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L'influence de la condition de vie sur les enfants du livre : « Les ...

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<strong>du</strong> feu <strong>de</strong>s bas <strong>de</strong> <strong>la</strong>ines <strong>de</strong>stinés aux petites Thénardier. Un tout jeune chat jouait sous <strong>les</strong> chaises.<br />

On entendait rire et jaser dans une pièce voisine <strong>de</strong>ux fraîches voix d’<strong>enfants</strong> ; c’était Eponine et<br />

Azelma. Au coin <strong>de</strong> <strong>la</strong> cheminée, un martinet était suspen<strong>du</strong> à un clou. » Cet extrait <strong>la</strong>isse apercevoir<br />

<strong>les</strong> inégalités qu’il y a au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> maison ; alors que <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux sœurs jouent, Cosette, toute seule et<br />

habillée <strong>de</strong> haillons tricote <strong>de</strong>s bas pour <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux petites. Il y a une gran<strong>de</strong> inégalité parmi <strong>les</strong> trois<br />

fil<strong>les</strong>. De plus, le martinet suspen<strong>du</strong> à côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> cheminée peut être perçu comme un présage<br />

(Cosette se fera battre). Il est donc libre au lecteur <strong>de</strong> juger que Cosette vit très mal, que ces parents<br />

d’accueil <strong>la</strong> traite n’importe comment. Pour amplifier ce<strong>la</strong>, l’enfant est traitée <strong>de</strong> tous <strong>les</strong> noms :<br />

pauvre être (Tome I, p.491), ma<strong>de</strong>moiselle Chien-faute-<strong>de</strong>-nom, mamzelle Crapaud (Tome I, p.502) et<br />

encore petit monstre (Tome I, p.504).<br />

Ce mauvais traitement a un impact direct <strong>sur</strong> son apparence et son état psychologique comme décrit<br />

à <strong>la</strong> page 225 <strong>du</strong> tome I : <strong>«</strong> Cosette, si jolie et si fraîche à son arrivée dans cette maison, était<br />

maintenant aigre et blême. Elle avait je ne sais qu’elle allure inquiète. Sournoise ! disaient <strong>les</strong><br />

Thénardier. L’injustice l’avait fait hargneuse et <strong>la</strong> misère l’avait ren<strong>du</strong>e <strong>la</strong>i<strong>de</strong>. Il ne lui restait plus que<br />

ses beaux yeux qui faisaient peine, parce que, grands comme ils étaient, il semb<strong>la</strong>it qu’on y vît une<br />

plus gran<strong>de</strong> quantité <strong>de</strong> tristesse. » L’enfant, par crainte <strong>de</strong> se faire battre, <strong>de</strong><strong>vie</strong>nt même passive :<br />

<strong>«</strong> Cosette montait, <strong>de</strong>scendait, <strong>la</strong>vait, brossait, frottait, ba<strong>la</strong>yait, courrait, trimait, haletait, remuait<br />

<strong>de</strong>s choses lour<strong>de</strong>s, et, toute chétive, faisait <strong>les</strong> grosses besognes. *…+La pauvre enfant, passive, se<br />

taisait. » (Tome I, p.499). Encore, <strong>les</strong> souffrances <strong>de</strong> Cosette sont comparées à cel<strong>les</strong> qu’une <strong>vie</strong>ille<br />

femme aurait vécu <strong>du</strong>rant toute une <strong>vie</strong> : <strong>«</strong> Cosette songeait tristement ; car quoiqu’elle n’eût que<br />

huit ans, elle avait déjà tant souffert qu’elle rêvait avec l’air lugubre d’une <strong>vie</strong>ille femme. Elle avait <strong>la</strong><br />

paupière noire d’un coup <strong>de</strong> poing que <strong>la</strong> Thénardier lui avait donné, ce qui faisait dire <strong>de</strong> temps en<br />

temps à <strong>la</strong> Thénardier : - Est-elle <strong>la</strong>i<strong>de</strong> avec son pochon <strong>sur</strong> l’œil ! » (Tome I, p. 500). A travers ces<br />

trois extraits, Cosette paraît <strong>la</strong>i<strong>de</strong>, triste, farouche, résultat <strong>de</strong> sa <strong>condition</strong> <strong>de</strong> <strong>vie</strong> déplorable.<br />

Dans l’extrait : <strong>«</strong> Cosette était <strong>la</strong>i<strong>de</strong>. Heureuse, elle eût peut-être été jolie. » (Tome I, p.521), Hugo<br />

écrit que <strong>la</strong> beauté dépend <strong>du</strong> bonheur. Si l’enfant est malheureux, c’est parce qu’il vit mal. Si elle se<br />

faisait bien traiter (comme quand elle vivait avec Fantine), Cosette serait sans doute heureuse et,<br />

accordé au <strong>de</strong>rnier extrait, elle serait donc aussi jolie. Or, il s’agit <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce que signifie être<br />

heureux. A travers le personnage <strong>de</strong> Gavroche il est possible <strong>de</strong> trouver une petite <strong>de</strong>scription <strong>du</strong><br />

bonheur: <strong>«</strong> Il n’avait pas <strong>de</strong> gîte, pas <strong>de</strong> pain, pas <strong>de</strong> feu, pas d’amour ; mais il était joyeux car il était<br />

libre. » (Tome I, p.756). Où le bonheur dépend seulement <strong>du</strong> fait d’être libre, ce qui n’est pas le cas<br />

<strong>de</strong> Cosette. Il est tout <strong>de</strong> même notable, que, dans le cas <strong>de</strong> Cosette, l’amour est aussi un critère <strong>du</strong><br />

bonheur.<br />

Avec Jean Valjean<br />

Alors que <strong>la</strong> Thénardier envoie <strong>la</strong> petite Cosette chercher <strong>de</strong> l’eau au puits, en pleine nuit, l’enfant<br />

rencontre pour <strong>la</strong> première fois Jean Valjean. Ce <strong>de</strong>rnier avait effectivement promis à Fantine avant<br />

sa mort d’aller chercher Cosette et d’en prendre soin. Alors que l’enfant pourrait être terrorisé à<br />

l’idée <strong>de</strong> rencontrer un a<strong>du</strong>lte en pleine nuit, elle ressent directement une liaison et se bien avec lui :<br />

<strong>«</strong> Elle sentait quelque chose comme si elle était près <strong>du</strong> bon Dieu. » (Tome I, p.548).<br />

Cosette s’en va donc avec Jean Valjean, et, alors qu’elle avait été craintive <strong>du</strong>rant toutes <strong>les</strong> années<br />

qu’elle avait passé avec <strong>les</strong> Thénardier, son état psychologique évolue et elle se sent en sécurité avec<br />

Jean Valjean, sans crainte : <strong>«</strong> Cosette marchait sans faire <strong>de</strong> questions. <strong>Les</strong> souffrances <strong>de</strong>s six

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