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la macoUtisation dE l'Etat par martElly - Haiti Liberte

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Perspectives<br />

Le Conseil de Sécurité de l’ONU en Haïti :<br />

Amplification des protestations<br />

Par Yves Pierre-Louis<br />

Durant <strong>la</strong> visite des membres<br />

du Conseil de Sécurité de<br />

l’Organisation des Nations Unies en<br />

Haïti, du 13 au 16 février dernier,<br />

des organisations du mouvement<br />

progressiste et mouvement social<br />

haïtiens, des victimes de l’épidémie<br />

de Choléra importée <strong>par</strong> les soldats<br />

de l’ONU ont organisé diverses<br />

formes de protestation contre <strong>la</strong><br />

présence des forces étrangères sur le<br />

territoire national. Elles ont exigé du<br />

même coup justice et ré<strong>par</strong>ation pour<br />

toutes les victimes d’innombrables<br />

exactions des soldats de l’ONU,<br />

notamment celles du Choléra et des<br />

violences sexuelles. Les protestations<br />

vont des manifestations des<br />

rues aux lettres ouvertes adressées<br />

<strong>par</strong>ticulièrement au Conseil de Sécurité,<br />

l’organe décisionnel en dernier<br />

ressort de l’ONU pour maintenir <strong>la</strong><br />

Minustah en Haïti.<br />

Dès l’arrivée du Conseil à<br />

l’aéroport International Toussaint<br />

Louverture de Port-au-Prince, le lundi<br />

16 février, des dizaines de militantes<br />

anti-occupations, ont organisé un sitin<br />

devant le quartier général des Nations<br />

Unies en Haïti, appelé « Log Base<br />

» sis à Tabarre. Le lendemain, mardi<br />

14 février, des centaines de personnes<br />

ont pris <strong>par</strong>t à une manifestation <strong>par</strong>tant<br />

du Fort-National pour se rendre au<br />

Champ-de-Mars, alors que les membres<br />

du Conseil étaient en visite à l’une des<br />

bases du contingent brésilien dans le<br />

quartier popu<strong>la</strong>ire de Fort-National.<br />

Le jeudi 16 février 2012, dans<br />

l’après-midi, alors que le Conseil<br />

s’apprêtait à s’envoler pour les Etats-<br />

Unis, au moment où il s’adressait<br />

à <strong>la</strong> presse au salon diplomatique à<br />

l’aéroport, des centaines de victimes<br />

de Choléra accompagnées de militants<br />

anti-occupation ont manifesté devant<br />

l’aéroport pour demander justice et<br />

ré<strong>par</strong>ation pour les victimes de Choléra,<br />

de viol, de vio<strong>la</strong>tions des droits humains<br />

et le dé<strong>par</strong>t inconditionnel des<br />

forces illégales de l’ONU sur le territoire<br />

national. « Nous demandons au Conseil<br />

de Sécurité de <strong>par</strong>tir avec ses forces,<br />

Haïti n’a pas besoin de ces forces<br />

d’occupation. Il n’y a pas de guerre, pas<br />

de conflit. Haïti a besoin de solidarité<br />

et de coopération internationales. Nous<br />

demandons justice et ré<strong>par</strong>ation pour<br />

des milliers de victimes de Choléra-<br />

Minustah, pour les victimes de viol des<br />

soldats de l’ONU et pour tous les autres<br />

crimes odieux commis <strong>par</strong> les casques<br />

bleus de l’ONU. Justice pour Johny Jean,<br />

Rood Jean, Gérald Gilles. » Le chef de<br />

<strong>la</strong> délégation onusienne, Susan Rice, <strong>la</strong><br />

représentante des Etats-Unis à l’ONU a<br />

fait savoir que le Conseil a entendu <strong>la</strong><br />

voix qui s’élève contre <strong>la</strong> présence de <strong>la</strong><br />

