Mamelons et seins douloureux - Petit Fichier
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<strong>Mamelons</strong> <strong>et</strong> <strong>seins</strong> <strong>douloureux</strong><br />
1. Introduction :<br />
D’une façon générale, les <strong>seins</strong> doivent être particulièrement ménagés au début<br />
de l’allaitement. Les n<strong>et</strong>toyages agressifs <strong>et</strong> intempestifs des mamelons seront<br />
évités (le lait n’est pas sale).<br />
Les douleurs du mamelon sont les causes les plus fréquentes de consultation <strong>et</strong><br />
d’arrêt précoce de l’allaitement. Une conduite adaptée de l’allaitement prévient<br />
la majeure partie des incidents, il sera important d’informer les mères en<br />
prénatal pour une prise du sein adéquat <strong>et</strong> une position correcte. Cependant, il<br />
faudra aussi les informer de la « normalité des douleurs du mamelon » en début<br />
d’allaitement sans que celui ne présente de lésion. Il s’agit d’un phénomène<br />
naturel dû au bouleversement hormonal des premiers jours après l’accouchement<br />
<strong>et</strong> de l’adaptation cutanée. Il est nécessaire pour trouver les causes de pouvoir<br />
observer une tétée, <strong>et</strong> d’interroger la mère pour savoir quand apparaissent les<br />
douleurs.<br />
Les causes sont nombreuses, mais elles entraînent toutes une friction anormale<br />
de la peau sensible du mamelon (de l’érosion jusqu’à l'effraction cutanée, la<br />
crevasse) :<br />
mauvaise technique de succion<br />
frein de langue, tonus musculaire trop important<br />
macération entr<strong>et</strong>enue par des coussin<strong>et</strong>s humides entre les tétées (avec<br />
risque de candidose qui peut être douloureuse)<br />
n<strong>et</strong>toyage excessif de la peau qui empêche la lubrification naturelle du<br />
mamelon<br />
utilisation du tire-lait inadapté (puissance trop important, diamètre de la<br />
téterelle)<br />
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mamelons rétractés (une préparation pourra être envisagée mais pas trop<br />
tôt dans la grossesse. L’utilisation d’une nipl<strong>et</strong>te ou d’une seringue pour<br />
aspirer le mamelon ou de coquilles forme mamelon, mais le plus important<br />
sera d’aider la mère lors des premières mises aux <strong>seins</strong> <strong>et</strong> de lui indiquer<br />
une personne ressource pour le r<strong>et</strong>our à domicile)<br />
le soutien gorge non adapté à la dimension de la poitrine (frottements du<br />
mamelon sur la couture)<br />
La douleur inhibe la production d’ocytocine, donc il y a un risque de bloquer<br />
l’éjection du lait avec une stimulation insuffisante de la lactation.<br />
Le bébé pourra s’énerver au sein <strong>et</strong> ainsi raviver la douleur. Il pourra y avoir une<br />
prise de poids insuffisante, une mère inquiète <strong>et</strong> la proposition de complément<br />
(remise en question des capacités de la maman à nourrir son bébé).<br />
2. L’engorgement :<br />
La congestion mammaire se produit le plus souvent à J3/J4, elle est<br />
physiologique. Elle se caractérise par une chaleur locale importante, une douleur<br />
plus ou moins intense selon les mères <strong>et</strong> une augmentation du volume des <strong>seins</strong>.<br />
Elle est liée à un œdème généralisé du sein, puis à une brusque augmentation de<br />
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la sécrétion du lait. Chez la plupart des femmes, elle persiste 24 à 48 h.<br />
L’aggravation de la congestion mammaire conduit à l’engorgement.<br />
Pour soulager l’inconfort :<br />
- M<strong>et</strong>tre du chaud avant la tétée favorise l’écoulement de lait,<br />
- M<strong>et</strong>tre du froid entre les tétées pendant 20 à 30 mn a un eff<strong>et</strong><br />
