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la macoUtisation dE l'Etat par martElly - Haiti Liberte

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Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />

HAÏTI LIBERTÉ<br />

JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />

1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162<br />

Email: editor@haitiliberte.com<br />

Web: www.haitiliberte.com<br />

Entèvyou<br />

Maryse Narcisse<br />

ak<br />

Jounal Ayiti<br />

Libète<br />

Page 3<br />

UEH : Vandalisme des<br />

casseurs de Martelly<br />

Voir page 11<br />

Double<br />

nationalité :<br />

Martelly et<br />

Conille dos à<br />

dos<br />

Page 7<br />

Selon les étudiants, l’incident a été provoqué <strong>par</strong> le président Martelly qui a voulu pénétrer l’enceinte de <strong>la</strong><br />

Faculté avec des hommes armés, alors que se tenait encore un colloque international dans l’établissement.<br />

Un vétéran de<br />

<strong>la</strong> diplomatie<br />

US met en<br />

question<br />

<strong>la</strong> version<br />

officielle des<br />

évènements en<br />

Syrie !<br />

Page 12<br />

La Macoutisation de<br />

l’Etat <strong>par</strong> Martelly<br />

Voir page 4<br />

Godwork Noël et Michel Martelly, plusieurs ex-policiers dont Godwork Noël, Jacky Nau, Gilbert Dragon, Carel Alexandre et Will<br />

Dimanche, renvoyés de l'institution policière, ont intégré le service de sécurité de Martelly<br />

Monsanto, un<br />

demi-siècle<br />

de scandales<br />

sanitaires<br />

Page 17


Editorial<br />

HAITI<br />

Liberté<br />

La politique provocatrice de Martelly !<br />

Par Berthony Dupont<br />

Dans <strong>la</strong> semaine qui vient de s’écouler, le pays tout entier<br />

a été le théâtre d’une douloureuse f<strong>la</strong>mbée de violence.<br />

Pour qui ont suivi avec attention les épisodes dévergondés et<br />

les agissements du chef de l’Etat, à <strong>la</strong> Primature ou à l’aéroport<br />

au cours de sa conférence de presse lorsqu’il a « tuipé » un<br />

journaliste, ajouté à <strong>la</strong> liste de ses actions peu glorieuses, le<br />

comportement répressif des services spéciaux de <strong>la</strong> présidence<br />

à l’égard des étudiants de <strong>la</strong> Faculté d’ethnologie constitue <strong>la</strong><br />

goutte d’eau qui a fait renverser le vase.<br />

C’est à <strong>la</strong> manière foudroyante d’un séisme, que, en<br />

quelques brèves secondes, <strong>la</strong> Faculté a été mise à sac sous l’œil<br />

approbateur du président de <strong>la</strong> République, celui qui se déc<strong>la</strong>re<br />

tout feu tout f<strong>la</strong>mme en faveur de l’éducation.<br />

Mais qui aurait imaginé un Chef d’Etat se mettre à <strong>la</strong> tête<br />

d’une bande carnavalesque, scandant des propos scandaleux et<br />

grivois du genre :« Martelly, le pays vous ap<strong>par</strong>tient, montrez<br />

vos fesses comme bon vous semble… Micky n’a peur de rien »<br />

? Un chef d’Etat venu perturber un colloque international dans<br />

l’enceinte d’une faculté ? Comment dans ces conditions peut-on<br />

accepter les faits sans réagir et ne pas condamner un régime qui<br />

refuse <strong>la</strong> liberté à son propre peuple, qui dénie à ses concitoyens<br />

les droits les plus élémentaires et même qui n’hésite pas à<br />

s’accommoder d’intenses tirs à l’arme automatique visant des<br />

étudiants dans leur université ?<br />

Ajoutant le comble à leur violence, les bourreaux de <strong>la</strong> présidence<br />

ont pu trouver une c<strong>la</strong>sse d’hommes pour prendre leur<br />

défense. Même <strong>la</strong> note de presse de <strong>la</strong> présidence intitulée «<br />

Agression contre le Cortège Présidentiel » publiée en <strong>la</strong> circonstance<br />

le jour même est truffée de mensonges. Lisez plutôt « Le<br />

Bureau de Communication de <strong>la</strong> Présidence informe <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

en général et <strong>la</strong> presse en <strong>par</strong>ticulier que peu après 3 :00<br />

p.m., ce 17 février 2012, des fauteurs de trouble, réfugiés dans<br />

l’enceinte de <strong>la</strong> Faculté d’Ethnologie, ont agressé le cortège du<br />

Président de <strong>la</strong> République qui <strong>par</strong>courait l’aire du Champs de<br />

Mars à pied accompagné de bandes carnavalesques ». MEN-<br />

SONGE !<br />

Ces déc<strong>la</strong>rations dont l’agressivité nous rappelle désagréablement<br />

des temps que nous croyions à jamais révolus, semblent<br />

pour le moins présentement vouloir faire passer les bourreaux<br />

pour les victimes. Sommes nous revenus au temps de ces<br />

chefs qui se permettaient toutes les insolences et violences?<br />

La réaction des universitaires explique que le peuple n’est<br />

plus d’humeur à retourner à <strong>la</strong> merci de chefs, patrons, gens<br />

riches et puissants qui pouvaient tout se permettre. Il ne saurait<br />

rester seul, désarmé, sans recours, abandonné, sans droits. Il<br />

nous faut élever <strong>la</strong> voix pour dénoncer cette dictature en gestation.<br />

La société ne peut pas rester indifférente encore moins le<br />

4 ème pouvoir. Nous ne pouvons pas oublier que nous sommes<br />

des hommes et des femmes de caractère ; nous ne devons pas<br />

nous <strong>la</strong>isser traiter comme du bétail. Si d’aventure on veut nous<br />

forcer à danser à une cadence impossible, il faut qu’on nous le<br />

dise haut et fort.<br />

Etait-ce le président qui était venu à l’enceinte de l’université<br />

interrompre les universitaires dans leur réflexion ou les étudiants<br />

qui étaient passés au Pa<strong>la</strong>is National nuire le président<br />

dans son travail ? Il faut en toute logique rétablir <strong>la</strong> vérité !<br />

Y-avait-il un programme de carnaval à <strong>la</strong> Faculté ? Si non,<br />

comment se fait il que le président accompagné de bandes<br />

carnavalesques ait voulu y pénétrer ? Et pour aller faire quoi<br />

? N’était-ce pas une provocation bien orchestrée ? En plus<br />

de cette provocation, <strong>la</strong> volonté de ce gouvernement de tout<br />

chambarder s’accroît sans cesse, jusqu’à atteindre cet effroyable<br />

niveau d’horreur retrouvé dans l’agression que venaient<br />

de subir les étudiants.<br />

Cette action de <strong>la</strong> présidence ne nous a pas étonnés,<br />

puisque nous savions déjà avec qui nous avons affaire. Aussi,<br />

lors des dernières campagnes électorales, dans les colonnes de<br />

ce journal, nous avions dénoncé <strong>la</strong> <strong>par</strong>ticipation de Martelly en<br />

tant que candidat à <strong>la</strong> présidence. C’était du fait de savoir qu’il<br />

ne pouvait pas donner ce qu’il n’a pas.<br />

Sommes nous revenus au temps de <strong>la</strong> dictature duvaliériste<br />

? A-t-on déjà peur de <strong>par</strong>ler ? Puisqu’il n’y a eu aucune réaction<br />

de principe après cet acte arbitraire de <strong>la</strong> présidence. Le<br />

Recteur de l’Université d’Etat d’<strong>Haiti</strong>, Mr. Jean Vernet Henry a-<br />

t-il peur, vu qu’il n’a fait qu’une déc<strong>la</strong>ration al<strong>la</strong>nt dans le sens<br />

du pouvoir. Bref, il ne pouvait même pas défendre ses propres<br />

étudiants « C’est un incident qui est vraiment malheureux,<br />

c’est vrai que nous n’avons pas encore toutes les informations<br />

réelles, [...] mais de toute façon, il n’est pas normal d’envoyer<br />

des roches sur le cortège du Président » a-t-il déc<strong>la</strong>ré.<br />

Mais est-ce pour équilibrer ses déc<strong>la</strong>rations favorables au<br />

pouvoir que le Recteur a également souligné que: « je pense<br />

également, qu’il y a des rapports institutionnels [...] vu que<br />

le Président se rendait à <strong>la</strong> Faculté d’Ethnologie, il devait<br />

l’annoncer au décanat de <strong>la</strong> Faculté et à ce moment-là, il y<br />

aurait eu des mesures qui auraient été prises pour le recevoir<br />

correctement…[...] c’est un incident sans nom, je suis très<br />

gêné d’une chose comme ça <strong>par</strong>ce que j’ai été obligé à un certain<br />

moment de faire appel à <strong>la</strong> Croix Rouge, pour être capable<br />

d’évacuer les personnes [...] Je pense que l’incident qui s’est<br />

produit n’est pas normal [...] c’est une mauvaise façon de<br />

faire [...] toute <strong>la</strong> casse qui a été faite... des personnes qui<br />

envahissent l’enceinte de <strong>la</strong> faculté et cassent tout [...] déjà<br />

que nous n’avons pas de moyens et que nous constatons des<br />

pertes de ce genre... je suis vraiment consterné <strong>par</strong> ce qui s’est<br />

passé...»<br />

Mais qui donc a été responsable de tout ce bazar de violence,<br />

Mr. Le Recteur, les étudiants ou le président de <strong>la</strong> République<br />

?<br />

1583 Albany Ave<br />

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Responsable:<br />

Yves Pierre-Louis<br />

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Directeur<br />

Berthony Dupont<br />

Editeur<br />

Dr. Frantz Latour<br />

Rédaction<br />

Berthony Dupont<br />

Wiener Kerns Fleurimond<br />

Kim Ives<br />

Fanfan Latour<br />

Guy Roumer<br />

CORRESPONDANTS<br />

EN HAITI<br />

Wadner Pierre<br />

Jean Ristil<br />

Col<strong>la</strong>borateurs<br />

Marie-Célie Agnant<br />

J. Fatal Piard<br />

Catherine Charlemagne<br />

Pierre L. Florestal<br />

Yves Camille<br />

Jean-C<strong>la</strong>ude Cajou<br />

Didier Leb<strong>la</strong>nc<br />

Jacques Elie Leb<strong>la</strong>nc<br />

Roger Leduc<br />

Joël Léon<br />

C<strong>la</strong>udel C. Loiseau<br />

Anthony Mompérousse<br />

Dr. Antoine Fritz Pierre<br />

Jackson Rateau<br />

Eddy Toussaint<br />

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2<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times


A travers <strong>Haiti</strong><br />

Susan Rice p<strong>la</strong>ide pour le maintien<br />

de <strong>la</strong> MINUSTAH<br />

Par Jackson Rateau<br />

Le jeudi 16 février dernier, lors du<br />

dé<strong>par</strong>t des membres du conseil<br />

de sécurité des Nations Unies qui ont<br />

passé 3 jours en Haïti, dans le cadre<br />

d’une visite d’évaluation du mandat<br />

de <strong>la</strong> MINUSTAH, une centaine de personnes<br />

ont déferlé devant les locaux<br />

de l’Aéroport Toussaint Louverture à<br />

Port-Au-Prince pour manifester contre<br />

<strong>la</strong> présence de <strong>la</strong> force d’occupation<br />

onusienne dans le pays.<br />

Selon les mainfestants qui ont<br />

brandi des pancartes anti MINUSTAH,<br />

les membres du conseil de sécurité de<br />

l’ONU doivent se faire accompagner<br />

<strong>par</strong> leur force de malédiction qui a<br />

causé tant de privations à notre peuple<br />

dont l’épidémie de choléra, le viol de<br />

nos jeunes des deux sexes, <strong>la</strong> torture,<br />

le massacre et un cas de pendaison de<br />

nos concitoyens. Ils ont scandé des<br />

slogans, réc<strong>la</strong>mant Justice et ré<strong>par</strong>ation<br />

pour les victimes du choléra et les<br />

jeunes victimes de viol <strong>par</strong> les agents de<br />

<strong>la</strong> mission. « Nous demandons justice<br />

pour Johnny Jean et Roody Jean, victimes<br />

de viol de <strong>la</strong> <strong>par</strong>t des soldats de <strong>la</strong><br />

MINUSTAH. Nouus demandons aussi<br />

justice pour les milliers de familles, victimes<br />

du choléra », a déc<strong>la</strong>ré un manifestant.<br />

Un autre manifestant, déterminé<br />

à combattre jusqu’au bout cette force<br />

de <strong>la</strong> honte qui domine notre pays a<br />

ainsi affirmé : « Nous n’avons pas be-<br />

Au micro Suzan Rice l’ambassadeure des Etats-Unis à l’ONU, lors du<br />

dé<strong>par</strong>t d’Haïti des membres du conseil de sécurité des Nations Unies<br />

Unis comme un seul homme, les manifestants ont tous déc<strong>la</strong>ré : « Nous<br />

continuons cette manifestation jusqu’à ce que justice soit faite » aux<br />

victimes de <strong>la</strong> force d’occupation<br />

Un navire de marines US<br />

dans <strong>la</strong> rade du Cap-Haïtien<br />

soin de <strong>la</strong> MINUSTAH. C’est une force<br />

qui viole et qui donne des ma<strong>la</strong>dies<br />

comme le choléra au peuple haïtien.<br />

Nous demandons au conseil de sécurité<br />

de débarrasser le pays de cette mission<br />

criminelle».<br />

Unis comme un seul homme,<br />

les manifestants ont tous déc<strong>la</strong>ré : «<br />

Nous continuons cette manifestation<br />

jusqu’à ce que justice soit faite ». Susan<br />

Le navire HSV2 SWIFT qui est<br />

en Haïti, <strong>la</strong> dernière étape de son<br />

itinéraire, dans le cadre d’une<br />

mission humanitaire de 3 semaines,<br />

a déjà visité le Salvador, le Panama,<br />

le Pérou et le Guatéma<strong>la</strong><br />

Le mercredi 15 février dernier, un<br />

navire de <strong>la</strong> marine américaine du<br />

nom de HSV2 SWIFT a jeté l’ancre<br />

dans <strong>la</strong> rade du Cap-Haïtien. Selon<br />

les représentants du gouvernement<br />

des Etats Unis en Haïti, l’arrivée<br />

de ce bateau correspond à une dynamique<br />

de franche col<strong>la</strong>boration entre<br />

les autorités américaines et haïtiennes<br />

dans le cadre de <strong>la</strong> mission du<br />

commandement Sud des Etats Unis<br />

dénommé « Partnership Station 2012<br />

SPS 12 ». Le navire HSV2 SWIFT qui<br />

est en Haïti, <strong>la</strong> dernière étape de son<br />

itinéraire, dans le cadre d’une mission<br />

humanitaire de 3 semaines, a<br />

déjà visité le Salvador, le Panama, le<br />

Pérou et le Guatéma<strong>la</strong>.<br />

Le lendemain de son stationnement<br />

(16 février 2012), il a<br />

débarqué des matériels médicaux<br />

et humanitaires, l’équiva<strong>la</strong>nt de 4<br />

millions de dol<strong>la</strong>rs US. Ces matériels<br />

qui ont été envoyés <strong>par</strong> le programme<br />

de <strong>la</strong> marine américaine du<br />

nom de « Project Handc<strong>la</strong>sp » seront<br />

distribués à certaines ONG, des institutions<br />

médicales et aux écoles des<br />

communes de Mireba<strong>la</strong>is et du Cap-<br />

Haïtien.<br />

Mais, deux segments de <strong>la</strong><br />

mission du navire considérés comme<br />

suspicieux pour plus d’un, sont<br />

: l’organisation d’une session de<br />

formation pour l’unité de <strong>la</strong> garde<br />

côtière de <strong>la</strong> PNH et l’appui au projet<br />

du <strong>par</strong>c industriel de Caracol.<br />

Ce vaisseau de marines US fort<br />

d’un personnel de 90 marines à bord,<br />

est arrivé en Haïti à un moment où<br />

<strong>la</strong> situation du pays est très troublée.<br />

Rice pour sa <strong>par</strong>t, vou<strong>la</strong>nt faire passer<br />

le message de son gouvernement au<br />

peuple haitien, a fait cette déc<strong>la</strong>ration<br />

:« Nous sommes conscients que certaines<br />

personnes veulent le dé<strong>par</strong>t de<br />

<strong>la</strong> MINUSTAH, cependant, je dois dire<br />

que beaucoup d’autres personnes à Miragoâne,<br />

à Léogâne et à Port-Au-Prince<br />

pensent que <strong>la</strong> MINUSTAH continue de<br />

faire ce travail important ».<br />

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Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 3


La Macoutisation de l’Etat <strong>par</strong> Martelly<br />

Par Kim Ives<br />

...Pendant ces derniers mois,<br />

tandis que les manchettes pointaient<br />

ailleurs, le président haïtien Michel<br />

Martelly discrètement était en train de<br />

ressusciter l’ap<strong>par</strong>eil de renseignements<br />

et de sécurité qui existait pendant le régime<br />

militaire néo-duvaliériste en Haïti<br />

(1986-90) et qui a servi à encadrer les<br />

coups d’Etat de 1991-94 et de 2004-<br />

06.<br />

Martelly a p<strong>la</strong>cé à des postes clés<br />

de <strong>la</strong> sécurité des anciens officiers de<br />

l’armée haïtienne, des policiers, et des<br />

<strong>par</strong>amilitaires des escadrons de <strong>la</strong> mort,<br />

dont un grand nombre faisaient <strong>par</strong>ti de<br />

<strong>la</strong> petite force «rebelle» qui a été à <strong>la</strong> tête<br />

du coup d’État du 29 février 2004.<br />

Pendant ce temps, des anciens<br />

soldats, et des aspirants, qui ont suivi<br />

une formation dans à peu près dix différents<br />

camps militaires autour d’Haïti,<br />

ont commencé à se révolter <strong>la</strong> semaine<br />

dernière pour exiger que l’armée haïtienne<br />

soit officiellement rétablie, ce<br />

qui était une promesse de campagne de<br />

Martelly.<br />

Il existe également des rapports<br />

crédibles selon lesquels Martelly rassemble<br />

à Miami une « équipe de tueurs<br />

» militarisée, dirigée et montée <strong>par</strong> des<br />

Américains d’origine haïtienne qui ont<br />

servi dans l’armée américaine. Une<br />

source bien p<strong>la</strong>cée a dévoilé à Haïti<br />

Liberté que les soldats américains d’origine<br />

haïtienne cibleront certains sénateurs<br />

qui sont très critiques du président.<br />

Un des développements le plus<br />

inquiétant est <strong>la</strong> restauration <strong>par</strong> Martelly<br />

du Service d’intelligence nationale<br />

(SIN), qui avait été une unité<br />

d’espionnage des Forces armées d’Haïti<br />

(FAD’H) créée et financée <strong>par</strong> <strong>la</strong> CIA en<br />

1986 sous <strong>la</strong> junte militaire des généraux<br />

Henri Namphy et Williams Rega<strong>la</strong>.<br />

L’unité, bien que formée soi-disant pour<br />

<strong>la</strong> lutte contre les stupéfiants, s’est «<br />

engagée dans le trafic de drogue et <strong>la</strong><br />

violence politique », a écrit à Kathleen<br />

Marie Whitney dans son long article de<br />

1996 « SIN, le FRAPH, et <strong>la</strong> CIA: les<br />

activités c<strong>la</strong>ndestines des Etats-Unis<br />

en Haïti » <strong>par</strong>u dans le Southwestern<br />

Journal of Law and Trade in the Americas.<br />

« Toutefois, <strong>la</strong> CIA a continué de<br />

donner jusqu’à 1 million de dol<strong>la</strong>rs <strong>par</strong><br />

an pour le SIN, responsable de l’utilisation<br />

de leur formation <strong>par</strong> <strong>la</strong> CIA pour<br />

espionner les <strong>par</strong>tisans de [l’ancien président<br />

Jean-Bertrand] Aristide et pour le<br />

meurtre de jusqu’à 5.000 membres des<br />

mouvements démocratiques de 1986 à<br />

1991. »<br />

« L’unité a évolué pour devenir<br />

un instrument de terreur politique<br />

dont les officiers à des moments sont<br />

engagés dans le trafic de drogue, disent<br />

les responsables américains et haïtiens<br />

» écrivait Tim Weiner dans le New York<br />

Times du 14 novembre 1993.<br />

Le SIN a été dirigé <strong>par</strong> le colonel<br />

Joseph Baguidy, Jr., qui, en 1987<br />

a conduit les soldats qui ont abattu le<br />

Godwork Noël<br />

militant pour <strong>la</strong> démocratie Yves Volel<br />

alors que seul, il tenait paisiblement<br />

une protestation devant le siège de <strong>la</strong><br />

police de Port-au-Prince, avec en main<br />

<strong>la</strong> Constitution haïtienne.<br />

Le SIN a finalement été dissous<br />

en 1996 <strong>par</strong> l›ancien président René<br />

Préval.<br />

Voici que, Joseph Baguidy, Jr.<br />

est de retour aujourd›hui en tant que<br />

membre de premier p<strong>la</strong>n du SIN nouvellement<br />

rétabli <strong>par</strong> Martelly. Baguidy<br />

a été l›un des fondateurs et dirigeants<br />

d›origine des « rebelles » basés en<br />

République dominicaine durant le second<br />

mandat d›Aristide, selon ce que<br />

des nouveaux câbles de l’Ambassade<br />

américaine de <strong>la</strong> période révèlent. Les<br />

câbles, obtenus en vertu de <strong>la</strong> loi re<strong>la</strong>tive<br />

à <strong>la</strong> Liberté d›accès à l›information,<br />

sont présentés dans le nouveau livre «<br />

Le <strong>par</strong>amilitarisme et l›assaut sur <strong>la</strong> démocratie<br />

en Haïti » <strong>par</strong> Jeb Sprague, qui<br />

devrait être publié plus tard cette année<br />

<strong>par</strong> Monthly Review Press.<br />

Le nouveau SIN est dirigé <strong>par</strong> un<br />

autre ancien colonel de <strong>la</strong> FAd›H, Irvin<br />

Méhu, alias « Ti Méhu », qui a joué un<br />

rôle important dans le coup d›État de<br />

1991 contre Aristide. Dans un jugement<br />

rendu le 15 septembre 2003, le<br />

juge Jean Sénat Fleury avait inculpé<br />

Méhu ainsi que deux autres officiers<br />

des FAd›H – Jackson Joanis et Hérold<br />

Cloiseau – comme « auteurs matériels<br />

» dans l›assassinat du Père Vincent <strong>par</strong><br />

embuscade devant son domicile à Portau-Prince.<br />

Mais près de deux ans plus<br />

tard, une cour d›appel rejetait les accusations<br />

portées contre Joanis (bien que<br />

les juges n’aient jamais nommé Méhu<br />

dans leur jugement) et le dossier pour<br />

prouver le rôle de Méhu dans l’assassinat<br />

du Père Vincent n’a eu aucune suite.<br />

Le Réseau National de Défense<br />

des Droits humains (RNDDH) a<br />

condamné « l’incohérence des juges »<br />

qui ont rejeté le dossier dans un rapport<br />

du 6 Juillet 2005 intitulé « Le Père Jean-<br />

Marie Vincent assassiné une deuxième<br />

fois. »<br />

La décision de <strong>la</strong> Cour d›appel<br />

« constitue un témoignage éloquent<br />

du manque de sérieux qui caractérise<br />

le traitement des dossiers criminels<br />

au niveau de <strong>la</strong> justice », a écrit le<br />

RNDDH. « Le système étale au grand<br />

Jacky Nau<br />

jour son inefficacité et son inefficience.<br />

L›Ordonnance du Juge Sénat FLEURY<br />

renvoyant <strong>par</strong> devant le Tribunal Criminel...<br />

[et] neuf années d›enquêtes réalisées<br />

<strong>par</strong> quatre Juges d›Instruction ont<br />

été réduites à néant <strong>par</strong> le seul fait que<br />

le Greffier n›a pas signé l›Ordonnance<br />

de Clôture. Quelle Justice ! »<br />

La clé du torpil<strong>la</strong>ge du dossier,<br />

d’après le RNDDH, était dans « les<br />

déc<strong>la</strong>rations contradictoires de Youri<br />

LATORTUE », alors un officier de police.<br />

Latortue a bénéficié d’immunité contre<br />

toute poursuite conférée <strong>par</strong> le Tribunal,<br />

pour être un témoin dans l›affaire, mais<br />

il aurait dû être <strong>par</strong>mi les accusés. « En<br />

quoi [ Latortue] a-t-il aidé vraiment le<br />

tribunal puisqu›aucune lumière n›avait<br />

été faite sur le crime ? » a demandé le<br />

rapport du RNDDH. « Quelle disposition<br />

de loi donne compétence au tribunal<br />

pour p<strong>la</strong>cer un témoin au-dessus de<br />

tout soupçon ? Un témoin qui a menti<br />

en plus ! »<br />

La formation d›un service de<br />

renseignement haïtien pour espionner<br />

le mouvement pour <strong>la</strong> démocratie en<br />

Haïti dans les écoles et dans les rues<br />

a été comme un sérieux projet pour<br />

Youri Latortue, qui est maintenant un<br />

puissant sénateur et peut-être le plus<br />

proche allié du président Martelly au<br />

sein du Parlement haïtien. Latortue est<br />

également accusé <strong>par</strong> un témoin d›avoir<br />

mené l’escadron de <strong>la</strong> mort qui a tué le<br />

Père Vincent. Dans les câbles secrets<br />

de l›ambassade américaine fournis <strong>par</strong><br />

l’organisation Wikileaks à Haïti Liberté,<br />

Latortue a été décrit comme un « Mafieux...<br />

vendeur de drogue... Champion<br />

de corruption politique », et « le plus<br />

effrontément corrompu des leaders<br />

politiques haïtiens » (voir Haïti Liberté,<br />

Vol.4, n ° 50, le 29 juin 2011).<br />

Dans un autre câble secret du 6<br />

Juillet 2005, le chargé d›affaires américain<br />

Doug<strong>la</strong>s M. Griffiths a indiqué<br />

que « les rumeurs vont bon train que<br />

le IGOH [gouvernement provisoire<br />

d›Haïti] (et plus <strong>par</strong>ticulièrement Youri<br />

Latortue) est en train de mettre sur pied<br />

une “cellule de renseignement” au sein<br />

du mouvement étudiant à des fins politiques.<br />

»<br />

Pendant ce temps, Martelly a<br />

réintégré d’anciens soldats et chefs de<br />

police comme Godwork «Gogo» Noël<br />

et Jackie Nau dans des positions clés<br />

de sécurité, selon un ancien membre<br />

de sécurité de haut rang, source qui<br />

requiert l›anonymat. Noël et Nau sont<br />

de proches col<strong>la</strong>borateurs de l›ancien<br />

soldat / chef policier Guy Philippe, qui<br />

finalement a été à <strong>la</strong> tête des forces «rebelles»<br />

du putsch de 2004. Tous les trois<br />

hommes faisaient <strong>par</strong>tie d›un groupe officiers<br />

de l›armée haïtienne connu sous<br />

le nom « les Equatoriens, » <strong>par</strong>ce qu›ils<br />

ont été formés durant le coup d›Etat de<br />

1991 à 1994 en Equateur <strong>par</strong> des forces<br />

spéciales américaines et équatoriennes.<br />

Le coup d›Etat terminé en 1994, ils sont<br />

retournés en Haïti et ont été nommés<br />

chefs de police, seulement pour s›enfuir<br />

d›Haïti en Novembre 2000, lorsqu’ils<br />

furent découverts en train de comploter<br />

un coup d›Etat contre l›ancien président<br />

haïtien René Préval.<br />

L›année dernière, Martelly a<br />

cherché à intégrer Noël et Nau dans <strong>la</strong><br />

Police nationale haïtienne (PNH) à nouveau,<br />

selon notre source. Toutefois, le<br />

directeur de <strong>la</strong> PNH Mario Andrésol s›y<br />

est opposé, et aux deux hommes a été<br />

assignée <strong>la</strong> fonction de « conseillers »<br />

à l’Unité Spéciale de Sécurité Générale<br />

du Pa<strong>la</strong>is National (USGPN). Jackie Nau<br />

est également chef de <strong>la</strong> sécurité pour le<br />

Parlement haïtien.<br />

Bien que Noël et Nau ne sont<br />

que des « conseillers », ils sont en fait<br />

les commandants effectifs de l›USGPN.<br />

« L’USGPN, bien que techniquement<br />

faisant <strong>par</strong>ti de <strong>la</strong> police, est sous le<br />

commandement direct du président, »<br />

explique notre source. « Il est simi<strong>la</strong>ire<br />

au cas de [l›ancien agent de l›Institut<br />

international républicain (IRI) qui a joué<br />

un rôle clé dans le coup d›état de 2004]<br />

Stanley Lucas à l›ambassade d›Haïti<br />

à Washington, DC. Le Dé<strong>par</strong>tement<br />

d›Etat américain a rejeté sa désignation<br />

comme ambassadeur, alors que Martelly<br />

l’a envoyé à Washington en tant<br />

que conseiller présidentiel. Mais Lucas<br />

a pris <strong>la</strong> direction de l›ambassade des<br />

mains du chargé d’affaires désigné <strong>par</strong><br />

le ministère des Affaires étrangères et<br />

agit comme ambassadeur de facto. C›est<br />

<strong>la</strong> même situation de Noël et Nau dans<br />

le USGPN. Ils sont tous de factos. »<br />

Pendant ce temps, « les anciens<br />

et prétendus nouveaux militaires des<br />

Forces Armées dissoutes commencent à<br />

perdre patience, en voyant marquer le<br />

pas sur p<strong>la</strong>ce le projet de remobilisation<br />

de l’armée, tel que promis <strong>par</strong> le chef<br />

de l’Etat quand il était en campagne »,<br />

a rapporté l›Agence haïtienne de Presse<br />

le 8 février. « Le sénateur Francisco De<strong>la</strong>cruz<br />

[P<strong>la</strong>teau Central] a signalé également<br />

que des anciens soldats avec leurs<br />

armes ont également repris leur base à<br />

Cerca-<strong>la</strong>-source », dans le P<strong>la</strong>teau Central<br />

d›Haïti.<br />

Le lendemain, « le Ministre de<br />

l’Intérieur, des Collectivités Territoriales<br />

et de <strong>la</strong> Défense Nationale, Me Thierry<br />

MAYARD-PAUL, invitait les militaires<br />

démobilisés ayant investi les camps de<br />

formation de Carrefour et du P<strong>la</strong>teau<br />

central à garder leur calme et à rentrer<br />

chez eux », a signalé l’AHP. « “Le<br />

gouvernement n’a autorisé personne à<br />

investir ces espaces”, a-t-il déc<strong>la</strong>ré ».<br />

Pendant ce temps, le député<br />

Emmanuel Fritz Gerald Bourjolly, viceprésident<br />

de <strong>la</strong> Commission de Justice<br />

et de <strong>la</strong> Sécurité publique, a déc<strong>la</strong>ré que<br />

« nous ne sommes pas d’accord qu’au<br />

nom des soldats démobilisés un groupe<br />

de personnes puisse déambuler armé<br />

dans les rues, tirer, mettre les gens dans<br />

un climat d›insécurité et créer un climat<br />

de terreur », ajoutant que <strong>la</strong> police doit «<br />

arrêter tous ceux qui sont dans les rues<br />

portant des armes illégales ».<br />

Mais davantage d›armes illégales<br />

peuvent arriver en Haïti prochainement.<br />

Une source bien p<strong>la</strong>cée nous dit qu›un<br />

groupe hautement entraîné de vétérans<br />

de guerre américains d›origine haïtienne<br />

arrivera de Miami en Haïti avec<br />

<strong>la</strong> tâche de « neutraliser » les critiques<br />

bien connus du président Martelly. Haïti<br />

Liberté a été incapable de confirmer le<br />

rapport, mais notre source s’est révélée<br />

digne de foi dans le passé.<br />

Le principal obstacle pour rendre<br />

ce nouvel ap<strong>par</strong>eil répressif pleinement<br />

opérationnel, c›est l›argent. « Méhu<br />

se p<strong>la</strong>int qu›il est prêt à se rendre au<br />

travail, mais n›a pas les moyens de le<br />

faire, » rapporte notre source. Méhu a<br />

été un chef de file des anciens soldats,<br />

depuis le coup d›État du 29 Février<br />

2004. Dans une réunion tenue dans <strong>la</strong><br />

ville de Mireba<strong>la</strong>is dans le P<strong>la</strong>teau central<br />

le 25 décembre 2004, « un groupe<br />

d’anciens militaires basé dans le Bas<br />

P<strong>la</strong>teau Central réc<strong>la</strong>me <strong>la</strong> mise sur pied<br />

d’une force spéciale ou force de sécurité<br />

intérimaire », qui serait dirigée <strong>par</strong> «<br />

<strong>la</strong> commission nationale de sécurité ou<br />

encore le nouvel Etat Major », selon <strong>la</strong><br />

Radio Métropole. Parmi les anciens officiers<br />

des FAd›H les soldats ont proposé<br />

pour « nouvel Etat Major »: l›ex-colonel<br />

Irvin Méhu.<br />

En Juin 2011, le RNDDH a envoyé<br />

une lettre ouverte au Président<br />

Martelly lui signa<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> présence de «<br />

plusieurs ex-policiers à <strong>la</strong> moralité douteuse<br />

» dans son entourage. « Plusieurs<br />

ex-policiers dont Godwork Noël, Jacky<br />

Nau, Gilbert Dragon, Carel Alexandre et<br />

Will Dimanche, renvoyés de l›institution<br />

policière, ont intégré votre service de<br />

sécurité alors qu›il pèse sur eux de sérieux<br />

doutes quant à leur implication<br />

présumée dans le trafic illicite de stupéfiants,<br />

<strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion des droits humains<br />

et autres actes répréhensibles », a écrit<br />

le RNDDH.<br />

Méhu, Baguidy, Latortue, Noël<br />

et Nau ne sont que quelques-uns des<br />

visages de premier p<strong>la</strong>n de <strong>la</strong> nouvelle<br />

machine répressive potentielle que le<br />

Président Martelly met en p<strong>la</strong>ce. Il y a<br />

beaucoup de soldats moins connus et<br />

des voyous en cours d›intégration et<br />

de mobilisation aussi. Est-ce <strong>la</strong> restauration<br />

d›un nouveau corps de <strong>la</strong> terreur<br />

et de <strong>la</strong> répression, com<strong>par</strong>able aux<br />

infâmes Volontaires pour <strong>la</strong> sécurité<br />

nationale (VSN), mieux connu comme<br />

Tontons Macoutes?<br />

HAÏTI EN ONDES &<br />

SÉRUM VÉRITÉ<br />

Tous les dimanches de 2 h à 4 h p.m.<br />

Deux heures d’information et d’analyse<br />

politiques animées <strong>par</strong> des journalistes<br />

chevronnés haïtiens à <strong>la</strong> pointe de<br />

l’actualité tels:<br />

Jean Elie Th. Pierre-Louis, Guy Dorvil,<br />

Dorsainvil Bewit, C<strong>la</strong>udy Jean-Jacques,<br />

Jean Laurent Nelson, et pour Haïti<br />

Liberté, Kim Ives.<br />

En direct avec Bénédict Gilot depuis Haïti.<br />

Soyez à l’écoute sur Radyo Panou &<br />

Radyo Inite.<br />

RENCONTRE<br />

DE RÉFLEXION<br />

Dans l’objectif d’une réflexion<br />

profonde sur <strong>la</strong> conjoncture<br />

politique actuelle de notre pays,<br />

le Mouvement Progressiste<br />

pour le Développement d’Haïti<br />

(MPDH) vous invite le samedi<br />

10 mars 2012,<br />

dès 6 : 30H PM, à une grande<br />

rencontre au local d’Haïti<br />

Liberté sis au 1583 Albany ave,<br />

Brooklyn NY 11210.<br />

Soyez avec nous pour <strong>la</strong> pleine<br />

réussite de cette rencontre.<br />

Pour info :<br />

718 421 0162<br />

Jackson Rateau<br />

Secrétaire général<br />

Book signing for the new memoir<br />

The Children of Injustice:<br />

One <strong>Haiti</strong>an Canadian Woman’s Memoir of Healing<br />

by Ruth Auguste<br />

Saturday, March 24, 2012 - 6 p.m.<br />

Grenadier Books<br />

1583 Albany Avenue, Brooklyn, NY 11210<br />

The Children of Injustice: One <strong>Haiti</strong>an Canadian Woman’s Memoir<br />

of Healing is a haunting new autobiography by Ruth Auguste,<br />

internationally renowned women’s advocate. The firsthand<br />

account follows Auguste’s poverty-stricken childhood during the<br />

darkest days of the Duvaliers’ reign of terror over <strong>Haiti</strong> in the<br />