Minustah en Haïti et exige son dé<strong>par</strong>t<br />

: « Nous sommes conscients que certaines<br />

personnes veulent le dé<strong>par</strong>t de <strong>la</strong><br />

Minustah, cependant, je dois vous dire<br />

que beaucoup d’autres à Miragoâne, à<br />

Léogâne et à Port-au-Prince pensent<br />

que <strong>la</strong> Minustah doit continuer à faire<br />

son travail » a-t-elle déc<strong>la</strong>ré.<br />

Toutefois elle reconnait que les<br />

soldats de l’ONU ont eu des comportements<br />

irrévérencieux à l’encontre des<br />

idéaux fondamentaux ayant conduit<br />

à <strong>la</strong> création de <strong>la</strong> mission. « Nous<br />

prenons très au sérieux les cas d’abus<br />

sexuels et de violences perpétrés <strong>par</strong> les<br />

casques bleus sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Nous<br />

demandons <strong>la</strong> poursuite des investigations<br />

afin que les accusés soient traduits<br />

<strong>par</strong> devant <strong>la</strong> justice. Nous continuons<br />

de suivre <strong>la</strong> situation de très près. » a-telle<br />

indiqué avant de quitter Haïti.<br />

Par surcroit, des lettres ouvertes<br />

ont été adressées également au Conseil<br />

de Sécurité des Nations Unies pour exiger<br />

le retrait immédiat de <strong>la</strong> MINUSTAH<br />

en Haïti, <strong>la</strong> ré<strong>par</strong>ation civile pour les<br />

victimes de Choléra, d’abus sexuels et<br />

des vio<strong>la</strong>tions systématiques des droits<br />

humains perpétrées <strong>par</strong> les agents de<br />

Les membres du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies<br />

qui avaient visité Haïti, du 13 au 16 février dernier<br />

<strong>la</strong> Minustah. Les organisations signataires<br />

de cette lettre regroupées au<br />

sein du Collectif Mobilisation pour dédommager<br />

les victimes de Choléra, ne<br />

cachent pas leur indignation, face aux<br />

vio<strong>la</strong>tions des droits humains commises<br />

<strong>par</strong> les soldats de L’ONU en<br />

Haïti. « Révolté de ces différentes exactions,<br />

les militaires , les policiers et les<br />

agents civils de <strong>la</strong> MINUSTHA ; tenant<br />

compte de l’illégalité et l’illégitimité de<br />

cette force d’occupation constituant<br />

une gifle à notre histoire de première<br />

république noire indépendante, le Collectif<br />

de Mobilisation pour le Dédommagement<br />

des Victimes du Choléra<br />

estime nécessaire de vous adresser <strong>la</strong><br />

présente correspondance en vue de solliciter<br />

de vous le retrait immédiat de <strong>la</strong><br />

MINUSTHA et <strong>la</strong> ré<strong>par</strong>ation civile pour<br />

les victimes de choléra, d’abus sexuels<br />

et de vio<strong>la</strong>tions systématiques de droits<br />

humains en Haïti. »<br />

Il souligne une fois de plus le<br />

caractère illégal et illégitime de <strong>la</strong><br />

présence de <strong>la</strong> Minustah dans le pays.<br />

Il note également de multiples cas de<br />

vio<strong>la</strong>tions des droits humains et des<br />

violences sexuelles avant de conclure<br />

ainsi : « En conséquence, le Collectif de<br />

Mobilisation pour le Dédommagement<br />

des Victimes du Choléra demande :<br />

- Le dé<strong>par</strong>t immédiat des forces<br />

d’occupation des Nations Unies<br />

- La ré<strong>par</strong>ation civile des milliers<br />

de victimes du choléra et des victimes<br />

de viols<br />

- La levée de l’immunité des<br />

soldats de <strong>la</strong> Minustah, impliqués dans<br />

actes criminels, afin qu’ils puissent être<br />

jugés <strong>par</strong> <strong>la</strong> justice haïtienne. »<br />

Un autre réseau d’organisations<br />

et d’institution du mouvement social<br />

haïtien s’est adressé également au<br />

Conseil de Sécurité pour continuer de<br />

réc<strong>la</strong>mer le droit à l’autodétermination<br />

du peuple haïtien : « Non à <strong>la</strong> tutelle<br />

