piétonne correspond à l’affectation d’une emprise à destination des piétons de manière<br />

temporaire ou permanente. Si le code de la route ne précise pas le caractère exclusif de cette<br />

affectation, l’objectif reste avant tout de faciliter la circulation des piétons. Cependant, le maire,<br />

autorité investie du pouvoir de police conserve la possibilité d’ouvrir l’aire piétonne à la<br />

circulation d’autres véhicules. La circulation des cyclistes est par ailleurs autorisée par défaut à


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l’intérieur de l’aire piétonne sous réserve d’y conserver l’allure du pas et de ne pas gêner les<br />

piétons. La circulation des autres véhicules lorsqu’ils sont admis est soumise à des prescriptions<br />

particulières. Aucun texte particulier n’encadre cette possibilité puisque le code de la route permet<br />

au maire de fixer des règles dérogeant à ses dispositions (voir article R411-3 du code de la route).<br />

La circulation étant possible dans la zone, on peut supposer que le stationnement l’est aussi,<br />

même si le code de la route reste muet sur ce point.<br />

L’imprécision du code quant aux possibilités d’ouverture à la circulation des véhicules et aux<br />

règles de circulation de ceux-ci à l’intérieur de l’aire conduit dans certains cas à <strong>«</strong> détourner <strong>»</strong> les<br />

aires piétonnes de leur destination première. En effet, certaines collectivités utilisent, notamment<br />

ce biais pour transformer les trottoirs en aires piétonnes pour les ouvrir implicitement aux<br />

cyclistes et ainsi assurer par exemple la continuité d’itinéraires cyclables sans recourir à des<br />

aménagements propres. La notion même <strong>«</strong> d’emprise affectée <strong>»</strong> est trop imprécise et facilite ces<br />

usages détournés de l’aire piétonne.<br />

Zone 30<br />

L’objectif principal de la <strong>«</strong> zone 30 <strong>»</strong> est de sécuriser la circulation de l’ensemble des usagers de la<br />

voirie et de favoriser la vie locale. La seule façon retenue par le code de la route pour parvenir à<br />

ce but est la maîtrise de la vitesse puisque c’est la seule prescription imposée par la mise en place<br />

d’une zone 30.<br />

Les règles de circulation dans la zone 30, en dehors de la vitesse sont les règles générales du code<br />

de la route comme pour le reste de la voirie urbaine. Les trafics de véhicule admis peuvent ainsi<br />

être importants. Néanmoins, la séparation des usages de la voirie avec, généralement, le maintien<br />

des trottoirs et leur usage obligatoire par les piétons limite la mixité de la voie publique. L’absence<br />

de trottoirs aménagés ne résout pas ce problème puisque de toute manière le piéton ne doit alors<br />

circuler (suivant les règles générales du code de la route) que près des bords de la chaussée <strong>«</strong> en<br />

prenant les précautions nécessaires <strong>»</strong> (articles R412-35 et R412-36 du code de la route). De même,<br />

la zone 30 n’induit pas de règles de priorité particulières au bénéfice des piétons lorsqu’ils<br />

traversent les chaussées. Aussi, les piétons ne peuvent espérer le même niveau de sécurité que<br />

dans une aire piétonne.<br />

Le concept de <strong>«</strong> zone de rencontre <strong>»</strong><br />

Pour concilier la sécurité des piétons, et des modes doux en général, et le maintien d’un trafic<br />

motorisé parfois relativement soutenu, il est nécessaire de concevoir un nouveau type de zone qui<br />

concilie les principes de priorité aux piétons de l’aire piétonne et le maintien d’un certain niveau<br />

de circulation que permet la zone 30. Ce type de zone peut notamment trouver son emploi dans<br />

les secteurs où les flux piétons sont importants mais où il est impossible de s’affranchir<br />

totalement du trafic motorisé du fait notamment de présence dans la zone ou de la proximité<br />

d’équipements ou de services qui attirent ou génèrent du trafic (équipements publics, axes<br />

importants, espaces d’échanges entre transports en communs, zones de stationnement, centres<br />

commerciaux, rue commerçantes , d’établissements scolaires…).<br />

L’objectif de cette zone est avant tout de favoriser la circulation des modes doux. Il est donc<br />

nécessaire de fixer des règles de priorité de ces modes doux, en particulier des piétons sur les<br />

véhicules motorisés et de permettre aux piétons de s’affranchir de l’obligation d’utiliser les


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trottoirs. Pour que la mixité, imposée de fait par la libre circulation des piétons sur tout l’espace<br />

de la zone, fonctionne correctement, il est nécessaire que la vitesse des véhicules soit fortement<br />

contrainte.<br />

La vitesse fixée réglementairement dans la zone de rencontre doit être compatible avec plusieurs<br />

facteurs. Elle doit pouvoir permettre aux conducteurs de véhicules de respecter facilement les<br />

règles de priorité aux piétons. Elle doit également être compatible avec l’écoulement de flux qui<br />

peuvent être important. Enfin, elle doit pouvoir être contrôlable par le conducteur lui même et<br />

par un éventuel agent verbalisateur. Il semble que le seuil de 20 km/h constitue à tous ces égards<br />

un compromis acceptable. Cette vitesse représente généralement le seuil des compteurs de<br />

vitesse des véhicules. De plus, la distance d’arrêt à cette vitesse en conditions normales est de<br />

l’ordre de 7 mètres.<br />

La <strong>«</strong> zone de rencontre <strong>»</strong> nécessite donc des aménagements de la voirie afin de concilier ces<br />

différents usages.<br />

Actions 2007<br />

Un projet de décret sera rédigé par la Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières<br />

(DSCR) afin de traduire réglementairement ce concept dans le code de la route. La zone de<br />

rencontre ne disposant pas actuellement de signalétique, la DSCR va également passer<br />

commande au centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions<br />

publiques (CERTU) pour l'étude d'un panneau <strong>«</strong> zone de rencontre <strong>»</strong> au 1er trimestre 2007 sur la<br />

base d'un cahier des charges.<br />

L’objectif est la publication du décret modifiant le code de la route et l'intégration de la nouvelle<br />

signalétique à l'instruction interministérielle sur la signalisation routière avant la fin de l'année<br />

2007.<br />

Parallèlement à ce travail réglementaire, la DSCR demandera au CERTU d'élaborer un guide de<br />

conception de ces zones de rencontre afin de fournir aux maîtres d'ouvrages une méthodologie<br />

validée et partagée pour leur mise en place sur le terrain et veiller à leur cohérence sur l'ensemble<br />

des communes.

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