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À L'ECOLE DES HISTOIRES I. Mais pourquoi avons-nous ... - Cndp

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<strong>À</strong> L’ECOLE <strong>DES</strong> <strong>HISTOIRES</strong><br />

I. <strong>Mais</strong> <strong>pourquoi</strong> <strong>avons</strong>-<strong>nous</strong> besoin de <strong>nous</strong> raconter des histoires ?<br />

Les livres font leur propre publicité rappelant aux enfants leur importance pour la bonne marche du<br />

monde. Que le conte du petit chaperon rouge ne soit plus raconté et ce sont tous les petits chaperons<br />

qui n’y voient goutte 1 tandis que les maisons de grand-mères marchent à l’aveuglette ; qu’un père<br />

s’endorme pendant l’histoire du soir et le monde part en vrille 2 . Plus aucun repère. Même les étoiles<br />

dans le ciel sont alignées comme sur un drapeau américain : c’est dire le désordre !<br />

Divers prescripteurs (école, bibliothécaires, journalistes, psychologues…) incitent les parents à lire des<br />

histoires à leurs enfants pour les apaiser, les acculturer ou tout simplement avoir la paix. 3 <strong>Mais</strong> il ne<br />

suffit pas de déclarer : « Au lit ! » pour que les petits monstres y aillent. Car, plus on les habitue aux<br />

histoires, plus les enfants affirment préférences et exigences : « Ce soir, c’est papa qui choisit un<br />

livre, oui ? Non ! Ah, bon. » 4<br />

Un beau livre, Crapaud perché 5 , Péric et Pac, Les Loups, etc.<br />

L’écrit garantit le sens, garde la voix<br />

Très tôt, le livre renvoie à des représentations d’objets, de personnages familiers (imagiers, mais pas<br />

seulement). Les mots accompagnant ces images sont toujours les mêmes, quel que soit l’adulte qui lit :<br />

l’enfant prend alors conscience de la permanence de l’écrit. Il répète, reformule, intériorise les formes<br />

écrites, comblant activement le déficit sonore des pages. Quelques éditeurs accompagnent cet effort de<br />

verbalisation par la typographie 6 , les reprises de sonorités (rimes 7 , rythmes) 8 , les formes en<br />

randonnée 9 , les dialogues ou onomatopées. 10<br />

Une histoire est un point de vue sur le monde, porté par une voix singulière qui atteint le lecteur. Le<br />

loup mange le Poussin gazouilleur 11 : il gazouille ; mangé par un ours c’est l’ours qui gazouille… La<br />

voix ne meurt pas même si on cherche à la faire taire. 12<br />

L’anniversaire de Monsieur Guillaume, La course, Edouard L’Emeu…<br />

Du sens visuel<br />

Sur la double page, unité de lecture, les auteurs entraînent les enfants à observer scrupuleusement texte<br />

et image, à parcourir l’environnement proche 13 , à faire l’inventaire des éléments visibles, cherchant ce<br />

qui est caché, dans la chambre 14 ou à l’extérieur 15 : l’écriture joue ainsi avec le montré/caché, l’ici et<br />

l’ailleurs. Au lecteur d’évoquer ce qui n’est plus là, à partir du stock d’images qu’il a mentalisé. 16 La<br />

lecture est un acte réflexif.<br />

Une histoire à dormir la nuit 17 , Maman ! 18 , Méli-Mélo 19<br />

L’exploration des possibles<br />

Si les histoires s’appuient sur le familier, elles doivent conduire au-delà ; l’imagination distance le<br />

texte et se projette au-delà de la situation des personnages, dans leur probable devenir : le lecteur se<br />

1 Claude Ponti, Parci et Parla, L’école des loisirs<br />

2 Claude Ponti, L’écoute-aux-portes, L’école des loisirs<br />

3 Kitty Crowther, Scritch scratch dip clapote, Pastel<br />

Martin Waddell & Barbara Firth, Tu ne dors pas petit ours, L’école des loisirs<br />