1960s, 70s, and 80s. The book takes readers into Auguste’s<br />

childhood home, where she watched her mother suffer horrible<br />

physical and emotional abuses at the hands of her stepfather<br />

before she herself became the victim of his sexual violence. The<br />

Children of Injustice follows Auguste out of the darkness of her<br />

childhood to Vancouver, British Columbia, where she rec<strong>la</strong>imed<br />

her voice as a woman and a survivor.<br />

For more information, call 718.421.0162<br />

RADIO<br />

PA NOU<br />

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www.radyopanou.com<br />

Depuis 2002<br />

• Nouvelles<br />

• Analyse<br />

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Fondateur: Jude Joseph<br />

Bureau:<br />

(718) 940- 3861<br />

Studio:<br />

(718) 701- 0220 • (718) 856- 8702<br />

(718) 928- 7022 • (718) 462- 0992<br />

(718) 469- 8511<br />

4<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012


Twa fèy, Twa rasin O!<br />

Tantine Zaza<br />

«Ce pays de <strong>la</strong> démémoire est descendu<br />

si bas…»<br />

Marie-Célie Agnant<br />

Par Fanfan La Tulipe<br />

’était pendant l’horreur d’une<br />

«C profonde nuit» baignée de<br />

vapeurs d’alcool et de fumées de<br />

cigarettes. Ma Tantine Zaza chérie<br />

«devant moi s’est montrée, comme<br />

au jour de sa mort, pompeusement<br />

<strong>par</strong>ée», sauf qu’elle avait les yeux<br />

rouges d’Erzulie qui rou<strong>la</strong>ient des<br />

éc<strong>la</strong>irs de colère et de rage contenue.<br />

Elle déambu<strong>la</strong>it un peu comme Défilée,<br />

chantant d’une voix énergique<br />

: grenadiers, à l’assaut ! Horreur, elle<br />

semb<strong>la</strong>it poursuivie <strong>par</strong> une meute<br />

d’horribles squelettes habillés de<br />

gros bleu <strong>par</strong>mi lesquels j’ai pu distinguer<br />

Madame Max Adolphe bras<br />

dessus bras dessous avec Bòs Pent,<br />

Eloïs Maître à califourchon sur le dos<br />

de Gracia Jacques, Luc Désyr à quatre<br />

pattes comme un cochon suivi de<br />

près <strong>par</strong> Ti Bobo qui lui baisait le cul.<br />

Au fur et à mesure qu’avançait<br />

Tantine Zaza et qu’elle chantait avec<br />

plus de détermination, <strong>la</strong> meute de<br />

squelettes aux os spongieux, vermoulus<br />

de tuberculose, grossissait et<br />

<strong>par</strong>mi eux je pouvais distinguer Clovis<br />

Désinor, Emmanuel Orcel, Roger<br />

Lafontant, Breton C<strong>la</strong>ude, Luckner<br />

Cambronne. S’y mê<strong>la</strong>ient quelques<br />

kretyen vivan, en chair et en os,<br />

Joseph Baguidy, Jackson Joanis, Irvin<br />

Méhu, Jean Tassy, Franck Romain,<br />

Fritz Cinéas, Max Dominique (le<br />

militaire), presque tous affligés d’un<br />

dipopo quelconque : insuffisance<br />

pulmonaire en voie d’aggravation ;<br />

troubles du rythme cardiaque nécessitant<br />

un pacemaker ; <strong>la</strong>pipi incurable<br />

d’origine idiopathique, c›est-à-dire<br />

inconnue ; salivation incontrô<strong>la</strong>ble<br />

; éructations acides incoercibles ;<br />

incontinence urinaire sénile ; ‘‘écoulement’’<br />

chronique résistant aux<br />

antibiotiques ; incontinence fécale<br />

occasionnelle d’origine nerveuse ;<br />

début de maklouklou ; atrophie testicu<strong>la</strong>ire<br />

bi<strong>la</strong>térale et irréversible, avec<br />

mort de ‘‘<strong>la</strong> chose’’, pour ne citer que<br />

ces problèmes.<br />

«Tremble ! m’a dit Tantine<br />

Zaza, tremble, pitit gason m. Le<br />

fils adultérin politique de Papa<br />

Doc, Micky le Fou, a pris d’assaut<br />

le pouvoir présidentiel grâce aux<br />

Regardez ça ! Un président en chemise débraillée, transpirant comme<br />

Nòg Bouki, en tête d’une bann apye. Triste mais vrai.<br />

Le président Estimé ou le président Roy doivent se<br />

retourner dans leurs tombes<br />

menaces du caïman étoilé à l’adresse<br />

du président d’un Conseil Electoral,<br />

provisoire de façon permanente.<br />

C’est ainsi que le malotru a pu évincer<br />

son adversaire, une septuagénaire<br />

bien élevée qui arborait casquette<br />

devan dèyè pendant <strong>la</strong> campagne<br />

électorale. Depuis son avènement<br />

au pouvoir, Micky n’a cessé de<br />

causer des inquiétudes comme quoi<br />

tèt <strong>la</strong> pa ta bon. Sautes d’humeur,<br />

comportements imprévisibles et<br />

décapants, dérives ordurières de<br />

<strong>la</strong>ngage ont donné des sueurs<br />

froides aux journalistes haïtiens<br />

qui récemment ont été victimes de<br />

tuiperies agrémentées de discrets<br />

postillons. Tremble ! pitit gason m, je<br />

te p<strong>la</strong>ins de tomber sous <strong>la</strong> violence<br />

de ses griffes redoutables d’ancien<br />

ninja jean-c<strong>la</strong>udiste-FRAPHiste».<br />

«Comme tu le vois, pitit gason<br />

m, Micky le Fou n’a rien perdu de<br />

son sansal de musicien dévoyé. Il<br />

est toujours d’humeur provocatrice<br />

et batailleuse, toujours porté à <strong>la</strong><br />

confrontation, li toujou sou goumen.<br />

Il ne respecte personne, étant <strong>par</strong><br />

nature impulsif et violent et n’ayant<br />

pas eu une bonne éducation qui<br />

aurait pu tempérer ses emportements<br />

de ti vakabon. N’ayant jamais pu<br />

durant son adolescence avoir une<br />

re<strong>la</strong>tion mature avec les femmes, il<br />

est frustré et sublime ses frustrations<br />

dans le p<strong>la</strong>isir malsain de prendre<br />

pour cible de ses injures le sexe de<br />

nos mères. Et en bon goujat, en<br />

vrai mufle qu’il est, il se permet à<br />

n’importe quel moment d’insulter<br />

journalistes, <strong>par</strong>lementaires ou col<strong>la</strong>borateurs<br />

en s’en prenant au sexe de<br />

leur mère».<br />

Dans sa colère, Tantine Zaza<br />

traitait Micky le Fou de mauvais garnement<br />

immature, infantile, qui pour<br />

se sentir satisfait se réfugie dans<br />

le fèwè, l’agitation vécue comme<br />

action. Zaza lui reprochait de vouloir<br />

jouer tous les rôles, de faire <strong>la</strong><br />

mouche du coche sans jamais rien<br />

délivrer. Parfois, je l’entendais s’en<br />

prendre à Micky Foufou, ou tout<br />

simplement à Foufou, le traitant de<br />

gaspilleur, bambocheur, débauché,<br />

dévoyé, dégénéré, personnage dissolu<br />

et deregle, irresponsable, insensé,<br />

fortement troublé, perturbé, même<br />

détraqué. «Tremble, pitit mwen, il<br />

n’est qu’à ses débuts de malfaisance,<br />

de fourberie et de scélératesse».<br />

Je voyais Zaza accélérant le<br />

pas, car <strong>la</strong> meute de squelettes ambu<strong>la</strong>nts<br />

<strong>la</strong> talonnait de plus près.<br />

Elle pressait le pas d’autant que tous<br />

ces tuberculeux toussaient, toussotaient,<br />

toussail<strong>la</strong>ient, crachotaient,<br />

crachouil<strong>la</strong>ient, crachouillotaient,<br />

empestant et contaminant l’air de<br />

leurs bacilles. Zaza n’en avait pourtant<br />

pas peur, se retournant à tout<br />

instant et les accusant de bourreaux,<br />

tortionnaires, exécuteurs de basses<br />

et sales besognes, assassins, asasen<br />

granrak, tueurs à gages, sanzave,<br />

sa<strong>la</strong>uds, salo<strong>par</strong>ds, criminels, malfaiteurs,<br />

scélérats, fils de putes, filles<br />

de putes, bon fanmi Foufou.<br />

«Tremble ! pitit Dessalines<br />

mwen an, tremble, <strong>par</strong>ce que<br />

l’énergumène est méchant dans<br />

l’âme. En plus de son sang sale, il a<br />

le sang hostile aux choses de l’esprit,<br />

à tout ce qui relève de l’intellectualité<br />

qu’il assimile, comme son mentor<br />

Papa Doc, au communisme. C’est<br />

un débile mental en quelque sorte,<br />

quoique vindicatif et rancunier. Tel<br />

député de Tabarre et tel sénateur<br />

de l’Ouest en ont déjà été victimes.<br />

D’ailleurs, nombre de <strong>par</strong>lementaires<br />

ont eu aussi à subir ses accès de<br />

violence verbale gynécotrope sans<br />

pouvoir vraiment lui faire face sauf<br />

à rendre des lieux publics ou des<br />

maisons privées de vrais marchés<br />

aux poissons».<br />

«Surveille tes os, m’a dit<br />

Zaza. L’animal n’est pas simple. En<br />

chœur, toute <strong>la</strong> nation doit dénoncer<br />

<strong>la</strong> manœuvre souterraine de Foufou<br />

p<strong>la</strong>çant cyniquement à des postes de<br />

pouvoir des bourreaux notoires, des<br />

assassins, des trafiquants de drogue<br />

et autres éléments corrompus,<br />

avec <strong>la</strong> complicité tacite des gwo<br />

zouzounn de notre répugnante élite,<br />

de <strong>par</strong>lementaires vénaux, de juges<br />

et avocats corrompus et tyoul de <strong>la</strong><br />

présidence, sans oublier le couple<br />

Clinton et les ambassadeurs des<br />

‘‘pays amis’’».<br />

«Pitit gason m, il faut alerter<br />

l’opinion psychiatrique nationale<br />

et internationale que le pays est à<br />

<strong>la</strong> merci d’un garnement toc qui<br />

décide de tout au gré de ses pulsions<br />

quasi pathologiques, <strong>par</strong> exemple<br />

de collecter de l’argent à <strong>par</strong>tir des<br />

envois d’argent de <strong>la</strong> diaspora, sans<br />

consulter le <strong>par</strong>lement, sans faire<br />

savoir qui gère les fonds, quand<br />

et comment. Un zig toctoc qui<br />

aujourd’hui tuipe <strong>la</strong> presse et demain<br />

refuse de lui répondre <strong>par</strong>ce qu’il en<br />

aurait peur (sic), peur qu’on le mette<br />

en charpie à une émission popu<strong>la</strong>ire<br />

de fin de semaine, sur Radio Caraïbe.<br />

Un zigoto toqué qui a perdu tout<br />

décorum et tout sens de <strong>la</strong> dignité<br />

attachée à <strong>la</strong> position qu’il occupe en<br />

gagnant les rues, chemise débraillée,<br />

transpirant à grosses gouttes, à <strong>la</strong><br />

tête d’une bann rara».<br />

«Tremble ! Pitit nasyon an,<br />

rassemble les forces vives du pays<br />

car Papa Doc est en voie d’être<br />

réhabilité <strong>par</strong> les hommes en kaki qui<br />

s’entraînent et défilent en armes sans<br />

se gêner, <strong>par</strong> les hommes en bleu<br />

avec au cou leurs fou<strong>la</strong>rds rouges,<br />

tous avec <strong>la</strong> complicité de Micky le<br />

Fou qui rêve d’une armée pressecouilles,<br />

de généraux à décorer pour<br />

«services rendus à <strong>la</strong> patrie». Je vois<br />

déjà <strong>la</strong> ‘‘reconstruction’’ de Fort-<br />

Dimanche, j’entends déjà des cris<br />

montant des geôles gérées <strong>par</strong> les<br />

Baguidy et les Romain, deux affreux<br />

recyclés dans <strong>la</strong> nouvelle chaîne de<br />

violence macouto-duvaliériste, je<br />

pressens que bientôt les miliciens<br />

de Madame Adolphe (que son âme<br />

brûle en enfer !) vont refaire surface<br />

sur <strong>la</strong> cour du pa<strong>la</strong>is national lors<br />

d’un ‘‘défilé bleu’’ avec à leur tête<br />

Foufou l’intrépide. Drôle de Foufou,<br />

drôle de fou».<br />

«Tremble ! pitit gason m nan.<br />

Foufou a perdu les pédales au point<br />

de faire le pitre, le bouffon, à Jacmel<br />

en s’offrant un ‘‘débat démocratique’’<br />

au cours duquel il a ‘‘débattu’’ avec<br />

le sénateur Bien-Aimé du statut de<br />

son passeport qu’il ne livrera qu’à<br />

<strong>la</strong> fin de son quinquennat. Tremble<br />

! Vois-tu toute l’effervescence qu’il<br />

a créée en face et à l’intérieur de <strong>la</strong><br />

Faculté d’Ethnologie, cette semaine :<br />

tirs inconsidérés et dangereux de ses<br />

sbires, <strong>la</strong>ncement de pierres, bris de<br />

vitres de voitures. Une violence que<br />

Foufou n’hésitera pas à déclencher<br />

si jamais ses nationalités étrangères<br />

présumées sont prouvées et si le<br />

<strong>par</strong>lement prenait les dispositions<br />

nécessaires pour mettre à exécution<br />

les prescrits de <strong>la</strong> Constitution. Une<br />

violence à <strong>la</strong> Jacques Fourcand,<br />

himma<strong>la</strong>yate».<br />

Après que Tantine Zaza m’a<br />

prodigué ses mises en garde, j’ai cru<br />

voir se pencher vers moi son ombre<br />

majestueuse. Et alors que je lui tendais<br />

les bras pour les passer autour<br />

de son cou et <strong>la</strong> serrer bien fort contre<br />

moi, j’ai entendu souffler une forte<br />

bourrasque, et j’ai vu venir des centaines<br />

de milliers de jeunes organisés<br />

en «Bataillons de Défense du Peuple»<br />

qui ont chassé les squelettes et les<br />

quelques «kretyen vivan» à coups de<br />

kokomakak et de rigwaz. Ce fut une<br />

fuite éperdue des assassins dont les<br />

cris de bêtes féroces traquées finirent<br />

<strong>par</strong> me réveiller en sursaut. Ouf !<br />

C’est toujours ainsi. Aswè, depi<br />

w tande m manje wonma, fò m toujou<br />

fè kochma.<br />

Director: Florence Comeau<br />

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107 Kenilworth P<strong>la</strong>ce<br />

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et amis à un Grand Dîner dansant qu’il organise le Samedi<br />

28 Avril 2012, à l’auditorium de CW Mixon New Life Center, situé<br />

au 112-50 Springfield Blvd, Queens Vil<strong>la</strong>ge, NY 11429, de 9h du<br />

soir à 3h du matin.<br />

Enorme est l’ampleur de notre travail de pré<strong>par</strong>ation et de<br />

diffusion du journal sans oublier les lourdes dépenses liées au<br />

loyer et aux services d’entretien. Venez donc tous manifester<br />

votre solidarité et nous aider à maintenir le journal en vie, en<br />

<strong>par</strong>ticipant joyeusement<br />

à cette soirée du 28 avril.<br />

Ambiance musicale variée agrémentée de <strong>la</strong> meilleure<br />

cuisine du pays.<br />

Admission : $50.00 <strong>par</strong> personne<br />

Information : 718-421-0162<br />

Ce dîner dansant est patronné <strong>par</strong> Interlink Trans<strong>la</strong>tion Services,<br />

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Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 5


Kwonik Kreyòl<br />

Entèvyou Maryse Narcisse ak Jounal Ayiti Libète<br />

Nan mwa Janvye ki sot pase a, Maryse<br />

Narcisse ki se manm kòdinasyon pati<br />

Fanmi Lava<strong>la</strong>s, te fè yon ti vizit nan<br />

Nouyòk, li te tou pwofite fè yon ti kozman<br />

nan telefòn ak jounalis Kim Ives<br />

pou Ayiti Libète<br />

Kim : Bonjou Maryse, kòman ou ye ?<br />

nou pap pèdi tan, n ap antre nan kesyon<br />

yo, ki pwogram pati a genyen pou<br />

mwa k ap vini yo nan ane 2012 <strong>la</strong>?<br />

Maryse Narcisse : Mwen salye w tou<br />

Kim, premye travay n ap fè depi retou<br />

prezidan Aristide, se ranfòse estrikti nou<br />

sou tout peyi a, depi « Ti Fanmi » yo, pase<br />

nan kòdinasyon yo, rive jis nan estrikti<br />

komisyon pèmanan yo. Gen kòdinasyon<br />

depatmantal pwovizwa ki mete anp<strong>la</strong>s<br />

k ap travay sou kesyon kongrè pou<br />

miltiplye Ti Fanmi yo, mobilize yo. Se<br />

yomenm tou ki responsab mach pati<br />

a nan depatman. Nou fè tout sa nou<br />

kapab pou tèt ansanm sa, eslogan nou<br />

an “Yon sèl nou fèb, ansanm nou fò,<br />

ansanm ansanm nou se <strong>la</strong>va<strong>la</strong>s » pou<br />

l tounen yon reyalite ki se rasanble fòs<br />

nou, mete fòs nou ansanm pou nou<br />

ale nan kongrè, pou nou patisipe nan<br />

eleksyon.<br />

Anmenmtan tou, sa mande pou<br />

gen yon mizajou sou liv b<strong>la</strong>n òganizasyon<br />

an. Se yon travay k ap fè anmenmtan<br />

ak pwogram òganizasyon an. Nou<br />

pral nan eleksyon, fòk omwen nou konnen<br />

kisa nou pral vann, fòk kandida yo<br />

kapab vann pwogram pati a, pale sou<br />

li e<strong>la</strong>triye.<br />

Kim : Avèk pwogram sa a kilè ou panse<br />

kongrè a kapab fèt?<br />

M.N : Pou nou fè kongrè nasyonal <strong>la</strong>,<br />

fòk kongrè depatmantal yo kapab fèt. Se<br />

sou sa kounye a n ap travay, nou panko<br />

gen ka<strong>la</strong>ndriye kongrè yo nan chak<br />

depatman. Nou pral gen pou n vizite<br />

chak depatman pou nou wè sante Ti<br />

Fanmi yo, pou nou fè mizanp<strong>la</strong>s estrikti<br />

yo paske ou konnen fòk gen mizanp<strong>la</strong>s<br />

kòdinasyon seksyon kominal,<br />

kòdinasyon kominal ak kòdinasyon<br />

depatmantal.<br />

Kim : Ou panse se yon pwosesis ki ka<br />

rive nan yon kongrè nasyonal avan fen<br />

ane a ?<br />

M.N : Mwen panse avan fen ane a. Nou<br />

ta swete li pa depase premye 6 mwa<br />

yo. Epi nou pral fè tout bagay paske<br />

se yon travay enòm, travay mizanp<strong>la</strong>s<br />

kòdinasyon pwovizwa a se pat yon<br />

ti travay li te ye, li kenbe kanmenm<br />

estrateji nou ki se rasanbleman, linite,<br />

tèt ansanm. Se te vrèman kòlmate<br />

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brèch, kòlmate pwoblèm, mete tout<br />

moun ansanm. Mwen panse gen yon<br />

gwo pa ki fèt deja. Ou santi l deja onivo<br />

depatman yo. Fanmi Lava<strong>la</strong>s prezan,<br />

nan tout seksyon kominal, nan tout<br />

komin, nan tout depatman yo anjeneral.<br />

Kim : Ki wòl prezidan Aristide jwe nan<br />

kesyon sa yo ? Eske li ba w lidèchip<br />

<strong>la</strong> nèt oubyen l ap jwe yon wòl toujou<br />

limenm?<br />

M.N : Li di l anvan li te vini, li vle jwe<br />

yon wòl konseye pou òganizasyon an.<br />

Li bay tan l sitou ak edikasyon e nou<br />

kapab wè rezilta yo piske inivèsite<br />

louvri, lekòl medsin ap fonksyone depi<br />

27 septanm. Lè ou gade chat Fanmi<br />

Lava<strong>la</strong>s <strong>la</strong>, gen komite egzekitif <strong>la</strong>,<br />

<strong>la</strong>dan l gen reprezantan nasyonal <strong>la</strong>,<br />

mwen menm m ap kòwòdone komite<br />

egzekitif òganizasyon an.<br />

Kim : Ki pozisyon pati a genyen sou<br />

politik prezidan Martelly ap mennen<br />

nan peyi a jodi a ?<br />

M.N : Nou pat patisipe nan eleksyon<br />

yo, yo te eskli nou nan pwosesis <strong>la</strong>.<br />

Nou vle kenbe wòl nou, misyon nou<br />

ki se akonpaye pèp <strong>la</strong> nan konba l ap<br />

mennen kont esklizyon, konba pou<br />

kondisyon <strong>la</strong>vi l chanje. Nou rete <strong>la</strong>. Yo<br />

pale sou edikasyon, yo fè anpil pwomès<br />

nan edikasyon, men noumenm Fanmi<br />

Lava<strong>la</strong>s ki sou teren an k ap kotwaye<br />

anpil fanmi ki nan sitiyasyon difisil,<br />

nou te obseve 3 mwa apre lekòl <strong>la</strong><br />

louvri, gen anpil timoun ki pat rive al<br />

lekòl. Bagay <strong>la</strong> pa reyisi fèt jisteman jan<br />

li ta dwe fèt. Noumenm nou kwè nan<br />

edikasyon, raple w edikasyon se te yon<br />

priyorite gouvènman <strong>la</strong>va<strong>la</strong>s <strong>la</strong>. M pa<br />

bezwen reprann pou ou kantite lekòl<br />

ki te konstwi, pwofesè ki te fòme e nou<br />

pat wè lekòl <strong>la</strong> tankou sèlman al chita<br />

nan yon sal lekòl, nou te wè nesesite,<br />

nan yon peyi kote sitiyasyon ekonomik,<br />

sosyal <strong>la</strong>, majorite popi<strong>la</strong>syon an difisil,<br />

pou fè timoun yo jwenn yon p<strong>la</strong> cho nan<br />

k<strong>la</strong>s <strong>la</strong> ki ka pèmèt li aprann pi byen, se<br />

te yon bagay enpòtan. Bis eskolè pou<br />

transpòtasyon, paske jiskaprezan ou ka<br />

wè an Ayiti, timoun ap desann apye ap<br />

mache long distans pou al lekòl. Donk<br />

lè timoun nan rive lekòl <strong>la</strong>, li te deja<br />

tou fatige epi li pa manje. Donk jodi a<br />

nou panse revandikasyon sa a majorite<br />

a genyen, se yon revandikasyon ki<br />

jis paske malerezman sa ki rive, kriz<br />

politik <strong>la</strong> vin kache anpil sitiyasyon nan<br />

peyi a, kote kriz politik sou kriz politik.<br />

Mwen panse wòl nou se kontinye <strong>la</strong>,<br />

kontinye kanpe a kote majorite a pou<br />

nou akonpaye l.<br />

Kim : Nou note ane sa a Fanmi<br />

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Maryse Narcisse, kòwòdonatè komite egzekitif Fanmi Lava<strong>la</strong>s, nan<br />

woumble pati a te fe nan Brooklyn 7 janvye 2012<br />

Lava<strong>la</strong>s pa fè anpil dek<strong>la</strong>rasyon, ni<br />

pran pozisyon li te konn pran pandan<br />

koudeta a, ni pandan lè prezidan Preval<br />

te <strong>la</strong>, avan retou prezidan Aristide.<br />

Ane sa a prezidan Aristide pa fè mesaj<br />

fendane li abitye fè. Eske gen yon rezon<br />

pou sa ?<br />

M.N : Mwen pap di nou fè mwens<br />

dek<strong>la</strong>rasyon. Nou fè dek<strong>la</strong>rasyon nan<br />

kèk ka byen presi. N ap eseye mete plis<br />

disiplin tou anndan òganizasyon an<br />

pou chak fwa gen yon entèvansyon,<br />

tout moun entèvni sou menm pwen<br />

an. Donk se òganize, estriktire, nou<br />

mete anpil anfaz sou pati sa a, men<br />

nou pa janm sispann jwe wòl nou nan<br />

akonpaye popi<strong>la</strong>syon an. Pou nou se sa<br />

ki pi enpòtan, se pale lè li nesesè, pale lè<br />

gen yon pwoblèm. Nou pale sou kesyon<br />

kriz yo, pale sou kesyon k ap kache yon<br />

bann pwoblèm grav nan peyi a, dènye<br />

mwa sa yo gen yon sitiyasyon mizè ak<br />

grangou ki anpire. Nou pale sou sa, nou<br />

denonse sitiyasyon an. Men wòl nou<br />

se kanpe akote popi<strong>la</strong>syon an pou nou<br />

akonpaye l.<br />

Kim : Nou te note ouvèti Inivèsite<br />

Fondasyon Aristide ki se yon gwo<br />

pa pou peyi a, men li te fèt san gran<br />

seremoni, nan yon fason diskrè. Eske<br />

ou ka di pou kisa ?<br />

M.N : Mwen panse se te yon bon<br />

desizyon, nou pa ka jodi a nan yon<br />

peyi kote gen yon bezwen enòm nan<br />

edikasyon pou nou ta me<strong>la</strong>nje politik<br />

avèk edikasyon. Inivèsite a louvri, se<br />

te sa objektif <strong>la</strong>, e objektif <strong>la</strong> atenn.<br />

Objektif <strong>la</strong> se pat fè yon gwo woumble<br />

pou di inivèsite a t ap louvri. Noumenm<br />

sousi pa n, se te pat me<strong>la</strong>nje politik avèk<br />

edikasyon.<br />

Nou pa ka anpeche tou gen moun<br />

ki vin pran woulib politik sou edikasyon.<br />

Wòl nou jodi a nan yon peyi kote<br />

jenès <strong>la</strong> pa gen aksè vrèman ak inivèsite<br />

siperyè, nan yon peyi kote ansanm tout<br />

inivèsite yo pa ofri plis pase 6000 p<strong>la</strong>s<br />

pou etid siperyè. Ou konnen sitiyasyon<br />

an Ayiti, chak ane gen bakaloreya, gen<br />

40 mil timoun ki fini e si se 6000 p<strong>la</strong>s<br />

ki genyen nan inivèsite a, gen apeprè<br />

yon trantèn de milye ki pa gen okenn<br />

kote pou yo ale paske pa gen vrèman<br />

lekòl pwofesyonèl nan peyi a, pa gen<br />

posiblite pou jèn yo menm si li pa gen<br />

aksè a inivèsite pou li al travay. Donk<br />

mwen panse nou pa jwe ak bagay serye<br />

jodi a. Edikasyon se yon bezwen, se yon<br />

nesesite nan peyi a si nou vle avanse, si<br />

nou vle ale vè devlopman peyi a.<br />

Kim : Nou rive nan yon pwen nan peyi<br />

a kote ka gen sipriz nan semèn k ap vini<br />

yo. Nou konnen gen yon dosye paspò k<br />

ap pale nan sena a, ki ka fè nou rive nan<br />

yon sitiyasyon kote pwochènman nou<br />

ka wè eleksyon vini pi vit, si gen yon<br />

chanjman nan gouvènman an. Daprè<br />

Kim Ives/<strong>Haiti</strong> Liberté<br />

konstitisyon an se 90 jou. Eske sa ta<br />

rive pou pati a ta anmezi pou patisipe<br />

nan eleksyon si sa ta rive ?<br />

M.N : Nou tande dek<strong>la</strong>rasyon yo, n<br />

ap tann nan semèn k ap vini yo kisa<br />

Sena a pral prezante a popi<strong>la</strong>syon an.<br />

Noumenm antan responsab politik, n ap<br />

tann anvan nou opine.<br />

Kim : Ou pa bezwen opine nesesèman<br />

sou sa, men eske ou panse pati ta kapab<br />

patisipe, èske li gen mwayen estrikti,<br />

kandida, e<strong>la</strong>triye pou patisipe nan<br />

eleksyon si sa ta fèt nan pwochen 90<br />

jou ?<br />

M.N : Fanmi Lava<strong>la</strong>s pa yon pati ki<br />

<strong>la</strong> sèlman pou eleksyon. Nou wè chak<br />

eleksyon nan peyi a, gen anpil pati<br />

politik ki <strong>par</strong>èt sibitman, sa ki fèt 2 mwa<br />

anvan eleksyon, Fanmi Lava<strong>la</strong>s pa<br />

nan kategori sa. Fanmi Lava<strong>la</strong>s se yon<br />

travay k ap kontinye, se pa yon travay<br />

yon jou, 2 jou anvan eleksyon ni se pa<br />

yon pati ki dis<strong>par</strong>èt apre eleksyon. Ou<br />

wè nou sot pase 7tan apre yon koudeta,<br />

7tan desklizyon, 7tan n ap lite. Nou<br />

ranfòse estrikti nou pou nou al patisipe<br />

nan eleksyon ki pral fèt tankou Kazèk,<br />

tout teritoryal yo, e avèk yon tyè Sena<br />

a. Donk, depi gen eleksyon lib, onèt,<br />

demokratik, n ap patisipe e nou <strong>par</strong>e<br />

pou sa.<br />

Kim : Yèswa nan woumble a, modòd <strong>la</strong><br />

se te Inite.<br />

M.N : Modòd <strong>la</strong> se Inite, tèt ansanm pou<br />

nou rasanble fòs nou, pou nou kapab<br />

<strong>par</strong>e pou nou fè fas ak batay k ap tann<br />

nou an.<br />

Kim : Modòd sa, èske se pou atire yon<br />

seri ansyen manm pati a ki te gentan<br />

janbe nan lòt kouran politik tankou Inite<br />

prezidan Preval, osnon Altènativ elt. ?<br />

M.N : Sa nou kapab di, noumenm nou<br />

te sibi esklizyon. Jodi a n ap goumen<br />

kont esklizyon. Donk nou pa nan fè<br />

esklizyon andedan pati a.<br />

Kim : Gen yon seri ansyen lidè nan<br />

diferan nivo nan pati Lava<strong>la</strong>s ki te rantre<br />

nan Inite, eske yo pral tounen, eske ou<br />

gentan pale avèk yo oubyen eske ou<br />

konnen entansyon yo pou tounen nan<br />

Fanmi Lava<strong>la</strong>s ?<br />

M.N : Nan tout peyi, yon moun gen<br />

dwa deside li nan yon pati. Tankou<br />

isit Ozetazini yon moun gen dwa nan<br />

pati repibliken, li di l ap pase nan pati<br />

demokrat, ou envèsman. Nou se yon<br />

pati politik, gen moun k ap rejwenn<br />

nou. Nou prèt pou nou resevwa nouvo<br />

aderan. Nou <strong>par</strong>e tou pou andedan<br />

òganizasyon an nou kreye jisteman<br />

rasanbleman sa, inite sa, tèt ansanm sa<br />

pou pèmèt nou vanse. Tèt ansanm sa<br />

pa pou senpleman anndan an, savledi<br />

antan yon pati politik, nou estriktire tèt<br />

nou pou nou resevwa nouvo aderan.<br />

Kim : Sou kesyon jijman ansyen<br />

prezidan Jan Klod Divalye, kounye a<br />

gen anpil apèl nan deferan sektè yo ni<br />

nasyonal ni entènasyonal pou li jije. Ki<br />

pozisyon pati a sou jijman sa a ?<br />

M.N : Fanmi Lava<strong>la</strong>s toujou kwè nan<br />

yon eta dedwa. Noumenm nou pa ka<br />

mete nou kòm jij, men si nou kwè nan<br />

yon eta dedwa, <strong>la</strong>jistis limenm dwe fè<br />

travay li. Noumenm nou <strong>la</strong> pou nou<br />

toujou akonpaye popi<strong>la</strong>syon an, pou li<br />

ale jisteman vè yon eta dedwa, yon eta<br />

kote gen jistis pou tout moun.<br />

Kim : Donk ou panse li ta yon bon<br />

bagay ?<br />

M.N : Sa nou panse, se <strong>la</strong>jistis ki pou<br />

prezante ka a, e se <strong>la</strong>jistis ki pou pran<br />

desizyon. Noumenm nou pa ka antan<br />

yon sitwayen pou nou pran desizyon.<br />

Wòl yon sitwayen se fè pledwaye,<br />

revandike. Men se sistèm jidisyè nan<br />

yon eta dedwa ki pou fè travay li gen<br />

pou l fè a.<br />

Kim : Finalman ou menm Maryse<br />

Narcisse, ou sot fè yon rankont avèk<br />

kominote ayisyen yo isit nan Nouyòk,<br />

eske se yon tourne ou pral fè avèk lòt<br />

kominote nan semèn k ap vini ?<br />

M.N : Mwen te gen okazyon jisteman<br />

pou m te ale Boston, Oktòb dènye,<br />

rankontre manm Fanmi Lava<strong>la</strong>s<br />

nan Boston. Nou te gen okazyon<br />

nan moman sa pa sèlman rankontre<br />

kominote ayisyen Fanmi Lava<strong>la</strong>s nan,<br />

gen ayisyen ki pat manm oubyen<br />

senpatizan ki te vin asiste. E nou te gen<br />

gwo sipò sendika City Bus Driver a, nou<br />

te rankontre manm City Hall yo k ap<br />

sipòte lit sa yo avèk lit pèp Ayisyen an.<br />

Yo ba nou yon rezolisyon, mwen panse<br />

se ta yon bon bagay pou rezolisyon an<br />

ta pibliye. E lè m retounen an Ayiti m<br />

ap fè kopi l, pou m voye l ba nou nan<br />

Ayiti Libète, kote yo te panse koudeta<br />

a pat kòrèk e<strong>la</strong>triye. Donk te gen yon<br />

rezolisyon ki te siyen pa majorite manm<br />

City Counsil yo.<br />

Kim : Ou konnen nan ete ki sot pase<br />

a, nou te pibliye yon seri atik ki nan<br />

kab konfidansyèl anbasad meriken ki te<br />

montre yo gen yon kanpay pou anpeche<br />

retou prezidan Aristide paske yo wè<br />

se yon gwo danje pou estabilite peyi<br />

Dayiti jan yo konsevwa l. Eske ou santi<br />

oumenm depi retou prezidan an gen<br />

yon presyon anbasad sa yo pou sabote<br />

travay Fanmi Lava<strong>la</strong>s an Ayiti ?<br />

M.N : Gen yon bagay mwen te di<br />

yèswa, mwen te di l 16 desanm, Fanmi<br />

Lava<strong>la</strong>s sou wout batay demokrasi pou<br />

nou rive gen plis jistis, plis trans<strong>par</strong>ans<br />

pou patisipasyon. Nou rankontre<br />

anpil difikilte. Te gen koudeta, te gen<br />

kidnapin, te gen egzil, te gen trayizon<br />

andedan nou. Jodi a nou aprann sou<br />

esperyans sa yo, noumenm tou nou te fè<br />

kèk erè tou. Donk jodi a Fanmi Lava<strong>la</strong>s<br />

ap vanse avèk anpil estrateji, avèk anpil<br />

refleksyon andedan òganizasyon an.<br />

Ou gen enpresyon Fanmi Lava<strong>la</strong>s fè<br />

si<strong>la</strong>ns, men Fanmi Lava<strong>la</strong>s ap entèvni<br />

lè li dwe. Nou ap aprann, nou ap avanse<br />

avèk estrateji, nou pap vanse nenpòt<br />

kijan. Nou konsyan y ap suiv nou,<br />

men se fòs sa a jisteman ki pèmèt sou<br />

teren an Fanmi Lava<strong>la</strong>s rete youn nan<br />

òganizasyon ki pifò, e ki kouvri tout<br />

peyi a.<br />

Kim : Lè w di pati a te fè erè, ki erè w<br />

ap pale ?<br />

M.N : Sou wout <strong>la</strong>, lè ou nan yon<br />

batay, ou fè eksperyans, mwen di<br />

koudeta, kidnapin tout bagay sa yo<br />

ba nou eksperyans. Ou gen dwa fè erè<br />

tou, ou sèvi ak erè yo ou fè yon bi<strong>la</strong>n,<br />

Suite à <strong>la</strong> page (16)<br />

6<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012


Perspectives<br />

Double nationalité : Martelly et<br />

Conille dos à dos<br />

Par Isabelle L. Papillon<br />

Conille, <strong>la</strong> fin<br />

de l’Histoire !<br />

Par Catherine Charlemagne<br />

L<br />

’éc<strong>la</strong>tement du dossier de nationalité<br />

étrangère des différents<br />

membres du pouvoir en p<strong>la</strong>ce aurait<br />

une répercussion néfaste sur le<br />

gouvernement Martelly-Conille et <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>teforme politique INITE. En plus<br />