« décongestionnant ».<br />
Parfois l’œdème important gêne l’écoulement naturel du lait, ce qui aggrave la<br />
situation. En cas d’œdème aréolaire, pour faciliter la prise en bouche du sein<br />
pratiquer une légère compression aréolaire. Le drainage de l’excédent de lait<br />
après la tétée (expression manuelle, tire lait, verre d’eau chaude, douche …)<br />
perm<strong>et</strong> de conserver la souplesse du tissu mammaire <strong>et</strong> de préserver toutes ses<br />
capacités à produire du lait.<br />
Le drainage du sein (tétées, expression) est l’atout majeur d’un r<strong>et</strong>our rapide à la<br />
normale.<br />
L’engorgement peut survenir à d’autres moments :<br />
- Quand le bébé fait ses nuits<br />
- En cas de séparation mère enfant<br />
- Si la mère ou l’enfant saute une tétée<br />
- Au cours d’un sevrage rapide<br />
3. <strong>Mamelons</strong> irrités, gerçures, crevasses :<br />
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Une position d’allaitement correcte <strong>et</strong> une succion efficace préviennent<br />
les blessures du mamelon. La durée <strong>et</strong> la fréquence des tétées ne sont<br />
pas des causes démontrées de ces pathologies.<br />
Les crevasses apparaissent entre le 3 ème <strong>et</strong> le 7 ème jour, chez 2/3 des<br />
femmes. Le mamelon est déformé après la tétée (bâton de rouge à lèvre,<br />
pincé), aspect de vésicules, stries blanchâtres ou rougeâtres.<br />
Certains problèmes anatomiques du bébé peuvent entraîner des<br />
déformations ou des blessures du mamelon :<br />
- Les freins linguaux ou labiaux courts <strong>et</strong> inélastiques<br />
- Une langue courte<br />
- Une p<strong>et</strong>ite bouche<br />
- Une rétrognathie ou une rétromicrognathie mandibulaire<br />
- Des gencives épaisses<br />
- Un palais creux<br />
Une prise en charge spécifique est nécessaire.<br />
Le mamelon crevassé ou qui saigne est une déchirure de l’épiderme due à deux<br />
tensions opposées ou à une irritation importante, la douleur peut varier d’une<br />
femme à l’autre.<br />
Il faut reprendre la technique de succion <strong>et</strong> les positions, parfois le changement<br />
de position apporte un soulagement rapide car les tensions sur le mamelon ne<br />
sont plus les mêmes.<br />
Un massage aréolaire peut soulager la maman <strong>et</strong> cela perm<strong>et</strong> aussi une<br />
augmentation de l’irrigation sanguine qui favorise la cicatrisation.<br />
Parfois une pause peut être nécessaire <strong>et</strong> peut aider à la cicatrisation. Il faudra<br />
tirer le lait manuellement ou avec un tire lait <strong>et</strong> le transférer au bébé si possible<br />
avec un moyen qui n’interfère pas avec la succion. La reprise des tétées se fera<br />
progressivement, avec déclenchement des flux d’éjection avant mise au sein.<br />
La localisation de la crevasse aide à détecter la cause.<br />
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Le traitement consiste à soigner la plaie, à préserver l’hydratation<br />
naturelle de la peau pour empêcher la formation de croutes pour que la<br />
peau puisse se régénérer. Les produits à utiliser sont :<br />
- Le lait maternel en quantité suffisante pour préserver<br />
l’hydratation (cataplasme de lait) sauf en cas de mycose<br />
- Les corps gras sans toxicité qui ne nécessitent pas le r<strong>et</strong>rait avant<br />
la tétée (lanoline purifiée)<br />
- Pansement hydrogel<br />
- Anesthésique local : froid (glaçon dans une compresse)<br />
- Traitement local antiseptique ou antibiotique si pas amélioration en<br />
3 à 4 jours car surinfection (mupiderm*, mupirocine*)<br />
- Traitement par voie générale (Orbénine*)<br />
Il faut traiter la douleur :<br />
- Déclencher l’éjection du lait manuellement avant de m<strong>et</strong>tre le bébé<br />
