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global information society watch 2008 - Association for Progressive ...

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CONGO, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU (RDC)<br />

Alternatives<br />

Caroline Tagny<br />

www.alternatives.ca<br />

Introduction<br />

L’Afrique demeure un continent où l’accès internet est rare<br />

et cher, ce qui s’explique en partie par son retard au plan du<br />

développement scientifique, technologique et social. La République<br />

démocratique du Congo (RDC) ne fait pas exception.<br />

L’état déplorable de l’infrastructure des communications du<br />

pays est un facteur dissuasif indéniable au développement<br />

et à la lutte contre la pauvreté. Les connexions haut débit se<br />

font par satellite et coûtent très cher. Les tarifs sont parfois<br />

1 000 fois supérieurs à ceux de l’Europe !<br />

La nécessité de créer une infrastructure dorsale nationale<br />

n’est pas propre à la RDC. De nombreux <strong>for</strong>ums et<br />

institutions régionaux et internationaux, dont le Nouveau<br />

partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), reconnaissent<br />

que les réseaux de fibre optique permettront de<br />

réduire la fracture numérique entre les nantis et les autres.<br />

Tout un ensemble d’initiatives internationales, régionales et<br />

locales ont pour principal objectif l’inclusion des populations<br />

à la société de l’<strong>in<strong>for</strong>mation</strong> par la connectivité.<br />

En RDC, une dorsale nationale permettrait d’améliorer<br />

les communications dans un pays quatre fois plus grand<br />

que la France, dont plusieurs régions continuent d’être très<br />

isolées. Mais les initiatives nationales doivent être reliées<br />

à des initiatives régionales. Par exemple, le Pan African<br />

Research and Education Network (PAREN) a été créé pour<br />

faciliter la collaboration entre les universités et établir un<br />

réseau large bande à l’échelle de l’Afrique. Cela dit, PA-<br />

REN ne pourra être complété que s’il existe un point central<br />

d’interconnexion reliant les différent réseaux de l’Afrique<br />

de l’Ouest, de l’Est, du Sud et du Nord. De par sa position<br />

centrale, la RDC peut se positionner pour devenir le centre<br />

de ces réseaux.<br />

Ce rapport s’inspire en grande partie de l’étude de faisabilité<br />

réalisée en 2007 par Alternatives, en collaboration<br />

avec l’<strong>Association</strong> pour le progrès des communications<br />

(APC), XitTélécom et l’organisme multisectoriel sans but<br />

lucratif DMTIC (Dynamique multisectorielle pour les TIC).<br />

Alternatives est une organisation non gouvernementale de<br />

coopération internationale qui travaille en RDC depuis 1998.<br />

Contexte national<br />

Après 30 ans de dictature et deux courtes présidences,<br />

chacune interrompue par la guerre, les premières élections<br />

démocratiques de la RDC ont eu lieu en 2006 et Joseph Kabila<br />

a été élu président. La RDC continue de se reconstruire après<br />

les conflits. Kabila a bien défini cinq secteurs prioritaires –<br />

l’eau et l’électricité, la santé, l’éducation, les infrastructures<br />

et l’emploi – mais rien n’a vraiment changé dans ces secteurs<br />

depuis un an. Les ré<strong>for</strong>mes constitutionnelles proposées n’ont<br />

guère avancé pendant la même période et le gouvernement<br />

n’a pas pu mettre en oeuvre son programme pour 2007-2011.<br />

Les acteurs nationaux se disent préoccupés par le manque de<br />

transparence des pouvoirs publics, en particulier la façon dont<br />

ils attribuent les concessions minières et nomment les cadres<br />

des entreprises publiques. Certains progrès ont néanmoins<br />

été réalisés pour améliorer l’efficacité de l’État et ses capacités<br />

de coordination, notamment par la réduction de personnel,<br />

soit de 60 à 45 ministres et vice-ministres.<br />

En 2006, la population de la RDC était estimée à 62 660 551<br />

habitants, soit une densité moyenne de 27 habitants au<br />

kilomètre carré. Les foyers sont concentrés dans la région<br />

minière de Shaba et dans le bas Congo. Moins d’un tiers de<br />

la population habite dans les zones urbaines.<br />

Compte tenu du déficit chronique de la RDC attribuable<br />

à la faiblesse de la productivité et des revenus, le pays est<br />

très vulnérable aux événements extérieurs. Ces dernières<br />

années, les indicateurs macroéconomiques se sont stabilisés<br />

en raison des conditions imposées par les institutions<br />

financières internationales concernant la libéralisation des<br />

importations et des exportations. L’aide extérieure représente<br />

près de la moitié des revenus de l’État.<br />

Accès physique à la technologie<br />

Malgré les crises politiques qui déchirent la RDC depuis<br />

son indépendance et malgré la faiblesse de son économie,<br />

le secteur des technologies de l’<strong>in<strong>for</strong>mation</strong> et de la communication<br />

(TIC) a pris de l’expansion, défiant toutes les<br />

prévisions pessimistes. Entre 1998 et 2006, le secteur privé<br />

a investi plus de 5 millions de dollars dans les technologies<br />

mobiles. Des milliers d’emplois ont été créés et les revenus<br />

du secteur ont contribué à placer le pays sur la voie de la<br />

croissance économique.<br />

Comprenant environ 11 000 lignes à Kinshasa, le réseau<br />

fixe est administré par l’Office congolais des Postes et des<br />

Télécommunications (OCPT). Mais en réalité le réseau est<br />

pratiquement inexistant. Un opérateur privé, Congo Korea<br />

Telecom, a posé des câbles de fibre optique reliés à une<br />

connexion satellite, mais son réseau ne dessert qu’environ<br />

3 000 abonnés dans le centre ville de Kinshasa.<br />

Le secteur a pris de l’expansion grâce à l’infrastructure<br />

de quatre opérateurs de téléphonie mobile GSM, qui relie<br />

les principaux centres du pays. C’est ainsi que le nombre<br />

d’abonnés au mobile est passé de 20 000 en 1997 à environ<br />

4,5 millions en 2007.<br />

Le pays compte quinze fournisseurs de services internet<br />

(FSI) reconnus qui desservaient environ 140 625 personnes<br />

en 2005. Cette même année, on estimait à 24 000 le nombre<br />

des abonnés au réseau local sans fil et à 15 000 celui des<br />

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) / 113

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