des problèmes de l’amendement falsifié<br />

de <strong>la</strong> constitution haïtienne de<br />

1987, des élections pour le renouvellement<br />

d’un tiers du Sénat de <strong>la</strong><br />

République, des Collectivités territoriales<br />

et d’autres postes vacants à <strong>la</strong><br />

Chambre des députés, une crise de<br />

gouvernance pointe à l’horizon.<br />

En effet, suite à l’invitation<br />

faite <strong>par</strong> <strong>la</strong> commission spéciale sénatoriale,<br />

chargée d’enquêter sur <strong>la</strong><br />

nationalité des membres du gouvernement<br />

de Garry Conille, qui, à <strong>la</strong><br />

dernière minute, n’ont pas répondu,<br />

<strong>la</strong> Commission avait décidé de les<br />

convoquer pour le jeudi 16 février<br />

dernier.<br />

Cette convocation a fait l’objet<br />

d’une pomme de discorde au sein<br />

même du gouvernement. A l’exception<br />

du Premier ministre Garry Conille,<br />

les 17 ministres du gouvernement,<br />

qui se sont réunis sur ordre du<br />

président Martelly ont rejeté l’invitation<br />

de <strong>la</strong> Commission. La Commission,<br />

de son côté, a jugé nécessaire<br />

de passer à une autre vitesse : une<br />

convocation à chaque ministre a été<br />

acheminée. A cette convocation seul<br />

le Premier ministre a répondu présent.<br />

Suite à <strong>la</strong> décision de <strong>la</strong> Commission<br />

de transformer l’invitation<br />

collective du gouvernement en<br />

convocation individuelle le chef du<br />

gouvernement, Garry Conille a hâtivement<br />

réagi pour passer des instructions<br />

aux membres de son gouvernement.<br />

Dans un communiqué<br />

de <strong>la</strong> Primature, le Premier ministre<br />

a ordonné à chacun des membres de<br />

son Cabinet de répondre à <strong>la</strong> convocation<br />

de <strong>la</strong> Commission au lieu et à<br />

l’heure indiqués, et ceci, disait-il, en<br />

raison du caractère impératif de l’acte<br />

de convocation et dans le respect des<br />

prérogatives constitutionnelles de<br />

chaque pouvoir de l’Etat. Alors que<br />

selon le ministre chargé des re<strong>la</strong>tions<br />

entre l’Exécutif et le Légis<strong>la</strong>tif, Ralph<br />

Théano, une décision a été adoptée<br />

en Conseil des ministres présidé <strong>par</strong><br />

Michel Martelly pour ne pas faire le<br />

dépôt de documents de voyages réc<strong>la</strong>mé<br />

<strong>par</strong> <strong>la</strong> Commission. « Ce n’est<br />

pas une décision prise à <strong>la</strong> légère,<br />

car nous avons consulté plusieurs<br />

grands Cabinets d’avocats en plus<br />

des hommes de lois chevronnés qui<br />

sont membres de l’Exécutif. » A<br />

martelé le ministre Théano.<br />

Le jour même de <strong>la</strong> convocation,<br />

le ministre Théano a transmis<br />

une correspondance à <strong>la</strong> Commission<br />

pour solliciter un report à <strong>la</strong> huitaine<br />

de <strong>la</strong> convocation, soit le jeudi 23 février<br />

2012 au regard des différentes<br />

activités ministérielles, nécessitant<br />

des dép<strong>la</strong>cements sur le terrain. Cette<br />

lettre a porté <strong>la</strong> signature de tous les<br />

ministres, sauf du Premier ministre. Il<br />

est c<strong>la</strong>ir que les consignes du Premier<br />

ministre, n’ont pas été respectées en<br />

cette circonstance, c’est l’ordre du<br />

président Martelly qui est respecté à<br />

<strong>la</strong> lettre. N’y-a-t-il pas là une crise de<br />

gouvernance, de leadership sérieux<br />

qui est à <strong>la</strong> base de <strong>la</strong> division au sein<br />

du pouvoir exécutif. De toute façon,<br />

le Premier ministre n’entend pas démissionner,<br />

« Si à chaque fois qu’on<br />

est confronté à des difficultés, des<br />

Le président Martelly visant à déstabiliser et à isoler le chef du<br />

gouvernement, Garry Conille, jusqu’à provoquer sa démission<br />

Les sénateurs Joseph Lambert et Youri Latortue pour détourner <strong>la</strong> bonne<br />

marche de l’enquête, de connivence avec le président Martelly<br />

contradictions, on doit se poser des<br />

questions sur <strong>la</strong> nécessité ou non de<br />

rester à son poste, le pays n’ira nulle<br />

<strong>par</strong>t, » répondant aux questions de <strong>la</strong><br />

Commission d’enquête.<br />

Entre-temps un conflit ouvert<br />

a éc<strong>la</strong>té entre les deux sénateurs de<br />

l’INITE, Moïse Jean Charles et Joseph<br />

Lambert. Le sénateur du Nord exige<br />

<strong>la</strong> démission de deux collègues à <strong>la</strong><br />

tête de <strong>la</strong> Commission d’enquête<br />

: Joseph Lambert et Youri Latortue<br />

pour détourner <strong>la</strong> bonne marche<br />

de l’enquête, de connivence avec le<br />

président Martelly. Le dimanche 12<br />

février 2012, à Jacmel, dans l’ambiance<br />

Carnavalesque, le président<br />

Martelly a publiquement promis son<br />

support au sénateur Lambert pour<br />

les prochaines sénatoriales. Avant<br />

même l’aboutissement de l’enquête<br />

sur <strong>la</strong> nationalité des membres du<br />

pouvoir en p<strong>la</strong>ce, le doute p<strong>la</strong>ne toujours<br />

sur <strong>la</strong> nationalité du président<br />

Martelly . Le président de <strong>la</strong> Commission,<br />

Joseph Lambert reproche à<br />

l’accusateur, le sénateur Moïse Jean<br />

Charles d’avoir induit <strong>la</strong> Commission<br />

en erreur. Il est allé jusqu’à dire que<br />

le sénateur Moïse s’est couvert de ridicule<br />

à travers de nouvelles révé<strong>la</strong>tions<br />

farfelues qu’il avait faites sur le<br />

président en présence de vingt-deux<br />

de ses collègues.<br />

Dans <strong>la</strong> foulée, <strong>la</strong> Coordination<br />

nationale de <strong>la</strong> P<strong>la</strong>teforme politique<br />

l’INITE, montée de toutes pièces <strong>par</strong><br />

l’ex-président, René Préval, dans<br />

une note de presse, a fixé sa position<br />

et n’entend pas appuyer son<br />

coordonnateur, Joseph Lambert dans<br />

sa prise de position, <strong>par</strong>ticulièrement<br />

dans le dossier de <strong>la</strong> double nationalité<br />

qui plonge le gouvernement<br />

Martelly-Conille dans des difficultés<br />

énormes et qui risque de l’éc<strong>la</strong>ter.<br />

Les signataires de cette note entre<br />

autres, Jean Joseph Molière, Paul<br />

Denis, Gérald Germain, Levail<strong>la</strong>nt<br />

Louis Jeune, Sorel Jacinthe ont critiqué<br />

les dérives du pouvoir et annon-<br />

Le sénateur Moïse Jean Charles<br />

cent qu’ils se sont démarqués des<br />

prises de position du coordonnateur<br />

de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>teforme, Joseph Lambert. Ils<br />

encouragent les membres du gouvernement<br />

sortis des rangs de l’INITE à<br />

répondre aux exigences de <strong>la</strong> Commission<br />

d’enquête.<br />

Le refus catégorique du président<br />

Martelly, ses ministres et<br />

quelques secrétaires d’Etat de se<br />

soumettre à des exigences constitutionnelles<br />

et des manœuvres de certains,<br />

visant à transférer le dossier<br />

de <strong>la</strong> double nationalité au pouvoir<br />

judiciaire, suscitent beaucoup plus<br />

de suspicions chez certains observateurs.<br />

Vu que deux cas avérés ont été<br />

déjà découverts <strong>par</strong> <strong>la</strong> Commission<br />

d’enquête, il s’agirait d’un ministre<br />

et d’un secrétaire d’Etat. Le sénateur<br />

Moïse Jean Charles décortiquant <strong>la</strong><br />

lettre de l’ambassade des Etats-Unis,<br />

tient toujours mordicus que le président<br />

Martelly à <strong>la</strong> nationalité étasunienne<br />

et italienne. Il estime que le<br />

refus des ministres de respecter les<br />

consignes du Premier ministre, est<br />

une manœuvre du président Martelly<br />

visant à déstabiliser et à isoler le<br />

chef du gouvernement jusqu’à provoquer<br />

sa démission. Garry Conille<br />

de son côté n’entend pas démissionner<br />

de son poste. Pour lui, remettre<br />

sa démission quand les choses se<br />

compliquent, n’est pas <strong>la</strong> meilleure<br />

attitude à adopter. Un fait est certain<br />

: le dossier de <strong>la</strong> double nationalité<br />

finirait <strong>par</strong> faire basculer le pouvoir<br />

en p<strong>la</strong>ce.<br />

Le philosophe Américain d’origine<br />

japonaise, Francis Fukuyama écrivait<br />

en 1989 et en 1999 : « quand un<br />

concept est universellement admis,<br />

c’est <strong>la</strong> Fin de l’Histoire et, ceci,<br />

indépendamment de l’immense tâche<br />

restant à accomplir pour que son<br />

universalité soit effective ». Faisant<br />

foi à ce concept, l’on peut dire, selon<br />

toute vraisemb<strong>la</strong>nce, pour le Premier<br />

ministre, Gary Conille, c’est <strong>la</strong> fin de<br />

l’Histoire. Dans le bras de fer engagé<br />

avec le Président de <strong>la</strong> République,<br />

Michel Martelly, il ne saurait sortir<br />

gagnant. Pourtant, le chef du<br />

gouvernement, constitutionnellement<br />

<strong>par</strong><strong>la</strong>nt, se p<strong>la</strong>ce du bon côté de <strong>la</strong> table.<br />

En décidant d’affronter en plein<br />

jour et en public un Président mis en<br />

difficulté sur sa nationalité, le Premier<br />

ministre cherche à avoir le soutien et<br />

l’appui de <strong>la</strong> presse et une <strong>par</strong>tie du Parlement<br />

qui, de toute évidence, n’entend<br />

point se <strong>la</strong>isser piétiner <strong>par</strong> le chef du<br />

pouvoir exécutif. Mais <strong>la</strong> bataille va<br />

être rude. Longue. Sans merci entre<br />

les deux camps au sein de l’Assemblée<br />

nationale. Au niveau des médias, le<br />

Premier ministre joue sur du velours.<br />

Depuis sa ratification <strong>par</strong> le Parlement,<br />

il ne cesse de mettre les journalistes<br />

au cœur de son combat au détriment<br />

de <strong>la</strong> présidence. Il sait, dès le dé<strong>par</strong>t,<br />

que cette <strong>par</strong>tie de <strong>la</strong> société civile n’est<br />

guère appréciée <strong>par</strong> le Président de <strong>la</strong><br />

République.<br />

Et franchement, celui-ci fait tout<br />

pour mettre en avant son animosité<br />

contre des gens qui ne font que leur<br />

métier. Comme tout le monde, Gary Conille<br />

le savait. Il n’était pas le bienvenu<br />

Le Premier ministre, Gary Conille<br />

à <strong>la</strong> tête du gouvernement. Le chef de<br />

l’Etat ne l’a accepté que contre son gré.<br />

Contraint de le nommer, dit-on, <strong>par</strong> une<br />

Communauté internationale qui commençait<br />

à s’inquiéter de <strong>la</strong> dégradation<br />

des re<strong>la</strong>tions de <strong>la</strong> présidence avec<br />

un Parlement en majorité hostile. Ce<br />

n’était pas le choix du Président. Il ne<br />

sera jamais son Premier ministre. Dans<br />

ce petit jeu de « je t’aime moi non plus<br />

», il fal<strong>la</strong>it s’attendre à un éc<strong>la</strong>tement<br />

au grand jour des hostilités entre deux<br />

hommes que tout oppose.<br />

Entre deux équipes n’ayant rien<br />

en commun. Entre deux personnalités<br />

totalement ignorantes des subtilités et<br />

du jeu politique. Et qui n’ont aucune<br />

expérience dans <strong>la</strong> gestion des choses<br />

publiques. Le c<strong>la</strong>sh était inévitable. Attendu.<br />

Souhaité même <strong>par</strong> certains. Car<br />

en définitive, s’il devait avoir un gagnant<br />

dans ce combat sans grandeur et<br />

totalement fortuit, ce sera bien sûr Michel<br />

Martelly. Certes, le Premier ministre<br />

rallie dans sa lutte sans lendemain<br />

une bonne <strong>par</strong>tie des opposants du Président,<br />

n’empêche il demeure seul pour<br />

Suite à <strong>la</strong> page (19)<br />

Encore une fois<br />

sur l'indépendance<br />

Par André Charlier<br />

Le dicton Latin Errare humanum<br />

est, contrairement à ce que disent<br />

certains loustics, ne signifie pas<br />

qu’Hérard est humain, mais bien<br />

que l’erreur est chose humaine. Je<br />

confesse ici que dans mon dernier<br />

article, L’Indépendance Intégrale,<br />

j’ai commis l’erreur, im<strong>par</strong>donnable<br />

pour un économiste, de ne pas prêter<br />

attention à l’aspect économique de<br />

<strong>la</strong> question que j’examinais. J’ai<br />

donc rédigé <strong>la</strong> rectification qui suit:<br />

A <strong>la</strong> bataille de Vertières, nous<br />

avons obtenu notre indépendance<br />

politique, mais pas notre indépendance<br />

économique. En effet, notre pays est<br />

resté piégé dans les filets du marché<br />

mondial capitaliste. Il ne pouvait en être<br />

autrement, car Haïti ne produisait et<br />

n’exportait que des denrées agricoles,<br />

en <strong>par</strong>ticulier du café, et était dans<br />

l’obligation de se fournir en produits<br />

manufacturés sur le marché mondial,<br />

où les grandes puissances de l’époque,<br />

en <strong>par</strong>ticulier <strong>la</strong> France et l’Angleterre,<br />

dictaient leur loi.<br />

Le terme d’indépendance intégrale<br />

en ce qui concerne Haïti de 1804<br />

à 1806 ou 1825 ne convient pas. Il ne<br />

décrit pas <strong>la</strong> réalité. Notre indépendance<br />

politique était alors bien réelle. C’est elle<br />

qui permit à Dessalines d’aider Miranda,<br />

à Pétion d’aider Bolivar, et à Boyer<br />

d’unifier l’île. Mais notre indépendance<br />

économique n’existait pas.<br />

Ce qui va se passer pendant<br />

tout le XIXe siècle et jusqu’à 1915,<br />

c’est <strong>la</strong> liquidation progressive de notre<br />

indépendance politique, et <strong>la</strong> mainmise<br />

brutale sur ce qui restait de notre économie,<br />

pour aboutir après maintes péripéties<br />

à l’Etat mendiant et dépendant<br />

que nous sommes aujourd’hui.<br />

Quant à l’acceptation de <strong>la</strong> tristement<br />

fameuse Ordonnance du roi de<br />

France Charles X, disons que si l’on<br />

ne peut pas excuser Boyer, on peut du<br />

moins p<strong>la</strong>ider en sa faveur les circonstances<br />

atténuantes. En effet, depuis<br />

le renversement définitif de Napoléon<br />

après sa défaite de Waterloo (1815),<br />

<strong>la</strong> paix en Europe et <strong>la</strong> restauration de<br />

<strong>la</strong> royauté en France, Haïti vivait sous<br />

<strong>la</strong> menace constante d’une invasion<br />

française. Pour fixer les idées, disons<br />

que ce<strong>la</strong> équiva<strong>la</strong>it, en termes actuels,<br />

à une menace d’invasion de <strong>la</strong> <strong>par</strong>t des<br />

USA d’aujourd’hui pour nous mettre en<br />

esc<strong>la</strong>vage. La menace était donc très<br />

grave. D’autre <strong>par</strong>t, <strong>la</strong> France était le<br />

principal acheteur de café haïtien. Dans<br />

ces conditions, il fal<strong>la</strong>it que le gouvernement<br />

haïtien s’efforça d’arriver à un<br />

compromis avec l’ancien colonisateur.<br />

L’on peut n’être pas d’accord sur les<br />

termes du compromis et <strong>la</strong> façon dont<br />

il fut imposé, mais un petit pays doit<br />

souvent avaler bien des couleuvres.<br />

L›orgueil national en prit un coup, mais<br />

ce compromis honteux nous permit<br />

d›éviter une seconde expédition française,<br />

le retour probable de l›esc<strong>la</strong>vage,<br />

et de conserver un marché pour notre<br />

principale denrée d›exportation.<br />

(Ce qui précède doit beaucoup<br />

aux critiques et aux suggestions de<br />

l’historienne Ghis<strong>la</strong>ine Rey-Charlier).<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 7


Perspectives<br />

Le Conseil de Sécurité de l’ONU en Haïti :<br />

Amplification des protestations<br />

Par Yves Pierre-Louis<br />

Durant <strong>la</strong> visite des membres<br />

du Conseil de Sécurité de<br />

l’Organisation des Nations Unies en<br />

Haïti, du 13 au 16 février dernier,<br />

des organisations du mouvement<br />

progressiste et mouvement social<br />

haïtiens, des victimes de l’épidémie<br />

de Choléra importée <strong>par</strong> les soldats<br />

de l’ONU ont organisé diverses<br />

formes de protestation contre <strong>la</strong><br />

présence des forces étrangères sur le<br />

territoire national. Elles ont exigé du<br />

même coup justice et ré<strong>par</strong>ation pour<br />

toutes les victimes d’innombrables<br />

exactions des soldats de l’ONU,<br />

notamment celles du Choléra et des<br />

violences sexuelles. Les protestations<br />

vont des manifestations des<br />

rues aux lettres ouvertes adressées<br />

<strong>par</strong>ticulièrement au Conseil de Sécurité,<br />

l’organe décisionnel en dernier<br />

ressort de l’ONU pour maintenir <strong>la</strong><br />

Minustah en Haïti.<br />

Dès l’arrivée du Conseil à<br />

l’aéroport International Toussaint<br />

Louverture de Port-au-Prince, le lundi<br />

16 février, des dizaines de militantes<br />

anti-occupations, ont organisé un sitin<br />

devant le quartier général des Nations<br />

Unies en Haïti, appelé « Log Base<br />

» sis à Tabarre. Le lendemain, mardi<br />

14 février, des centaines de personnes<br />

ont pris <strong>par</strong>t à une manifestation <strong>par</strong>tant<br />

du Fort-National pour se rendre au<br />

Champ-de-Mars, alors que les membres<br />

du Conseil étaient en visite à l’une des<br />

bases du contingent brésilien dans le<br />

quartier popu<strong>la</strong>ire de Fort-National.<br />

Le jeudi 16 février 2012, dans<br />

l’après-midi, alors que le Conseil<br />

s’apprêtait à s’envoler pour les Etats-<br />

Unis, au moment où il s’adressait<br />

à <strong>la</strong> presse au salon diplomatique à<br />

l’aéroport, des centaines de victimes<br />

de Choléra accompagnées de militants<br />

anti-occupation ont manifesté devant<br />

l’aéroport pour demander justice et<br />

ré<strong>par</strong>ation pour les victimes de Choléra,<br />

de viol, de vio<strong>la</strong>tions des droits humains<br />

et le dé<strong>par</strong>t inconditionnel des<br />

forces illégales de l’ONU sur le territoire<br />

national. « Nous demandons au Conseil<br />

de Sécurité de <strong>par</strong>tir avec ses forces,<br />

Haïti n’a pas besoin de ces forces<br />

d’occupation. Il n’y a pas de guerre, pas<br />

de conflit. Haïti a besoin de solidarité<br />

et de coopération internationales. Nous<br />

demandons justice et ré<strong>par</strong>ation pour<br />

des milliers de victimes de Choléra-<br />

Minustah, pour les victimes de viol des<br />

soldats de l’ONU et pour tous les autres<br />

crimes odieux commis <strong>par</strong> les casques<br />

bleus de l’ONU. Justice pour Johny Jean,<br />

Rood Jean, Gérald Gilles. » Le chef de<br />

<strong>la</strong> délégation onusienne, Susan Rice, <strong>la</strong><br />

représentante des Etats-Unis à l’ONU a<br />

fait savoir que le Conseil a entendu <strong>la</strong><br />

voix qui s’élève contre <strong>la</strong> présence de <strong>la</strong><br />

Minustah en Haïti et exige son dé<strong>par</strong>t<br />

: « Nous sommes conscients que certaines<br />

personnes veulent le dé<strong>par</strong>t de <strong>la</strong><br />

Minustah, cependant, je dois vous dire<br />

que beaucoup d’autres à Miragoâne, à<br />

Léogâne et à Port-au-Prince pensent<br />

que <strong>la</strong> Minustah doit continuer à faire<br />

son travail » a-t-elle déc<strong>la</strong>ré.<br />

Toutefois elle reconnait que les<br />

soldats de l’ONU ont eu des comportements<br />

irrévérencieux à l’encontre des<br />

idéaux fondamentaux ayant conduit<br />

à <strong>la</strong> création de <strong>la</strong> mission. « Nous<br />

prenons très au sérieux les cas d’abus<br />

sexuels et de violences perpétrés <strong>par</strong> les<br />

casques bleus sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Nous<br />

demandons <strong>la</strong> poursuite des investigations<br />

afin que les accusés soient traduits<br />

<strong>par</strong> devant <strong>la</strong> justice. Nous continuons<br />

de suivre <strong>la</strong> situation de très près. » a-telle<br />

indiqué avant de quitter Haïti.<br />

Par surcroit, des lettres ouvertes<br />

ont été adressées également au Conseil<br />

de Sécurité des Nations Unies pour exiger<br />

le retrait immédiat de <strong>la</strong> MINUSTAH<br />

en Haïti, <strong>la</strong> ré<strong>par</strong>ation civile pour les<br />

victimes de Choléra, d’abus sexuels et<br />

des vio<strong>la</strong>tions systématiques des droits<br />

humains perpétrées <strong>par</strong> les agents de<br />

Les membres du Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies<br />

qui avaient visité Haïti, du 13 au 16 février dernier<br />

<strong>la</strong> Minustah. Les organisations signataires<br />

de cette lettre regroupées au<br />

sein du Collectif Mobilisation pour dédommager<br />

les victimes de Choléra, ne<br />

cachent pas leur indignation, face aux<br />

vio<strong>la</strong>tions des droits humains commises<br />

<strong>par</strong> les soldats de L’ONU en<br />

Haïti. « Révolté de ces différentes exactions,<br />

les militaires , les policiers et les<br />

agents civils de <strong>la</strong> MINUSTHA ; tenant<br />

compte de l’illégalité et l’illégitimité de<br />

cette force d’occupation constituant<br />

une gifle à notre histoire de première<br />

république noire indépendante, le Collectif<br />

de Mobilisation pour le Dédommagement<br />

des Victimes du Choléra<br />

estime nécessaire de vous adresser <strong>la</strong><br />

présente correspondance en vue de solliciter<br />

de vous le retrait immédiat de <strong>la</strong><br />

MINUSTHA et <strong>la</strong> ré<strong>par</strong>ation civile pour<br />

les victimes de choléra, d’abus sexuels<br />

et de vio<strong>la</strong>tions systématiques de droits<br />

humains en Haïti. »<br />

Il souligne une fois de plus le<br />

caractère illégal et illégitime de <strong>la</strong><br />

présence de <strong>la</strong> Minustah dans le pays.<br />

Il note également de multiples cas de<br />

vio<strong>la</strong>tions des droits humains et des<br />

violences sexuelles avant de conclure<br />

ainsi : « En conséquence, le Collectif de<br />

Mobilisation pour le Dédommagement<br />

des Victimes du Choléra demande :<br />

- Le dé<strong>par</strong>t immédiat des forces<br />

d’occupation des Nations Unies<br />

- La ré<strong>par</strong>ation civile des milliers<br />

de victimes du choléra et des victimes<br />

de viols<br />

- La levée de l’immunité des<br />

soldats de <strong>la</strong> Minustah, impliqués dans<br />

actes criminels, afin qu’ils puissent être<br />

jugés <strong>par</strong> <strong>la</strong> justice haïtienne. »<br />

Un autre réseau d’organisations<br />

et d’institution du mouvement social<br />

haïtien s’est adressé également au<br />

Conseil de Sécurité pour continuer de<br />

réc<strong>la</strong>mer le droit à l’autodétermination<br />

du peuple haïtien : « Non à <strong>la</strong> tutelle<br />

déguisée en Haïti ! Non à <strong>la</strong> recolonisation<br />

sournoise de notre pays ! Non à <strong>la</strong><br />

destruction de nos Institutions ! Oui à<br />

l’Auto-détermination du peuple haïtien<br />

! Nous, organisations du Mouvement<br />

Social Haïtien concernées <strong>par</strong> le présent<br />

et l’avenir du pays et signataires de<br />

cette lettre ouverte, tenons à vous renouveler<br />

notre refus le plus entier à<br />

l’expression <strong>la</strong> plus honteuse et hideuse<br />

de l’occupation en Haïti, nous voulons<br />

citer <strong>la</strong> MINUSTAH. 8 ans d’occupation<br />

militaire porteuse de kidnappings, de<br />

viols collectifs de mineurs-es, de pendaison,<br />

de prostitution de familles entières<br />

à travers des marchandages de<br />

services sexuels contre nourriture, de<br />

domestication du système judiciaire<br />

dans les villes intérieures et régions rurales<br />

du pays, de répression contre les<br />

quartiers popu<strong>la</strong>ires et les protestations<br />

pacifiques. Pire encore, des soldats de<br />

<strong>la</strong> MINUSTAH ont introduit le Choléra<br />

sur le territoire haïtien provoquant <strong>la</strong><br />

mort de plus de 7000 personnes et<br />

<strong>la</strong>issant des enfants orphelins désem<strong>par</strong>és<br />

à travers le pays et une nouvelle<br />

source de stigmatisation. NON ! NOUS<br />

EXIGEONS JUSTICE ET RÉPARATIONS<br />

POUR LES VICTIMES DES INNOM-<br />

BRABLES CRIMES COMMIS PAR VOS<br />

SOLDATS ET POLICIERS ! NOUS VOU-<br />

LONS QUE VOS TROUPES PARTENT<br />

LE PLUS VITE QUE POSSIBLE ! »<br />

208 ans après l’indépendance<br />

de <strong>la</strong> première République noire, les<br />

anciennes puissances coloniales et les<br />

forces impérialistes cherchent toujours<br />

<strong>par</strong> tous les moyens à maintenir Haïti<br />

sous leur domination récurrente. Elles<br />

fomentent toutes sortes de complot<br />

contre Haïti. Elles tiennent Haïti dans<br />

une spirale de dictature et d’occupation<br />

pour continuer de piller et d’exploiter<br />

les richesses du pays et <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

est devenue de plus en plus appauvrie,<br />

dont <strong>la</strong> seule issue est de recourir<br />

à <strong>la</strong> migration vers d’autres pays, a <strong>la</strong><br />

recherche d’un mieux-être. La preuve,<br />

c’est que depuis plus de huit (8) ans,<br />

les pays riches (Etats-Unis, <strong>la</strong> France,<br />

Canada et autres) ont usé de leur influence<br />

sur Haïti, <strong>par</strong> l’entremise de l’ONU,<br />

et imposé une force d’occupation sur <strong>la</strong><br />

terre de Dessalines. Depuis lors, rien<br />

n’a changé, <strong>la</strong> situation de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

haïtienne s’empire constamment.<br />

Au contraire, l’occupation a ajouté un<br />

autre fardeau aux ca<strong>la</strong>mités du peuple<br />

haïtien, outre l’importation du Choléra,<br />

elle tue et viole. La Minustah n’est pas<br />

une force de maintien de <strong>la</strong> paix comme<br />

on veut le faire croire, c’est une force<br />

d’occupation qui impose <strong>la</strong> volonté de<br />

<strong>la</strong> communauté Internationale du point<br />

de vue politique, économique et social.<br />

L’arrogance des anciens militaires : Qui tirent les ficelles ?<br />

Par Thomas Péralte<br />

Depuis environ deux semaines,<br />

d’anciens militaires des ex-Forces<br />

Armées d’Haïti, dissoutes en 1995<br />

ont envahi les campements restés toujours,<br />

notamment à Carrefour, situé au<br />

Sud de <strong>la</strong> capitale ; au centre d’Haïti<br />

et dans beaucoup autres endroits du<br />

pays. Revêtus de l’uniforme spécifique,<br />

armes à <strong>la</strong> main, ils ont effectué<br />

des <strong>par</strong>ades, des démonstrations<br />

d’entraînement, ils ont multiplié des<br />

NICLAS EXPRESS INCOME TAX<br />

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déc<strong>la</strong>rations dans des médias, sans<br />

aucune inquiétude. Ils demandent au<br />

président Michel Joseph Martelly de respecter<br />

ses promesses électorales.<br />

Le porte-<strong>par</strong>ole de <strong>la</strong> Coalition<br />

Nationale des Militaires Démobilisés<br />

(CONAMID), l’ex-sergent David<br />

Fast Refund<br />

Dormé a fait savoir qu’il s’agit d’un<br />

mouvement coordonné, mais non dicté<br />

<strong>par</strong> quiconque. « Notre patience a des<br />

limites, nous ne pouvons pas attendre<br />

indéfiniment. Nous sommes déterminés<br />

à protéger nos bases et à nous défendre<br />

arme à <strong>la</strong> main contre tous ceux<br />

qui veulent nous déloger dans nos<br />

campements. Nous n’allons pas nous<br />

battre contre nos frères d’armes de <strong>la</strong><br />

Police Nationale d’Haïti (PNH), mais<br />

personne ne nous fera subir le même<br />

sort que Ravix Rémissainthe. Nous<br />

n’avons pas peur et nous ne céderons<br />

pas aux pressions », a-t-il déc<strong>la</strong>ré.<br />

Cette situation, qui vient s’ajouter<br />

aux autres problèmes du pays<br />

inquiète beaucoup <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion et<br />

suscite les réactions de divers secteurs.<br />

Depuis les Etats-Unis, le Premier ministre<br />

Garry Conille a intimé l’ordre aux<br />

anciens militaires de déposer les armes<br />

avant toute négociation. Il a rappelé<br />

qu’une commission a été mise sur pied<br />

pour réfléchir et proposer des recommandations<br />

devant aboutir à une nouvelle<br />

force sécuritaire pour le pays. «<br />

Notre message est simple et c<strong>la</strong>ir, il faut<br />

absolument qu’ils déposent les armes<br />

rapidement. Nous ne pourrons engager<br />

aucune négociation, aucune discussion<br />

tant qu’ils ont des armes en leur<br />

possession et prennent de force des<br />

institutions publiques du pays. Nous<br />

attendons le rapport de <strong>la</strong> commission<br />

chargée de réfléchir sur ce dossier et<br />

nous souhaitons que tous les secteurs<br />

de <strong>la</strong> société se prononcent et donnent<br />

leur vision de cette future force de sécurité<br />

nationale », a-t-il averti.<br />

Le ministre de l’Intérieur et de<br />

<strong>la</strong> Défense Nationale, Thierry Mayard<br />

Paul, de son côté, invite les anciens<br />

militaires à rentrer chez eux, il a fait<br />

savoir qu’ils n’ont aucune autorisation<br />

à investir les camps de formation<br />

de Lamentin à Carrefour et au P<strong>la</strong>teau<br />

Central, il leur conseille de garder leur<br />

calme. « Le gouvernement n’a autorisé<br />

personne à investir ces espaces.<br />

Nous les invitons tous à garder leur<br />

calme. Le processus de réhabilitation<br />

des forces armées est très complexe<br />

et doit être conduit de manière rationnelle,<br />

progressive et profonde, » a-t-il<br />

indiqué.<br />

Le maire de <strong>la</strong> Commune de Carrefour,<br />

sud de <strong>la</strong> capitale, Yvon Jérôme a<br />

confirmé que des anciens militaires ont<br />

réellement pris d’assaut, sans aucune<br />

décision officielle l’ancienne base militaire<br />

située dans <strong>la</strong> zone de Lamentin :<br />

« ce qui est confirmé, c’est qu’ils sont<br />

là-bas », disait-il, très vaguement. Le<br />

sénateur du P<strong>la</strong>teau Central, Francisco<br />

De La Cruz lui aussi a rapporté que des<br />

anciens militaires munis de leurs armes<br />

ont également pris d’assaut l’ancienne<br />

base à Cerca-<strong>la</strong>-Source.<br />

Le président de <strong>la</strong> Commission<br />

justice et sécurité au Sénat de <strong>la</strong> république,<br />

le sénateur Youri Latortue encourage<br />

ses frères d’armes, qui se sont<br />

em<strong>par</strong>és actuellement d’anciens camps<br />

militaires à regagner rapidement leur<br />

domicile et à remettre les armes qu’ils<br />

ont en leur possession. Dans le ca<br />

Suite à <strong>la</strong> page (16)<br />

8<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012


This Week in <strong>Haiti</strong><br />

Clinton Commission Shuns Rebuilding of <strong>Haiti</strong>’s Quake-Ravaged<br />