4 Mario Ramos, Au lit petit monstre, Pastel<br />

5 Claude Boujon, Un Beau livre, Crapaud perché<br />

6 Coline Pomeyrat & Joëlle Jolivet, Les Trois pourceaux, Didier Jeunesse<br />

7 Christian Bruel & Nicole Claveloux, Alboum, Être<br />

8 Ruth Brown, Crapaud, Gallimard<br />

9 Paul Galdone, Poule Plumette, Circonflexe<br />

10 Natali Fortier, Graines de petits monstres, Albin Michel<br />

11 Victoria Stemark & Randy Cecil, Le Poussin gazouilleur, Kaléidoscope<br />

12 Ho Minfog & Meady Holly, Chuuuut !, Père Castor Flammarion<br />

13 Bonsoir lune, Margaret Wise Brown & Clement Hurd, EDL<br />

14 Bonjour Tommy, Bonne nuit Tommy, Seuil<br />

15 Si la lune pouvait parler, Kate Georg Hallensen, Gallimard<br />

16 Ferme les yeux, Kate Banks & Georg Hallensen, Gallimard<br />

17 Une histoire à dormir debout, Uri Shulevitz, Kaléidoscope<br />

18 Maman ! Mario Ramos, Pastel<br />

19 Meli-Melo, Martine Perrin, Milan<br />

1


eprésente mentalement le texte, anticipe sa chevauchée. Diverses quêtes ordonnent ces<br />

déambulations : fonder une famille 20 , s’implanter ailleurs 21 , voyager 22 , chercher des impressions 23 ,<br />

apprécier le but atteint, le retour au bercail.<br />

Rares sont cependant les albums qui organisent des rendez-vous plus rugueux, plus saisissants avec le<br />

monde mettant les consciences à l’épreuve : confrontations sincères mais sans concessions (parfois<br />

sans illusions) avec les formes du pouvoir ou leurs représentations. 24<br />

La narration linéaire est la forme qui a été privilégiée pour la transmission des histoires : cette forme<br />

provoque les émotions pour les contenir par la chronologie, les ruptures, les reprises… Cependant<br />

d’autres formes cherchent à donner une part décisive au lecteur : à lui de faire des liens, d’organiser<br />

des cohérences, d’imaginer d’autres suites, d’autres fins à partir d’images dont la logique d’association<br />

est apparemment invisible. 25<br />

Pour Jerome Bruner, il semble que les premières histoires aient eu (aient toujours) pour fonction de<br />

réunir un fonds commun de mythes pour dire les normes d’une culture tout en présentant quelques<br />

transgressions acceptables. D’où le danger des histoires.<br />

QU’EST-CE QU’UNE HISTOIRE ?<br />

1. Une histoire commence avec des personnages.<br />

Ils ont des partenaires privilégiés (parent, copain, animal…) avec ou contre qui ils prennent confiance,<br />

intègrent les règles, testent les limites 26 . Avec eux, le lecteur apprend à nommer le quotidien, le<br />

reconnaître.<br />

Ils sont seuls et font leur entrée dans le monde, ses opacités : ils commencent à verbaliser des<br />

émotions latentes (Joseph K., Max, Sylvain… 27 )<br />

Parfois, leur solitude est l’indice d’un archétype fictionnel 28 ou de l’espèce animale 29 . Ces histoires<br />

ont des cadres narratifs assez communs dont la répétition installera des matrices d’écriture (des<br />

patrons).<br />

Les couples habitent parfois des séries où règnent des duos familiaux (frère/sœur 30 ) ou des paires<br />

d’amis (souris/ours, crapauds… 31 ) : chaque volume explore des types de relations, vit les variations<br />

des sentiments, plaçant le lecteur devant des situations qu’il connaît, qu’il découvre et devant<br />

lesquelles il peut se positionner.<br />

D’autres couples sont plus occasionnels : de tempéraments différents ils illustrent l’hétérogénéité des<br />

forces en présence dans les coopérations 32 sans toujours gommer les tensions 33 .<br />

<strong>À</strong> trois, le nombre introduit une relation d’ordre 34 ou de désordre. 35<br />