au sein diminue la douleur à la mise au sein (massage)<br />
- Débuter la tétée du côté le moins <strong>douloureux</strong><br />
- Varier les positions d’allaitement pour limiter les étirements du<br />
mamelon répétés sur la même zone<br />
- Utilisation d’antalgique (paracétamol, ibuprofène).<br />
4. Mamelon rétracté :<br />
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La cause est une hypotonie ou hypotrophie des fibres musculaires de<br />
l’aréole, avec des adhérences <strong>et</strong>/ou canaux galactophores courts.<br />
L’allaitement est souvent <strong>douloureux</strong> pendant plusieurs semaines ou mois.<br />
Seules 1 % des femmes ont un vrai mamelon rétracté.<br />
L’apparence du bout de sein au repos n’est pas forcément une indication.<br />
Si lors de la compression aréolaire 2,5 cm en arrière de la base du<br />
mamelon :<br />
le mamelon sort : c’est OK<br />
s’il y a une masse charnue : problème tissulaire<br />
S’il y a une rétraction, c’est un vrai mamelon ombiliqué. Il existe<br />
plusieurs formes (rétractation, foss<strong>et</strong>te, mamelon replié,<br />
ombilication vraie)<br />
• CAT :<br />
‣ Tirer le lait<br />
‣ Nipl<strong>et</strong>te maison (seringue 10 ou 20 cc)<br />
‣ Bouts de sein silicone<br />
‣ Chirurgie : risque de cicatrice secondaire<br />
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5. La mastite ou lymphangite :<br />
Il s’agit d’une inflammation localisée touchant généralement un quadrant<br />
du sein <strong>et</strong> succédant le plus souvent à une stase lactée. Elle peut être<br />
inflammatoire ou infectieuse.<br />
C’est une complication relativement fréquente de l’allaitement, survenant<br />
à tout moment mais plus fréquemment dans les 3 premières semaines<br />
après la naissance ou en cas de sevrage brutal. Les facteurs favorisants<br />
sont :<br />
- la fatigue,<br />
- le stress,<br />
- les lésions du mamelon,<br />
- le mauvais drainage du sein (bébé faisant ses nuits, suc<strong>et</strong>te<br />
réduisant les tétées, compression du sein par un doigt …, mise au<br />
sein incorrecte, tétée inefficace par des bouts de <strong>seins</strong> en silicone,<br />
ATCD de chirurgie mammaire).<br />
Les signes sont :<br />
- au niveau du sein : lésion unilatérale, le plus souvent, topographie<br />
lobaire, à type de placard rouge, chaud, <strong>douloureux</strong> spontanément<br />
<strong>et</strong> à la pression, glande sous jacente tendue <strong>et</strong> douloureuse<br />
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- les signes généraux peuvent être impressionnants <strong>et</strong> d’apparition<br />
brutale : syndrome pseudo grippal : hyperthermie à 38°5/39°,<br />
fatigue, tachycardie, frissons, myalgies parfois adénopathies.<br />
Les mesures locales sont les suivantes :<br />
- Allaiter fréquemment du côté atteint<br />
- Maintenir le sein bien drainé (+ ou - tire lait)<br />
- Commencer par le côté atteint car le bébé sera plus efficace<br />
- Si la douleur est trop présente, commencer par le côté sain pour<br />
déclencher le réflexe d’éjection puis changer de sein, ou bien<br />
prendre un bain chaud avant la tétée,<br />
- Placer le bébé pour que le menton ou le nez soit en direction de<br />
l’inflammation<br />
- Allaiter au dessus du bébé : position de la louve<br />
- Masser la zone atteinte au cours de la tétée en direction du<br />
mamelon<br />
- M<strong>et</strong>tre des compresses chaudes pour faciliter le drainage ou<br />
soulager la douleur (le froid est possible)<br />
- M<strong>et</strong>tre des compresses froides pour diminuer l’inflammation.<br />
Des antalgiques (paracétamol ou ibuprofène) peuvent être prescrits. Le<br />
repos <strong>et</strong> les boissons abondantes font parties intégrante du traitement.<br />
En l’absence d’amélioration clinique après 12 à 24 h de mesures locales, le<br />