State University, Favoring Private Schools Instead<br />

by <strong>Haiti</strong> Grassroots Watch<br />

Port-au-Prince, February 22, 2012<br />

Two years after the earthquake, and<br />

despite the proposals written, the<br />

consortiums organized, and the foreign<br />

delegations entertained, the University<br />

of the State of <strong>Haiti</strong> (Université d’Etat<br />

d’Haïti or UEH) still has not seen any<br />

“reconstruction,” and the proposal for<br />

a university campus that would unite<br />

all 11 faculties remains a 25-year-old<br />

“dream.”<br />

Today, the majority of the 13,000<br />

students at the UEH’s faculties in the<br />

capital are jammed into sweltering<br />

sheds, struggling to hear the professor<br />

who is shouting, hoping to drown<br />

out the other professors shouting in the<br />

surrounding sheds.<br />

The fact that the <strong>Haiti</strong>an government<br />

and its “friends” have not financed<br />

the reconstruction – and a sufficient<br />

operating budget – of the oldest<br />

and most important institution of higher<br />

learning in the country represents more<br />

than a “peril” to <strong>Haiti</strong>’s future. These<br />

choices – or at least, these omissions –<br />

offer perfect examples of the global orientation<br />

of the “reconstruction,” which<br />

is centered on the needs of the national<br />

and international private sector, and<br />

which favors “quick-fixes” to <strong>Haiti</strong>’s<br />

urgent problems, rather than <strong>la</strong>sting<br />

solutions over which <strong>Haiti</strong>ans can have<br />

some say. Finally, these omissions represent<br />

contempt for the public interests<br />

of the entire nation.<br />

The dream of a campus – The farce<br />

of the IHRC<br />

The disaster of Jan. 12, 2010, destroyed<br />

nine of the 11 UEH schools in<br />

the capital. Three hundred and eighty<br />

students, and more than 50 professors<br />

and administrative staff of UEH disappeared,<br />

according to the university and<br />

to a study by the Inter-university Institute<br />

for Research and Development<br />

(INURED), released in March 2010.<br />

(According to the same study, at least<br />

2,000 students and 130 professors in<br />

all of the institutions of higher learning<br />

died in the catastrophe.)<br />

Nevertheless, this tragedy offered<br />

an opportunity to UEH authorities, who<br />

are themselves charged with supervising<br />

all institutions of higher learning<br />

in the country. The members of the<br />

Council of the Dean’s Office (Rectorate)<br />

saw their chance to make a dream become<br />

reality. Twenty-five years ago, in<br />

1987, delegates at the first conference<br />

of the National Federation of <strong>Haiti</strong>an<br />

Students (FENEH) listed a campus as<br />

one of their post-dictatorship goals and<br />

demands.<br />

“We always wanted a university<br />

campus, we really struggled for that,”<br />

remembered Rose Anne Auguste in an<br />

interview with <strong>Haiti</strong> Grassroots Watch<br />

(HGW) in July 2011. Once a FENEH<br />

leader, today she is a nurse and community<br />

activist.<br />

Over one year ago, the Rectorate<br />

submitted a proposal to the Interim<br />

<strong>Haiti</strong> Recovery Commission (IHRC), the<br />

institution charged with approving and<br />

coordinating all reconstruction projects.<br />

“Right in its first extraordinary<br />

meeting, on Feb. 5, 2010, the University<br />

Council decided to face the reconstruction<br />

problem… and we voted<br />

a resolution asking the Executive<br />

Council to take all measures deemed<br />

necessary to assure all the University<br />

faculties could be rehoused together,”<br />

according to the project, which HGW<br />

obtained.<br />

“When considered as <strong>par</strong>t of the<br />

challenge of reconstruction and of the<br />

re-founding of this nation, this project<br />

can be seen as a crucial asset of primary<br />

importance which will assure a<br />

better tomorrow for our popu<strong>la</strong>tion,”<br />

the same document continues.<br />

HGW<br />

A student in the yard of the School of Agronomy and Veterinary Medicine,<br />

which was badly damaged during the earthquake. Several provisional<br />

c<strong>la</strong>ssrooms have been built, and c<strong>la</strong>sses are also held in hot crowded tents<br />

The Rectorate proposed a provisional<br />

student and preliminary budget<br />

of US$200 million for the construction<br />

of the main campus with c<strong>la</strong>ssroom<br />

buildings, libraries, <strong>la</strong>boratories, restaurants,<br />

and university residents to lodge<br />

15,000 students and 1,000 professors<br />

on <strong>par</strong>t of the old Habitation Damien<br />

<strong>la</strong>nd in Croix-des-Bouquets, north of<br />

Port-au-Prince.<br />

“It’s an old dream,” said Fritz<br />

Deshommes, Vice Rector for Research,<br />

during an interview with HGW.<br />

“It’s really an aberration… despite<br />

the importance of UEH in the<br />

higher education system in <strong>Haiti</strong>, this<br />

prestigious institution has never had a<br />

campus,” he added.<br />

Following the submission of the<br />

project in February 2011, for months,<br />

the IHRC “didn’t respond. We gave a<br />

copy to each member of the council…<br />

the administrative director promised<br />

to call us, but that promise was empty,”<br />

Deshommes comp<strong>la</strong>ined. “They<br />

never discussed the proposal.”<br />

Auguste was aware of the project.<br />

Founder of the Association for the<br />

Promotion of Integral Family Health<br />

(APROSIFA), she was an IHRC member,<br />

representing (without the right to<br />

vote) <strong>Haiti</strong>an non-governmental organizations.<br />

“The project was never discussed<br />

at any IHRC assembly, but every member<br />

knew about it,” Auguste told HGW.<br />

“I tried to pressure the administrative<br />

council to get the project considered<br />

and discussed.”<br />

“According to the project director,<br />

there were some technical weaknesses,”<br />

she added.<br />

Maybe. But the IHRC had its<br />

own weaknesses, according to a study<br />

by the U.S. Government Accountability<br />

Office (GAO) , published in May 2011.<br />

After a year of existence, many<br />

projects had been approved but not<br />

financed; two out of five de<strong>par</strong>tments<br />

had no director, and 22 of 34 key posts<br />

remained vacant, the study noted.<br />

In short, the IHRC was not “yet<br />

fully operational… According to U.S.<br />

and NGO officials, staffing shortages<br />

affected the project review process —<br />

a process to determine whether project<br />

proposals should be approved for implementation<br />

— and communications<br />

with stakeholders, such as the Board<br />

of Directors,” the GAO study noted.<br />

But the IHRC did acknowledge<br />

getting the project. Contacted via email<br />

on Oct. 17, 2011 by HGW, IHRC Director<br />

of Projects at the time, Aurélie<br />

Baoukobza, promised that the campus<br />

proposal was under consideration.<br />

“The proposal is currently following<br />

the reviewing circuit and the<br />

discussions re<strong>la</strong>tive to its approval<br />

have not yet been shared,” she wrote.<br />

“Therefore, I cannot discuss this<br />

project with the media. The decision of<br />

the IHRC and the Government are supposed<br />

to be delivered to the submitting<br />

<strong>par</strong>ties by the end of the week. Only<br />

after that official email can I speak<br />

about the project,” she promised.<br />

Four days <strong>la</strong>ter, on Oct. 21, the<br />

mandate of the IHRC expired. There ensued<br />

silence.<br />

Higher education<br />

enrollment for<br />

university age group<br />

Percentage of state<br />

budget dedicated to<br />

education<br />

Percentage of that<br />

amount going to<br />

higher education<br />

Tents serve as student "dorms" at the School of Agronomy<br />

and Veterinary Medicine<br />

<strong>Haiti</strong>* Dominican Republic Nicaragua Latin America<br />

and Caribbean<br />

Many years of struggle<br />

Deshommes was not surprised at the<br />

silence, or at the <strong>la</strong>ck of a campus.<br />

“The reason that the university<br />

campus has never built is political,” he<br />

said. “Because, if all the students were<br />

permanently together in one p<strong>la</strong>ce, they<br />

would have the necessary material conditions<br />

to better organize themselves<br />

and make their demands heard. Then,<br />

they would be able to turn everything<br />

upside down. The political authorities<br />

understood the importance of this. A<br />

single campus is not in their interests.”<br />

As noted above, and not surprisingly,<br />

the fight for a campus didn’t start<br />

only after the earthquake. As Auguste<br />

said, it was born after 1986, the date<br />

of the end of François and Jean-C<strong>la</strong>ude<br />

Duvalier’s dictatorship.<br />

Ever since a 1960 strike of students<br />

at the University of <strong>Haiti</strong>, François<br />

Duvalier established his control over the<br />

various faculties. He issued a decree on<br />

Dec. 16, 1960, creating the “University of<br />

the State” in the p<strong>la</strong>ce of the University<br />

of <strong>Haiti</strong>. The decree’s fascist character was<br />

ap<strong>par</strong>ent in the various lines. One reads in<br />

the decree that Duvalier was “considering<br />

the necessity to organize the University<br />

on new foundations in order to prevent it<br />

from transforming into a bastion where<br />

subversive ideas would develop…”<br />

Article 9 was even clearer. It<br />

noted that any student wanting to enroll<br />

in the university had to get a certificate<br />

from the police that he or she<br />

did not belong to any communist group<br />

or any association under suspicion by<br />

the State.<br />

After Feb. 7, 1986 – the de<strong>par</strong>ture<br />

of Jean-C<strong>la</strong>ude Duvalier in a USgovernment<br />

chartered airp<strong>la</strong>ne – one of<br />

the most dominant slogans was “<strong>Haiti</strong><br />

is free!”<br />

The political uprising that spread<br />

throughout the country extended to the<br />

university system. Professors and students<br />

demanded a number of reforms<br />

as well as the construction of a campus<br />

that would gather together all the faculties<br />

sprinkled throughout the capital.<br />

Since then, there has been some<br />

progress – the name was changed to<br />

UEH, there has been some democratization,<br />

the level of teaching has been<br />

improved – but <strong>la</strong>ck of financing has<br />

<strong>par</strong>alyzed the institution. The budgets<br />

from the <strong>la</strong>st few years show that UEH<br />

has never received more than 1 to 1.3<br />

% of the state budget.<br />

Even worse, the government’s<br />

Action P<strong>la</strong>n for Reconstruction and Development<br />

(PADRN), proposed by former<br />

President René Préval’s team, asked<br />

for only US$60 million for “professional<br />

and higher education” out of a total request<br />

for $3.864 billion sought for reconstruction<br />

– only 1.5% of the total.<br />

President Michel Martelly’s government<br />

indicated that it would increase<br />

UEH’s budget but – according to a recent<br />

report by AlterPresse, a member of the<br />

HGW <strong>par</strong>tnership – the most recent budget<br />

dedicates only 1.5% to UEH.<br />

“This budget shows the contempt<br />

that our elected officials have<br />

for the country’s principal public institution<br />

of higher education, as well<br />

as their evident desire to weaken it<br />

and perhaps even do away with it altogether,”<br />

Professor Jean Vernet Henry,<br />

the UEH Rector, told AlterPresse in the<br />

Jan. 27 article.<br />

“A race between education and<br />

catastrophe”<br />

The low funding represents much more<br />

than contempt. It represents a danger, a<br />

“peril,” according to experts.<br />

A 2000 study funded by the<br />

World Bank – Peril and Promise: Higher<br />

Education in Developing Countries<br />

– sounded the a<strong>la</strong>rm about the <strong>la</strong>ck of<br />

investment in public higher education<br />

over 10 years ago.<br />

“Since the 1980s, many national<br />

governments and international donors<br />

have assigned higher education<br />

a re<strong>la</strong>tively low priority,” the study<br />

says. “Narrow — and, in our view,<br />

misleading — economic analysis has<br />

contributed to the view that public investment<br />

in universities and colleges<br />

brings meager returns com<strong>par</strong>ed to<br />

investment in primary and secondary<br />

schools… As a result, higher education<br />

systems in developing countries are<br />

under great strain. They are chronically<br />

underfunded, but face esca<strong>la</strong>ting<br />

demand—approximately half of<br />

today’s higher education students live<br />

in the developing world.”<br />

The study looked at enrollment<br />

and investment figures in countries<br />

around the world (figures from 1995).<br />

Here are some extracts, com<strong>par</strong>ed with<br />

<strong>Haiti</strong>an figures calcu<strong>la</strong>ted by <strong>Haiti</strong><br />

Grassroots Watch.<br />

1% 22% 12% 18% 3%<br />

Sub-<br />

Saharan<br />

Africa<br />

14% 13.2% N/A 18.1% 15.2%<br />

8.25% 9% N/A 19.5% 16.7%<br />

HGW<br />

* Note – The <strong>Haiti</strong> budget figures<br />

reflect an average of the 2008-2009 and<br />

2009-2010 fiscal year actual expenses.<br />

Not surprisingly, in terms of enrollment,<br />

<strong>Haiti</strong> is far behind its neighbors,<br />

and in terms of investments, <strong>Haiti</strong> is at<br />

the bottom of the list. Even the Dominican<br />

Republic, well known for its failure<br />

to invest in higher education, is ahead of<br />

<strong>Haiti</strong>.<br />

The authors of the study – a committee<br />

of academics and former ministers<br />

headed by the ex-Dean of Harvard<br />

University and the Vice Chancellor of the<br />

University of Cape Town – cited a warning<br />

from H.G. Wells.<br />

“The chance is simply too great to<br />

miss,” they wrote. “As H.G. Wells said<br />

in The Outline of History, ‘Human<br />

history becomes more and more a race<br />

between education and catastrophe.’”<br />

The “friends of <strong>Haiti</strong>” support the<br />

private sector<br />

At the very moment the proposal for the<br />

State University of <strong>Haiti</strong>’s new campus<br />

was locked in a drawer, the Dominican<br />

government built a university campus in<br />

<strong>Haiti</strong>’s north – the King Henry Christophe<br />

University. Built in only 18 months, the<br />

campus cost US$50 million.<br />

And the universities and governments<br />

of the countries that call themselves<br />

the “friends of <strong>Haiti</strong>”?<br />

Despite a number of meetings<br />

and conferences held at seaside<br />

hotels and at the most expensive<br />

conference centers in the country,<br />

Suite à <strong>la</strong> page (16)<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 9


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10<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012


UEH : Vandalisme des casseurs<br />

de Martelly<br />

Par Thomas Peralte<br />

Le vendredi 17 février 2012, il<br />

était environ 3 heures de l’aprèsmidi,<br />

lorsque Michel Joseph Martelly<br />

à <strong>la</strong> tête d’un groupe d’individus<br />

casseurs a essayé de pénétrer à<br />

l’intérieur de <strong>la</strong> Faculté d’Ethnologie<br />

qui se trouve à <strong>la</strong> rue Magloire Ambroise,<br />

au Champ-de-Mars. Accompagné<br />

de sa femme, Sophia Martelly,<br />

sans aucune forme d’invitation, il<br />

vou<strong>la</strong>it assister à un Colloque international<br />

se dérou<strong>la</strong>nt sur le thème :<br />

« L’Ethnologie et <strong>la</strong> construction de<br />

<strong>la</strong> Nation politique, du peuple, du citoyen<br />

en Haïti. », animé <strong>par</strong> des professeurs<br />

étrangers et haïtiens.<br />

Bloqué <strong>par</strong> des étudiants, l’ancien<br />

chanteur d’un groupe Compas,<br />

surnommé « Sweet Micky » a tenté<br />

de force d’y entrer. Ses <strong>par</strong>tisans-casseurs<br />

prétendaient que les étudiants<br />

auraient touché à coup de pierres le<br />

cortège du président « Tèt Kale ». Ils<br />

ont pénétré <strong>par</strong> effraction à l’intérieur<br />

de <strong>la</strong> Faculté Ethnologie et le<br />

Bureau National d’Ethnologie où ils<br />

ont commis des actes de vandalisme<br />

très graves. Des ordinateurs, des imprimantes,<br />

des téléphones portables,<br />

des venti<strong>la</strong>teurs et d’autres matériels<br />

de bureau ont été emportés <strong>par</strong> les<br />

bandits de Martelly. Les <strong>par</strong>e-brise<br />

des véhicules stationnés sur <strong>la</strong> cour<br />

de l’établissement universitaire ont<br />

été endommagés. Des matériels de<br />

bureau renversés <strong>par</strong> terre, le bi<strong>la</strong>n<br />

est très lourd. Les agents de sécurité<br />

de Martelly sont intervenus de force<br />

en tirant en l’air des coups de feu et<br />

de bombonnes de gaz <strong>la</strong>crymogène<br />

en direction de <strong>la</strong> Faculté. Des étudiants<br />

se sont évanouis, d’autres ont<br />

été blessés, 4 autres ont été interpellés<br />

<strong>par</strong> <strong>la</strong> Police puis relâchés dans <strong>la</strong><br />

soirée. Alors qu’aucun des casseurs<br />

n’a été arrêté en dépit de l’intervention<br />

du Commissaire du gouvernement<br />

de Port-au-Prince, Jean Renel<br />

Sénatus.<br />

Les dégâts matériels sont<br />

considérables, des impacts de balles<br />

restaient encore très visibles sur les<br />

persiennes de <strong>la</strong> Facultés. La clôture<br />

du Bureau National d’Ethnologie<br />

qui se trouve en face de <strong>la</strong> barrière<br />

Nord du pa<strong>la</strong>is national, <strong>par</strong>tageant<br />

<strong>la</strong> cour de <strong>la</strong> Faculté a été également<br />

détruite. Les <strong>par</strong>ticipants au colloque<br />

et les étudiants se trouvant à <strong>la</strong> Faculté<br />

n’ont eu <strong>la</strong> vie sauve que grâce<br />

à l’intervention de <strong>la</strong> Croix-Rouge<br />

et d’autres représentants du corps<br />

diplomatique.<br />

Selon les étudiants de l’entité<br />

universitaire publique, l’incident a<br />

été provoqué <strong>par</strong> le président Martelly<br />

qui a voulu pénétrer l’enceinte de<br />

<strong>la</strong> Faculté avec des hommes armés<br />

en civil, alors que se tenait encore<br />

un colloque international dans l’établissement.<br />

« L’espace universitaire<br />

étant invio<strong>la</strong>ble, nous avions décidé<br />

qu’ils n’entreraient pas. Des hommes<br />

armés en civil et des policiers ont tiré<br />

des coups de feu, frappé des étudiants,<br />

cassé des vitres de voitures<br />

tandis que des portes du bâtiment<br />

ont été défoncées. » Confirment les<br />

étudiants témoins des actes de vandalisme<br />

des bandes de Martelly.<br />

Le Bureau de Communication<br />

du pa<strong>la</strong>is national s’est empressé<br />

d’émettre un communiqué pour<br />

essayer de détourner l’attention de<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sur ce qui s’est passé<br />

réellement à <strong>la</strong> Faculté Ethnologie<br />

ce jour-là. Il dénonce une certaine<br />

agression contre le cortège présidentiel<br />

« …des fauteurs de trouble<br />

réfugiés dans l’enceinte de <strong>la</strong> Faculté<br />

d’Ethnologie, ont agressé le cortège<br />

du président de <strong>la</strong> République qui<br />

<strong>par</strong>courait l’aire du champ-de-Mars<br />

à pied accompagné des bandes carnavalesques.<br />

» a prétendu le Bureau.<br />

C’était bizarre, selon des témoins<br />

les fauteurs de trouble se trouvaient<br />

dans les rangs des bandits légaux de<br />

Martelly. Ce sont eux qui ont pénétré<br />

<strong>par</strong> effraction l’enceinte des locaux<br />

de <strong>la</strong> Faculté d’Ethnologie pour voler,<br />

piller, briser tout ce qui s’y trouvait.<br />

Le communiqué a <strong>par</strong>lé de<br />

bandes carnavalesques alors que<br />

le président Martelly, lui-même a<br />

interdit formellement le défilé carnavalesque<br />

dans les rues de Port-au-<br />

Prince. Il a <strong>par</strong>lé également d’agression<br />

contre le cortège présidentiel,<br />

qui oserait attaquer le cortège présidentiel<br />

à un pas du pa<strong>la</strong>is national ?<br />

Communiqué mensonger.<br />

En fait, le président Martelly<br />

était à <strong>la</strong> tête d’une manifestation<br />

réunissant quelques centaines de<br />

personnes, <strong>par</strong>tie des hauteurs de<br />

Pétion-ville pour se rendre en ville,<br />

essayant ainsi de faire croire à tous<br />

ceux qui en lui veulent qu’il est «<br />

popu<strong>la</strong>ire ». La question de <strong>la</strong> double<br />

nationalité semble atteindre le président<br />

Martelly au plus profond de son<br />

cœur. Le comportement du président<br />

Martelly ces derniers jours, <strong>la</strong>isse à<br />

désirer, qu’il s’agisse des réponses<br />

choquantes données à des journalistes,<br />

de l’intervention inappropriée<br />

à <strong>la</strong> résidence privée du Premier ministre<br />

ou de l’intervention brutale et<br />

sauvage à <strong>la</strong> Faculté d’Ethnologie.<br />

Le recteur contesté de l’Université<br />

d’Etat d’Haïti (UEH), Jean<br />

Henry Vernet a condamné ce qui<br />

s’est passé vendredi 17 février à <strong>la</strong><br />

Faculté d’Ethnologie en ces termes<br />

: « C’est un incident qui est vraiment<br />

malheureux, un incident sans<br />

nom. Je suis très gêné d’une chose<br />

comme ça, <strong>par</strong>ce que j’ai été obligé<br />

à un certain moment de faire appel<br />

à <strong>la</strong> Croix-Rouge pour évacuer les<br />

personnes en danger. Je pense que<br />

l’incident qui s’est produit n’est pas<br />

normal, c’est une mauvaise façon<br />

de faire qui est à <strong>la</strong> base de toute <strong>la</strong><br />

casse qui a été faite. Des gens malintentionnés<br />

envahissent l’enceinte de<br />

<strong>la</strong> faculté et cassent tout ce qui s’y<br />

trouve. Déjà que nous n’avons pas<br />

assez de moyen et que nous constatons<br />

des pertes de ce genre, je suis<br />

vraiment consterné <strong>par</strong> ce qui s’est<br />

passé là-bas. »<br />

Certains observateurs<br />

constatent depuis bien des temps<br />

que le président Michel Martelly ne<br />

se gêne pas de commettre n’importe<br />

quel désordre. Et d’ailleurs il disait<br />

haut et fort : « Depi se prezidan an k<br />

ap fè dezòd, dezòd <strong>la</strong> legal ». Alors le<br />

président Martelly peut se permettre<br />

d’entrer à <strong>la</strong> Faculté d’Ethnologie<br />

comme bon lui semble à <strong>la</strong> tête d’un<br />

groupe de casseurs. Quelle image a-<br />

t-il envoyé à l’étranger quand il sait<br />

très bien qu’il y avait un colloque<br />

international animé <strong>par</strong> des professeurs<br />

venus de plusieurs continents<br />

?<br />

Ces nouveaux incidents douloureux<br />

interviennent à un moment<br />

où le gouvernement prétend ouvrir le<br />

pays aux investissements étrangers,<br />

alors le président <strong>par</strong> son comportement<br />

désagréable envoie un autre<br />

message aux investisseurs, en dépit<br />

de toutes les difficultés auxquelles<br />

on fait face. De plus, le pays traverse<br />

une grave crise de gouvernance, née<br />

de <strong>la</strong> nouvelle re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> nationalité<br />

étrangère des hauts dignitaires de<br />

l’Etat, interdite <strong>par</strong> <strong>la</strong> constitution<br />

haïtienne. Cette situation a également<br />

débouché sur de graves divergences<br />

entre les deux branches du pouvoir<br />

exécutif et entre le pouvoir légis<strong>la</strong>tif<br />

et le pouvoir exécutif.<br />

Maintenant, c’est le secteur<br />

universitaire qui fait l’objet d’attaques<br />

sévères de <strong>la</strong> <strong>par</strong>t du président<br />

Martelly en personne. La<br />

grande question qu’on se pose est :<br />

où va-t-il conduire le pays?<br />

Sophia Martelly accompagnant son époux dans <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion de l'enceinte de <strong>la</strong> Faculté d'Ethnologie<br />

La bande carnavalesque de Martelly<br />

Actions de vandalisme réalisées <strong>par</strong> les bandits de Martelly<br />

L’intrus de Sweet Micky à l’Ethnologie a mordu l’étudiant<br />

Sweet Micky en débandade<br />

L’assail<strong>la</strong>nt montrant sa main, rouge du sang de l’étudiant<br />

Vitres d’une voiture en <strong>par</strong>king à <strong>la</strong> faculté, brisées<br />

<strong>par</strong> les assail<strong>la</strong>nts<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 11


Un vétéran de <strong>la</strong> diplomatie US met en question <strong>la</strong><br />

version officielle des évènements en Syrie !<br />

Par Sharmine Narwani<br />

Le problème avec <strong>la</strong> politique US<br />

au Moyen-Orient aujourd’hui est<br />

qu’elle est presque entièrement conçue<br />

dans <strong>la</strong> sphère de l’action politique<br />

immédiate. Révolue l’époque<br />

où les spécialistes des différents<br />

domaines, qui étaient les véritables<br />

poids lourds dans le centre de commandement,<br />

introduisaient dans les<br />

décisions politiques les plus importantes,<br />

une approche nuancée fondée<br />

sur <strong>la</strong> connaissance du contexte<br />

historique et des rapports en p<strong>la</strong>ce.<br />

Aujourd’hui, vous verrez les<br />

groupes d’intérêts à motivation<br />

unique, les projets commerciaux<br />

ainsi que les cycles électoraux peser<br />

sur des débats cruciaux. Le court<br />

terme, le gain tactique immédiat et<br />

les approches en noir et b<strong>la</strong>nc prennent<br />

alors le pas sur <strong>la</strong> vision à long<br />

terme et <strong>la</strong> stratégie. Comme dans<br />

les campagnes de marketing menées<br />

tambour battant, on recourt en priorité<br />

aux phrases-clefs, aux mises en<br />

scène et à une construction narrative<br />

simpliste.<br />

Les projecteurs sont fortement<br />

braqués sur <strong>la</strong> Syrie ces derniers<br />

temps et voici ce qu’on nous martèle<br />

en vrac : massacres perpétrés <strong>par</strong> le<br />

régime à Homs, <strong>la</strong> méchante Russie,<br />

un Conseil de Sécurité animé de <strong>la</strong><br />

noble intention de sauver <strong>la</strong> Syrie,<br />

le bain de sang de Hamma en 1982<br />

tiré de l’oubli, un ambassadeur US<br />

“dégoûté” <strong>par</strong> l’usage odieux que<br />

d‘autres font du droit de veto.<br />

Mais si nous réduisons<br />

l’hystérie d’un cran ou deux et portons<br />

le débat devant des observateurs<br />

mesurés et expérimentés, nous<br />

avons une toute autre histoire. J’ai<br />

eu, ce week-end, le privilège de<br />

recevoir un courriel qui m’a rappelé<br />

cette époque où les spécialistes du<br />

Dé<strong>par</strong>tement d’Etat présentaient un<br />

tableau des évènements, honnête<br />

et apte à inspirer des décisions plus<br />

sages.<br />

La missive venait d’un diplomate<br />

US qui a servi en Syrie et qui<br />

a demandé à conserver l’anonymat.<br />

Voici le courriel, dans son intégralité<br />

afin que chacun puisse en prendre<br />

connaissance.<br />

J’ai du mal à admettre tous ces<br />

discours appe<strong>la</strong>nt à une intervention<br />

militaire en Syrie. Tout le monde<br />

et <strong>par</strong>ticulièrement les médias, se<br />

contente en guise d’information de<br />

nous servir que ce que racontent les<br />

activistes opposés au régime. Comment<br />

pouvons-nous savoir que 260<br />

personnes ont été tuées à Homs hier<br />

? Ce chiffre semble avoir pour seule<br />

source des personnalités opposées au<br />

régime, j’ai de sérieux doutes sur sa<br />

véracité.<br />

J’ai servi pendant plus de trois<br />

ans à l’ambassade US de Damas et je<br />

sais combien, dans cette société politique<br />

fermée, il est difficile de sé<strong>par</strong>er<br />

les faits des rumeurs. A l’époque,<br />

nous faisions constamment l’effort<br />

de vérifier les rumeurs rapportant<br />

assassinats, arrestations faites <strong>par</strong><br />

le régime etc. Et l’Agence [<strong>la</strong> CIA,<br />

N<strong>dE</strong>] qui n’y voyait pas vraiment<br />

plus c<strong>la</strong>ir, faisait comme nous. Aujourd’hui,<br />

nous avons un squelette<br />

d’ambassade qui ne dispose que de<br />

très peu de personnel pour sortir sur<br />

le terrain et récolter l’information et<br />

qui, j’en ai <strong>la</strong> certitude, est soumise<br />

à surveil<strong>la</strong>nce constante. Et dire qu’il<br />

y’a deux ans, je n’étais pas du tout<br />

convaincu de <strong>la</strong> capacité de l’ambassade<br />

à se brancher à de bonnes<br />

sources et à comprendre <strong>la</strong> dynamique<br />

interne de <strong>la</strong> Syrie. Je constate<br />

<strong>la</strong> même insuffisance quand je m’entretiens<br />

avec des responsables du<br />

Dé<strong>par</strong>tement d’Etat.<br />

Les médias et, jusqu’à un certain<br />

point l’administration, ont donné<br />

une tournure personnelle au conflit<br />

en braquant l’attention sur Bachar<br />

El Assad et sa famille. Ce faisant,<br />

ils ont sous-estimé de façon permanente<br />

<strong>la</strong> nature sectaire du conflit.<br />

Ce ne sont pas seulement Bachar el<br />

Assad et sa famille qui s’accrochent<br />

au pouvoir mais tout le système<br />

a<strong>la</strong>ouite de contrôle du pays, englobant<br />

l’armée, les services de sécurité<br />

et le <strong>par</strong>ti Baath. Je suis persuadé que<br />

les A<strong>la</strong>ouites croient fermement que<br />

s’ils venaient à perdre le pouvoir, ils<br />

seraient massacrés <strong>par</strong> les Sunnites.<br />

C’est l’une des raisons qui expliquent<br />

pourquoi Hafez et son frère Rifaat<br />

ont été si impitoyables à Hama, il y<br />

a trente ans. Mais dans une vision<br />

très commode des choses, l’Occident<br />

oublie <strong>la</strong> campagne d’assassinats<br />

et d’attentats-suicides à <strong>la</strong> bombe<br />

menée <strong>par</strong> les Frères Musulmans à<br />

travers tout le pays durant les trois<br />

ou quatre années qui ont précédé<br />

Hama. J’ai personnellement assisté<br />

aux conséquences d’un tel attentat<br />

où plusieurs centaines de personnes<br />

ont été tuées. La mémoire historique<br />

du Dé<strong>par</strong>tement d’Etat, de <strong>la</strong> CIA et<br />

des autres organes gouvernementaux<br />

est peut-être courte mais celle<br />

des gens en Syrie ne l’est pas.<br />

Les bonnes analyses du conflit<br />

en Syrie sont rares. A l’exception<br />

des travaux du journaliste Nir Rosen<br />

et de l‘International Crisis Group, <strong>la</strong><br />

plu<strong>par</strong>t des comptes-rendus sur <strong>la</strong><br />

Syrie sont superficiels et frappés de<br />

<strong>par</strong>ti-pris en faveur des opposants<br />

au régime. On ne peut pas bâtir de<br />

politique sur une telle base, surtout<br />

quand on envisage une forme quelconque<br />

d’intervention militaire. Ce<strong>la</strong><br />

équivaudrait à ouvrir <strong>la</strong> boîte de Pandore,<br />

les conflits sectaires pouvant<br />

facilement s’étendre vers le Liban,<br />

Israël, les régions kurdes, l’Irak et<br />

ailleurs.<br />

L’ironie dans <strong>la</strong> situation actuelle<br />

com<strong>par</strong>ée à celle qui préva<strong>la</strong>it<br />

il y’a trente ans est dans le rôle de<br />

l’Irak. A l’époque, nous avions des<br />

informations suffisamment fiables<br />

qui indiquaient que Saddam Hussein<br />

soutenait les Frères Musulmans en<br />

leur fournissant armes et explosifs et<br />

en en facilitant le passage à travers <strong>la</strong><br />

frontière syro-irakienne.<br />

Je ne pense pas que nous sachions<br />

comment jouer sur un tel terrain<br />

et ceci est va<strong>la</strong>ble aussi pour le<br />

terrain Afghanistan-Pakistan. Une<br />

intervention militaire US, qu’elle soit<br />

faite sous l’égide de l’OTAN ou de<br />

toute autre couverture, pourrait avoir<br />

des conséquences imprévisibles pour<br />

les USA, pour l’Europe et <strong>la</strong> région.<br />

Les fonctionnaires de Washington<br />

devraient se voir marteler dans <strong>la</strong><br />

tête <strong>la</strong> loi des conséquences imprévisibles<br />

chaque matin.<br />

Ces réflexions sont celles d’un<br />

diplomate US qui se prévaut d’une<br />

expérience directe et assez récente en<br />

Syrie. Pourquoi n’entendons-nous<br />

pas des appréciations de <strong>la</strong> situation<br />

aussi mesurées de <strong>la</strong> <strong>par</strong>t des officiels<br />

à Washington même ? Probablement<br />

à cause de <strong>la</strong> surpolitisation<br />

du processus de prises de décisions<br />

politiques. Celui-ci a été arraché des<br />

mains de spécialistes compétents<br />

pour se retrouver dans celles d’idéologues<br />

et de politiciens dont le seul<br />

souci est de constituer des fonds de<br />

campagne électorale.<br />

Il est important de noter qu’en<br />

grande <strong>par</strong>tie, <strong>la</strong> grande attention<br />

que l’administration US accorde à <strong>la</strong><br />

Syrie a pour cause sa fixation morbide<br />

sur l’Iran. En soutenant <strong>la</strong> conception<br />

de l’Iran qui appelle à <strong>la</strong> fin à<br />

l’hégémonie des USA et d’Israël dans<br />

<strong>la</strong> région, <strong>la</strong> Syrie s’est mise dans <strong>la</strong><br />