Sept, le nombre est fatal (on ne peut y échapper) : il représente, en général, des « portées » de frères et<br />

sœurs. 36<br />

Entre quatre et dix, vont les randonnées : un personnage en rencontre un autre, jusqu’au dernier 37 ; un<br />

personnage en fédère d’autres derrière lui 38 .<br />

20 Laissez passer les canards, Robert McCloskey, Circonflexe<br />

21 999 têtards, Ken Kimura & Yasunari Murakami, Autrement<br />

22 Petit poisson voit du pays, Bruno Gibert, Autrement<br />

23 Barnabé et la vache qui marchai au plafond, René Gouichoux & Nicole Claveloux, Mijade<br />

24 Ami-Ami, Rascal & Stéphane Girel, Pastel<br />

25 Tout un monde, Au Jardin, Katie Couprie & Antonin Louchard<br />

26 Coucou, L’heure du bain, Où est Mouf ?, etc. Jeanne Ashbé, Pastel<br />

27 Tout change, Anthony Browne, Kaléidoscope, Max et les Maximonstres, Maurice Sendak, L’école des loisirs,<br />

Sylvain note tout, Tord Nygren, L‘école des loisirs.<br />

28 Loup, L’Ogre, Olivier Douzou, Le Rouergue, Va-t-en grand monstre vert, Ed Emberley, Milan<br />

29 Crapaud, Ruth Brown, Gallimard. Le Renard, La Taupe, La Chouette... Thierrry Dedieu, Milan<br />

30 Tromboline & Foulbazar, Claude Ponti, L’école des loisirs<br />

31 Monsieur Monsieur et Mademoiselle Moiselle, Claude Ponti, L’école des loisirs, Ernest & Célestine, Gabrielle<br />

Vincent, Casterman<br />

32 Le Voyage d’Oregon, Rascal & Joos, Pastel<br />

33 Le Tunnel, Anthony Browne, Kaléidoscope, La Brouille, Claude Boujon, L’école des loisirs<br />

34 Les Trois petits cochons…<br />

35 Bébés chouettes, Martin Waddell et Patrick Benson, Kaléidoscope<br />

36 7 souris dans le noir, Ed Young, Milan, La famille souris, Kazuo Iwamura, L’école des loisirs<br />

2


Claude Ponti parie sur de grands nombres (120, 1000) 39 , rejoint par une histoire de pingouins aussi<br />

nombreux que les jours d’une année 40 .<br />

Quel monde taillent ces diverses quantités ? Quelles relations établissent-elles à l’interne ? Que disentelles<br />

des liens avec « le reste du monde « ? Quelles sont les absences, les redondances ? Quelle vision<br />

des groupes ?<br />

1. Une histoire a besoin d’un imprévu pour rompre l’ordre des choses<br />

Plutôt sereine, la situation initiale se trouve déréglée par un événement aux conséquences plus ou<br />

moins prévisibles qui ramène (presque toujours) personnages et lecteurs à la situation initiale (même si<br />

elle est, à l’origine, déréglée). 41 Quant à l’imprévu, il peut clore une situation anormale 42 ou ramener à<br />

une forme tout à fait anormale. 43 La vengeance (et même le crime prémédité) peuvent ainsi être<br />

valorisés. 44<br />

Si des albums travaillent à établir les fins inexorables, comme la mort 45 , d’autres fins sont la porte<br />

ouverte au recommencement 46 . Certains ne se prononcent pas, maintenant la tension émotive du<br />

doute, de l’arbitrage. 47<br />

2. Une histoire exhibe une cohérence qui fait place aux questions.<br />

Comme pour montrer la cohérence de leurs histoires, certains auteurs en exposent la topologie<br />

(traces 48 , plan 49 , carte 50 ). Divers éléments organisent la trame logique : nombres 51 , pièces d’une<br />

maison 52 , cycles naturels 53 . Les connecteurs sont alors les charnières 54 . L’histoire en boucle est une<br />

autre manière d’indiquer le parcours 55 . Quelques auteurs déconstruisent le codex pour occuper<br />

autrement l’espace, en faire un allié du sens 56 : Kveta Pacovska est habituée du genre.<br />

3. Une histoire c’est une voix qui dit le point de vue sur le monde<br />

« Il était une fois… », « Par un beau jour d’été… » Qui raconte ? Qui prétend avoir été là pour se faire<br />

auteur du récit ? Le narrateur est parfois difficile à identifier. Dans Cinquième 57 qui parle ? Le<br />

docteur ? La secrétaire ? Un jouet ? Dans Machin Chouette 58 , même embrouillamini. Des personnages<br />

s’emparent de la fable de leur vie (La Caresse du papillon) en dialoguant 59 ; un seul personnage<br />

soutient parfois le récit de sa voix. 60<br />

Quelques auteurs discutent directement avec leur lecteur, en tête à tête 61 .<br />