déguisée en Haïti ! Non à <strong>la</strong> recolonisation<br />

sournoise de notre pays ! Non à <strong>la</strong><br />

destruction de nos Institutions ! Oui à<br />

l’Auto-détermination du peuple haïtien<br />

! Nous, organisations du Mouvement<br />

Social Haïtien concernées <strong>par</strong> le présent<br />

et l’avenir du pays et signataires de<br />

cette lettre ouverte, tenons à vous renouveler<br />

notre refus le plus entier à<br />

l’expression <strong>la</strong> plus honteuse et hideuse<br />

de l’occupation en Haïti, nous voulons<br />

citer <strong>la</strong> MINUSTAH. 8 ans d’occupation<br />

militaire porteuse de kidnappings, de<br />

viols collectifs de mineurs-es, de pendaison,<br />

de prostitution de familles entières<br />

à travers des marchandages de<br />

services sexuels contre nourriture, de<br />

domestication du système judiciaire<br />

dans les villes intérieures et régions rurales<br />

du pays, de répression contre les<br />

quartiers popu<strong>la</strong>ires et les protestations<br />

pacifiques. Pire encore, des soldats de<br />

<strong>la</strong> MINUSTAH ont introduit le Choléra<br />

sur le territoire haïtien provoquant <strong>la</strong><br />

mort de plus de 7000 personnes et<br />

<strong>la</strong>issant des enfants orphelins désem<strong>par</strong>és<br />

à travers le pays et une nouvelle<br />

source de stigmatisation. NON ! NOUS<br />

EXIGEONS JUSTICE ET RÉPARATIONS<br />

POUR LES VICTIMES DES INNOM-<br />

BRABLES CRIMES COMMIS PAR VOS<br />

SOLDATS ET POLICIERS ! NOUS VOU-<br />

LONS QUE VOS TROUPES PARTENT<br />

LE PLUS VITE QUE POSSIBLE ! »<br />

208 ans après l’indépendance<br />

de <strong>la</strong> première République noire, les<br />

anciennes puissances coloniales et les<br />

forces impérialistes cherchent toujours<br />

<strong>par</strong> tous les moyens à maintenir Haïti<br />

sous leur domination récurrente. Elles<br />

fomentent toutes sortes de complot<br />

contre Haïti. Elles tiennent Haïti dans<br />

une spirale de dictature et d’occupation<br />

pour continuer de piller et d’exploiter<br />

les richesses du pays et <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

est devenue de plus en plus appauvrie,<br />

dont <strong>la</strong> seule issue est de recourir<br />

à <strong>la</strong> migration vers d’autres pays, a <strong>la</strong><br />

recherche d’un mieux-être. La preuve,<br />

c’est que depuis plus de huit (8) ans,<br />

les pays riches (Etats-Unis, <strong>la</strong> France,<br />

Canada et autres) ont usé de leur influence<br />

sur Haïti, <strong>par</strong> l’entremise de l’ONU,<br />

et imposé une force d’occupation sur <strong>la</strong><br />

terre de Dessalines. Depuis lors, rien<br />

n’a changé, <strong>la</strong> situation de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

haïtienne s’empire constamment.<br />

Au contraire, l’occupation a ajouté un<br />

autre fardeau aux ca<strong>la</strong>mités du peuple<br />

haïtien, outre l’importation du Choléra,<br />

elle tue et viole. La Minustah n’est pas<br />

une force de maintien de <strong>la</strong> paix comme<br />

on veut le faire croire, c’est une force<br />

d’occupation qui impose <strong>la</strong> volonté de<br />

<strong>la</strong> communauté Internationale du point<br />

de vue politique, économique et social.<br />

L’arrogance des anciens militaires : Qui tirent les ficelles ?<br />

Par Thomas Péralte<br />

Depuis environ deux semaines,<br />

d’anciens militaires des ex-Forces<br />

Armées d’Haïti, dissoutes en 1995<br />

ont envahi les campements restés toujours,<br />

notamment à Carrefour, situé au<br />

Sud de <strong>la</strong> capitale ; au centre d’Haïti<br />

et dans beaucoup autres endroits du<br />

pays. Revêtus de l’uniforme spécifique,<br />

armes à <strong>la</strong> main, ils ont effectué<br />

des <strong>par</strong>ades, des démonstrations<br />

d’entraînement, ils ont multiplié des<br />

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déc<strong>la</strong>rations dans des médias, sans<br />