ligne de mire des priorités US dans<br />

Une intervention militaire US, qu’elle soit faite sous l’égide de l’OTAN ou<br />

de toute autre couverture, pourrait avoir des conséquences imprévisibles<br />

pour les USA, pour l’Europe et <strong>la</strong> région<br />

Manifestation du peuple syrien pour dénoncer une attaque impériale<br />

contre son pays<br />

Le colonel Lawrence Wilkinson,<br />

ex-chef d’état-major de Colin<br />

Powell<br />

<strong>la</strong> région.<br />

David Sanger du New York<br />

Times, écrivait peu de temps après<br />

que le Réveil arabe eut dévoré ses<br />

deux premiers dictateurs, Zine El<br />

Abidine Ben Ali en Tunisie et Hosni<br />

Moubarak en Egypte :<br />

Chaque décision, qu’elle touche<br />

à <strong>la</strong> Libye, au Yémen, à Bahreïn<br />

ou à <strong>la</strong> Syrie, a été examinée selon ce<br />

qu’elle apporte à ce qui était jusqu’à<br />

<strong>la</strong> mi-janvier, le calcul stratégique<br />

de fond de l’administration Obama<br />

pour <strong>la</strong> région : comment ralentir le<br />

progrès nucléaire iranien et accélérer<br />

l’arrivée de conditions propices à un<br />

soulèvement victorieux contre le régime<br />

dans ce pays.<br />

L'ambassade US à Damas<br />

Bachar El Assad<br />

Les efforts visant à déstabiliser<br />

Bachar El Assad sont depuis longtemps<br />

un objectif important de <strong>la</strong><br />

politique US dans <strong>la</strong> région, et ce<strong>la</strong><br />

des années avant les révoltes popu<strong>la</strong>ires<br />

arabes de 2011. WikiLeaks<br />

a mis à jour un véritable trésor<br />

d’informations sur les interventions<br />

US en Syrie, interventions qui incluent<br />

une aide financière directe aux<br />

groupes d’opposition.<br />

La politique en général et <strong>la</strong><br />

politique géostratégique sont souvent<br />

malpropres mais ce fait n’empêche<br />

pas de se poser <strong>la</strong> question de savoir<br />

à <strong>par</strong>tir de quelle limite les comptes<br />

rendus simplistes et commodes deviennent<br />

simplement des mensonges<br />

qui n’engendrent que de mauvaises<br />

politiques.<br />

Ce câble de WikiLeaks de<br />

2006 montre les efforts de Washington<br />

visant à repérer les « opportunités<br />

» et « vulnérabilités » au<br />

sein du régime syrien, ce<strong>la</strong> dans le<br />

but de causer aussi bien <strong>la</strong> discorde<br />

ethnique et sectaire au sein des ap<strong>par</strong>eils<br />

militaire et sécuritaire que de<br />

grandes difficultés économiques.<br />

« Ces propositions doivent<br />

être détaillées afin qu’elles deviennent<br />

opérationnelles et aptes à être<br />

rapidement mises en œuvre dès que<br />

les opportunités se présentent. Parmi<br />

nos suggestions, nombreuses sont<br />

celles qui soulignent l’importance de<br />

<strong>la</strong> diplomatie publique et des moyens<br />

indirects d’acheminer des messages<br />

capables d’influencer le cercle intérieur.<br />

»<br />

La propagande à usage interne<br />

Le terme « diplomatie publique »<br />

signifie « propagande ». Il est utilisé<br />

<strong>par</strong> <strong>la</strong> loi Smith-Mundt de 1948<br />

qui spécifie les conditions de diffusion<br />

<strong>par</strong> le gouvernement US de<br />

l’information à destination de publics<br />

étrangers. En 1972, <strong>la</strong> loi est amendée<br />

dans un sens qui interdit l’accès<br />

du public US à celles-ci. En d’autres<br />

termes, cette loi interdisait désormais<br />

au gouvernement US de faire de <strong>la</strong><br />

propagande en direction de ses propres<br />

citoyens.<br />

Cependant, Washington a trouvé<br />

différentes façons de contourner<br />

cette loi. Après tout, les USAméricains<br />

ont besoin d’être “embarqués”<br />

dans les nombreuses aventures militaires<br />

à l’étranger <strong>la</strong>ncées <strong>par</strong> les<br />

administrations successives. Que fait<br />

donc le gouvernement pour rester<br />

dans les limites de <strong>la</strong> loi tout en soumettant<br />

sa popu<strong>la</strong>tion à une propagande<br />

destinée à <strong>la</strong> « monter » en faveur<br />

des guerres (Irak, Afghanistan,<br />

peut-être Iran), des ventes d’armes<br />

à des alliés douteux (l’Arabie Saoudite<br />

et Israël) et des vio<strong>la</strong>tions des<br />

droits humains (Guantanamo et<br />

usage des drones) ?<br />

L’histoire bidon des armes de<br />

destruction massives (ADM) irakiennes<br />

et des menaces supposées<br />

qu’elles faisaient peser sur les USA<br />

et leurs alliés fut essentielle dans <strong>la</strong><br />

justification de l’intervention militaire<br />

en Irak. Rappelons-nous le<br />

témoignage du secrétaire d’Etat de<br />

l’époque, Colin Powell , apportant<br />

des « élément de preuves » de <strong>la</strong> détention<br />

<strong>par</strong> Saddam d’ADM ou encore<br />

le discours de George W. Bush<br />

sur l’Etat de l’Union dans lequel<br />

il accusait faussement l’Irak de se<br />

procurer du yellowcake (concentré<br />

d’uranium) en provenance du Niger.<br />

Que certains médias aient soumis ces<br />

assertions à un examen attentif était<br />

totalement justifié car il est illégal de<br />

mentir au peuple usaméricain.<br />

Les fonctionnaires choisissent<br />

attentivement leurs méthodes pour<br />

contourner les restrictions de <strong>la</strong> loi<br />

Smith-Mundt afin de soumettre le<br />

public US à <strong>la</strong> propagande, <strong>la</strong> plus<br />

rapide étant celle qui consiste à recourir<br />

à des « fuites » soigneusement<br />

empaquetées contenant, selon le<br />

besoin, des inexactitudes, des demimensonges<br />

ou des histoires totalement<br />

mensongères. Passez au crible<br />

<strong>la</strong> rubrique consacrée aux informations<br />

internationales de n’importe<br />

quel journal ou document public à<br />

Washington, New York ou Los Angeles,<br />

vous <strong>la</strong> verrez chargée de «<br />

fuites » distillées <strong>par</strong> des officiels.<br />

Internet, également, est devenu<br />

un champ d’action idéal pour <strong>la</strong><br />

dissémination de <strong>la</strong> désinformation.<br />

Son étendue à travers <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète,<br />

ses millions de blogs plus ou moins<br />

crédibles se prêtent <strong>par</strong>faitement<br />

Suite à <strong>la</strong> page (16)<br />

12<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012


Perspectives<br />

Anti-Impérialiste ou Anti-Américain?<br />

Accusation quotidienne. Persistante.<br />

Anti. Connotation purement négative.<br />

Veut dire, détester, haïr même.<br />

Ou donc est <strong>la</strong> vérité en ce qui nous<br />

concerne?<br />

Par Jacques Elie Leb<strong>la</strong>nc<br />

Certains de nos amis et connaissances<br />

nous accusent ouvertement<br />

d’être l’ennemi du peuple américain,<br />

l’ennemi des Etats- Unis. Il est<br />

évident que derrière ces accusations<br />

existent de mauvaises intentions.<br />

Nous croyons qu’il est de notre devoir<br />

de préciser notre position sur un sujet<br />

aussi délicat et important. Tâche facile<br />

pour nous puisqu’elle découle du bon<br />

sens et de certains principes que nous<br />

avons fait nôtres depuis belle lurette.<br />

Au dé<strong>par</strong>t, nous devons avouer<br />

que nous essayons toujours d’éviter<br />

le vide, le vague et l’inconsistance des<br />

“ idées générales”. Dès que les intellectuels<br />

petits-bourgeois sont en quête<br />

de boulot ou de visas, ils enfourchent<br />

les” grandes idées générales” qui sont<br />

le refuge et l’apanage de tous les philistins<br />

de tous les temps. D’une manière<br />

générale, nous sommes contre<br />

les “ idées générales” qui ne sont le<br />

plus souvent qu’un masque, un ballon<br />

d’évasion ou l’irresponsabilité et<br />

<strong>la</strong> duplicité sont à l’abri du questionnement.<br />

L’expression “ peuple américain<br />

“ ou le mot “Etats- Unis” détaché d’un<br />

contexte <strong>par</strong>ticulier ne veut rien dire<br />

en <strong>par</strong>ticulier et n’a aucune signification<br />

précise. Elle recouvre trop de<br />

duplicités sous leur bâche et <strong>la</strong>isse<br />

trop de trous pour <strong>la</strong> “filouterie intellectuelle.”<br />

Etant donné que nous vivons<br />

depuis longtemps au sein de cette<br />

société américaine, nous savons<br />

qu’il existe pas mal de choses aux “<br />

Etats- Unis “; entre autres l’ existence<br />

de trois c<strong>la</strong>sses, bien que jusqu’à l‘<br />

heure actuelle, une grande majorité<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion continue à en nier l’<br />

existence, une c<strong>la</strong>sse d’ exploiteurs,<br />

une c<strong>la</strong>sse d’ exploités ; des fortunes<br />

insolentes et une misère révoltante ;<br />

une majorité b<strong>la</strong>nche et des minorités<br />

indienne, <strong>la</strong>tino, asiatique, et nègre;<br />

une c<strong>la</strong>sse de politiciens corrompus et<br />

des financiers acca<strong>par</strong>eurs et <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse<br />

du vrai peuple américain, celle des<br />

ouvriers et des fermiers, celle- là dont<br />

nous suivons dans les journaux, les<br />

livres, à <strong>la</strong> radio et à <strong>la</strong> télévision et<br />

avec tristesse les péripéties, les abus<br />

et les injustices qu’ils subissent tous<br />

les jours, dans les usines, dans les<br />

mines, dans les fermes, dans les déserts<br />

de l’ Arizona et de New Mexico,<br />

dans les forêts gelées de Green Bay et<br />

de <strong>la</strong> frontière du Canada aux rives du<br />

Rio Grande.<br />

Parmi le “ peuple américain des<br />

Etats-Désunis, a côté d’ intellectuels<br />

réactionnaires du type de Georges<br />

Wills de Russel Kirk, il y a des intellectuels<br />

de gauche, des progressistes,<br />

des hommes de grand savoir qui militent<br />

pour <strong>la</strong> libération de l’homme<br />

du peuple, du vrai peuple américain ,<br />

des hommes comme Noam Chomski ,<br />

Cornell West, Howard Zim, A<strong>la</strong>n Robock,<br />

de l’Univerrsité Rutgers dans<br />

le New- Jersey, Philip Peters de l’ Institut<br />

Lexington pour ne citer que ceuxlà,<br />

tous, écrivains remarquables, professeurs<br />

d’ Universités, présidents de<br />

société culturelles progressistes et d’<br />

organisations popu<strong>la</strong>ires diverses qui<br />

représentent <strong>la</strong> tradition américaine<br />

dans ce qu’il y a de plus pur, de plus<br />

noble et de plus foncièrement démocratique.<br />

On rencontre même dans <strong>la</strong><br />

bourgeoisie américaine comme on les<br />

rencontre dans toutes les sociétés, de<br />

ces hommes éc<strong>la</strong>irés libérés de tout<br />

préjugé comme jadis ce John Collier,<br />

le défenseur intraitable des minorités<br />

indiennes; comme cet Henry Wal<strong>la</strong>ce,<br />

ancien candidat à <strong>la</strong> présidence, ce<br />

“communiste” qui en 1948 déc<strong>la</strong>ra<br />

« que le <strong>par</strong>ti démocrate comme le<br />

<strong>par</strong>ti républicain sont responsables<br />

directement des crimes commis<br />

contre les espérances popu<strong>la</strong>ires ici et<br />

à l’étranger pour l’ obtention d’une<br />

paix solide, que <strong>la</strong> politique nordaméricaine<br />

a favorisé les réactionnaires<br />

dans le monde entier ……….<br />

En Europe dit-il, il y a des communistes,<br />

des millions de communistes.<br />

Et nous ne pouvons nous joindre aux<br />

réactionnaires récalcitrants qui les<br />

décrivent comme des barbares, des<br />

sauvages des agents de Moscou, de<br />

<strong>la</strong> Chine et ennemis de <strong>la</strong> démocratie,<br />

nous pouvons reconnaître cependant<br />

qu’ils sont communistes, <strong>par</strong>ce<br />

que fatigués d’attendre que les réactionnaires<br />

de leur propre pays leur<br />

donnent <strong>la</strong> liberté et les débarrassent<br />

de coutumes féodales. »<br />

Comme on peut s’en apercevoir,<br />

il y a de tout aux ”Etats-Unis” et le<br />

vrai peuple américain n’est pas du<br />

tout ce qu’un vain peuple pense.<br />

Les accusations allusives ou<br />

directes portées contre nous de notre<br />

soi- disant hostilité au peuple américain<br />

ou aux Etats- Unis, n’est qu’une<br />

manoeuvre ma<strong>la</strong>droite de ces petitsbourgeois<br />

en quête de “position” pour<br />

nous faire passer pour des sectaires et<br />

des intransigeants opposés à “ l’affranchissement<br />

“ du peuple haïtien ou<br />

de tout autre peuple <strong>par</strong> les banquiers<br />

de Wall Street.<br />

Il existe certainement une<br />

intransigeance de notre <strong>par</strong>t, reflétée<br />

dans certaines de nos prises de<br />

positions. Mais elle s’adresse non au<br />

peuple Américain ou aux Etats-Unis<br />

en général, mais à <strong>la</strong> politique économique<br />

et financière de l’impérialiste<br />

nord- américain qui n’a rien à voir avec<br />

le peuple américain. Et ces traîtres, de<br />

toutes les couleurs qui essaient patriotiquement<br />

de justifier ou de défendre<br />

cet impérialisme assassin des peuples<br />

<strong>par</strong> des biais géographiques et sociopolitico-économique<br />

ou toute autre<br />

logomachie du même acabit- ne font<br />

que donner <strong>la</strong> main aux Ponce Pi<strong>la</strong>te<br />

des masses haïtiennes submergées<br />

sous l’oppression de l’oligarchie financière<br />

nord- américaine<br />

Nous sommes des nationalistes.<br />

Notre nationalisme n’est pas seulement<br />

politique. Elle est surtout économique.<br />

Nous nous sommes donnés<br />

comme tâche de dépister et de signaler<br />

tous les courants anti- nationaux,<br />

tous les actes conscients ou inconscients<br />

qui freinent l’évolution du<br />

peuple haïtien, des masses haïtiennes<br />

et portent atteinte à <strong>la</strong> souveraineté<br />

nationale dans son sens le plus <strong>la</strong>rge.<br />

Nous faisons et nous avons<br />

toujours fait <strong>la</strong> politique des masses<br />

haïtiennes, du paysan , de l’ ouvrier<br />

haïtien, du travailleur haïtien, du<br />

peuple haïtien en son ensemble. Et<br />

lorsque cette politique rencontre sur<br />

le p<strong>la</strong>n national ou international des<br />

politiques qui lui sont contraires, notre<br />

rôle est de les dénoncer et de les combattre.<br />

Nous n’avons pas peur des<br />

masses. Nous avons confiance dans<br />

les masses. Elles sont notre boussole.<br />

Et c’est pourquoi nous nous trompons<br />

très rarement sur <strong>la</strong> voie à suivre.<br />

Nous ne faisons <strong>la</strong> politique de<br />

quiconque en <strong>par</strong>ticulier, d’aucune<br />

ambassade, d’aucun Etat. Nous ne<br />

suivons aucune politique du Dé<strong>par</strong>tement<br />

d’ Etat qui est là pour défendre<br />

les intérêts du “peuple américain” ; et<br />

dans le système capitaliste ce<strong>la</strong> veut<br />

dire les intérêts des monopolistes de<br />

Wall Street , et non ceux de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse<br />

ouvrière et de <strong>la</strong> paysannerie haïtienne,<br />

des industriels et commerçants<br />

en somme de <strong>la</strong> collectivité haïtienne<br />

en son ensemble. Nous formulons<br />

enfin notre politique selon les intérêts<br />

immédiats et les nécessités urgentes<br />

de notre petite, pauvre, et fière patrie.<br />

D’une <strong>par</strong>t” le peuple américain”,<br />

le peuple des fermiers et <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse des producteurs américains<br />

ont intérêts à voir les pays <strong>la</strong>tino-caribéens<br />

s’industrialiser- ce qui augmenterait<br />

le volume d’affaires entre<br />

nos pays- et d’autres <strong>par</strong>t les exportateurs<br />

de capitaux qui ont intérêt à ce<br />

que nos pays demeurent arriérés pour<br />

que les inversion réalisées bénéficient<br />

de l’avilissement de <strong>la</strong> main d’oeuvre.<br />

Obligatoirement, nous sommes contre<br />

ces derniers, et en faveur du point de<br />

vue du “ peuple américain”<br />

Lorsque nous luttons pour l’<br />

affranchissement de notre pays, pour<br />

notre autonomie financière et notre<br />

libération économique, nous ne faisons<br />

que réc<strong>la</strong>mer ce que <strong>la</strong> bourgeoisie<br />

a déjà réalisé en maints pays, entre<br />

autres aux Etats- Unis même. La<br />

bourgeoisie de nos pays désire avoir<br />

autant de liberté d’action chez elle que<br />

<strong>la</strong> bourgeoisie américaine en a chez<br />

elle. Ce qui est juste.<br />

Nous désirons que nos pays<br />

maintiennent les meilleures re<strong>la</strong>tions<br />

d’amitié avec les Etats- Unis d’ Amérique,<br />

mais nous comprenons dans le<br />

même temps que ces re<strong>la</strong>tions doivent<br />

être basées sur le respect de notre<br />

souveraineté, sur <strong>la</strong> défense de nos<br />

intérêts nationaux, sur notre droit de<br />

travailler a l’élévation du standard de<br />

vie de nos peuples.<br />

Rien dans notre attitude n’a<br />

prouvé que nous sommes les ennemis<br />

des Etats-Unis, car jamais nous avons<br />

attaqué les institutions américaines,<br />

les intérêts nord- américains, <strong>par</strong> esprit<br />

de système, <strong>par</strong> chauvinisme ou<br />

anti- américanisme.<br />

Mais personne ne peut nous<br />

empêcher de défendre les intérêts vitaux<br />

de nos peuples contre l’égoïsme,<br />

le monopolisme des impérialistes qui<br />

sont d’ ailleurs ennemis du propre<br />

peuple américain, ennemis des intérêts<br />

fondamentaux de <strong>la</strong> patrie de Jefferson,<br />

de Washington et de Lincoln.<br />

Deux conditions sont indispensables<br />

au progrès de nos peuples:<br />

l’industrialisation de nos pays et une<br />

réforme du système agraire qui établissent<br />

les bases d’une production<br />

é<strong>la</strong>rgie. Ces conditions n’ont de<br />

chance de succès que <strong>par</strong> le mouvement<br />

syndical et coopératif. Et ce<br />

mouvement lui même n’est possible<br />

que dans un monde progressiste<br />

et démocratique qui assure le<br />

développement culturel et <strong>la</strong> prise de<br />

conscience des masses. Le président<br />

Kennedy avait vu juste en <strong>la</strong>nçant son<br />

Alliance pour le Progrès, mais c’était<br />

une action en réaction à <strong>la</strong> révolution<br />

cubaine qui gagnait du terrain et qui<br />

aujourd’hui encore continue sa route<br />

triomphale vers des lendemains plus<br />

humains.<br />

C’est pourquoi nous nous<br />

sommes opposés dès le début contre<br />

ce prétendu p<strong>la</strong>n de reconstruction<br />

pris en charge ‘’<strong>par</strong> <strong>la</strong> force” <strong>par</strong><br />

l’impérialisme américain. Ils sont en<br />

charge depuis 1915 quand ils ont<br />

occupé militairement notre pays, et<br />

pourtant nous sommes le pays le plus<br />

pauvre de l’hémisphère occidental.<br />

Le constat se passe de commentaires.<br />

D’où il s’ensuit que l’impérialisme,<br />

qui s ‘oppose à notre industrialisation,<br />

qui s’oppose à toute réforme<br />

agraire doit s’opposer et s’oppose en<br />

fait à <strong>la</strong> démocratisation réelle de nos<br />

pays exprimée dans le syndicalisme<br />

et le coopérativisme.<br />

L’impérialisme nord- américain,<br />

qui a remp<strong>la</strong>cé l’ impérialisme<br />

espagnol , portugais, ang<strong>la</strong>is et français<br />

dans le sous- continent, continue<br />

d’ être un instrument d’ oppression<br />

contre <strong>la</strong> démocratie, et les quelques<br />

libertés démocratiques dont jouissent<br />

nos peuples ne s’ obtiennent guère<br />

<strong>par</strong> <strong>la</strong> grâce du Dé<strong>par</strong>tement d’Etat<br />

et des banquiers de Wall Street, mais<br />

malgré eux.<br />

Depuis quelques années, nous<br />

signalons avec sympathie l’attitude<br />

de <strong>la</strong> Chine, de <strong>la</strong> Russie, de l’Argentine,<br />

du Brésil et plus <strong>par</strong>ticulièrement<br />

celle de Cuba, du Venezue<strong>la</strong>, de<br />

l’ Equateur, de <strong>la</strong> Bolivie, du Nicaragua<br />

et des autres membres de l’ ALBA<br />

, mais ce<strong>la</strong> ne veut pas dire que nous<br />

prenons <strong>par</strong>ti pour eux contre le “<br />

peuple américain” c’ est simplement<br />

<strong>par</strong>ce que l’ attitude de ces pays<br />

coïncide avec les intérêts fondamentaux<br />

et permanents de <strong>la</strong> nation haïtienne<br />

qui ne peut que souhaiter et<br />

désirer qu’il y ait une paix durable au<br />

monde: que les vestiges du racisme<br />

de l’ inégalité et de l’injustice soient<br />

liquidés; qu’il n’y ait plus de nations<br />

mineures et de nations tutrices; que<br />

l’esc<strong>la</strong>vage colonial cesse ; que l’asservissement<br />

économique des petits<br />

peuples finisse; qu’ il n’ y ait plus de<br />

discrimination de race, de couleur , de<br />

religion , de culture; qu’enfin tous les<br />

peuples coopérent entre eux au bénéfice<br />

de chacun d’ eux en <strong>par</strong>ticulier,<br />

et non au bénéfice de ceux- là qui<br />

rêvent de domination mondiale ou<br />

de quelque “ siècle américain”. Nous<br />

continuons, non seulement de rêver,<br />

mais de travailler pour que le rêve de<br />

Bolivar devienne réalité dans notre<br />

sous-continent à travers <strong>la</strong> CELAC,<br />

pour devenir ensuite <strong>la</strong> réalité mondiale.<br />

« Il est de <strong>la</strong> responsabilité des<br />

pays de l’Amérique Latine de rester<br />

unis pour aider Haïti … Nous devons<br />

trouver 1000 manières de coopérer<br />

davantage avec Haïti, trouver des<br />

ressources, inventer, créer » disait<br />

récemment à Caracas le président<br />

Vénézuélien Hugo Chavez.<br />

Ainsi, le président Chavez ne<br />

fait que réitérer ce qu’il avait déjà proposé<br />

à <strong>la</strong> réunion de Santo Domingo<br />

le 2 Juin 2010. Nous y avons pensé<br />

aussi M. le président, et un texte à<br />

ce sujet avait été expédié à l’ancien<br />

président Egyptien Hosni Mubarack,<br />

dont le pays présidait le mouvement<br />

des non- alignés en 2011.<br />

Malheureusement, le porte-<strong>par</strong>ole<br />

de <strong>la</strong> mission avec lequel nous<br />

étions en contact nous a signifié une<br />

fin de non recevoir, sans avoir au préa<strong>la</strong>ble<br />

expédié notre texte aux autres<br />

membres du mouvement comme<br />

nous l’avions suggéré. Votre position<br />

rencontre <strong>la</strong> nôtre président Chavez<br />

et nous allons expédier pour le moment<br />

une copie aux ambassadeurs de<br />

l’ALBA.<br />

Nous devons nous mettre à <strong>la</strong><br />

tâche le plus vite possible, tout en<br />

nous assurant que toutes les mesures<br />

soient prises pour que le nouveau<br />

dé<strong>par</strong>t que nous envisageons pour<br />

notre pays ne <strong>la</strong>isse pas <strong>la</strong> voie libre<br />

au complexe militaro- industriel des<br />

pays impérialistes qui nous ont fait<br />

tant de mal durant les quatre derniers<br />

siècles et que nous avons dû endurer<br />

dans <strong>la</strong> solitude <strong>la</strong> plus complète,<br />

ne se présentent aux yeux du monde<br />

comme les seuls capables de nous aider.<br />

Nous devons aussi nous assurer<br />

qu’ un front- uni de <strong>la</strong> gauche et des<br />

progressistes soit mis en branle immédiatement<br />

ou s’ il existe l’ amplifier<br />

davantage.<br />

L’union des pays NON- ALI-<br />

GNÉS et de <strong>la</strong> CELAC pour “coopérer<br />

davantage “avec Haïti dépend de<br />

l’union que nous devons réaliser<br />

d’abord chez nous. Tâche difficile,<br />

mais réalisable. Acta non verba !<br />

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Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 13


Perspectives<br />

La faim pousse encore une fois les<br />

Européens vers l’Amérique Latine<br />

Les nouveaux candidats à l’émigration ne sont pas des <strong>la</strong>tinoaméricains<br />

faisant de longues queues dans les consu<strong>la</strong>ts étasunienne ou espagnols,<br />

mais des Européens et spécialement, des Espagnols, Grecs, Italiens,<br />

Ir<strong>la</strong>ndais et Portugais, cherchant leur chance en Amérique Latine<br />

Par Vicky Peláez *<br />

« Marcheur si tu vas <strong>par</strong> ma terre<br />

conte ma longue nostalgie Que je passe<br />

mon temps, en regardant au loin En<br />

espérant un jour qu’une lettre arrive »<br />

Horacio Guaraní<br />

La sévère crise économique qui<br />

secoue les États-Unis et spécialement<br />

l’Union Européenne, en détruisant en<br />

passant <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne et en transformant<br />

les pauvres en indigents, a obligé<br />

des milliers d’hommes et de femmes à<br />

grossir les files de nouveaux immigrants<br />

appelés les « réfugiés de <strong>la</strong> crise ».<br />

Il n’y a pas de mots exacts pour<br />

exprimer ce que ce<strong>la</strong> signifie pour<br />

l’homme et ce qu’il ressent de se voir<br />

obligé de <strong>la</strong>isser son pays natal et ses<br />

êtres chers. Le poète <strong>par</strong>aguayen, Fernando<br />

Fernández a dit dans son poème «<br />

Être Immigrant » ce que ce<strong>la</strong> implique de<br />

: « se risquer dans l’inconnu en cherchant<br />

son horizon avec meilleur futur qui t’offre<br />

un avenir où déjà ne manque pas le pain<br />

pour les tiens ».<br />

Les nouveaux candidats à<br />

l’émigration ne sont pas des <strong>la</strong>tinoaméricains<br />

faisant de longues queues dans<br />

les consu<strong>la</strong>ts étasunienne ou espagnols,<br />

mais des Européens et spécialement,<br />

des Espagnols, Grecs, Italiens, Ir<strong>la</strong>ndais<br />

et Portugais, cherchant leur chance en<br />

Amérique Latine.<br />

Ont aussi commencé à retourner<br />

vers leurs terres, ces Latinoaméricains<br />

qui dans les années 1980 et 1990<br />

ont fui <strong>la</strong> violence et <strong>la</strong> misère dans<br />

lesquelles leurs pays étaient plongées.<br />

Maintenant <strong>la</strong> situation est renversée<br />

et tandis que l’Europe expérimente une<br />

pente vertigineuse due à <strong>la</strong> dépression,<br />

l’Amérique Latine montre une croissance<br />

économique stable.<br />

La mondialisation a commencé<br />

après <strong>la</strong> Deuxième Guerre mondiale<br />

d’abord, avec <strong>la</strong> destruction de <strong>la</strong> famille<br />

traditionnelle en Amérique du Nord et en<br />

Europe qui fut perçue <strong>par</strong> les créateurs<br />

de ce processus, à l’instar de leurs conseillers<br />

psychologues, comme un frein<br />

pour <strong>la</strong> main-d’œuvre facilement mobile<br />

d’un lieu à un autre du pays ou de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète.<br />

