Arthur Honegger - durand-salabert-eschig
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Monopartita<br />
(1951)<br />
Dans l’ombre de l’ultime Cinquième Symphonie (Di Tre Re)<br />
naquirent durant le premier trimestre de 1951 les deux<br />
derniers ouvrages purement symphoniques qu’ait achevés<br />
<strong>Honegger</strong>, déjà gravement atteint dans sa santé. Ils en sont<br />
proches par l’esprit et le style mais demeurent tout-à-fait<br />
oubliés aujourd’hui. Si la Suite archaïque, en dehors de<br />
quelques moments, comme l’admirable progression des<br />
cordes dans le Processionnal conclusif, qui est du plus grand<br />
<strong>Honegger</strong>, n’est peut-être pas l’une de ses pages maîtresses,<br />
il n’en va pas de même quant à la Monopartita, achevée le<br />
26 mars 1951, commande de la Tonhalle de Zürich pour<br />
le six centième anniversaire de l’entrée de ce canton (le<br />
canton d’origine du compositeur, ne l’oublions pas !) dans<br />
la Confédération helvétique, et qui constitue un épilogue<br />
suprêmement concentré à la série des Symphonies.<br />
Dans le ton principal de fa# mineur, ces douze minutes de<br />
musique enchaînent plusieurs épisodes contrastants selon<br />
un équilibre magistral. C’est d’abord une âpre Ouverture<br />
à la française aux rythmes pointés hiératiques, aux cuivres<br />
agressifs et dissonants, puis une vive toccata martelée à<br />
trois temps. Une transition de caractère récitatif mène à la<br />
plainte élégiaque d’un Adagio, où plane comme le souvenir<br />
assombri du mouvement central du bucolique Concerto<br />
da Camera de 1948. Toccata, Adagio et récitatif sont<br />
repris, poursuivis, variés, et l’œuvre s’achève sur le retour<br />
assourdi, voilé, de l’épisode d’ouverture. C’est là encore un<br />
authentique chef-d'œuvre à redécouvrir !<br />
Harry Halbreich<br />
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