aucune inquiétude. Ils demandent au<br />

président Michel Joseph Martelly de respecter<br />

ses promesses électorales.<br />

Le porte-<strong>par</strong>ole de <strong>la</strong> Coalition<br />

Nationale des Militaires Démobilisés<br />

(CONAMID), l’ex-sergent David<br />

Fast Refund<br />

Dormé a fait savoir qu’il s’agit d’un<br />

mouvement coordonné, mais non dicté<br />

<strong>par</strong> quiconque. « Notre patience a des<br />

limites, nous ne pouvons pas attendre<br />

indéfiniment. Nous sommes déterminés<br />

à protéger nos bases et à nous défendre<br />

arme à <strong>la</strong> main contre tous ceux<br />

qui veulent nous déloger dans nos<br />

campements. Nous n’allons pas nous<br />

battre contre nos frères d’armes de <strong>la</strong><br />

Police Nationale d’Haïti (PNH), mais<br />

personne ne nous fera subir le même<br />

sort que Ravix Rémissainthe. Nous<br />

n’avons pas peur et nous ne céderons<br />

pas aux pressions », a-t-il déc<strong>la</strong>ré.<br />

Cette situation, qui vient s’ajouter<br />

aux autres problèmes du pays<br />

inquiète beaucoup <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et<br />

suscite les réactions de divers secteurs.<br />

Depuis les Etats-Unis, le Premier ministre<br />

Garry Conille a intimé l’ordre aux<br />

anciens militaires de déposer les armes<br />

avant toute négociation. Il a rappelé<br />

qu’une commission a été mise sur pied<br />

pour réfléchir et proposer des recommandations<br />

devant aboutir à une nouvelle<br />

force sécuritaire pour le pays. «<br />

Notre message est simple et c<strong>la</strong>ir, il faut<br />

absolument qu’ils déposent les armes<br />

rapidement. Nous ne pourrons engager<br />

aucune négociation, aucune discussion<br />

tant qu’ils ont des armes en leur<br />

possession et prennent de force des<br />

institutions publiques du pays. Nous<br />

attendons le rapport de <strong>la</strong> commission<br />

chargée de réfléchir sur ce dossier et<br />

nous souhaitons que tous les secteurs<br />

de <strong>la</strong> société se prononcent et donnent<br />

leur vision de cette future force de sécurité<br />

nationale », a-t-il averti.<br />

Le ministre de l’Intérieur et de<br />

<strong>la</strong> Défense Nationale, Thierry Mayard<br />

Paul, de son côté, invite les anciens<br />

militaires à rentrer chez eux, il a fait<br />

savoir qu’ils n’ont aucune autorisation<br />

à investir les camps de formation<br />

de Lamentin à Carrefour et au P<strong>la</strong>teau<br />

Central, il leur conseille de garder leur<br />

calme. « Le gouvernement n’a autorisé<br />

personne à investir ces espaces.<br />

Nous les invitons tous à garder leur<br />

calme. Le processus de réhabilitation<br />

des forces armées est très complexe<br />

et doit être conduit de manière rationnelle,<br />

progressive et profonde, » a-t-il<br />

indiqué.<br />

Le maire de <strong>la</strong> Commune de Carrefour,<br />

sud de <strong>la</strong> capitale, Yvon Jérôme a<br />

confirmé que des anciens militaires ont<br />

réellement pris d’assaut, sans aucune<br />

décision officielle l’ancienne base militaire<br />

située dans <strong>la</strong> zone de Lamentin :<br />

« ce qui est confirmé, c’est qu’ils sont<br />

là-bas », disait-il, très vaguement. Le<br />

sénateur du P<strong>la</strong>teau Central, Francisco<br />

De La Cruz lui aussi a rapporté que des<br />

anciens militaires munis de leurs armes<br />

ont également pris d’assaut l’ancienne<br />

base à Cerca-<strong>la</strong>-Source.<br />

Le président de <strong>la</strong> Commission<br />

justice et sécurité au Sénat de <strong>la</strong> république,<br />

le sénateur Youri Latortue encourage<br />

ses frères d’armes, qui se sont<br />

em<strong>par</strong>és actuellement d’anciens camps<br />

militaires à regagner rapidement leur<br />

domicile et à remettre les armes qu’ils<br />

ont en leur possession. Dans le ca<br />

Suite à <strong>la</strong> page (16)<br />

8<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012

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