Maintenant avec cette crise le<br />

tour est arrivé pour les pays européens<br />

les plus vulnérables économiquement de<br />

perdre leur souveraineté. L’intention de <strong>la</strong><br />

chancelière allemande Ange<strong>la</strong> Merkel de<br />

nommer un contrôleur de l’Union Européenne<br />

(UE) pour contrôler le budget du<br />

gouvernement de <strong>la</strong> Grèce et qui a catégoriquement<br />

échoué, indique c<strong>la</strong>irement<br />

où va le processus de mondialisation.<br />

Les mesures d’austérité et les prêts<br />

aux banques qui dépassent le million de<br />

millions d’euros sans aucun p<strong>la</strong>n concret<br />

pour <strong>la</strong> croissance économique et pour le<br />

remboursement de ces prêts, détruisent<br />

les structures socio-économiques des<br />

pays européens.<br />

Selon les statistiques de l’UE, le<br />

nombre de pauvres a augmenté entre<br />

2007 et 2009 de 85 à 115 millions et<br />

il est estimé actuellement à environ 120<br />

millions. Face à ce fait, il ne reste aux<br />

gouvernants pas d’autre alternative que<br />

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de dire aux jeunes, comme l’a exprimé<br />

l’ex-banquier et actuel Premier ministre<br />

italien Mario Monti que ceux-ci doivent<br />

perdre l’habitude d’ avoir un travail fixe<br />

qui « est monotone » et que c’est « bien<br />

mieux d’accepter des défis ».<br />

Ce que Mario Monti a oublié de<br />

dire, c’est qu’en Italie il y a près d’un million<br />

de jeunes entre 25 et 35 ans ayant<br />

une formation professionnelle qui ne<br />

peuvent trouver d’emploi. Et que dire de<br />

ceux qui n’ont pas de profession ?<br />

De cette façon, il ne reste aux<br />

jeunes aucune autre alternative professionnelle<br />

que d’abandonner leur pays<br />

où le taux du chômage, comme en Espagne,<br />

est déjà proche de 30 % et, pour<br />

les jeunes tourne autour de 40 % sans<br />

qu’aucune perspective de solution ne soit<br />

en vue . Selon un rapport de <strong>la</strong> BBC, en<br />

2011, 445 130 étrangers et 62 611 citoyens<br />

espagnols ont fui l’Espagne. Le<br />

Recensement électoral des Espagnols<br />

Résidants à l’Etranger montre que depuis<br />

le début de <strong>la</strong> crise en 2008, plus 300<br />

000 personnes ont abandonné le pays.<br />

En même temps, l’étude d’Adecco montre<br />

qu’autant se pré<strong>par</strong>ent à abandonner<br />

le pays. La majorité se dirige actuellement<br />

vers des pays <strong>la</strong>tinoaméricains au<br />

lieu des États-Unis, de l’Allemagne, du<br />

Royaume-Uni ou de <strong>la</strong> Norvège comme<br />

le faisaient leurs prédécesseurs.<br />

Le Brésil est l’un des pays qui offre<br />

le plus d’occasions aux professionnels<br />

grâce au boom de son économie et<br />

aux facilités qu’offre le gouvernement.<br />

La politique de l’ex-président Luiz Inácio<br />

Lu<strong>la</strong> da Silva et de l’actuelle présidente<br />

Dilma Rousseff, d’affronter <strong>la</strong><br />

crise mondiale grâce au développement<br />

du marché interne en stimu<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> consommation<br />

domestique avec audace et<br />

discipline porte ses fruits. Malgré tous<br />

les pronostics pessimistes de <strong>la</strong> Banque<br />

Mondiale et du Fonds Monétaire International,<br />

l’économie du Brésil a progressé<br />

ces trois dernières années de plus de 5<br />

% <strong>par</strong> an. Aussi il n’est pas étonnant<br />

qu’un professionnel de <strong>la</strong> banque gagne<br />

plus à San Paolo qu’à Wall Street. Selon<br />

le conseil en recrutement Michael Page,<br />

30 % des candidats pour des postes au<br />

Brésil sont espagnols, portugais et français,<br />

sans prendre en considération les<br />

professionnels brésiliens qui reviennent<br />

de l’étranger.<br />

Un autre pays qui attire les professionnels<br />

européens est l’Argentine.<br />

Pour <strong>la</strong> deuxième fois après <strong>la</strong> Guerre<br />

civile, l’Amérique Latine et spécialement<br />

l’Argentine tendent <strong>la</strong> main aux émigrants<br />

espagnols qui cherchent un avenir<br />

sûr. Actuellement sur les 1 389 916<br />

Espagnols qui vivent à l’étranger, 22 %<br />

sont en Argentine et seulement entre<br />

2010 et 2011 environ 50 000 professionnels<br />

espagnols, notamment venant<br />

de <strong>la</strong> Galice, sont arrivés dans le pays à<br />

<strong>la</strong> recherche d’un emploi et d’un sa<strong>la</strong>ire<br />

digne. Le pays gaucho prospère grâce à<br />

son propre programme économique pratiquement<br />

contraire aux recettes de <strong>la</strong> BM<br />

et du FMI, ignorant l’austérité démesurée<br />

imposée <strong>par</strong> les banques en Europe face à<br />

<strong>la</strong> dépression et renforçant l’État de bienêtre<br />

du peuple.<br />

L’Amérique Latine devient «<br />

El Dorado » moderne pour les émigrants<br />

espagnols. Ceux qui n’arrivent<br />

pas au Brésil et en Argentine vont vers<br />

l’Uruguay et le Chili. Selon les statistiques<br />

d’Immigrations de ces pays, en 2011 on<br />

a enregistré l’arrivée de 6 800 Espagnols<br />

pour l’Uruguay et 6 400 pour le Chili. La<br />

majorité sont des spécialistes en énergie,<br />

environnement, ingénierie, informatique,<br />

pêche et agroalimentaire, <strong>la</strong> majorité ont<br />

trouvé un emploi.<br />

Les anciens grecs disaient que « <strong>la</strong><br />

mémoire est une sœur du temps et <strong>par</strong>fois<br />

celle-ci se perd dans les bras de son<br />

frère ». Il y a peu les immigrants <strong>la</strong>tinoaméricains<br />

qui cherchaient aussi un avenir<br />

différent en Espagne ont été traités avec<br />

arrogance et un certain mépris en étant<br />

appelés des « sudacas ». Maintenant ce<br />

Lettre ouverte de<br />

l’Association des résidents<br />

et descendants cubains en<br />

Haïti au pape Benoît XVI<br />

Haití, le 5 février 2012<br />

L´ homme authentique va aux racines.<br />

Le fait d´être radical n´est<br />

que ça: celui qui va aux racines.<br />

Celui qui ne voit pas les choses<br />

n´est pas appelé radical dans son<br />

contexte. Ni homme qui n´aide pas<br />

à <strong>la</strong> sécurité et bonheur des autres<br />

hommes.<br />

(José Martí Pérez)<br />

A : Sa Sainteté le Pape Benedict<br />

XVI.<br />

Son Excellence:<br />

Comme vous savez, Notre-<br />

Dame de <strong>la</strong> Caridad del Cobre, Patronne<br />

de Cuba, arrive cette année<br />

2012, à son 400e anniversaire de<br />

son ap<strong>par</strong>ition. C´est une date sacrée<br />

pour de nombreuses célébrations<br />

<strong>par</strong> le peuple cubain. Précisément,<br />

à <strong>la</strong> suite de ce fait, nous avons<br />

reçu avec grande joie et satisfaction<br />

l´annonce de votre prochaine<br />

visite à Cuba. Nous pensons que<br />

c´est un fait d´une grande ampleur<br />

et d’impact pour toute <strong>la</strong> région et<br />

en <strong>par</strong>ticulier pour Cuba.<br />

L´Association des Résidents<br />

et Descendants Cubains en Haïti,<br />

nous nous adressons à vous en<br />

prenant cette occasion pour vous<br />

demander :<br />

1. Que vous intercédiez en<br />

améliorant les re<strong>la</strong>tions entre Cuba et<br />

les Etats-Unis d´Amérique. Ce puissant<br />

pays, dont les gouvernements,<br />

depuis plus de 50 ans, ont refusé de<br />

reconnaître <strong>la</strong> réalité cubaine, en infligeant<br />

de cruelles punitions à tous<br />

les habitants de cette île, dans le but<br />

de changer le système social choisi<br />

<strong>par</strong> le peuple cubain. Un système<br />

purement humanitaire où l´homme<br />

peut se développer physiquement et<br />

spirituellement, a une ligne à suivre<br />

: AVEC TOUS ET POUR LE BIEN DE<br />

sont les « sudacas » qui offrent un gilet de<br />

sauvetage aux Espagnols et ils n’exigent<br />

même pas de visa pour arriver, cependant<br />

ce<strong>la</strong> continue d’être presque impossible<br />

pour certains Latinoaméricains d’obtenir<br />

un visa pour l’Europe. Paradoxalement <strong>la</strong><br />

Russie est l’unique pays où ils peuvent<br />

arriver sans visa.<br />

L’humanité apprendra-t-elle une<br />

fois cette leçon pour sortir du cercle<br />

vicieux du racisme et de l’inégalité ?<br />

RIEZ Novosti. Russie, le<br />

10 février 2012<br />

El Correo 16 février 2012<br />

NDLR * Virginia «Vicky» Peláez<br />

Ocampo est une journaliste et chroniqueuse<br />

péruvienne, couramment une<br />

col<strong>la</strong>boratrice du journal The Moscow<br />

News. Elle est connue pour ses articles<br />

de gauche au journal El Diario La Prensa,<br />

publié à New York et où elle a travaillé<br />

pendant plus de 20 ans. Ses écrits ont<br />

toujours été très critiques de <strong>la</strong> politique<br />

étrangère américaine et elle a toujours<br />

exprimé son appui aux dirigeants Hugo<br />

Chavez et Fidel Castro<br />

Le 8 Juillet 2010, Peláez a p<strong>la</strong>idé<br />

coupable de travailler pour <strong>la</strong> Russie, aux<br />

Etats-Unis, en tant qu›agent étranger<br />

non enregistré, et elle a accepté d›être expulsée<br />

en Russie et de ne jamais revenir<br />

aux Etats-Unis, en échange <strong>par</strong> le gouvernement<br />

de l’abandon de l’accusation<br />

plus grave de b<strong>la</strong>nchiment d›argent et de<br />

l’exemption d’une peine carcérale. Elle<br />

envisage de retourner au Pérou sous peu.<br />

Sa Sainteté le Pape Benedict XVI<br />

TOUS.<br />

2. Cette date , du 5 février,<br />

est une journée qui a une signification<br />

spéciale pour nous, qui évoque<br />

nos 5 frères antiterroristes cubains,<br />

emprisonnés dans les prisons des<br />

Etats-Unis, condamnés à des peines<br />

sévères et cruelles. L´injustice commise<br />

contre les Cinq, comme ils sont<br />

connus internationalement, maintient<br />

nos frères et leurs familles<br />

dans <strong>la</strong> douleur. Par conséquent,<br />

nous saisissons cette occasion pour<br />

solliciter votre médiation auprès du<br />

gouvernement des Etats-Unis pour<br />

<strong>la</strong> libération immédiate des Cinq et<br />

le retour de René à <strong>la</strong> Patrie qui l´a<br />

vu naître.<br />

Nous croyons que <strong>la</strong> solution<br />

digne et humanitaire de cette affaire<br />

pourrait donner le signal de<br />

l´amélioration des re<strong>la</strong>tions entre<br />

Cuba et les Etats-Unis d´Amérique.<br />

C´est pour ce<strong>la</strong> que nous vous réitérons<br />

notre désir que Votre Sainteté<br />

soit La Lumière du Monde…En <strong>par</strong>ticulier<br />

La Lumière des 5.<br />

Lic.Veronica Dorcine<br />

Vice-Coordonnatrice<br />

Signature des membres et<br />

amis haïtiens de Cuba<br />

Menez Jean-Jerome<br />

Attorney at Law<br />

Real Estate<br />

Immigration-Divorce<br />

4512 Church Avenue<br />

Brooklyn, NY 11203<br />

Nou pale kreyòl!<br />

(718) 462-2600<br />

(914) 643-1226 cell<br />

14<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012


Profession de Foi :<br />

La mort de Harry Dominique nous a permis<br />

de prendre davantage conscience<br />

Par Pierre L. Florestal<br />

Au moment où l’on s’y attendait<br />

le moins, tombait brusquement<br />

dans nos médias <strong>la</strong> nouvelle de <strong>la</strong> mort<br />

d’un compatriote, pas des moindres,<br />

qui a milité pendant longtemps dans<br />

plusieurs Radios de <strong>la</strong> communauté<br />

à Brooklyn et qui surtout avait constitué<br />

un maillon de <strong>la</strong> longue chaîne<br />

qui devait être <strong>la</strong> force d’attraction et<br />

de <strong>la</strong>ncement de certains mouvements<br />

organisés pour défendre Haïti et ses citoyens<br />

en Diaspora. Il s’agit de Harry<br />

Dominique. Peu de gens ont su combien<br />

ce décès avait été précédé de souffrances<br />

physiques.<br />

Dans <strong>la</strong> matinée du vendredi 27<br />

Janvier dernier, on a tout bonnement<br />

appris que ce disciple de feu Wilson Désir<br />

n’était plus; et ce fut <strong>la</strong> consternation<br />

dans tous les esprits.<br />

De 1984 à 1994, Harry, comme<br />

Louis Baptiste Harry Dominique<br />

beaucoup d’autres, devenait une figure<br />

de marque à l’Alliance des Emigrés,<br />

entourant feu Wilson Désir devenu <strong>par</strong><br />

<strong>la</strong> suite consul général à NY jusqu’à sa<br />

mort. Désir fut ce chevalier sans peur<br />

qui avait aidé le colonel Octave Cayard<br />

et autres à tenter de chasser du pa<strong>la</strong>is<br />

national haïtien l’encombrant et<br />

cruel François Duvalier. En diaspora,<br />

de concert avec plusieurs autres organisations<br />

haïtiennes, il contribua à<br />

porter <strong>la</strong> FDA à revenir sur sa décision<br />

raciste d’attribuer aux haïtiens le virus<br />

du SIDA. Il lui arrivait d’intervenir<br />

auprès des services de l’Immigration,<br />

p<strong>la</strong>idant indulgence pour des dossiers<br />

de compatriotes pris dans les filets de<br />

cette agence fédérale. Il n’hésitait pas à<br />

prendre les rues pour défendre les contrevenants<br />

à des lois souvent mal appliquées<br />

<strong>par</strong> <strong>la</strong> police de NY. Harry a fait<br />

tout ce <strong>par</strong>cours aux côtés de Désir pour<br />

ensuite continuer à tenir <strong>la</strong> résistance<br />

en compagnie d’un « majores natu »,<br />

vieux certes, mais qui aujourd’hui encore,<br />

n’a pas tari de produire, ni cesser<br />

de dénoncer le tout le mal qu’on fait à<br />

Haïti.<br />

Les funérailles de Harry Dominique<br />

<strong>par</strong>ti à l’âge de 55 ans, forcèrent<br />

ceux qui étaient venus remplir les salons<br />

funéraires de Guarino à F<strong>la</strong>t<strong>la</strong>nds à<br />

reconnaître que nous avons trop longtemps<br />

baissé les bras, ce qui n’avait<br />

pas manqué de favoriser les coups de<br />

boutoir de « nos bons pays amis » sur<br />

les murs de notre dignité.<br />

Le recueillement pour saluer<br />

son dé<strong>par</strong>t a débuté <strong>par</strong> les chants et<br />

les prière du frère Brunot avec accompagnement<br />

au piano du très fameux<br />

Guesly Morisseau,Ti Gousse, pour<br />

ensuite faire p<strong>la</strong>ce à Jean Lucien Belliard<br />

dans les propos liminaires. Puis,<br />

ce furent tour à tour Faustin Beaurevers<br />

et l’ancien Ministre au dixième<br />

dé<strong>par</strong>tement, Fritz Casséus de dire tout<br />

le bien qu’ils pouvaient du défunt, al<strong>la</strong>nt<br />

jusqu’à avouer que si tous les Haïtiens<br />

étaient de <strong>la</strong> hardiesse du regretté<br />

dis<strong>par</strong>u, les rapports entre enfants de<br />

<strong>la</strong> même Patrie, eurent été beaucoup<br />

moins escarpés, ce qui nous aurait<br />

tenus loin de maints déboires et discordes.<br />

Après les adresses de ces compatriotes,<br />

ce fut le moment pour moi<br />

qui ai passé le plus c<strong>la</strong>ir de ma vie en<br />

compagnie de Harry Dominique, de<br />

venir sur le podium pour m’adresser<br />

à une assistance visiblement incrédule<br />

de <strong>la</strong> mort de l’homme, pour rafraîchir<br />

les mémoires sur ce qui nous avait<br />

motivés à recevoir le f<strong>la</strong>mbeau des<br />

mains de cet ancien militaire vertical,<br />

le tenant encore avec conviction considérant<br />

ce qui, honteusement, se passe<br />

aujourd’hui chez nous; pour nous souvenir<br />

avec nostalgie comment en certaines<br />

occasions, l’Alliance des Emigrés<br />

Haïtiens que fonda Wilson Désir dans<br />

son office d’alors au 341 de <strong>la</strong> Eastern<br />

Parkway, savait, avec G<strong>la</strong>dys Phillpotts<br />

et Marie Timmer, Ivane Cassendo,<br />

Taïka, Raphaël Pierre, Jacques Dossous,<br />

Ro<strong>la</strong>nde Realty, utiliser nos bons<br />

soins pour nous envoyer jusqu’aux<br />

Gros mornes des Gonaïves et à Portau-Prince<br />

surtout, apporter vêtements,<br />

médicaments et nourriture à ceux de<br />

nos compatriotes que les autorités<br />

dominicaines refou<strong>la</strong>ient en Haïti. Dans<br />

<strong>la</strong> même veine, on n’oubliera pas l’exconsul<br />

Guy Ferdinand, qui <strong>par</strong>ticipa à<br />

maintes interventions qu’il nous revenait<br />

d’avoir tant à <strong>la</strong> radio que dans<br />

les activités communautaires à Brooklyn<br />

ou à Manhattan, toujours dans <strong>la</strong><br />

poursuite de l’idéal de feu l’honorable<br />

Philippe Wilson Désir.<br />

Nos compatriotes chassés <strong>par</strong> les<br />

autorités dominicaines <strong>par</strong>taient sans<br />

rien prendre de leurs avoirs là-bas. Nos<br />

voisins avaient ce comportement pour<br />

créer des difficultés à un gouvernement<br />

en Haïti que les grands du monde ne<br />

souhaitaient pas voir réussir dans son<br />

p<strong>la</strong>n de réhabilitation de <strong>la</strong> nation haïtienne.<br />

Disons plutôt que l’administration<br />

américaine craignait de voir basculer sa<br />

politique de mainmise sur l’Amérique<br />

<strong>la</strong>tine et les Caraïbes en p<strong>la</strong>ce depuis<br />

belle lurette. Politique appliquée <strong>par</strong><br />

Bush père et qui explique le coup d’Etat<br />

du 30 septembre 1991. Politique continuée<br />

<strong>par</strong> le fils dont les tortueuses<br />

combines ont abouti au honteux et<br />

brutal coup d’Etat-kidnapping du 29<br />

février 2004, dont les conséquences<br />

se font encore sentir jusqu’à présent.<br />

En passant on peut se rappeler le geste<br />

répugnant de Bush fils qui de passage à<br />

Port-au-Prince eut l’insigne et grossière<br />

ma<strong>la</strong>dresse, après avoir serré <strong>la</strong> main<br />

d’Haïtiens près de lui, de s’empresser<br />

de s’essuyer sur le dos de son complice<br />

Clinton. Un geste de révulsion pour<br />

comprendre l’aversion dont est victime<br />

notre peuple quand l’ONU, au service<br />

du colonialisme, a mis sur pied <strong>la</strong> Minustah,<br />

chargée d’exécuter un rôle de<br />

figurant au service de l’impérialisme<br />

américain pour les basses œuvres de ce<br />

dernier. La Minustah comme on le sait<br />

maintenant s’acharne à violenter nos<br />

frères et nos sœurs, des adolescents ou<br />

de jeunes adultes après avoir introduit<br />

dans le pays le choléra qui n’arrête pas<br />

de décimer notre popu<strong>la</strong>tion<br />

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Le dé<strong>par</strong>t de Harry Dominique<br />

fait peut-être suite à son indignation<br />

d’être témoin de tant de flétrissures infligées<br />

au pays. Par delà <strong>la</strong> tombe, qu’il<br />

sache que nous pensons que son dé<strong>par</strong>t<br />

ne fait que mettre en veilleuse ce besoin<br />

pressant pour les vrais enfants du pays,<br />

ceux qui n’ont pas vendu leur âme, de<br />

chasser ces vautours qui dépècent avec<br />

appétit <strong>la</strong> chair de notre Haïti. Là où<br />

Harry et beaucoup d’autres ont péché,<br />

c’est de n’avoir pas réalisé que ce cauchemar<br />

qui nous épouvante vient justement<br />

de ce vide tout naturellement né<br />

de l’inaction et de <strong>la</strong> non responsabilité<br />

civique de nos concitoyens. Dans ce<br />

cas, se taire ou se cacher dans <strong>la</strong> tombe<br />

ne donne à nos contempteurs que des<br />

ailes pour mieux continuer leur sinistre<br />

besogne.<br />

Voilà pourquoi ceux qui ont encore<br />

du courage, le sens de l’honneur,<br />

doivent se rendre compte qu’il est<br />

urgent pour notre peuple de crier au<br />

sacrilège, de dénoncer cette politique<br />

de viols et autres violences que les occupants<br />

sont venus réimp<strong>la</strong>nter dans<br />

le pays de Dessalines, celui qui avait<br />

le plus haï l’esc<strong>la</strong>vage dans le monde<br />

; et c’est dans ce sens que <strong>la</strong> veillée<br />

autour de Harry Dominique ce Vendredi<br />

3 Février 2012 à Brooklyn nous<br />

a aidés à comprendre, <strong>par</strong> <strong>la</strong> réflexion,<br />

que quelque chose doit être fait pour <strong>la</strong>ver<br />

ces souillures qui salissent Haïti et<br />

qui nous enfoncent davantage dans <strong>la</strong><br />

dépendance.<br />

Brooklyn <strong>Haiti</strong>an Community Premiere!<br />

<strong>Haiti</strong>: Where Did the Money Go?<br />

A new film by Michelle Mitchell<br />

Sunday, February 26, 2012 at 6 p.m.<br />

Haïti Liberté: 1583 Albany Avenue<br />

Brooklyn, NY 11210<br />

After <strong>Haiti</strong>’s Jan. 12, 2010 earthquake, half of all<br />

U.S. households gave a total of $1.4 billion to<br />

charities. But over two years <strong>la</strong>ter, more than<br />

500,000 <strong>Haiti</strong>ans still live in squalid tent and tarp<br />

camps. Only a few have access to drinking water<br />

and sanitation. Malnutrition and cholera are on the<br />

rise.<br />

“<strong>Haiti</strong>: Where Did The Money Go?” asks: What<br />

happened? Why did so much money buy so little<br />

relief? Why are so many still living in squalor?<br />

Film showing will be followed by a Question &<br />

Answer session with the filmmaker.<br />

DVDs of the film will be avai<strong>la</strong>ble for $20.<br />

This event is held to mark the anniversary of the<br />

Feb. 29, 2004 coup d’état against the elected<br />

government for former President Jean-Bertrand<br />

Aristide. 2004 represented a political coup, while<br />

the 2010 earthquake response represents an<br />

economic coup. The <strong>par</strong>allels will be drawn.<br />

Open to the public. Space limited.<br />

For more information: 718-421-0162<br />

BOUKAN<br />

101.9 FM • SCA<br />

Radyo Pa Nou<br />

Emisyon KAKOLA<br />

Konbit Ayisyen pou Kore Lit <strong>la</strong> ann Ayiti<br />

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Pou yon Ayiti Libere<br />

(917) 251-6057<br />

www.RadyoPaNou.com<br />

Mèkredi 9-10 pm<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 15


Suite de <strong>la</strong> page (6)<br />

Suite de <strong>la</strong> page (9)<br />

yon evalyasyon entèn nan òganizasyon<br />

an ki pèmèt jodi a n ap vanse e<br />

n ap vanse pifò avèk plis esperyans<br />

pase jan te konn vanse deja. Pa gen<br />

moun ki pa fè erè nan travay, ou gen<br />

dwa medsen ou fè erè, men esperyans<br />

nan ap pèmèt ou di bon mwen te fè<br />

sa tèl jan tèl jan, e men kijan mwen<br />

pral vanse. Tout kou ou pran yo, tout<br />

move esperyans ou fè yo pèmèt ou<br />

sèvi avèk yo pou kapab vanse yon<br />

lòt jan.<br />

Kim : Pou lektè yo, ou ka di nou kisa<br />

pati a idantifye kòm yon erè pou ta<br />

chanje nan moman sa a ?<br />

M.N : Lè m pale sou erè, savledi nou<br />

fè yon bi<strong>la</strong>n, nou fè yon evalyasyon<br />

entèn. Mo erè a pa bon, nou wè sa ki<br />

pa t ap mache byen nan fason nou t<br />

ap vanse. Nou pran tout bagay sa yo,<br />

nou pran kou nou resevwa yo e nou<br />

di men ki estrateji nou pral adopte<br />

pou nou ka vanse pi byen. Lè yon<br />

bagay pat fèt byen, se yon erè l ye.<br />

Si an tèm estrateji politik ou te chwazi<br />

yon estrateji epi ou gen pou redrese<br />

l, se paske ou wè gen yon kote li pap<br />

fonksyone byen donk men kijan n<br />

ap redrese l, se yon erè li ye. Se nan<br />

sans sa a mwen di sa. Gen yon bi<strong>la</strong>n<br />

entèn, gen yon evalyasyon entèn ki<br />

fèt, nou sèvi avèk tout sa pou nou<br />

di men kijan nou vle vanse, men<br />

kijan nou pral vanse a<strong>la</strong>limyè tout<br />

esperyans nou fè. Esperyans enkli<br />

kou nou resevwa, enkli fason nou t<br />

ap vanse ki te bezwen korije. Pa gen<br />

okenn pati politik ki ka di li pa fè yon<br />

bi<strong>la</strong>n evalyasyon.<br />

Kim : Mwen te vle rantre nan detay,<br />

men petèt li twò bonè. Petèt pwosesis<br />

entèn bezwen fini avan pwosesis<br />

ekstèn kòmanse ?<br />

M.N : Pwosesis entèn ki fèt nan<br />

evalyasyon an, se pa yon bagay ki fèt<br />

yon fwa, se yon bagay k ap kontinye.<br />

Nou fè 16 desanm, nou reyini pou<br />

nou di kisa ki te bon, kisa ki pat bon.<br />

Si nou pa fè l savledi pwochèn fwa se<br />

menm bagay <strong>la</strong>, te gen bon e te gen<br />

bagay ki bezwen fèt otreman.<br />

Kim : Yon dènye mo ?<br />

M.N : Dabò n ap remèsye Ayiti<br />

Libète ki toujou <strong>la</strong>, mwen panse se<br />

yon medya ki akonpaye majorite a,<br />

ki akonpaye tou Fanmi Lava<strong>la</strong>s nan<br />

misyon li. Se yon moman pou jisteman<br />

nou refè apèl ak tout demokrat, tout<br />

ayisyen, tout patriyòt, tout moun<br />

ki patizan <strong>la</strong>pè, patizan jistis sosyal<br />

pou yo mete tèt yo ansanm pou yo<br />

mennen batay sa a paske ideyal 16<br />

desanm 90 <strong>la</strong> ki te demokrasi, jistis<br />

pou yon trans<strong>par</strong>ans, patisipasyon<br />

pou yon diyite pou pèp ayisyen,<br />

souvrènte peyi nou an. Pou nou ale<br />

vè tout sa , nou te fè l deja, nou ka fè<br />

l ankò e nou ka fè l ansanm.<br />

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Notary Public<br />

despite the promises of a number of<br />

U.S. universities, and despite the promises<br />

at the Regional Conference of Rectors<br />

and Presidents of the Francophone<br />

University Agency (AUF)… most UEH<br />

courses are still taught in sheds and<br />

temporary buildings.<br />

“We have hosted a lot of universities<br />

who are capable of assisting us,<br />

but they don’t have the resources to<br />

build,” Rector Henry told the magazine<br />

Chronicle of Higher Education in an article<br />

published <strong>la</strong>st January.<br />

“They can [only] only help us<br />

through long-distance courses, scho<strong>la</strong>rships<br />

and exchanges,” he added.<br />

Meanwhile, at Quisqueya University,<br />

a private institution, reconstruction<br />

is moving along well. Back<br />

in October, the IHRC gave a green light<br />

for a project of the Faculty of Medicine,<br />

and more recently – <strong>la</strong>st December – the<br />

Clinton Bush Fund offered US$914,000<br />

for a “Center for Entrepreneurship and<br />

Innovation.”<br />

“The Center will be a destination<br />

for business people of all levels,” the<br />

Fund’s Paul Altidor said in an article on<br />

the Fund’s website.<br />

The focus of <strong>Haiti</strong>’s “friends” is<br />

clear.<br />

Suite de <strong>la</strong> page (12)<br />

Suite de <strong>la</strong> page (8)<br />

The future in peril<br />

But the World Bank’s “Peril and<br />

Promise” study is also clear on the<br />

necessity to invest in public sector<br />

higher education.<br />

“Markets require profit and this<br />

can crowd out important educational<br />

duties and opportunities,” the study<br />

says. “The disturbing truth is that<br />

these enormous dis<strong>par</strong>ities are poised<br />

to grow even more extreme, impelled<br />

in <strong>la</strong>rge <strong>par</strong>t by the progress of the<br />

knowledge revolution and the continuing<br />

brain drain… For this reason the<br />

Task Force urges policymakers and<br />

donors – public and private, national<br />

and international – to waste no time.<br />

They must work with educational<br />

leaders and other key stakeholders to<br />

reposition higher education in developing<br />

countries.”<br />

And that was in 2000.<br />

Have <strong>Haiti</strong>an politicians, donors,<br />

“citizens” in the north, and others trying<br />

to take over the King Henry Christophe<br />

University read that report?<br />

<strong>Haiti</strong>’s past and present governments<br />

– who permitted in the past and<br />

permit today the deterioration and denigration<br />

of a commonly held asset, the<br />

State University of <strong>Haiti</strong> – have they<br />

been so completely swept away by the<br />

au jeu de <strong>la</strong> « diplomatie publique ».<br />

Le colonel Lawrence Wilkinson,<br />

ex-chef d’état-major de Colin Powell -<br />

un autre responsable qui ne s’est pas<br />

privé, après son retrait de <strong>la</strong> vie officielle,<br />

de <strong>par</strong>ler en toute honnêteté des tares<br />

qui frappent <strong>la</strong> conception et <strong>la</strong> mise en<br />

œuvre de <strong>la</strong> politique étrangère, m’a dit<br />

en avril 2010 : « le secrétaire d’Etat à<br />

<strong>la</strong> Défense Donald Rumsfeld ainsi que<br />

d’autres n’hésitaient pas à carrément<br />

ignorer <strong>la</strong> loi. Une de leurs méthodes<br />

consistait à faire publier une histoire<br />

dans un journal de Sydney <strong>par</strong> exemple<br />

et à faire en sorte qu’elle soit rapatriée<br />

aux USA <strong>par</strong> le biais d’internet. Nous<br />

avons là affaire à de <strong>la</strong> propagande dirigée<br />

vers le peuple usaméricain. »<br />

Wilkerson continuait : “il y a là<br />

une divergence sur le p<strong>la</strong>n légal qui doit<br />

être réglée en priorité. La loi dit qu’il ne<br />

faut pas mé<strong>la</strong>nger les affaires publiques<br />

intérieures et <strong>la</strong> « diplomatie publique<br />

» destinée aux publics étrangers. Nous<br />

devons arrêter <strong>la</strong> propagande, point<br />

barre. Nous avons besoin de dire <strong>la</strong><br />

vérité. Je comprends qu’on ne puisse<br />

dévoiler les secrets d’Etat mais pourquoi<br />

user de mensonge ? »<br />

En définitive, le problème avec<br />

<strong>la</strong> politique étrangère et <strong>par</strong>ticulièrement<br />

celle au Moyen-Orient, est étroitement<br />

lié à <strong>la</strong> question de savoir à<br />

quelles sortes de personnes est confié<br />

le pouvoir de décision. Nous avons<br />

des idéologues mettant en œuvre leurs<br />

programme, contre l’Iran et pour Israël,<br />

contre le dictateur en Syrie mais pour<br />

ceux d’Arabie Saoudite, de Bahreïn, du<br />

Yémen et du Qatar ; contre un Iran maîtrisant<br />

le nucléaire mais pour les 200<br />

bombes nucléaires israéliennes; abuser<br />

soi-même du droit de veto (80 fois)<br />

et ridiculiser les autres (<strong>la</strong> Russie et <strong>la</strong><br />

Chine) pour l’avoir utilisé une seule fois<br />

et ainsi de suite.<br />

« Il est et cassé et fonctionnant<br />

très mal », dit Wilkerson du processus<br />

de prise de décision gouvernemental. «<br />

Ils mettent des idéologues qui excellent<br />

à exercer leur emprise sur les fonctionnaires<br />

de l’Etat. Ceux-ci sont poussés<br />

dans un enclos, bousculés ou cajolés<br />

afin qu’on obtienne d’eux qu’ils fassent<br />

de gré ou de force ce qui, selon ces<br />

idéologues, doit être fait. »<br />

Revenons à <strong>la</strong> Syrie.<br />

Un reporter travail<strong>la</strong>nt pour une des<br />

principales agences de presse occidentales<br />

vient de m’envoyer un email<br />

rapportant sa visite en Syrie. « Je suis<br />

flood of neoliberal thinking that they<br />

don’t see the catastrophe that they are<br />

creating through not reconstructing the<br />

UEH?<br />

Maybe they should go back to<br />

school and learn more about the notion<br />

of common property, so well described<br />

recently by Professor Mattei. Or to read<br />

the study by the World Bank, usually a<br />

bastion of neoliberal ideology.<br />

Because, if H.G. Wells were in<br />

<strong>Haiti</strong> today, he would surely agree that,<br />

in the hemisphere’s second oldest republic,<br />

“catastrophe” has been ahead<br />

of “education” for a long time.<br />

Students from the Journalism<br />

Laboratory at the State University of<br />

<strong>Haiti</strong> col<strong>la</strong>borated on this series.<br />

<strong>Haiti</strong> Grassroots Watch is a<br />

<strong>par</strong>tnership of AlterPresse, the Society<br />

of the Animation of Social Communication<br />

(SAKS), the Network of Women<br />

Community Radio Broadcasters (RE-<br />

FRAKA) and community radio stations<br />

from the Association of <strong>Haiti</strong>an<br />

Community Media.<br />

To see images, and to access<br />

links - http://www.haitigrassrootswatch.<br />

org<br />

revenu de Homs le mois dernier mais<br />

ma visite ne m’a pas du tout convaincu<br />

que le pays s’est soulevé contre le régime<br />

d’Assad et encore moins qu’il y<br />

a quelque <strong>par</strong>t des bons combattant les<br />

méchants ».<br />

On ne sait que très peu de choses<br />

sur ce qui se passe réellement en Syrie<br />

et ce n’est pas forcément <strong>par</strong>ce que peu<br />

de médias y sont présents. Le rapport de<br />

<strong>la</strong> Ligue arabe y recense 147 organes<br />

d’information étrangers et arabes. On<br />

ne sait pas vraiment ce qui se déroule à<br />

Homs <strong>par</strong>ce qu’il y a une bataille féroce<br />

entre deux points de vue politiques<br />

rigides, chacun rapportant et interprétant<br />

les évènements à sa façon. La version<br />

des faits qui domine actuellement est<br />

celle qui vient de Washington- qui, selon<br />

Wikileaks, est depuis un certain temps à<br />

l’affût d’»opportunités» et de «vulnérabilités»<br />

à saisir pour miner le régime de<br />

Bachar El Assad.<br />

Une version au service de <strong>la</strong> vérité?<br />

Non, au service d’objectifs politiques<br />

auxquels les citoyens usaméricains n’ont<br />

pas adhéré, car il se trouve tout simplement<br />

qu’ils ne connaissent pas les faits.<br />

Traduit <strong>par</strong> Najib Aloui<br />

Edité <strong>par</strong> Fausto Giudice<br />

T<strong>la</strong>xca<strong>la</strong> 20 Février 2012<br />

Max W. Marcelin, Tax Consultant.<br />

Cell: 718-954-5384<br />

Leonite Gourdet, Tax Consultant.<br />

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contraire, « l’Etat va prendre toutes<br />

les dispositions nécessaires pour rétablir<br />

l’ordre dans <strong>la</strong> cité. » Le viceprésident<br />

du Sénat, le sénateur Adris<br />

Riché a abondé dans le même sens :<br />

« C’est une situation intolérable, c’est<br />

du désordre. Le président n’étant pas<br />

là, il est <strong>par</strong>ti pour l’ALBA, un groupe<br />

d’hommes lourdement armés, qui se<br />

disent des anciens militaires ont investi<br />

illégalement des campements et<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion est livrée à elle-même,<br />