37 De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête, Wolf Erlbruch, Seuil<br />

38 L’Anniversaire de Monsieur Guillaume, Une soupe au caillou, Anaïs Vaugelade, L’école des loisirs<br />

39 Pétronille et ses 120 petits, Mille secrets de poussins, Claude Ponti, L’école des loisirs<br />

40 365 pingouins, Jean-Luc Fromental & Joëlle Jolivet, Naïve<br />

41 Vezmo la sorcière, Geoffroy de Pennart, La Guerre, Anaïs Vaugelade, L’école des loisirs<br />

42 Moi, ma grand-mère, Pef, Gallimard<br />

43 Bébé corbeau, John A. Rowe, Nord Sud<br />

44 La Vengeance de Germaine, Emmanuelle Eeckhout, Pastel<br />

45 La Caresse du papillon, Christian Voltz, Le Rouergue<br />

46 Anton et les filles, Ole Könnecke, L’école des loisirs<br />

47 Le Pêcheur et l’oie, Le Voyageur et les oiseaux, Anne Brouillard, Seuil<br />

48 Devine qui a retrouvé Teddy, Gerda Muller, L’école des loisirs<br />

49 Le petit chaperon rouge, Rascal, Pastel, Madlenka, Peter Sis, Grasset<br />

50 Ma Vallée, Claude Ponti, L’école des loisirs<br />

51 Dix petites graines, Ruth Brown, Gallimard, 7 souris dans le noir, Ed Emberley, Milan<br />

52 Une histoire sombre, Ruth Brown, Gallimard<br />

53 L’Aventure d’une bulle rouge, L’œuf et la poule, Iela et Enzo Mari, L’école des loisirs, Toujours rien ?,<br />

Christian Voltz, Le Rouergue<br />

54 Jojo la mache, Olivier Douzou, Le Rouergue<br />

55 Le Gentil facteur, Alan et Janet Allbergh, Albin Michel<br />

56 Le Petit invité, Hélène Riff, Albin Michel<br />

57 Cinquième, Norman Junge & Ernst Jandl, L’école des loisirs<br />

58 Machin Chouette, Philippe Corentin, L’école des loisirs<br />

59 La Chasse à l’ours, Michael Rosen & Helen Oxenbury, Kaléidoscope<br />

60 Maman me fait un toit, Patrice Favaro & Françoise Malleval, Syros<br />

61 L’Arbre en bois, Philippe Corentin, L’école des loisirs<br />

3


4. Une histoire vit entre le monde de l’action (personnages) et celui de la conscience<br />

(lecteur)<br />

Extérieur à l’histoire, le lecteur y participe mentalement lorsque les récits pensent à lui faire une<br />

place : juger le comportement extravagant d’un personnage 62 , deviner les intentions cachées d’un<br />

autre 63 ou se comparer à tel ou tel autre 64 . Prendre parti pour remettre en cause le sens donné par le<br />

héros à sa propre histoire 65 , s’engager en écrivant soi-même la conclusion de l’histoire, en se<br />

positionnant sur le projet d’écriture. 66<br />

5. Le sens de certaines histoires émerge à partir du mot « Fin ».<br />

Certains albums sont organisés pour, in fine, donner la main au lecteur, à son action 67 : qu’il écrive ou<br />

qu’il réécrive ! Qu’il produise !<br />

D’autres font intervenir le lecteur bien avant, lui proposant de relier à sa guise la place des feuillets, de<br />

choisir eux-mêmes les associations des doubles pages 68 .<br />

Parfois, un jeu de mots final alerte le lecteur sur la validité du sens qu’il avait donné à certains mots<br />

depuis le début : la confusion des sonorités (rapport entre chaîne orale et chaîne écrite) y est<br />

convoquée 69 .<br />

Quelques auteurs vont plus loin, organisant les divagations du sens sur les pages, poussant le lecteur<br />

dans ses retranchements… de lecteur, ses manières de voir, ses réflexes de preneur ou de faiseur de<br />

sens 70 .<br />

6. On apprend à lire en lisant<br />

Les livres instaurent un rapport silencieux au monde de l’écrit : Chut ! on lit 71 . Le flux du texte est<br />

insécable, le sens finement tressé dans des heures d’écriture. Est-ce pour valider cet état de choses ou<br />

pour l’invalider que Philippe Corentin se permet d’intervenir dans son récit 72 ?<br />

