La peine de mort dans les 237 premières pages des Misérables de ...

épouvantable,…) et, de plus, elle fait l’objet d’une personnification (une sorte d’être, voit,
entend, comprend, dévore, mange de la chair,…). Dans l’ensemble, elle est décrite comme un
monstre possédant sa propre volonté. La peine de mort est donc comparée à un monstre
dévorant la chair, c’est un ennemi de l’être humain. Pour sauvegarder notre sécurité, il
faudrait faire disparaitre cette abomination.
« La guillotine est la concrétisation de la loi » nous dit Victor Hugo au bas de la page 52. Or,
quelques phrases plus loin, il nous dit aussi qu’« elle (la guillotine) n’est pas neutre ». Hugo
remet donc en cause la justesse de la loi, il l’accuse de ne pas être neutre, de ne pas être juste.
Cette idée rejoint le fait qu’aucun des deux condamnés ne semble mériter sa peine. Dans les
deux cas, Hugo cherche à nous convaincre que la loi n’est pas toujours juste.
Troisième partie :
Au haut de la page 50, Myriel dit « Le coupable n’est pas celui qui y fait le péché, mais celui
qui y a fait l’ombre. ». Le condamné n’est donc pas vraiment coupable, c’est celui qui l’a
poussé à faire son crime qui devrait être condamné. Cette idée se retrouve dans l’histoire du
premier condamné quand l’évêque demande « où jugera-t-on monsieur le procureur du roi ? ».
Dans ces deux phrases, Myriel, et donc Victor Hugo, veut nous dire que celui qui condamne à
mort un Misérable qui ne le mérite pas est lui-même plus coupable que celui qu’il condamne.
Hugo nous montre donc, au travers de ces deux cas de condamnation à mort, que la peine de
mort est vraiment excessive pour des personnes qui ne sont pas vraiment coupables et que
celui qui condamne à mort des gens qui ne le méritent pas est encore plus criminel que celui
qu’il condamne. Là encore la justice de la loi est remise en cause : n’est-il pas plus criminel
de condamner à mort un pauvre ayant créé de la fausse monnaie que de faire de la fausse
monnaie. Victor Hugo trouve que les lois sont injustes et que la condamnation à mort est une
réponse beaucoup trop sévère aux multiples petits crimes qui étaient encore punis de mort à
son époque.
Enfin, l’argument final de Victor Hugo apparaît à la fin de la méditation de Myriel, après sa
rencontre avec l’échafaud (M53) : « La mort n’appartient qu’à Dieu. De quel droit les
hommes touchent-ils à cette chose inconnue ? ». C’est le point final de la réflexion de Hugo :
quels que soient les crimes d’une personne, il n’y a que Dieu qui est en droit de juger si une
personne mérite de mourir ; quels que soient les crimes d’un homme, aucun autre homme ne
peut juger s’il mérite ou non de vivre.
Conclusion :
En conclusion, les deux arguments principaux que Victor Hugo avance contre la peine de
mort sont que :
1. La loi est injuste envers les petits criminels qui ne méritent pas une peine aussi
disproportionnée que la peine de mort.
2. Dans tous les cas, condamner quelqu’un à mort ne fait pas partie des attributions des
hommes, c’est l’affaire de Dieu et uniquement de Lui.
Guy-Raphaël Stauffer 3M03