médecin peut prescrire une antibiothérapie anti-staphylococcique<br />
(cloxacilline : Orbénine*, oxacilline : Bristopen*, pristinamycine :<br />
Pyostacine*) compatible avec l’allaitement pendant 10 à 14 jours pour<br />
éviter les récurrences. Le traitement sera prescrit en première<br />
intention en cas d’atteinte bilatérale ou d’ATCD de mastite, ou si le bébé<br />
n’est pas en bonne santé.<br />
En cas d’antibiothérapie inefficace après 48 h ou de mastite survenant<br />
pendant l’hospitalisation, un prélèvement doit être fait à la recherche<br />
d’un staphylocoque résistant ou d’un streptocoque.<br />
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Un traitement antibiotique est un facteur favorisant les mycoses.<br />
6. L’abcès du sein :<br />
Collection locale de pus survenant au niveau du sein, une collection sous<br />
cutanée est parfois visible ou palpable, habituellement consécutif à une<br />
mastite non ou mal traitée ou un sevrage brutal. Il est sous ou rétro<br />
aréolaire, uni ou le plus souvent multiloculaire.<br />
Il se manifeste par une chaleur, une rougeur, un œdème <strong>et</strong> une douleur<br />
mammaire intense. Une échographie peut être utile au diagnostic. Le<br />
staphylocoque, le streptocoque <strong>et</strong> parfois des germes anaérobies sont<br />
responsables.<br />
L’abcès peut être un signe de certains cancers mammaires<br />
inflammatoires.<br />
L’abcès de p<strong>et</strong>ite taille peut être aspiré à l’aiguille sous échographie<br />
(plusieurs ponctions nécessaires), le pus est analysé. La cavité est lavée,<br />
un cathéter peut être posé. La cicatrisation est rapide.<br />
L’abcès plus volumineux ou multiloculaire est incisé chirurgicalement. Il<br />
faut 4 à 6 semaines pour que la plaie se cicatrise. Le lait peut couler par<br />
l’incision. La cicatrisation est facilitée par la poursuite de l’allaitement.<br />
Une antibiothérapie probabiliste peut être prescrite au départ, puis<br />
ajustée en fonction de l’antibiogramme.<br />
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Le lait reste propre à moins que la collection se rompe dans un canal<br />
lactifère, ce qui est moins fréquent qu’une fistulisation à la peau.<br />
L’allaitement sans restriction peut continuer du côté sain. Du côté<br />
atteint, une brève interruption peut être nécessaire, si les tétées sont<br />
trop douloureuses, ou si l’incision est trop près du mamelon (extraction<br />
lait nécessaire).<br />
7. Canal lactifère bouché <strong>et</strong> engorgement localisé :<br />
Canal ou pore lactifère bouché avec une collection de lait derrière le<br />
bouchon. Localement se manifeste par une tuméfaction douloureuse du<br />
sein, parfois rouge <strong>et</strong> un œdème. Il existe un engorgement localisé avec<br />
risque de complication par une mastite.<br />
Il existe des facteurs associés : fatigue, engorgement, hyper lactation,<br />
tétée dans une position inhabituelle, succion inefficace, pression exercée<br />
sur le sein (soutien gorge, un porte bébé, un doigt, le poing du bébé).<br />
Le traitement consiste à :<br />
- augmenter la fréquence des tétées du côté atteint,<br />
- masser la zone lors de la tétée,<br />
- appliquer des compresses chaudes<br />
- faire tremper le sein dans l’eau chaude,<br />
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- commencer la tétée du côté atteint<br />
- faire pointer le menton ou le nez dans la direction de la zone.<br />
Quand le canal se débouche, on peut observer le bouchon qui ressemble à<br />
un long vermicelle.<br />
On peut voir des cloques sur le mamelon blanches ou jaunâtres (remplies de lait<br />
ou de graisse) rouges (sang) : souvent dues à un canal lactifère bouché pour les<br />
deux premières <strong>et</strong>/ ou à une succion trop forte <strong>et</strong> inappropriée (tire lait).<br />