Tout est fait pour que le lecteur se plonge dans le texte jusqu’au bout (Les Loups) en liant deux<br />

sentiments contradictoires : rêver et veiller, rêver éveillé.<br />

Ce doute du lecteur « qui voudrait bien croire » certains auteurs l’encouragent « physiquement » :<br />

Claude Ponti envoie et renvoie le lecteur en amont, en aval de la page de lecture 73 , Philippe Corentin<br />

entraîne un comportement de lecteur par album : l’implication du lecteur (Plouf !), l’anticipation<br />

(L’ogre, le loup, la petite fille et le gâteau), la prise d’indices (L’Afrique de Zigomar), l’écart entre<br />

chaîne orale et chaîne écrite (Zigomar n’aime pas les légumes), la recherche de l’énonciation (Machin<br />

Chouette), la place de l’auteur dans le livre (Pipioli la terreur), parodies (Mademoiselle-Sauve-qui-<br />

Peut).<br />

C’est dans le jeu intertextuel que la littérature prend le mieux les enfants au sérieux : rappels,<br />

croisements, tissages, échos, détournements… tout concourt à faire entrer les enfants non pas dans une<br />

suite d’histoires mais dans un système organisé, un grand répertoire.<br />

Les parodies se multiplient reprenant les contes un à un (Le petit chaperon rouge 74 , La Belle au bois<br />

dormant 75 , Les Trois petits cochons 76 , Boucle d’or 77 ou Le Petit Poucet 78 ) ou tous ensemble comme<br />

62 L’Afrique de Zigomar, Philippe Corentin, L’école des loisirs<br />

63 La Princesse arrive à quatre heures, Wolfdietrich Schnurre & Rotraut Susanne Berner, Seuil<br />

64 Bascule, Yuichi Kimura & Koshiro, Didier<br />

65 Toujours rien ?, Christian Voltz, Le Rouergue<br />

66 La Fée aux renards, Komako Sakaï & Kimiko Aman, L’école des loisirs<br />

67 Alboum, Christian Bruel & Nicole Claveloux, La Grande question, Wolf Erlbruch, Être<br />

68 Les Chaperons loups, Christian Bruel & Nicole Claveloux, Être<br />

69 <strong>À</strong> deux mains, Katie Couprie, Thierry Magnier<br />

70 Lundi, Petites météorologies, Anne herbauts, Casterman<br />

71 Les Loups, Emily Gravett, Kaléidoscope<br />

72 Plouf !, L’Arbre en bois, Philippe Corentin, L’école des loisirs<br />

73 Parci et Parla, Le Doudou méchant, Blaise et le château d’Anne Hiversère, Claude Ponti, L’école des loisirs.<br />

Voir le nom de l’auteur caché sur la couverture de Dans la forêt profonde.<br />

74 Mademoiselle-Sauve-qui-Peut, Philippe Corentin, L’école des loisirs, John Chatterton détective, Yvan<br />

Pommaux, L’école des loisirs<br />

75 Lilas, Yvan Pommaux, L’école des loisirs<br />

76 Un monde de cochons (Ramos), Les Trois petites cochonnes (Sther), Trois cochons (Wiesner), Les trois petits<br />

loups et le grand méchant cochon ( Bayard), Le Loup, mon œil !, Susan Maddaugh, Autrement<br />

4


dans l’œuvre de Geoffroy de Pennart 79 , celle de Mario Ramos 80 . Quelques albums mijotent ce que<br />

Rodari 81 appelle les « salades de contes » 82 invitant les enfants à vérifier leurs connaissances (les<br />

clamer) et apprécier, dans les écarts, un peu de sens que l’œuvre source n’avait pas entièrement livré.<br />