à un moment où le phénomène de<br />

l’insécurité ressurgit dans le pays.<br />

L’Etat ne peut pas tolérer cette situation<br />

» a-t-il déc<strong>la</strong>ré haut et fort.<br />

Le député Fritz Gérald Bourjolly<br />

lui aussi demande aux anciens<br />

militaires de revenir sur leur décision.<br />

« Nous étions d’accord, le Président<br />

de <strong>la</strong> République, l’Assemblée<br />

Nationale, députés et sénateurs pour<br />

le retour des forces armées d’Haïti,<br />

mais pas dans ces conditions et<br />

nous ne sommes pas d’accord qu’un<br />

groupe de personnes, au nom des<br />

militaires démobilisés, prennent les<br />

armes dans <strong>la</strong> rue, tirent, mettent<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion dans un climat<br />

d’insécurité, créent un climat de<br />

terreur. Nous disons NON ! Nous ne<br />

sommes pas d’accord avec ce qui ce<br />

passe et nous demandons au Conseil<br />

Supérieur de <strong>la</strong> Police Nationale, le<br />

CSPN, composé du Premier Ministre,<br />

du Ministre de l’Intérieur, du Ministre<br />

de <strong>la</strong> Justice et du Directeur Général<br />

de <strong>la</strong> Police, de prendre toutes les<br />

dispositions nécessaires, toutes les<br />

mesures qui s’imposent, pour arrêter<br />

toutes les personnes qui sont dans<br />

<strong>la</strong> rue porteurs d’armes illégales et<br />

de rétablir l’ordre et <strong>la</strong> Paix, le plus<br />

rapidement possible. »<br />

Selon l’un des membres de <strong>la</strong><br />

Commission présidentielle travail<strong>la</strong>nt<br />

sur le projet de mise en p<strong>la</strong>ce d’une<br />

nouvelle force publique, Georges Michel,<br />

l’actuel mouvement des anciens<br />

militaires dès le dé<strong>par</strong>t est voué à<br />

l’échec et n’aboutira à rien.<br />

Dans <strong>la</strong> foulée, <strong>la</strong> question fondamentale<br />

posée <strong>par</strong> certains observateurs<br />

avisés est <strong>la</strong> suivante: quels<br />

secteurs nostalgiques des anciennes<br />

Forces Armées d’Haïti (FAD’H) se<br />

cachent derrière ce mouvement ?<br />

Quelles sont leurs sources de financement,<br />

les commanditaires de ces<br />

groupes armés ? Qui les approvisionne<br />

en armes de guerre et en munitions<br />

? Quel est réellement le vrai<br />

objectif ?<br />

Certains estiment avec les néoduvaliéristes<br />

au pouvoir et <strong>la</strong> présence<br />

de l’ex-dictateur Jean C<strong>la</strong>ude<br />

Duvalier, les anciens militaires des<br />

ex-Forces Armées se sentent très<br />

confortables à être remobilisés dans<br />

l’objectif de maintenir le règne de<br />

l’impunité et d’un Etat voyou en Haïti.<br />

A chaque fois que l’extrême droite<br />

reprend le pouvoir, les anciens militaires<br />

surgissent pour revendiquer le<br />

retour des anciennes Forces Armées<br />

d’Haïti, dissoutes en 1995 pour avoir<br />

commis des exactions graves sur <strong>la</strong><br />

popu<strong>la</strong>tion et perpétré une série de<br />

Coup d’Etat contre un chef de l’Etat<br />

démocratiquement élu et créant<br />

ainsi <strong>la</strong> déstabilisation dans le pays,<br />

ouvrant <strong>par</strong> ainsi plus <strong>la</strong>rgement <strong>la</strong><br />

porte à l’intervention étrangère des<br />

puissances impérialistes.<br />

En 2003-2004, les anciens<br />

militaires ayant à leur tête des mercenaires<br />

tels : Guy Philippe, Louis<br />

Jodel Chamb<strong>la</strong>in, Ravix Rémissainthe<br />

et consorts étaient à <strong>la</strong> base du Coup<br />

d’Etat-kidnapping contre le président<br />

Jean Bertrand Aristide et contre le<br />

peuple haïtien. Le gouvernement mis<br />

en p<strong>la</strong>ce <strong>par</strong> les Etats-Unis et leurs<br />

pairs, dirigé <strong>par</strong> Gérard Latortue a liquidé<br />

les prétendus chefs des anciens<br />

militaires qui semaient <strong>la</strong> panique<br />

dans le pays. En 2005, Ravix Rémissainthe<br />

et plusieurs de ses soldats<br />

avaient été abattus, a Delmas 30 sur<br />

le vaste terrain de <strong>la</strong> famille Acra, <strong>par</strong><br />

des soldats des forces d’occupation de<br />

l’ONU, <strong>la</strong> Minustah, après avoir tenu<br />

des propos sur un ton fielleux contre<br />

le gouvernement Boniface/Latortue<br />

d’alors pour des promesses non tenues<br />

suite à des services rendus.<br />

D’autres disent : n’est-ce pas là<br />

une stratégie pour essayer de détourner<br />

l’attention et <strong>la</strong> préoccupation de<br />

<strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion sur des questions d’actualité<br />

comme celle de <strong>la</strong> nationalité<br />

étrangère des membres du pouvoir en<br />

p<strong>la</strong>ce, dont le président Michel Joseph<br />

Martelly ?<br />

16<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012


A Travers le monde<br />

Aux Etats-Unis, les<br />

campements de<br />

<strong>la</strong> misère s’étendent<br />

Monsanto, un demi-siècle de<br />

scandales sanitaires<br />

Par Soren Seelow<br />

La réalité des réfugiés de <strong>la</strong> Floride et du Michigan est <strong>la</strong> même dans<br />

plusieurs endroits<br />

Près de 47 millions d’usamericains vivent au-dessous du seuil de<br />

pauvreté et ce chiffre continue d’augmenter<br />

EXIT<br />

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La BBC a visité aux Etats-Unis<br />

quelques campements de « sans<br />

logis » [« America’s homeless resort to<br />

tent cities »], de plus en plus nombreux,<br />

depuis qu’i a explosé <strong>la</strong> crise de 2008.<br />

Les données officielles soulignent que<br />

près de 47 millions d’usamericains vivent<br />

au-dessous du seuil de pauvreté et<br />

ce chiffre continue d’augmenter.<br />

Il y a actuellement 13 millions<br />

de chômeurs, trois millions de plus<br />

que lorsque Barack Obama est entré<br />

en fonction en 2008. Quelques estimations<br />

estiment que près de 5 000 personnes<br />

se sont vues obligées de vivre<br />

sous des tentes dans des campements<br />

de « sans-logis » é<strong>par</strong>pillés dans 55<br />

villes des Etats-Unis. Le plus grand est<br />

celui de « Pinel<strong>la</strong> Hope », en Floride,<br />

dans <strong>la</strong> zone plus connue comme le<br />

siège de Disney World. Une organisation<br />

catholique offre quelques services<br />

à ces habitants, tels que des machines à<br />

<strong>la</strong>ver, des ordinateurs, des téléphones,<br />

etc.<br />

Beaucoup de campements sont<br />

organisés et tiennent des réunions<br />

pour se distribuer les travaux communautaires.<br />

Pour certains, avec peu<br />

de perspectives de trouver du travail,<br />

les tentes sont devenues leurs logements<br />

semi-permanents. Plusieurs<br />

de ces personnes jusqu’à il y a peu<br />

avaient des vies confortables, typiques<br />

de <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne US. Maintenant<br />

elles dorment sur des oreillers<br />

aussi mouillés que leurs couvre-lits, en<br />

hiver alors que les températures baissent<br />

sont nettement en dessous sous<br />

zéro. « Toutes les nuits, au moment<br />

Suite à <strong>la</strong> page (18)<br />

Dr. Kesler Dalmacy<br />

1671 New York Ave.<br />

Brooklyn, New York 11226<br />

Tel: 718-434-5345<br />

Le docteur de <strong>la</strong><br />

Communauté Haïtienne<br />

à New York<br />

La condamnation, lundi 13<br />

février, du géant américain de<br />

l’agroalimentaire Monsanto, poursuivi<br />

<strong>par</strong> un petit agriculteur charentais<br />

intoxiqué <strong>par</strong> un herbicide, est<br />

une première en France. A l’échelle<br />

de l’histoire de <strong>la</strong> multinationale,<br />

centenaire, cette condamnation ne<br />

constitue qu’une péripétie judiciaire<br />

de plus dans un casier déjà très<br />

chargé.<br />

PCB, agent orange, dioxine,<br />

OGM, as<strong>par</strong>tame, hormones de croissance,<br />

herbicides (Lasso et Roundup)…<br />

nombre de produits qui ont fait <strong>la</strong> fortune<br />

de Monsanto ont été entachés de<br />

scandales sanitaires et de procès, conduisant<br />

<strong>par</strong>fois à leur interdiction. Mais<br />

rien n’a jusqu’ici freiné l’irrésistible<br />

ascension de cet ancien géant de <strong>la</strong><br />

chimie reconverti dans <strong>la</strong> biogénétique<br />

et passé maître dans l’art du lobbying.<br />

Portrait d’une multinationale multirécidiviste.<br />

Un géant de <strong>la</strong> chimie… explosif<br />

Depuis sa création en 1901 à Saint-<br />

Louis, le petit producteur de saccharine,<br />

devenu un des principaux<br />

semenciers de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète n’a cessé<br />

de défrayer <strong>la</strong> chronique. Au lendemain<br />

de <strong>la</strong> seconde guerre mondiale,<br />

l’explosion accidentelle d’une usine<br />

de p<strong>la</strong>stique Monsanto provoquée<br />

<strong>par</strong> celle d’un cargo français chargé<br />

de nitrate, qui fit 500 morts à Texas<br />

City en 1947, est ainsi restée dans<br />

les annales comme l’un des premiers<br />

désastres de l’industrie chimique.<br />

Deux ans plus tard, c’est au tour<br />

d’une deuxième usine de <strong>la</strong> firme, à Nitro<br />

en Virginie, de <strong>par</strong>tir en fumée. Cette<br />

fois-ci, <strong>la</strong> responsabilité de l’entreprise<br />

est engagée. Plus de deux cents ouvriers<br />

développent des chloracnés,<br />

un trouble aussi rare que sévère de <strong>la</strong><br />

peau, rapporte Marie-Monique Robin,<br />

<strong>la</strong>uréate du prix Albert-Londres, dans<br />

son documentaire Le monde selon<br />

Monsanto.<br />

L’accident révèle que le produit<br />

phare de <strong>la</strong> marque, l’herbicide 2,4,5-<br />

T, contient des niveaux élevés de dioxines,<br />

des substances hautement<br />

toxiques et cancérigènes, de composition<br />

assimi<strong>la</strong>ble à celle des polychlorobiphényles<br />

(PCB). La première étude<br />

suggérant <strong>la</strong> dangerosité potentielle de<br />

<strong>la</strong> dioxine était connue de Monsanto<br />

dès 1938 : <strong>la</strong> commercialisation de<br />

l’herbicide se poursuivra pourtant pendant<br />

près de quarante ans, avant son<br />

interdiction dans les années 1970.<br />

Monsanto, qui a dirigé l’usine<br />

de Nitro entre 1934 et 2000, a <strong>par</strong> ailleurs,<br />

fait l’objet d’une p<strong>la</strong>inte déposée<br />

en 2007 <strong>par</strong> 77 habitants de Virginie,<br />

atteints de cancer, qui accusent <strong>la</strong> compagnie<br />

d’avoir diffusé «illégalement» de<br />

<strong>la</strong> dioxine dans les environs de l’usine.<br />

PCB : le procès de <strong>la</strong> honte<br />

En 2001, 3 600 habitants de <strong>la</strong> ville<br />

d’Anniston, en A<strong>la</strong>bama, attaquent<br />

Monsanto pour une contamination<br />

aux PCB. Selon un rapport déc<strong>la</strong>ssifié<br />

de l’Agence de protection de<br />

l’environnement des Etats-Unis<br />

(EPA), Monsanto a déversé pendant<br />

près de quarante ans des milliers de<br />

tonnes de déchets contaminés dans<br />

un ruisseau et une décharge à ciel<br />

ouvert, au cœur du quartier noir de<br />

<strong>la</strong> ville.<br />

La façon dont The Washington<br />

Post rapporte l’histoire est édifiante :<br />

«Des milliers de pages de documents<br />

de Monsanto – dont beaucoup sont estampillés<br />

‘CONFIDENTIEL : lire et détruire’<br />

– montrent que pendant des décennies,<br />

<strong>la</strong> multinationale a dissimulé<br />

Ancien géant de <strong>la</strong> chimie, Monsanto est aujourd'hui le leader mondial<br />

des OGM et l'un des premiers semenciers de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète. ASSOCIATED<br />

PRESS/JAMES A. FINLEY<br />

L'as<strong>par</strong>tame est présent dans de nombreux aliments et médicaments.<br />

AFP/DERRICK<br />

CEYRAC<br />

Un champ de colza génétiquement modifié.THOMAS Fred<br />

ce qu’elle faisait et surtout ce qu’elle<br />

savait. En 1966, des responsables de<br />

l’entreprise avaient découvert que des<br />

poissons immergés dans ce ruisseau<br />

se retournaient sur le dos en moins de<br />

dix secondes, pissant le sang et perdant<br />

leur peau comme s’ils avaient été bouillis<br />

vivants. Ils ne l’ont dit à personne»,<br />

raconte le quotidien américain.<br />

En 1975, une étude menée <strong>par</strong><br />

Monsanto révèle que le PCB provoque<br />

des tumeurs chez le rat. La multinationale<br />

décide d’en changer les conclusions,<br />

de «légèrement tumorigènes» à<br />

«n’ap<strong>par</strong>aît pas cancérigène». «Nous ne<br />

pouvons nous permettre de perdre un<br />

seul dol<strong>la</strong>r» : ainsi se conclut l’un des<br />

mémos consultés <strong>par</strong> The Washington<br />

Post.<br />

Monsanto a finalement été jugée<br />

coupable en 2002 d’avoir pollué<br />

«le territoire d’Anniston et le sang de<br />

sa popu<strong>la</strong>tion avec les PCB». La firme<br />

sera condamnée à payer 700 millions<br />

de dol<strong>la</strong>rs de dommages et intérêts et à<br />

assurer le nettoyage de <strong>la</strong> ville. Aucune<br />

peine de prison n’a été retenue contre<br />

les responsables de l’entreprise.<br />

En février 2007, The Guardian<br />

révèle que le géant agrochimique a appliqué<br />

les mêmes méthodes sur plusieurs<br />

sites en Grande-Bretagne entre<br />

1965 et 1972. Le quotidien a eu accès<br />

à un rapport gouvernemental montrant<br />

que 67 produits, dont l’agent orange,<br />

<strong>la</strong> dioxine et des PCB, ont été identifiés<br />

dans une carrière au pays de Galles. En<br />

France, <strong>la</strong> fabrication et l’utilisation des<br />

PCB sont interdites depuis 1987.<br />

Agent orange : condamné pour<br />

«empoisonnement»<br />

Durant ces mêmes années, entre<br />

1961 et 1971, Monsanto produit<br />

l’agent orange, constitué à <strong>par</strong>tir<br />

de l’herbicide 2,4,5-T, dont <strong>la</strong><br />

dangerosité est <strong>la</strong>rgement connue<br />

depuis l’explosion de l’usine de Nitro.<br />

Ce défoliant sera massivement<br />

déversé <strong>par</strong> l’aviation américaine<br />

au-dessus des forêts vietnamiennes<br />

pendant <strong>la</strong> guerre. Les conséquences<br />

se font encore sentir aujourd’hui,<br />

avec de nombreux cancers et des<br />

malformations de naissance au Vietnam,<br />

ainsi que des séquelles diverses<br />

chez nombre d’anciens combattants<br />

américains.<br />

Dans les années 1970, des vétérans<br />

du Vietnam ouvrent une C<strong>la</strong>ss<br />

Action contre les producteurs de<br />

l’agent orange. Monsanto se retrouve,<br />

au côté de six autres entreprises, accusé<br />

principal d’un procès en ré<strong>par</strong>ation<br />

pour empoisonnement. En<br />

1987, les sept producteurs de l’agent<br />

orange sont condamnés à verser<br />

180 millions de dol<strong>la</strong>rs à un fonds<br />

Suite à <strong>la</strong> page (18)<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 17


Suite de <strong>la</strong> page (17) Monsanto....<br />

de compensation destiné aux soldats<br />

américains.<br />

Durant le procès, Monsanto<br />

présentera des études scientifiques<br />

démontrant l’absence de lien entre<br />

l’exposition à <strong>la</strong> dioxine et les nombreux<br />

cancers dont souffraient les vétérans,<br />

pour les débouter de leur action.<br />

Il sera démontré au début des années<br />

1990 que ces études se fondant sur les<br />

conséquences de l’explosion de l’usine<br />

de Nitro en 1949 étaient biaisées.<br />

Cette fraude scientifique sera<br />

confirmée <strong>par</strong> le National Research<br />

Council, qui constate que les études<br />

de Monsanto «souffraient d’erreurs de<br />

c<strong>la</strong>ssification entre les personnes exposées<br />

et non exposées à <strong>la</strong> dioxine, et<br />

qu’elles avaient été biaisées dans le but<br />

d’obtenir l’effet recherché». L’affaire<br />

sera re<strong>la</strong>tée en 1990 <strong>par</strong> Greenpeace et<br />

le chercheur Joe Thornton dans un rapport<br />

intitulé Science for Sale.<br />

L’herbicide Roundup est-il<br />

toxique ?<br />

Souvenez-vous de cette publicité et<br />

de ce bon chien Rex : « Roundup ne<br />

pollue ni <strong>la</strong> terre ni l’os de Rex ». Elle<br />

a valu à Monsanto d’être condamnée<br />

deux fois, aux Etats-Unis et en<br />

France, pour des mentions mensongères<br />

p<strong>la</strong>cées sur l’embal<strong>la</strong>ge<br />

de cet herbicide total (qui élimine<br />

toutes les p<strong>la</strong>ntes).<br />

En 1975, l’entreprise <strong>la</strong>nce sur<br />

le marché Roundup, un herbicide très<br />

puissant présenté comme «biodégradable»<br />

et «bon pour l’environnement».<br />

En 1996, le procureur de New York<br />

condamne Monsanto à une amende de<br />

50 000 dol<strong>la</strong>rs et au retrait des mentions<br />

jugées mensongères. En janvier<br />

2007, <strong>la</strong> firme est condamnée en France<br />

(extrait du jugement) pour les mêmes<br />

motifs à… 15 000 euros d’amendes.<br />

Roundup est aujourd’hui l’herbicide le<br />

plus vendu au monde.<br />

Plusieurs études concordantes affirment<br />

pourtant que le pesticide phare<br />

de Monsanto – et son principe actif, le<br />

glyphosate – sont potentiellement tératogènes,<br />

c’est-à-dire responsables de<br />

malformations fœtales. L’une d’entre<br />

elles, publiée fin 2010 dans Chemical<br />

Research in Toxicology, montre<br />

que l’exposition directe d’embryons<br />

de batraciens a de très faibles doses<br />

d’herbicide à base de glyphosate entraîne<br />

des malformations.<br />

Monsanto réfute ces conclusions<br />

: « Le glyphosate n’a pas d’effets nocifs<br />

sur <strong>la</strong> reproduction des animaux<br />

adultes et ne cause pas de malformations<br />

chez <strong>la</strong> descendance des animaux<br />

exposés au glyphosate, même à très<br />

fortes doses », affirme <strong>la</strong> firme sur son<br />

site.<br />

Lundi 13 février, le rapporteur<br />

du Conseil d’Etat a asséné un nouveau<br />

coup dur au produit phare de Monsanto<br />

: il enjoint au ministère de l’agriculture<br />

d’en analyser <strong>la</strong> toxicité dans un dé<strong>la</strong>i<br />

de six mois et de statuer à nouveau sur<br />

l’autorisation de mise sur le marché du<br />

pesticide.<br />

Herbicide Lasso : interdit à <strong>la</strong><br />

vente<br />

La condamnation qui a frappé, lundi<br />

13 février, le deuxième herbicide de<br />

Monsanto est plus significative. Les<br />

juges français ont en effet considéré<br />

que le fabricant de produits phytosanitaires<br />

devra indemniser «entièrement»<br />

le p<strong>la</strong>ignant, Paul François.<br />

Ce céréalier ne travaille plus qu’à<br />

mi-temps, en proie à des fatigues<br />

chroniques et des maux de tête tenaces.<br />

Les médecins considèrent<br />

que son système nerveux central a<br />

été affecté à <strong>la</strong> suite de l’inha<strong>la</strong>tion<br />

du Lasso.<br />

Monsanto a fait appel. « Les<br />

produits de Monsanto sont conformes<br />

aux exigences de sécurité en p<strong>la</strong>ce au<br />

moment de leur mise sur le marché.<br />

[La société] a une politique très rigoureuse<br />

en ce qui concerne l’évaluation<br />

scientifique de <strong>la</strong> sécurité des produits<br />

de protection des p<strong>la</strong>ntes », a réagi<br />

l’entreprise, dans un communiqué.<br />

Jugé dangereux, cet herbicide<br />

est pourtant interdit au Canada depuis<br />

1985, en Belgique et au Royaume-Uni<br />

depuis 1992 et en France depuis 2007<br />

(il avait été autorisé le 31 décembre<br />

1968).<br />

Hormones de croissance :<br />

scandale chez Fox News<br />

Au début des années 1990, Monsanto<br />

commercialise son premier<br />

produit issu des biotechnologies :<br />

Posi<strong>la</strong>c, l’hormone de croissance bovine<br />

recombinante (rBGH), une hormone<br />

transgénique destinée à augmenter<br />

<strong>la</strong> <strong>la</strong>ctation des vaches de<br />

près de 20 %. L’hormone entraîne<br />

des mammites, des inf<strong>la</strong>mmations<br />

de <strong>la</strong> mamelle, qui contraignent les<br />

éleveurs à traiter leurs vaches avec<br />

des antibiotiques, dont on retrouve<br />

ensuite <strong>la</strong> trace dans le <strong>la</strong>it. Ce<br />

produit miracle est aujourd’hui interdit<br />

<strong>par</strong>tout, sauf aux Etats-Unis.<br />

Un documentaire canadien, The<br />

Corporation, raconte comment Monsanto<br />

a fait pression sur Fox News (groupe<br />

Murdoch) pour l’empêcher de diffuser<br />

une enquête dévoi<strong>la</strong>nt les dangers du<br />

Posi<strong>la</strong>c en 1997. Cet extrait illustre le<br />

lobbying <strong>par</strong>ticulièrement agressif de <strong>la</strong><br />

firme : non seulement l’enquête n’a jamais<br />

été diffusée, mais ses auteurs ont<br />

été licenciés <strong>par</strong> <strong>la</strong> chaîne.<br />

OGM : des procès en pagaille<br />

Entre 1995 et 1997, le soja génétiquement<br />

modifié Roundup Ready,<br />

le colza Roundup Ready et le coton<br />

Roundup Ready, tous trois résistants<br />

à l’herbicide Roundup, reçoivent les<br />

autorisations de commercialisation.<br />

Paul François, céréalier charentais<br />

victime des pesticides, a fait<br />

condamner Monsanto en première<br />

instance au TGI de Lyon, lundi 13<br />

février. JEAN MICHEL NOSSANT /©<br />

JEAN MICHEL NOSSANT<br />

Détentrice d’un brevet aujourd’hui<br />

périmé sur le glyphosate (commercialisé<br />

sous le nom de Roundup),<br />

l’entreprise décide de changer de<br />

stratégie et entreprend de breveter le<br />

vivant. Elle produit actuellement 90<br />

% des OGM de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète.<br />

Un quasi-monopole que <strong>la</strong> firme<br />

défend chèrement. Au cours des années<br />

2000, Monsanto assignera ainsi<br />

devant les tribunaux des centaines de<br />

paysans accusés d’avoir utilisé «frauduleusement»<br />

ses semences transgéniques<br />

brevetées, c’est-à-dire de les<br />

avoir rep<strong>la</strong>ntées.<br />

Monsanto revendique des droits<br />

à <strong>la</strong> propriété intellectuelle sur certaines<br />

semences. Ce qui ne l’empêche<br />

pas d’être elle-même poursuivie pour<br />

acte de «biopiraterie». En août 2011,<br />

l’Autorité nationale de biodiversité indienne<br />

a ainsi annoncé qu’elle portait<br />

p<strong>la</strong>inte contre <strong>la</strong> compagnie, accusée<br />

d’avoir mis au point une aubergine<br />

génétiquement modifiée (BT-Brinjal) à<br />

<strong>par</strong>tir de variétés locales sans en avoir<br />

demandé l’autorisation.<br />

Autre condamnation, aux Etats-<br />

Unis cette fois. Monsanto a accepté en<br />

2010 de payer 2,5 millions de dol<strong>la</strong>rs<br />

d’amende pour avoir vendu du coton<br />

OGM non autorisé. L’Agence de<br />

protection de l’environnement (EPA)<br />

reproche à l’entreprise d’avoir violé<br />

<strong>la</strong> légis<strong>la</strong>tion lui interdisant de vendre<br />

des cotons génétiquement modifiés<br />

dans certaines régions du Texas, où ces<br />

variétés étaient prohibées <strong>par</strong> crainte<br />

d’une résistance aux pesticides.<br />

As<strong>par</strong>tame : vers nouveau<br />

scandale sanitaire ?<br />

Monsanto le précise c<strong>la</strong>irement<br />

sur son site Internet : après en<br />

avoir été l’un des principaux producteurs<br />

dans les années 1980 et<br />

1990, l’entreprise ne produit plus<br />

d’as<strong>par</strong>tame depuis 2000. La firme<br />

tient pourtant à insister sur le fait<br />

que cet édulcorant, le plus utilisé au<br />

monde, «ne provoque aucune ma<strong>la</strong>die».<br />

Des études récentes ont cependant<br />

mis en évidence un risque accru<br />

de naissances prématurées chez les<br />

femmes qui consomment ce produit.<br />

L’Autorité européenne de sécurité des<br />

aliments a même été invitée en mai <strong>par</strong><br />

<strong>la</strong> Commission européenne à anticiper<br />

<strong>la</strong> réévaluation complète de <strong>la</strong> sécurité<br />

de l’as<strong>par</strong>tame en 2012.<br />

Dans les colonnes du Monde<br />

(abonnés), Yann Fichet, directeur des<br />

affaires institutionnelles de <strong>la</strong> filiale<br />

française de l’entreprise, déplore que<br />

Monsanto soit devenu «un nom attractif<br />

pour qui veut faire de l’audience».<br />

Une réputation malmenée que <strong>la</strong> firme<br />

tente de gommer en déclinant sur son<br />

site les principes de sa charte éthique<br />

: «Intégrité», «Dialogue», «Trans<strong>par</strong>ence»,<br />

«Partage», «Utilité» et «Respect».<br />

Contacté <strong>par</strong> Le Monde.fr, Monsanto<br />

n’avait pas répondu à l’heure où<br />

cet article était publié.<br />

LE MONDE 16 février 2012<br />

Maroc: prison ferme pour atteinte<br />

à <strong>la</strong> « sacralité » de Mohammed VI<br />

Walid Bahomane, le jeune<br />

Marocain de 18 ans<br />

Walid Bahomane, jeune Marocain<br />

de 18 ans, a été arrêté le 24 janvier<br />

2012, puis jugé et condamné le<br />

16 février <strong>par</strong> le Tribunal de première<br />

instance de Rabat à un an de prison<br />

ferme et à une amende de 10.000 dirhams<br />

(1.000 euros), pour « atteinte<br />

à <strong>la</strong> sacralité de Mohammed VI » sur<br />

Facebook.<br />

Son crime est d’avoir publié sur<br />

Suite de <strong>la</strong> page (17)<br />

de dormir, nous mettons littéralement<br />

nos têtes dans l’humidité » a dit à <strong>la</strong><br />

BBC, A<strong>la</strong>na Gehringer, habitante d’un<br />

campement de l’état de Michigan.<br />

Ce regroupement de 20 tentes<br />

s’est formé dans un bois sur au bord<br />

d’une route, dans les environs de <strong>la</strong><br />

ville « Ann Arbor ». Ils n’ont pas<br />

de toilettes, ils disposent seulement<br />

d’électricité dans <strong>la</strong> tente communautaire<br />

où les habitants se réunissent<br />

autour d’un poêle à bois pour échapper<br />

au froid. Et malgré ce<strong>la</strong> chaque<br />

fois il y a plus de personnes qui vivent<br />

ainsi. La police, les hôpitaux et<br />

les hébergements publics demandent<br />

fréquemment s’ils peuvent envoyer<br />

plus de gens à vivre là. « Avant-hier<br />

soir <strong>par</strong> exemple, nous recevons un<br />

appel en nous disant qu’il y avait six<br />

personnes qui n’avaient pas de p<strong>la</strong>ce<br />

dans le foyer. Nous recevons autour de<br />

sa page une caricature réalisée <strong>par</strong> un<br />

dessinateur burkinabé : Sa Majesté<br />

le roi Mohamed VI, Commandeur des<br />

croyants, dessiné dans une serrure<br />

(voir illustration).<br />

Le titre de « Commandeur des<br />

croyants » est également revendiqué<br />

<strong>par</strong> le sultan de Brunei et le mol<strong>la</strong>h<br />

Omar d’Afghanistan. À quelques jours<br />

d’intervalle, Abdessamad Haydour, 25<br />

ans, était condamné à 3 ans de prison<br />

ferme pour des motifs simi<strong>la</strong>ires après<br />

avoir qualifié le monarque absolu de<br />

« chien de dictateur » dans une vidéo<br />

tournée lors d’une manifestation à Taza<br />

et diffusée sur Internet.<br />

Selon le blog Vox Maroc, <strong>la</strong> cyberpolice<br />

marocaine dispose de vastes locaux<br />

à Rabat d’où elle se livre à des activités<br />

de propagande et d’intimidation<br />

sur <strong>la</strong> toile ainsi qu’à <strong>la</strong> surveil<strong>la</strong>nce<br />

d’internet grâce à un logiciel espion<br />

français.<br />

En décembre dernier, <strong>la</strong> société<br />

9 à 10 appels de ce type <strong>par</strong> nuit » dit<br />

Brian Durance, l’un des organisateurs<br />

du campement.<br />

La réalité des réfugiés de <strong>la</strong> Floride<br />

et du Michigan est <strong>la</strong> même dans plusieurs<br />

endroits. Lundi Obama a rendu<br />

public le p<strong>la</strong>n d’augmentation des impôts<br />

pour les riches « Nous voulons que tous<br />

aient des opportunités justes ». Le président<br />

US a mentionné ceux qui « luttent<br />

pour entrer dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse moyenne ».<br />

A « Pinel<strong>la</strong> Hope », à « Ann Arbor » et<br />

dans d’autres dizaines de lieux du pays,<br />

en plus de ceux qui veulent entrer dans <strong>la</strong><br />

c<strong>la</strong>sse moyenne, il y-a ceux qui en furent<br />

expulsés <strong>par</strong> <strong>la</strong> crise et veulent revenir.<br />