8. La candidose mammaire :<br />
Le candida albicans cause plus des 2/3 des infections de la peau. C’est<br />
un germe commensal de la bouche, du tube digestif <strong>et</strong> de vagin<br />
d’individus sains.<br />
Le mamelon <strong>et</strong>/ou l’aréole peuvent être roses, brillants ou squameux<br />
(rarement taches blanches) parfois associé à un léger œdème, des<br />
crevasses.<br />
Il y a apparition d’une douleur après un intervalle libre. La douleur est<br />
présente pendant toute la tétée <strong>et</strong> après <strong>et</strong> peut durer des heures. C’est<br />
une douleur interne, brûlante, lancinante, irradiant dans le sein,<br />
sensation de « cordes de feu » ou de « verre pilé », le contact avec l’eau<br />
ou les vêtements peut être intolérable.<br />
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Les signes pouvant être observés chez le bébé <strong>et</strong> faisant évoquer une<br />
candidose sont les suivants :<br />
- Mugu<strong>et</strong> : taches blanchâtres qu’il est impossible d’enlever sans<br />
provoquer des saignements<br />
- Candidose du siège.<br />
Le lait ayant des propriétés fongistatiques, il est possible que la mère ait<br />
une candidose mais que son bébé n’ait pas de mugu<strong>et</strong>.<br />
Les mesures pour traiter la candidose sont les suivantes :<br />
- le lavage des mains<br />
- Une douche quotidienne<br />
- Rinçage du mamelon après chaque tétée (eau de vichy : le candida<br />
albicans n’aime pas les milieux basiques)<br />
- Traitement local antifongique, si besoin traitement général<br />
- TRT anti-inflammatoire <strong>et</strong>/ou antibiotiques locaux éventuellement<br />
- TRT de la mère <strong>et</strong> de l’enfant<br />
Il faudra orienter la mère vers un prescripteur pour des antifongiques :<br />
- Daktarin* gel buccal (ne pas m<strong>et</strong>tre sur le sein avant la tétée :<br />
inactivation par le calcium, mais 10 mn après la tétée)<br />
- Mupirocine (antibiotique <strong>et</strong> antifongique)<br />
- Des corticoïdes (à utiliser avec parcimonie)<br />
- Le viol<strong>et</strong> de gentiane 0.5% aqueuse (antifongique <strong>et</strong> antibactérien)<br />
pendant 4 à 7 jours pour la mère <strong>et</strong> 3 jours pour le bébé, 1 fois par<br />
jour.<br />
- Fluconazole (Triflucan*).<br />
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9. Le Vasospasme du mamelon :<br />
Il peut être lié à une authentique maladie de Raynaud celle-ci touchant<br />
d’autres zones. Chez la femme allaitante, la douleur est liée à un<br />
pincement du sein. C’est la résolution de ce problème qui fera disparaitre<br />
ce vasospasme.<br />
Le spasme entraîne une baisse de la quantité de sang dans les tissus avec<br />
décoloration du mamelon <strong>et</strong> une douleur importante à type de brulure atroce<br />
après la tétée ou entre les tétées qui peut durer une heure, mais pas pendant.<br />
Il est conseillé à la maman d’allaiter dans un endroit bien chauffé, une<br />
prescription d’antidouleur peut être nécessaire, il faut apaiser le bébé avant la<br />
mise au sein (transférer du lait).<br />
10. Autres causes de douleurs qui apparaissent de façon tardive :<br />
‣ Traitement médical comme la pilule<br />
‣ Nouvelle grossesse ou période d’ovulation : la grossesse peut être la<br />
cause d’un sevrage lié à la baisse de la lactation.<br />
‣ Poussée dentaire chez le bébé<br />
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11. Conclusion :<br />
La priorité dans la prise en charge des mamelons <strong>douloureux</strong> est la gestion de la<br />
douleur. Ensuite la recherche de la cause est essentielle. Le soutien à la mère est<br />
important car la résolution du problème peut demander du temps.<br />
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