La culture du lecteur est prise dans un réseau de références : il s’habitue à l’idée qu’il n’y a pas un seul<br />

point de vue, un seul sens, mais une souplesse d’interprétation. Le sens n’est pas au bout du texte : il le<br />

traverse (Barthes). Le jugement s’exerce grâce à la confrontation (assidue) d’œuvres entretenant des<br />

liens entre elles.<br />

- représentation mentale du texte (tant de lectures finissent par agrandir les probabilités<br />

de prédiction sur l’allure des histoires).<br />

- lecture de soupçon du texte et de l’image (et pas seule association) : que disent leurs<br />

rapports 83 ? On lit avec les yeux : pas de croyance aveugle (aveugles, les 7 souris<br />

dans le noir ne pouvaient lire). 84<br />

- prise en compte du chronotope du récit (temps et lieu). Les albums installent des<br />

lieux qui, à force de répétitions, deviennent lieux symboliques : la maison ou le<br />

château, le jardin 85 ou le désert 86 , la ville ou la campagne 87 … Il en va de même pour<br />

les animaux qui revêtent des valeurs symboliques.<br />

- grands rendez-vous littéraires (amis/ennemis, proies/prédateurs 88 ), avec les forces qui<br />

régissent le monde, l’amour 89 , la compétition, la guerre, le bonheur, la misère…)<br />

- recherche de la cohérence du récit : des éléments, chez Ponti, jouent les fils rouges<br />

(Adèle, Blaise, Fourmi à grosse voix, K’sar bolog’h…), les codes barres disent<br />

l’unité de l’œuvre.<br />

- pratique de la relecture : certaines fins renvoient au début 90 , qu’il s’agisse d’un détail<br />

(les deux feuilles aux pieds du père et de son fils 91 ) ou du parachèvement d’un cycle<br />

qu’on aime à voir se ré-accomplir 92 .<br />

- formation à la compréhension par des formes d’écriture non linéaires<br />

(emboîtements 93 , flash back 94 ) le croisement de données complexes et hétérogènes 95<br />

77 Boucle d’or (Rascal), La Revanche des trois ours (Mijade)<br />

78 Le Doudou méchant, Claude Ponti, L’école des loisirs<br />

79 Balthazar, Boniface et Philibert, Le Déjeuner des loups, Igor et les trois petits cochons, Je suis revenu, Le<br />

loup est revenu, Le loup, la chèvre et les sept chevreaux, Le loup sentimental, Le Petit chapeau rond rouge, etc.<br />

80 Je suis le plus fort, Un monde de cochons, Loup, Loup y es-tu ?, C’est moi le plus beau, etc., Pastel<br />

81 Quel cafouillage !, Gianni Rodari & Alessandro Sanna, Kaléidoscope<br />

82 Le Gentil Facteur (déjà cité), Dans la Forêt profonde (déjà cité), Où est maman ? Gerda Dendooven, Être<br />

83 Mon papa, Ma maman, Mon frère, Anthony Browne, Kaléidoscope<br />

84 Pourquoâââ, Voutch, Thierry Magnier<br />

85 Le Voyage de l’escargot, Ruth Brown, Gallimard<br />

86 La Chaise bleue, Claude Boujon, L’école des loisirs<br />

87 La Chasse à l’ours, La Course… Ma petite usine, Rascal & Stéphane Girel, Rue du monde<br />

88 Loulou, Grégoire Solotareff, L’école des loisirs, Ami-Ami, Rascal & Stéphane Girel, Pastel<br />

89 Sur l’île des Zertes, Claude Ponti, L’école des loisirs<br />

90 Crocs, griffes et dents, Christopher Wormell, Circonflexe<br />

91 Dans la forêt profonde…<br />

92 Les ouvrages de Iela et Enzo Mari, Zoom, Circonflexe<br />

93 Le conte du prince en deux ou l’histoire d’une mémorable fessée, Olivier Douzou, Frédérique Bertrand, Seuil<br />

94 La revanche de Lili Prune, Claude Ponti, L’école des loisirs<br />

95 Jojo la mache, Douzou, Rouergue, Poussin noir, Petit lapin rouge, Rascal, Pastel, Yakouba, Dedieu, Seuil<br />

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