Cartaoberro, le 21 février 2012.<br />

Traduit de l’espagnol <strong>par</strong> : Estelle et<br />

Carlos Debiasi<br />

El Correo. Paris, le 21 février 2012.<br />

française Amesys a décroché un contrat<br />

de 2 millions de dol<strong>la</strong>rs au Maroc<br />

pour <strong>la</strong> livraison d’ordinateurs et de<br />

disques durs et l’instal<strong>la</strong>tion du logiciel<br />

de surveil<strong>la</strong>nce Eagle. Celui-ci permet<br />

de passer au crible plusieurs millions de<br />

messages, de les enregistrer et de relever<br />

des noms et des mots-clés, même<br />

déformés légèrement à l’écriture. Il<br />

identifie également les connexions sur<br />

les sites c<strong>la</strong>ssés suspects, peut identifier<br />

qui y envoie du courrier et accéder<br />

au contenu des courriels ainsi<br />

qu’intercepter les appels téléphoniques.<br />

Depuis près d’un mois, <strong>la</strong> jeunesse<br />

de <strong>la</strong> ville de Taza au Nord-Est<br />

du royaume connait un soulèvement<br />

sans précédent. On dénombre plusieurs<br />

morts et des centaines de blessés<br />

selon les rapports préliminaires de<br />

l’Association Marocaine des Droits Humains.<br />

Le revenu annuel <strong>par</strong> habitant<br />

du Maroc est de 5 100 US$ (146e<br />

rang mondial). Mohammed VI est le<br />

septième chef d’État le plus riche du<br />

monde. Le 17 avril 2011, le ministre<br />

français des Affaires étrangères, A<strong>la</strong>in<br />

Juppé, avait qualifié devant le Conseil<br />

de sécurité les annonces de réformes<br />

royales de « discours courageux et visionnaire<br />

».<br />

Lundi dernier, son homologue<br />

états-unienne, Hil<strong>la</strong>ry Clinton, lors<br />

d’une conférence de presse conjointe<br />

a déc<strong>la</strong>ré : « Il est du droit du peuple<br />

syrien de pouvoir bénéficier des mêmes<br />

transformations politiques réussies<br />

opérées au Maroc, en Tunisie, en<br />

Égypte ou en Libye. »<br />

Réseau Voltaire 19 février 2012<br />

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; du dangereux gaz schiste<br />

et des fabuleuses perspectives de <strong>la</strong><br />

nanotechnologie ; des visites des leaders<br />

internationaux et de l’impression<br />

qu’elles ont produite ; des Malouines,<br />

« ce bout de terre arraché à l’Argentine<br />

», où aujourd’hui les Britanniques<br />

ont l’intention d’extraire du pétrole et,<br />

évidemment, des terribles menaces qui<br />

pèsent sur <strong>la</strong> Syrie et l’Iran, alors que<br />

les États-Unis et l’Europe prétendent<br />

convaincre <strong>la</strong> Russie de cette idée ridicule<br />

que le bouclier anti-missiles a pour<br />

but de protéger ce pays contre les menaces<br />

de l’Iran et de <strong>la</strong> Corée du Nord.<br />

Pour lui, il est indispensable de<br />

se tenir au courant des événements<br />

et de reconnaître « qu’il n’y a plus de<br />

p<strong>la</strong>ce pour les intérêts nationaux, car<br />

ils s’inscrivent dans les intérêts internationaux…<br />

Notre devoir est de lutter<br />

jusqu’à <strong>la</strong> dernière minute, pour notre<br />

pays, pour notre p<strong>la</strong>nète, pour l’Humanité<br />

».<br />

En <strong>par</strong><strong>la</strong>nt des cinq et avec les cinq<br />

À deux reprises, Fidel a <strong>par</strong>lé du roman<br />

Jean-Christophe** de Romain Rol<strong>la</strong>nd<br />

comme d’une de ses lectures préférées.<br />

La première, ce fut en apercevant<br />

dans <strong>la</strong> file derrière ses camarades de<br />

l’attaque de Moncada, les mères des<br />

Cinq. Ce roman a été une de ses lectures<br />

en prison. Un de ceux qui a survécu à <strong>la</strong><br />

censure du chef de <strong>la</strong> prison, un « type<br />

odieux, stupide, voleur… » ; à tel point<br />

qu’il lui a interdit des livres comme le<br />

Staline de Trotsky, et que <strong>par</strong> contre, il<br />

a <strong>la</strong>issé passer Le Capital, de Karl Marx.<br />

« Les familles des Cinq sont avec<br />

nous. Incroyable combien ces hommes<br />

ont résisté ! », s’exc<strong>la</strong>me-t-il avec admiration.<br />

Il dit qu’on ne peut absolument<br />

pas com<strong>par</strong>er les deux années environ<br />

qu’il a passés en prison avec les 13 ans<br />

d’emprisonnement de Gerardo, de Ramon,<br />

de Fernando, d’Antonio, et aussi<br />

de René – à qui on interdit de revenir à<br />

Cuba –, et il se montre <strong>par</strong>ticulièrement<br />

préoccupé <strong>par</strong> <strong>la</strong> situation actuelle des<br />

Cinq.<br />

« Je viens de lire ce qu’a écrit<br />

Antonio sur son transfert de prison.<br />

Comment va-t-il ? a demandé Fidel,<br />

<strong>par</strong>ticulièrement intéressé, car il a été<br />

lui-même prisonnier politique, et il a<br />

également subi des vexations, et même<br />

des menaces de mort.<br />

Mirta, <strong>la</strong> mère de Tony, lui a expliqué<br />

qu’il s’agit d’un changement<br />

auquel il avait droit et qu’il l’avait demandé<br />

lorsque sa condamnation avait<br />

été réduite. Il a passé 13 ans à <strong>la</strong> prison<br />

de haute sécurité à Florence, Colorado<br />

– si dure qu’on l’appelle « l’Alcatraz<br />

des Rocheuses », ce qui obligeaient ses<br />

proches à prendre trois avions pour lui<br />

rendre visite. Maintenant, il est à <strong>la</strong><br />

prison Marianna, en Floride, où René<br />

a purgé sa peine jusqu’à sa sortie le<br />

7 octobre dernier. « Le changement a<br />

été très favorable, pour le climat mais<br />

surtout car maintenant je n’ai qu’un<br />

seul avion à prendre pour aller le voir,<br />

ensuite on continue <strong>par</strong> <strong>la</strong> route », a<br />

expliqué <strong>la</strong> mère du poète emprisonné,<br />

une femme admirable qui aura 80 ans<br />

cette année, et qui commençait à ressentir<br />

les effets des épuisantes journées<br />

passées à voyager pour rendre visite à<br />

son fils. Quant à Tony, elle a confié que<br />

son moral était bon et qu’il lui avait demandé<br />

de transmettre à tous ses remerciements<br />

pour leur soutien à <strong>la</strong> cause<br />

des Cinq, qui est entrée dans une phase<br />

cruciale et décisive.<br />

« Comme ses camarades, il<br />

conserve <strong>la</strong> même fidélité, <strong>la</strong> même<br />

résistance, et un bon moral, et le<br />

désir que vienne enfin <strong>la</strong> victoire », a<br />

poursuivi Mirta.<br />

Une vision intime de l’histoire<br />

L’écrivaine Graciel<strong>la</strong> Pogolotti, présidente<br />

de <strong>la</strong> Fondation Alejo Carpentier,<br />

a débuté <strong>la</strong> ronde des questions. Un des<br />

problèmes de l’approche de l’Histoire<br />

– avec une majuscule –, c’est que l’on<br />

suit <strong>la</strong> séquence des grands événements,<br />

mais jamais les détours, ces<br />

détails intimes, <strong>la</strong> mémoire, ces choses<br />

qui non seulement touchent l’esprit,<br />

mais aussi le cœur. Elle a proposé au<br />

leader de <strong>la</strong> Révolution de continuer<br />

à écrire, de continuer cette saga de témoignages,<br />

qu’il en dise plus sur son<br />

expérience comme combattant et sur<br />

ses conversations avec de grandes personnalités<br />

de ce monde.<br />

« Il faut que j’en profite<br />

maintenant, <strong>par</strong>ce que <strong>la</strong> mémoire se<br />

perd ». Une autre fois, le magnifique<br />

humour de cet après-midi, a affleuré,<br />

et il a promis : « Je suis prêt à faire<br />

l’impossible pour transmettre ce dont je<br />

me souviens bien… J’ai exprimé toutes<br />

les idées que j’avais, et les sentiments<br />

qui m’ont traversé ». Et d’ajouter<br />

plus loin : « Je prends conscience de<br />

l’importance de raconter tout ce<strong>la</strong> pour<br />

le transmettre, pour que ce<strong>la</strong> soit utile. »<br />

Il a fait remarquer l’immense révolution<br />

qui s’est produite dans <strong>la</strong> pensée<br />

à une époque marquée de plus <strong>par</strong><br />

des progrès scientifiques incroyables. «<br />

Internet est un instrument révolutionnaire<br />

qui permet de recevoir et de transmettre<br />

des idées, dans les deux directions,<br />

quelque chose que nous devons<br />

savoir utiliser », et il a souligné l’immense<br />

potentiel de Cuba pour <strong>par</strong>ticiper<br />

à ces développements. Par exemple,<br />

seulement l’Université des Sciences<br />

informatiques, entre étudiants et enseignants,<br />

compte 14 000 personnes dans<br />

ses c<strong>la</strong>sses. Et il s’interroge : « Mettonsnous<br />

à profit toutes ces valeurs et ces<br />

ressources pour transmettre des idées<br />

? »<br />

Dialoguant avec Mirthia Brossard,<br />

présidente de <strong>la</strong> Fédération des<br />

étudiants de l’Enseignement moyen, il<br />

a déc<strong>la</strong>ré : « Nous devons soutenir les<br />

idées de <strong>la</strong> jeune Chilienne – Cami<strong>la</strong><br />

Vallejo – dans le sens où nous devons<br />

lutter pour le droit à l’éducation pour<br />

tous. Que ce ne soit pas seulement une<br />

éducation générale et gratuite, mais<br />

que nous nous préoccupions aussi des<br />

contenus d’enseignement ». Et d’ajouter<br />

: « L’éducation est <strong>la</strong> lutte contre<br />

l’instinct. Tous les instincts conduisent<br />

à l’égoïsme, et seule <strong>la</strong> conscience peut<br />

nous mener à <strong>la</strong> justice. Ce n’est pas<br />

seulement une formule pratique, c’est<br />

<strong>la</strong> seule acceptable en théorie. »<br />

Vers <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> rencontre, le<br />

peintre Alexis Leyva (Kcho) a déc<strong>la</strong>ré<br />

que ce livre explique comment Fidel est<br />

devenu un leader de dimension internationale,<br />

non <strong>par</strong> <strong>la</strong> force mais grâce<br />

à son intelligence. Lorsque l’artiste a<br />

demandé à Fidel un conseil pour lutter<br />

contre ce monde fou qu’il nous a<br />

été donné de vivre, le commandant a<br />

répondu : « Tu l’as dit toi-même, plutôt<br />

que de l’audace, il faut de l’intelligence».<br />

Fidel a regretté que le temps<br />

s’achève, et <strong>la</strong> rencontre s’est conclue,<br />

comme elle avait commencé <strong>par</strong> des<br />

rires : « C’est dommage que ce<strong>la</strong> se termine<br />

! Je me suis senti très heureux,<br />

mais je coopère avec les médecins (qui<br />

le soignent). Et remarquez bien que je<br />

le fais non comme un acte d’audace,<br />

mais comme un acte d’intelligence ! »<br />

NDLR .<br />

* Katiuska B<strong>la</strong>nco. Écrivaine,<br />

journaliste et auteure cubaine, connue<br />

pour son travail à <strong>la</strong> tête du journal officiel<br />

cubain Granma et aussi pour son<br />

travail au sein du ministère des Affaires<br />

étrangères. Elle est une col<strong>la</strong>boratrice<br />

régulière de Juventud Rebelde.<br />

* «Jean-Christophe». Vaste<br />

roman cyclique, ce roman fleuve est<br />

un signe d›amour et d›espoir adressé<br />

à <strong>la</strong> génération suivante. Le héros, un<br />

musicien de génie, doit lutter contre <strong>la</strong><br />

médiocrité du monde. Mê<strong>la</strong>nt réalisme<br />

et lyrisme, cette fresque est le tableau<br />

du monde de <strong>la</strong> fin du XIXème siècle au<br />

début du vingtième.<br />

Granma 8 février 2012<br />

Suite de <strong>la</strong> page (7)<br />

affronter les obstacles et les chaussetrappes<br />

mis en p<strong>la</strong>ce <strong>par</strong> le Président.<br />

Certains <strong>par</strong>lementaires dans cette affaire<br />

tentent de jouer un double jeu.<br />

Les mêmes qui encouragent le<br />

Premier ministre à tenir tête, voire à<br />

s’opposer à <strong>la</strong> présidence. Ils sont les<br />

premiers à filer à vive allure au bureau<br />

du chef de l’Etat pour l’inciter à congédier<br />

le Premier ministre ou tout au<br />

moins à l’isoler au sein de son propre<br />

gouvernement. Il est d’autant plus difficile<br />

pour Gary Conille, que non seulement<br />

c’est un capitaine sans troupe<br />

n’ayant aucune organisation politique<br />

pour le soutenir, mais aussi le Premier<br />

ministre n’a pas un sou à sa disposition<br />

pouvant servir de « caisse noire »<br />

pour acheter ou soudoyer des députés<br />

et sénateurs comme le faisaient ses<br />

prédécesseurs en guerre avec <strong>la</strong> présidence.<br />

Il n’a aucune autorité sur ses propres<br />

ministres. Cette absence d’autorité<br />

a été portée à nu <strong>par</strong> <strong>la</strong> polémique entre<br />

lui et certains de ses ministres sur<br />

<strong>la</strong> question de nationalité du Président.<br />

Cette polémique a définitivement<br />

terni son image en tant que chef aux<br />

yeux de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion, voire auprès<br />

de <strong>la</strong> Communauté internationale qui<br />

espérait le voir faire montre d’un peu<br />

plus d’autorité face au Président de <strong>la</strong><br />

République. Autre difficulté du Premier<br />

ministre c’est son impopu<strong>la</strong>rité dans<br />

le pays. En fait, devrait-on dire, il est<br />

inconnu du grand public. Le pays ne<br />

connaît pas son premier ministre et<br />

vice versa. Lâché <strong>par</strong> <strong>la</strong> plu<strong>par</strong>t de ses<br />

ministres. Ne sachant sur qui compter<br />

réellement au Parlement.<br />

Faisant preuve d’un manque<br />

de charisme certain. Et surtout pressuré<br />

et avili à tout bout de champ <strong>par</strong><br />

<strong>la</strong> présidence. La chance pour le Premier<br />

ministre, Gary Conille, de rester à<br />

<strong>la</strong> tête du gouvernement <strong>par</strong>aît mince.<br />

Certes, constitutionnellement le chef de<br />

l’Etat ne peut le limoger. Mais à quoi<br />

servira-t-il en vou<strong>la</strong>nt s’accrocher à<br />

tout prix à <strong>la</strong> Primature comme il veut<br />

le faire ? Quel est l’intérêt pour Gary<br />

Conille de vouloir cohabiter avec un<br />

Président de <strong>la</strong> République avec qui<br />

rien ne semble possible et surtout qui<br />

n’a aucune estime pour lui ? Or, politiquement,<br />

le Premier ministre a tout à<br />

gagner en présentant sa démission au<br />

Président de <strong>la</strong> République avant que<br />

ce soit celui-ci qui concocte un « coup<br />

fourré » avec les <strong>par</strong>lementaires pour le<br />

renverser.<br />

Finalement, l’on ne comprend<br />

pas l’entêtement d’un Premier ministre<br />

ne pouvant même pas nommer un<br />

secrétaire dans son cabinet <strong>par</strong>ticulier<br />

sans l’autorisation de <strong>la</strong> présidence. Au<br />

lieu de se faire humilier de <strong>la</strong> sorte, il<br />

serait plus raisonnable pour Gary Conille<br />

qui pourrait toujours revenir dans<br />

le jeu politique une fois que <strong>la</strong> conjoncture<br />

le permettrait, de jeter le tablier.<br />

Ce geste pourrait servir à le grandir<br />

devant <strong>la</strong> nation. Devant ses amis de<br />

l’internationale. Et peut-être le mettrait<br />

même en réserve de <strong>la</strong> République.<br />

D’autant plus que Michel Martelly<br />

commence à le dire haut et fort à des<br />

interlocuteurs qui tentent d’intervenir<br />

en sa faveur : Conille, c’est de l’histoire<br />

ancienne, répète-t-il.<br />

Le dossier du futur ex-Premier<br />

ministre, en effet, est déjà c<strong>la</strong>ssé pour<br />

l’entourage du chef de l’Etat. D’ailleurs,<br />

on apprend de sources sûres que le<br />

Président commence à se pencher sur<br />

deux dossiers à <strong>la</strong> fois. Premièrement,<br />

il discute discrètement avec des personnalités<br />

susceptibles de remp<strong>la</strong>cer<br />

Conille à <strong>la</strong> Primature. Deuxièmement,<br />

il essaie de retourner certains <strong>par</strong>lementaires<br />

à sa cause sur le dossier de<br />

Conille en prétextant que celui-ci n’a<br />

jamais été à <strong>la</strong> hauteur de <strong>la</strong> fonction.<br />

Et pour cause.<br />

Même après tant d’humiliation<br />

subie de <strong>la</strong> <strong>par</strong>t de <strong>la</strong> présidence et de<br />

ses ministres, Gary Conille n’entend<br />

pas démissionner. Il faut dire que Michel<br />

Martelly est encouragé dans son<br />

entreprise de déstabilisation de son Premier<br />

ministre <strong>par</strong> les déc<strong>la</strong>rations plus<br />

ou moins sécrètes de certaines Chancelleries<br />

étrangères à Port-au-Prince.<br />

Selon des informations circu<strong>la</strong>nt en<br />

effet dans les milieux diplomatiques,<br />

l’on apprend que Gary Conille est peu<br />

apprécié pour son côté opportuniste et<br />

surtout ces diplomates estiment qu’il<br />

est incapable de prendre une décision.<br />

En gros, il n’est pas fait pour le job.<br />

Or, l’on sait que ce genre de discours<br />

a<strong>la</strong>rmistes de <strong>la</strong> <strong>par</strong>t des ambassadeurs<br />

signifie <strong>la</strong> fin de <strong>la</strong> lune de miel.<br />

Est-ce vraiment <strong>la</strong> fin pour Gary<br />

Conille ? On peut le penser dans <strong>la</strong><br />

mesure où <strong>la</strong> présidence est prête à<br />

tout pour avoir <strong>la</strong> peau sinon <strong>la</strong> tête de<br />

celui qui n’a jamais été son favori. De<br />

plus en plus isolé à <strong>la</strong> Vil<strong>la</strong> d’Accueil,<br />

Gary Conille n’a pas fini avec ses détracteurs.<br />

Son prédécesseur, Jean-Max<br />

Bellerive l’un des conseillers très écoutés<br />

de Martelly au Pa<strong>la</strong>is national,<br />

quant à lui, ne cesse de savonner <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>nche sous les pieds de celui qui est<br />

toujours le patron de <strong>la</strong> Primature. Mais<br />

peut-être pas pour longtemps. Bellerive<br />

prend très au sérieux et supporte très<br />

mal <strong>la</strong> décision de son successeur de<br />

créer une Commission d’enquête publique<br />

afin de faire <strong>la</strong> lumière sur certains<br />

contrats passés <strong>par</strong> le Premier<br />

ministre d’alors avec des entreprises<br />

dominicaines.<br />

Ces contrats remportés sans appel<br />

d’offres <strong>par</strong> les amis de Bellerive<br />

en République Dominicaine sont totalement<br />

en infraction avec <strong>la</strong> loi.<br />

L’entourage de Conille soupçonne<br />

Jean-Max Bellerive d’avoir favorisé<br />

ces entreprises dominicaines moyennant<br />

pots-de-vin. Du coup, Bellerive<br />

jure qu’il aura <strong>la</strong> chute de Conille avant<br />

que sa Commission rende public le résultat<br />

de l’enquête sur les contrats avec<br />

les Dominicains. Malchance pour le<br />

Premier ministre, Bellerive dispose de<br />

beaucoup de soutiens auprès des Parlementaires<br />

de INITE. Sachant que le<br />

chef de l’Etat veut <strong>la</strong> chute de son chef<br />

de gouvernement et lui qui entretient<br />

de fort bonne re<strong>la</strong>tion avec un grand<br />

nombre de députés et sénateurs, l’on<br />

<strong>par</strong>ie que l’ancien Premier ministre de<br />

René Préval n’hésitera point à solliciter<br />

ou à appeler à <strong>la</strong> rescousse ses amis<br />

<strong>par</strong>lementaires en vue de neutraliser un<br />

Gary Conille jouant au funambule sans<br />

filet. Face à une telle dis<strong>par</strong>ité de forces<br />

en présence. De tant d’animosité de <strong>la</strong><br />

<strong>par</strong>t du Président. L’on peut déjà dire<br />

que le sort du Premier ministre, Gary<br />

Conille, est scellé. Sans <strong>par</strong>ler du pacte<br />

politique que Michel Martelly est en<br />

train de faire avec certains dinosaures<br />

au Parlement en vue de sauver sa tête<br />

sur le dossier explosif de <strong>la</strong> double ou<br />

triple nationalité. Les conseillers du<br />

Président ne cessent de lui dire que s’il<br />

veut calmer le jeu dans cette affaire<br />

de nationalité, il faut lâcher coûte que<br />

coûte, les ministres dont <strong>la</strong> nationalité<br />

étrangère est avérée.<br />

Pour lui faciliter <strong>la</strong> tâche, ils lui<br />

conseillent d’encourager l’interpel<strong>la</strong>tion<br />

de l’ensemble du gouvernement et<br />

se faisant il fera d’une pierre deux<br />

coups : obtenir <strong>la</strong> tête de Gary Conille<br />

son premier objectif. Devant tant de<br />

manœuvres politiques. De coup bas. Et<br />

d’inimitié réciproque rien ni personne<br />

ne semble pouvoir sauver un Gary Conille<br />

dont les jours sont indéniablement<br />

comptés à <strong>la</strong> Primature. Bref, pour certains,<br />

Gary Conille c’est déjà l’histoire<br />

ancienne. Pour d’autres, c’est tout simplement<br />

<strong>la</strong> fin de l’Histoire.<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times 19


Le Carnaval de Port-au-Prince<br />

Une tradition chargée de signes et<br />

autres marques identitaires<br />

Fidel présente les deux tomes de<br />

« Guerrillero del tiempo »<br />

« Notre devoir est de lutter<br />

jusqu’à <strong>la</strong> dernière minute »<br />

Par Prince Guetjens<br />

Il ne fait point de doute que le<br />

Carnaval est <strong>la</strong> manifestation<br />

culturelle <strong>la</strong> plus importante du<br />

calendrier annuel haïtien. Il s’est<br />

imposé au cours de ces soixante<br />

dernières années comme <strong>la</strong> vitrine<br />

principale <strong>la</strong> mieux apte à<br />

promouvoir <strong>la</strong> culture nationale.<br />

Point n’est besoin de rappeler<br />

que le carnaval haïtien ne se<br />

résume pas au seul carnaval<br />

de Port-au-Prince Il en résulte<br />

toutefois que le carnaval de<br />

Port-au-Prince est à <strong>la</strong> fois soit<br />

haïtien et singulier, marqué<br />

du sceau de son histoire qui a<br />

débuté dès 1749.<br />

Cette ville qui ne comptait<br />

que deux cent mille âmes à<br />

l’occasion des festivités du bicentenaire<br />

de sa fondation avoisinait<br />

les trois millions et demi<br />

de gens avant le séisme du 12<br />

Janvier 2010.<br />

Le carnaval de Port-au-<br />

Prince a évolué au rythme de<br />

sa ville. Une ville aux blessures<br />

encore béantes, marquées <strong>par</strong><br />

l’exclusion, nées des questions<br />

de couleurs et de c<strong>la</strong>sses sociales.<br />

Cette tradition chargée de<br />

signes et autres marques identitaires,<br />

est devenu au fil des<br />

temps, un lieu où <strong>la</strong> cooptation<br />

renforce le pouvoir économique<br />

d’une minorité et une échappatoire,<br />

où les masses appauvries<br />

viennent évacuer / oublier leur<br />

indigence et renouveler leur espoir<br />

d’un lendemain meilleur.<br />

Malgré son incapacité à<br />

offrir un profil de ville assainie,<br />

<strong>la</strong> capitale haïtienne a toujours<br />

posé des balises pour avoir <strong>la</strong><br />

garantie que l’organisation du<br />

carnaval ait des retombées positives<br />

sur <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion. Ville où<br />

l’inégalité est criante, <strong>la</strong> discrimination<br />

plus ou moins discrète<br />

sous l’aiguillon des transformations<br />

économiques, engendrant<br />

à chaque fois un monde<br />

d’aspirations et d’ambitions<br />

déçues. C’est sur ce fond plutôt<br />

sombre et dynamique que s’est<br />

déroulé le carnaval au cours de<br />

ces trente dernières années.<br />

Cette manifestation culturelle<br />

d’envergure dont <strong>la</strong> matrice<br />

faite d’arts visuels et d’art<br />

de <strong>la</strong> scène, s’articu<strong>la</strong>nt autour<br />

de <strong>la</strong> créativité des artistes, s’est<br />

révélée une vitrine / miroir où<br />

<strong>la</strong> production artistique et artisanale<br />

est exposée. En ce sens,<br />

le carnaval de Port-au-Prince<br />

représente donc <strong>la</strong> plus importante<br />

foire du pays. C’est un<br />

vaste atelier de création où tous<br />

les métiers de <strong>la</strong> musique, des<br />

arts p<strong>la</strong>stiques, de l’architecture,<br />

de <strong>la</strong> communication, de <strong>la</strong> restauration,<br />

du mannequinât, de<br />

<strong>la</strong> couture, de <strong>la</strong> mode, de <strong>la</strong><br />

sécurité sont mis en valeur, une<br />

orientation calculée dans le sens<br />

de <strong>la</strong> valorisation de <strong>la</strong> culture,<br />

permettant au carnaval de jouer<br />

son rôle fondamental.<br />

L’urgence de tailler nos<br />

propres outils pour intervenir<br />

sur les matériaux disponibles,<br />

dans cette vaste scène de<br />

représentation, se faisait sentir<br />

depuis bien longtemps. Pour<br />

être performants et efficaces, ces<br />

outils devraient être forgés à <strong>la</strong><br />

dimension des revendications<br />

de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion qui déléguerait<br />

à l’art, à l’artisanat et à <strong>la</strong> littérature<br />

<strong>la</strong> tâche de rendre / atterrir<br />

le sensible. Compte tenu du fait<br />

que les matériaux à organiser<br />

ont des prétentions artistiques,<br />

<strong>la</strong> simple logique voudrait que<br />

les outils soient d’ordre esthétique.<br />

L’un des traits caractéristiques<br />

de l’art moderne,<br />

<strong>par</strong>ticulièrement dans l’espace<br />

Jacmel et Port-au-Prince deux villes profondément pétries<br />

dans <strong>la</strong> tradition du carnaval<br />

Cette année, les festivités carnavalesques sont dép<strong>la</strong>cées<br />

vers les Cayes avec son lot de frustration, d’attente<br />

et de déception<br />

p<strong>la</strong>stique, c’est une capacité<br />

d’articuler des p<strong>la</strong>ns et de manier<br />

des volumes dans un univers<br />

soustrait aux lois de <strong>la</strong> perspective<br />

monocu<strong>la</strong>ire d’Alberti.<br />

Quand Matisse utilisait des<br />

p<strong>la</strong>ns colorés de grandes dimensions,<br />

des rouges servant,<br />

contrairement à toutes les lois<br />

anciennes, de fond à des bleus<br />

de premier p<strong>la</strong>n, il met en relief<br />

<strong>la</strong> vertu d’un nouveau système<br />

figuratif qui est moins intellectuel<br />

que sensible. Comme le<br />

cubisme est <strong>par</strong>venu à détacher<br />

les p<strong>la</strong>ns du réel pour les manier<br />

librement, les associer à des<br />

niveaux variés, les superposer<br />

<strong>par</strong> trans<strong>par</strong>ence, ainsi est-il<br />

<strong>par</strong>venu aussi à utiliser <strong>la</strong> couleur<br />

à des fins spécu<strong>la</strong>tives où<br />

l’on voit se poursuivre <strong>la</strong> substitution<br />

du thème figuratif à<br />

l’objet au sens usuel du terme.<br />

Sans pour autant s’en<br />

soucier, les créateurs de rêves<br />

qui habillent le carnaval de Jacmel<br />

et de Port-au-Prince (deux<br />

villes profondément pétries dans<br />

<strong>la</strong> tradition du carnaval), donnent<br />

à voir une illustration de<br />

cette orientation toute moderne<br />

de <strong>la</strong> création au niveau des arts<br />

p<strong>la</strong>stiques. Cette illustration est<br />

évidente à travers une coexistence<br />

d’éléments que ne découvrait<br />

pas l’œil immobile, une<br />

activité p<strong>la</strong>stique des surfaces,<br />

<strong>la</strong> mobilité des couleurs substituées<br />

aux valeurs.<br />

Au fait, <strong>la</strong> scène de carnaval<br />

se présente comme une<br />

grande surface peinte avec des<br />

couleurs, en un certain désordre,<br />

assemblées. Cette œuvre collective<br />

qui convoque des milliers de<br />

créateurs et de producteurs, exige<br />

une prise en charge effective<br />

lui permettant de s’épanouir en<br />

toute autonomie.<br />

Cette année, les festivités<br />

carnavalesques sont dép<strong>la</strong>cées<br />

vers les Cayes avec son lot de<br />

frustration, d’attente et de déception.<br />

Mais, ce ne serait pas une<br />

mauvaise chose si les objectifs<br />

sociaux, culturels, économiques<br />

ou même esthétiques étaient<br />

c<strong>la</strong>irement fixés <strong>par</strong> le biais<br />

d’une béquille théorique apte à<br />

légitimer <strong>la</strong> démarche. Mais hé<strong>la</strong>s<br />

! La seule argumentation que<br />

nous avions eue jusqu’ici, c’est<br />

<strong>la</strong> dénonciation de b<strong>la</strong>nchiment<br />

de l’argent de <strong>la</strong> drogue. Ce qui<br />

est dommage.<br />

À chaque fois que<br />

les responsables politiques<br />

s’impliquent de manière aussi<br />

cavalière dans cette grande<br />

manifestation culturelle, c’est<br />

l’échec, à l’arrivée. Mais devraiton<br />

s’attendre à mieux, quand le<br />

pays est dirigé <strong>par</strong> un président<br />

du compas direct ; ce rythme à<br />

deux temps et autant d’accords<br />

qui ont perverti <strong>la</strong> musique haïtienne,<br />

fondé <strong>par</strong> le fameux musicien<br />

Nemours Jean-Baptiste !<br />

C’est <strong>par</strong> un « bonjour »<br />

radieux que Fidel a salué son<br />

auditoire, et c’est sur ce mot<br />

magique que s’est ouverte<br />

dans une des petites salles<br />

du Pa<strong>la</strong>is des Conventions,<br />

<strong>la</strong> présentation des mémoires<br />

du leader de <strong>la</strong> Révolution<br />

cubaine, Fidel Castro<br />

Ruz : Guerrillero del tiempo,<br />

deux volumes qui rassemblent<br />

ses conversations avec<br />

l’écrivaine et journaliste Katiuska<br />

B<strong>la</strong>nco.*<br />

Par Arleen Rodriguez Derivet et<br />

Rosa Miriam Elizalde<br />

Sur le même ton souriant,<br />

Fidel avait cru bon<br />

de prévenir l’auditoire : « On<br />

va vous <strong>par</strong>ler de deux livres<br />

dont vous n’avez même pas<br />

entendu <strong>par</strong>ler. » En effet, ce<br />

sont deux ouvrages qui portent<br />

sur les premiers souvenirs<br />

de l’enfance de Fidel et<br />

qui se terminent en décembre<br />

1958, juste avant le triomphe<br />

de <strong>la</strong> Révolution. Environ<br />

1000 pages dans lesquelles «<br />

j’ai eu une certaine <strong>par</strong>ticipation<br />

», p<strong>la</strong>isante le commandant.<br />

Ce ton détendu a prévalu<br />

pendant toute <strong>la</strong> rencontre<br />

qui s’est prolongée pendant<br />

près de six heures. Une heure<br />

durant au moins, le commandant,<br />

debout, a salué personnellement<br />

un grand nombre<br />

de personnes, notamment<br />

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Abel Prieto, ministre de <strong>la</strong> Culture, et Miguel Barnet, président<br />

de l’Union des écrivains et des artistes de Cuba ont présenté<br />

chaque tome de l’édition : Fidel Castro : Guerrillero del tiempo<br />

Fax: (973) 690-5364<br />

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Fidel Castro présentant<br />

ses deux livres<br />

de vieux camarades de combat<br />

de l’attaque de <strong>la</strong> caserne<br />

Moncada et du débarquement<br />

du yacht Granma, ainsi que<br />

les proches des cinq Cubains<br />

prisonniers aux États-Unis.<br />

Fidel porte un léger survêtement<br />

noir sur une chemise<br />

bleue à carreaux. L’expression<br />

de son visage traduit les<br />

émotions que lui inspirent les<br />

<strong>par</strong>oles et les anecdotes que<br />

les présentateurs de chaque<br />

tome de cette édition retracent<br />

: Abel Prieto, ministre de <strong>la</strong><br />

Culture, et Miguel Barnet, président<br />

de l’Union des écrivains<br />

et des artistes de Cuba. Parfois,<br />

il soulève les sourcils, les yeux<br />

bril<strong>la</strong>nts, comme lorsque Abel<br />

Prieto rappelle des moments de<br />

son enfance à Biran, ou bien il<br />

rit sans retenue, <strong>par</strong> exemple,<br />

lorsque Miguel Barnet évoque<br />

les commentaires de Che Guevara<br />

sur le débarquement du<br />

Granma : « Ce fut un naufrage<br />

! ».<br />

En réalité, sa raison d’être<br />

ici – il le répètera à plusieurs reprises<br />

au cours de <strong>la</strong> rencontre<br />

–, obéit à une seule question :<br />

« Qu’est-ce que je peux faire de<br />

plus pour aider ? » Et s’il fal<strong>la</strong>it<br />

ne choisir qu’une seule phrase<br />

qui nous indique où nous emmènera<br />

ce livre – un joyau de<br />

l’édition et de l’impression de<br />

<strong>la</strong> maison d’Édition Abril et de<br />

l’imprimerie Federico Engels,<br />

avec des photographies et des<br />

dessins d’Ernesto Rancaño,<br />

à qui on doit <strong>la</strong> couverture –,<br />

peut-être ce qu’il dit à Katiuska<br />

, à un moment de <strong>la</strong> conversation,<br />

pourrait-il nous aider<br />

: « Je préfère <strong>la</strong> vieille montre,<br />

les vieilles lunettes, les vieilles<br />

bottes, et en politique, tout ce<br />

qui est nouveau. »<br />

À certains moments,<br />

quand Katiuska présente<br />

brièvement les volumes,<br />

ou quand les présentateurs<br />

prennent <strong>la</strong> <strong>par</strong>ole, Fidel semble<br />

aussi ému que nous, comme si<br />

subitement, après ce voyage<br />

rapide à travers les pages des<br />

deux livres, il voyait sa propre<br />

vie dans son ensemble, « comme<br />

dans un film en trois dimensions<br />

», dira Miguel Barnet. « Il<br />

faut dire que ce livre souligne<br />

toute <strong>la</strong> valeur de ce qui a été<br />

fait, mais ce qui m’intéresse<br />

le plus, c’est d’être utile. »<br />

Il signale qu’il lit des centaines<br />

de dépêches d’agence<br />

tous les jours. Il dévore littéralement<br />

toutes les informations<br />

qui lui <strong>par</strong>viennent. Il suit avec<br />

une <strong>par</strong>ticulière attention <strong>la</strong><br />

situation au Venezue<strong>la</strong> qui, ce<br />

4 février, commémore le 20e<br />

anniversaire de <strong>la</strong> Rébellion<br />

militaire dirigée <strong>par</strong> Hugo Chavez<br />

: « Nul n’a autant fait pour<br />

le peuple vénézuélien que le<br />

mouvement bolivarien », commente-t-il.<br />

Fidel a <strong>par</strong>lé de beaucoup<br />

de choses, dialoguant<br />

avec enthousiasme, à <strong>par</strong>tir<br />

des commentaires et des questions<br />

de l’auditoire : des admirables<br />

batailles que livrent en<br />

ce moment les étudiants <strong>la</strong>tinoaméricains<br />

et du monde pour<br />

leurs droits ; de sa profonde<br />

opposition à l’enseignement<br />

privé ; de sa ferme conviction<br />

que les connaissances acquises<br />

et les développements dans<br />

notre pays peuvent multiplier<br />

les productions, les biens et le<br />

niveau de vie de <strong>la</strong> société, y<br />

compris dans l’agriculture ; de<br />

l’erreur que nous avons tous<br />

commise en croyant que dans le<br />

socialisme les problèmes économiques<br />

étaient résolus ;<br />

Suite à <strong>la</strong> page (19)<br />

20<br />

<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 5, No. 32 • Du 22 au 28 Février 2012

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